Assis sur cette terrasse luxueuse, tu profitais d’un somptueux café noir sous le soleil éclatant de Kumo. Des grains de caractère, montrant toute la puissance de ces arômes étrangers, enrobé dans une pointe de lait adoucissant l’ensemble du breuvage. Chaque matin, tu répétais inlassablement ce rituel, réglant des papiers de dernière minute pour la journée. Documents administratifs, comptables, lettre du personnel… Tenir la gestion d’un domaine en parallèle de ton activité de Shinobi te prenait presque l’entièreté de ton temps libre. Fort heureusement, tu avais l’appui de nombre de tes intendants, qui s’occupaient des affaires courantes.

Tu déplaças alors un reçu comptable, alors qu’une voix, d’un ton fringant et familier, s’éleva dans les airs.


« Yo Sœurette. Alors, quoi d’neuf au village dans les nuages ? »

Tu relevas la tête, affichant un doux sourire. Devant toi, un homme, proche de la vingtaine à la chevelure flamboyante, dans une tenue de combat dégageant autant en classe quand fonctionnalité. Mêlant des pièces de vie quotidienne, des pièces purement esthétiques et des pièces d’armures fonctionnelles, le jeune homme aux yeux gris perçants affichait un sourire fier, empli de joie de vivre et de défi. Si tu avais été élevée en tant que Diplomate, et que tu appréciais désamorcer un conflit sans même tirer ton épée, ton frère, lui, était adepte de la « diplomatie musclée ». Autant dire qu’il préférait régler la plupart des problèmes au fil de son épée.

« Toujours paranoïaque et dans une méfiance absurde comme perpétuelle… Mais par rapport à d’habitude, je dirai plutôt mal. »
« Boarf… Comme d’hab quoi. Je sais que nos parents habitent là, et que théoriquement, c’est notre terre natale, mais j’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi tu souhaites t’enterrer dans c’trou de lâche et de vipère… Tu mérites quand même bien mieux Yumeko. »
« Il y a certains avantages… »
« M’ouais, si tu l’dis. Le viok’… » tu fixas ton frère avec un regard sévère, qui lui criait « Surveille ton langage ! » sans même un son. Il reprit lors « Hoshimono-San à répondu à ta lettre. »

Il déposa alors le précieux sésame dans tes mains, tendues pour l’occasion. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], prenant en compte le contenu. Tu y retrouvais là toute la douceur du clan des Tourbillon. Mais dont le contenu était décevant, sans doute.

« Alors ? » te demanda ton petit frère, l’air intrigué par la moue qu’affichait ton visage.
« Alors rien. Le clan m’intime de rester prudente sur les deux affaires concernant la lettre. »
« P’tin de neutralité à la con. »

Tu fixas de nouveau ton frère, roulant des yeux, la consigne concernant son langage ayant tenue littéralement deux phrases. Il était différent de toi : tu avais acquis la patience, l’art du temps long, le maintien de la posture. Lui, dont l’hyperactivité ne faisait plus de doute même arrivée à l’âge adulte, avait une tout autre vision des choses. Sa presque insolence et son tempérament chaud faisait de lui un guerrier estimable du clan, mais le rendait inefficace lors des affaires politiques.

Tu grattas une allumette, et plongeas la lettre dans le feu.

« Le clan à raison dans un sens. Nous ne sommes pas là pour changer les lois ou la culture d’un pays, mais pour nous assurer que le monde ne replonge pas dans la guerre. »
« Ouais, bah si on permet à des cons tyranniques totalement psychopathe et égocentrique de régner sans qu’on ne bouge le p’tit doigt, tu m’étonnes qu’ils veuillent taper sur leurs semblables et que le monde va mal après. »
« Tu sais très bien que c’est plus subtil que ça. »
« Tu sais très bien que c’est exactement ça ! »

Tu croisas les bras, buvant une gorgée de café. Bon Dieu, heureusement que vous étiez en privé dans le domaine des fleurs… Si quelqu’un d’autre que toi l’avais entendu…

« Bon et sinon, les amours ? »

Tu toussas, recrachant presque le contenu de ta tasse.

« Rien de nouveau, et c’est loin d’être ma priorité. »
« Tu sais que Tatie se demande si tu vas lui faire un p’tit rouquin bientôt hein ? »
« Le choix d’hommes de talents à ma hauteur est assez restreint ici. »
« Ah ouais ? Merde. Moi qui pensais que j’allais pouvoir prendre un peu d’bon temps avant mon départ, c’est raté. »

Tu secouas la tête, pensant aux différentes personnes pouvant convenir… S’il y avait bien certains individus avec qui tu passerais volontiers une nuit, personne ne te venait pour un engagement bien moins éphémère.

« Tu comptes repartir quand ? »
« J’sais pas encore. On ne m’attend pas tant que ça a Uzushio. J’irai peut-être voir au Pays du Feu. Apparemment, y’a des beaux gosses chauds bouillant ! »
« Tu m’en diras tant… »
« Et toi alors ? Qu’est-ce que tu comptes faire ? »

La voilà, la discussion que tu craignais d'aborder. Il fallait bien qu’elle arrive un jour… Alors autant que ça arrive aujourd’hui.

