Enjeu n°1 :

Mar 24 Oct - 17:20 Expérience : 1227 Messages : 626

▶ Sujet: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

« ALERTE ! UNE INTRUSION ! UN YOK- »

La voix criante se tut instantanément, victime de l'horreur que représentait l'infiltration. Ceux qui savaient tout étaient également pris pour cibles. Il ne fallut qu'un rien de temps pour que l'alarme ne fut sonnée et pour que tous les Aburame ne se mirent en activité. Même eux furent dépassés. Déjà car l'attaque n'avait pu être anticipée, ce qui était tellement étranger à ceux dont les insectes pistaient les moindres recoins des Nuages, mais aussi car celui qui s'en prenait à eux n'avait pas été choisis pour rien.

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Son corps semblait fait de bois, comme s'il était une marionnette. La seule chose qui vous faisait comprendre que ce n'en était pas une, c'était cette aura qui l'entourait et qui criait son identité. Il s'agissait d'un Yokai, une nouvelle fois, qui faisait parti d'un plan dont vous ne connaissiez ni les tenants ni les aboutissants.

Les cris retentissaient, les bruits de pas se faisaient innombrables comme ces sons insupportables que représentaient les voix qui s'éteignaient, les corps qui s'effondraient sur les murs et qui s'écorchaient pour laisser tomber les organes qu'ils portaient. Beaucoup d'Aburame périrent, et ça, le village put en prendre connaissance.

Car les insectes s'agitaient tout autour du Domaine, paniquant, prenant une place on ne peut plus importante dans l'air.

Le spectacle de son et lumière fit comprendre à Kumo qu'eux aussi devenaient les victimes. Comme les Shiratsuchi.

Il fallait intervenir, ce sans quoi...

Les Aburame, à leur tour, risquaient de disparaître.

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Mar 24 Oct - 20:09 Expérience : 697 Messages : 143

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Debout sur les hauteurs de Kumogakure, j’avais le regard qui plongeait sur la cité. Mes mains comme d’habitude étaient au fond de mes pognes et du bout de mes doigts je m’amusais à retourner des pièces dans chacune de ces cachettes. Je ne m’étais pas rasé ni lavé depuis plusieurs jours. Seulement une fois depuis que j’étais revenu d’Homura.
Quel carnage, Homura.

Ma moue désapprobatrice ne manqua rien du spectacle. J’ai contemplé l’éclat dans le ciel flashant depuis le lointain Domaine Shiratsuchi, et j’ai aussitôt compris que la situation devait être intense et éminemment grave, là-bas. Une bonne raison pour ne pas y aller. Mes insectes m’ont ensuite signalé des comportements étranges près de la Tour du Raikage, que je guette jour et nuit avec mes escadrilles vrombissantes. Tant pis s’il meurt, ce mongole. Encore un problème de moins pour ma poire. C’était ainsi, j’admirais la destruction avec un détachement insolent, et je demeurai sur les hauteurs pour avoir un point de vue imprenable sur cette tragédie.
Le monde a besoin que je vive. La chute de Kumo ne changera rien au chaos de mon existence.

Puis j’ai senti des perturbations, plus proches. Des colonies entières ont envahi le ciel. J’ai tendu une main pour accueillir à l’extrémité de mon doigt l’une des fidèles éclaireuses à ma solde, et son rapport m’a appris que mon clan était assiégé par une créature d’origine inconnue. J’ai longuement hésité.

J’ai toujours détesté mon clan. Ses procédés cruels de symbiose. Ses rouages complotistes, son engrenage mauvais, sa nature secrète, ses trahisons soudaines, ses codes sibyllins et ses dogmes nombrilistes. Je me suis plus ouvert à ce monde qu’aucun Aburame n’aurait osé le faire. J’ai épousé les ténèbres d’un moi profond que mes congénères refoulent derrière des doctrines arriérées pour s’empêcher de devenir aussi instinctifs que le sont les colonies qu’ils cultivent. J’ai touché du doigt la fracture de mon âme, et puis j’ai rencontré la bête enfouie à l’intérieur de moi, celle qu’on tentait d’affamer avec une éducation traditionnelle et conservatrice. J’ai opté pour des détours immoraux, sordides, anarchiques, qui m’ont mené de tourments en tourments. J’ai causé plus de tort que de bien, somme toute. Mais j’ai changé, aussi.
J’ai changé.

Je me suis rappelé l’Insurrection qui avait opposé ce trou du cul de Raikage à ce bonimenteur de Daimyô. Là-bas, j’ai failli mourir dans la débâcle, mais j’ai trouvé dans les entrailles de l’enfer une cause plus lumineuse que les ténèbres qui dorment à l’intérieur de moi.
J’ai changé, et si ce n’est en bien, c’est à minima ce que je dois me forcer d’accepter. Naguère, jamais je n’aurais accepté de risquer ma vie pour une cause autre que la mienne.
Peut-être… oui, peut-être que je sors enfin de la chrysalide.

Et puis merde. Je me suis penché en avant. Et mon corps a été avalé par le vide.

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Jeu 26 Oct - 18:10 Expérience : 342 Messages : 40

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] ÉTÉ DE L’AN 83, CITÉ DES NUAGES, DOMAINE ABURAME

« Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde,
Quoiqu'il ne fasse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris,
Et dans un bâillement, avalerait le monde. »

Charles Baudelaire —

Le monde savait se partager en continents, parfois même en empires ou en pays. Mais chacun d'eux avait ses propres tempêtes. Ce jour-là, une des plus malfaisantes avait décidé de s'en prendre au Pays des Nuages. Et si le monde avait appris à se diviser, elles avaient vilement poursuivi ses traces pour apprendre à se morceler et ainsi frapper à plusieurs endroits à la fois, pour mieux désorganiser, mieux troubler. Pour mieux bouleverser et changer le cours des choses, jusqu'à peut-être même l'inverser. Cette ambition, elle venait de faire éclore toute sa monstruosité à des lieux stratégiques du cœur de la Foudre. Très vite, elle avait semé sur les monts comme chez le peuple du Tonnerre la crainte d'un chamboulement, en insufflant dans leurs âmes la peur viscérale d'un prochain saccage. Si bien que les ponts comme les allées entre les différents quartiers avaient pris la décision de se munir d'un manteau d'humains tantôt inquiets, tantôt terrorisés. Un manteau à travers lequel il était difficile de se frayer un chemin, tant les civils fourmillaient et tremblaient sous les menaces des cris, des souffles venus de l'autre bout du village et des tremblements ressentis à travers ce territoire de terres portées par les airs.

Uzumaki Ran aurait pu continuer à cheminer parmi les rues excitées des Nuages, à l'aube de sa nouvelle vie.

Mais de toutes, elle préféra s'arrêter et se retourner vers cette direction, là où venait de s'aventurer une ignominie.

Là où son intuition lui hurlait de se rendre pour voir de ses propres yeux ce dont son odorat ne cessait de l'alerter depuis son apparition. Là où l'appelait une odeur singulière mais pourtant si familière à son nez, sans vraiment savoir ni comprendre pourquoi. Une senteur qui, à la réunion de ses sens et du peu de mémoire qui avait déjà pu lui revenir, lui faisait oublier l'effroi d'une épouvantable explosion au Domaine Shiratsuchi comme la frayeur d'une puissante opposition à la Tour de l'Ombre. Parce que même si ces deux sœurs jumelles s'amusaient à torturer la population qui confluaient dans la ruelle autour d'elle, elles ne parvinrent pas à sortir de la tête de l'étrangère cette impression qui avait pris place dans ses pensées avec insistance : celle qu'elle devait se rendre au Domaine Aburame dès qu'elle le pouvait. Si bien qu'aussitôt, ses pas et ses bonds l'avaient guidée et emmenée vers ce mont qui, à l'inverse de ses frères, n'avait la chance ou le malheur en ce jour de ne porter qu'un seul et même édifice. Celui qui servait de refuge aux enfants des Insectes, adorateurs de bestioles certes lilliputiennes mais qui aimaient se faire légions, même en pleine chaleur.

Une particularité qui s'empressa de sauter aux yeux de l'errante, à l'approche de l'unique bâtiment de ce clan.

Car à mesure qu'elle s'enfonçait dans cette mer d'insectes affolés, les oreilles d'Uzumaki Ran bourdonnaient toujours un peu plus fortement.

Mais si tous ces éléments pouvaient glacer le sang de plus d'un individu, même fiévreux combattant, ils ne furent pas en mesure de mettre en déroute l'entêtement qui dirigeait la chevelure de braises sur les empreintes laissées par cette créature. Et si bon nombre de personnes pouvaient faire le choix de rebrousser chemin dans des conditions aussi dénuées de toute humanité, la métamorphe continua à avancer. À progresser, en dépit de l'ambiance assassine qui s'évertuait à gagner en intensité et à laisser sur son passage des cris d'agonie comme des corps sans vie. Si cette flagrance du fer qui investissait ses papilles et saturait son flair l'alertait et lui criait de déguerpir de ces lieux, l'acharnement grignotait déjà bien trop l'esprit de Ran pour lui faire entendre raison. À tel point qu'il ne lui fallut que quelques instants pour rattraper ce qui était à l'origine de tout ce massacre.

Un Yōkai.

Esprit, fantôme, démon. À travers le monde, ils avaient d'innombrables appellations.

Pour Uzumaki Ran, il était le souvenir d'une abomination.

Une infamie, à laquelle le fin fond de sa mémoire vouait assurément une terrible aversion. Cette allure meurtrière, elle pouvait même coller à l'ombre d'autres êtres humains sur cette planète. Mais cette odeur qui en émanait, elle ne ressemblait à aucune autre, si ce n'est celle qui hantait son tout premier souvenir qu'elle essayait d'arracher aux griffes de l'oubli. Celui qu'elle tentait de récupérer à tout prix, même si cela pouvait la perdre. Voilà pourquoi la Renarde rouge poursuivait cette manifestation, déchirée entre deux sentiments contraires : l'attraction et la détestation.

Lequel devait-elle donc choisir, au milieu des morts et proche de ce symbole de destruction ?

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Ven 27 Oct - 7:53 Expérience : 303 Messages : 46

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Enfin sur le territoire de Kumo depuis peu, Taiga pouvait enfin respirer. Assis confortablement sur une chaise, il était las, s’adossant paresseusement en regardant le ciel alors que son bol s’était présenté devant lui. Enfin, il allait pouvoir prendre un nouveau plat. Après tout, il lui fallait prendre des forces après un tel voyage.

S’adonnant ainsi à la passion de la nourriture, il devait avouer ne pas s’être réellement promené contrairement à son habitude. Ayant localisé un emplacement intéressant juste à côté du domaine aburame, il avait tout de suite sauté sur l’occasion d’y découvrir leur culture culinaire, un des aspects qu’il appréciait particulièrement des différentes cultures.

Savourant par le fait même une bouchée puis une seconde, ses sens s’éveillèrent avant de s’éteindre devant le cocktail de saveurs qui venait tout juste d’affecter son palais. Satisfait, un sourire perça de nouveau sa moue fraichement renouvelée. Optant pour une seconde bouchée, il s’approcha de nouveau, mais fut perturbé par beaucoup trop de négativité.

Que ce soit l’odeur putride qui se faisait sentir, les insectes qui s’agitaient où les gens qui commençaient à hurler en panique, trop d’éléments distincts soulevaient son attention. Lui rappelant indirectement ce qu’il avait vécu à Homura, il devait avouer être perplexe.

Marquant une pause, il ne put s’empêcher de se pincer. Pas encore songea-t-il alors que ses traits passèrent de la frustration à la tristesse. Soupirant ensuite longuement, il porta une main à son visage, comme pour essuyer des larmes qui peinaient à parcourir sa joue.

-Homura, Kumo et puis quoi encore…

Se levant subitement, comme si Kumo n’avait aucun mécanisme de défense ni même de sécurité, la chimère n’avait pas encore vu son frère qu’il était déjà occupé à gérer des problématiques externes. S’il est vrai qu’en temps normal, l'ignorance aurait pu être une option, il devait avouer que le flot important d'insectes en panique ruinait son moment. Loin d’être une phobie, il n’était pas appréciatif de ce climat beaucoup trop dissonant avec la création culinaire qu’il désirait savourer.

Ridicule sous bien des aspects, plus il avançait vers la source potentielle de danger, plus son sérieux revenait. Imperceptible à l'œil nu, l’aura et le non verbal du fauve prenaient de plus en plus sa splendeur. Mélange d’éclectique de colère et de frustration, plus qu’à son habitude, la destruction semblait être mise de l’avant.

De plus en plus déterminé, alors qu’il était dorénavant dans le Domaine des Aburames, sans demander la moindre permission ou son reste, il poursuivit sa route à contre-courant. Peu importe la source de ce chaos, il pouvait garantir un traitement adéquat et adapté, surtout si elle menaçait le patrimoine historique que possédaient ses lieux.

Riche en culture, savoir et histoire, il était hors de question que quiconque vienne saboter ses découvertes. Yokai, criminels ou autre, tous ne faisaient aucunement exception.

Or, en ce jour, seuls les cliquetis désagréables de bois mouvant seraient porteuses de réponses.

Loin d’avoir les sens les plus aiguisés, l’aura dangereuse de l’énergumène demeurait tout de même omniprésente. Écrasante sous bien des aspects, Taiga avait soudainement l’impression de flotter sur un nuage. Anomalie réelle, chacun de ses pas était pourtant lourd de sens, mais surtout de conviction.

1… 2… 3…

Entamant un calcul silencieux, il murmurait un compte qui n’avait que pour objectif d’évaluer l’éclair imaginaire qui traversait son esprit. Si la dernière fois il avait échoué, cette fois-ci, il comptait manifester l’objet de ses désirs de manière concrète. Ainsi, Taiga tentait de calculer en combien de frappes il comptait faire tomber la menace.

Se prolongeant, si le nombre de frappes dévoilait une certaine faiblesse selon certains, c’était plutôt pour lui un compte visant à marquer sous combien d’impulsions il comptait se défouler, car vivant ou mort, il poursuivrait son carnage sans aucune retenue.

6…7…8…

Marchant comme une personne séduite par le chant d’une sirène, l’appel à la guerre que dévoilaient les hurlements incarnait aussi la marche dangereuse qui progressait peu à peu. Entendant les bruits s’intensifier, avant même que son regard ne foule le moindre risque tangible, il posa sa main sur son collier de perles rouges. Égocentrique pour certains, toutes ses mimiques silencieuses étaient bel et bien le reflet de cette entéléchie aux possibilités infinies. Supporté et encouragé par de l’aide-externe, l’ensemble de ses prédécesseurs l’accompagnaient. Sans toutefois puiser dans leur puissance, il désirait surtout leur montrer sa vision, sa réalité.

Saurait-il créer une réalité de la fiction qu’il percevait?

