▶ Sujet: Les Soeurs Sacrées [ft. Aeonya]

Confuse. Se réveillant dans un lieu aux premiers abords inconnus, Rayah se redressa presque instantanément. Réflexe de shinobi oblige, son regard inquisiteur analysa aussitôt les alentours… avant de comprendre sa propre stupidité. Elle se trouvait dans une bâtisse qu’elle ne connaissait que trop bien, à seulement quelques mètres de sa demeure, plus précisément chez sa voisine préférée. La veuve ayant vendu sa maison, acquise à l’époque où elle était une dame Aburame, elle se retrouvait sans logement fixe jusqu’à nouvel ordre. L’argent ainsi obtenu, elle se rendit chez sa bonne voisine qui ne rechignait pas à l’idée d’accueillir quelqu’un cuisinant aussi bien que Rayah.

- Les louanges de lève tôt concernant les shinobi sont donc bien vraies !

Il ne fallut que quelques pas et une porte franchie pour que la demoiselle se retrouva face à son hôte. Une femme plus âgée mais qui avait une énergie et un humour des plus débordants. Souriant à sa voisine, Rayah prit le temps de s’attacher les cheveux en sa maintenant classique queue de cheval longue.

- Plus tôt les artisans auront l'acompte, et plus vite les travaux pourront commencer. Le projet n’est pas bien grand mais les détails décoratifs que je demande risquent de retarder.

Rassemblant ses économies et les recettes de sa vente immobilière, la demoiselle avait pu concevoir, avec les artisans, des plans de temple des plus satisfaisants. Une grande pièce servant de lieu de prière, une petite pièce où prendre le thé avec ses partisans perturbés par la vie et pour finir une toute petite chambre où Rayah aurait à peine la place pour vivre. Sacrifiant son confort pour sa divinité, elle n’avait pas hésité une seule seconde à se faire passer au second plan.

C’est ainsi que, après s’être débarbouillée et changée, la future prêtresse d’Izanami prit la direction du terrain qu’elle avait acquis il y a peu de temps. Traversant les rues, elle laissait le vent parcourir ses cheveux et venir caresser son visage. En cette douce journée d’automne, Rayah s'apprêtait à avancer dans une nouvelle étape visant l’accomplissement de son but ultime. Se remémorant les dernières semaines, elle se rendit compte du tournant que sa vie avait pris après avoir croisé le chemin de la confrérie, puis plus récemment… l’évolution de son pouvoir. Maintenant devenu l’un des trois piliers d’un projet et détentrice du shôton, Rayah s'apprêtait à endosser une nouvelle fois un changement brutal.

Gravissant les marches menant au plateau du temple, la demoiselle vit au loin une silhouette se dessiner. Se tenant là, face à elle, un des autres piliers du projet de la confrérie. Son nom? Elle l’avait brièvement entendu lors de l’entretien classé confidentiel. Qui était-elle? Elle n’en avait aucune idée. A vrai dire, elle était une des personnes les moins bavardes mais dont les mots semblaient respectés par tous. Elle dégageait une sorte d’aura qui ne laissait pas planer le doute : elle avait un rôle à jouer dans ce monde.

- Bonjour, est-ce que je peux vous aider? Je m’appelle Rayah, nouvelle propriétaire de ce petit plateau. Je ne sais pas si vous savez, mais ce dernier accueillera d’ici peu un modeste temple dédié à la bienveillante Izanami.

Innocente. Voilà l'apparence que la demoiselle voulut donner à cet échange. Bien qu’elles s’étaient côtoyées dans un contexte des plus solennels, leur relation devait rester un secret des plus absolus. C’est ainsi que, tel des inconnus, les présentations étaient de mise. Peut-être que cette fois-ci, Rayah arriverait un peu plus à cerner le personnage qu’incarnait Aeonya.

Détail ayant attiré son attention à l’époque, sa potentielle appartenance au culte de la bienveillante avait intrigué la veuve. Bien que peu nombreux au sein même de Kumo, Rayah espérait à terme connaître chacun des visages de ceux qui priaient sa divinité. La vraie question maintenant serait de savoir jusqu’où la foi de sa camarade pouvait aller…

Info:

▶ Sujet: Re: Les Soeurs Sacrées [ft. Aeonya]