« C’est un peu long à expliquer, mais pour résumé, j’ai abandonné l’art du marionnettiste pour obtenir un autre type de pouvoir. J’attends ce matin des informations pour partir dans une expédition… »
« Oh… D’acc. »

Tu fixas ton frère, tantôt surprise, tantôt non. C'était ça, qu'il y avait de bien avec lui. Il avait tendance à prendre les informations comme elles venaient, et à respecter tes décisions sans poser plus de question. Cela avait quelque chose d'agréable que d'avoir quelqu'un dans ton entourage comme lui.

« Une expédition dangereuse, palpitante, et pleine d’adversité. »
« J’peux v’nir si tu me le demandes simplement hein ? »

Ah… Loin était le temps où tu pouvais le mener par le bout du nez à ta guise.

« Tu sais que je préfère quand tu proposes et que je dispose. »
« Du coup, j’t’accompagne. Je ne vais pas laisser passer une aventure « dangereuse, palpitante et pleine d’adversité » ! On va où du coup ? »

Tu pointas la table.

« Ah ouais, la lettre ! »

Un de tes intendants entra, et toqua sur le bois formant la séparation entre ta terrasse et l’intérieur.

« Uzumaki-dôno, une lettre pour vous. »

Ton frère pouffa de rire, alors que tu le foudroyais du regard, et que tu récupérais la lettre.

« Uzumaki-dôno, carrément ! »
« Merci beaucoup »

Tu pris connaissance du contenu de la lettre, affichant cette fois un beau sourire satisfait.

« Alors ? »
« Alors en route pour le Pays des Montagnes. »


Dernière édition par Uzumaki Yumeko le Dim 7 Jan - 14:39, édité 1 fois

Plusieurs heures avaient passé. Adoptant une vitesse de croisière en déplacement rapide, vous traversiez les différentes montagnes, échangeant nombre de banalités comme d’informations plus importantes. C’était comme ça, lorsque tu étais avec un membre de ta famille proche : le temps semblait perdre de son emprise, se distordant pour créer des souvenirs plus doux qui te servirait à surmonter les événements difficiles.

« Ah bah putain, ça c’est un putain d’Artefact sa mère ! »

Tu te demandais bien où ton frère avait pu obtenir un tel langage. Durant ses voyages en côtoyant des fréquentations plus ou moins recommandables ? Peut-être. Où alors était-ce juste son tempérament que de ne pas se soucier de choses aussi futiles que le béa-ba de la politesse et de la bienséance.

« Et du coup, tu peux faire de n’importe qui un super Shinobi en l’dopant un max, ou en faire une grosse merde ? »
« C’est un peu plus subtil et complexe que ça, mais… »
« Ouais mais en gros, c’est ça hein ? »

Tu regardais la silhouette de ton frère qui te fixait avec son sourire fier. Alala… Que dire… Que dire… Tu te demandais bien pourquoi il négligeait autant les questions théoriques ou philosophiques pour se concentrer uniquement sur le résultat. C’était comme ça, tu étais femme de science, et lui, homme d’action.

« Bon en tout cas, cool ton amulette dopante, si c’est ce qui te plaît. »
« Joryoku n’est pas juste « une amulette dopante » comme tu dis, même si je comprends pourquoi tu le vois comme ça. C’est un outil fin et puissant de contrôle des propriétés du chakra, et… »
« Et en gros, soit ça te dope, soit ça te fais devenir une grosse chiotte. On a compris, Nee-chan. »

Tu soupiras de désespoir.

« Nan mais vas-y, continue si tu veux hein ? Je ne veux pas te couper... Même si ça ne change pas que le résultat c’est le même. »
« Oui, si tu veux. » Abandonnais-tu face à cet esprit si cartésien. « Enfin, l’important est que tu saches que son pouvoir à écraser mes anciennes capacités, m’empêchant d’utiliser l'art du marionnettiste. D’ailleurs, je peux ressentir son poids chaque jour. Mais c’est assez étrange, parce que je ne me verrai absolument pas la quitter pour autant. C’est comme si elle faisait déjà partie de moi, de mon essence… Comme si nous étions liés. Je sais qu’elle ne m’appartient pas, mais… »

Mais il avait décroché… Tu le savais, à son regard qui zieutait partout, à la recherche d’un quelconque stimulus à se mettre sous la dent. Peut-être avais-tu absorbé tout le stock de sensibilité à la naissance ? Pourtant il jouait de la guitare… Ah oui, la raison était simple : « Pour pécho », comme il disait.

« Mais c’est comme ça que j’ai couché avec lui et que je lui ai dit que c’était un goujat. »
« Hein ? Quoi ? »
« Non, rien, laisse tomber. »
« Non mais je t’écoutais hein ? »
« Loin de moi le fait de remettre ça en doute. »
« J’ai juste eu une petite absence… »
« Bien sûr. »
« Oh, ça va hein ? Moi quand je te parle de mes techniques de Kenjutsu et que tu m’écoutes d’une oreille, je ne fais pas d’une vaguelette un raz-de-marée. »

En faire tout un raz-de-marée. En voici une expression d’Uzu que tu n’avais pas entendu depuis un long moment. Peut-être même trop longtemps. C’était semblable à dire « Je ne rends pas compliqué quelque chose de simple ». Chose que tu avais, parfois, tendance à faire, tu étais forcé à la reconnaître. Mais au contraire de toi, lui devait prendre les choses avec un peu plus de sérieux.