9…10…

Aut ficta re

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Lun 30 Oct - 12:35 Expérience : 1227 Messages : 626

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Vos trois regards avaient convergé vers un même point. Les insectes qui avaient bourdonné tout autour du Domaine des Aburame, qui était pour rappel le seul grand bâtiment de Kumo qui s'élevait en hauteur de manière importante, avaient accompli le rôle pour lequel elles avaient agi indirectement. Si cela n'était que le simple produit de la panique, il fallait reconnaître que leur grande masse accompagnée de leur dynamique ne pouvait qu'appeler à l'aide. Un appel que vous aviez tous les trois reçus et qui, malgré vos passés et caractères respectifs, vous avaient mené à vous rendre sur les lieux, à votre rythme.

Celui qui devait être le plus concerné par la situation serait pourtant le dernier arrivé. Personne ne l'avait même vu s'effondrer dans le vide alors qu'il abandonnait sa lassitude et sa nonchalence, contrairement aux deux Errants qui s'étaient présentés directement devant l'entrée du domaine.

Fruit de l'excitation, du devoir d'humain ou d'ambitions personnelles, Uzumaki Ran et Zenin Taiga pouvaient débarquer aux portes et les pénétrer. Ils pouvaient tous les deux commencer à voir les ravages qu'avait effectué le Yokai, les nombreux corps d'Aburame qui, ensanglantés et déjà froids, recouvraient le sol et les murs.

Mais plus que cela, ils pouvaient voir que le chemin avait déjà été parsemé d'embûches. Vous n'aviez pu voir pour le moment à qui vous aviez à faire, car vous étiez arrivés trop tard, bien que le bruit vous avait couru qu'il s'agissait d'une émanation maléfique de chakra. Mais vous pouviez voir déjà que celui qui s'était infiltré chez les manipulateurs d'insectes avait parsemé son chemin de quelques pièges...

Comme s'il voulait gagner du temps.

D'innombrables fils résistants étaient accrochés de part et d'autres de la pièce. Leur nombre était tellement important que vous saviez que si vous aviez un chemin tout tracé pour parvenir à l'escalier qui donnait sur l'étage, cela vous prendrait un temps colossal... si tenté que vous ayez une technique pour déjouer tous ces pièges ou pour les traverser efficacement avec agilité.

Kunais prêts à être projetés sur vous, parchemins explosifs déposés sur les murs pour vous blesser, flash-bomb pour vous aveugler et de nombreux projectiles en tout genre prêts à vous percer la chaire, vous n'aviez pas le droit à l'erreur.

Il était temps d'agir, avec ce que vous aviez, pour rattraper le délai que voulait creuser le Yokai d'Hayashi...

Le même que vous pouviez entendre à l'étage, créer d'autres massacres.

Heureusement qu'il était également retenu par de nombreuses forces Aburame.

Mais qu'est-ce qui expliquait le fait qu'il soit encore en vie ?

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Mer 1 Nov - 16:57 Expérience : 697 Messages : 143

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Rien ne sert de trop se hâter. J’ai préféré évaluer la situation de loin. Le ciel était voilé de nuages d’insectes en ébullition. Je savais ce qu’il y avait entre ces murs : les miens. Les mêmes qui m’avaient presque laissé crever la bouche ouverte lors du plus grave de mes échecs en tant qu’héritier du clan Aburame.
J’en frissonne encore rien que d’y accorder une parenthèse dans mes pensées.

J’étais encore haut comme trois pommes avec des bonnes joues et un sourire gai. Mon père plaçait beaucoup d’espoirs en moi mais se préoccupait très peu de ma trogne. Ma mère compensait son absence en recevant des visiteurs réguliers. Pas mal d’entre eux étaient sympathiques avec moi au demeurant, plus que mon bien-aimé paternel. Je passais la plupart de mon temps avec les autres jeunes de notre communauté. Au sein du clan Aburame, nous avons une éducation à deux vitesses. La première est assurée par l’autorité filiale. On s’occupe de sa propre engeance, en d’autres termes. Mais la seconde est dispensée par l’autorité clanique. Nos oncles et tantes envahissent la sphère privée du ménage et enseignent aux rejetons du clan à vivre en harmonie avec la nature. Ils nous cueillent et nous apprennent comme les choses vivent et meurent, particulièrement dans le monde entomologique.
Et puis un jour, ils nous enterrent. Au fond d’un caveau à ciel ouvert, avec des colonies entières d’insectes voraces.

Ce qu’on appelle le rite de la symbiose est un acte d’une atrocité rare déguisé en rituel de passage à l’âge adulte. Dans cette fosse aux abandonnés, nous voici jetés en pâtures aux reines des colonies que nous devons tenter de domestiquer rapidement en offrant notre corps comme un terrain fertile pour l’évolution de sa dynastie. Les insectes s’infiltrent en nous par tous les orifices. Vous m’avez bien lu.
Dans mon cas, ce rite fut un échec. Au lieu d’établir son territoire et me bénir d’une armée secrète, la colonie à laquelle je devais me lier m’attaqua. Peu sont capables d’imaginer le supplice que cela représenter et d’endurer ce calvaire sordide, car une fois que les insectes à l’intérieur de votre corps ont décidé de vous tuer, permettez-moi de vous dire que la situation, tout simplement, horrifiante.

Ils m’ont regardé crever avec ces bestioles qui me bouffaient de l’intérieur, qui sortaient de ma bouche, de mon nez et des mes yeux sanguinolents. J’ai convulsé, rampé comme je le pouvais, j’ai hurlé en tentant d’échapper au supplice, et mes aïeuls m’ont regarder crever.

« Warriiii… aide-nous… »

A mon tour de les regarder crever.

« Aide-toi toi-même, enculé. »

J’ai marché sur les entrailles dispersées du pauvre macchabée qui m’implorait de l’aider par faute de négligence. J’ai pesté sur moi-même, écœuré par cette texte et dégoûté de me salir, et de colère j’ai tourné la pointe de ma chaussure pour bien l’écraser. C’était dégueulasse, mais cela m’a permis de constater que ça ne lui faisait même plus mal. Il était condamné. Il a tenté de lever la main dans ma direction. J’ai baissé la tête pour croiser ses yeux. Je voulais être la dernière chose qu’il allait voir. Moi, le petit con du clan Aburame.
Ma main s’est derechef saisie d’un ustensile que j’ai ramené à sa hauteur, puis j’ai enfoncé ce kunai attrapé dans sa gorge pour abréger ses souffrances. J’ai ensuite essuyé la pointe sur son propre corps en guidant ses paupières de ma main libre pour qu’elles se referment à tout jamais. Aussitôt mort les rois et ses reines qui vivaient à l’intérieur de lui ont décidé de quitter sa dépouille pour faire niche ailleurs. J’ai jeté mes essaims sur eux pour les capturer, puis je les ai enfermés à l’intérieur de moi, sous la garde de quelques courageuses soldates.
J’ai récité quelques prières en restant à genoux devant la dépouille. La tête basse, le front humble, j’ai joint mes mains religieusement pour honorer son deuil. Mais une fois qu’elles s’écartèrent pour repasser à l’action, mes mains retrouvèrent leur fonction première : des videuses de poches. Je comptais bien me servir avant que d’autres ne s’y amusent. J’ai fouillé à tous les endroits possibles pour récupérer ses insignes, ses ryôs, ses équipements.
Je n’ai pas sondé d’autres mourants. Je n’avais tout simplement pas le temps. J’ai tourné la tête vers la tour du domaine Aburame.

« Sache que ta mort ne sera pas inutile, mon oncle. Je suis sans doute la pire créature de notre famille, mais j’ai un cœur. Je sauverais ceux qui peuvent l’être. »

J’ai levé ma paume vers ma bouche. Au creux de celles-ci attendait une petite éclaireuse, sage et docile, attendant les ordres. Je lui ai murmuré mes instructions. Puis dans un souffle, la belle s’est envolée avec ses sœurs pour rejoindre les cohortes bourdonnantes s’agitant tout autour du domaine et y faire son expédition.

Résumé:

Jeu 2 Nov - 23:21 Expérience : 342 Messages : 40

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Un dernier bruit de pas provint d'Uzumaki Ran.

Lorsqu'elle s'arrêta à mi-chemin, au milieu des morts causées par un Démon et ses arcanes.

Pendant un instant, le navire de la raison avait regagné les côtes de son esprit et porté les vagues de sa réflexion. Car droit devant, il se muait lentement. Ce piège de fils résistants, qui aurait bien voulu massacrer n'importe quel être vivant, dont de potentiels poursuivants. Sous un jeu de lumières cramoisies par l'ambiance sanguinaire et assassine qui harcelaient ses narines, la métamorphe avait pu les remarquer et ainsi éviter de s'y engouffrer sans penser à les contourner. Si bien que d'une jonglerie de regards, elle se mit à assiéger de ses pupilles myosotis chaque recoin des environs du rez-de-chaussée, comme pour évaluer l'ampleur du danger qui pouvait la guetter si elle osait traverser. Des armes blanches, des parchemins libérateurs d'explosions, des lumières aveuglantes prêtes à lui crever la rétine, tous les moyens avaient été investis pour ralentir la course de ceux qui, comme elle, avaient été alertés par le clan Aburame et leurs insectes paniqués. En silence, un petit soupir vint conforter ses poumons et faire bouger ses épaules. Face à l'affluence de dangers et à travers ses propres capacités, elle s'en savait évidemment capable. Mais en regardant les lignes de l'intérieur de sa main, l'enfant des Bêtes s'était résignée. C'était trop tôt. Trop tôt pour se faire confiance et laisser son sang humain et animal bouillonner à nouveau. Car à ce jour, elle n'avait pas encore suffisamment touché à son don bestial pour s'estimer entièrement capable de l'apprivoiser et de le maîtriser. Cette idée mise de côté pour ce moment donné, il lui fallait ruser. À mesure qu'elle s'était mise à compter dans sa tête les points stratégiques qui recoupaient le plus de dangerosités, l'enfant des Bêtes entreprit de mettre la main dans sa sacoche d'équipement.

Jusqu'à ce qu'elle entendit des bruits de pas lourds et familiers.

Il s'agissait bel et bien de lui. Celui qu'elle avait eu à aider pour se retrouver dans ce bourbier.

La Renarde rouge laissa Zenin Taiga arriver à sa hauteur, devant ce spectacle prêt à les torturer et les exterminer. Prêt à les faire reculer, même si cela voulait dire abandonner leurs ambitions ou voir d'autres vies encore mises en danger. S'il espérait prendre la parole pour la saluer, cette initiative fut aussitôt coupée par d'autres hurlements que l'on pouvait penser sortir d'outre-tombe et qui, pourtant, venaient d'au-dessus de la paire d'errants. Par des braillements, vociférés comme s'ils étaient purement arrachés aux viscères auxquelles ils appartenaient. Et par un grondement, aussi sombre et menaçant que celui qui se trouvait à l'origine de ce capharnaüm de corps et de membres gisants. En réaction, Uzumaki Ran prit aussitôt la parole pour intimer à son confrère sa pensée et ce qui pouvait peut-être représenter la marche à suivre.

« Nous devons nous dépêcher. Ils meurent, là-haut. »

Et d'un revers de la main depuis sa sacoche, elle sortit ses doigts entre lesquels se trouvaient sa riposte.

Celle qui lui permettrait d'aller trouver celui qui se voulait despote.

« Au vu de la quantité, je pense que nous allons avoir besoin de nous protéger. Si tu me le permets... laisse-moi compter sur toi, pour commencer. »

Voilà que, de ses mains, plusieurs shurikens voltigeaient à des endroits particulièrement calculés pour trouver le plus de fils possible, dans le cri strident du fer et de tous ses dangers.

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Ven 3 Nov - 6:28 Expérience : 303 Messages : 46

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Alors qu’il naviguait vers la source de turbulence, Taiga était de plus en plus percuté par ce qu’il pouvait considérer comme étant des bruits ambiants relativement désagréables. Lui remémorant de mauvais souvenirs, les hurlements de détresse étaient suffisamment intenses pour donner un goût amer à quiconque était maudit par leur présence. Suffisant pour en vomir, seule sa mâchoire se faisait de plus en plus tendue en guise de signe notable de nervosité.

Marchant avec tant de concentration, l'espace d’un instant, Taiga en venait presque à oublier son environnement externe. Seul le chemin le plus court représentait sa porte vers la salvation pour certains. Pour d’autres, le cheminement qu’il entreprenait représentait celui du chaos et de la destruction.

Seules les paroles de Ran surent le ramener temporairement sur terre alors que ses iris dilatés observaient la scène obscène et ridicule qui s’offraient à eux. Parsemé de pièges de part et d’autres, un désir réel de nuire ainsi que de ralentir se faisait sentir. Pourtant, Taiga n’avait pas pour idée de prendre son mal en patience et d’y aller avec des gants blancs.

Comme s’il était synchronisé avec Ran, quelques secondes après qu’elle ait envoyé sa salve de projectiles, il termina ses dernièrs mudras, sans pour autant dire un seul mot.

Iris dilatés, seule sa fureur représentait une quelconque source de psychotrope. Or, l’imagination n’était-elle pas l’une des plus grandes drogues ? Après tout, tout ce qui faisait halluciner se nourrissait de la source même de l’esprit et de son aptitude innée à caractériser, imager et personnifier. Or, que se passait-il lorsqu'une personne câblée différemment puisait directement dans la source ?

-Anima…

Libérant une sphère de chakra pure en guise de réponse, Taiga malgré lui avait balayé le territoire du regard. Si son intuition lui indiquait possiblement la présence d’un genjutsu, son envie lui demandait plutôt de détruire les éléments nuisibles. Par le fait même, après avoir confirmé l'absence de personnes vivantes dans la zone, une sphère de chakra pur venait terminer le travail de Ran, brûlant par le fait même sans pour autant être un combustible comme le feu, le moindre élément nuisible ou résulter en une contre-offensive.

Alors que le carnage se déployait, sans aucune attente, Taiga fit un pas en avant, devançant par le fait même l’Uzumaki à la crinière flamboyante. Déployant ses mains vers l’avant comme s’il tentait de toucher le soleil pour la première fois, une barrière de vent se manifesta devant eux afin de les prémunir du moindre retour du balancier ou débris qu’avaient causés leur tentative combinée de défaire les obstacles. Protecteur dans un sens, il était pourtant évident qu'il ne faisait que protéger pour mieux détruire plus tard...

Nécessitant une quantité conséquente de chakra, si Ran avait été ingénieuse et économe, Taiga n’avait fait preuve d’aucune retenue. Or, c’était là toute sa puissance, lui qui voulait absolument éviter de voir l’objet de sa vision de volatiliser comme à Homura.

Serrant son poing à cette simple pensée, l’homme étrange qu’avait rencontré l’uzumaki dévoilait de plus grands signes d'agressivité. Si à leur rencontre il s’était montré presque drôle selon certains angles, son aura était presque maléfique. Pourtant, aucune émotion réelle n’était discernable dans ce chaos. La chimère semblait avançer, se nourrissant d’un vide complet qui n’avait que pour seule source son imagination… Or, à quoi pensait-il en ce moment?

-Tu peux me faire confiance pour qu’on se rende à destination. Par contre, sur les lieux…

Marquant une pause, il s’arrêta avant de fixer Ran.

-Il faudra surfer au rythme de la tempête.

Dissonant, un nouveau sourire perça son faciès alors qu’il constatait l’objet du désamorçage massif qu’ils venaient de faire.

