SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro

Narrateur
Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro EmptySam 4 Nov - 19:26

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Narrateur

Message Sujet: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Fuuha, membre
du clan Yuki

ENJEU N°4


課題番号4 ● 血霧の起源

LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

Vous pourriez être, à l'image de la mystérieuse Fuuha du clan Yuki, intrigués par cet étrange système de sécurité qui punit quiconque souhaite s'en prendre à la Brume. Apparu il y a de ça une dizaine d'année, il servit étrangement tous les intérêts de votre village à l'image d'une sentinelle naturelle. Enjeu plus officieux qu'officiel, vous pourriez être tenus d'en apprendre un peu plus sur la Brume – qui sait, peut-être que creuser le sujet vous ferait prendre une place de marque parmi les instances du village.



Si la sabreuse se décidait à poursuivre son enquête, elle n'aurait nul problème à pénétrer dans le domaine du clan Yuki, trois jours après sa rencontre avec celle qui en avait renié le nom. Un certain [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] vint à sa rencontre à l'entrée du domaine, chassant les inquiétudes d'un de ses pairs en lui annonçant qu'il s'en occupait, avant de la guider – non sans échapper aux regards qui n'oseraient jamais questionner l'un des sept sabreurs – jusqu'à un bâtiment reculé, duquel s'échappait une lumière douce. Il s'éclipsa rapidement en lui soupirant qu'elle ne l'avait jamais vu ici.

À l'intérieur, se trouvait une silhouette qu'elle pourrait reconnaître sans mal, illuminée par les lueurs chaleureuses d'une lampe à huile. Son regard s'éleva un instant des nombreux écrits qui l'entouraient, attablée au seul autre mobilier que les nombreuses étagères retenant divers rouleaux dans leurs alvéoles.

« Meian. Quelle bonne surprise. », elle retira plusieurs parchemins empilés sur l'une des chaises, la lui désignant avant de reprendre sa lecture. « Assieds-toi. »

Elle laissa un long silence s'installer entre elles, terminant sa lecture, avant de lui poser une simple question lorsque son livre se refermait dans un bruit sourd.

« Tu dois te demander comment je sais que la Brume ne te tuera pas. J'ai une question, toutefois. Pourquoi enquêtes-tu sur elle maintenant que tu es assurée que tu n'y trouveras pas ton compte ? », ses yeux se plissèrent, un temps, reposant son coude contre le haut de sa chaise « Que cherches-tu ? »





Les deux jours suivant la rencontre de Takahide et de Yasahiro avec la dénommée Fuuha, et si le premier avait accepté sa requête, laissée sous-entendue par un morceau de papier sans signature à la fenêtre de sa chambre, le jeune genin la trouverait sans mal à l'endroit désigné, en périphérie de la muraille.

Plus exactement, à l'endroit où elle l'avait trouvé la première fois – le lac de soufre, qu'elle paraissait contempler en attendant sa venue.

Lorsqu'il fut enfin là, attirée par ses bruits de pas, la femme se retourna, l'avisant d'une expression neutre, calculée. Presque pensive.

« Takahide. Te voilà. », elle avisa de nouveau l'étendue d'eau, sans un mot de plus, ne rompant le silence que lorsqu'il s'approcha davantage de sa position. « Dis-moi, pourquoi as-tu décidé de suivre la piste de ton comparse, plus tôt ? Pensais-tu réellement que la Brume puisse trouver son lit dans un lac à la vue de tous ? »

Elle lui glissa un regard en coin, les bras croisés – comme si elle le jaugeait.

« Pourquoi un jeune genin ayant échoué l'examen et ayant suivi les règles à la lettre, tenu droit pendant tout son passage à l'Académie, chercherait à enquêter sur la Brume sanglante ? »

Takahide n'avait plus qu'à la convaincre.





À la tombée du jour, Yasahiro entendit deux coups frapper la porte de sa demeure. Dans l'absence de réponse, ceux-ci se répéteraient : et en dévoilant la personne qui se cachait derrière elle une fois ouverte, ses vêtements frappés du sceau du Daimyo.

« Fuwa Yasahiro. Je me nomme Seisuru. Je suis un émissaire envoyé par sa Seigneurie le troisième Daimyo de l'Eau, Hatoshi Gensei. »

Celui-ci prit la liberté de pénétrer à l'intérieur de sa bâtisse, marchant jusqu'au centre de la pièce avant de se retourner vers son hôte.

« Je viens au nom de sa majesté, qui a pris le temps de réfléchir davantage à votre offre. Bien qu'il ait proscrit toute enquête, le seigneur est disposé à vous en assigner une nouvelle. »

Ses yeux se plissèrent, finement, comme s'il considérait la réaction de son vis-à-vis.

« Il veut connaître tout ce que sait Yuki Fuuha au sujet de la Brume sanglante. Si vous pouvez lui apporter ces informations, vous serez récompensé à la hauteur de votre loyauté. »

Le genin devait alors faire son choix : demeurer en retrait comme son maître le lui avait initialement ordonné, ou se plier à ses nouvelles exigences ne laissant aucune trace, si ce n'est la parole de cet individu.
制する seisuru, litt. maîtriser, contenir, dominer

***


Dès l'instant où le sous-fifre passa le pas de la porte en la refermant derrière lui, un crac sourd se fit entendre : deux mains avaient saisi son crâne pour rompre son cou, d'un geste sec, précis – chirurgical.
Son corps tomba aux pieds d'une autre silhouette, dont les contours devenaient progressivement de plus en plus discernables. Elle enjamba son corps effondré sur le sol, ses talons muets sur les pavés. Un froid glacial courut sur la peau de son bras où la Brume avait commencé à ronger les détours, aussi agressive qu'un souffle – une autre de ses mises en garde. Le froid scella son avancée sur son corps sans qu'elle ne grimace à la douleur, demeurée en surface.

Elle avait tout entendu.



Lorsque Yasahiro ouvrirait la porte au beau milieu de la nuit, au moment où des gardes viendraient tambouriner sur ses lames de bois en lui demandant de justifier la mort de l'émissaire au pas de sa demeure, Fuuha aurait déjà disparu.

informations:


Takahide
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TakahideGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Pourquoi?

La vie de tout jeunes gens de ce monde et du nôtre était caractérisée par cette question. Après tout, c’est à ce croisement entre deux mondes, l’enfance et la vie adulte, que l’on bombardait ces jeunes gens, encore plus dans le Yuusei, terre de péril, de questions sur leur futur. Rarement était-elles, par contre, écoutées et prises en compte, balayées d’un revers de la main pour se concentrer sur ce qui attirait les sens pleins d’hormones de ces jeunes gens. Après tout, la pilosité faciale de ces vieillards trentenaires était encore bien loin, les cicatrices de ces mamans si éloignées des corps en développement des jeunes filles. Mais quelquefois, la question était particulièrement pertinente, non pas posée dans un sens rhétorique, mais pour essayer, vraiment, de comprendre un mystère caché dans le cœur de l’adolescent moyen.

Surtout quand il était question de la vie du jeune en question.

La Brume Sanglante avait toujours intéressé Takahide. Dès qu’il était arrivé à Kiri, les capacités extraordinaires de cette création patriotique l’avait fasciné. Après tout, elle ne ressemblait à l'œuvre d’aucun des trois clans et était liée à une dame qui l’avait tout de suite intéressé par ses similarités avec lui-même. Fuuha avait, après tout, abandonné, tout comme le Genin, son nom. L’épéiste admirait profondément cette ressemblance. Il voyait ainsi, par confirmation, qu’il n’avait pas pris une décision complètement idiote et qu’il y avait force dans le rejet de ses conditions de naissance pour se tendre vers le futur et ses rêves. Il y avait néanmoins beaucoup plus qui se cachait derrière son intérêt pour l’entitée qui tuait sans présence de quiconque pour l’assister. Une curiosité morbide rongeait le cœur pas si pur que ça du campagnard, qui avait toujours désiré la puissance plus que tout, voyant la force de soi comme la seule raison qui pourrait l’élever dans cette société tout autant féodale que méritocratique.

La vérité, néanmoins, il ne pouvait point la formuler aussi clairement. Et même s’il l’avait pu, était-ce la bonne décision de l'énoncé? Fuuha luttait, il était clair à présent par ses remarques, contre la Brume dans son enquête, devant y faire face pour en découvrir de plus en plus. Dire que la puissance de la chose l’attirait n’était peut-être pas une bonne idée. Mais d’un autre côté, la puissante Kunoichi semblait trop puissante pour qu’on puisse lui mentir, comme un adulte à qui l’on avouait toute ses fautes après avoir renversé un vase dans l’assemblé familiale. Takahide ne voulait pas rater cette chance parmi un million qui lui était présenté. Tous ceux qu’il avait rencontrés, que ce soit Yuki Mamoru ou Kaguya Bankichi, n’étaient pas aussi puissant ni aussi admirable que celle qui s’opposait avec fierté aux mœurs pour atteindre ses buts étranges. Il voulait…

“Je veux vous aider, Fuuha-sama. J’vous admire, vous avez r’jeté votre nom comme moi. Je veux apprendre de vous et enquêter sur la Brume à vos côtés si possible, d’une façon ou d’une autre. Si je ne deviens pas plus fort, je ne vaut rien. Et vous semblez être celle qui brille le plus en terme de force. S'il-vous-plaît, acceptez de me prendre comme disciple!”

Il se lança au sol dans une courbette typiquement féodale, montrant que sa fierté ne valait rien face à ses objectifs et qu’il ne désirait que d’être accepté par l’ancienne Yuki. Après, sa réaction restait à voir.

Fuwa Yasahiro
Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro EmptyVen 10 Nov - 15:57

Expérience : 615
Messages : 157

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Fuwa YasahiroChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Yuki Fuuha était apparue devant Takahide et moi tel un fantôme, malgré mes sens en alerte. Mon instinct, lui, avait ressenti une vague impression de danger, inexplicable et irrationnelle. J'ignorais encore qui de la nature du lac ou de l’errante en était responsable. Réprimandés, elle nous avait fait quitter les lieux, non sans laisser le peu de dignité que j’avais d’ébranlé. D'après ses dires, les deux gardes qui nous avaient laissé explorer depuis l’espace aérien, avaient été partiellement dévorés par la brume. Soucieux, j’avais laissé Takahide finir sa journée tandis que j’allais rendre visite aux victimes de mes actes. Par courtoisie et remords assurément, mais aussi par curiosité : les sentinelles étaient des témoins.

Il était troublant que les cibles de la brume ne soient pas Takahide et moi. Afin d’assurer mes arrières, j’avais rédigé une lettre au Daimyos, patientant que ses instructions me parviennent. Aussitôt leurs réceptions faites, j’avais immédiatement cessé toutes investigations. La routine des missions et des entraînements, laissaient doucement s’effacer mon récent et éphémère violon d’ingres. Le crépuscule s’achevait sur mon rituel d’une préparation physique, tirant des charges à bout de bras, disposées sur un système de poulie. Ce programme fût interrompu.

Je n’aurai jamais envisagé recevoir la visite d’un messager du Daimyos. Surpris, je ne me laissais plus décontenancé par la suite, lorgnant à l’extérieur, refermant prestement la porte et laissant mes sens de senseur en éveil. D’un hochement de tête, mon sérieux rigide et habituel lui confirmait mon identité. La discussion débutait alors que je posais un genoux à terre. Un Fuwa obéissait et appliquait, tel était notre salut.

Mes pensées s’affairaient déjà à la suite, ignorant l’illusion du choix. L’envoi de l’émissaire signifiait une importance toute particulière. Les informations de Yuki Fuuha intéressaient le Daimyos de l’Eau, ce qui amenait à un autre renseignement. La hiérarchie n’avait aucun contrôle sur l’errante, se trouvant hors du réseau de commandement. Cela pouvait constituer un motif empêchant nombre de manœuvres. Quelque soit la nature de la Brume Sanglante, sa révélation pouvait effondrer son rayonnement international, mettant en péril l'équilibre géopolitique du Pays de l’Eau. C’était au mieux une course à l’information, au pire un conflit d'intérêt auquel j’avais été convié.

– Bien.

D’un commun accord impalpable, l’émissaire se retira, patientant qu’il franchisse la porte pour daigner me relever, comme une autorisation tacite. Les quelques jours de suspension complète de mon enquête sur la brume pouvait trouver refuge dans des missions. J’étais suffisamment insignifiant et interrogateur sur la brume, pour attirer le regard de la Yuki sans clan. Elle souhaitait probablement m’utiliser dans ses recherches, ce qui m’indiquerait son avancée. Dans le cas contraire, je devais tout faire pour que ça le soit en gagnant sa confiance.

Sur ce plan à peine échafaudé d’agent double, j’allais me reposer pour me lever tôt demain matin, afin de peaufiner les détails. Des coups secs s'écrasaient sur la porte qui menaçait de céder en plein milieu de la nuit, sortant des bras de morphée le dojo familial. A peine réveillé, les frappes sommait à l'instar des voix, d'ouvrir aussi vite que possible. Au seuil de la porte se tenaient des gardes, ainsi que le cadavre du messager de sa seigneurie. L'émissaire semblait avoir été assassiné, néanmoins nulle trace de corrosion ne parcourait son corps. Le meurtre n'avait été ni maquillée, ni évacué, ce qui me poserait bien des soucis pour la nouvelle mission officieuse qui m'avait été assignée. Un contretemps qui mettait en avant l'implication de l'autorité de l'empereur de l'eau.

Après un interrogatoire coopératif, sans dévoiler la raison de la visite tardive du macchabée, et quelques négociations visant à confier l’affaire aux instances supérieures, elles mèneraient à une mission d'enquête et de traque. Le niveau de dangerosité avait subitement grimpé en flèche. Il était clair que quelqu'un s'interposait au plan du Daimyos. Effrayé entre les conséquences d'un refus d'obtempérer et l’étau d'une menace encore invisible, le dilemme ne me laissait plus qu'un choix, celui de la loyauté. J'avais l'impression que le monde autour de moi s'écroulait, comme si j'avais ouvert la boîte de Pandore. Yuki Fuuha que j'avais estimé pour son affranchissement et son émancipation des clans, ainsi que sa force propre, se révélait à peine côtoyé être un nid à problème. Les sujets qu'elle évoquait, faisaient trembler les fondements de Kiri.

Dans ce chaos nouveau, dans lequel l’insécurité grandissait, mes réflexes survivalistes criaient aux précautions, davantage qu’à l'accoutumée. Mon état d’agent double et de secret me limitait, le monde du renseignement était ardu. Les contraintes du temps m’imposait de faire simple, le rendez-vous avec l’errante de glace approchant. Le lac aux allures tranquilles, lieu de notre première rencontre, accueillerait également la suivante. Elle se tenait sur le même rocher, tel un écho du passé.

– Fuwa Yasahiro, genin. J’ai réfléchi quant à votre avertissement d'enquêter sur la Brume tout en défendant ses intérêts.

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Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Fuuha, membre
du clan Yuki

Alors que la jeune Shimizu s'était élancée dans la nuit noire, des pas sibyllins trainaient derrière elle, attendant qu'elle ne s'arrête à son tour ; et lorsque ce fut le cas, le visage de la femme se glissa sur le côté du sien, soupirant quelques mots à son oreille – peut-être la ferait-elle sursauter, tant ses allées et venues avaient été silencieuses jusqu'ici.

« Un yokai, hein. Qu'est-ce qui te fait penser ça ? »

Elle se glissa sur son flanc, un bras entourant sa taille pour permettre au second de s'accouder sur le dos de son poignet, ses doigts soutenant son menton – pensive.

« Est-ce à cause de ce Shinchu ? J'ai entendu dire qu'une escouade serait bientôt envoyée pour le poursuivre... mais son cas est rare. Peu d'entre eux sont capables de réflexion et de pensées constructives. »

Elle observa la demoiselle.

« Qui plus est, pourquoi un yokai défendrait-il les intérêts de la Brume ? À moins que quelqu'un ne le contrôle, mais c'est improbable. Si cela était possible, nous n'éprouverions pas autant de problèmes pour établir la sûreté de nos frontières – qu'importe l'attrait du clan Kaguya pour leur massacre. »

Son ton était étrange ; formé en demi-teintes, comme si elle ne croyait pas elle-même ce qu'elle disait, ou qu'elle trouvait ses propres explications trop creuses, ou trop simples, pour être le seul reflet de la vérité.





La jeune femme considéra un instant son vis-à-vis, dont les courbettes et les révérences avaient au moins le don d'avoir un effet sur elle – la gêne. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites, discrètement, avant qu'elle ne lui indique de se relever d'un geste de la main. « Je ne te prendrais pas comme disciple – et si tu veux le devenir un jour, tu devrais tenir ta langue au sujet de cette Brume. Je ne te rappellerais pas que la spécialité de notre village est l'assassinat. »

Elle se contenta de l'observer davantage, avant de murmurer :

« Mais nous ne craignons rien, ici. Il n'y a personne aux alentours. », pesant le pour et le contre, elle croisa les bras sur sa poitrine, puis ajouta : « Pourquoi la Brume t'intéresse-t-elle ? Je ne crois pas que tu me l'aies dit. Si tu souhaites assouvir une curiosité passagère, je peux me passer de ta compagnie. Tu apprendras bien plus de choses aux archives qu'à mes côtés. »

Peut-être pourrait-il même lui confier ses théories, les raisons pour lesquelles il s'était tenu là, avec son confrère, en pensant que ce lac avait un quelconque lien avec ce brouillard meurtrier...





Les gardes n'avaient eu aucun mal à confirmer les dires de la membre du clan Yuki, lorsque Yasahiro vint les questionner à ce sujet. Il trouva bien assez tôt Fuuha aux abords du lac où elle avait rencontré Takahide, il y a plusieurs jours de cela. Une présentation sommaire – voilà tout ce qu'elle lui offrait. Rien qu'elle ne savait pas déjà.
Elle se demandait davantage ce qu'elle allait faire de lui, en connaissance de cause.

« Je sais qui tu es. Je sais aussi que ta famille sert le Daimyo depuis des générations. », dit-elle sans prendre la peine de se retourner vers le genin, avant d'oser un regard dans sa direction, par-dessus son épaule ; « J'ignore la raison pour laquelle tu penses que tes conclusions m'intéresseraient... mais je suppose que je ne peux pas t'empêcher de me les confier. »
Elle soupira, lasse – après tout, si elle était connue au sein de l'Eau comme la paria du clan Yuki, elle l'était tout autant pour ses enquêtes sur la Brume ; personne ne connaissait, toutefois, l'état de ses avancées. On aurait, au contraire, bien plus de chances de penser qu'elle n'avait rien déceler – ne serait-elle pas morte, si tel était le cas ? Ou peut-être ses découvertes ne suffisaient-elles pas à en faire une ennemie du Pays ; ainsi la laissait-on vivre.

« N'es-tu pas déjà occupé par les comptes à rendre à ton clan ? Ce n'est pas tous les jours qu'un envoyé du Daimyo meurt devant la porte de ses vassaux. », elle plissa les yeux, vaguement. « Ou peut-être ne t'en inquiètes-tu pas parce que tu as mis fin à ses jours. Les nouvelles courent vite. Encore plus au sein du clan Yuki. »

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Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Un long frisson parcourut son échine jusqu’à lui glacer les sangs, la figeant sur place. Étaient-ce des mots qu’on avait susurrés à son oreille, ou une lame qu’on lui avait glissé sous le cou pour la faire taire?

Eri crut à une mauvaise blague de la part du commerçant, mais prit peu à peu conscience de l'étendue de sa sottise : elle avait merdé sur toute la ligne. Malgré les avertissements du vieillard, le danger l’avait suivi, et le piège s’était inévitablement refermé sur elle, telle la gueule d’un prédateur sur sa proie désemparée. Intérieurement, elle ragea, déçue d’avoir fait preuve d'une négligence aussi fatale, mais l’enfant des esprits n’était pas de ceux qui se laissaient abattre facilement. Ainsi elle ravala sa fierté blessée, et prit acte de son erreur, malgré son avenir incertain.