Les jours passants, vous dépassiez les frontières de la foudre pour rejoindre le pays des Montagnes. Sanchu no Kuni. Après plusieurs autres jours d’exploration, vous arriviez devant grand Canyon, profond, sombre, et surtout… Presque désertique.

« C’est ici. »
« Putain ça donne envie. »
« À qui le dis-tu… »

Vous voilà bien loin du confort de ton domaine, dans ce lieu ou seuls les cadavres des animaux dévorés par les charognes demeurait en tant que trace d’êtres vivants.

« On recherche quoi exactement d’ailleurs ? »

C’était seulement maintenant qu’il te posait la question ?

« Mérenhorahmôsis Xersès IIème du nom, le Roi Scorpion de la Tribus de l’Ombre. »
« Et bah, en voilà un titre pompeux, presque comme Yumeko Uzumaki-Dôno, Présidente-Directrice Générale du Domaine des Fleurs de Kumogakure no Sato ! »

Tu fixas ton frère, d’un air désabusé, alors qu’il pouffait de rire à sa propre blague.

« Et qu’est-ce que tu lui veux, à ce Mérenhomachintruc Xersès deux ? »
« Je veux passer un pacte avec lui. »
« Ah bah merde alors, moi qui pensais que si tu te mettais en quête d’un Kuchyose, ce serait soit les vipères, soit les araignées, vu comment tu adores les intrigues politiques et traînés avec des langues de serpents… »

Tu roulas des yeux.

« Allons-y. »
« Yosh ! En-avant toute, vers Merenbidule ! »
« Mérenhorahmôsis Xersès IIème du nom »
« Ouais, c’est exactement ce que j’ai dit ! »

Le soleil s’effaçait peu à peu derrière les montagnes, alors que vos pas traversaient ce désert fait de roche et de poussière. Les minutes se confondaient en heure, dans cette atmosphère où seules les ombres et la terreur régnaient en maître. Ici, dans les confins du monde Shinobi, vous vous aventuriez tout deux au sein d’un territoire où ni homme, ni Yokaï, n’étaient les bienvenus.

« Putain, qu’est-ce qu’on se fait chier. »

Ton frère éclata une pierre d’un violent coup de pieds, qui s’en alla se fracasser contre une roche. L’écho de cette confrontation était le dernier d’une bien longue liste. Car il y avait un adversaire redoutable et mortel pour ton cadet qu’il n’avait pas réussi à vaincre depuis tout ce temps : l’ennui.

« Reste concentré, l’ennemi peut surgir n’importe quand. »
« Bah qu’il se bouge, parce que là, il n’affrontera que des os si on continue à ce rythme. »
« Tu devrais t’estimer heureux que notre voyage se passe sans difficulté. »
« A quoi ça sert que je vienne si y a aucun défi ?! »
« Tu verras. »
« Pff… Tribu des scorpions de l’ombre. Tribu des scorpions lâches ouais ! »

Tu roulas des yeux, alors que le bruit distinctif du crash d’une seconde pierre résonnait de nouveau dans cette vallée meurtrière. Tu balayais de ton regard le paysage, cherchant un signe distinctif qui se distinguerait de l’environnement. Un signe qui t’indiquerait le chemin. Car malgré toi, et tu devais bien te l’avouer… Il n’y avait rien qui te confirmait que vous étiez bel et bien au bon endroit.

Du moins, jusqu’à ce que ton regard soit happé par un symbole extrêmement discret sur une paroi d’une montagne escarpée. Tu levas le doigt, pointant l’indice à ton frère.

« Regarde. »
« Quoi ? Enfin un adversaire ?! »
« Non, la montagne. »
« Ah… »

Son visage avait vu disparaître son expression d’excitation aussi vite qu’elle était apparue. Il fixa la paroi, reprenant un visage sérieux, avant de shooter un caillou contre le mur de pierre, mimant ostensiblement l’action de « tendre l’oreille ». Sous ton regard désapprobateur.

« Voilà, ça sonne creux, donc c’est probablement là. Bah quoi sœurette ? Maintenant on sait ! »

Tu ne répondis pas à cette énième attitude impulsive, te contentant simplement de te rapprocher de ce qui semblait être une entrée. Une entrée visiblement scellée. Le fuînjutsu était par ailleurs d’une conception relativement étrange, et différente de d’habitude. Un message de « bienvenue » s’adressant d’ailleurs aux visiteurs.