Par chance, sa technique n’était pas la plus puissante. Or, elle était suffisamment intéressante pour venir combler les failles possibles du désamorçage à distance via kunai. Ainsi, les habiles comme moins habiles avaient libre passage dans ce chemin vers leur future victime.

-11…12…13 murmurait-il en marchant vers l’espace nouvellement libéré. Aux aguets malgré tout, son objectif était clair : massacrer la source de ce conflit au point d’en satisfaire son appétit.

Si leur intuition était bonne et que celui-ci essayait de gagner du temps, Taiga comptait s'assurer qu’il regrette chaque seconde supplémentaire qu’il s’était ajouté au compteur.

-... Faisons attention aux illusions par contre. On dirait presqu'il pense partir de là vivant avec ces pièges ...

Tic … Tac… Apocalypsis venit
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Lun 6 Nov - 16:45 Expérience : 1227 Messages : 626

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Informations reçues par Wari:

Vous fîtes le choix de la destruction, l'une plus finement que l'autre. Ran joua habilement de ses mains pour envoyer plusieurs de ses shurikens personnels vers plusieurs des fils qui étaient disposés dans la pièce. Avec précision, elle put trouver certains liens qui en cachaient d'autres, plus subtils et disséminés les uns dans les ombres des autres. Mais elle obtint presque ce qu'elle voulait : certains des pièges qu'elle défit de ses projectiles ne s'activèrent pas, mais un certain nombre, fait pour fonctionner dès que le lien serait rompu, se mirent en marche dans une direction bien précise : celle dans laquelle des shinobis devaient se trouver si leur corps les rompait. Devant vos yeux à tous les deux, là où vous auriez pu être si vous n'aviez pris aucune précaution pour franchir ces déclencheurs.

Taiga, lui, pencha plutôt pour une méthode plus forte, certes, mais qui avait l'honneur de ratisser plus large. Plus dangereuse également, la déflagration qu'il généra était un pari risqué qui réduisit à néant la quasi-totalité de ce qui se trouvait devant vous. Les parchemins explosifs ne furent pas activés, certains pièges fonctionnèrent de la même manière que pour Ran, mais s'il y en avait bien certains qui pouvaient vous embêter… c'était bien les flash-bombs.

Une protection telle que du Fuuton vous empêcha d'encaisser le moindre dégâts, du peu qui vous visait en tout cas. Par contre, vous eûtes le malheur de vous confronter à un flash aveuglant qui vous retira la vue le temps de quelques instants…

Un mal qui vous fit plus peur qu'il ne vous handicapa vraiment, car rien ne vous blessa pendant cette courte période de cécité.

Vous pouviez donc avancer sans crainte. La combinaison de vos techniques porta ses fruits et vous avançâtes sans soucis vers l'escalier qui menait au premier étage. Vous le franchîtes, avec prudence certes mais sans qu'aucun danger ne puisse vous menacer, jusqu'à arriver à ce fameux premier étage dans lequel bien des Aburame avaient encore souffert.

Contrairement à Wari, vous n'aviez rien pu voir. Il n'y avait que ces traces de brûlures d'un noir de jais qui restaient sur les murs, aux endroits où reposaient les corps de certains manipulateurs d'insecte, ou encore des corps tranché avec du chakra solide. Taiga pouvait le comprendre aisément… il s'agissait exactement du même pouvoir que lui.

Vous entendîtes alors encore des bruits à l'étage. Il n'y avait aucun danger ici pour vous ralentir, mais il y avait ce choix qui se posait à vous.

"Au… secours…", gémit l'un des Aburame visiblement encore vivant dans la pièce.

Vous pouviez soit lui porter secours, perdre du temps dans votre poursuite mais vous assurer des informations et/ou une aide quelconque, soit continuer la course contre le temps afin d'éviter un massacre encore plus grand.

Y avait-il vraiment une bonne solution ?

Spoiler:

Lun 6 Nov - 19:50 Expérience : 697 Messages : 143

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Le voyage ne fut pas simple. D’abord, nous quittâmes le foyer pour un horizon déterminé par notre volonté commune. En chemin nous rencontrâmes des osts innombrables de colonies déchirées par la tourmente et plongée dans la confusion. Il fut laborieux de passer l’écran de folie formé par l’instinct grégaire de ces étrangères, mais nous le fîmes en forçant l’allure et en percutant les plus hasardeuses de ces malheureuses. Puis nous nous dispersâmes. Nous volâmes à tous les azimuts possibles pour infiltrer le Domaine.
Il y avait longtemps que nous n’avions mis les pieds en ces lieux. Des toiles et des terriers nous rappelaient à quel point nous n’étions guère les bienvenues. L’odeur caractéristique d’autres espèces d’insectes nous hanta les mandibules. Nos ailes bourdonnèrent de plus belle pour éviter une rencontre involontaire et peu opportune. Au cœur de ce chaos ambiant, d’autres colonies pouvaient se mettre à avoir un comportement étrange, primaire et archaïque, destructeur et autodestructeur. Nous craignions de devoir nous battre contre d’autres armées pour pouvoir continuer notre mission, ce qui ne pouvait que rajouter à la difficulté de notre tâche.
Nous éclairâmes tous les espaces, du rez-de-chaussée jusqu’au ciel. Nous vîmes tout un tas de choses, mais au-delà de tout l’odeur de la mort répugnante était tenace. L’espace était saturé de la fragrance de l’hémoglobine, du dégueulis des créatures humaines, des intestins déversés, du souffre et de la cendre, de la poussière stagnante dans les airs. Des murs avaient été détruits. Des torses avaient été défoncées et leurs cages thoraciques brisées.

Pénétrés de toutes ces informations, nous nous posâmes et le maître ouvrît les yeux.

« Quelle catastrophe. Tu les as tous cramés, hein. Qu’est-ce qui te pousse à te retourner contre nous, étrange créature ? Ce chakra est déroutant. Je n’ai jamais rencontré de pareilles ténèbres de toute ma vie. Tu es un démon.
Qu’est-ce que tu vas faire maintenant, Wari ? Est-ce que tu vas traîner ta vieille bedaine au milieu de ce charnier ?
Je ne sais pas… si les autres n’ont pas réussi à endiguer la menace, comment le pourrais-je moi-même ? Il doit y avoir, là-haut, de valeureux oncles et de valeureuses tantes occupés à défendre notre clan. Suis-je seulement à la hauteur pour livrer cette bataille ? »

J’étais accablé de doutes. Tout en étant prisonnier de cette intrigue personnelle, je tanguais entre deux antipodes qui pouvaient soit faire de moi un héros, soit confirmer ma lâcheté. Pour ainsi dire, je pouvais faire un choix ou l’autre, ce qui importait était d’assumer mes actes et la responsabilité de mon positionnement. Si je montais là-haut, je devais être prêt à risquer ma vie. N’allais-je pas simplement fuir, n’écoutant que mon orgueil et priorisant mon désir de vivre par-dessus tout effort de bravoure et de sacrifice ? Si je restais ici, je devais accepter d’être considéré à tout jamais comme le couard qu’on a toujours connu, parmi les Aburame.
Cette pauvre vermine de Wari.

« Ce n’est pas comme si j’allais changer la face du monde. Tiens, par contre, qu’est-ce qu… »

J’entendis un souffle et mes insectes ma rapportèrent une toute nouvelle activité dans le domaine. Je sentis des émanations de chakra différentes de celles de mon peuple et l’une d’entre elle me paraissait étrangement assez voisine de celle de la créature responsable du siège mené contre le Domaine Aburame. Sans trop me précipiter dans des conclusions hâtives, je présumai qu’il ne pouvait y avoir de pire sort que celui d’un renfort ennemi.
Alors je décidai de courir à très grande allure. Je passai le portique d’entrée et je vis ces deux spécimens aux abords des escaliers qui grimpaient vers le deuxième étage. Hors de question qu’ils aillent aider le démon. Hors de question qu’ils acculent encore plus mon clan. Mes mains incantèrent aussitôt différents signes et je me résolu à fermer la pièce dans un unique couloir fermé par deux énormes pans de roches.

« Rouka Horaa, le Corridor de l’Horreur. »

J’avais fermé tous les angles de sortie pour contraindre l’espace et les empêcher d’atteindre l’étage supérieur. Nous fûmes alors face à face, et je ne mis guère longtemps à me lever en retirant mes paumes du sol sur lequel j’avais incanté cette technique qui les avait poursuivi pour leur interdire toute progression possible.
Lors, m’étant érigé de toute ma hauteur, j’époussetai mes mains en laissant luire mes brassards métalliques. Ma bouche s’ouvrit et se tordît en une moue de haine singulière permettant entrevoir mes canines en or. Avec ma gueule de mendiant et ma barbe hirsute, j’avais l’air d’un chien sorti de la casse. Pour autant, rien n’est plus terrible qu’un animal qui a faim et qui n’a rien à perdre.

« Mon nom est Wari, digne fils du clan Aburame et shinobi de Kumogakure. Vous allez me dire qui vous êtes et ce que vous faîtes ici. Je vous interdis de faire ne serait-ce qu'un seul pas de plus. »

Ma main plongea dans ma sacoche et je fis tourner un kunai grâce à son anneau autour de mon index, avant de le saisir pour de bon et de le pointer en direction de Ran.

« Écarte-toi de lui. »

Fis-je à son adresse, avant de décaler mon arme brandie pour viser Taiga, cette fois-ci.

« Le démon et toi, vous avez la même nature de chakra. Dans quel camp es-tu ? »

Rarement ce spécimen dût voir un regard aussi noir et déterminé que le mien.

Résumé:

Mer 8 Nov - 22:13 Expérience : 342 Messages : 40

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

La mort.

Elle planait, serpentait, soufflait dans la bâtisse du Domaine Aburame et tous ses corridors.

À Uzumaki Ran, elle lui harcelait les sens pour les torturer et se propageait jusque dans ses os, pour s'immiscer dans son esprit et infester la moindre de ses pensées. Ses papilles et son nez, ils étaient dévorés par le goût du fer et l'odeur de la chair. Son toucher, il se laissait saboter par cette ambiance pesante des décombres et des défunts, n'épargnant pas un seul de ses poils pour mieux le faire s'hérisser. Son ouïe, elle acceptait de se faire bercer par le glas du silence, celui qui venait toujours après les incessants bruits d'une vie que l'on pensait à tort infinie. Et sa vue, elle, elle se subissait piètrement le sang qui avait habillé les murs de son pourpre et imbibé les restes de son fumet, à peine coagulé. À chacun des pas qu'elle faisait, la vagabonde un peu plus s'y enfonçait, dans ce tombeau tout juste façonné et déjà trop bondé. Trop encombré, sous le poids des corps gisants qui donnaient la terrible impression de pouvoir se compter par milliers. C'était pourtant leur ingéniosité et les vents de son coéquipier qui leur avaient permis de progresser dans cet enfer ancré dans la réalité. Mais voilà que désormais, plus les secondes s'écoulaient, plus l'esprit sauvage et innocent de l'enfant des Bêtes affrontait la nausée, à force de s'y confronter sans même se ménager. À ce souvenir de la mort, qui s'était estompé au sein des méandres de son âme ankylosée et que l'oubli avait sans cesse épuisé. Comme si un fragment d'elle-même tentait de remonter à la surface pour mieux exister, elle luttait contre lui et sans aucun doute que cela se voyait, à travers ses traits habituellement doux qui se retrouvaient crispés et son visage qui peinait à ne pas perler.

Un instant, la changeuse de peau s'arrêta et déposa l'une de ses paumes contre le mur pour souffler.

Mais partout où elle pouvait regarder, où elle pouvait toucher, il y avait les brûlures laissées par ce meurtrier qu'elle poursuivait.

Et qui, elle le savait, pouvait l'aider à se remémorer. À se rappeler un peu plus de son inéluctable passé. Sous le poids de l'odeur des cadavres, son odorat affiné se maudissait. Et ses viscères, elles se tordaient. Elles combattaient, afin de ne pas céder à la pression et rejeter le peu qu'elles contenaient. Jusqu'à ce que la main sur laquelle elle s'appuyait pour se reposer ne puisse plus sentir la stabilité du muret, qui se transformait sous ses doigts en une cloison plus élevée, guidée par une présence qui venait de l'alerter. Car là où les couloirs de l'édifice clanique avaient été souillés, de la roche aussi dure que du fer avait pris naissance et germé pour les arrêter. Et pour permettre à leur auteur de mieux les menacer. Par instinct, Ran avait ramené sa main à son buste et s'était éloignée des parois rocheuses qui avaient remplacé les briques des murs, pour se placer au centre du passage. Pour entendre ce que le fameux nouveau venu avait à leur annoncer. Ou plutôt à leur vitupérer. Ils faisaient désormais face à un enfant des Insectes qui, à l'inverse de ses frères et sœurs, se tenait debout et les interrogeait. Ces présentations, elles la rassurèrent. Il y en avait finalement un, entre tous ces regrettés. Mais très vite, ses sourcils se froncèrent.

Et sans hésitation, ses pas l'amenèrent à se rebeller contre l'indication de l'Aburame et à faire tout le contraire.

Si bien que d'un pas sur le côté, Uzumaki Ran se dressait devant Zenin Taiga, pendant que les doigts ennemis s'armèrent.

« Nous ne sommes pas dans son camp, mais plutôt à sa poursuite. »

L'air malaisé qui avait grandi aux quatre coins de son visage persistait. Sans même remettre en doute à un seul instant ce lien qui semblait unir le Démon à celui qui avait croisé sa route jusqu'à la Cité des Nuages et pour lequel la changeforme risquait peut-être sa vie devant un étranger obéissant à la raison et protégeant sa maison, elle essayait de faire regagner un brin de douceur à son propre portrait, en dépit des sueurs froides qui l'avaient harcelée jusqu'à lors. Son visage, il transpirait d'inquiétude, celle-là même qui était encore en train de lui tordre le cœur après avoir vu les débuts de ce massacre. Pourtant, le sérieux de la chevelure de braises persistait. Pendant que ses yeux, eux, trahissaient sa conviction, comme son désir d'être crue et celui de pouvoir se défaire de cet autre obstacle, en vue de rejoindre cette créature et satisfaire la curieuse intuition qui remuait tant ses entrailles.

« Mon nom est Ran. Je suis une voyageuse et je n'étais de passage au Pays de la Foudre que pour un temps. Mais au moment où le Village des Nuages s'est mis à trembler, j'ai été alertée par vos insectes. Lui comme moi, aucun de nous n'est une menace pour le clan Aburame. Cette malfaisance, par con-... »

Ses mots furent coupés par la plainte d'un agonisant, qui avait survécu.

Sans brusquerie, l'errante avait tourné les talons pour se rapprocher de lui et faire en sorte qu'il ne soit, lui aussi, perdu.