Ses doigts, discrets, épousèrent alors le tsuka de son katana, prêt à frapper; et lentement, son attention se porta sur son flanc gauche, la source de cette voix inconnue. Elle y vit, avec effroi, une femme dont elle reconnue aussitôt les traits éthérés, et la chevelure immaculée rappelant les neiges d’hiver – qui d'autre qu'une Yuki, au fond, pour la réduire au silence? D’aucuns savaient que les membres de ce noble clan mangeaient dans la main de la Mizukage... Or, la Brume sanglante suffisait amplement à punir les élans de curiosité morbide des êtres sans importance. Quel était donc l'intérêt de dépêcher un assassin ici pour se débarrasser du pion qu’elle était dans cette histoire? Un gaspillage de ressources, voilà tout ce que cette affaire représentait.

Eri hésita, fronçant les sourcils, suspicieuse. Les souvenirs émergèrent alors : des rumeurs entourant une rebelle parmi les enfants des neiges et les forces du village; et les mots de l'inconnue prirent enfin tout leur sens.

« Êtes-vous… Cette femme? osa-t-elle l’interroger d'un souffle prudent, sans pour autant répondre à la kunoichi. Celle... qui cherche? »

La surprise pouvait se lire sur le visage toujours livide de la blonde, et pour cause : la réputation de la paria du clan des neiges la précédait – et pour d'obscures raisons. Elle comprenait donc l’importance de cette rencontre. Cependant, les on-dits ne trouvaient pas le même écho aux oreilles d’Eri. Il y naissait plutôt un sentiment de familiarité, une proximité de par leurs aspirations et leurs histoires respectives – ou du moins, ce qu’elle en savait. Tout comme Fuuha, la Yamanaka souhaitait s’éloigner des actions de son clan, et rompre avec l’héritage qu’on lui avait laissé. Il bouillait d’ailleurs, en son âme, ce même désir ardent de vérité qui guidait chaque jour ses pas. Et, cette femme, semblait-il, possédait une longueur d’avance sur ce chemin, en terme de réponses.

Les possibilités arrachèrent un sourire en coin à Eri. Elle jaugea longuement la kunoichi, soupesa les risques l’espace d’un instant; puis, décidée, balaya l’horizon du regard et jeta, enfin, une œillade à celle qui se tenait à ses côtés.  

« J'aime bien le calme de la nuit, observa-t-elle avec sarcasme. Mais je ne répéterai pas mon erreur une seconde fois. (Elle grimaça). J'ai compris la leçon. »

Sa décision était prise : elle ne soulèverait pas ses hypothèses dans ces circonstances, de vive-voix, dans les rues du village. Elle s’y était déjà risquée, et se refusait à tomber dans ce piège pour idiots une seconde fois – quitte à s'exposer.

Alors elle lui fit part de ses intentions pacifiques pour éviter tout retour de flamme et, joignant les mains, vint établir une connexion singulière avec la Yuki, celle d’un esprit à un autre, loin des oreilles indiscrètes; et révéla, du même fait, son ascendance à Fuuha, en toute connaissance de cause. Au-delà d'une simple précaution, il s'agissait-là, aussi, de l'expression d'un malaise profond, d'une réaction exagérée visant à reprendre le contrôle sur la situation. Une manière d'imposer ses propres règles du jeu, les conditions nécessaires à un échange inattendu. Peinant plus souvent qu'autrement à trouver les mots justes devant les étrangers, la télépathie entraînait son interlocuteur sur un terrain dans lequel elle se sentait plus à son aise, et nettement plus habile de son vocabulaire, son imaginaire et son discours intérieur étant d'ordinaire plus élaborés que ses courtes phrases maladroitement prononcées.

Elle si elle se savait vulnérable à présent, c’était-là le prix à payer pour avancer au milieu du brouillard et espérer voir l’aube poindre le lendemain.

J’espère que vous saurez me pardonner cette… intrusion: elle n’est pas plus agréable pour moi. Et puis, j’imagine que sa nature n'est pas un secret pour vous...

Une déclaration, un hameçon tendu pour évaluer l'étendu des connaissances de la femme à son sujet. Néanmoins, autour d’elles, le silence avait repris ses droits. Une voix étrangère s’était immiscée entre les images et les sons qui voguaient à l’esprit de l’enfant des neiges : celle de Shimizu Eri. Elle poursuivit donc, en fixant le sol sous ses pieds, désolée d'avoir perturbé son intimité.

Je sais ce que vous devez vous imaginer à l’instant, et j’aimerais qu’il en soit autrement, croyez-moi. Je sais ce que je suis, et je ne partage pas les valeurs de mon clan. Ce que je cherche est… ailleurs. Loin de leur héritage. Loin de leurs complots d’antan. Quelque part dans la Brume.

Eri s’avança un peu, faisant dos à la Yuki. Elle contemplait le ciel, cette nuit noire où la lune semblait avoir été avalée par le voile opaque qui les enveloppait tous en permanence.

J’ai longuement réfléchi à la question du yokai, je dois avouer, mais je manque de substance, de preuves – d'informations.

Son attention glissa sur les volutes blanches, qu’elle vint doucement saisir de ses doigts – sans succès. Puis son corps bascula vers son interlocutrice, sans pour autant la fixer. Elle semblait pensive, le menton prisonnier entre le pouce et l'index de sa dextre à l'instar de sa camarade.

Une brume banale, un nuage, ne devrait pas davantage servir les intérêts du village – aussi toxique soit-il pour les êtres vivants – qu'un yokai. Cette brume ne ferait que ce que la brume fait naturellement, sans plus : masquer la vue,  ou dévorer, par sa toxicité, chacune de ses victimes, sans égard pour leurs intentions. Du côté de la Brume sanglante, cependant, ce n’est visiblement pas le cas : elle discrimine, juge, tue uniquement ceux qui la contrarient et force, par la peur, les éléments perturbateurs à rentrer dans le rang, constata-t-elle, non sans une certaine nervosité. Chose étrange : ce n'était pas le cas lorsque je suis arrivée à Kiri; son action précède de peu l'ascension au pouvoir de notre cheffe sous l'égide du Seigneur. Et les méthodes, la philosophie de Hatoshi Gensei ne sont un secret pour personne.

La genin secoua la tête, comme pour chasser les paroles prononcées dans les pensées de la Yuki. Venait-elle de contrarier la Brume sanglante à son tour?

Les caractéristiques étranges et les capacités des yokai, comme Shinchu, sont source de puissance – un outil comme un autre, au fond. Et ce qui est source de puissance, ou ce qui peut servir d'arme pour abattre ses adversaires, ne peut qu'être l'objet de convoitise – ou de crainte – chez les Hommes. L'histoire des grands empires en est témoin.

La blonde observa Fuuha, rassemblant ses idées, avant de poursuivre :

Si certains purent s'accaparer la maîtrise du chakra pour assujetir les autres, les contraindre à la servitude... contrôler ou manipuler, et puiser dans la formidable source de puissance d'un yokai pour écraser ses détracteurs et les forcer à agir selon son bon-vouloir ne me paraît pas improbable pour qui possède le talent et les connaissances. Cela n'a rien d'absurde : ce ne serait qu'une rime dans l'Histoire du Yuudai. Et je doute que la Brume sanglante ne soit issue du chakra d'un seul homme : cela supposerait qu'il soit capable de la maintenir en tout temps, de jour comme de nuit, sur une zone de la taille du village, tout en ayant la capacité de détecter et de condamner ses cibles; un jutsu bien trop faillible, en somme, et un effort et des dépenses démentiels pour un shinobi.

Aux arguments soulevés par la femme, elle opposa alors d'autres hypothèses.

Tout pouvoir possède des limites – qu'il soit arraché à un yokai, ou qu'il tire sa source autre part; et que ces limites soient inhérentes à ce pouvoir, ou à ceux ou celles qui en font usage.  Comment pourriez-vous survivre à la Brume sanglante, autrement?  Les connaissances, quant à elles, peuvent être jalousement gardées par une poignée d'individus; cela n'aurait rien d'inédit, encore une fois, dans notre Histoire.

La jeune femme nota ses propres contradictions d'une grimaçe. Les affirmations de la Yamanaka ne reflétaient peut-être pas la réalité, mais elle n'avait que faire de la justesse de son propos : les seules réactions de Yuki Fuuha suffiraient à éclairer sa lanterne et à ajuster le tir. Et pour en provoquer davantage, et récolter d'autant plus d'informations, elle alla même jusqu'à la questionner directement – au risque de le regretter amèrement.

Qu'en est-il réellement des connaissances que possèdent Hado Oboroge et le Daimyo? De leurs capacités?

Signait-elle son arrêt de mort ? En la présence de la Yuki, elle se permit d'en douter.
Résumé:

Takahide
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TakahideGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
L’effet de gêne qu’avait causé Takahide le choqua, l’envoyant basculer sur le dos par l’embarras. Comme quoi, même avec les capacités de lever des dragons aqueux et de trancher des arbres proprement en deux, les adolescents du monde Shinobis n’étaient pas immunisés à être embarrassants et profondément grinçants. Quand c’était avec des demoiselles de son âge à l’Académie, l’épéiste n’y avait pas porté particulièrement d’attention, après tout il ne les connaissait qu’à peine et venait d’un monde très différent d’elles. Mais quand il était face à une femme à qui il devait beaucoup de respect, quelqu’un qu’il désirait imiter et suivre… La réaction était alors proportionnelle. Une conséquence directe de la déconnexion des relations sociales classiques? Souffrait-il alors de son comportement parfaitement alien à la nature humaine, qui ressemblait plutôt à celle d’un personnage féerique?

Mais Fuuha n’avait pas complètement abandonné l’étrange gamin. Elle lui tendait une perche pour le sortir de l’océan glacial dans lequel il s’était plongé, pour se sortir des abîmes honteuses et revenir dans la lumière. Il savait très bien pourquoi la Brume l’avait agrippé par les tripes et tirer vers son étreinte. La quête éternel vers une puissance toujours plus grande était central à l’existence du Genin. La Brume Sanglante était, dans son état même, une forme de puissance que le gamin ne pouvait qu’imaginer. Affronter ou rejoindre l’entitée étaient deux choix qui s’offraient à lui, mais ce qu’il savait, c’est que tout contact avec ce qui était puissant avait deux effets : la mort ou la croissance. La confiance qui animait chaque parole et mouvement de Takahide lui garantissait le succès, donc de grandir dans ses capacités et de devenir un shinobi exceptionnel.

“Je veux devenir plus fort. C’est la seule façon de grandir en tant que Shinobi, de faire un pas de l’avant. La Brume est la chose la plus puissante à laquelle j’peux être confrontée. On peut pas devenir plus fort par les livres, il faut vivre les confrontations et les mystères.”

L’épéiste se releva, un air des plus sérieux plaqué sur son visage. Il ne pouvait pas simplement se fier à son attitude farfelue habituelle pour outrepasser l’épreuve qui se trouvait devant lui. Il le savait très bien, si Fuuha refusait de le prendre avec elle pour étudier la Brume, il aurait perdu sa chance et devrait se contenter de chemins plus classiques, vers une puissance seulement atteignables sur le long terme, loin devant. Lui qui rêvait d’être unique, cela aurait alors tout d’un échec. Le Genin ne pouvait rester à un rang sans importance longtemps, il devait mordre dans l'opportunité qu’il avait devant lui à pleines dents et faire un pas de l’avant.

“J’ai suivi Yasan parce qu’il est plus intelligent qu’moi. J’le suis pas sans doute ou parfaitement loyalement, mais il avait une théorie et si je peux aider un ami à prouver cela, plonger dans un lac c’peu. Même si bon, semble que c’était plus dang’reux que prévu…”

Il était à la merci du jugement de l’ancienne Yuki, celle qui avait abandonné son nom et qu’il admirait tant. Serait-elle clémente et aidante envers le campagnard?

"Mais ce que j'me demande aussi, c'pourquoi vous aussi vous vous intéressez à la Brume? J'veux pas être insultant mais les Yuki ont un beau quartier, une belle vie... Pourquoi?"
Fuwa Yasahiro
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Fuwa YasahiroChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Toute ma vie avait été dédiée à une promesse d’utilité. Ma formation englobait aussi bien une dimension militaire qu’un pragmatisme lucide, malgré un dévouement aveugle. Une vie terne, menée d’efforts déconsidérés par le prisme de la réalité et du prosaïsme. Un cadre qui avait érigé un cocon protecteur, loin des soucis du peuple de l’Eau. Les famines, les maladies ou la Brume Sanglante aussi réelles soient-elles, n’avaient jamais dépassé le stade de sujet, se tenant à l’écart de ma famille.  

J’étais un outil, parmi d’autres, à la disposition des plus hautes instances de l’Eau. Un bon artisan se reconnaissait au soin qu’il apportait à ceux-ci. Intimement, au plus profond de mon être, mes pensées m’amenaient à chaque saison, à la même conclusion : Hatoshi Gensei était à la tête de La Brume Sanglante. Cette idée m'avait toujours rassuré. L’inconnu comme l'imprévisible que je détestais, s’en retrouvaient balayés, à mon plus grand plaisir.

Ce sentiment s’était davantage renforcé quand j’appris que le Daimyos avait été en réalité l’un des assassins les plus réputés. Cet homme aussi illustre que dangereux, semblait avoir placé son jeu, pion par pion, jusqu’à un contrôle total. Sa main nous sauvait comme elle pouvait nous condamner, mais sa politique, utile au plus grand nombre, ne pouvait être contestée. Les Mizujins, descendants de faibles et de détestés, migrant du monde aux retards considérables, n’avaient survécu que par sa politique assassine qu’il avait mené depuis bien plus longtemps que l’histoire le présageait.

Une politique qui, pourtant, accusait un contre-coup : celle de la jeunesse. Ma génération ne semblait être composée que de meurtriers sanguinaires ou de pacifiques refoulés, brisant l’idéal du spadassin, discipliné et professionnel. J’avais effectué d'innombrables missions avant de réaliser ce triste constat. Refusant d’y voir l'échec du Daimyos, c’est à ce moment-là, que j’avais douté pour la première fois de la nature de la Brume. Je l’avais confronté à la manipulation du Futton par le biais de Yamamato Yûsei et de Sagiri par Kayuri Heizu. Takahide m’avait accompagné pour sonder l'entièreté du village avant de s’en éloigner, à la recherche d’un indice quelconque en dehors des murs de Kiri, aux contours bien mal connus, dont nous avions exploré quelque peu.

Un comportement qui, en réalité, ne servait qu’à éliminer mes craintes, une à une. D’autres persistaient. Une attitude au premier regard instable, mais qui avait apporté avec elle une occasion qui ne se serait jamais présentée, si ce quotidien était resté immuable. Mon devoir, ce désir encore inconnu, de devenir indispensable m’avait mené jusqu’à Yuki Fuuha. Cette seconde rencontre, qui comptait encore peu de mots, m’avait déjà apporté beaucoup.

L’errante de glace possédait des informations correctes vis-à-vis de mon clan, soulignant une accointance au sein du village ou d’une ancienne alliance Fuwa-Yuki. Elle semblait toujours avoir des contacts dans son propre clan qu’elle avait répudié. Des pistes intéressantes, mais les faits eux, ne mentaient pas. L’enquêtrice aux cheveux immaculés savait déceler, ou au moins prédire les attaques de la Brume Sanglante.

– Je ne vais pas vous cacher que cette affaire va assurément m'impacter mais soyez certaine de mon innocence. Je n’ai vraiment rien à y gagner. Auquel cas, la brume m’aurait déjà emporté, n’est-ce pas ?

L’auteur du meurtre s’était contenté d’abattre l’émissaire, sans maquiller la scéne, sans user d’arme incriminante, comme un amateur. Pourtant, l’assassin n’avait pas été dévoré par l’acide. Je confrontais la Yuki tout en la rassurant, sans rien paraître, me laissant une passerelle pour la suite.

– La dernière fois, vous m’avez indiqué l’attaque sur les gardes. Comment avez-vous fait ? Je suis un senseur, j’ai eu l'occasion de ressentir les brumes de Sagiri et du Futton, j'espère en faire la différence avec la Brume Sanglante, mais elle semble se tenir à mon écart. Vous conviendrez que s’y intéresser devient plus ardu ainsi…

Je laissais flotter une respiration, m’assurant que je n’avais pas perdu le regard de mon interlocutrice.

– J’ai donc cherché, là où les autres ne regardent pas. La Brume Sanglante pèse dans la balance géopolitique du monde. Il serait effrayant qu’elle prenne fin soudainement, nous laissant en proie aux autres puissances. Parmi les pistes que je déteste le plus, malgré une Brume Sanglante qui semble penser ou cibler, c’est qu’elle soit en réalité hors de contrôle..

Hors de nôtre contrôle.

Le Pays de l’Eau regorge encore de territoire inexploré. Nos proches ancêtres ont foulé cette terre, sans s’opposer à des autochtones, sans se questionner sur leurs plausibles existences. Et quel pays si ce n’est le nôtre, pour se cacher ? Ce n’est clairement pas ma théorie préférée, ni même la plus aboutie, mais c’est clairement celle la plus anxiogène.

Je préfère de loin qu’elle soit manipulée depuis ce lac ou par les instances, que par quelque chose ou quelqu’un d’autre, même s’ils ont des accords. Les alliances se font et se défont.


Évidemment, je doutais que le lac soit fautif, même si l’apparition de Yuki Fuuha à ses abords avait accru ma curiosité. Pas une seule fois, je ne lui avais menti oralement, mais je n’étais pas assez stupide pour cette tentative, travaillant moi-même sur un jutsu à cet effet. Par omission, probablement. Une seule chose m’était certaine, le Daimyos profitait de la Brume Sanglante. Mes espérances qu’il en soit responsable n’étaient plus aussi ancrées.

– Je vous confie que j’apprécierais que vous niez..

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Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Fuuha, membre
du clan Yuki


La femme parut quelque peu décontenancée, au premier abord, par la surprise et les questionnements on-ne-peut-plus flous de la plus jeune. Êtes-vous celle qui cherche ? Qu'est-ce que cela voulait dire, au fond ? D'un autre côté, n'était-ce pas évident ?
Elle délaissa un soupir dissimulé, avant de rétorquer, sur un ton aussi neutre qu'il n'était morne :

« Mon nom est Fuuha, du clan Yuki, si cela répond à ta question. », déclara-t-elle simplement.

De toute réaction qu'elle eut, celle qu'elle lui démontra eu au moins la grâce de lui démontrer une quelconque forme de surprise lorsqu'elle lia leurs esprits entre eux – et à cet instant, en révélant son ascendance qu'elle pouvait reconnaître sans mal, la genin parut jouer avec une lame double dont elle ignorait le tranchant. N'importe quel shinobi aurait pu se sentir attaqué par son geste, d'autant plus au vu de la faiblesse dans laquelle cela la plaçait. Pour Fuuha, cela constituait un espace libre de toute écoute – elle n'avait cure du reste, comme si elle n’était nullement inquiétée par les possibilités que sous-entendaient son pouvoir.

« Non, en effet. Mais je pense que tu es tout aussi consciente que je ne le suis que je te briserais comme une brindille si tu tentais quoi que ce soit. Je ne suis pas inquiète ; et puis, il faut reconnaître que cela a ses avantages. », elle croisa les bras sur sa poitrine, avant d'ajouter : « Tu aurais toutefois dû penser au fait qu'immobile comme nous le sommes, nous finirons par attirer l'attention. Les personnes qui me suivent n'auront pas besoin d'être des lumières pour comprendre que nous ne nous regardons pas dans le blanc des yeux pour le plaisir. »

Elle considéra les propos de la Yamanaka, un temps – puis la coupa presque.

« Tes origines m'importent peu, comme ce que tu recherches. Ce n'est pas ma place de t'y aider. »

Le visage de la Yuki se pencha légèrement sur le côté, empreinte d'une certaine réflexion face aux propos que la plus jeune épanchait comme une poudreuse en hiver. L'une de ses rétorques était intéressante – à vrai dire, elle la partageait. D'autres étaient plus creuse – elles manquaient de profondeur, de détails ou de véracité. Elle en corrigea une.