« Oh toi, lisant ses lignes. Ici se trouve le Sanctuaire sacré du clan des Scorpions de l’Ombre, les bannit du pays du Vent. Leur demeure sera ton tombeau. Quiconque s’aventure plus loin s’expose à une mort certaine sans aucune chance de succès. »
« Une mort certaine… Une faible chance de succès… Mais qu’attendons-nous ?! »

Ton frère était plus excité que jamais, triturant de sa main la poignée de son épée, prêt à dégainer au moindre mouvement hostile. Toi, tu te contentas de composer une série de mûdras, concentrant ton chakra. Ton frère était loin d’être un expert en Fuînjutsu. Il connaissait les bases. Et encore, les bases théoriques.

Tu posas ensuite ta main sur le sceau. Des glyphes d’un rouge écarlate s’illuminèrent, recouvrant partiellement ceux du sceau, avant de tout simplement les effacer. Après quelques minutes, la lourde paroi -qui en fait était une porte- s’ouvrit dans un vacarme à rendre sourd, dévoilant un long et large passage dans la montagne.

Tu récupéras dans ton sac deux torches, que tu allumas à l’aide d’un silex et d’une amorce. Tu tendis ensuite l’un des précieux sésames à ton frère.

« Allons-y. »

Et vous vous enfonçâtes dans les ténèbres… Au sein des galeries formant ce fameux sanctuaire.

Avançant dans les ténèbres, tu examinas les parois de ce couloir, à l’apparence infinie. Parfaitement taillées à même la roche, d’un toucher si lisse qu’il en paraissait surnaturel.

« Seul un manipulateur du Dôton peut obtenir un tel résultat. »
« Tant mieux, comme ça, ça sera encore plus facile de lui casser la gueule. »

Tu plongeas ton regard dans les yeux clair de ton petit frère, te souvenant de son surnom : « l’éclair rouge précédant la tempête. » Ce n’était pas pour rien. À Uzushio, ce petit démon était très régulièrement à l’origine d’un chaos dont seule une tempête était capable. Son affinité primaire était d’ailleurs à l’instar de son caractère : foudroyant.

À peine aviez vous fait quelque pas, que tu activas par inadvertance un fuînjutsu au sol. Ce dernier s’illumina, et un bruissement sourd et familier se fit entendre… Vos regards se croisèrent : la porte derrière vous était manifestement close, rendant tout retour en arrière inenvisageable.

« Bon bah, quand il faut y aller, faut y aller. »
« Faisons attention. Les autres pièges pourraient être moins clément. »

Ton frère effectua alors quelques Mûdras. Des cliquetis électriques suivirent, alors que son corps dégageait des petites étincelles. Tu suivis le pas, libérant un petit flux d’énergie d’un jaune brillant de ton amulette. Son énergie te rendait plus vive, plus réactive aux différents dangers.

« Je suis prêt ! »
« De même, mon très cher frère. »
« Merenbidule, nous voilà. »
« Mérenhorahmôsis Xersès 2. »

Il ne répondit même pas, se contentant d’ouvrir la marche. Tu lui emboîtais le pas, dans ces longs couloirs qui semblait être d’une longueur infinie. Est-ce que cela était simplement possible ? Tu avais du mal à le croire. Peut-être que les rumeurs comme quoi le clan de l’Ombre se situait entre le monde des vivants et le monde des morts, étaient finalement vrai. Mais ni ton frère, ni toi, n’était des Ninja senseur. Impossible de savoir si cela était donc le fruit de la réalité, ou une illusion quelconque.

La tension ténébreuse de l’atmosphère n’avait comme compagnie que le son de vos pas, brisant à rythme régulier le silence, et formant une mélodie funeste. Dans ce récital morbide, un inquiétant « clic » se fit entendre…


Soudainement, le sol s’effrita, laissant place à un piège plus vieux que le monde, mais toujours aussi efficace : une fosse à pic. Fort heureusement, vos dispositions prises vous permirent à chacun de réagir avant de s’empaler joyeusement sur les pieux acérés : ton frère se propulsa en avant, alors que toi, tu fis un mouvement de recul. Chacun de part et autre du couloir, vous fixiez le sol : il y avait la présence de deux squelettes, visiblement empalé sur des pics, qui n’était en fait que le dard de sculptures de scorpions en pierre… D’ailleurs, le bout du dard était enduit d’une peinture noire… Probablement un poison, pour être sûr que l’empalé ni réchappe pas.

Tu te préparas, et fis un bond, rejoignant ton frère, qui t’aida naturellement à la réception. Au contact avec sa peau, tu ressentis un petit choc. De l’électricité statique.

« Aïe ! »
« Désolé, c’est le Raiton. Ça va ? »
« Ça va. Au moins, nous sommes au courant maintenant… »
« C’est grave le cas d’le dire ! »

Et alors que vous fîtes quelques pas en avant, relançant le refrain de la mélodie finale, le frère d’un bruit familier se fit entendre. Un autre clic… Suivit d’un bruit lourd, et d’un bruissement sourd, qui semblait se rapprocher.

« Tu… Ce n’est pas ça hein ? »

Tu tournas ton regard, tendant ta torche pour illuminer plus loin… Alors que la silhouette d’une énorme boule de terre parfaitement ronde tombait vers vous, prenant de plus en plus de vitesse. Tu avais désormais ta réponse : vous étiez sur un faux-plat !