Sitôt penchée aux côtés du rescapé, sitôt ses pupilles myosotis avaient évité de s'attarder sur les restes de ses camarades et se baladaient sur le seul corps parmi eux qui pouvait être sauvé, dans l'espérance d'y dénicher les blessures les plus béantes. Des cloques, des plaies, un membre déchiré et des vêtements trempés de son sang et de celui de ses pairs, ce survivant n'en avait pas été épargné pour autant par l'assassin qui avait foulé ces lieux. Quelques secondes lui suffirent pour faire son choix. Car même si elle n'avait pas l'étoffe d'un médecin pour juger le potentiel de survie d'une personne sur un terrain plus objectif que le sien, Uzumaki Ran détenait une arme qui lui était propre. L'espoir. D'un revers des bras, elle n'attendit pas plus longtemps pour déchirer l'entièreté d'une des manches de son kimono afin d'effectuer un garrot sur la jambe qui avait été séparée de sa fin, en guise de premier soin. Bien qu'acculée par son instinct qui lui hurlait de repartir sur les traces du Démon, elle s'était sentie incapable d'ignorer cette âme en danger. Mais au milieu de toutes ces décisions et dans l'urgence de la situation, il lui fallait se dépêcher.

informations:

Jeu 9 Nov - 7:18 Expérience : 303 Messages : 46

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Alors que Taiga progressait en direction de la source de problèmes, un élément semblait le déranger. Malgré sa colère noire, il ne pouvait s’empêcher d’y constater des traces d’explosions jumelles. Similaire aux siennes, il savait pourtant reconnaître la portée et les effets de sa technique. Qui avait fait cela ? Ne pouvant s’empêcher de se questionner sur la source même de ces traces, il en fit toutefois abstraction, poursuivant course jusqu'à foncer tête première vers un constat douloureux.

Murmures, vision d’horreur et fragments de souffrances, la voix qui faisait appel à leur aide était bel et bien réelle. Dignes de riches cauchemars, les pupilles du chercheur se dilatèrent sous leur trouvaille. Amant habituel des découvertes, celle-ci était pour le moins désagréable. À vrai dire, elle en était même traumatisante au point de venir apaiser la flamme ardente qui brûlait déjà en lui.

Or, avant même qu’il ne puisse agir, lui et son alliée de fortune furent freiner par la possible source du problème. Si son réflexe initial fut de fléchir les genoux pour se préparer à déverser son fiel, il n’en fit rien tandis que les paroles de l’intrus lui permirent de fouler la terre plus longuement. Sa sentence venait d'être révoquée jusqu'à preuve du contraire.

Il venait de gagner du temps.

Si Taiga commençait graduellement à regagner son calme, les mots du Kumojine eurent un effet similaire à la tentative d’éteindre du feu avec de l’eau. Incendiant littéralement sa colère déjà présente, seule l’intervention de Ran le garda dans un état semi-normal de réflexion.

Métamorphe, ses traits agités et crispés cédaient toutefois graduellement la place à un calme assez anxiogène. Concentrées, ses pupilles semblaient beaucoup plus grosses, comme s’il était semi-présent et semi-absent en même temps. La chimère était en conflit interne et son âme s'éveillait.

-Digne de laisser vos compatriotes mourir à cause de vos protocoles débiles, oui.

Serrant des dents en prononçant ses mots, son regard demeurait neutre, voire quasi vide, alors qu’il voyait Ran apporter des soins à l’Aburame au sol malgré les avertissements de l'inutile.

La même nature chakratique…?

Comprenant qu’il ne pouvait pas y aller maladroitement au regard des circonstances, le profil du chercheur revint à la surface. Redonnant vie à ses iris, il était tout de même habité par la même fureur. Semblable, elle crépitait, se conservant pour ne mieux exploser qu’au bon moment. Quelque chose clochait. Un Yokai était-il réellement à l’origine de cette oeuvre ou était-ce un humain comme lui ? Avaient-ils un lien quelconque dû à la similitude dans leur nature chakratique ?

Certain que ce n’était pas son frère, les signes de dégâts contondants et explosifs sans traces de flammes ne mentaient toutefois aucunement. Plus important encore, cette créature était surement plus forte que lui au regard de son carnage.

Quanto altior est ortus, tanto casus est gravior

-Si jamais elle n’a pas été assez claire, on est là pour réussir là où vous avez échoué.

Si le calme était regagné, une lueur de colère percuta temporairement son visage alors qu’il lâchait avec arrogance. :

-Maintenant, rends-toi utile au lieu de parler de nature chakratique et sort de notre chemin le temps qu’on le renvoie en enfer… Avec un peu de chance, le démon nous racontera à qui il a volé sa nature chakratique sur son lit de mort.

Se déplaçant sans faire preuve de la moindre crainte face aux avertissements de Wari, Taiga composa calmement quelques mudras afin de faire apparaître deux clones. Dégageant une nonchalance certaine, il n’avait même pas besoin de parler pour indiquer à Wari que le freiner entrainerait des répercussions à éviter. Pointant l’homme au sol, il lâcha finalement d’un ton incarnant son faux calme :

-Toi, partage-moi les informations pertinentes sur la créature qui vous a attaqué. Je m’assurais de la bannir dans les plus profondes entrailles du vide absolu.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Pendant ce temps, l'un des clones de Taiga s’approchait du mur de terre qu’avait érigé le protocolaire. Composant quelques mudras en ignorant totalement l’Aburame , s'étant lui-même approprié la permission, le clone tourna calmement sa tête pour fixer le Kumojine avant de poser sa main sur le mur.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Laissant un puissant rayon chakratique retentir, il opta pour la disparition de son obstacle. Sincère perte de temps, à moins d’une surprise quelconque, le clone de Taiga comptait prendre les devants tandis que ce Wakio pouvait économiser son chakra et aussi sa salive.

-Tu m’excuseras Wa-...Wakio, on n’a pas de temps à perdre avec ses conneries de présentation. On a une bouche à casser.

Effectuant un pas vers l’avant en s'adressant une dernière fois à la personnification de ce qu'il détestait des villages shinobis, les deux clônes de Taiga partaient en reconnaissance à l'étage final alors que le vrai Taiga attendait l’information du blessé. Les deux clônes étaient respectivement à une distance de 2 mètres l'un de l'autre. Une fois que le véritable Taiga obtenait l'objet de sa question, il comptait rejoindre ses créations pour multiplier au maximum son aptitude à infliger une punition digne de son jugement.

En ce moment, bien que Taiga était humain, il incarnait pourtant tout l’inverse. Chaotique et dangereuse, sa fébrilité résonnait avec son surnom d’enfance. Lui qui avait souvent été surnommé de Yokai par son entourage voyait l’objet de leur taquinerie se manifester dans son aura chakratique… Pourtant, en ce jour, c'était plutôt le rôle de juge qu'il comptait adopter et ses sentences étaient loin d'être douces.

Loin d’être l’une de ses créatures abjectes, s’il était vrai que leur adversaire en était une et qu’elle savait utiliser une nature similaire à la sienne, il allait devoir le torturer jusqu’à extraire chaque once d’information de son corps avant sa condamnation.

Coups après coup, son objectif était maintenant clair : il allait lui faire regretter d’être venu sur cette terre pour ensuite l'envoyer là où l'enfer était synonyme de vacances : le monde de l'oubli.

Oblita mundi

Quelques minutes avant l'heure du jugement...

Spoiler:

Sam 11 Nov - 9:20 Expérience : 1227 Messages : 626

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Informations Récupérées par les insectes de Wari:

Votre face à face ne fut pas le plus digne des héros d'aventure que l'on pouvait espérer, mais n'y avait-il pas plus belle représentation de ce qu'était le Yuusei ? Lorsque vous vous retrouvâtes, ce n'était pas dans une fraternité supposée vous porter. Wari, descendant direct d'une lignée qui l'avait bafoué à tant de reprises, celle qui se faisait aujourd'hui comme punir par une force vengeresse divine, agissait logiquement comme un homme torturé par la vie, habitué aux vices. C'était comme si son regard était terni par la colère et l'instabilité, celles qui dictaient ses ambitions et ses comportements quotidiens ; Ran et Taiga pouvaient lui en vouloir à juste titre, mais cette même instabilité, n'était-ce pas celle qui était pourtant à tous ce qui vous rassemblait ?

L'Aburame que l'Uzumaki aida d'un garrot n'était pas proche de la mort, même s'il était bien amoché. Même sans un regard de médecin, elle put voir de nombreux saignements à de nombreux endroits de son corps. Certains avaient été percés, d'autres tranchés, la perte de sang tout comme l'ensemble des dégâts qu'il avait dû encaisser le rendait bel et bien incapable de se relever. Mais sa main se glissait lentement dans une de ses poches alors que ses yeux peinaient à rester ouvert. Il en sortit une dague, petite, mais sur la lame noire était inscrite quelques symboles que Ran ne pouvait déchiffrer.

Sûrement une relique du clan Aburame.

Et sûrement était-ce parce qu'elle était la plus encline à collaborer, dans votre échange tumultueux, qu'elle s'en remit à elle. Car vos instabilité à tous... elle semblait à ce moment là être la plus encline à la tamiser.

« Prends... cela... Elle tranche... et supprime à tout jamais... le chakra... des Yokai... Une... tentative... »

Dague d'Annihilation

Arme Spéciale

Cette petite dague, à l'apparence très sombre et sobre à l'image du clan Aburame, possède également de nombreux symboles inscrits sur sa lame, illisibles pour tous ceux ne connaissant ce dialecte étrange. Gorgée de chakra du clan Aburame l'ayant forgée et alimentée par leur Ninjutsu si spécial, elle fut l'objet de nombreux tests contre les Yokai afin qu'elle puisse effectuer ce pour quoi elle fut créée : annihiler à tout jamais le chakra du Yokai qu'elle tranchait, sur le lieu d'où la lame passait sur son corps, afin de tenter de l'occire une bonne fois pour toutes.

L'Âme d'un insecte Aburame résiderait scellée en son sein, permettant à toute personne y injectant son propre chakra au moment de la frappe d'invoquer son pouvoir. Mais apparemment, cela ne peut s'utiliser qu'une fois avant un temps de rechargement conséquent.

Ran récupéra alors cette arme, si elle le voulait, alors que Taiga et Wari se faisaient face. Et ses clones, après que l'original ait détruit le mur de Wari, ils trouvèrent une salle vide et dépourvue de tout piège...

Et cela ne présageait rien de bon, car au vu de ce qu'il se tramait l'étage au dessus, ils auraient tout intérêt à se dépêcher s'ils souhaitaient participer à ce qui devait être l'un des moments clefs de cet événement. Enfin, cette urgence ne serait partagée que si Wari le désirait bien.

Informations:

Dim 12 Nov - 0:14 Expérience : 697 Messages : 143

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Des murs que j’avais dressé je ne vis bientôt plus que débris. L’homme que j’avais voulu retenir et qui possédait d’étranges similitudes avec notre adversaire commun l’avait soufflé à une vitesse pour le moins impressionnante. Et il s’offrait en plus le luxe de me provoquer ouvertement, quitte à devenir l’ennemi public du clan Aburame.
J’eus envie de lui fracasser le menton, et je ne pus m’empêcher de réagir à chaud.

« Je vais te… »

Et puis j’eus comme un flash. J’ai repensé à Yoichi. Sans doute avaient-ils de la chance que ma route ait côtoyé celle d’un autre va-nu-pieds.
Je me suis dit que ces clochards méritaient peut-être mieux que mon éternel mépris.

Je décidai alors d’agir non selon mon instinct ou mon orgueil, mais plutôt selon ma raison. Me vint alors une réflexion sur la nécessité de ce soutien, sur l’urgence de la situation, et sur la considération de mon propre ego. Avais-je donc tant d’autosuffisance pour croire que j’étais en position de leur interdire cette intrusion, ou bien étais-je dans mon droit en exigeant d’eux des explications plus claires ?
Quelle était la limite, sans doute fragile, entre le droit de les empêcher d’agir pour la garantie de ma propriété, et le devoir d’accepter qu’ils transgressent cette limite pour aider mon peuple ?

Ma conclusion fut modeste. J’acceptai. Il fut alors difficile pour moi de faire le premier pas, et de m’avancer vers celui qui venait tout juste de me vilipender devant les yeux de mon propre clan. Je ne pus hélas agir seulement par orgueil, car nous vivions une crise. Et je ne m’étais pas présenté à temps pour éviter qu’elle n’arrive.
Taiga avait raison, et Ran faisait les bons gestes. Cela me faisait mal de le dire, et de l’accepter, pourtant…

Un pas après l’autre, je me suis rapproché de lui. Mes yeux s’humectèrent de cristaux de larmes mais je me retins de fondre en sanglots. Je fis ce que nul n’aurait pu prédire, en prononçant ce mot, la tête basse, en toute humilité…

« … pardon. Et… »

Ca m’écorchait la bouche de prononcer ces douloureuses syllabes, et malgré tout je me devais de les dire. Droit dans les yeux, je venais de m’excuser, mais cela ne suffisait pas. Je dus puiser au plus profond de moi-même pour chercher la force de la résignation.
On n’est jamais plus grand homme que lorsqu’on accepte sa faiblesse.

« … et surtout, merci. »

Et lors, je tendis une main solennelle en signe d’alliance, mais aussi pour manifester toute ma considération pour le risque consenti par ces deux créatures. Je la tendis d’abord vers Taiga, qui fut l’espace d’une seconde mon ennemi, et qui devint un instant plus tard le plus grand secours que je pus espérer.
Une poignée de main de respect et de profonde admiration, que j’espérais qu’il saisisse pour traduire sa compréhension, et que je tendais ensuite vers Ran.

« Dîtes-moi quand même vos noms, que mon peuple sache qui risque sa vie pour lui. Je n’oublierais pas le tien, Ran. Nous vous serons à jamais reconnaissant.
Quant à toi qui a l’air de vouloir aller au front du danger, permets-moi de te protéger avec la roche. »
Qu’il accepte ou non, j’enchaînais avec une remarque qui me semblait importante, eu égard à leur probable méconnaissance des circonstances de cette crise.

« Je dois quand même vous prévenir. Les insectes qui perdent leurs maîtres peuvent sombrer dans une sorte de confusion générale. Les actes qu’ils commettent peuvent vous donner l’impression qu’ils sont devenus fous, et c’est parfois le cas : dépourvues d’hôtes, certaines colonies s’autodétruisent ou saccagent tout ce qui entre dans leur périmètre de frénésie. Un peu comme un être humain qui aurait tout perdu, et qui plongerait dans une forme de détresse psychologique et morale lui faisant commettre les pires erreurs de sa vie. Je vais vous guider à travers les essaims, mais je ne peux garantir que vous ne serez point traqués par certaines nuées. Si d’aventures des démangeaisons ou des piqûres vous harcèlent, je vous offrirais mes services gratuitement.
Je suppose que vous l’aurez compris, mais vous êtes ici dans un endroit très spécial où moi-même je ne suis pas assuré de progresser sans grabuges. »

J’ouvris une main pour révéler une de ces étranges petites créatures. Elle me rapportait du savoir, des connaissances-clés pour la bonne poursuite de notre intervention. Je l’écoutais, observant avec une rigueur renouvelée chaque mouvement de patte et de mandibule. Il me fallut alors tout traduire.

« Mes insectes me rapportent tout ce qui se déroule là-haut. Le démon a continué à sa progression vers un niveau supérieur. Les corps continuent de s’aligner sinistrement dans son sillage. Mes frères, mes sœurs, mes oncles et mes tantes, tous succombent. Leurs techniques ne semblent pas faire effet sur lui. Cette créature est terrifiante. Elle… elle commence à rassembler de l’énergie. Quoi ? Elle se renforce ? »

Je levai les yeux vers mes partenaires.