« Qui te dit que je survis à la Brume sanglante ? », elle soutint son regard, un temps. « Dire que je lui « survis » sous-entendrait qu'elle m'a découverte, moi et mes intentions. Quand bien même elle le ferait, elle n'aurait nulle raison de s'en prendre à moi. Lorsque l'on connaît son fonctionnement et son mécanisme, il est aisé de contourner ses lois... ni plus, ni moins. »

Elle regarda au loin, quand bien même elle ne pouvait rien voir – dans cet espace neutre propice à la présence de leurs esprits mêlés.

« Si tu convaincs la Brume qu'ignorer tout de sa nature est un danger pour l'Eau, enquêter sur elle sert ses intérêts., elle ajouta, en l'observant : Dans d'autres cas, je laisse la plupart du temps les intermédiaires subir ses foudres. Comme toi. »

Ses yeux se froncèrent lorsqu'elle entendit l'ultime question de la Yamanaka ; si bien qu'elle prit quelques temps pour lui répondre, comme hésitante. Peut-être qu'elle ne se serait pas laissée allée à le lui confier, si le caractère secret de leur échange n'était pas assuré. Présentement, il l'était.

« ...Selon les archives, Hadо̄ Oboroge possède une remarquable maîtrise du Katon. Ses origines sont inconnues – à vrai dire, aucune archive ne remonte plus loin que son adolescence. Quant à Hatoshi Gensei, il est ignorant au chakra. Sa mère possédait un don héréditaire, selon les rumeurs, mais il ne lui a jamais été transmis. Son seul pouvoir est celui que les trois clans lui ont confié. Enfin... »

Elle tint ses lèvres, soupirant.

« Non, rien. Les connaissances sont jalousement gardées, comme tu le dis. », elle lui concéda toutefois cela : « Cependant, je ne pense pas que la Brume soit à l'origine d'un yokai. Tu as raison, leurs pouvoirs sont aussi grands qu'ils ne sont source de convoitise. On remarque malgré tout que leur pouvoir va de pair avec leur « éveil », leur capacité à penser, échafauder un plan... il en existe peu, comme ce Shinchû. Et un démon capable de forger une telle Brume meurtrière ne se laisserait pas facilement dompter par des hommes. Sa nature serait encore moins bienveillante – il l'utiliserait contre le Pays de l'Eau, et non pour servir ses intérêts. »





Elle considéra le jeune homme, immobile, les yeux clignant à intervalle régulière – mais plus rapide qu'à l'accoutumée. Elle finit par soupirer.

« Ce qui ne te tue pas te rends plus fort, hein. Crois-moi, dans ce cas-là, ce n'est pas la force qui t’attend – c'est la mort. »

La femme détourna les talons, commençant à s'éloigner.

« Tu dis que la force ne se trouve pas dans les livres. », dit-elle en se retournant vers lui. « Suis-moi. Tu comprendras à quel point tu as tort. L'endroit où je t'emmène est assez loin, mais cela me laissera le temps de répondre à ta question. »

Pendant de nombreuses minutes, elle demeura toutefois interdite, ne disant mot, ni geste – hormis pour lui indiquer la direction à prendre.

« Les personnes qui ignorent leur propre force sont les plus faciles à manipuler. On peut leur faire croire pendant longtemps qu'elles ne sont capables de rien, les placer dans l'ombre d'autres plus fortunés, savants ou puissants qu'eux pour forcer la comparaison ; et l'on peut voir avec quelle facilité ils se complaisent, se morfondent ou mettent au service des plus forts leur soi-disant inutilité. Ton ami n'est pas plus intelligent que toi. Tu le laisse simplement l'être. »

Elle lui adressa un regard en coin, sans bouger son visage – ni s'arrêter de marcher. Elle mit quelques temps à poursuivre son discours, se retournant de temps à autre comme pour évaluer la distance.

« Pour te répondre, mes raisons sont personnelles. On pourrait dire qu'elles sont... familiales. », elle s'arrêta avant de pivoter vers un nouveau chemin, au tournant duquel se tenait une bâtisse dissimulée dans les bois. C'est ici. »

Fuuha entra la première à l'intérieur, froissant ses semelles sur le pas de la porte pour les défaire du mélange d'herbe et de boue qui s'y était accumulé lors de leur marche. Là, Takahide découvrit une maisonnée qui avait tout de la plus banale. La femme l'attira vers une table placée contre une étagère couverte de livres. Elle en prit un – non sans lui indiquer une chaise du menton – au hasard et l'ouvrit sur une page spécifique avant de le tourner vers le genin.

« Que lis-tu ? »
Rien d'intéressant. Voilà, certainement, tout ce qu'il pourrait répondre. Des archives de commerce, des noms qui ne lui disaient rien. Elle le considéra longuement, attendant une réaction de sa part.

Elle attendit qu'il ne la regarde – puis elle forma un mudrā avant de claquer des doigts. Le contenu du livre avait changé.

« Le secret est de leur faire croire que tu es facile à manipuler. », déclara-t-elle en écho à leur échange de plus tôt. « Maintenant, dis-moi ce que tu vois. »
Une liste. Des noms étranges, mais parfois familiers. Ils étaient ceux des rumeurs, des personnes décédés – les patronymes de toutes les âmes fauchées par la Brume sanglante, y compris les trois prodiges retrouvés mort aux portes il y a quelques mois de cela.
Elle le laissa en prendre connaissance avant de s'éclipser – elle ne revint que quelques minutes plus tard, deux tasses fumantes en osier vert à la main. L'une d'entre elles fut déposée devant Takahide, avant qu'elle ne prenne place à son tour sur l'une des chaises à son flanc. Sa posture paraissait détendue, presque comme si elle avait baissé sa garde. Il n'en était rien ; mais elle laissait son regard s'attarder sur le registre comme si aucun poids ne pesait sur ses épaules.

Un nom pourrait attirer son attention, toutefois : Yuki Shin'о̄, poignardée. Le seul affublé de cette précision, tandis que les autres devaient leur trépas à ce brouillard meurtrier.

Elle n'ajouta rien, comme si elle le laissait tirer ses propres conclusions.
心奥 shin'о̄, litt. au plus profond de son cœur, dans les profondeurs de son cœur, au fond de soi





Elle le considéra du coin de l'œil avant de rétorquer :
« Pas nécessairement. La mort de cet émissaire était-elle une trahison envers la Brume ? C'est davantage cette question que tu dois te poser. », elle ajouta ; « Quant aux gardes... disons que nos chemins se sont croisés. Je leur ai demandé ce qu'ils avaient fait pour la courroucer ; ils m'ont répondu qu'ils avaient indiqué le chemin à deux genins. Ce n'était pas sorcier de suivre vos pas pour vous retrouver – vous en vous ne cachiez même pas. »

Elle soupira en entendant ses paroles, regardant ailleurs.

« Ce lac n'a rien à voir avec elle. Je ne sais pas pourquoi tu t'obstines sur cette théorie. Quant à la brume de Sagiri, elle est fondamentalement différente. Nous ignorons tout des sabres qu'ils portent ; nous l'aurions vu apparaître bien plus tôt si elle provenait de son arme. Peut-être est-elle le résultat d'un évènement mystique... mais liée au clan des Sabreurs ? J'en doute fort. »

Elle croisa les bras sur sa poitrine, réfléchissant toutefois à ses autres propos. Ils n'étaient pas dénués de sens, simplement de raisons qui les justifieraient.

« Je doute qu'elle soit le produit d'un peuple autochtone. Quels intérêts auraient-ils de défendre ceux de la Brume ? Qui plus est, elle sévit principalement au sein du village et de ses alentours... ce qui impliqueraient qu'ils soient présents ici. Et je doute que notre faction, par sa nature assassine, ne laisse cela se faire sous son nez. »

Fuuha planta son regard dans celui de son vis-à-vis, les sourcils froncés par la réflexion.

« La question que je me pose est plutôt ; pourquoi un homme loyal au Daimyo enquête-t-il sur le brouillard qui sert ses intérêts, sa politique et protège son peuple ? Qu'as-tu à y gagner, quelles informations peux-tu convoiter ? »

Elle haussa un sourcil, comme pour appuyer ses propos à venir.

« Ou peut-être cherches-tu à m'en soutirer. »


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Fuwa Yasahiro
Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro EmptyMar 5 Déc - 22:19

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Fuwa YasahiroChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Le jeu d’équilibriste qui se déroulait était subtile, malmené par un conflit aussi bien interne qu’externe. La corde tendue au-dessus du ravin tanguait, tantôt sur la nécessité de gagner la confiance de la Yuki, tantôt sur la nature de la brume. Ma loyauté envers le Daimyos était mon seul repère, que je préssentais telle une cage dans mon schéma de pensée. Le faux pas était proche, imminent. La composition de la scène semblait réclamer une faille, une fuite d’information en vue d’un échange de procédés en bonne et dûe forme, sans certitude. La méfiance planait telle une ombre impossible à délier.

La Yuki tentait d’implanter la graine du doute, affirmant que la mort de l’émissaire n’était pas une trahison. Il était certain que les traces laissées derrière lui ne seraient plus. Je réglerai cette question ultérieurement, directement au palais, non sans penser que l’auteur de l’acte se trouvait devant moi. Sa liberté de mouvement et d’action paraissait surnaturelle. Les rumeurs disaient qu’elle était errante, la réalité indiquait qu’elle détenait des soutiens en dessous des radars.

Premièrement, l’enquêtrice de glace avait sû dénouer la langue des sentinelles, d’or et déjà blessée par la brume, révélant notre présence à Takahide et moi. Mais surtout, je n’avais jamais fait part d’une enquête auprès des gardes, simplement d’une exploration. Le déroulé s’était tenu entièrement en vol, jusqu’à ce lac devant moi, seul instant où nous avions posé pied au sol. La Yuki était définitivement dotée d’un don de senseur.

Deuxièmement, je doutais que son intérêt envers moi soit ancien. Mon dossier était peu reluisant et nos parcours et objectifs différents. De par nos sang et nos anciennes unions, Yuki Fuuha et moi pouvions posséder un cousin commun. Elle avait pu également se renseigner à minima sur les Fuwa dans le passé. Dans tous les cas, le réseau le plus probable était les Yuki eux-même, concordant avec son annonce de commérage un peu plus tôt. Sa renommée de paria apparaissait comme un leurre et je n’y voyais qu’un seul intérêt : épargner ses semblables des répercussions de son investigation.

– Il est raisonnable de penser que vous êtes la plus avancée à ce propos, avec le nombre d'années d’avance que vous possédez. Quant au pourquoi, je crois avoir déjà répondu. Maintenir la balance géopolitique, celle-ci passant par la Brume, en somme : maintenir la stabilité du Pays de l’Eau.

L’errante glaciale avait un choix à faire, accepter l’aide ou la refuser. La tension se figeait entre nous. Je ne pouvais ni lui demander ni lui imposer, mais sa réponse conditionnerait nombre de paramètres qu’elle ne pouvait totalement ignorer. L’enquêtrice brumeuse était invitée à jouer ce ballet joueur, taquin et espiègle, au risque d’admettre avoir de mauvaises intentions. Bien que faible, je restais un outil dont l’affûtage restait à faire en des domaines précis durant toute la décennie. L'intellect était sin qua non à un vassal, qui avec le temps devenait bien souvent un conseiller.

– Peu importe ce qu’est la brume, l’important est que j’ai suffisamment de points de comparaison de part différentes analyses de jutsu. Je ne suis pas certain que nous parlions de la même brume. Ce printemps, des parcelles ont été révélées propices à la riziculture. J’y ai organisé leur réimplantation. Le Pays de l’Eau ne cessait de chercher une alternative afin de relancer la riziculture qui a été durant longtemps une force économique de l’Archipel. Et ce, depuis la perte des rizières en proie à un mal étrange.. Un mal, qui n’est pas sans rappeler l’apparition de la Brume Sanglante, celle des premiers mois, celle qui fauche sans prévenir et sans distinction. La véritable Brume Sanglante.

Je lui laissais un temps pour absorber. La suite était quasiment limpide à augurer.

– Celle qui suit, précise et chirurgicale, ne m’intéresse pas. Tacitement, nous savons tous plus ou moins qu’il s’agit de la volonté du Daimyos ou de la Mizukage. Je n’irai pas envers leurs décisions, sans eux, le continent réfléchirait à nous tomber dessus.

C’était à mon tour, de la fixer droit dans les yeux, comme pour y sonder son nationalisme, son intégrité. Déglutissant, cet élan de hardiesse n’était soutenu que par la conviction que l’Archipel méritait davantage, dénotant particulièrement avec ma docilité habituelle.

– J’aime penser que tout ce qui se passe dans ce pays se tient dans la paume du Daimyos. Mais des détails ne vont pas. Bien que je puisse comprendre l'intérêt du carnage de l’an 76 pour un rayonnement international, pourquoi mener ce qui semble être des tests dans des champs, privant ainsi la population de nourriture.

D’une pierre deux coups, je surveillais sa réaction quant au carnage. Yuki Fuuha était connue pour s’être désolidarisée très tôt de son clan. Il était temps de la confronter.

– Et pourquoi vouloir tenir les Yuki loin de tout cela, quand vous profitez encore de vos connexions.
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Takahide
Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro EmptyJeu 7 Déc - 10:28

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TakahideGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Ce n’était pas la première fois que l’on mettait en garde le Genin face aux dangers du chemin plein de trous béants qu’était la vie de Shinobi, spécifiquement celle qui sortait des limites prédéterminées par les autorités. Ne défie pas les trois clans par cette attitude, tu en souffriras. Ne voyage pas en solitaire dans l’archipel, tu vas crever. Des avertissements que Takahide n’avait jamais vraiment pris en compte, ces derniers l’encourageant trop souvent à aller à l’encontre de ses valeurs et de ses rêves. Et à quoi bon vivre, se disait le gamin de 14 ans qui avait trop peu vécu, si l’on ne suivait pas ses grandioses ambitions?

Par-contre, il avait toujours cru qu’il était con. Personne ne l’avait jamais réellement motivé à surpasser son niveau inférieur intellectuel. Dans son village d’origine, les capacités mentales des uns et des autres n’avait aucune importance : c’était de travailler la terre et les mers qui était important. Au temple, les moines avaient choisis de stimuler non pas le cerveau de l’épéiste mais ses capacités pour faciliter son périple, sachant très bien la réputation de sa destination. Et à l’académie, on tentait avant tout de mettre de l’avant les étudiants qui avaient un avenir brillant, ce que le campagnard n’avait pas du tout l’air d’avoir. Le chemin de son cerveau semblant être tracé, Takahide s’était contenté de le suivre, étant convaincu que, même s’il n’était pas brillant, il pouvait tout de même être fort.

Mais acceptait-il volontairement, ainsi, d’être faible d’esprit? Reconnaissait-il donc un état d’infériorité face à ses semblables?

Plus il passait du temps avec celle qui avait rejeté son clan, plus l’épéiste s’y attachait. Ses mots le frappaient directement dans l’âme et il adorait ça. Les chocs qui se produisaient, il le sentait, pouvaient être des outils extrêmement puissants pour atteindre ses buts. Comment? Pourquoi? Il devait y penser, n’ayant jamais développé la partie réflective de son cortex cérébrale autrement que pour savoir comment frapper le plus efficacement son adversaire. Ainsi, il préféra garder le silence jusqu’à l'arrivée du duo à la bicoque perdu près des bois à laquelle l’amena Fuuha. Le fait d’être mis face a face à une bibliothèque le rendit mal à l’aise, mais l’ancienne Yuki semblait avoir confiance qu’il tenterait de faire des efforts, ce qui motivait profondément l’adolescent à en faire.

“Je comprends pas trop, mais c’est ennuyant!”

Tel fut sa seule réaction face au registre qui, quelques instants plus tard, à la rencontre de son regard et de celui de la dame glaciale, laissa entrevoir des secrets qu’il n’aurait pas osé espérer. Les noms de tous ceux que la Brume Sanglante avait détruite. Des plus insignifiants aux trois prodiges si célèbres. Et durant la lecture, pendant que celle qu’il tentait de convaincre d’être sa sensei allait chercher du thé, ses neurones se connectèrent. Un éclair de compréhension que tout être humain apprécie. La renégate s’était mêlé à toute cette histoire pour des raisons familiales et voilà qu’un Yuki était le seul nom qui ressortait avec force des lignes, poignardé au lieu d’être simplement mort par la brume… Était-ce aussi simple?

“Z’étiez proche de ce Shin’o? C’pour ca? Vous savez que c’est la brume qui a causé sa mort, mais les gens semblent le nier? Ou… Oh, est-il mort parce qu’il faisait comme toi?”

Takahide prit une gorgée du thé fumant, sa bouche ayant été torturé encore et encore par son impatience à résister aux brûlures de nourritures et de liquide qu’il faisait entrer, invariablement, trop tôt dans son orifice buccal. Une allure de fierté d’avoir, il l’espérait, insérer deux pièces de puzzle similaires ensemble était affiché sur son visage. Puis, il réalisa.

“Je… J’suis d’solé, j’veux pas retourner le couteau dans la plaie.”

Shimizu Eri
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Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro




« Fuuha… »

Un nom, un murmure, un souffle à peine audible s’échappait des lèvres pincées d’Eri, comme pour chasser la trace indélébile de ses soupçons et de sa méfiance, et tolérer au mieux son écart, aussi déroutant qu'il ne serait éphémère, dans un élan de crédulité calculé qu’elle espérait fructueux à terme auprès de l’enfant des neiges. Pour autant, elle ne s’était pas totalement abandonnée à la naïveté et à la sottise au milieu de ce qu’elle savait antre des plus cruels assassins. Certes, elle était là, esseulée et vulnérable dans la noirceur de la nuit, à braver les interdits en toute connaissance de cause – ou peut-être pas, finalement , mais elle avait su caviarder ses dires derrière les parois obscures de sa boîte crânienne et celle de sa compagne nocturne, pour mieux valser, dans la plus pure discrétion, avec l’esprit de l’Indésirable sous l’égide de son héritage clanique. Et si elle avait, quelque peu seulement, fouler au pied l’intimité de l’éthérée, le prix à payer s’était aussitôt révélé moindre, à sa grande surprise : celui d’un simple avertissement… pour l’heure.    

Oui, j’en ai conscience, mais mes intentions ne sont pas mauvaises; ni envers vous, ni envers le village; au contraire… Et puis… Je ne suis pas si pressée de mourir, malgré les apparences.

La Shimizu se retint de pouffer devant l’absurdité d’une telle affirmation, tant le contexte, la situation dans laquelle elle était à présent plongée jurait avec son propos. C’est qu’elle ne s'adonnait pas au passe-temps le plus productif lorsqu’il était question d’assurer sa propre pérennité au sein des murs de la cité… D’autant plus ainsi plongée dans un immobilisme aussi éloquent.

Vous avez raison, j’aurais dû y songer aussi… constata-t-elle non sans une once d’amertume. Dans ce cas, une balade ne serait pas de refus. Une destination ?

Sans quitter la femme des yeux, elle l’invita ainsi à prendre les devants tandis que son corps s’ouvrait à l’éventualité de la marche, légèrement en biais par rapport à celui de son interlocutrice, le pied pointé vers l’une ou l’autre des possibilités qui s’offraient à elles. Si celle-ci la guidait, elle lui emboiterait le pas sans faire d’histoire.

Lorsque la Yuki exprima ensuite son désintérêt envers les origines et les aspirations de la blonde, les épaules d’Eri se détendirent comme si on la délivrait d’un lourd fardeau. Son soulagement semblait palpable, autant dans son geste que dans son timbre, à la fois moins fébrile et moins crispé – car la paria, sans s’en douter un seul instant, avait trouvé les mots justes pour apaiser celle qui survivait depuis toujours sous son identité double.