« Dégageons en vitesse !! »

D’un mouvement vif, vous entamiez une course avec célérité. Ton frère hurla.

« Putain, mais depuis quand on est dans un donjon de Donjon & Démon ou quoi ?! »

Donjon et démon… Un vieux jeu de rôle populaire au pays des Tourbillons, consistant à incarner un Shinobi lors de la période sanglante, et de sceller puis répartir les différents démons à queue, tous situés dans des donjons mystérieux, remplis de pièges… Un peu comme ici. Le parallèle était écrasant. Comme la pierre sur vous, si vous n’accélériez pas le rythme.

Tu concentras cette fois-ci beaucoup plus de chakra dans l’amulette, et libéras le baiser de Raiden sur vous deux, simultanément. Gorgeant vos muscles de chakra, le cœur de foudre augmenta drastiquement votre vitesse, vous permettant de dépasser les pièges des différentes fosses à pics tout en prenant de l’avance. Ton frère en profita pour effectuer un déplacement rapide plus en avant, puis composer différentes mûdras. Il pointa la pierre, et cria (parce qu’il considérait qu’une technique que l’on crie est toujours plus puissante qu’une technique silencieuse).

« Raiton – L’Eclair foudroyant ! »

De ses deux doigts partit un éclair de foudre qui s’écrasa contre la roche dans un tonnerre assourdissant, brisant le rocher en plein de petites roches. Le problème était résolu, vous étiez hors de danger…

Du moins, avant que les murs sur les côtés ne laissent place à des queues de scorpions acérés, placé juste en dessous de votre gorge.

« Vous allez mourir, étrangers ! »
« Je requiers le droit de la dernière parole ! »

Cet acte était loin d’être anodin. La dernière parole était une information que tu avais eu sur la culture des scorpions de l’ombre, serviteur de la mort, avant le grand exil du pays du vent : chaque condamné à mort avait le droit de dire ses dernières paroles devant le Roi Scorpion.

« Tssssk ! D’où connais-tu ce droit, Istik ? Et cela ne s’applique qu’aux condamnés à mort ! »
« Tout humain vivant étant condamné à mourir à le droit de réclamer ce droit. »
« Pa’vrylk, pauvres fous. Le Roi ne laisse s’échapper aucun des condamnés ! Ce sanctuaire sera votre tombeau ! Suivez-nous, au cœur de votre mort… Au cœur des ténèbres ! »

Le rire qui avait suivi la phrase du scorpion était loin de te laisser insensible. Le chemin était long, sinueux. Bien plus long qu’il n’était en réalité. Était-ce la peur qui avait ce pouvoir de distordre les minutes ? Ton plan avait été bien travaillé, de façon méticuleuse et réfléchis, mais l’erreur était humaine. Et bien que tu disposais d’un certain intellect (c’était d’ailleurs là, la meilleure de tes armes), un plan ne pouvait pas être parfait. Le tout était de maximiser le bénéfice-risque, obtenir le meilleur rapport face au danger, et disposer de certaines pièces maîtresses dans la balance.

Connaître son adversaire était donc un atout inestimable.

Tu fixais le regard de ton frère, qui avait troqué son habituelle légèreté par un regard bien plus sérieux. C’était là ton seul regret : tu privilégiais le laisser dans l’ombre de la connaissance, afin qu’il agisse comme tu le prévoyais. Le tenir au courant l’aurait dépossédé de l’adrénaline qui circulait actuellement dans ses veines, diminuant vos chances… Heureusement, tu savais qu’il ne t’en tiendrait pas rigueur, car c’était exactement ce qu’il appréciait dans les missions : se mesurer à l’inconnu.

Sous bonne garde, vous arriviez devant une ouverture qui donnait sur une large bâtisse en pierre Une arche, parfaitement taillé, telle la porte vers le royaume des morts. Dessus, plusieurs dessins, des hiéroglyphes obscurs, mêlant probablement d’antique Fuînjutsu et messages dans une langue inconnue. Une fois passé l’arche de pierre, un immense escalier menait jusqu’à un trône, où t’attendais un colossale titan. Grand de trois mètres et large comme deux hommes, il patientait sur son trône, fixant la petitesse des visiteurs d’un regard inquisiteur. La peau grisâtre, la cornée des yeux noires et des pupilles blanches si perçant qu’il brisait chaque défense… Une barbe dont les moustaches rappelaient sans mal deux chélicères de scorpion, ainsi qu’une queue, seul attribut animal, et une couronne de laurier, rappelant que c’était bien lui.

Le Roi des Scorpions : Mérenhorahmôsis Xersès IIème du nom, Seigneur incontesté de la Tribu de l’Ombre.



« Pourquoi n’as-tu pas tué les Istik, Mesektet ?! »
« Ils ont invoqué le Droit de la Dernière Parole, Monseigneur ! »

Le Roi frappa sur son trône du point. Le bruit était sourd, trahissant une force physique incommensurable.