« J’ai compris. Elle évolue. Elle gagne en puissance. J’ignore à quoi cela est dû, mais on dirait qu’elle s’abreuve de quelque chose qui lui permet de devenir de plus en plus dangereuse. Il nous faut agir vite ! Suivez-moi ! »

Je pressais le pas en m’apprêtant, psychologiquement, à livrer un duel digne de ce nom, me remémorant toutes les techniques animales participant à mon répertoire de Taijutsu.

Résumé:

Jeu 16 Nov - 5:15 Expérience : 303 Messages : 46

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Patientant en quête d’information, l’homme allongé au sol s’adressait finalement à Ran. Lui partageant des informations pour le moins essentielles alors qu'un de ses clônes entamait le chemin, Taiga attendait, demeurant attentif. Or, contre toute attente, ce fut l’homme qu’il percevait comme nuisible qui fut le plus utile. Changeant totalement d’énergie, comme s’il était une autre personne, la partie combative de sa personnalité venait de laisser sa place à une créature docile, beaucoup trop docile.

Fronçant les sourcils alors que d’un bref geste, l’un de ses clones s’était arrêté, Taiga n’aimait pas la sensation d’être calmement endormie pour être mieux pris d’assaut. Toutefois, il ne pouvait y voir que de l’honnêteté avec les éléments mis en lumière dans l’équation. Le moment étant définitivement propice pour y délaisser son propre égo, c’est plutôt l’aisance à laquelle il le fit qui provoqua une surprise.

L’avait-il mal jugé depuis le début ? Cet homme était-il juste très préventif ?

N’ayant pas du tout envie de se torturer à travers ses réflexions, Taiga se contenta d’écouter. Pertinent, l’historien en lui revenait peu à peu à la raison tandis que l’empreinte historique et archéologique de cet endroit captivait la facette plus curieuse de son esprit.

Lui permettant ainsi de maintenir l’aura tranquille qu’il s’efforçait de garder en laisse, l’instinctif soupira longuement alors qu'un de ses clones progressait parmi les essaims sans aucun regard pour ce que lui avait indiqué l’Aburame. S’il était vrai que ce domaine était dorénavant plus chaotique que jamais et que des insectes pouvaient à tout moment les prendre d’assaut, surtout lui au regard de sa proximité chakratique avec le Yokai, Taiga préférait confirmer ou infirmer certaines théories de lui-même.

Laissant par le fait même son second clone resté recouvrir la masse de terre sur ses bras, l’original ne pouvait se permettre le moindre ralentissement. La vitesse à laquelle il allait composer ses mudras pouvait avoir un impact. De ce fait, il ne pouvait délaisser l’offensive pour la défensive. Ce n’était pas son combat, c’était celui de son frère.

Taiga était le Glaive et non le bouclier. Fer de lance de l’offensive en elle-même, si à ce jour il s’introduisait, la raison même de sa présence était beaucoup plus significative.

-Je ne suis qu’un enfant du désert. Pour le moment, ce qui importe est le fait que je compte devenir le pire cauchemar de ce Yokai.

Plus le temps avançait, plus son calme se faisait sentir. Pourtant, une intensité brûlante se lisait à travers son aura. Ses muscles quant à eux hurlaient à la violence, impatient de déverser leur fiel le plus tôt possible. Loin d’être un alter, son ego était cependant plus qu’omniprésent.

-Est-ce qu’il y a un moyen de différencier tes insectes parmi les autres ? J’apprécie la mise en alerte, mais la patience joue en notre défaveur en ce moment.

S’il semblait faire référence au fait qu’ils perdaient beaucoup de temps, Taiga parlait plutôt de sa propre patience. Beaucoup moins altruiste, sa question avait un aspect ingénieux. Après tout, peut-être que cet homme comptait profiter de l’embryon qu’il avait planté dans leur tête pour mieux les trahir sans même se faire remarquer. Pourtant, Taiga n’étant pas calme ne pouvait réfléchir jusqu’à là. En ce moment, seule la nécessité de détruire les obstacles jusqu'à la source du chaos l’importaient. De ce fait, personne ne pouvait être épargné, pas même les insectes de leur ‘’nouvel allié’’ de fortune. S'il devait de défendre, il le ferait.

-Si mon rôle n’est pas encore clair pour vous, retenez juste que je n’hésiterais pas. Suivez juste le rythme.

Fixant durement autant Ran que Wari, Taiga malgré toutes ses simagrées n’était pas la pièce maîtresse de ce combat. Ran l’était au regard de la bénédiction qui venait de lui être accordée. Réel artefact sacré à l’historique important, en temps et en heure viendrait une analyse. Pour le moment, il visualisait Ran comme l’arme fatale, mais aussi comme la puissance tranquil tandis que Wari était un guide comme un support, un élément qu'il scella alors que son clône lui serrait la pince en guise de remerciement pour la couche de terres.

Quant à lui… il ne serait que le cauchemar apparaissant dans le plus beau rêve de ce Yokai. La bombe aussi utile que dangereuse tant pour ses alliés que pour ses ennemis. Il serait la chimère incontrôlable se nourrissant des plus profonds songes qu’elle désirait avaler. Il serait autant l’antithèse de la thèse que la thèse de l’antithèse. Délussionnel, l’illusion ne pouvait devenir que réalité sous son joug. Simple humain ambitieux, il n’était que… non… il était surtout :

-Taiga. Je suis Taiga, un historien qui compte clore l'histoire du Yokai à l'étage.
verus, unicus - minimus in familia - gladius scuti
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Prêt, alors que l’un de ses clones était parti seul en reconnaissance depuis quelques temps, son clone armé venait de prendre les devants, suivant Wari jusqu’à l’étage tandis que le vrai avançait sans porter le moindre regard derrière lui.

Spoiler:

Mar 21 Nov - 21:49 Expérience : 342 Messages : 40

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Sur les pas du Démon, deux Hommes étaient sur le point de s'affronter avec défiance.

Mais entre eux se trouvait Uzumaki Ran, qui était un symbole de neutralité et de bienveillance. Et qui pouvait permettre une alliance.

Une figure humainement frêle mais forte d'un tout autre potentiel qui, par sa nature et peut-être même ses actes, pouvait mériter aux yeux d'un survivant de la famille Aburame qu'il libère l'un de ses secrets bien gardés. Qu'il accepte de se débarrasser d'un bien qui lui semblait cher et qui, à travers les âges sûrement, avait été jalousement préservé. Car pendant qu'elle demeurait silencieuse et appliquée pendant tout le reste de l'échange, le réchappé qu'elle souhaitait aider avait entrevu une autre couleur qui se glissait sur ce tableau peint par les pinceaux de la peine, de la peur et de la mort. Une couleur plus lumineuse, plus chaleureuse. Et bien plus chatoyante que la scène meurtrière qui avait laissé son empreinte sur les murs du Domaine clanique. Celle de l'espoir. Un pigment qui, sur l'enfant des Bêtes, s'amusait à courir comme si elle avait grandi en elle et infesté sa chevelure de braises. Si bien qu'après l'avoir compris, le rescapé offrait à Uzumaki Ran une arme qui mettrait certainement fin à cette tuerie incessante et ce massacre sanguinolent. Une dague, aussi nébuleuse que la nuit, qui servirait à la changeuse de peau pour les défendre, lui et tout son clan. Lentement, elle s'imprégnait de ses révélations et fermait ses fins doigts sur son don pour l'empoigner complètement.

« Nous reviendrons aider les survivants plus tard. Ne bougez pas outre mesure et préservez vos forces. »

Puis elle se retournait, vers ce qui semblait être un dialogue changeant, au point d'en devenir enfin pertinent.

Sans se faire attendre plus longtemps, elle échangea une poignée de mains, même si la sienne était couverte de sang.

Et même si elle n'avait jamais connu ce geste auparavant, elle se doutait de son importance sur le moment.

« Merci d'avoir entendu raison. Quant à eux... je suis navrée. »

Un instant, l'empourprée qu'elle était avait échoué son regard myosotis sur les petits invertébrés qui cheminaient sur les lignes des mains de son interlocuteur, comme de vrais petits travailleurs. Ou de vrais petits alliés qui parfois, à la perte de leur guide, n'étaient plus que les éléments d'un nuage de peur, désorienté et délaissé. Voilà que, mise en garde sur la folie de leurs autres congénères abandonnés par leurs maîtres et dompteurs, Ran sentait son estomac se tordre sous les griffes de son instinct qui avait été mis en parenthèse le temps des soins et des mots. Qui avait été amoindri avant de revenir en force, rappelé par la description du fils des Insectes, qui lui rappelaient tous les traits sanguinaires de la situation et ceux de cette abomination. Ces êtres, insignifiants pour beaucoup mais précieux pour certains, ils étaient en souffrance et en voulaient presque au monde entier pour ce qui leur arrivait. Ils souffraient. Et ces râles, cette démence collective et cette pagaïe qui les dévoraient, Ran les entendait et, presque, les comprenait. Et elle s'en attristait, au même titre qu'elle regrettait les cadavres qui habillaient le sol et les murs qu'elle avait pu traverser. Si une étrangère pouvait en sortir au moins peinée, que pouvait-il en être pour un enfant du pays, ou encore un enfant des lieux ? Du haut de son jeune âge et de ses souvenirs encore enténébrés, il s'avérait difficile pour Uzumaki Ran de mettre des syllabes, des pensées sur ce qui se tramait en son cœur. Mais tant pour les Hommes que pour les Bêtes qui avaient ici péri, c'était ce qu'elle ressentait pour la première fois. De l'empathie, au milieu de toute cette folie. Une émotion jamais nourrie et très peu pétrie, qu'elle s'autorisait à nourrir à partir d'aujourd'hui.

« Allons arrêter ce Démon, avant qu'il ne soit trop tard. »

Dans les plis de ses vêtements, elle vint enfouir la menace qu'elle venait amèrement d'acquérir.

Et qu'elle révélerait certainement au dernier moment.

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Dim 26 Nov - 14:24 Expérience : 1227 Messages : 626

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

C'était comme si vous veniez d'achever vos préparatifs avant le gros du combat. Les insectes de Wari, qui vous avait d'ailleurs transmis les informations qu'il avait récupéré des siens, étaient parvenues à ses oreilles pour vous transmettre la situation qui se déroulait actuellement. Elles étaient ainsi plus précises ; en analysant la situation, Wari en conclut qu'il s'agissait d'un genre d'éveil, d'une évolution qui provenait d'une source quelconque. Comme s'il aspirait les âmes des déchus, comme s'il absorbait leur essence vitale, ses yeux s'étaient bel et bien illuminés devant toutes les sources de chakra qui lui faisaient face...

Avant d'arriver sur scène, les sons qui parvinrent à vos oreilles avaient de quoi vous inquiéter. Vous vous en doutiez, le massacre était toujours en marche et plus vous attendiez, plus il y avait de chances pour que des âmes Aburame s'envolent à leur tour. Peut-être pour se retrouver dans le corps de votre adversaire en commun... ou peut-être tout simplement pour se retrouver à nouveau dans l'espace, près d'Izanami et d'Izanagi, attendant leur rôle dans le processus de réincarnation.

Alors le clone que Taiga avait envoyé, le tout premier, arriva sur la scène. Il pouvait les voir de ses yeux, tous ces Aburame qui tentaient de se défendre autant que possible de ce Yokai qu'ils ne parvenaient à toucher. Ses structures de bois le rendaient comme invincible, mais à l'inverse, les techniques de chakra pur d'un noir de geais qu'il utilisait mettaient en grande difficulté les quelques troupes Aburame qui restaient là.

« Où est Yokoshima ?! », finîtes-vous tous par entendre de votre position.
« Elle est partie en mission loin d'ici ! On est obligés de faire sans gh- »

Une nouvelle explosion eut lieu, et l'homme qui venait de parler venait de se faire éventer par une déflagration de puissance.

Il tomba, net et inerte sur le sol. Puis le Yokai se tourna vers l'un des Aburame. Ses yeux illuminés le fusillèrent, comme s'il avait trouvé ce pourquoi il était venu.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Il tendit sa main vers lui. Une boule commençait à apparaître dans sa main. De la même couleur que toutes les autres techniques qu'il allait utiliser.

Aburame ???,
membre du clan.

« Il vient... moi ? »

...

Une déflagration eut lieu dans la pièce, mais le clone de Taiga ne pouvait ramener cette information à son maître.

Car en un instant, il fut dissipé... peut-être d'ailleurs comme toutes les vies des Aburame présents à cet étage.

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Dim 26 Nov - 23:51 Expérience : 697 Messages : 143

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

J’ai ressenti une sorte de souffle. Au-dessus de ma tête le blast a rugi comme un cyclone en irradiant de chakra et de puissance vive. Des nuages cloniques furent projetés avec les derniers jours de la réplique de Taiga qui me précédait, et j’ai aussitôt senti le poids du devoir se faire aussi lourd que le poids de la mort. J’ai dû déglutir et me mettre la main au caleçon pour empêcher que mon urine s’écoule le long de mes chausses. J’étais terrifié. Mais après tout ce cinéma…

… je ne pouvais décidément plus reculer.

--- Quelques instants plus tôt ---

Quel putain d’enfoiré, ce Taiga. C’est dire que j’en ai connu des f@¨mr/#**!r mais c’était bien le premier du genre que je croisais et que je pus estimer pire que ma propre personne. Battu à plates coutures, le vieux Wari, humilié sous son propre toit. Me serrer la pince avec un clone. Il venait vraiment d’envoyer une copie conforme de lui-même pour cette poignée de main solennelle et de faire valser tout sentiment d’amitié que je pourrais entretenir à son égard.
Il avait sûrement raison, au demeurant. Je n’ai pas d’amis. Puis ma demande était malhonnête, évidemment. Reste que je n’ai guère goûté cette insulte.
La patte de la belle et sulfureuse Ran fut plus respectueuse et sincère, elle. Ô comme elle était douce. Comme elle était fine. Mes doigts ont enserré ceux de la colombe et j’ai senti une fièvre m’envahir tout à coup et me mettre en émoi. Touché en plein cœur, le salopard de Kumogakure, mais pas au point d’oublier son intention première. Un petit insecte a couru sous ma paume, s’est glissé dans les lignes de ma main puis s’est envolé dans la manche de la douce pour se faufiler sous ses vêtements.
Je regrettai amèrement de ne pas avoir, à cet instant, la capacité de voir à travers les yeux de cette petite bestiole…

Au demeurant ma priorité restait le f@¨mr/#**!r insolent qui me semblait se pavaner derrière moi tout en étant satisfait, sans doute, d’avoir obtenu gain de cause. Savoir que par ailleurs il marchait dans mon dos et qu’il pouvait à loisir scruter mon arrière-train ne me plaisait guère, alors j’ai fait mine de tourner ma ceinture et de me préparer aux hostilités pour positionner la besace contenant mes projectiles au niveau de mes fesses, la main plongée dedans. Dans la besace, pas dans…
De manière générale je n’ai jamais vraiment apprécié l’idée d’avoir un mâle dans mon dos, mais pour autant j’avais accepté cet inconfort en étant pénétré de l’idée que cela était pour un bien. Puis j’ai songé que la jouvencelle pourrait peut-être aussi apprécier le spectacle et lors j’ai songé que…
J’ai remis ma besace sur le côté, pour qu’on devine parfaitement mes courbes, la puissance de mes quadriceps, le caractère esthétique de ma cambrure, la beauté de mon con. Je me suis déhanché comme un fauve séducteur à chaque marche montée, avec ma démarche chaloupée et mon air de triomphe, et sûr de mon coup j’ai passé ma main dans mes cheveux pour ébouriffer ma crinière avec sensualité en m’étirant et en resserrant ma ceinture avant de passer au combat, de sorte à étirer les fibres de mon pantalon pour clairement mettre en exergue le rebondi de mes muscles inférieurs. Impossible à cet instant de regarder autre chose que mon cul.
Soudain je me suis retourné d’un mouvement vif ! J’ai plongé mon regard dans le leur et j’ai fixé leurs iris avec une tension bestiale ! J’espérais sincèrement animer quelque chose d’animal dans le cœur de la femelle… et provoquer un sentiment de gêne ultime dans celui du mâle. Ma vengeance. Je tenais ma vengeance.