La suite, pourtant, grava de perplexité les traits d’Eri en attisant les flammes de la curiosité à la source de son irrépressible besoin de vérité; et brisant le contact visuel avec la figure cryptique, elle en vint à interroger la brume elle-même, fouillant avidement le voile opaque qui s’étendait à sa vue comme si elle mesurait, puis intégrait les implications de telles révélations. Confrontée à l’énigme du mécanisme de la Brume sanglante, à tous ces indices qui se liaient ou se déliaient sous ses doigts, la genin peinait encore à en tirer des conclusions véritablement satisfaisantes. Alors elle préféra ne pas soulever ses impressions, un temps.

Mais lorsqu’elle voulut approfondir la chose à travers ses questions, une menace, une provocation à peine dissimulée comprit-elle, vint la piquer à vif pour la désarçonner et la forcer à battre en retraite dans le moment : sur la défensive, elle s’apprêta, dès lors, à jouer de ses apprentissages pour marchander sa propre sécurité en décrochant l’épée de Damoclès qui lui pendait au-dessus de la tête depuis trop longtemps déjà. À tort ou à raison, la Yamanaka crut à cet instant posséder un certain ascendant sur la kunoichi au cœur de glace. Au prix d’une révélation audacieuse au potentiel toutefois destructeur, la jeune femme avait préparé le terrain en mettant sous le feu des projecteurs sa faiblesse la plus criante, pour mieux tapir sous le nez de la Yuki les arguments, les armes qui, elle le souhaitait,  assureraient sa survie – sur le court terme, à minima. Jouait-elle seulement, sans le savoir, le jeu de guerrière hiémale ? Cette réaction était-elle désirée, déterminée par Fuuha?

Un temps s’écoula durant lequel la Yamanaka s’emmura dans un silence complet, fort évocateur de la lutte intérieur qu’elle menait contre le désarroi; et lorsqu’elle se sentit à nouveau en pleine possession de ses moyens, et que son mutisme vint à se rompre, ce fut pour donner l’assaut, non sans feindre, au meilleur de son piètre talent d’actrice, une impression ambiguë de détachement quant au sort qu’on lui réservait. Si on la forçait à entrer dans la danse, elle danserait donc.    

Laisser les intermédiaires, comme moi, être réduits au silence par le courroux de la brume, après leur avoir tiré les vers du nez en simulant une certaine… complicité, c’est… vicieux, fourbe, brillant. Vous récoltez des informations sans trop d’effort, sans trop vous exposer au risque; vous faites taire des éléments potentiellement gênants ou perturbateurs, voire des infiltrés ou des ennemis au sein du village, prenez la mesure de leurs avancées ou de la menace sur la Brume. Autant de cailloux retirés, d’une pierre deux coups, de vos chaussures. Et j’ai mordu à l’hameçon comme la vulgaire novice que je suis... Et probablement plus que je ne l’imagine.

Son sourire se fit pâle; la voix dans l’esprit de la Yuki, à la fois lasse, et teintée, en toile de fond, d’un sarcasme doux, mais aussi d’un peu de résignation. De la provocation ? Elle n’oserait jamais, dans la position qui était la sienne. Elle ne suivait que le rythme imposé, mais aspirait à mener le bal.

Pourtant, vous me faites la leçon sur mes bavures et vous me découragez de tenter quoi que ce soit contre vous. Vraiment… Quelque chose m’échappe…

L’image répugnante du vieux Yamanaka hantait ses pensées. Or, son ton ne dénotait ni agressivité, ni même accusation : elle jouait simplement ses réflexions cartes sur table, annonçant chacun de ses pas pour plaider sa cause et tôt ou tard atteindre son objectif.

Je me permets donc de vous corriger sur une chose : en réalité, même la brindille opposerait sans doute plus de résistance que moi. Je suis une genin sans importance et sans grand talent au yeux des autorités; physiquement pathétique, et plus bête que je voulais me le faire croire, visiblement, si j’en juge par mon inconscience. Je vous ai même offert sur un plateau d’argent les clés pour me manipuler selon vos désirs en vous dévoilant ouvertement mon identité. C’était une erreur.

Et brandissant ses faiblesses à la manière d’un drapeau blanc, elle se drapait ainsi d’une attitude inoffensive, d’une docilité impeccable, ses portes grandes ouvertes à la coopération ou pire, à la servitude, si cela lui permettait au bout du compte un rapprochement vers le centre du pouvoir ou les éléments d’intérêts pour son enquête – à commencer par le givre en personne.  Elle exploitait en réalité sa petitesse contre la Yuki comme elle érigeait la noblesse de ses aspirations en rempart à la sournoiserie des siens; une hypocrisie qu’elle craignait autant qu’elle se refusait à en discerner les reflets et les contours dans la glace, là-devant, de peur d’y voir la Yamanaka qu’elle combattait sans cesse avec hargne.

Au fond, ce serait du gachi, de me laisser me faire dévorer par la Brume sanglante. Je ne veux pas vous forcer la main ou me croire plus utile que je le suis réellement – je ne le suis pas plus qu’un autre pion, mais je crois que ma maîtrise de l’esprit, qui se développera encore davantage avec le temps, pourrait vous être utile à l’avenir. C’est un outil discret et puissant, avec ses avantages comme vous l’avez dit, mais qui disparaîtrait avec son utilisatrice s’il lui arrivait quelque chose de malheureux. Et puisque vous en connaissez l’origine… et que cette origine préférerait rester inconnue des autorités… son pouvoir ne pourrait vous trahir sans risquer sa fin. Je peux encore servir, si je reste en vie, vous savez.

La blonde offrait donc ses services, aussi longtemps que ne le choisirait Yuki Fuuha… à une seule condition.

Mais pour cela, j’ai... nous avons besoin de l’assurance que je serai toujours ici, demain… Comment peut-on convaincre la Brume sanglante que nos intentions servent ses intérêts, donc ? Je doute que cela se fasse de vive-voix, ou en pensée... La faille est beaucoup trop grande et évidente : n’importe quel imbécile ignorant pourrait la trouver par mégarde; et vous n’en êtes certainement pas une. Quels sont ses mécanismes, au-delà des apparences?

À ses interrogations s’ajoutèrent bientôt d’autres réponses; et à cela, de plus amples questionnements. À travers les informations qu’on lui avait déjà transmises, cependant, la force de son hypothèse initiale, celle du yokai, perdait de ses plumes, une à la fois, jusqu’à en devenir improbable, finalement, au regard des capacités simplistes – ou inexistantes – des dirigeants et de l’immense difficulté à imposer sa volonté à d’aussi puissantes, et sauvages, créatures. La maigre récolte d’informations, aux détails aussi nébuleux que cette affaire, ne plaidait pas en ce sens, bien que la genin doutait de l’exactitude des archives.

Un tissu de mensonges ou d’imprécisions, vous êtes d’accord? Au-delà des théories du complot, c’est une simple mesure de sécurité contre les ennemis du village ou du pays. Qu’en est-il réellement, de leurs capacités et de leurs connaissances alors?

Le soupir de la dame de glace souleva un sourcil à la blonde. Il y avait plus, elle en savait plus, mais ne voulait, ou ne pouvait, lui communiquer sans risque. Simple nuance ? Une correction ou une tentative de précision avortée ?  La Shimizu voulut en découvrir le fondement.

Le pouvoir du Daimyo, vous le lui avez confié… Vraiment ?

Ce n’était un secret pour personne : au sein du village, le clan Kaguya n’était pas du genre à courber l’échine ou à s’écraser devant ses adversaires; ils étaient similaires, en cela et sur bien d’autres choses, à ses semblables. Eri avait par ailleurs déjà goûté à leur médecine, leur insatiable soif de sang et de vengeance, à travers leur clause, sur l’archipel de la Lune. Une animosité apparemment incompatible avec la docilité qu’ils témoignaient face à la Brume, d’autant plus lorsque celle-ci leur interdisait, leur arrachait dans sa quasi totalité l’exutoire de l’assassinat – sinon pour ne leur laisser que des yokai, loin de la cité, loin des intrigues politiques. Quant au clan Yuki, malgré tout le respect que la Yamanaka nourrissait à leur endroit, il se comportait à l’image d’un bon toutou, mangeant fidèlement dans la main de la Mizukage. Une position étrangement humiliante, pour un clan dont la richesse n’avait d’égale que leur apparente noblesse, mais qui piquait aussi à vif l’orgueil des Sept vénérables, dans leur envie et leur désir avoué de proximité avec les hautes instances…

Ces clans qui avaient fui la persécution et la servitude d’autrefois, la toléraient à présent, en bafouant leurs principes, leurs envies, au nom de la philosophie d'un vieillard étranger au chakra? Des foutaises.

Le doute, semé dans l’esprit de la Yamanaka par l’hésitation de son interlocutrice, fit tout à coup sens; lui fit plisser les yeux tandis qu’elle fixait la paria, un éclair de provocation dans le regard. Une nouvelle approche, un nouvel angle à éclaircir, d'autres réactions à distinguer.

Son pouvoir... est-ce qu'il vous a été arraché des mains? Est-ce que vos clans ont été écrasés par lui ? Je m'imagine mal les Kaguya, ou les Yuki pour ce qu'il en est, s'incliner docilement devant un vieil homme ignorant au chakra. La loi du plus fort est bien trop présente, ici-bas, les épreuves sur l'archipel de la Lune en sont la preuve. À moins qu'il ne maîtrise autre chose... D'une manière ou d'une autre... Un outil comme la Brume sanglante; une poigne de fer pour imposer sa volonté, ses lois, en forçant à servir ses intérêts...

...sans chakra? Est-ce vraiment possible ?


La Shimizu jaugea longuement ses propos, dont les implications, énormes et dévastatrices, pouvaient en faire frémir plus d’un. Ce n’étaient, pourtant, que des suppositions plus ou moins bien ficelées, voire erronées. Il lui faudrait trouver des preuves, agir concrètement pour y greffer des certitudes et atteindre la vérité.

Et pour cela, elle devrait remonter à la source, aux motivations qui l’avaient poussé à enquêter : les agissements de son père, son obsession envers les yokai, et la raison de leur venue en Kiri depuis le Pays de la Pluie.

Vous disiez ne pas vous intéresser à mes origines, mais…

Son ton se fit plus sombre, énigmatique, comme si elle creusait une nouvelle piste à explorer. Peu importait si la Yuki daignait l'écouter, ou non, dans ce vomi verbal.

Là où je suis née, un phénomène tout aussi singulier que la Brume sanglante s’abat sur ses habitants... sans jamais s’arrêter. Un orage perpétuel qui plonge le pays et ceux qui y vivent dans une misère noire, les forçant dans la voie du crime, ou dans la fuite, pour survivre; et repoussant hors des frontières d’Ame no kuni même les plus téméraires aventuriers. Je sais, de source sûre, que la plupart des membres du clan Yamanaka s’y cachent, quelque part dans la capitale. D’une manière ou d’une autre, ils profitent donc de cette averse infinie… eux dont les ancêtres, les miens, ont fui, comme les vôtres au fond, les meurtres et la persécution pour se cacher, à l'abri, sous ce temps miséreux ou la hantise du brouillard. Je sais aussi, à travers mes parents qui en furent témoins, que cet orage mystérieux a déjà cessé... une seule et unique fois, avant de reprendre. Comme si... quelqu'un, ou quelque chose, en avait la maîtrise.  

Les souvenirs de cette époque, de son enfance, ne relevaient plus que du flou et d’impressions, mais la sensation de faim, et la peur viscérale de voir leur maison pillée par des bandits avaient été gravées dans sa chair, à jamais. Elle se souvenait aussi de l’amour, de l’obsession du paternel pour les contes et les légendes, surtout celles entourant les créatures mystiques. L'une d'entre elles, pourtant, sortait du lot, connue de tous dans le Yuusei.

Je pensais qu’à travers la transposition, notre don, il pouvait être possible d’imposer sa volonté aux yokai, ou à toute autre créature mythique du genre à vrai dire. Je croyais la Pluie éternelle et la Brume sanglante liées, dans leurs origines, de cette façon. Mais les mécanismes, les lois que vous avez mentionnées… sont incohérentes avec cette capacité de contrôler les corps. Seulement... Je reste persuadée que les deux phénomènes sont similaires. Ils ont trop en commun pour être dus au seul hasard.

Pour celle qui avait baignée dans les histoires de yokai et les mythes fondateurs... elle ne voyait qu'une seule autre hypothèse à la source du mystère. Et elle espérait sincèrement faire fausse route.

La misère de la Pluie éternelle... La servitude de la Brume sanglante... Dites-moi... Croyez-vous aux reliques de la légende d'Izanami et d'Izanagi..?

Était-ce ce que son père, suprémaciste Yamanaka, venait chercher, en ce pays... le pouvoir d'asservir les autres selon son bon vouloir ? Cela correspondait trop bien au personnage. Les liens avaient peut-être été façonnés dans l'esprit de la Shimizu pour coller à la vision qu'elle entretenait de ce monstre. Où pouvait donc se cacher la vérité, dans tout cela?  

Résumé (parce que c'est très long !):

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Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro EmptySam 16 Déc - 22:30

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Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Fuuha, membre
du clan Yuki


La Yuki n'ajouta rien ; elle pouvait lire la franchise dans les traits et la voix de la Yamanaka lorsqu'elle lui assura le fondement de ses intentions – aussi lui dicta-t-elle une destination qui les éloignerait des regards des gardes, dont elle avait appris à connaître les allées et venues par coeur, au fil des années.

Lorsque la genin lui présenta son idiotie dans toute sa splendeur, à quel point elle s'était montrée novice et incertaine, Fuuha ne dit mot. Bien au contraire, elle se contenta de la toiser, silencieuse, ses yeux glaciaux suffisant à traduire la profondeur de ses mots, et à quel point elle avait pensé chacun d'entre eux – elle ne se laisserait pas si facilement flouer, et la laisserait peser le poids de ses propres erreurs auxquelles elle ne croyait point.

Je suis une genin sans importance et sans grand talent au yeux des autorités; physiquement pathétique, et plus bête que je voulais me le faire croire, visiblement. Le visage de la femme se pencha légèrement sur le côté, dépourvu d'autres émotions que celle qu'elle avait peint sur ses traits – une indiférence pure, entremêlée du fantôme d'une monstruosité laissée derrière elle, hantant ses pupilles.

« ...Et pourtant, tu parviens à flouer ton monde en cachant ta véritable ascendance. Si tu continue, tu pourras peut-être t'en convaincre. Mais si tu essayes de me faire commettre la même erreur que toi, un conseil – épargne-toi cet effort. », murmura-t-elle en détachant chacune de ses syllabes, afin de s'assurer que le message lui parvienne sans détour. « En ce qui concerne ton don, nous sommes d'accord sur ce point. Il me serait utile, sans aucun doute. À condition que tu ne tentes pas de me doubler, nous ferons de très bonnes amies. »

Elle dénoua ses paumes de son dos, le plus simplement du monde.

« La Brume ne peut pas atteindre les pensées. Elle se fonde sur les actes, les mots, les discours qu'elle entend au détour d'une taverne. Les échanges scrupuleux au fin fond d'une cave que l'on pensait inconnue des autorités. Garde ce que tu sais pour toi, n'en laisse jamais aucune trace, écrite ou dite à autrui, et tu t'en sortiras. Ne te fie pas aux astres – elle est là, nichée quelque part, quand bien même le soleil t'aveugle. Parle sans assurance, et tu pourrais très bien signer ton propre arrêt de mort. »

Un petit sourire trahit les lèvres de la femme lorsqu'elle entendit les élucubrations de la plus jeune au sujet du Seigneur de l'Eau – voilé, par une ombre de fierté dissimulée. Elle se posait les bonnes questions. Elle irait loin, ou mourrait vite. Et Fuuha comptait bien lui arracher chaque goutte d'utilité avant que le couperet ne tombe.

« Je ne lui ai pas personnellement donné le pouvoir, non. Mais oui. Zenryо̄ n'était pas encore le chef du clan Yuki, à cette époque. C'est son prédécesseur, Yuki Saburô, qui a évincé Senpatsu Yoshinori, bien que les Kaguya et les Sabreurs se sont montré bien plus appliqués que lui à la tâche. Il est mort l'année suivante, en 75 ; et Zenryо̄ l'a remplacé. », déclara-t-elle simplement, le sourcil arqué comme si elle lui laissait le loisir d'en tirer ses propres conclusions. « Mais les clans se sont inclinés, oui, face à un homme ignorant au chakra. Parfois, l'idéologie prévaut sur le pouvoir : et aucun d'entre eux ne souhaitait voir un pacifiste régner sur l'archipel. »

Elle laissa, toutefois, s'échapper un petit rire lorsque la genin prononça le nom des deux divinités ayant forgé le monde. « J'y crois, oui. Mais la Brume sanglante n'a rien de divin ; elle serait apparue bien plus tôt, et jamais Izanami, dans toute sa tendresse, ne favoriserait certaines de ses créations à l'emporter sur d'autres, ou à leur permettre de s'entre-tuer aussi simplement. Quant à Izanagi... son objet est le conflit, la discorde. La Brume protège Kirigakure – elle ne fomente aucun conflit interne, ni externe. Chaque enfant de l'Eau se sent, d'une façon ou d'une autre, protégé par son omniscience ; et l'extérieur, lui, redoute d'y poser un pied malavisé. Quant à leurs reliques... j'avoue ignorer leur localisation, et si la Pluie dont tu parles se comporte véritablement ainsi, alors, oui, elles sont peut-être plus proches que je ne le pensais. »

Fuuha parut réfléchir, un temps, laissant un long soupir s'échapper de ses lèvres.

« Je peux comprendre le mal que tu éprouves à comprendre la raison pour laquelle ces trois clans ont ployé l'échine face à un homme influent, certes, mais qui ne disposait ni chakra, ni pouvoir qui lui était propre. Il n'avait pour lui que le fait d'être intimement lié au premier Daimyo, le père de Yoshinori – mais était-ce suffisant pour placer un homme ne partageant pas son sang sur le trône ? Pourquoi avoir élu une toute autre lignée au pouvoir, s'ils n'étaient que des amis – d'autant plus marqué par la vieillesse comme il ne l'est ? »

Elle croisa les bras, avant de lui dévoiler ce qu'elle avait retenu plus tôt.

« Cela fait très longtemps que j'essaye de mettre la main sur des possessions de Senpatsu Norio. Des récits, des journaux – quoi que ce soit qui retranscrive sa pensée. Mais tout est scellé, traversti par des illusions que je ne peux rompre ou enfermé quelque part où seul le Daimyo peut les consulter. Peut-être son accession au trône tient à une ambition qu'il aurait voulu accomplir de son vivant, et que seul son ami, Hatoshi Gensei, aurait pu réaliser. Peut-être était-ce sa dernière volonté : que son plus proche compagnon poursuive l'oeuvre de sa vie. C'est la seule raison qui expliquerait, aussi bancale soit-elle, le pouvoir qu'il possède aujourd'hui. Et pourtant... quelque chose manque au puzzle. Je peux le sentir, mais la réponse m'échappe depuis des années. Peut-être a trouverais-je dans les archives du village, mais elles sont si bien gardées que je ne peux y pénétrer. Leur entrée me fut interdite lorsque j'ai commencé à enquêter sur la Brume. »

Elle observa la Yamanaka, un temps.

« Mais quelque chose me dit que je parviendrais bientôt à y entrer, si les choses s'agencent comme je le pense. Le nom de Fuwa Yasahiro te dit-il quelque chose ? »

三郎  saburô, litt. troisième fils




« Elle. Shin'о̄ était une femme. Elle était la fiancée à Yuki Zenryо̄, quelques années après qu'il ne prenne la tête du clan. Leurs noces devaient se tenir à l'hiver 78, mais elles n'ont jamais été célébrées. »
Son regard trouva celui de Takahide avant de tourner la page – dans laquelle se trouvait, pliée entre les rainures, une esquisse de la demoiselle, faite au fusain. Sa silhouette s'enfonça quelque peu dans son assise, avant de poursuivre.