« Pauvres fous ! Vous osez pénétrer dans mon royaume et abuser de nos us et coutumes contre nous ?! Qui est le responsable ?! »

Tu t’avanças, effectuant une large révérence. Tu sentis immédiatement les yeux du Roi se poser sur toi, alors que tu exécutais les mouvements à la perfection. La tension dans les bras de la Majesté s’apaisa légèrement, mais sa queue vrillant autour de lui laisser supposer son agacement. Ton frère lui, privilégia une très discrète inclinaison.

« Je suis la responsable, votre Majesté. Je m’excuse d’avoir troublé votre quiétude en faisant appel à ce droit. Mes intentions étaient de respecter vos us et coutumes afin de prouver par-là mon intérêt pour votre peuple. Je vous prie de m’accorder votre pardon, et votre indulgence. »
« Mon pardon et mon indulgence ne te sauveront pas de ton destin, Istik ! Parle, donne donc tes dernières volontés avant de périr de ma main. »
« Comme vous voudrez, mon Roi. Je demande un Iz’harn afin de devenir l’Adlishar parmi les Istik. Apporter Vlaakith parmi les Sasorizerai. »

Le Roi s’avança alors légèrement, posant sa tête sur sa main, son coude reposant sur l’accoudoir.

« Je vois que ta connaissance ne s’arrête pas uniquement à un simple rite, funéraire, Istik. Pourquoi chercher Rrakkma en notre nom ? Les Istik n’ont-ils pas déjà assez d’ennemis ?! »
« Il y a des causes plus grandes, Votre Majesté. Des causes plus nobles. En tant que Sasori’yanki, je serais digne d’être une nouvelle tl'a'ikith. Si mon champion ici présent gagne le duel contre votre champion lors d’un Iz’harn, me donneriez-vous umitl'a'ikith ? »

Le Roi se frotta sa barbe, qui semblait aussi rigide que le métal.

« Selon notre coutume, je suis dans l’obligation, s’il m’est possible, de t’accorder tes dernières volontés. Je reconnais ton effort d’apprendre nos coutumes, mais ne compte pas trop dessus, Istik. Ton champion ne battre jamais le mien. »
« Monseigneur, laissez-moi apprendre à ses Istik ce qu’il faut pour être un Sasori’yanki. »
« Très bien, Mesektet. Le duel aura lieu maintenant ! Que les spectateurs s’écartent pour faire place aux Vah'k'rel ! A mon champion, j'offre le sang-noir : un poison mortel paralysant par l'effroi le cœur de l'ennemi ! »
« A mon champion, j’offre un lien de puissance. Il lui donnera force, vitesse et précision ! »

On amena une jarre au Scorpion noir, qui plongea son dard à l'intérieur. Toi, tu touchas ton frère, établissant un lien avec lui et ton amulette. Puis, alors que tu te déplaçais avec le reste des scorpions, ton frère dégaina son sabre, alors que le certain « Mesektet », un puissant et imposant scorpion noir, faisait vrombir l’air avec sa queue.

« Je vais te détruire, Ghaik ! »
« Je ne comprends rien à ton charabia, mais je vais me faire un plaisir de t’offrir un combat étincelant ! »
« Tsk'va Kaincha ! »

Le scorpion envoya directement son dard contre ton frère, qui para le coup d’un élégant coup de sabre. La queue fit grincer le métal, alors qu’il reculait malgré lui, par la force du coup. Seitô grimaçait, alors que tu serrais les poings, tentant de lui montrer une confiance indéfectible.

Le combat commençait…

Dictionnaire Scorpius:

« Hmf ! Puisque tu le prends comme ça ! »

Ton jeune frère effectua plusieurs bonds en arrière, concentrant son chakra dans ses pieds pour installer une certaine distance. Tu maintenais quant à toi le lien avec lui, lui offrant une augmentation drastique de sa force. Il plaça la poigne de son sabre dans sa bouche, effectuant plusieurs signes incantatoires.

« Raiton – Incarnation de l’éclair Rouge ! »

Ton frère s’entoura alors d’un linceul de foudre rougeoyant, enveloppant son sabre ainsi que son corps d’un épais manteau de foudre. Le chakra foudroyant circulait dans son corps, agitant ses cellules, et dépassant de loin la vitesse que pouvait octroyer un être humain lambda.

« Et bien, je suis en forme aujourd’hui ! Tu vas déguster ! »

Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’en plus de sa puissance physique, augmentant grâce à cela la puissance de ses coups, tu avais également usé de Joryoku pour augmenter la puissance de son coup. C’était là, le véritable pouvoir de l’amulette de contrôle. Se servir d’un intermédiaire pour le rendre bien plus fort qu’il n’était à l’origine. Toi, l’ancienne marionnettiste, avait transcendé ton art pour quelque chose de bien plus adapté à ta personnalité : le contrôle. Du champ de bataille, d’un combat, d’un allié ou d’un adversaire. Toute entité au pouvoir de Joryoku se pliait à toi. Le potentiel de cet artefact était presque infini… Tu frissonnais à te dire que tu n’en étais qu’à tes balbutiements.