Précautionneuse et en toute chose méticuleuse à souhait, tu avais pris le temps de l'observation anonyme et détachée, avant de sauter le pas de cette entrevue directement sollicitée. Depuis cette réunion au cœur des ténèbres de la conspiration, tu avais pris le temps d'examiner quelque peu les allées et venues de la jeune femme nommée Rayah, cette pieuse kunoichi qui avait tout à la fois proposé ses services dans les projets rebelles de la Confrérie mais également offert la bénédiction d'Izanami dont elle se disait porteuse, se faisant un pilier ostentatoire et pas moins vital à la poursuite de vos desseins collectifs. Tu l'avais vu, aller et venir dans plusieurs maisons, ne discernant alors rien de significatif dans sa conduite qui aurait pu trahir de traîtres pensées émanant de sa psyché. Tu l'avais également, bien sûr, observée se rendre sur ce plateau qu'elle avait visiblement acquis ou fait réquisitionner, et où déjà se trouvaient posées les fondations du temple qu'elle avait mentionné lors de votre assemblée. Tout concordait, en apparence, à ce que la dévote vous avait exposé, et tu étais dès lors plus rassurée  quant à la poursuite de tes propres débouchées, dans la voie de la religion et de la piété. Une voie qui s''étendait à tes pieds sans aucun obstacle en vue, et au potentiel de visu illimité.

Cette matinée là, tu avais donc choisi d'initier pour la première fois le contact avec Rayah, afin d'abattre les derniers murs qui pouvaient exister entre vous dans le prospect d'en bâtir de nouveaux, chargés ceux-là de foi, d'épiphanie et de bonnes intentions. Ton heaume ailé ajusté sur ton crâne au port altier, afin de camoufler au mieux les traces encore et toujours visibles de la corruption qui avait frappé ton visage, tu fis donc promenade en direction du plateau où tu avais repéré les travaux, en cours, allant te poster bien en vue non loin des prémisses du chantier. Arrivée à destination, tu pris dès lors le temps d'observer à nouveau les lieux pour t'en imprégner. Rayah, assurément, avait choisi là un emplacement tout à fait pertinent, mais si tu ne doutais pas qu'elle ait souhaité concevoir ce temple dédié à Izanami avec un lot de contraintes à l'esprit, il serait également très probable que toi, tout comme la Confrérie dans son ensemble, ayez besoin de potentiels aménagements particuliers pour faciliter vos échanges et exactions par nature dangereuses et controverses. A tout point de vue, songeas-tu avec une malice enfouie dans les méandres de ton labyrinthe mental, cette Confrérie allait t'octroyer bien des clefs aptes à déverrouiller des portes jusque là hors d'atteinte, creusant un sillon de complots dans l'ombre desquels tu aurais tout loisir de placer tes pions.

Dans l'anonymat de ta cape vermeille, tu formas le signe qui te permettait de canaliser tes talents, flânant quelque peu jusqu'à sentir approcher la signature psychique de celle que tu attendais. Tu jouas alors parfaitement le jeu, à l'énoncé habilement formulé de la dévote, pour rester cohérente avec l'existence totalement officieuse de votre précédente entrevue.

Oh, bonjour Rayah-san. Je suis Aeonya, Aeonya Uzumaki pour vous servir. C'est, je dois dire, un formidable projet qui se présente ici, je n'imaginais pas qui que ce soit pouvait être assez pieu pour entreprendre pareille construction.

Tu fis à nouveau le tour des lieux, solennelle, tournant ton regard voilé d'acier vers les cieux comme pour capter l'iridescence divine de votre commune divinité.

J'étais venue en curieuse, mais je réalise que c'est loin d'être un hasard, si mes pas m'ont mené jusqu'ici. Izanami voulait que je trouve cet endroit, que je croise votre route. Elle veut... que je m'associe à votre projet, et cette idée, je l'avoue... m'emplit d'une absolue félicité ! Oh, mais je m'égare, peut-être ne désirez-vous pas qu'une illustre inconnue s'en vienne chambouler vos plans... mais peut-être... y consentiriez-vous ?

Tu laissas passer un instant tout en tournant ton regard ambré vers la kunoichi, une lueur pleine d'espoir étouffée par l'ombre de ton heaume.

Je peux aider, assurément ! Mobiliser quelques faveurs, rassembler un peu d'argent,... Avoir au cœur de notre cité malmenée un phare d'espoir tel que ce temple ne serait rien de moins qu'une bénédiction, en ces temps troublés. Dites-moi, Rayah-san. Que pourrais-je faire, pour vous aider ?.