« C'est également lui qui l'a tuée. Il l'a poignardée en plein cœur avec l'une de ses lames, la veille de leur union. »
Elle porta son thé à ses lèvres, ses yeux attardés sur la ligne qui mentionnait la raison de sa mort – rédigée avec son écriture ; et face aux interrogations de son vis-à-vis qui se lisaient sur sa peau comme un livre ouvert, elle précisa les fondements de cette histoire.

« La Brume l'avait brûlée quelques jours avant cela – elle l'avait désignée comme une traîtresse en sursis, à plusieurs reprises après cela, bien qu'elle n'ait nullement agit contre l'Eau. Elle avait critiqué la Brume, certes, éprouvé des réticences comme toute mariée rendue anxieuse par ses noces. Zenryо̄ y vit la preuve de sa duplicité, bien qu'il se refusât à la considérer comme telle lors des premiers jours. Puis, semble-t-il que la Brume lui a laissé un choix, comme si tout cela n'était qu'un test pour déterminer où placer sa loyauté : porter une confiance aveugle en la Brume et la tuer de ses propres mains, ou s'aligner avec les choix de son aimée qui n'étaient que doutes et incertitudes sur le pouvoir en place, sur les intérêts de Kiri. »

Le son de sa tasse tintant contre les lames de bois de la table précéda ses nouvelles paroles, d'une gravité dont elle laissait tout le loisir de dessiner à l'imagination du genin.

« Tu devineras quel chemin il a choisi. », murmura-t-elle sans peine ni faiblesse, le regard plongé dans l'eau de son thé. « Mes parents ne se sont jamais remis de cet affront – d'avoir engendré une traîtresse, accusée et jugée sans preuve. Ils ne se mêlaient plus aux leurs, ma mère demeurait alitée, pleurant la perte de sa fille. Lorsque j'ai confronté Zenryо̄ au sujet de son meurtre, il m'a supplié de le pardonner pour le mal qu'il avait causé. Un mal qu'il infligerait à nouveau si le choix lui était donné, bien qu'il soit cerné de remords ; c'était pour le bien de Kiri, de la Brume. La Brume sanglante savait tout, connaissait tout. Elle n'avait pu se tromper, selon lui – et la Mizukage avait obtenu l'un de ses plus fidèles alliés. »

Le constat trahit ses lèvres comme s'il s'était ancré dans sa peau au même titre que son histoire, soulevant un soupir mêlé de douleur passée – qu'elle n'incomba nullement à Takahide ; elle décidait seule si elle désirait lui conter cela – et d'amertume du présent.

« Mon père a pris sa vie peu de temps après, en s'ouvrant le ventre sur la place du domaine afin de laver son honneur et celui de notre famille, et plus personne ne parla de cet incident. Ma mère se serait certainement laissé mourir sans la sollicitude des autres femmes du clan Yuki ; elles l'ont aidée à embaumer le corps de Shin'о̄, à l'enterrer selon nos coutumes. Avec le temps, et les yeux fermés de tous sur les visites qu'elle rendait à sa tombe, sa peine et sa honte se sont gommées petit à petit. »

Elle quitta son siège, osant un regard vers la bibliothèque, puis s'avança de quelques pas vers un autre de ses livres, feuilletant quelques pages dans le dos de son interlocuteur.

« Elle n'a jamais su qu'elle attendait un enfant lorsqu'elle est morte. Les femmes du clan le lui ont caché, mais elles me l'ont conté ; et cette nuit-là, lorsque je suis retournée le voir pour le lui annoncer en espérant qu'il revienne sur sa position, Zenryо̄ m'a offert sa vie, prtageant enfin notre chagrin. Mais lorsqu'il m'a tendu le sabre avec lequel il avait poignardé Shin'о̄ pour le retourner contre lui, je fus incapable de lui donner satisfaction – je les aurais laissés sans chef, sans meneur. Alors j'ai renié mon nom et mon clan, en le laissant croupir dans ses remords d'avoir tué sa femme et son enfant. »

Son regard se plongea dans celui du genin, avant qu'elle ne déclare ce qu'il devait certainement avoir déjà compris.

« Shin'о̄ était ma sœur. C'est pour laver son honneur et prouver son innocence que j'enquête sur la Brume ; pour elle, et pour mon neveu qui n'a jamais eu la chance de naître. »

Elle lui tendit finalement le livre, avant de clôturer son monologue sur une simple déclaration :

« Au fil des ans, j'en suis venue à la conclusion que la Brume était artificielle, et qu'elle n'était nullement le produit de la nature. »





« Le fait est que nous parlons de la même. », annonça-t-elle, ses bras liés dans son dos, toisant le genin dans un mélange de neutralité et de présomption. « Ces deux brumes dont tu parles sont une seule et même entité. Quant au mal des rizières, il n'a pas été causé par la Brume sanglante. J'ignore ce qui en est à l'origine, mais il ne s'agissait pas de cela. »

Elle voyait en lui le reflet de Zenryо̄, aveuglé par la seule chose à laquelle il pouvait se raccrocher : une loyauté aveugle, qui ne posait jamais de questions. Ses sourcils se froncèrent, légèrement – d'une amertume dissimulée – avant qu'elle n'ajoute ;

« Si tu es si sûr de toi, suis-moi. Je vais te montrer quelque chose. », soupira-t-elle. Il lui serait utile – c'était tout ce qu'elle désirait.

Alors, vous reprirent le chemin du village et Yasahiro put être témoin de la finesse avec laquelle elle semblait se déplacer pour échapper à la vue des gardes, qui, parfois, arrêtaient le genin pour lui demander la raison de sa présence aux alentours des murs extérieurs, alors que la lune s'élevait, ronde, au firmament. Jusqu'à ce qu'elle ne pénètre dans un bâtiment qu'il ne reconnaîtrait que trop bien, après avoir usé de sa maîtrise du gel pour dénouer la serrure qui chevillait l'une de ses fenêtres.
Au loin, deux sentinelles s'assuraient du bien être des habitants – et l'une d'elles avait perçu son geste.

« ...C-Chef ! Yuki Fuuha s'est introduite dans les archives du village !
Était-elle accompagnée ?
O-Oui... D'un genin répondant au nom de Fuwa Yasahiro.
Laisse-les faire.
Mais... vous êtes sûr ? L'émissaire nous a formellement ordonné de la capturer si elle s'approchait–
Ordre du Daimyo. On la laisse tranquille tant qu'elle est avec ce type. Au pire, la Brume règlera leurs cas.
Je... Entendu ! »

Fuuha, elle, parut patienter quelques temps à l'intérieur avant d'ouvrir la porte à son comparse d'un soir, plaçant son corps sur le côté afin de le laisser entrer. Elle lui laissa toutefois le soin de la refermer derrière lui, comme si elle n'avait cure d'attirer l'attention des gardes – comme si elle lui savait qu'en sa compagnie, tout lui serait permis.
Elle fendit l'espace de quelques enjambées, reflétant une certaine assurance ; celle qui savait où chercher, et trouver, ce qu'elle désirait obtenir.

Fuuha finit par lui tendre un registre, ouvert à la page qu'elle souhaitait lui présenter – elle relatait d'un incident survenu à l'est du pays il y a dix ans de cela, en l'an 70, où de nombreuses personnes avaient été brûlées dans un « incendie ». Elle s'éclipsa, le temps d'aller saisir un autre livre, dissimulé dans le fond de la pièce, perdu entre de nombreuses boîtes et devenu presque indéchiffrable avec le temps.

« Va à la 318ème entrée. », imposa-t-elle.
Là, il trouverait le récit de la mort d'un groupuscule de marchands, sur l'une des îles au nord de l'archipel, trois ans plus tard – leurs corps étaient méconnaissables, et l'on attribua leurs chairs colmatées à l'apparition d'un yokai.
Elle finit par croiser les bras, avant de prendre la parole.

« Peu avant l'éviction de Senpatsu Yoshinori, l'ensemble des enfants ayant échoué à l'examen de l'académie ont été envoyé sur l'île de la seconde chance, comme le veut la close des Kaguya. Aucun d'entre eux n'en est revenu. Ce n'était pas la première fois ; mais en payant quelques gardes, j'ai pu apprendre que les semaines précédant et succédant leur arrivée étaient particulièrement brumeuses – aux point où l'on ne pouvait s'avancer dans les terres sans être aveuglé. Bien plus tard, on retrouva certains morceaux des corps dans un état déplorable. Il était impossible de déterminer l'état dans lequel ils se trouvaient à leur mort, à travers toutes les morsures et les déchirures laissées par les animaux sauvages. », murmura-t-elle.

Ses yeux se plantèrent dans ceux de Yasahiro, les bras croisés – l'éclat de la lune, transparaissant derrière la fenêtre laissée ouverte, était la seule source de lumière qui lui permettait de lire tout cela, ainsi que les expressions sur le visage de la femme.

« J'ai de bonnes raisons de penser que leurs blessures n'étaient nullement dues aux flammes, à la présence d'un monstre ou du mauvais sort. Mais après tout, tu l'as dit ; pourquoi réaliser des tests ? »

récapitulatif:

Fuwa Yasahiro
Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro EmptySam 23 Déc - 21:47

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Fuwa YasahiroChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro

La brume revêtait bien des visages, se mêlant aux légendes qu’elle créait. Les mensonges se liaient à la vérité, et la vérité aux mensonges. Une mécanique d’informations bien huilée, tout aussi taciturne pour l’Eau que démonstrative pour le Monde. Parmis ces réalités, il en existait une qu’il m’étais impossible d’ignorer, dont j’étais prédestiné : celle des hommes qui complétaient la Brume. Des ninjas, qui agissaient de concert avec le brouillard, jusqu’à s’y substituer, sous l’impulsion de commandements.

Suppléer ainsi la Brume Sanglante m’amenait des questionnements taiseux, longtemps passés sous silence mais qui avaient, depuis peu, resurgi à cause de l’affaire des trois étoiles montantes des clans prestigieux Yuki, Kaguya et Sabreur. S’il était possible de la copier - contrairement à l’affaire précédente - de la falsifier, cela remettait en doute la légitimité de ses éliminations. Un meurtre non orchestré par sa seigneurie sous des airs brumeux, pouvait s’apparanter à un crime illégal parfait envers l’Eau.

La nature de la Brume, quant à elle, était imperméable, et si son secret était intégralement intact, je la ressentais depuis toujours comme étant domptée par Hatoshi Gensei. Une croyance qui reposait sur une absence de preuve, un comportement dénotant avec mes méthodes habituelles, s'opposant avec l’enquête par élimination que j’avais débutée, inaugurant par les pistes les moins pertinentes.

Dans le mutisme, je me targuais de ma lucidité, de ma compréhension de mon environnement, capable de prévoir que mes récentes actions répréhensibles m'amèneraient vers Yuki Fuuha, les justifiant par cette simple opportunité. J’avais tenté de la décontenancer, pour percevoir ses motivations, sans succès. La paria de glace ne semblait avoir perdu personne durant la Brume Sanglante, mais impassible, elle ne laissait rien paraître non plus sur ses connexions. Une véritable tombe coulée dans le marbre,

Néanmoins, Fuuha me demandait de la suivre. Je m’étais un peu plus dévoilé, à travers des propos attenant à mon authenticité, sans y apporter de fondement. La peur d’une divulgation inconsciente m’empêchait de trop en dire, quand la nécessité de créer une neutralité m’imposait de faire un effort, qui s’avérait payant. Je constatais sans étonnement que la discrétion de la Yuki n’était plus à débattre, quand la mienne restait encore à prouver malgré les prémices de sa naissance.

Pénétrant dans les archives, l’un des gardes avait perçu la cambrioleuse, rapidement corrompu par son collègue qui semblait enterrer le sujet, s'enracinant comme des plots oisifs. Je serrai la mâchoire face à ce constat. Les connexions de l’enquêtrice brumeuse avaient pénétré les gardes pour la seconde fois, c’en était inquiétant. Elle évoluait dans la bibliothèque comme dans un lieu familier, dans lequel nombres d’heures avaient été investies. Je me retrouvais vite avec une pile de livres qui s’entassait sous l'approvisionnement de la Yuki.

Que ce soit “l’incendie” à l’est du pays, proche des rizières abandonnées, ou la caravane de marchands aux corps obturés sur l’une des archipels de la lune, ou bien les aspirants genin à l’état déplorable sur l’île de la seconde, je n’avais aucun droit de jugement. Mon devoir outrepassait ces horreurs, saisissant l’importance du processus. Aucun dégrisement, ni déception, ni stupéfaction ne venait me troubler, tout n’était qu’une suite logique, presque attendue depuis toutes ces années. A l’instant, la seule pensée qui me venait à l’esprit était que l’année des rattrapage ne recelait aucun Fuwa. A travers le rayon de lune, nous échangions un regard, conscient de cet instant, de ce moment, de ce présent, de cette mascarade qui nous liait. Nos yeux dénudaient notre hypocrisie respective, les rôles qu’on jouaient s’effondraient.  

– J’ai tenu des propos dangereux.. La Brume a évolué. S’il est trop tôt pour s’assurer qu’elle soit artificielle, naturelle ou surnaturelle, une chose est certaine...

Debout, refermant d’une main le livre que je tenais encore, dans un petit claquement feuilleté, j’annonçais avec une certaine fierté les travaux de Hatoshi Gensei.

– Elle a été domptée, mais cela, nous le savions.

La Brume de Kiri était plus faible que nulle part ailleurs sur le territoire, mais était son périmètre d’action de prédilection. Sa faible intensité pourrait être due à la géographie des environs et des bâtiments. De mémoire, je tentais de me rappeler si la Brume n’avait pas été plus floue, plus nébuleuse auparavant, me questionnant où cette quantité avait été déplacée. En tant qu’héritier d’un chakra peu fourni, il était évident qu’un simple changement de la propriété d’une brume déjà présente était l’option la plus viable.

L’historique de la création de la brume tendait vers une production plus importante de la brume, quand celle du village se faisait plus rare. Le processus avait été amélioré. Par dessus ces progrès un système de ciblage s’était ajouté, à contrario de l’apparition de la Brume Sanglante de l’année 76. Sa portée sans contrôle se poursuivait au-delà, jusqu'à rationnellement se frotter à une limite. A mon sens, la brume Sanglante, défense de l’Eau, aspirait à devenir une arme. Une arme contre le Continent.

– Enfin, disons que je m’en doutais. Je n’oserai pas aller jusqu’à corrompre un garde pour en avoir la confirmation, et j’imagine que vous n’en êtes pas à votre premier coup d’essai..

Ma gorge s'asséchait. J'essayais de paraître inoffensif, dénué d’hostilité. Elle mettait sa vie en jeu, forçant le respect et une détermination à toute épreuve. Les espions du Pays de la Foudre n’avait probablement pas recruté l’enquêtrice de neige, sans quoi elle serait assurément déjà morte.

– Fuuha, vous êtes une paria du clan Yuki, sans grade, errante, enquêtrice sur la brume, et n’habitez pas au village. Vous collez en tout point au profil de la désertrice. Alors, pourquoi votre tête n’est pas mise à prix ? Vous êtes une gêne, assurément. Et, même s’il advenait que nos objectifs diffèrent, vous n’êtes pas un danger.. Vous aimez votre clan, vous avez tout intérêt à le préserver en protégeant la Brume. C’est par les Yuki que vous vous êtes renseignés à mon sujet avant de m’aborder ?

Soudoyer les gardes de Kiri ne lui permettait pas d’avoir réuni autant d’informations sur moi. Elle avait un réseau. Et pourtant, à nouveau, je sentais ma colonne crouler sous le poids de la crainte. Mes orteils se raidissaient, se contractant sous le stress. Je l’avais vu de mes propres yeux évoluer, insaisissable et insondable. Rien, n’avait pu l’empêcher d’approcher du dojo familial afin de conduire l’émissaire du daimyos vers le repos éternel.

– Encore maintenant, je ne remettrai pas la Brume en question. Dans ce cas..Vous y avez noté une anomalie ?

Un détournement à son usage ou un écart de traitement, traduisait désormais celui d’une technologie qui n’avait pas toujours été maîtrisée, ou d’homme audacieux. En étant domptée, la brume pouvait être volée. Quelque part, cela aussi je l’avais toujours su. Plus que jamais, j’étais conforté et rassuré dans mon dogme et crédo. établi sur une intuitivité elle-même appuyée sur une dissection d’une moindre variable. Un Fuwa qui ne pensait pas et qui ne savait pas faire taire ses pensées, était un Fuwa mort.  

– Et..C’est quoi le marché que vous me proposez pour me montrer tout ça ? Vous en tirez forcément bénéfice. Il y a des choses que je pense vrai, mais mon niveau d’autorisation ne me permet aucun indice véritable. Je déteste m’appuyer sur des chimères.

Takahide
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Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Takahide n’avait jamais eu d’attachements particulièrement fort envers quiconque. Après tout, le plus clair de sa vie avait été au sein de gens qu’il ne comprenait pas et qui le trouvait plus marrant qu’intéressant. Les moines avaient été avant tout des figures d’autorités et d’apprentissage pour le jeune garçon, tandis que ceux qu’il avait rencontré au sein de Kiri étaient soit des membres des trois grands clans, des adultes qu’il voyait non pas comme des rivaux ou des amis mais bien en tant que mentors ou camarades. L’épéiste était dépourvu de liens profonds, ces attachements qui font grimper l’âme des hommes vers des sommets inconnus par leur force, qui peut faire voir l’abysse de la douleur par leur coupure. Le Genin était inconnu à cette douleur qui amenait l’humain à grandir.

Mais l’histoire de l’ancienne Yuki lui glaçait tout de même le sang.

On dit de certains criminels de guerre qu’ils ne considèrent jamais leurs victimes comme des humains ou qu’ils ne prennent jamais le temps de réfléchir à tout ce qui ressort de l’humanité des morts. Ainsi, ils peuvent continuer de vivre et avancer dans le chemin de la santé mentale de leur cerveau nécrosé. Takahide n’avait rien d’un criminel, les victimes de son tranchant avaient souvent été des mercenaires, des Yokais ou des shinobis, mais il avait conscience d’avoir tué quelques civils durant la mission qu’il avait effectuée avec son mentor Kaguya. Est-ce que quelque part à Mizu, les familles de ses victimes avaient le même genre de sensations dramatiques que Fuuha? Tentant de comprendre l’inexplicable, de gérer leurs doutes et leurs peines par des entreprises titanesques?

La profondeur de la vie humaine, la complexité de la toile qui connectait chaque individu, chacun ayant une vie plus compliquée que l’autre. Le fermier dont les entrailles étaient allés nourrir la terre avait-il des enfants? Combien? Qui était sa conjointe? En avait-il une? Si quelqu’un tentait de prendre revanche sur l’épéiste, pourrait-il l’arrêter? Voudrait-il? Loin de lui l’idée de remettre en cause les idéaux de Kirigakure. Mais les intrigantes pensées que Fuuha déclencher dans son crâne qu’il croyait si creux ajoutait une couche de gras sur la tartine déjà très lourde en calories de l’existence humaine qu’il vivait. Des larmes apparurent brièvement aux coins de ses yeux qui avaient pu observer la toile émotionnelle de celle qu’il désirait rejoindre. Bien qu’il les essuya rapidement, cette dernière dut les remarquer.

“Je comprends… J’comprends… Mais si v’pensiez que ca me découragerait, c’est le contraire. Je veux vous aider plus qu’jamais.  Non seulement parce que si vous l’avez vécu, combien d’autres que nous n’avons pas trouvé? J’ai l’impression que je tiens un fil qui est le plus important de mon existence et qu’le lâcher me ferait stagner à jamais. Laissez-moi grandir en vous aidant. Je ferais n’importe quoi, aussi bénigne soit la tâche.”

Il prit une des tasses de thé et en but une grande gorgée bien brûlante qui le fit tousser de douleur, mais aucun liquide ne quitta son orifice buccal. Il montrait sa détermination à affronter les souffrances sur le chemin de la vérité.

“Si c’est artificiel, quelqu’un a décidé de la créer…quelqu’un a assassiné des gens, parfois des membres de notre village qui n’avaient probablement rien fait, simplement parce qu’ils pouvaient être dangereux. Aucun honneur… Il n’y a rien de bon la dedans!”