Ton frère profita amplement de sa puissance pour passer à l’assaut. Chaque coup de katana était lourd, puissant, destructeur, s’écrasant et découpant la Chitine – pourtant renforcée – du Scorpion noir. Les blessures s’accumulaient, alors que le métal de l’homme, et la carapace du scorpion se faisait face. Le combat aurait pu être plus intéressant, et bien plus dangereux. Mais Seitô était loin d’être un débutant en Kenjutsu. Alors que Mesektet le frappa avec sa pince, tentant de prendre son sabre, ton frère…effectua un mouvement rotatif pour planter la pince dans le sol, le sabre fonctionnant à l’instar d’un clou. D’un mouvement vif, il lâcha la poigne, effectuant des mûdras.

« Raiton – Mise sous tension ! »

Sa main se chargea de foudre, alors que tu te synchronisas à lui, injectant une grande quantité de chakra dans son lien, augmentant drastiquement sa puissance. Il toucha alors le scorpion de plein fouet… La foudre s’écrasa sur la chitine, qui craquela sous la puissance du coup. Et l’adversaire s’effondra, sous les yeux perplexes du Roi.

Le duel n’avait pas duré longtemps. Quelques minutes. Mais si Mesektet était d’un niveau similaire à ton frère, la puissance que tu lui offrais au travers du lien que tu avais établis avait provoqué une différence trop importante.

« Je pense que ce combat est terminé, oh mon Roi »
« Mh. »
« Bah alors, j’t’en ai mis plein les mirettes ? Mais qu’est-ce-que c’est que cette tête* ? »
*Auditivement, Seitô mâchait ses mots, et la phrase sonne comme Mesektet.

« Sale Ghaik ! Tsk’va ! C’est un tricheur ! »
« Vous avez offert votre présent à votre Champion, et moi au mien, Adlishar des Sasori’yanki. Les lois mortuaires sont… »
« Je sais ce qu’elles sont. Mh… Ta langue est celle d’une vipère, et tes mots tissent la toile de la défaite sur tes ennemis. L’Araignée te conviendrai bien plus qu’un Scorpion, Istik. »
« La solidité, l’élégance et la puissance. Tels sont les pouvoirs qu’offre le scorpion. De quelle utilité me sera la vipère si sa tête tombe au premier coup d’épée ? Que me serait l’utilité d’une toile qu’un feu réduirait si aisément à néant ? Le scorpion est assurément le Roi de la Jarre. Et il ne s’associe pas avec les races inférieures. C’est pourquoi je suis également venue avec un cadeau, précisément pour cet instant. »

Tu descellas d’un parchemin une large fiole de poison.

« Voici un poison de ma conception, pour le clan des Scorpion de l’Ombre. Le plus puissant que j’ai pu confectionner jusqu’à ce jour. Il défait la chaire, fait couler le sang. Je vous l’offre, mon Roi. À vous, et à votre clan. »

Le roi fit un sourire, récupérant le poison.

« Tes flagorneries et cadeaux sont aussi élégants que bien choisis. Soit, j’ai offert ma parole. Je vais te donner le pouvoir que tu recherches… Mais en échange, tu recevras de moi une mission bien précise… Un Tl’a’ikith n’erre pas sans but, ne servant que ses propres intérêts. »

Dans un nuage de poussière, dévoila sa vraie forme. Celle d’un immense scorpion géant, une couronne trônant sur sa tête. De sa queue immense, il apporta un parchemin ancien. Peut-être aussi vieux que le monde. Tu observas le parchemin, qui se déroulait devant tes yeux. Le nom, et le sang.

« Voici le parchemin permettant l’Iz’harn, qui donne Umitl’a’ikith. Le prix de la renaissance est celui de la mort, Istik. Une fois que tu auras signé, tu deviendras une Sasori’yanki pour toujours. Tu ferras ainsi ton premier pas sur la voix de Vlaakith. Le chemin sera long, douloureux, et sinueux. Certes, tu seras une Tl’a’ikith, et ton frère un Vah’k’rel, tous deux Sasori’yanki. Mais avant de devenir Adlishar parmi les Istik, et obtenir les faveurs de Vlaakith… Des preuves devront être faites. »
« Je vous écoute, mon roi. »
« Ta première mission sera de détruire le clan des Belettes Ardentes de Kaze No Kuni, les responsables de notre déchéance. »
« J’ac… »
« Les actes suffiront. Signe, et tu obtiendras ce que tu veux. »

Tu fixas ton frère.

« Bon, je prends la récompense quand même. »
« Allons-y. »

En concert, vous apposiez votre nom avec votre sang sur le parchemin. Sans que l’un d’entre vous ne puisse réagir, le Roi vous injecta un venin de son dard.

« Ainsi soit-il. Qu’Izharn s’accomplisse ! Mourez, Istik ! Recevez Vlaakith et Umitl’a’ikith. Ainsi, lorsque vous renaîtrez… Vous serez Sasori’Yanki. »

Tu sentis les battements de ton cœur ralentir… Alors que les ténèbres envahissaient les lieux. C’était soit le début, soit la fin…

Sois peut-être quelque chose au milieu des deux ?

Les ténèbres.

