SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Acte II : Les Dissidents du Son.

Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptySam 29 Juil - 15:29

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Fujiwara KamuiGenin 下忍 de rang B+

Message Sujet: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Printemps 83, Pays du Son.
Acte II : Les dissidents du son.
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Affronter son supérieur au risque d'aggraver son cas, et de se voir conduire à Homura par la force, ou fausser compagnie à son équipe dans l'espoir d'accomplir ce qui lui tenait à cœur ? Tel était le dilemme qui s'était dressé devant le samouraï lorsque Hebitsukai décida de mettre un terme à leur mission et de les contraindre à un retour vers la capitale. Si la décision ne fut pas des plus aisées à prendre, Kamui opta pour la retraite, mettant ainsi sa "mission" avant les ordres ou même sa propre fierté.

Il savait que son acte pouvait être considéré comme de la trahison, mais c'était un risque qu'il était prêt à prendre pour Homura. L'enjeu était en effet bien trop important pour le voir se retirer, alors même qu'il avait l'opportunité de procurer un immense avantage à son village, tout en apportant peut-être un semblant de paix à ces pauvres citoyens vivant l'enfer au quotidien dans leur propre pays.

Cependant, pour le moment, il était seul... Un Genin, seul, au milieu d'un pays infesté de militaires, qui n'hésiteraient probablement pas à le mettre à mort s'ils découvraient son appartenance au Shogunat d'Homura. Ce n'était toutefois pas suffisant pour le faire reculer.

Ainsi, de retour au cœur des bosquets, qui leur avait précédemment servi de refuge, il s'avança et se mit en hauteur, sur la colline située sur le flanc du refuge, pour observer ce qu'il restait du village incendié dont les populations fuyaient dans tous les sens. Capuche au-dessus de la tête, il dégaina son Ketsui, un héritage de sa défunte mère, et le planta devant lui, s'appuyant dessus, tout en observant la scène qui se passait au loin. Ses mains tremblaient sur son arme, celle qui portait "résolution" comme nom, tandis qu'il recherchait du courage au plus profond de son être...

« Ne renonce jamais, Kamui, et sache que la force est en toi, et le sera toujours, tant que tu en demeures convaincu. Ne doute jamais de toi-même, et ne te retourne jamais entièrement en arrière. Avance avec détermination, et ne sois jamais tenté de prendre des raccourcis. Le chemin que tu devras emprunter sera long et semé d'embûches, mais je suis persuadé que tu parviendras à raviver cette flamme, cette volonté qui est en toi et qui sommeille en chacun de nous : la volonté du feu ! »

Ces mots. Ces phrases qu'il avait pu lire dans la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] laissée par sa génitrice résonnaient en lui. Il avait comme cette sensation qu'elle était là, qu'elle prononçait ces mots et qu'elle le poussait à agir. Ses tremblements cessèrent immédiatement, tandis que sa poigne se faisait plus ferme sur le pommeau de son arme. Le cœur enflammé par ses mots qui venaient de lui redonner tout le courage nécessaire, et le regard désormais plus résolu, il impulsait sans plus tarder vers ce qu'il restait du village incendié.

Il n'y avait plus de retour en arrière possible.
Il le savait et il était prêt à embraser son destin, quel qu'il fût.

Rapidement, lorsqu'il arriva aux environs du village, dont la porte principale se situait encore à une cinquantaine de mètres, il tomba sur un petit groupe de civils qui fuyaient. Ils avaient tout abandonné derrière eux. Ils ne savaient certainement pas où aller, mais espéraient simplement fuir le feu.

« Prenez cette direction ! » Finit-il par glisser, en élevant sa voix. Il s'assura d'avoir leur attention et qu'aucun soldat n'était dans les parages, avant de reprendre : « Longez la route principale, puis lorsque vous arriverez près des collines, bifurquez à gauche. Vous trouverez une petite descente qui vous conduira au cœur des bosquets. Le lieu est sûr et devrait vous permettre de récupérer en attendant l'aube. Allez-y, ne vous arrêtez pas ! » Reprit-il, tout en mimant des gestes pour bien leur indiquer la localisation des bosquets.

C'était certainement mieux que de courir sans savoir où aller, songea-t-il, alors qu'un jeune homme se dégageait du groupe pour lui faire face. Désirait-il l'assister ou s'assurer qu'il n'était pas un de leurs bourreaux ? Ce qui était sûr, c'est qu'il n'y avait pas besoin d'être très futé pour comprendre que le samouraï était de leur côté.