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Ainsi se confondit-elle dans l’ombre de la dame de givre; et sans faire d’histoire, ou pour espérer taire la sienne, elle plongea avec l’indésirable dans les ténèbres des ruelles sinueuses de la cité, loin des regards indiscrets des passants et de la vigilance des gardes, sans jamais, non jamais, jeter ne serait-ce qu’un coup d’oeil furtif en arrière.

Cinglante fut la rétorque que la Yuki lui asséna alors depuis cet angle mort, laissant l’étrangère pantoise, vaincue par sa répartie et sa clairvoyance. Ses prunelles s'évadèrent aussi loin qu'elles le purent dans la nuit noire; tandis que le bas de son visage, ses lèvres tremblantes, se voilait derrière sa longue écharpe de jais pour y occulter un mal-être viscéral.  Alors, l’enfant de la Pluie bafouilla un peu, se tût un temps; puis sa voix se fit murmure, aussi éteinte que ne l’était la brise en cette heure tardive.

Quand vous êtes le mouton noir du troupeau, vous faites ce que vous avez à faire pour survivre aux autres bêtes et aux loups affamés. La discrétion, la tromperie, le mensonge, les demi-vérités, la ruse, le contrôle de l’information : tous deviennent vos amis les plus fidèles comme vos armes les plus mortelles; une seconde nature. Vous le savez bien, vous. Je fais ce que je peux pour survivre –  Par nécessité, rien de plus. Ça n’a rien d’un exploit, et ça ne fait pas de moi une personne brill…

La Shimizu expira bruyamment, croisant les bras. En fait, elle ne savait plus quoi penser de cette interaction.

Non, peu importe. Je devrais peut-être m’éviter cet effort aussi. J’en serais moins convaincue.

Elle releva les yeux sur Fuuha, lui fit un sourire en coin, un peu morne.

Ça ne vous convaincra sans doute pas non plus, mais… Si je vous offre mon don comme outil, ce n’est pas pour vous doubler : quelque chose me dit que je toucherai tôt ou tard une vérité importante en vous apportant mon aide. J’ai besoin de cette vérité pour rompre définitivement avec l’héritage qu’on m’a forcé à porter, et préserver la Brume des délires… d’un proche. Je ne veux plus avoir à survivre. Je l’ai promis à mon frère avant que notre père ne l’abandonne à la maladie et à la mort, comme un chien galeux, dès qu’il en a eu l’occasion…

Discuter ouvertement de la Brume sanglante avec le vieillard était un pari risqué, téméraire; mais il a été payant, il faut croire : j’ai pu me faire une première amie, depuis mon arrivée au pays. J'espère au moins m'en montrer à la hauteur.


Elle pouffa d’un rire nerveux, doux-amer. Son cerveau, comme son cœur, se refusaient à l’idée d’une amitié avec la Yuki. Elle n’avait pas froid aux yeux : cet espoir lui avait été interdit dès son arrivée en Mizu no kuni, gravant en sa chair autant qu’en son esprit un carcan duquel elle ne voyait plus aucun échappatoire. Ses mésaventures sur l’île des secondes chances avaient par la suite scellé ce destin solitaire. Néanmoins, elle acceptait de jouer le jeu cette fois, le leur, aussi longtemps qu’il le faudrait pour toucher à son but, cette vérité, une liberté tant désirée. Et à la lueur des précieux renseignements au sujet de la Brume sanglante, délivrés au compte-goutte par la soldate du frimas, la Yamanaka pouvait presque en palper la texture jouissive.  

Mmh. Je comprends mieux l’utilité de mon don : pour échapper à la vigilance de la Brume rouge et mener l’enquête en toute discrétion, c'est une capacité redoutable, oui; mais quelque chose me gêne toujours, je dois l’avouer : la Brume en elle-même est si… simpliste; si faillible, au premier regard. Un peu trop, en fait. Dites-moi, est-ce réellement elle qui est la plus à craindre dans cette histoire, ou les assassins qui nous attendent tapis dans la pénombre?

Elle se doutait déjà de la réponse. Il y avait cependant de nombreuses zones d'ombre dans le fonctionnement du voile meurtrier, tant de questions qui lui chauffaient les méninges et qu'elle se devait d'éclaircir – ainsi naviguait-on, croyait-elle, au plus près de la mort, sans jamais s'y échouer.

Ou il y a quelque chose de plus que je dois savoir à son sujet..?

La Yamanaka jaugea la Brume qui les enveloppait toutes deux, déposant simplement son poignet droit sur le kashira du katana immaculé pendu à sa taille, pour le reposer. Elle précisa alors sa demande, guidant la Yuki à travers son dédale interrogatif qu’elle savait parfois – souvent – indigeste.

Je pense à des détails, des nuances, des failles potentielles dans son fonctionnement; ce qui peut faire la différence entre la vie et la mort : un certain temps s’écoulant entre la détection des propos, de la menace, et le moment où elle élimine la cible, peut-être; des points faibles, des moyens qui pourraient protéger quelqu’un de sa furie, lorsqu’une faute est déjà commise, ou la convaincre de faire marche arrière… Ce genre de choses, vous voyez? Là où, au fond, on peut peut-être la manipuler à notre avantage. Là où on peut entrapercevoir sa vraie nature.

Alors seulement, elle tiqua, s’arrêtant net dans sa marche, un temps, avant de la reprendre, le teint livide et le pas lourd.

Lorsque vous parliez de laisser des intermédiaires subir ses foudres, vous… Je… Pensez-vous que le commerçant, le vieillard avec qui j’étais est…

L’avait-elle condamné en abordant le sujet avec une telle nonchalance? Elle n'était pas de cette espèce qui manipule et jette les gens comme de vulgaires déchets usés: c’était impossible. Ce n'avait été qu'une banale conversation autour d'une tasse de thé après une journée bien chargée – Il allait bien, et elle le retrouverait en pleine forme, comme toujours. Elle voulait y croire.

Elle secoua alors la tête, chassant la hantise de son esprit pour n'y conserver que ce qui importait, en l'instant : toujours plus de questionnements.

Qu’en est-il des chefs des deux autres clans..? Sont-ils morts eux aussi, après l’éviction de Senpatsu Yoshinori et l'ascension d’Hatoshi Gensei? Si ce n’est pas le cas, je ne vois pas sa mort comme une simple coïncidence : c’est un message sans équivoque. Il faut croire que le manque d’engagement ou d’enthousiasme de Yuki Saburô dans cette affaire n’a pas plu à certains… Le Daimyo actuel, peut-être? Et si l’on replace l’année de son décès en contexte, il ne fait plus de doute, je pense, qu’il s’agissait des prémices d’une purge de plus grande ampleur. On sait ce qui s’est produit ensuite, ici même…

Je me demande, par contre, quelle était la relation entre Yuki Saburô et Senpatsu Yoshinori; ce qu’il savait d’Hatoshi Gensei. Pensez-vous que Yuki Saburô se méfiait de l’ami d’enfance de Senpatsu Norio?

Dans tous les cas, la fidélité du clan Yuki envers le Seigneur et la Shodaime Mizukage qu’il a mis en place semble assurée, maintenant, à travers Yuki Zenryо̄. Tout le monde sait qu’il mange dans la main de l’Ombre, et par extension, d’Hatoshi Gensei.


Cette apparente docilité pouvait cacher plusieurs raisons, plusieurs causes différentes : d’une connivence idéologique au chantage, de la soif de pouvoir au désir de s'attirer les faveurs des autorités, les possibilités étaient trop nombreuses pour se pencher davantage sur la question sans risquer de s’y perdre inutilement. La genin opta donc, sans scrupule, pour une approche plus directe.

Et vous, que pensez-vous de Yuki Saburô, de ses idéaux? Et de la position de Yuki Zenryо̄, son successeur? Rien de bon, dans son cas, j’ose imaginer, pour vous amener à vous désolidariser de votre clan. À moins que ce ne soit un grand complot pour voir le clan Yuki se saisir du pouvoir, en se rapprochant au plus près des autorités, d’une part, et en subtilisant librement la Brume sanglante de l’autre, je vous vois mal être de très bons amis. Y aurait-il un froid, entre vous deux?

Jamais n’aurait-elle pu s’imaginer plonger ainsi tête première dans les intrigues les plus sombres du pays de l’Eau. Devant ces abysses insondables qui la dépassaient, ce fut bientôt une terreur sourde qui s’instilla dans chacune de ses réflexions. Du haut de son grade de genin, elle ne pouvait pas encore discerner l’immensité de la calamité qui l’attendait patiemment, là, engloutie au fond des eaux froides et interdites. Et si la Shimizu crut en entrevoir les contours par le biais des reliques divines, sa guide la ramena quant à elle bien vite à la terre ferme.      

Je ne sais pas pour la tendresse d’Izanami – ma foi est peut-être vacillante –, mais ça se tient, oui. Quant à la Brume, je n’en suis pas si certaine, mais je dois être biaisée puisque je ne suis pas une enfant de l’Eau, justement : je ne me sens pas protégée par elle; au contraire, elle m’opprime chaque jour qui passe, malgré mes bonnes intentions. Je la crains, pour ma part, j'avoue.

Elle écouta ensuite l’éthérée en plein questionnement sur l’accession au trône du présent Daimyo, plissant les yeux à quelques occasions devant le mystère qui perdurait.  

Le lien de proximité et les belles paroles n'auraient pas dû suffire à eux seuls à accéder au trône. C’est le fils de Senpatsu Norio lui-même qui a été chassé de cette position, après tout. Je crois plutôt que Hatoshi Gensei leur a offert, au préalable, un avant-goût de ses plans pour le pays. Un avant-goût de l’avenir qu’il préparait. Pour les convaincre. Il lui fallait absolument fournir cette assurance, cette preuve pour réparer la confiance brisée et acheter leur coopération, à mon avis. Ou alors les terrifier et les contraindre à le suivre. Mais qu’a-t-il bien pu leur montrer? Était-ce lié de près ou de loin à la Brume sanglante? Pensez-vous que c’est cette… vision du futur, qui a refroidi Yuki Saburô avant l’éviction du second Daimyo?

Pour la suite, la Shimizu s’enferma d’abord longuement dans le silence, jaugeant et soupesant l’éventail de possibilités qui s’offraient à la Yuki.

Si Senpatsu Yoshinori est toujours en vie, son témoignage peut nous être précieux et nous guider plus facilement jusqu’aux objets ou journaux que vous désirez. Sinon il y a le Daimyo en personne, la Mizukage, ou leur entourage... Mais le risque est trop important. Mon don pourrait aussi vous être utile : je ne maîtrise pas encore la transposition en elle-même, mais je peux aisément m'infiltrer dans les corps pour en profiter des sens. Et il ne s'arrête pas là.

Cette conversation dérapa dès lors; et lorsque le nom de l’archer trouva écho aux oreilles de l’étrangère, ce fut la stupeur, ou l'effroi, qui prit d’assaut les traits tendus de la Yamanaka.

Fuwa… Fuwa Yasahiro?

Était-ce le destin qui les unissait une fois de plus en enfer?

Vous comptez l’utiliser pour accéder aux archives ? C’est l’un de vos intermédiaires?

Cela relevait de l’évidence – autrement, la paria n’aurait pas mentionné son nom ainsi, à cet instant précis qui plus est.

Je… Je le connais, oui. Nous sommes de la même promotion. Il était un... allié... de circonstance, sur l’île des Secondes chances. Jamais je n'aurais pu y survivre sans son aide, et celle d'un membre de votre clan, un certain Shinki. Ces deux-là savent aussi ce que je suis, même si je préférerais qu'il en aille autrement...

Elle soupira, affichant clairement son exaspération, puis fixa enfin l’enfant des neiges, sondant longuement son regard, le miroir de ses intentions, en quête d'une explication.

...Quel est donc mon rôle, dans tout ça?  ”

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Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Fuuha, membre
du clan Yuki

Celle qui portait autrefois le nom des Yuki demeura impassible, semble-t-il, au récit que lui tint la jeune femme ; ses lèvres s'épousaient dans le sceau du silence quand bien même sa mâchoire trahissait quelques signes de tension ou d'amertume passée, qu'elle chassa bien vite de ses pensées. Ses sourcils se froncèrent à peine lorsqu'elle entendit les hypothèses qu'elle soupira, avant de lui répondre dans un soupir :

« Les assassins ne sont pas aussi capricieux que la Brume. En ce sens, je dirais que c'est elle qui est la plus à craindre – à force d'entraînement, on peut affronter des hommes, pas une entité se prenant pour l'un des deux dieux pour donner la mort ou la reprendre., sa langue claqua, sèchement, avant qu'elle n'ajoute : Je pense que c'est justement là tout l'intérêt de dissimuler sa véritable nature. Si l'on venait à la découvrir et à mettre un nom ou un objet sur son fonctionnement, elle ne serait pas aussi crainte ou respectée. Mais ce n'est pas ce que je cherche. Je n'ignore pas tous les avantages qu'elle procure à notre cité... tout ce que je veux, c'est la vérité. »

Elle croisa ses bras sur son torse, réfléchissant.

« Elle m'a déjà attaqué, à vrai dire – mais toujours de façon superficielle, comme pour me faire passer un message. Des brûlures, lacérations ou des chairs commençant à fondre. J'ai pu temporiser son processus en les réfrigérant, mais c'est avant tout les soins d'un Irounin qui ont fait disparaître ses blessures. Je ne vois que peu de moyen de lui échapper si ce n'est s'enfermer dans une pièce bien loin de son contrôle... mais quelques cas avaient tenté de s'en défaire ainsi, et on les a malgré tout retrouvés morts dans leurs bâtisses. Le moyen le plus sûr de lui survivre reste de quitter l'île, voire l'archipel tout entier. »

Elle regarda au loin, dans cet espace invisible où rien ne se dévoilait à son attention.

« De ce que j'ai pu observer, plus la faute commise est grave ou avérée, plus ses frappes se rapprochent de l'exécution sommaire, pure et simple. Parfois, elle fait attendre son couperet comme pour donner l'opportunité aux enfants de l'Eau de l'appliquer à sa place et prouver leur valeur, et finir le travail si rien n'est fait. Parfois, il n'existe aucune raison apparente à ses attaques et elles ne sont découvertes que bien plus tard, lorsque la mort a déjà emporté l'un d'entre eux et appeuré les autres, qui confessent leurs crimes. Comme un pari. Avec le temps... – et elle est pourtant si jeune, cette Brume ; quelques années à peine – elle s'est presque élevée au rang de divinité. Les miens la pensaient suprême, omnisciente. Son pouvoir et sa lucidité ne pouvaient être remis en question, à l'image de ceux du Daimyo et de la Shodaime : tous les trois œuvrent pour le bien de notre Pays, indéniablement, et seuls les fous peuvent le contester. »

Elle déposa son regard sur Eri, en rétorque à sa question.

« Alors, selon moi, la manière la plus simple d'attiser ses foudres est la même que lorsqu'on implore sa clémence à un dieu : se repentir, se laver de ses fautes et se purifier. Certains n'ont reçu que des avertissements, des brûlures ici et là, des maux passagers – comme pour les ramener sur le droit chemin. Ceux qui s'y refusent finissent par passer l'arme à gauche ou à danser constamment avec la limite. », elle ajouta : « Quant à ton vieillard, il devrait s'en remettre. Je ne pense pas qu'elle le tuerait pour si peu ; si les marchands étaient tous effrayés par la Brume, nous n'aurions pas un tel commerce. Une mise en garde, voilà tout. Comme la plupart, il rentrera dans le rang. Un procédé simple, et pourtant infaillible lorsqu'il s'agit de s'assurer une loyauté. »

Elle retint un petit sourire de parer ses lèvres à sa rétorque sur la mort de Yuki Saburô, laissant son attention s'ancrer sur le chemin de ses pensées.

« Les deux autres chefs de clan de cette époque n'étaient autre que Kaguya Taosu et Seidо̄ Imifumei – enfin, si l'on peut l'appeler chef, puisque les sabreurs en sont dépourvus. Disons qu'il était le plus à même de parler au nom de siens ; mais comme tu peux le comprendre, ils n'ont pas subi le même sort que celui des Yuki. Quant au commanditaire, il peut avoir mille et un visages. Le Daimyo, l'un des chefs de clan, un Yuki qui préférait voir Zenryо̄ à leur tête. Il n'est pas difficile d'assassiner quelqu'un à Kiri, encore moins d'en être surpris. Tué, il l'a été ; par qui, je l'ignore encore... mais très honnêtement, ça ne m'intéresse pas. Ce n'est pas la Brume qui l'a ravi... ou tout du moins, pas sous la forme que l'on lui connaît aujourd'hui. »

Elle prit quelques instants pour réfléchir à son discours – aux questions qu'elle lui intimait sur l'ancien dirigeant des Yuki, à ses relations avec le Seigneur de ces terres. À vrai dire, elle l'ignorait.

« Zenryо̄ serait certainement le mieux placé pour te répondre. J'étais encore jeune, lorsqu'il est mort ; je n'avais ni les relations ni l'influence dont je jouis aujourd'hui. Je pourrais le découvrir, certainement, mais cela m'exposerait bien trop pour quelque chose que je ne tiens pas nécessairement à creuser. Enquêter sur l'assassinat flagrant d'un ancien chef de clan, aussi bon puisse-t-il avoir été... dans un pays comme le nôtre, son refus d'épouser le point de vue de ses pairs pouvait être comprise comme le reflet d'un maillon faible. Lorsque tout le monde s'aligne, il vaut mieux rentrer dans le rang et ne pas montrer d'hésitation. Cet instant-là lui aura coûté sa vie, je suppose. Il n'avait à cœur que de protéger son clan... jusqu'à les faire passer avant les intérêts du village, peut-être. »

Son langage corporel changea du tout au tout lorsqu'elle invoqua la relation entretenue entre Zenryо̄ et l'Ombre. Son visage se ferma, ses mains se crispèrent sur ses bras croisés et ses lèvres, elles, se pincèrent légèrement d'aigreur – mais le masque revient bien vite, sans qu'elle ne rebondisse sur le sujet pour autant. Les mots qui suivirent ne firent que la refroidir davantage, si bien qu'elle passa sous silence l'ensemble de ses suppositions, les laissant flotter dans l'air sans leur apporter ni accord ni confrontation. Au lieu de menaces et de rancoeur, elle se contenta de rebondir sur l'éviction du jeune Yoshinori.

« Kaguya Taosu n'est pas du genre à se laisser intimider facilement. Aujourd'hui, c'est la seule qui a assez de cran pour tenir tête à la Mizukage – courageuse, mais pas téméraire. Elle grogne, fait entendre ses intérêts à la lumière de l'apport de son clan, et fine assassine comme elle est, on ne peut pas la sous-estimer. Si elle a été intimidée... il en faudrait beaucoup. Quant à Imifumei, je n'ai jamais réussi à l'apprécier. Il y a quelque chose qui cloche, chez lui – trop propre sur lui, trop bienveillant. Dans un pays comme le nôtre, cela relève soit du miracle, soit de la duplicité. Je ne le connais pas assez pour en juger. Mais oui, je pense effectivement qu'il leur a fait entrevoir quelque chose, suffisamment discutable pour que cela ne fasse pas l'unanimité. Yuki Saburô avait bien des défauts, mais ce n'était pas un lâche. »

La mine déconfite de la jeune Yamanaka suffit à lui donner toutes les réponses qu'elle souhaitait. Elle connaissait le lien qui les unissait – les promotions étaient soigneusement consignées, les noms aussi. L'un des leurs avait été envoyé avec eux sur cette île, la même année. Coup du sort ou raillerie du destin, Fuuha ne pourrait le définir : mais elle avait là une opportunité en or de révéler des fragments de vérité que jamais l'on ne lui confierait... tout du moins, volontairement.