Qui avait-il, derrière tous ces masques, toutes ces mascarades, tous les rôles que tu avais joués depuis lors ? Toi, la jeune fille parfaite. Celle qui avait suivi les pas de son clan, se tournant vers les arts nécessaires, mais impopulaire, de la diplomatie ? Toi, qui continuais malgré tout, à cultiver ton sens artistique, tissant les mots et les sons. Étais-tu à la recherche d’une quelconque rédemption ?

Là, telle une équilibriste sur son fil, tu fixais les différentes routes s’offrant à toi. Derrière le mur opaque de la mort, se dévoilaient tes différents destins.

Celle de l’artiste. Une femme sublime, sensible, au service du bien. Préservant son cœur des tentations, grâce aux différents arts. Ne dévoilant son cœur que dans ses chansons. Une âme philosophe, dont la sagesse des mots pourrait lever le voile des mensonges. Une route certaine, mais dont la progression serait aussi lente que difficile. Qui écouterait le chant plaintif d’une âme puissante, mais sans pouvoir ?

Celle de la politicienne. Une femme puissante, implacable, en affaire tout comme en manipulation. S’abandonnant au pire pour obtenir le meilleur. Prête à tout, même les pires bassesses, pour obtenir la parole, le cœur, et l’âme des individus tournoyants autour d’elle. Un soleil ardent, desséchant les espoirs de ses ennemis, se hissant toujours plus haut, toujours plus loin, dans une quête d’élévation infinie. Balayant d’un revers de main la culpabilité et les préjudices. Une voix plus rapide, mais dangereuse, car comme l’oiseau s’élevant trop haut, tes ailes pourraient brûler au soleil. À moins de devenir toi-même, le soleil le plus haut, brûlant les ambitieux s’approchant trop près de toi.

Celle de la scientifique. Un esprit brillant, cherchant dans les sceaux et l’art ninja la quête insensée de la réalité. Celle qui se tourne vers l’histoire et la passée, pour conquérir l’avenir. Abandonnant l’aspect impalpable de l’art, et fragile de la politique, se tournant vers un pouvoir personnel plus sûr, et plus fiable. La connaissance : la véritable seule richesse du monde. Agir dans l’Ombre, dans le creux des oreilles des puissants, et dans les livres anciens. Devenir celle qui changera le monde, non par ses mots, mais par ses découvertes.

Qui seras-tu, Yumeko Uzumaki ? Un pantin de ton clan ? Une future figure de proue du monde Shinobi ? Ou celle qui précipitera, dans sa quête d’ambition, le monde dans la destruction.

« Allez, réveille-toi Sœurette. C’est pas le moment de faire la sieste ! »

Tu ouvrais, péniblement les yeux, à l’ombre d’un arbre mort, dans ce canyon à la chaleur terrible. Sur tes jambes, un scorpion d’or, endormis. Dans un murmure, son nom te vint à l’oreille. Neferet… Nefer’ne. Ton esprit encore embué par le poison, tu sentais tout ton être revenir peu à peu à lui. Tu fixas ton frère, son regard trahissant son inquiétude.

« Bon retour parmi les vivants. »

C’était donc à ça que ressemblait le rituel de l’Iz’harn… Tu t’étiras, écartant par ton mouvement naïf tes vêtements déchirés, dévoilant un tatouage sur le bas de ton dos, allant jusqu’à ta cuisse.

« Le Pacte d’ébène. »
« Quoi ? »
« Tu dois l’avoir aussi… Tourne toi. »

Tu regardas le dos de ton frère, qui partageait effectivement la marque… Mais elle semblait légèrement différente.

« Toi aussi, tu es un Sasori’yanki maintenant. »
« Ça m’en fait une belle jambe. J’aurais préféré des brochettes Yakitori. Enfin, s’il est aussi classe que celui de ta cuisse, ça me va. »
« Tu penses qu’à ça ? »
« A quoi sert de vivre si ce n’est courir après l’aventure et l’amour, hein, Nee-chan ? »

C’était une bonne question. Une question à laquelle tu n’avais peut-être pas encore la réponse. Ton frère te tendit sa main, que tu acceptas, te relevant.

« Et maintenant ? »
« Il est encore trop tôt pour aller affronter le clan des Belettes Ardentes… Nous ne sommes pas assez forts. Et Kaze no Kuni est trop loin, et une terre bien trop inconnue. »
« Oh… Donc c’est fini ? »

Tu lui fis un sourire espiègle.

« Non petit frère. Tout cela ne fait que commencer. »

Oui… L’histoire d’Uzumaki Yumeko ne faisait que commencer. Trouverait-elle sa voie ? Dompterait-elle son ambition ? Deviendrait-elle une artiste reconnue ou une femme de science et de pouvoir ? Peut-être un savant mélange des trois.

La demoiselle avait reçu la beauté éclatante d’Amaterasu, l’intelligence rusée d’Inari, et la volonté guerrière d’Hachimon. Elle disposait de tous les atouts nécessaires à l’accomplissement d’un grand dessein, à s’élever parmi les autres.

La question était donc de savoir…
Lequel voudrait-elle servir ?
Et si elle allait échouer avant d’y parvenir ?

« Chemin invisible,
Le soleil frappant la Roche –
Destinée Cachée… »