S’il n’avait pas voulu officialiser notre alliance avec ce qu’il avait au-dessus de la ceinture, il allait devoir assumer que je joue et que je négocie avec ce qu’on a en dessous, le bougre. Pour avoir osé provoqué le plus infâme des infâmes vauriens peuplant cette planète, Taiga venait de se déclarer candidat libre à la joute sibylline du langage non verbal et de l’inconvenance grossière des hardis professeurs de bêtise en ce bas monde.

« Mes insectes à moi sont jaunes pour la plupart. Méfiez-vous plutôt de ceux-ci. »

Fis-je en indiquant du pouce, dans mon dos, un petit essaim d’insectes qui voletait bien bas. Eclairant mes compères du fait, j’ai poursuivi ma route en étant précédé du clone du f@¨mr/#**!r puis j’ai laissé passer ma future conquête.
Evidemment qu’il s’agissait des miens, d’insectes, et que j’avais menti sur toute la ligne. Mais je ne pouvais décemment pas laisser cette personne s’en tirer à si bon compte. Ma vengeance criait famine et réclamait que je me nourrisse de tout ce que je pourrais lui infliger. Or, convaincu que j’étais dans mon droit, j’avais résolu de ne point lui laisser de répit tant que je n’aurais pas obtenu de sa part une sorte d’excuse, ou toute autre demande qui pourrait justifier que je lui accorde grâce.

Tant qu’il serait avec moi, mes loyaux valets continueraient de le ronger.
J’ai donc laissé mes bestioles se régaler d’un petit supplice infligé à ce bonimenteur venu d’ailleurs. Il ignorait très probablement qu’il s’agissait des miens puisque les colonies confluaient depuis tous les horizons, mais les multiples démangeaisons qu’il subirait lui laisserait je l’espérais un très mauvais souvenir du Domaine Aburame ; et de ma personne, de surcroît.
Tandis que je tentais de me débarrasser du rebelle, je tournai mon attention vers la doucereuse Ran.

« Puis-je vous aider à monter ces marches, ma belle ? Nous n’avons point eu le temps d’échanger, mais je serais heureux d’apprendre votre histoire et le secret de vos origines. »

Fis-je en tendant ma main et en la précédant sur l’escalier comme si j’escortais une princesse – jusqu’à ce qu’un souffle m’ébouriffe les cheveux.

-----

« Dois-je comprendre qu’il serait plus séant de ma part de vous précéder au-devant des dangers ? Je vous l’accorde, je n’ai point l’âme chevaleresque mais je ne puis me soustraire aux devoirs d’un gentleman qui… »

J’ai lu dans son regard que j’en faisais un peu trop.

« Bref, j’y vais, quoi. »

Je me suis retourné et nul ne peut s’imaginer à cet instant à quel point j’ai eu l’impression que mes deux boulets se rétractaient à l’intérieur de moi, à tel point que mes genoux sont rentrés vers l’intérieur, l’un dirigé vers l’autre. Lors je me suis figuré que j’étais à deux doigts de risquer ma vie, mais à quoi bon ?

Comment pouvais-je seulement profiter d’une conquête si j’étais mort ? Être seulement l’élu de son cœur parce que je m’étais transformé en cadavre avant elle valait-il le coup de m’assurer un aller direct dans le tombeau ? Préférai-je être un homme allongé dans son lit ou un souvenir inscrit dans son cœur ? Brûlait étrangement en moi cette tension à la fois froide à cause de la peur qui me paralysait et chaude à cause de… d’un truc qui n’était pas vraiment de l’amour, en fait, mais soit. J’étais pris entre deux feux.

J’ai pensé à ma mère. Cette s@’#;/. Qu’est-ce qu’elle pouvait rire quand elle trimballait un nouvel amant à la maison, à me regarder gémir à cause des piqûres et des démangeaisons infligés par les colonies qui me refusaient, tout en bringuebalant des objets insolites que je savais déjà être destinés à des plaisirs d’adultes. Son nouveau compagnon, que je surnommais les « portefeuilles » parce qu’ils payaient pour venir, et qui me caressait le sommet du crâne tout en me félicitant d’être un bon petit garçon, avait un je-ne-sais-quoi de bienveillant et moqueur à la fois.
J’ai pensé à mon père et à cette rengaine permanente. A sa tête décapitée que j’ai reçu dans un coffret, chez moi. J’ai songé à toutes ses tirades, à son air de dégoût en me regardant, moi, le petit minable incapable d’accueillir l’héritage de notre peuple.

C’était ma nouvelle stratégie pour changer de nature. J’ai enterré l’angoisse. Je me suis retourné puis j’ai bondi dans la pièce. J’ai découvert le monstre, sa cape verte, son chapeau en mailles tressées, ses clochettes, ses parois de bois, son masque infâme. Mon index tout droit pointé dans sa direction, j’ai bravé mes démons pour m’illustrer dans toute ma splendeur.

« Trop de sang a coulé aujourd’hui, à cause de toi, fils de @#te. Je vais te briser et piétiner ton cadavre, puis je pisserais sur ta descendance. Tu es devant Wari, en@#/é, et j’aime pas qu’on entre chez moi sans toquer. Crève ! »

J’ai exécuté des mûdras pour élever le niveau de la terre et le fracasser contre le plafond, puis je me suis mis en garde offensive. J’ai emprunté à mon répertoire technique le style du tigre, de la mante, du serpent et celui de la grue pour préparer mes attaques, puis j’ai foncé pour frapper en avalant la distance entre lui et moi avec des acrobaties aériennes. J’ai déversé tout mon fiel dans chacune de mes frappes.

D’Aburame, j’ai le nom. En réalité, je suis surtout un bon bagarreur.

Résumé:

Lun 4 Déc - 22:44 Expérience : 342 Messages : 40

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Les actes et les idées d'Aburame Wari, elles auraient pu divertir et faire rire le monde entier.

Mais Uzumaki Ran, rien ne parvenait à ce moment-là à la faire au moins sourciller.

Car parmi ces corps terrifiés par le passage de la mort et sur les pavés éclaboussés par le sang de tous ses martyrs, elle était prise entre deux feux ; la remontée à la surface de quelques-unes de ses qualités, face au vide de sa mémoire effacée, torturée par le chagrin de son passé. Entre ces deux phénomènes, il n'y avait nulle accalmie. Nul répit, sous l'empreinte de la bataille sans merci et sans cesse qu'ils se livraient l'un à l'autre, derrière ses os et à l'intérieur de ses chairs. Et déjà, le premier peinait à ne pas se résigner et à ne pas ployer, contre le second et toute sa férocité. Contre ce qui n'arrêtait pas de l'appeler, au cœur même du Domaine Aburame qui venait tout juste d'être terrassé, sans compter la multitude d'enfants des Insectes piétinés par son arrivée. Contre cette chose dénaturée, qui n'était ni humaine ni animale et qui la renvoyait constamment à ce qu'elle était.

Et ce qu'elle avait, un jour, été.

Le boulard qui se pavanait devant elle, l'espion qui était déjà certainement en train d'inspecter le sien et la main étrangère mais intéressée qui lui était parfois tendue ; tous ces détails, toutes ces attentions, la changeuse de peau n'en avait que faire. Même son coéquipier, quand bien même il se voulait bien moins pervers. Parce qu'au milieu de la moindre de ses pensées, bon nombre de ses certitudes se noyaient dans l'océan de doutes qui les avalait. Qui les pétrissait, pour lui faire croire qu'elles n'avaient jamais eu, pas même un seul jour, l'audace d'exister. Car le Démon, comme chaque élément qui pouvait nous ramener à lui, remuait en elle un souvenir qui ne voulait pas être dérangé. Et qui souhaitait encore moins être rappelé. Son attitude, son inhumanité, sa description, son empreinte, ses exclamations et même son odeur. Sous le poids de toutes ces informations qui s'accrochaient à l'enfant des Bêtes depuis qu'elle avait pointé le bout de son nez dans ce jardin d'allongés, son esprit se diluait, se fragilisait. Il se consumait, à mesure que chaque pas la rapprochait de ce qui pouvait peut-être l'aider à mieux se remémorer un autre fragment de son histoire tant fracturée. Il se tordait, à la question de savoir si la vue de cette créature pouvait lui procurer ce qu'il attendait, lui rendre ce qui lui avait été arraché de plein fouet et séquestré pendant tellement d'années. Il se demandait si, derrière ce nébuleux voile qui l'obstruait et finissait aujourd'hui par complètement l'étouffer, quelque chose de ne serait-ce qu'un peu meilleur l'attendait. Il se brûlait sous le feu de sa propre colère, dirigée contre des personnes sans visages ni voix et contre un destin sans paysages ni lois. Il s'en voulait et même se malmenait, pour ne pas avoir trouvé sa voie ni s'être accroché aux atours d'un modèle qui aurait été son guide ou son roi. Il s'impatientait, pressé par la hâte d'en découvrir davantage et par l'inapaisable curiosité qui avait grandi avec Uzumaki Ran, même à son grand âge. Il s'emmêlait, à force de ne pas savoir à qui il appartenait et ce qui la définissait, elle.

Cette femme à l'apparence humaine, mais au comportement animal.

Cette vagabonde que l'on ne saurait qualifier de malsaine, mais qui semblait tout de même porter le mal.

Et qui, sous la puissance d'un autre de ces typhons de tueries, se sentit piégée par une proximité ancestrale. Se sentit éprise d'un sentiment peu banal, de ceux qui pouvaient en pousser certains à avoir le courage de s'ôter la vie ou d'autres à agir sous un coup de folie. Ses cheveux embrasés, ils volaient au gré de la détonation et de toutes ses forces contraires, au pied d'un nuage de chairs, de sang et de derniers cris. Mais ses lèvres, elles, elles s'animaient étrangement pendant que l'une de ses mains fouillait dans son principal vêtement. Et elles lui permettaient de chuchoter quelques mots à son camarade de voyage, avant que le terrassement de cet étage ne prenne fin et que la surprise ne soit sur son déclin. Mais cette raison qui l'avait frappée ne serait-ce qu'un instant ne semblait être qu'un semblant de calme avant la tempête. Avant qu'elle ne se relève, ne récupère ses appuis et ne retrouve la lubie de gravir ces escaliers pour aller au-devant de ce Démon.

Pour aller à la rencontre de ce qui serait peut-être, pour elle, une autre sorte de résurrection.

informations:

Jeu 7 Déc - 5:52 Expérience : 303 Messages : 46

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Interminable.

Telle était l’unique sentiment qui traversait les pensées de Taiga. Marchant derrière l’Aburame, malgré l’ensemble des simagrées que celui-ci entendait bien faire voir, Taiga n’y voyait rien. Obnubilé par le propre objet de ses pensées, son regard était braqué droit devant lui. Se concentrant du meilleur de ses compétences pour demeurer en rythme, si l’on pouvait croire qu’il suivait la cadence de Wari, c’était tout à fait l’inverse. Gangrèné autant de l’intérieur que de l’extérieur, sa colère continuait de bouillir et de se cultiver. Marchant ainsi à son propre rythme, l’impression que tout se modelait pour plaire à ce qu’il désirait n’était pas suffisante pour connoter son omnipotence dans le moment présent.

L’état d’esprit dans lequel il était frôlait dangereusement la folie et l’euphorie. Magnétisant toute chose sous son joug, du contrôlable à l’incontrôlable, Taiga en devenait l’hôte absolue. Pourtant, ce n’était pas pour autant qu’il déployait un minimum de microgestion voire même d’omnipotence. Au contraire, son esprit était concentré, fortifiant graduellement la visualisation du moment qu’il avait. Fortifiant aussi son aura, l’ensemble de ce qu’il dégageait était loin d’être avenant tandis qu’il filtrait les autres éléments par degré de pertinence. Avec une telle approche, seul l'objet que lui avait montré Ran capta son attention, confirmant l’approche qu’il comptait déjà utiliser ; tout détruire.

Interminable.

Alors que le trajet était fort probablement le plus long qu’il ait connu en une si courte distance, Taiga était isolé à nouveau dans son monde. Laissant par le fait même les insectes dévorer l’ensemble de sa peau, il ne s’en plaignait pas, se contentant d’avancer sans forcément porter attention au type d’insecte qui le piquait. Jaune, noir ou vert, peu importe leur couleur, le Zenin ne voyait que rouge en ce moment. Ainsi, il en profitait pour les laisser le nourrir, amplifiant davantage la sphère de colère qu’il n’attendait que de pouvoir déverser à qui de droit. N'ayant rien d'inquiéter, même la surprise ne saurait se joindre à la conversation s'il apprenait que les insectes étaient morts, intoxiqués par le venin qu'il nourrissait en lui...

Interminable.

Chaque marche annonçait la suite. Cette mascarade dura jusqu’à ce qu’ils arrivent enfin à l’étage, moment durant lequel même leur allié de fortune devint utile l’espace d’un moment. S'apprêtant à foncer, il dévoilait dorénavant ses cartes. Beaucoup plus offensif qu’il ne le laissait paraître, il avait certainement bien caché son jeu. À aucun moment, Taiga n’avait perçu la moindre capacité offensive chez lui. Il l’avait au contraire, directement catégorisé comme d’acteur tertiaire ou plutôt secondaire.

Se devant de composer avec une nouvelle variable, si son cerveau lui demandait de recalculer son approche, il n’en fit rien. Chaotique, il n’eut même pas le temps de poser son regard sur sa cible pour l’analyser davantage qu’il fut pris d’un souffle quasi instinctif. Pourtant, aucune action réfléchie ne suivit. Agissant par pur instant, Taiga composa quelques mudras alors qu’il voyait le Kumojine sprinter en direction de sa cible.