« Fuwa Yasahiro est un agent double pour le Daimyo. Il s'intéresse à la Brume pour apprendre ce que je sais – ou tout du moins, voilà l'offre qu'il a fait au Daimyo. D'ici quelques jours, un émissaire du palais lui rendra visite, certainement pour lui donner ses ordres. S'il souhaite découvrir les informations en ma possession... Senpatsu Norio fera en sorte que les gardes ferment les yeux sur mes allées et venues auprès de lui, ne serait-ce que pour voir jusqu'où j'oserais aller. Avec lui, je pourrais accéder aux archives... et, naturellement, il viendra un temps où tout bon soldat devra faire son rapport. »

Elle plissa ses yeux, plantés dans ceux de la jeune fille.

« Alors, tu vois, le fait que tu ne maîtrise pas la transposition est quelque peu épineux. Tu aurais pu te saisir de son corps et t'y rendre à sa place, pour glaner les aveux que le Daimyo pourrait lui confier. »

Elle laissa un silence flotter, quelques secondes, avant d'ajouter :

« On dit toutefois que les tiens sont capables de subtiliser les souvenirs. Tu te rendras auprès de lui après son entrevue et découvrira ce qu'il sait. Si l'on veut découvrir l'implication du Seigneur dans toute cette entreprise... une famille vassale et obéissante est notre meilleure porte d'entrée. »

Fuuha s'avança de quelques pas, lentement, les mains liées derrière le dos.

« Après tout, nous sommes bonnes amies. Tu ferais bien ça pour moi. En retour, tu pourras me demander une faveur. »





Fuuha observa le jeune garçon et ses yeux perlés de larmes sans un mot. Elle se contenta de le regarder, détournant parfois son attention vers l'extérieur pour s'assurer que nul n'approchait. Il essuya l'humidité de ses cils, se brûla la langue avec la chaleur du thé.

« Son apparition est trop soudaine pour être naturelle, à vrai dire. Si elle était un produit du temps ou des aléas de la spiritualité, elle serait apparue bien plus tôt... elle aurait pu être la raison pour laquelle aucun des empires ne s'était étendu jusqu'à l'archipel, mais aucun livre ne mentionne son apparition. En plus de cent cinquante ans d'existence du chakra, la Brume n'a sévi que ces dernières années... pourquoi ? Est-ce l'influence des shinobis primordiaux d'Izanagi ? Si tel était le cas, elle serait bien plus ancienne, bien plus ancrée. Pourtant... »

Elle considéra celui qui ne demandait qu'à être utile, avant d'ajouter :

« J'ignore tout des Démons à queues gardés par le clan Uzumaki. Si l'un d'entre eux était à son origine, cela impliquerait qu'ils en ont perdu le contrôle ou l'ont offert à quelqu'un. Pourquoi servir les intérêts de Kiri ? Cela assure sans aucun doute la pérennité de nos frontières, mais... le prix est-il suffisant ? Quant à Sagiri, la lame brumeuse... elle ne semble pas être hors de contrôle, et sa brume est bien différente de celle qui sévit sur nos terres. Elle se sert du village comme centre névralgique, le protège bien plus sévèrement que n'importe quelle autre partie du pays. »

Fuuha reposa ses yeux sur le jeune homme, soupirant quelque peu.

« Si tu veux m'aider, j'ai besoin de deux choses. La première, que tu m'assures que tu ne répéteras mon histoire à personne. Seuls les membres de mon clan connaissent la raison de mon départ ; le reste du village en a entendu les échos, un conflit d'opinions, un mouton noir. Les hautes instances le savent peut-être... mais je préfère que tu gardes cela pour toi, afin que l'on ne l'utilise pas contre moi. »

Elle saisit sa tasse de thé, déglutissant quelques gorgées où son regard se plongeait dans l'eau stagnante, puis ajouta :

« Et pour la seconde, j'aurais besoin que tu gardes un œil sur Shimizu Eri. Je lui ai confié une mission, mais je ne suis pas certaine qu'elle l'accomplisse jusqu'à la fin. Elle ne me confiera peut-être pas certaines informations, préférant les garder pour elle comme une assurance que je ne lui ferais pas de mal, car il y aura toujours quelque chose qu'elle saurait que j'ignorerais. Je ne suis pas particulièrement encline à la blesser, mais... il faut que je sache. Qu'elle mène à bien ce que je lui ai demandé et qu'elle m'en partage les fruits, voilà tout. Sois une oreille attentive pour elle, partage ses repas, ses discussions, fais en sorte qu'elle te fasse naïvement confiance. Tu seras toujours le bienvenu ici, dans cette bâtisse – tu sauras m'y trouver. »

Elle lui décocha un petit sourire, fin – il lui rappelait sa sœur, en un sens, lorsqu'elle était bien plus jeune. Naïve, aveuglée par ce qui l'entoure.

« Et méfie-toi de ton ami, Fuwa Yasahiro. Je ne doute pas de ses intentions envers toi, mais tu n’es certainement pas sa priorité. Son clan n’a de loyauté qu’envers le Daimyo… et pour être franche, c’est bien sur cette loyauté que je compte pour découvrir le secret de la Brume. »





Fuuha ne sembla pas faire cas de ses rétorques, le nez plongé dans diverses archives qu'elle s'empressait de feuilleter, comme si le temps lui était compté.
« Je n'ai pas eu à corrompre les gardes, ta présence suffit. », lâcha-t-elle nonchalamment, avant d'empoigner un document portant sur la lignée seigneuriale.

Elle ne releva les yeux vers lui que lorsqu'il dépeint son portrait. Sommairement, avec quelques grosseurs et manques à combler. Elle retint un petit soupir, passant pages après pages jusqu'à arriver à celle qui l'intéressait : des listes d'accords, transactions et échanges datant de l'époque de Senpatsu Norio.

« Ton discours a quelques failles. J'étais autrefois gradée, mais c'est une chose que l'on m'a retiré pour m'empêcher d'accéder à certaines faveurs et emplacements – une punition, à vrai dire, pour avoir été trop loin, à une occasion. Ma relation avec le clan Yuki n'est pas celui d'une paria ; c'est un nom que j'ai abandonné volontairement... et quant à la fleur que me font ces institutions, j'imagine que Yuki Zenryо̄ a quelque chose à voir là-dedans. », elle leva les yeux vers lui, un temps. « Ma tête n'est pas mise à prix car elle n'a aucune raison de l'être. Je n'ai commis aucune faute envers la Brume. Je ne lui suis pas hostile ; je ne suis pas celle qui commet les offenses. »

Elle continua de feuilleter l'ouvrage, passant de temps à autre à d'autres récits. L'un d'entre eux, en particulier, attira son attention. Une sorte de journal – celui d'une employée du palais , gardé précieusement tant il décrivait avec précision le quotidien du précédent Seigneur.

« Tout ce que je veux, c'est... »

Son regard tiqua sur l'une des lignes, passant de nombreuses feuilles les unes après les autres.

« Une jeune fille a été amenée au palais. Elle ne devait pas avoir plus de quatre ans. Sa grande seigneurie a souhaité que nous l'accueillions parmi nous pendant quelques temps, et désire se charger de son éducation. J'ai eu tant de mal à dénouer ses brins de la boue ! »

« Il n'y a pas de marché, je me suis simplement servie de toi pour entrer. », murmura-t-elle quelques instants avant que ses yeux ne s'écarquillent à la lecture des pages suivantes. « Tu devrais profiter de la situation, toi aussi. Seules peu de personnes peuvent accéder à ces archives. Tu as été envoyé sur l'île avec Yuki Shinki, non ? C'est un bon garçon, il ne méritait pas ça. »

« On raconte que la mère de l'ami du maître, Hatoshi Gensei, maîtrisait le don de commander le brouillard. Et quelle grâce elle avait ! Si seulement son fils avait pu hériter de ses pouvoirs... mais futé comme il est, je suis sûre qu'il saura protéger le seigneur. Ils sont très proches, après tout. »
Elle continuait de feuilleter les pages.

« Je m'inquiète pour le jeune maître Yoshinori. Le seigneur est bien moins présent pour lui que pour cette jeune fille, et avec sa santé... »

Fuuha voulu ajouter quelque chose, relevant la tête de ces notes pour observer le jeune genin : mais quelque chose derrière lui la tétanisa sur place, les prunelles immobiles. Une douleur irradia son bras – la brume venait la ronger, soudainement. Son regard s'écrasa sur les chairs fondues, puis sur ce qui se tramait dans l'ombre du soldat.
Elle fuit derrière les étagères avant que son corps n'épouse le décor jusqu'à s'y dissimuler parfaitement. Elle disparut dans l'air, comme un souffle que l'on venait d'expirer.

Et lorsque Yasahiro se retournerait vers la sortie, il comprendrait aisément pourquoi.

Elle se tenait là, dans l'encadrement de la porte des archives laissée ouverte, cernée d'une brume opaque qui ne cessait de s'avancer à l'intérieur des lieux, rongeant et fondant au hasard – ou semblait-il ? – feuillets et reliures sur son passage.
La première Ombre de l'Eau, Hadо̄ Oboroge.

« Bonsoir, Fuwa Yasahiro. »
Hadо̄ Oboroge,
Shodaime Mizukage

Elle lui adressa un petit sourire, fin – mais sans chaleur.

« C'est une belle nuit pour sortit prendre l'air, ne trouvez-vous pas ? »
Elle osa un regard à travers les archives – et au même instant, la brume cessa de fondre certaines pages.

« Ah… On dirait que Fuuha est déjà partie. Quel dommage. »


récapitulatif:

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Qui pose trop de bonnes questions aux mauvaises personnes forge ses propres chaînes – mais cela, Eri n'allait le découvrir qu'à la seconde où elle sentirait la froide morsure du métal sur son cou à la peau dénudée; un collier que la Shimizu docile s'était elle-même imposé, au fond, dans le mépris de son propre sang et les remords, et qu'elle n'allait, semblait-il, pas retirer de sitôt. Pour l'heure, l'arme en devenir paraissait presque se réjouir ou se complaire de sa condition, auprès de sa nouvelle, et première, amie – l'élue qui jouirait la première du chef-d'œuvre encore inachevé, mais ainsi façonné, minutieusement, des années durant, par les mains habiles d'un monstre s'imposant père de famille.

Jamais ne vit-elle alors arriver la finalité de cette rencontre, ni même les prémices de cette clause Yuki, qui déjà s'amorçait, plus vicieuse, plus insidieuse, que sa soeur née de la folie de l'ivoire. Dans son insouciance, ou l'illusion d'être maîtresse de son destin, elle poursuivit donc sur sa lancée, la vue toujours voilée par la Brume des Yamanaka l'enveloppant perpétuellement depuis sa naissance.

L'entité ne semblait pas aussi capricieuse dans son jeune temps à Kiri, remarquez : peut-être tient-elle davantage de l’Homme qu’on pourrait le croire; ou peut-être voulait-elle marquer les esprits d’abord; ou les deux. Peu importe, au fond : je comprends votre position à son sujet... , observa-t-elle en premier lieu, un sourire en coin bientôt relégué aux oubliettes, pour une mine se voulant plus sérieuse. Mais j’ai de la difficulté à croire que vous puissiez mettre votre nom, votre réputation et même votre vie en jeu pour une vérité dont vous ne ferez rien de concret. La vérité sert toujours à changer les choses, d’une manière ou d’une autre – aussi bien gober le premier mensonge que vous croiserez, sinon, il vous sera tout aussi utile. Que cherchez-vous donc,  au-delà de cette vérité?

Elle fixa la paria, impassible. Au-delà des réponses que la jeune femme cherchait, et du baume libérateur effaçant les balafres et les plaies toujours vives du passé, la Shimizu souhaitait quant à elle se départir du poids écrasant de son statut d’étrangère. Prouver ses intentions les meilleures chez les plus suspicieux de ses compatriotes d’adoption pour trouver la paix, voilà quelle était la vraie nature de sa quête, où la vérité n’était rien de plus qu’une arme, à l’instar de la Brume sanglante.

Je comprends mieux en quoi elle est si terrifiante...

Vint enfin le soulagement, la délivrance : par les dires réconfortants de la Yuki, les angoisses de la Shimizu à l'égard du vieux commerçant furent bientôt tamisées, et les fantômes de la culpabilité, exorcisés.

Merci… laissa-t-elle tomber, l'ombre d'un sourire bordant ses lèvres. Ce n’est pas ce que je voulais, mais… Ça me rassure. Je ferai plus attention à l’avenir, maintenant que je connais mieux ses mécanismes.

La Yamanaka leva les yeux au ciel, un peu plus légère, profitant de cet espace propice aux songes et à la rêvasserie tandis qu'elle passait en revue chacune des informations délivrées par l'éthérée au sujet des volutes meurtrières. Certains détails attirèrent davantage son attention que d'autres, néanmoins. Elle s'empressa d'en soulever quelques-uns.

Dites-moi : ces brûlures dont vous parlez, ce pouvoir qui fait fondre les chairs... Devrait-on y voir un lien avec la formidable maîtrise du katon de la Shodaime, mentionnée dans les archives? Je ne crois pas que des flammes puissent aussi causer des lacérations, encore moins ressembler à un brouillard, mais... Si le contenu des archives est réellement un tissu de mensonges et d'imprécisions... Et si cette Brume, ici, à Kiri, est si jeune; que son apparition, ses premiers faits, remontent à peu de temps avant la nomination de Hadо̄ Oboroge au titre de Mizukage, alors peut-être que...  

Elle s'interrompit, plongeant son regard dans celui de la Yuki, avisant longuement une réaction potentielle, avant de s'en décrocher enfin, voilant aussitôt le rictus naissant à son visage alors qu'elle secouait la tête.

Non, pardonnez-moi : je divague sans doute un peu trop...  

Aussitôt chassés de la conversation, Eri profita de ce que la paria eut à lui offrir quant aux déboires du prédécesseur de Yuki Zenryō – un autre détail, en périphérie du véritable enjeu, semblait-il, qui la guida alors sur une piste bien plus alléchante qu'elle ne l'avait envisagée au départ, mais pourtant si maigre en réponses satisfaisantes.

J’ai vu juste au sujet de son assassinat, donc… , vint-elle simplement conclure, malgré ses interrogations balayées du revers de la main. Le jeu n’en vaut pas la chandelle, c’est ce que je dois en tirer; mais je retiens la leçon derrière la mort de Yuki Saburô : pour survivre ici, il vaut parfois mieux rentrer dans le rang sans faire d’histoire – en apparence, à tout le moins.

…Quitte à oeuvrer ou à tirer les ficelles dans l’ombre. Plier le genou et tendre le bouquet de fleurs en y dissimulant le poignard, plutôt que de le brandir, bien haut, à la vue de tous : ainsi s’opposait-on, comprit-elle, aux grands dans ce pays d’assassins, sans manger les pissenlits par la racine. La retiendrait-elle, seulement?

Pourtant, un détail m’agace : selon les rumeurs, vous êtes une paria parmi les Yuki : vous vous êtes désolidarisée des actions de votre clan et vous enquêtez sur la Brume sanglante. Une sorte de mouton noir, comme moi, au sein du village. Comment jouissez-vous de ces relations? Vous vous êtes même présentée à moi comme Fuuha, du clan Yuki… Pourquoi ?

Peu importe ce qui se tramait entre l’Ombre et le précédent chef Yuki, la Yamanaka s’aperçut rapidement, alors que le ton changeait du tout au tout et que la froideur venait sèchement durcir les traits de la dame du givre, qu’elle avait mis le doigt dans un nid de bestioles qu’elle n’avait aucunement l’intention de froisser davantage. Aussi préféra-t-elle faire profil bas ensuite, sinon pour adoucir l’ambiance étouffante, se murant dans le silence pour n’acquiescer que d'un hochement de tête lorsque son interlocutrice vint à rebondir sur ses prochaines affirmations.

De marbre, elle ne put cependant le rester, lorsque la lumière se fit sur l’identité de son compagnon d’infortune : un malaise profond, mêlé des vieilles hantises gravées dans sa chair depuis l’île des Secondes chances lui arrachèrent dès lors une moue dédaigneuse, mais décontenancée, qu'elle ne put, malgré toute sa bonne volonté, réprimer complètement.

Ce même Fuwa Yasahiro? Vous… vous en êtes certaine? Non, en vérité… Je vous crois : ça explique bien des choses.

Elle referma les pans de son haori turquoise sur son torse, puis plaqua ses bras contre sa poitrine, évitant de confronter le regard de Fuuha.

Ça pue le piège, vous savez. Et Yasahiro n’est pas non plus le dernier des idiots : des sens aiguisés, un esprit pragmatique; Je... Je ne l'aime pas particulièrement – pas du tout, en fait –, mais il sait survivre, lui aussi. J'ai pu le voir en action suffisamment longtemps durant la clause Kaguya pour le comprendre. Méfiez-vous de lui.

À partir d’ici, les pièces se mettaient en place, finement préparées, puis avancées, une à une, sur l'échiquier. Comme un douloureux écho au rituel écarlate perpétué chez les jeunes pousses de la lignée clanique d'Eri, les paroles de la kunoichi s'enfoncèrent une à une dans l'esprit blessé de la jeune femme à la manière de reproches acérés, comme la lame de son père s'était abattue, frappe après frappe, sur les petits corps possédés des rats – un piège inévitable pour l’enfant de la Pluie désespérée de racheter ses fautes et ses lacunes, qui ne put que la fragiliser.

Puis face aux ordres de Yuki Fuuha, elle blêmit.

Vous… Vous me demandez de… Mais êtes-vous certaine que la Brume ne s'interposera pas? Ou que Yasahiro ne sera pas surveillé, d'une manière ou d'une autre, après son entrevue avec le Seigneur?

Cherchant à gagner du temps, à comprendre, elle piétina sur place, cachant les manifestations de son malaise sous l'égide de son écharpe.

Et puis, il connaît déjà mon ascendance; il… Il déteste tout ce que je suis. Il est… Il… Jamais je ne pourrai l’approcher et gagner sa confiance assez rapidement pour subtiliser ses souvenirs – surtout pas après vous avoir rencontré, vous et le Seigneur. Il… C’est certain qu’il se méfiera, qu’il comprendra, et...

Sa voix, ses yeux, semblèrent se figer, et s’écraser devant l’ombre de l’indésirable, qui s’avançait vers elle comme le boa resserrait ses anneaux autour de son prochain repas.

Ainsi piégée dans ce silence, la Shimizu ne retrouva jamais le courage de protester à nouveau; et préféra se résoudre à accéder à sa demande, d’un timide hochement du chef.  En toute amitié lui avait-elle offert le don des siens – elle semblait le regretter amèrement, désormais, devant la menace de l'inéluctable.

Fuwa Yasahiro
Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro EmptyVen 12 Jan - 1:39

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Fuwa YasahiroChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
J’essayais, tant bien que mal, de suivre les déplacements de la Yuki, de poser le regard sur les sources de ses intérêts. Je cartographiais les lieux, posant des étiquettes mentales sur l’état de ses connaissances. Elle semblait savoir où chercher, accumulant les registres qui se retrouvaient dans mes bras, tel un porteur. Pourtant, cela cessait. L’enquêtrice de glace, plongée dans la lecture, n’avait d’yeux que pour un livre. Un seul et unique livre aux armoiries seigneuriales. Et lorsque l’ancienne gradée se taisait, sur le point de révéler ses désirs, je reconnaissais le souffle court de la révélation. Yuki Fuuha venait d’en apprendre plus, et le devoir m’imposait d’en faire de même. Je n’avais pour seule mission, que celle que le Daimyos m’avait accordé, faisant fie de l’opportunité de fouiller les lieux.

Au sol, je déposais la petite pile de documents, de preuves, afin de m’approcher d’elle, les mains libres. Les sens alertes, le corps éveillé. Une mesure insignifiante, tant l’écart de puissance était un gouffre, mais les réflexes de survie avaient la peau dure, imprégnées jusqu’au plus profond de mon être. La méfiance régnait, il n’y avait nulle confiance, mais il n’y avait nulle agressivité non plus. Le même rayon de lune venait s’interrompre sur nos silhouettes. tandis que je convoitais des pupilles les inscriptions qui absorbaient la Yuki. Passant outre le fait d’avoir été manipulé, ou l’implication de Yuki Zenryô, je dénotais un instant suspendu dans le temps. Une bascule, un levier sur lequel appuyer.