Résumé

Détection spirituelle — C

Ninjutsu Spécial & Détection

A l'aide d'un mudra, l'utilisatrice étend ses perceptions mentales dans une zone moyenne autour d'elle afin de repérer grossièrement toutes les entités présentes. Si elle a déjà rencontré les identités psychiques perçues, elle peut les reconnaître.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG C

▶ Sujet: Re: Les Soeurs Sacrées [ft. Aeonya]

Fasciné. Derrière un casque ailé, la dame qui lui faisait face alliait mystère et bienveillance. Comment pouvait-elle se sentir en confiance face à une personne qui ne daignait pas montrer son visage? Elle n’avait malheureusement pas la réponse à cette question, mais pourtant, elle n’avait aucun doute sur les bonnes intentions de sa camarade de l’ombre. Peut-être sentait-elle une certaine similarité entre elles, peut-être était-elle aveuglée par leur amour commun de la bienveillante? Nul ne sait.

Néanmoins, ce qui la fit tiquer ne fut pas le casque, comme on aurait pensé aux premiers abords. Se présentant à son tour, la douce Aeonya dévoilait à Rayah son nom de famille. Uzumaki. Un nom empli de mystère et de légende que Rayah avait eu l’occasion de découvrir au travers de contes et légendes que les femmes au foyer se partageaient entre elles. Visiblement, celle qui se tenait là devant elle n’avait pas fini de la surprendre.

- Rien d’étonnant à ma volonté, ma foi est tout ce que j’ai. Sans nom ni famille, être pieuse est le sens même de ma vie.

Il était bon de rappeler que, tel un moine reclus dans un monastère, Rayah avait dédié sa vie à la douce Izanami. Seulement, au lieu de prier pendant des heures, la veuve avait décidé d’agir. Elle serait le pilier qui permettrait aux personnes de pouvoir prier en paix. Face à la politesse de Aeonya, la kunoichi fut touchée d’apprendre sa volonté de mettre la main à la pâte. Comme elle le disait si bien, leur chemin ne s'était pas croisé par hasard. En ce lieu sacré, les deux femmes allaient sûrement sceller un accord divin qui viendrait chambouler Kumo à tout jamais.

- Vos mots me touchent, à un point que vous ne pouvez imaginer. Croiser le chemin d’une personne aussi douce, charitable et respectueuse me réchauffe le cœur.

Rendons à Aeonya ce qui est dû à Aeonya. Depuis son retour dans le monde shinobi, cette conversation était sûrement celle qui lui était le plus agréable. Un respect et une politesse qui motivèrent la demoiselle à faire de la Uzumaki une alliée de taille. S’avançant un peu plus vers elle, Rayah s’inclina en guise de remerciement et de respect avant de prendre une nouvelle fois la parole.

- Ce projet, vous voyez, est autant le mien que celui de tout partisan d’Izanami. Je ne suis que l’architecte d’un monde meilleur, mais soyez assurée que je n’arriverai à rien sans mes artisans. Ainsi, toute main tendue est la bienvenue. La vôtre, aussi généreuse soit-elle, est une bénédiction pour notre village.

Avec mes quelques économies et une maigre collecte de fonds, j’ai réussi à établir un projet de construction mais qui, en comparaison avec nos ambitions, est bien trop pittoresque. Si vos fonds le permettent, une aide, aussi infime soit-elle, pourrait me permettre de revoir les plans et ainsi agrandir le projet. Nous pourrions ainsi y établir de véritables cérémonies et y organiser des actions emplissant le cœur telles que la charité.

Rayah savait très bien que le sujet de l’argent était sujet à controverse. Elle qui avait tout sacrifié pour ce projet, savait à quel point un don pouvait affecter le quotidien d’une personne. Ainsi, elle ne précisa aucun montant ni ne forçait la main. Indiquant uniquement les résultats d’une telle contribution, elle espérait faire miroiter le positif auprès de la douce Aeonya. Ces agrandissements, aussi modestes soient-ils, la veuve les avait déjà prévus dans les plans initiaux. Vouée à évoluer, la conception était prévue comme telle et ne devrait donc pas prendre trop de retard malgré l’ajustement.

Une fois le sujet financier traité, la veuve avait à cœur de traiter d’un autre sujet sur lequel Aeonya pourrait l’aider : la réputation du culte. Rayah le savait, face à la naissance d’une croyance autre que la leur, le pouvoir en place qu’est le daimyo ou le Raikage pourrait se sentir menacé. Une problématique qui obligerait Rayah à mettre fin au projet pour lequel elle avait tant sacrifié.

Par chance, la demoiselle avait très bonne réputation au sein des habitants, mais c’est du côté des shinobi que la Uzumaki pouvait se montrer utile. Prêchant les bienfaits et le caractère non-dangereux du culte, elle pourrait jouer de ses contacts pour contrôler l’image du temple qui serait ensuite remontée aux sphères les plus hautes. La veuve, quant à elle, n’avait repris les armes que depuis peu et n’avait pour ainsi dire, aucun contact en dehors des quelques personnes avec lesquelles elle s’était entraînée…