Dépêche-toi…

Murmura-t-il intérieurement alors que sa première série de mudras venait d’accélérer la vitesse de déplacement du Kumojine. Le propulsant dès lors dans son élan avant qu’il ne puisse exécuter sa combinaison de frappes, si l’aide apportée par Taiga était définitivement positive, la finalité pour lui en était tout autre. Wari ayant passé trop de temps dans son chemin, il se devait de faire place à ce qu’il désirait vraiment réaliser.

Ayant dorénavant une distraction qui bénéficiait d'une aide imprévue, Taiga et son clone se joignirent de manière à être côte à côte. Étant presque dos à dos, l’un d’entre eux regardant brièvement Ran d’un air calme et silencieux. Quelque peu recroquevillé sur lui-même, on pouvait voir le mal qui l’habitait et les démangeaisons qu’il cultivait. Donnant presque l’impression qu’il était perdu ou dans le mal, seul un hochement de tête illumina le moindre espoir avec lequel ils naviguaient en territoire inconnu.

Dès lors, ses iris s’éblouirent tandis que le vrai Taiga composait des mudras deux fois plutôt qu’une visant à harceler son adversaire. Lui envoyant une salve de projectiles rapides, son objectif était de profiter de l’effet de surprise, et rapidement. N’hésitant donc en aucun cas à le percuter d’une de ses techniques les plus violentes, le chaotique préparait quelque chose. Or, avant toute chose, il se devait d’occuper le plus possible son adversaire.

Misdirection...

Le harcelant, son courroux risquait d’être interminable alors qu’une chaîne de faucons de vent partait de plus belle pour submerger le Yokai.

Ressentant déjà l’effet d’une utilisation de chakra conséquente, Taiga devait faire attention, lui qui respirait bruyamment... Lui qui cultivait tant son adrénaline que sa rage , il se devait de conserver suffisamment d'énergie pour la libérer au moment opportun. Ne pouvant mener une guerre de longue durée, il comptait opter pour l'approche explosive, une approche digne de sa personne. Or, était-il suffisamment patient pour y arriver ?

Interminable.

Spoiler:

Sam 9 Déc - 19:16 Expérience : 1227 Messages : 626

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

La pièce dans laquelle vous veniez d'arriver était, comme toutes les autres, emplie de cadavres difformes et complètement ravagés par la technique du Yokai. Vous pûtes voir leurs silhouettes arrachées, brûlées, éteintes au sol suite à la déflagration qui s'était produite et qui avait fait trembler l'ensemble du domaine du clan Aburame, du plus haut étage de Yokoshima jusqu'au rez-de-chaussée dans lequel reposait également bien des manipulateurs d'insectes...

Là où tous avaient déjà rendu la vie qui leur avait été prêtée.

Ici, déjà élevés à plusieurs mètres du sol, en face de vous, deux personnages étaient encore debout. Le premier était bien ce Yokai à l'apparence d'un ancien moine. Flottant dans les airs, les mains noircies par son chakra qui semblait déborder de son corps, les yeux illuminés pour une cause inexacte et les innombrables petits bras qui ornaient son corps en pendant de plusieurs endroits, il ne se tourna pas directement vers vous lorsque vous arrivâtes.

Ils étaient focalisés sur la dernière personne qui était présente à cette étage. Lui, le survivant qui, accroupit au sol comme un enfant que l'on menaçait de punir, la terreur marquée dans ses yeux ; le seul aspect de son visage que vous pouviez voir tant il était couvert de ce masque.

Aburame ???,
membre du clan.

« Aidez-moi... »

Sa voix se faisait petite, frêle, fracturée par la peur. Il ne vous avait pas encore vu, sûrement car ses yeux étaient encore fermés par la réalité qu'il refusait encore de voir.

Mais c'était à ce moment là que vous réagîtes.

Son corps fut propulsé vers le plafond, qu'il percuta lourdement. Il semblait s'aplatir comme si rien ne le composait, comme s'il n'était animé par aucun organe, muscle ou ossature. Il y resta quelques instants puis il retomba sur le sol, visiblement marqué par la première attaque, jusqu'à être enchaîné d'une part par les nombreux coups que lui avaient portés Wari, mais aussi par les boules de chakra brûlantes et par les faucons ailés qui l'assaillirent de toutes parts.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Mais ses bras, ceux qui pendaient autour de son corps, ils s'étaient aussi animés à leur tour. Le Yokai avait visiblement dégusté toutes vos attaques mais malgré cela, malgré les blessures qui marquaient enfin son corps, il ne semblait pas à bout. Vous pouviez vous en douter... face à une telle masse de puissance, il allait falloir en donner plus que cela.

Capture — A

Yokai

En utilisant ses multiples bras, le Yokai entoure une cible située à son corps à corps afin de l'immobiliser complètement. En la rendant à sa merci, cela lui permet d'enchaîner avec d'autres offensives.

ENTRAVE TOTALEPUISSANCE DE RANG A

Visant Wari, vous pûtes voir à ses yeux et à ses mouvements que ses intentions avaient bien changées. Ignorant l'Aburame, vous sembliez être tous les trois ses nouvelles cibles.

Mais sans savoir s'il avait pu capturer ou non Wari de ses membres, vous vîtes son espèce de bouche s'ouvrir légèrement et se remplir de plus en plus de cette couleur noire qui pouvait vous effrayer...

Sûrement comptait-il vous raser, vous aussi.

Déflagration — A

Yokai

Le Yokai envoie une grosse déflagration de chakra pur sous forme de cône pouvant toucher plusieurs cibles. En entrant en contact avec un corps humain, le corps de ce dernier se verrait fondre.

ATTAQUE DE ZONEMULTICIBLEMONODIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG A-

Le clan Aburame était enfin accompagné de shinobis qui pouvaient blesser ce Yokai...

La contre-attaque était lancée.

Chant du Moine — B

Yokai

Entrant en harmonie avec ce qui le compose, le Yokai éveille ses sens. Son chakra se veut plus dense et cela se voit par une aura noire entourant son corps. La puissance de la prochaine technique qu'il enverra sera bien plus importante.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG B

Informations:

Sam 9 Déc - 21:35 Expérience : 697 Messages : 143

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Mon jeu de scène avec les deux mignons me paraissait déjà bien loin derrière. Terminé le temps des amourettes et de mon éminent postérieur, terminée la joie de me divertir du malaise, terminé les griefs du passé. L’heure était à la débâcle, à la nécessité de survivre, à la chute des avatars de l’espoir. Nous vînmes en croyant gagner, mais la nature de ce monstre nous ramena bien vite à la réalité, au rythme des secondes de ce compte-à-rebours cruel qui précède le baiser de la mort.
Bien vite je me rendis compte que mes coups ne faisaient pas mouche comme je l’espérais. Son corps ne fut point broyé contre le plafond et sa carapace ne fut point brisée ni fragilisée par la violence de mes frappes. Aussi implacable mon enchaînement pusse-t-il être, il ne demeura point autre chose que du spectacle, du vent qui alimente un feu en croyant l’éteindre, une lame qui frappe dans l’eau et qui passe au travers. Accumuler les attaques sur ce corps sans substance n’avait visiblement pas plus d’intérêt que de remplir un tonneau percé. Il nous fallait trouver un moyen de nous ôter à son assaut, de désarmer sa gueule dévastatrice et de le rendre vulnérable aux prochains coups pour que nous puissions survivre, d’abord, puis l’occire. Quel pouvait être le point faible d’un corps sans muscles, sans nerfs, sans squelette ni organes ?

Peut-être l’âme était-elle le secret de sa défaillance. Ou bien était-ce autre chose ? Les énergies mystiques qui brûlaient à l’intérieur de lui ? Le chakra dans sa stricte nature ? Mes insectes ne m’avaient à fortiori appris des choses qui ne relevaient que de l’évidence, de ce que l’on perçoit avec les yeux du crâne ; point ce qu’on peut lire avec ceux du cœur ou de l’âme. La faille était écrite en filigranes, et la solution ne m’apparaissait pas clairement, car j’étais comme tout un chacun dans ce monde seulement réceptif à ce que j’étais capable de voir, de toucher, de goûter ou d’entendre. Lors ne pouvait m’apparaître que l’hypothèse que quelque chose était caché derrière les frontières du réel et de notre perception toute relative, que je n’avais point trouvé la solution intelligible qu’il nous fallait saisir pour l’emporter.
Ma seule déduction à cet instant était que je ne pouvais pas espérer vaincre ce démon moi-même. J’avais déjà dépensé beaucoup trop d’énergie pour somme toute des dégâts minimes, et je n’étais point assez endurant pour espérer le mettre à sac. Je n’avais dans mon analyse aucun organe à cibler, aucune articulation à briser, aucune phalange à arracher de mes dents. Avait-il seulement un cerveau ?
Il ne me semblait être rien d’autre qu’un pur avatar de la destruction.

Fort heureusement j’avais activé tous mes sens pour anticiper ses actions. Lors, ayant découvert à mon grand désespoir que mon enchaînement ne suffisait pas à le terrasser, je m’étais laissé séduire par l’idée d’une retraite spontanée. Mais au même instant où je me préparais à fuir, ses innombrables appendices éruptèrent de son corps pour tenter de lier tous mes membres et ainsi me condamner aux geôles d’un sombre ligotage. N’étant point si facile à avoir (allez le demander aux dames), j’ai décidé d’entamer des séquences défensives pour chasser ces chaînes et ainsi me suis-je débattu comme un lion qu’on tente de mettre en cage. Durant le ballet tragique qui unissait mes membres aux siens j’ai sorti de ma besace un petit papier que j’ai collé sur son épiderme inviolable, puis j’ai exécuté une vrille en bondissant. Mon corps a virevolté dans les airs avant de choir en direction du sol. Ce faisant, j’ai dégagé mes bras et composé une série de mudrâs, puis en retombant j’ai posé mes deux mains sur le parterre du Domaine Aburame pour amortir ma chute et préparer le seul espoir que j’avais de survivre à cet enfer.
J’ai tenté de gueuler quelque chose.

« J-JE-TE-B… »

Mais des doigts hélas ont glissé sur mes joues puis sur ma bouche, et m’ont ainsi muselé. Très vite tout mon corps s’est retrouvé sous le joug d’une puissante constriction, et je me fis l’image d’être pris dans les anneaux d’un gigantesque boa ayant pour dessein de m’engloutir pour remplir sa panse. J’ai imaginé sa gueule s’ouvrir au-dessus de mon crâne puis glisser sur mon visage pour tracter mon corps dans son œsophage. Cette vision d’horreur m’a saisi d’effrois tandis que se refermaient d’autres appendices du Yokai autour de moi. J’ai senti ses fibres se resserrer de plus en plus tout en continuant de grimper et d’enlacer mon squelette. Je me suis senti comme une merde. Enfin ses membres ont rampé autour de mes yeux et le jour a disparu.
Mon âme s’est enfoncée dans les ténèbres pendant que rugissait la déflagration. Mon oreille a capté les derniers bourdonnements de détresse audibles de mes filles, mais le châtiment acheva de séparer nos mondes.

Orphelin dans le noir, j’ai effleuré de mes pensées le couteau glacial qui annonce la fracture de l’âme.

Résumé:

Sam 9 Déc - 23:43 Expérience : 303 Messages : 46

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Chaos…

Telle était la situation qui hérissait la totalité des poils du fauve alors que la réalité venait tout juste de le frapper pour la première fois. Lui qui se considérait au-dessus de la chaîne alimentaire voyait dorénavant sa vie sous un tout nouveau spectre. Beaucoup plus honnête et moins positif pour sa propre personne, le yokai était non seulement un niveau au-dessus de sa personne, mais sa maîtrise dépassait de loin la sienne.

Que ce soit les traces de dégâts contondants, les zones calcinées ou même le fait qu’il venait d’avaler sa technique comme de l’air frais en pleine nuit d’été, en ce jour, Taiga n’était qu’une bien pâle copie de ce yokai.

Lui qui avait la puissance, la prestance, la maîtrise, mais aussi la versatilité d’affronter autant d’adversaires était presque digne d’être envié. Pourtant, ce n’était pas ce qui vexait le plus Taiga. Loin de là l’idée de complexer sur sa faiblesse, il avait surtout l’impression que ce Yokai lui avait volé quelque chose.

Esprit fragmenté, ses souvenirs réapparaissaient temporairement et se déchiraient au fur et à mesure que les micro-secondes s’écroulaient. Entrant dans un délire où la folie en devenait de plus en plus palpable, Taiga devenait de plus en plus certain que ce Yokai était une des entéléchies de ses capacités. Fragment même de sa puissance d’antan, il était temps qu’elle revienne à la maison.

C'est donc à ce moment que tout bougea excessivement rapidement. Alors qu’une puissante déflagration venait dans leur direction, similaire à l’une des techniques qu’il aurait lui-même déployé, Taiga perçu une formation rocheuse se former alors que son corps était déjà en mouvement, deux fois plutôt qu’une.

Laissant ainsi son clone se positionner devant l’Aburame, sa véritable personne elle se positionna devant Ran qui était non-loin. Détestant défendre, encore une fois, il était contraint de faire cela…car il était trop faible. Trop faible pour l’objet de sa vision, trop faible pour réaliser l’objet de ses pensées, trop faible pour réussir ses objectifs et beaucoup trop faible pour ne pas avoir à défendre. L’Offensive était à ses yeux la meilleure offensive et la meilleure défensive, il était contraint de faire apparaître deux fois plutôt qu’une un frêle mur de vent face à l’envergure de la déflagration déployée.

Par chance, la formation de terre venait fort probablement de lui éviter un sacrifice totale, lui qui se servit de la barrière de vent afin de se protéger lui, mais surtout les gens derrière lui. Combinant la puissance de la terre à celle du vent, il espérait avoir essuyé le plus possible les moindres dégâts qui leur était destiné.

Pivotant totalement sa vision des choses, Wari n’était plus l’inutile ou le support. Loin de là, il était dans le moment présent l’objet du Chaos que Taiga pensait être. Digne de refroidir les égos et ardeurs de plusieurs, pour Taiga ce fut tout le contraire.

Il en était encore plus furieux.

Chaos…

Quelle hérésie était cette réalité. Était-ce un mauvais cauchemar où il se transformait en vulgaire outil de support ? Quel dieu avait-il osé se mettre en travers de sa vision? Qui avait osé perturbé sa destiné, lui qui n’était pas n’importe qui. Il était Taiga, Taiga .. Ze..

Un simple support.

Pris d’un élan de rage, son regard devint sombre alors que ses mudras venaient tout juste d’élever des particules au sol de manière à aveugler le Yokai, qui se prit possiblement une déflagration venant d’un parchemin. Alimentant le subterfuge, lui qui pourtant n’avait qu’une seule envie, ne pouvait même pas écouter sa colère et foncer pour abattre le yokai. Au contraire, il venait de pivoter sur lui-même pour venir se positionner derrière Ran.

Couard malgré lui, le fauve sentait dorénavant le félin mouillé. Transcendant son égo, un violent contraste avec le réalité l’habitait dorénavant tandis que le récit de l’historien devenait soudainement plus nuancé.

-Défonce-le, il prépare un truc ! Je te guiderais ! glissa-t-il doucement uniquement pour Ran.