– Yuki Shinki s’est révélé être un cousin, je ne l’ai appris que sur l’île. Tout ce que vous vouliez, c’était… ?

Un rapprochement, tant physique que d’esprit. Une intimité, une faille de sang et de lignée, sur laquelle je craignais de tirer face à l’avisement de la paria. Ne pouvant engager moi-même cette piste, sans qu’elle ne tombe en désuétude, il en était tout autrement si je m’en saisissais à la volée. Les mots se faisaient rares, partageant une lecture commune, aussi complices que distants. Les pages se tournaient, jusqu’à ce que des picotements ne se diffusent jusqu’à moi, depuis un halo concentré sur la Yuki. La Brume s’éveillait.

M’écartant brusquement, je venais chercher un kunai, lui lançant dessus. L’arme venait embrocher le document seigneurial, grignoté, pour venir le chasser de l’appétit vorace du prédateur ultime de Kiri. Par instinct, j’avais agi, par pur automatisme, tel le parfait petit soldat à la discipline de fer, ne déviant jamais de l’objectif que l’on me confiait. Un acte, qui résonnait comme un pacte avec la Brume Sanglante, montrant patte blanche, malgré la blessure à l’avant-bras qu’elle venait de m’infliger.

Mon cœur s’emballait néanmoins, de peur d’être pris pour cible, jusqu’à vouloir me briser les côtes lorsqu’une voix s'élevait. Me retournant, la Mizukage se tenait dans l’encadrure de la porte, le voile de la mort dansant à ses côtés. Je restais bouche bée, contemplant pour la première fois l’agissement de la Brume et de son Ombre. Je déglutissais, percutant son érudition à mon identité, un simple genin. De bons ou de mauvais augures, je n’avais qu’à accuser le coup, dispensé du moindre contrôle de ma destinée.

Rejoignant l’allée toute proche, à côté de la petite pile de documents, je ployais le genou, bien visible. Le Daimyos, lui, aurait eu les deux. J’abaissais la tête en guise de respect, comme le devait l'inflexible protocol. Mon poing plaqué contre le sol, venait protéger les preuves physiques de mon enquête sur Yuki Fuuha. Nulle complainte ne sortirait de mes lèvres, si le souhait de Hadо̄ Oboroge était de les faire disparaître, réduisant à néant le fruit de mes efforts. La Mizukage venait de poser une question, et aussi rhétorique soit-elle, l’obligation d’y répondre s’imposait.

– Veuillez me pardonner Mizukage-sama, je n’avais pas vu les choses ainsi.
Je.. J-je peux expliquer ma présence en ces lieux.


Elle savait, j’en étais convaincu. Comme l’avait dit Yuki Fuuha, je n’avais été qu’un pion, qu’une clé pour elle. La Mizukage intervenait pour empêcher que cela n’aille trop loin. Je lorgnais du regard, l’état du livre seigneurial. La mission se soldait avec ambiguïté, en demie-teinte. La crainte d’en avoir trop appris, ou pas assez, pesait sur mes épaules. Il me restait encore des pistes, comme celle de Yuki Zenryo ou de Takahide, bien que je ne comptais guère sur ce dernier. L’enquête pour le compte du Daimyos n’était pas finie.

Mais peut-être que ma vie, elle, concluait son existence des mains de la Brume Ombrageuse.
résumé:
EXTENSION RP suite échange à la narration:

Takahide
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TakahideGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Les Démons à queues. Un concept légendaire qui évoquait la peur dans le cœur et l’âme des hommes à travers le Yuusei. De s’imaginer des créatures gigantesques, supérieurs aux plus puissants des Yokais, qui pouvait dévaster des îles au complet à eux seuls, compétitionner avec les plus puissants ninjas… Tels étaient les légendes racontées aux enfants par les vieillards à moitiés séniles autour des feux de camp dans la campagne profonde de Mizu. D’entendre une Kunoichi si sérieuse en parler comme d’une option potentiel pour l’origine de la brume sanglante glaçait le sang du plus téméraire des campagnards. C’était, après tout, le seul concept qui semblait clair à l’esprit du jeune adolescent confus par l’inondation d’informations. Sagiri? Uzumaki? Izanagi? Takahide ne pouvait qu’hocher la tête, conscient de la gravité de ce phénomène qu’il avait quasiment admiré quelques jours auparavant.

Garder secrète les motivations, la vie même de Fuuha ne lui semblait pas un défi. Au contraire, cela créait en lui une sensation d’être quelqu’un de chanceux, ayant eu l’occasion de mettre un pied dans un monde qui lui était inconnu, une obscurité dans laquelle il tentait de survivre en frappant l’air de ses sabres en vain. Détenteur d’un savoir qui ne devait pas être révélé, même à ses mentors et amis, l’épéiste était empli d’un sentiment de fierté bien mérité. Digne de la confiance d’une kunoichi qu’il admirait, il était déterminé à ne pas la décevoir.

Devoir observer Eri, par contre, était plus difficile. Il n’avait aucune idée de pourquoi une telle demande lui était placée sur les épaules. Celle avec qui il avait affronté des Yokais et un Jaguar, la manipulatrice des esprits qui l’avait aidé à gagner en maturité, avait un lien avec l’ancienne Yuki? Une tâche qui n’était pas du tout complexe mais qui créait un conflit en lui. Tentant de déchiffrer les paroles de sa nouvelle sensei, le campagnard se rendait compte qu’il devait simplement s’arranger pour que la Shimizu soit honnête et ait confiance en lui. Il n’avait pas à lui mentir ; la convaincre serait suffisant. Et personne n’était plus obstiné à accomplir ce qu’il faisait que le gamin.

Yasahiro avait toujours été énigmatique en compagnie de Takahide. Bien qu’il lui soit sympathique, c’était comme si l’archer portait un déguisement en permanence, ne révélant jamais réellement l'entièreté de son être. Comme un des chats que le village de naissance de notre Genin possédaient, les laissant se déplacer et chasser les vermines, mais n'apprennant jamais leur identité au-delà. Faisait-il confiance au Fuwa? Oui. Il y avait quelque chose caché au sein de ce dernier qui créait un lien de confiance de la part de l’épéiste, un lien invisible et indescriptible. Que Fuuha lui révèle que ce dernier était loyal avant tout au Daimyo le surprenait et le plongeait dans un état de doute et de questionnement.

“C’est compris, Fuuha-sensei. Mais je ne mentirais pas à mes amis. Ils sauront que je les surveillent, parce que mon but est simple : je veux les aider à devenir meilleur qu’ils sont. Les cachettes et secrets, les trahisons, je vais m’assurer que rien de cela n’ait lieu sous ma garde. Votre secret est en sécurité avec moi, et votre but sera accompli!”

Il finit sa tasse de thé, un éclair de détermination brillant dans les iris de ses globes souvent si confus. Personne ne pourrait dire que Takahide, Genin de la brume, était inutile à l’ancienne Yuki quand ils auraient accompli le but ultime de comprendre et de potentiellement vaincre la Brume Sanglante pour venger ceux qu’elle avait trahi. Il se leva et s’inclina traditionnellement.

“Y-a-t’il autre choses avant que je partes?”

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Narrateur

Message Sujet: Re: Enjeu : les origines de la Brume sanglante – ft. Shimizu Eri, Takahide & Fuwa Yasahiro
Fuuha, membre
du clan Yuki


Elle rétorqua à la réplique de la jeune fille, qui remettait doucement en doute la véracité des archives.

« Les archives sont hautement surveillées, alors je doute que leur contenu soit frauduleux. Je pense plutôt que les pièces les plus sensibles sont dissimulées précisément parmi des tas d'inepties et d'inutilités capables d'endormir même la sentinelle la plus avisée. Des accords commerciaux, des constats d'échanges, les arbres généalogiques du moindre paysan, ce genre de choses. C'est pour cela qu'il me faut plus de temps pour les lire... la dernière fois, ce fut trop court. Quant au Katon, la seule personne que j'ai vu être capable de lacérer quiconque avec cet élément l'utilisait à travers une lame. Je ne pense pas que ce soit le bon chemin à suivre. »

Ses bras se croisèrent néanmoins sur son torse lorsqu'elle entendit la suite de sa rétorque, pour le moins... osée.

« La Brume a commis de nombreux massacres, à cette époque. Si l’ombre de l’Eau était liée à celle-ci, assassiner purement et simplement des habitants de Kiri ou de Mizu reviendrait à aller contre ses intérêts ; elle est pourtant toujours parmi nous, vierge de toutes marques de cette entité. Quant au Daimyo... je ne suis pas certaine de son innocence, mais une chose est sûre : si tu avais prononcé ces mots à haute voix, tu serais déjà morte. »

Pour survivre ici, il vaut parfois mieux rentrer dans le rang sans faire d’histoire. Elle devrait appliquer ses propres propos. Aussi ne lui donna-t-elle pas le plaisir de répondre à ses questions sur la raison pour laquelle elle avait délaissé son nom, encore moins sur sa vie ou ses relations.

« Pour quelqu'un qui cherche à dissimuler son passé, tu es bien curieuse de celui des autres. Dirige plutôt cette attention vers ce qui nous intéresse toutes les deux. », murmura-t-elle doucement : ferme et inébranlable comme l'était l'acier, lové dans la douceur relative d'un fourreau qui frapperait, mais ne tuerait pas. « Quant à ton ami, sa famille est au service de la Seigneurie de l'Eau depuis des décennies. Je me suis rappelée avoir déjà lu son nom quelque part, lorsque Yuki Shinki est ressorti vivant de l'île des secondes chances. Mais cela, tu le sais déjà – tu étais là, toi aussi. Lorsque l'on cherche un peu, le nom des Fuwa n'est pas si étranger que cela pour notre contrée. »

Elle la considéra un instant, face à tous les doutes qui l'assaillaient. Ses bras se délièrent ; elle s'avança, de quelques pas dans cet espace mental, avant de glisser ses paumes sur les joues de la jeune femme, l'encadrant pour la forcer à la regarder – et surtout, à se calmer. Son regard se planta dans le sien, à la fois inquisiteur et rassurant.

« Je ne crains pas ton ami. Je ne peux pas t'assurer pleinement que la Brume ne s'interposera pas, mais si tout ce que j'ai mis en œuvre jusqu'ici porte ses fruits, le Daimyo révèlera des éléments cruciaux à ce Yasahiro. Et à moins d'être soi-même dans la pièce lorsqu'il les lui confiera, tes pouvoirs sont notre seul moyen de percer à jour ce qui ne sera jamais écrit dans un livre d'archives.
Quant à sa surveillance... oui, il le sera. Les gardes du village le penseront en danger, car un émissaire du Daimyo aura été tué devant sa porte, tard dans la nuit. La sécurité qui l'entourera et que l'on aurait voulu dissimuler sera rendue visible aux yeux de tous – ce meurtre aura déjà été soupiré dans toutes les bouches. Tu trouveras certainement quelques sentinelles devant sa porte, mais ton nom est connu – tu es allée sur l'île avec lui, tu le connais. Il te laissera entrer. Et les gardes ne laisseront personne vous déranger. Tu comprends ?
»

Ses yeux se plissèrent un instant, comme à regret des vies qu'elle allait devoir faucher pour un plan qui n'aurait peut-être aucune chance de réussir.

« J'ai besoin que tu me dises que tu comprends, Eri. Personne ne rentrera, car les gardes l'empêcheront. Ce ne sera que lui et toi. Et rappelle-toi : la Brume ne peut pas pénétrer tes pensées. Si tu viens trouver Yuki Shun'u au domaine, il te confiera des plantes qui pourront l'assoupir. Cuisine-lui ce que tu veux – il ne le sentira pas. En gage de bonne foi, d'un plat réconfortant partagé entre amis. »

Elle chassa du pouce les larmes qui auraient pu se glisser à ses yeux. Ses mains quittèrent sa peau, sa forme mentale recula de quelques pas – et enfin, elle lui confia sa dernière adresse de la soirée, comme un ordre.

« Il faut que j'y aille, cela fait trop longtemps que je suis restée ici – on pourrait nous remarquer. Le jour où tu entendras parler de la mort de l'émissaire, Yasahiro viendra me trouver le soir même. Ne cherche pas à me contacter – surtout pas. Je saurais où te rejoindre. »

Sans qu'elle n'en sache la raison Fuuha parut rompre le contrôle qu'Eri imposait sur elle – la réalité succéda au rêve et d'un regard entendu, elle disparut dans la brume, imposant autant de distance qu'elle ne le put avec la Yamanaka.



Fuuha se retint de laisser transparaître toute émotion, lorsqu'elle l'entendit déclamer à quel point sa franchise saurait ramener ses amis sur le droit chemin. Il était si niais qu'il en devenait difficile de lui faire comprendre les tenants et les aboutissants du monde – si elle le laissait faire, son plan échouerait inévitablement.
Elle décida donc de répondre à candeur par autant de vérité qu'il ne lui en avait confié.

« Si tu leur dit, s'ils savent que je les surveille... alors la Brume m'emportera. Je vais être contrainte de m'exposer bien plus que je ne le fais d'habitude pour que l'entreprise d'Eri fonctionne : si tu ajoutes à cela de la préméditation, et clame à haute voix que je suis derrière tout ça, elle me considérera comme une traîtresse – car j'aurais cherché à espionner le Daimyo. Et quiconque espionne son Seigneur ne peut agir pour ses intérêts ou celui de son pays. C'est aussi simple que ça. »

Elle referma le livre et le replaça dans l'étagère, sans un mot de plus. Elle resta de longues secondes ainsi, sa main et son regard tétanisés sur la côte du bouquin – avant de se tourner de nouveau vers lui.

« Si tu leur dis, tu signes mon arrêt de mort. Je ne pourrais jamais prouver l'innocence de ma sœur. », elle déglutit, un temps, avant d'empoigner le dos de sa chaise pour la placer face au genin, et s'y asseoir. Son regard plongea dans le sien – il pourrait y voir un sentiment qu'elle n'avait jamais démontré devant lui : de l'anxiété, si ce n'est de la crainte. « Lorsque tu es venu me trouver, tu m'as dit que tu m'admirais : que tu voulais apprendre à mes côtés, devenir plus fort. J'ai besoin que tu sois fort, cette fois-ci : que tu ne leur dises rien. Je sais que ce n'est pas agréable. Je n'aime pas mentir non plus – mais j'y suis parfois obligée. Il faut que tu le fasses, pour moi. »

Elle saisit ses paumes entre les siennes, reposées, liées, sur les genoux de Takahide.

« Si je te demande de les surveiller, c'est aussi parce que je crains que Yasahiro ne puisse s'en prendre à Eri s'il découvre ce que je lui ai demandé. Je ne lui ai pas demandé de lui faire du mal : tu as ma parole. Elle doit apprendre quelque chose sur lui, rien de plus. Tu connais ton ami : tu sais ce qu'il pense d'elle. De ceux qui l'attaquent en premier. S'il tu n'es pas là pour la surveiller, elle n'aura personne pour la protéger. Si tu leur dis, Yasahiro se méfiera. Eri ne pourra pas l'approcher. Alors s'il te plaît, ne dis rien. »

Fuuha fixa un instant le genin, ses pensées entremêlées par le dilemme qui s'imposait à elle. Le plus simple aurait été de le tuer, elle le savait.
Mais ce serait comme tuer Shin'о̄. Alors elle devait tuer sa naïveté, lui révéler la difficulté du monde. Si elle n'y parvenait pas, elle n'aurait pas d'autre choix.

***

Quelques jours plus tard, Eri trouverait un petit morceau de papier, glissé dans l'une des poches de ses vêtements portés la veille – en ignorant tout de comment il aurait pu arriver là. Au fond d'elle, elle s'en douterait sûrement, en le lisant.

Invite Takahide.





Hadо̄ Oboroge,
Shodaime Mizukage


Un sourire simple traversa les lèvres d'Hadо̄ Oboroge lorsqu'elle le vit s'agenouiller devant elle, la nuque abaissée comme pour attendre le couperet. Ses mains demeurèrent liées dans son dos, l'ombre de son chapeau étendant son voile sur son visage, le dos tourné à la lune.

« Mais quelque chose me dit que ce n'est pas pour l'air frais que tu te trouves au beau milieu des archives sécurisées du village. », elle l'entendit se complaire en excuses, ses lèvres balbutiant une réponse portée par une voix digne, bien que tremblante. J-je peux expliquer ma présence en ces lieux.. Elle lui en offrit l'opportunité. « Dis-moi donc.
Sur ordre, Mizukage-sama. Néanmoins, la situation m'a échappée, sans votre intervention, je crains que cela ne serait allé trop loin. »

Elle plissa ses yeux, comme si elle accueillait sa rétorque avec félicité – il ne levait toujours pas le regard vers elle. Son attention courut sur les livres brûlés, en partie ; il le fallait.
L'Ombre se contenta d'une simple demande, sans l'observer, le regard plongé dans les reliures – une, en particulier, qu'elle parut reconnaître.

« As-tu lu tout du long en sa compagnie ?
Seulement une partie. »

Un soupir trahit ses lèvres, rapidement remplacé par un rictus satisfait, presque chaleureux. Un silence s'installa pendant quelques secondes qu'elle ne brisa point, avant de lui proposer quelque chose : un cadeau, pour récompenser sa franchise.

« Ce serait dommage que tu sois venu ici pour rien, Fuwa Yasahiro. », elle ajouta : « Pourquoi ne prendrais-tu pas deux de ces livres ? Cela ne leur ferait pas de mal, poussiéreux comme ils sont. Tu n'auras qu'à les rapporter plus tard. »

Son corps glissa d'un pas sur le côté, son dos aligné avec les lames de bois de la porte laissée ouverte – elle offrait suffisamment d'espace au genin pour quitter les lieux, non sans lui imposer le fait de passer devant elle en le faisant ; elle pourrait voir s'il prenait davantage que ce qu'on lui offrait.
À cela, elle n'ajouta rien. À vrai dire, elle se contenta de l'observer se saisir des deux livrets – l'un sur la lignée seigneuriale, l'autre affublé de toutes sortes d'échanges et de comptes. Elle ne dit mot, non plus, lorsqu'il l'observa quelque peu penaud, comprenant de lui-même qu'elle l'invitait à sortir après s'en être muni.

Ce ne fut que lorsqu'il lui eut tourné le dos, après quelques pas hors des archives, qu'elle laissa sa voix s'élever dans la nuit.

« Ne veille pas trop. Le Daimyo nous attend au palais demain matin. »





Lorsqu'il eut disparu de sa vue, un lourd soupir traversa ses lèvres. Le bruit de ses pas résonnèrent en écho dans l'espace – en un instant, des dizaines d'ombres masquées apparurent autour de la salle des archives, gardant sa présence avec leurs vies. Elle avait pris le chemin de l'allée qu'il venait de quitter, ne s'arrêtant que lorsqu'elle fut face au livre qu'il avait éventré d'un kunai, planté contre le mur. Elle l'en retira sans mal avant de le saisir, finement, entre ses doigts et d'en épousseter le cuir, comme pour en chasser le passage du temps ; avant de l'ouvrir.


Sur la dernière page qu'avait pu parcourir Fuuha avant de relever les yeux sur la Shodaime, et sur laquelle Yasahiro n'avait pu poser les yeux, on pouvait lire :

« Ce matin, sa seigneurie a mené la jeune fille dans les jardins du Palais – selon lui, la rosée lui ferait du bien. La pauvre avait encore le visage couvert des bleus avec lesquels il l'avait trouvée.
Avant de leur tourner le dos pour servir le thé, je l'ai vu lui donner une petite feuille de papier étrange, qu'il a placé entre ses mains.
Un instant plus tard, une odeur de braises m'a fait sursauter – je croyais que mon kimono avait pris feu sur le réchaud, mais il n'en fut rien. C'était le billet de la petite : il s'était embrasé d'un seul coup ! J'ai même cru qu'il allait calciner les compositions florales, mais sa seigneurie abordait un tel sourire que je me suis retenue de dire quoi que ce soit. »

récapitulatif:


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