Serrant les dents jusqu’à sentir un coulis de sang longer sa lèvre, ses mudras libérèrent derrière Ran une divine propulsion de vent visant à la déplacer plus rapidement. Augmentant son aptitude à se rendre au corps à corps alors que le temps semblait presque figé sous le chaos actuel, c'était fort probablement leur meilleure chance sachant que chaque seconde comptait.

La propulsant ainsi dans un angle lui permettant d’arriver jusqu’au Yokai tout en étant quand même un peu au-dessus de lui pour être en situation avantageuse, l’historien venait de tourner une nouvelle page d’histoire, une page dont il n’avait pas encore la puissance d’écrire, mais qu’il pouvait lire et relater alors qu’il était aux premières loges pour la voir se réaliser.

L’histoire de la danse de l'Insectoïde et du dernier mot de l'Embrasé

Alors que Ran arrivait possiblement tout juste au sommet de la créature, comme si l'égoïste en lui demeurait toujours, il ne put s’empêcher de beugler une derrière fois de manière à attirer l’attention vers lui plutôt que vers Wari et Ran

-DÉMON DE CHAKRA PUR, JE TE COMMANDE DE ME REDONNER MES POUVOIRS…

…Et du sacrifice de l’égocentrique

-...MAINTENANT !

Attirant l’attention du mieux qu’il le pouvait en hurlant à plein poumon, que ce soit la tentative de s’accaparer de l’attention pour la détourner de Ran et Wari, que ce soit l’objet de ses paroles relativement égocentriques ainsi que l’ardeur avec laquelle il y croyait, la totalité du charisme de Taiga se manifestait. Charisme négatif selon certains, dans la jungle qu’était ce combat, un fauve ne pouvait gagner. Toutefois, il n’était pas seul, car il n’en avait pas encore la force. Pourtant, l’espace d’un instant, une force déguisée semblait possiblement naître du désespoir tandis qu’il avait vaguement l’impression de pouvoir non seulement influencer son futur, mais surtout celui des autres. Cette sensation ne dura qu’une seule fraction de seconde… Pourtant, ce pouvoir quasi divin était bel et bien ressenti. La sensation de tourner les pages du livre de la vie et de la mort d’autrui était un lourd fardeau dont il ne semblait pas avoir eu le choix d’utiliser malgré lui.

Taiga deviendrait-il complice d’un échec ou d’un exorcisme ?

Perdant contrôle sur la vision qu’il avait influencé pendant l’espace d’un instant, seul l’avenir connaissait dorénavant la réponse alors que Ran portait l’ensemble de leurs espoirs sur les épaules avec Wari.

Le petit Yokai allait-il contribuer à ce que le vrai Yokai se fasse bouffer ?

Lex fortissima sive lex Taiga

Spoiler:

Dim 17 Déc - 11:14 Expérience : 342 Messages : 40

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

À l'étage, les pavés du Domaine Aburame n'étaient plus qu'un lointain souvenir.

Fissurés, martelés et condamnés à disparaître sous le carmin du sang, ils s'étaient laissés meurtrir.

Tout comme ils avaient, immobiles et silencieux, accepté de voir et de porter une dernière fois ceux qu'ils avaient pu voir grandir avant de mourir. Ceux qui, ce matin encore, grouillaient comme de véritables insectes dans les entrailles de leur refuge, au rythme de leur quotidien et de leurs responsabilités, tout ce qui contribuait à leur attachement clanique. Ceux qui, il y a une poignée de secondes à peine, respiraient encore et espéraient une dernière fois arrêter ce qui allait les mener à leur perte. Ceux qui, désormais et sans attendre plus longtemps, peinaient déjà à ne pas se refroidir alors qu'ils venaient tout juste d'être carbonisés. Parmi les restes humains, de nombreuses formes pouvaient être devinées et d'ores et déjà regrettées, tant par celui qui avait peut-être pu s'y habituer que par celui qui les découvraient. Des mains, des biens, des vêtements, des visages ; après le passage du mal, ils ne formaient tous plus que le même et terrible stigmate, entremêlés d'un corps à un autre et encore marqués et hantés par leurs derniers instants terrorisés. Toute cette peau, qui autrefois avait renfermé la vie, elle n'était plus que peinte par le charbon qui l'avait embrasée et par le sang qui en avait giclé aujourd'hui. Dépourvue de son grain qui d'habitude la texturait si bien, elle n'avait pas su résister à l'assaut qui lui avait été portée mais continuait, même sur les traits de tous ces cadavres, à porter l'empreinte de la terreur qui l'avait par endroits déchirée, lorsqu'elle n'avait pas été totalement annihilée. Lorsqu'elle n'avait pas été entièrement décimée, par celui qui se tenait encore dans cet endroit et n'était autre que leur meurtrier. Par celui qui reçut le premier assaut du taré qu'ils avaient croisé, pour l'empêcher de s'en prendre à un autre Aburame.

Devant ce spectacle si dur à soutenir et si facile à haïr, Uzumaki Ran sentit quelque chose qui voulait se construire.

Une émotion dont elle connaissait les contours, mais qui n'avait encore jamais vraiment osé fleurir.

Celle de la rancœur. Un pincement du cœur qui, face à d'autres morts inévitables et indéchiffrables, l'assourdissait et lui rappelait une autre noirceur profondément ancrée en elle. Et qui, à la vue et aux bruits des bras et du chapeau faits de bois de l'assassin, réveillait en son sein quelques bribes de son passé. Une première vision fiévreuse, de sa personne vêtue d'un blanc pur et de son propre pied, en train de faire craquer le parquet d'une demeure presque luxuriante et loin de toute précarité. Une seconde vision glaciale, de ce même ivoire traîné dans la boue et laissé à la merci de l'ombre d'une montagne monstrueuse et calamiteuse. Une montagne que certains appelaient, dans bien d'autres régions du monde, un Yōkai. Deux réminiscences qui, l'une après l'autre, insufflèrent dans son esprit le poids d'une peur qui avait survécu à travers les années et qui, en vue de revivre, combattait à feu et à sang l'oubli qui la massacrait depuis. À l'intérieur, ses pensées se bousculaient et s'entrecroisaient, sous la force de sa mémoire malmenée. Mais à l'extérieur, le temps pressait et le glas de l'urgence sonnait, au moment où la mer de bras sylvestres s'abattait sur l'Aburame. Au moment où l'énergie nébuleuse qui avait détruit tous ces gens revenait à la charge et les menaçait.

Sous le souffle d'une seconde déflagration terrassante, ses cheveux de braises furent balayés et son regard demeura obnubilé.

Mais l'idée qu'un autre vienne l'épauler parvint à la ramener à la réalité.

Lui, qui pouvait être un ami et qui la soutenait, avant de lui faire part de son souhait.

Sans attendre plus longtemps, Uzumaki Ran prit la décision de glisser sur cette vague de reviviscences qui venait de la heurter, plutôt que de se laisser débordée par elle. Si bien qu'aussitôt, elle mobilisa son chakra dans ses jambes pour faire grandir cette force et l'utiliser à son avantage. Presque lancée comme une balle en direction de l'adversité, ils la virent plonger l'une de ses mains dans les plis de sa veste de kimono. Avant de disparaître pour être engouffrée par la pénombre de la déflagration, de l'explosion, de leurs fumées et celle de tous les insectes qui s'agitaient, peinés et déboussolés par la perte de leurs tenanciers. Pour ne laisser au Démon, de l'autre côté de ce smog enténébré, que la seule chance d'apercevoir non pas une humaine en ressortir, mais une arme sombre comme la nuit lui foncer dessus. Et peut-être seulement l'effleurer, comme si le tir avait été raté. Comme si la tentative de le blesser avait été manquée. Pendant qu'au bout de ses bras et loin de sa position, Aburame Wari et Zenin Taiga se dévouaient à occuper son attention.

Avec l'espoir fou de mettre un terme à la tuerie causée par cette abomination.

Et celui de mener à son extermination.

Voilà qu'au moment où il s'en doutait sûrement le moins, le navire du danger s'échouait sur ses côtes. Ce danger qu'il n'aurait même pas eu besoin de déjouer, tant il avait semblé sur l'instant si insignifiant. Et qui serait peut-être, désormais, plus pressant et plus marquant. Car là où la réplique ressemblante sur la forme mais inégalable sur le fond avait failli, un pouf de fumée blanche naquit et libéra une chevelure de braises, envahissante et flamboyante. Celle d'Uzumaki Ran qui, aux yeux rougis par la colère et à l'expression bien amère, renversa brusquement la Dague d'annihilation qui lui avait été confiée dans les entrailles du Démon. Et qui, sans la moindre hésitation et au contact de ce souvenir qui réveillait son don, métamorphosa sur-le-champ l'entièreté de son si doux visage pour le remplacer par celui de la Renarde rouge, après l'avoir redessiné au pinceau de la bestialité. Pour se servir de ses crocs acérés et défaire celui qui leur avait fait confiance, celui qui voulait sauver ce qu'il restait des siens, de ces bras écœurants tant ils étaient grouillants.

Spoiler:

Mar 26 Déc - 12:28 Expérience : 1227 Messages : 626

▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

Vous vous élançâtes chacun votre tour, la rage emplissant vos yeux pourtant embellis d'espoir. Votre combat n'était pas sans enjeux, vous le saviez. En voyant tous ces corps qui gisaient au sol, brûlés, fondus pour la plupart, méconnaissables pour d'autres, en tout cas tous vaincus et abattus, vous vous doutiez que le Yokai n'était pas ici pour ne causer qu'une vulgaire destruction. L'Aburame qui respirait encore dans la pièce – et qui n'était pas Wari – laissait à penser qu'il était une cible bien particulière de votre adversaire. D'autant plus si l'on considérait que, depuis son arrivée à cet étage, ses yeux s'étaient illuminés comme s'il s'était éveillé.

Avait-il trouvé celui qu'il était venu chercher ?

Vous ne vouliez pas connaître la réponse. Car bien qu'elle aurait pu mieux vous renseigner sur les plans de celui qui l'avait envoyé au Royaume des Insectes, connaître les aboutissants d'un tel projet signifiait lui laisser le temps et la place de fleurir. Et jamais n'accepteriez-vous de laisser des temps d'avance à un groupe d'antagoniste que vous ne connaissiez pas encore.

Alors, à cet instant présent, vous ne vous concentrâtes que sur le moment que vous viviez. Principalement car il était terrifiant. Le Yokai que vous combattiez n'était pas de ces faiblards que Ran ou Taiga avaient pu rencontrer sur leurs chemins de vagabonds. Il était une monstruosité qui avait été piochée parmi les forts, une menace justement choisie car elle était digne d'accomplir ce que peu auraient pu accomplir. Il n'y avait personne de mieux placé que ces types de Moines Déchus pour venir percer le Domaine des Aburame. Si sa résistance vous semblait effrayante, celle aux techniques d'insectes l'était d'autant plus. Après toutes ses défenses, lorsque les insectes de Wari avaient tenté de lui ronger le crâne, cela eut le même effet que l'intégralité des techniques qu'il eut à encaisser des autres Aburame qu'il avait croisé sur son chemin jusqu'ici.

Rien ne fit. Vos précédentes combines mêlant Doton, Chakra Pur, et attaques à mains nues avaient juré être plus efficaces que celle-ci. Les insectes ne faisaient que tenter d'approfondir une matière qui ne voulait se creuser, ils se heurtaient à un genre de pierre ineffritable.

Dans cette attaque, Wari se vit rongé par une partie des pouvoirs de destruction du Yokai. Ayant percé son dôme, le clone de Taiga n'ayant pu se rendre à son niveau, il eut à encaisser une bonne partie du pouvoir meurtrier du monstre qu'il combattit, ce qui eut pour effet de ronger la surface de tout ce qui pouvait être atteint. Mais contrairement au clone de Taiga qui disparut d'une traite sous l'effet de la Déflagration, lui n'en mourrait pas. Il n'en subirait que des douleurs importantes qui pourraient, à terme, être soignées.

Taiga, l'original, lui, protégé par Wari, par sa technique et par sa propre propulsion de vent, parvint à s'en sortir avec quelques égratignures, tout comme Ran. Et c'était justement à partir de ces faibles conséquences que vous trouvâtes l'énergie et l'opportunité de sonner la contre-attaque.

Vous agîtes de concert. Wari, s'il n'était plus en bon état, avait eu l'audace d'accoler dans quelques mouvements de mains adroits un parchemin explosif sur le corps du Yokai. Les insectes qu'il eut balancé, s'ils n'avaient trouvé l'opportunité de ronger son visage, avaient par contre eut l'honneur de lui couvrir les yeux au point où sa perception en était bien perturbée. Et puis, en y ajoutant la bourrasque de vent qui projeta des débris sur son corps – on y trouvait surtout des nuages de poussières qui furent capables de lui troubler d'autant plus la vue –, vous pûtes obtenir la faille que vous aviez cherché à creuser.

Ran s'élança dans les airs. Furieuse et déterminée, toute la machination dont vous aviez fait preuve avait porté ses fruits. Elle avait pu se glisser dans son dos, retrouver sa silhouette flamboyante, toiser de haut sa victime comme une proie qui devenait chasseur. Surtout, elle avait pu lever sa main en direction de son buste, la Dague d'Annihilation fortement empoignée, parée à transpercer ce qui lui servait de coeur.

...

Mais cela était encore à supposer qu'il en avait un, de coeur.

« IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII »

La bête poussa un cri, similaire au crissement d'une âme. Visiblement touchée et atteinte par le vide infini qui s'était foré en son thorax, la pointe qu'avait créée Ran avait causé d'irrémédiables dommages à la cible. Mais cela n'était pas encore assez profond, pas encore assez fort pour l'emmener au trépas. Pire que cela, si Ran était parvenue à ronger les bras qui avaient enfermé Wari, il y avait un constat alarmant qui se dressait à vous.

Wari, comme Ran, étaient à bout portant de cette bombe que représentait le Yokai.

Son corps se fonça, il devint plus sombre. Cela provenait déjà de son Chant du Moine, certes, mais cela provenait aussi de la prochaine technique qu'il allait vous adresser.

Détonation — A

Yokai

Après s'être gorgé de chakra, le Yokai libère tout autour de lui une grande quantité de chakra pur irradiant avec une très grande vitesse. Ce chakra est brûlant et peut causer des dommages importants à ceux qui s'y confronteraient.

ATTAQUE DE ZONEMULTICIBLEMONODIRECTIONNELLERAPIDEPUISSANCE DE RANG B

Vous eûtes à vous confronter à cette technique renforcée par le Chant du Yokai. Et si les dégâts en seraient destructeurs, lorsque vous vous en seriez remis, vous seriez capable de remarquer deux choses.

La première était que l'Aburame que le Yokai était venu chercher avait disparu.
La deuxième était que la Dague d'Annihilation était, après la technique, toujours plantée dans son dos. Et qu'elle représentait votre seul espoir de vous en sortir, une fois qu'elle aurait tranché bien plus d'une parcelle de son buste.

Et puis, de façon différente, les yeux du Yokai s'étaient une nouvelle fois illuminés... comme s'il savait où se trouvait l'Aburame, et qu'il s'apprêtait à repartir à sa chasse.

Il allait falloir ruser pour trancher une ultime fois votre adversaire.

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