« Trouvez d'autres rescapés et faites-leur passer le message ! Je vous rejoindrai une fois que j'aurai extirpé ceux qui souffrent sous les décombres. » Fit-il, en s'adressant cette fois-ci au jeune homme.

Il attendait de voir si son message passait avant de poursuivre son chemin...


Informations:

Narrateur
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptySam 29 Juil - 17:01

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Narrateur

Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Abandonné par les tiens après ton acte de révolte, tu te retrouvais en effet seul face à l'incendie, avec comme seul objectifs en tête celui de sauver les habitants d'Oto no Kuni prisonniers des flammes. Le plus gros du mal était déjà fait, sans doute, car il y avait maintenant un bout de temps que le brasier s'était déclenché. S'il y avait encore des gens enfermés dans la fournaise, il faudrait être rapide pour les délivrer. Pour le reste, il faudrait attendre que les flammes se soient calmées pour constater les dégâts. Mais il ne fallait pas être devin pour comprendre qu'il ne resterait du hameau que des cendres une fois la catastrophe terminée…

Le groupe que tu alpagas suivit ton conseil et partit en direction des collines, vers l'ombre bienveillante du bosquet. Tu pus remarquer qu'ils étaient tous couverts de suie, que la plupart toussaient et que certains adultes portaient des enfants inertes, la peau étrangement bleutée sous la couche noire de cendre qui la ternissait. On ne mourait en effet pas que de brûlures dans un brasier : la fumée était tout aussi meurtrière. Pour ceux-là, il n'y avait rien à faire sans des compétences médicales adéquates. Le garçon auquel tu dispensas tes conseils partit vers d'autres groupes après avoir acquiescé à ton ordre.

Pour ta part, tu pus replonger dans la fournaise. Les flammes ne faisaient pas de cadeau. La chaleur était insupportable. Le danger était partout. Chaque bâtiment qui tenait encore debout menaçait de s'effondrer. Le craquement du bois qui hurlait faisait écho au rugissement du feu. On ne voyait pas clair à deux mètres devant soi tant la fumée était épaisse et les flammes brillantes. C'était un avant-goût terrible d'une randonnée sur la surface du soleil. Pas un cri humain audible. S'il y avait encore des gens à sauver, il te faudrait les chercher toi-même. Autant dire que l'effort serait vain et risquerait de te coûter la vie. Mais enfin, les héros sont parfois bien téméraires…

Un obstacle de taille allait cependant t'interrompre dans tes bonnes oeuvres. Le Yuukan est un continent de mystères, dont le chakra n'est qu'une facette. On le sait également peuplé des créatures les plus étranges. Des démons, des lutins, des esprits ? Sans doute les yokais étaient-ils un savant mélange de ces trois notions. Nul ne savait comment ils naissaient et ce qu'ils devenaient après leur mort. Mais tu étais sur le point d'avoir un aperçu de l'éveil de l'un d'eux. Surplombant le mugissement d'enfer du feu, un grondement résonna à tes oreilles et fit trembler jusqu'à ton coeur bien arrimé de samouraï. Surgissant des flammes, un démon apparut devant toi. Il avait une silhouette d'homme, mais tous ses traits étaient déformés. Sa tête avait des allures de masque grotesque, couronné d'une auréole de cheveux noirs hirsutes et laissant échapper une longue langue serpentine. La peau de cet être était écarlate. Ses mains et ses pieds étaient griffus. Il ne portait qu'un pagne de tissu. Dans ses mains, un long bambou lui servait à attiser les flammes pour qu'elles ne s'éteignent jamais.

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C'était Ajiru, un yokai célèbre dans certaines régions pour apparaître lors des incendies. On racontait que le feu ne pouvait s'éteindre tout à fait avant qu'il ne soit chassé. Sinon, il continuait de souffler sur les braises jusqu'à les ranimer toutes, sans fin.

Ajiru fixa son regard fou sur toi. Aussitôt il s'arrêta dans sa danse sans sens et braqua sur toi son bâton de bambou. Soufflant dans une extrémité, une bourrasque jaillit de l'autre, droit vers toi, prête à te pousser dans la fournaise.

Spoiler:

Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptySam 29 Juil - 22:26

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Fujiwara KamuiGenin 下忍 de rang B+

Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Printemps 83, Pays du Son.
Acte II : Les dissidents du son.
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Si des traces de brûlures étaient visibles sur les corps des rescapés, c'était surtout la fumée de l'incendie qui semblait leur avoir causé les plus grandes souffrances. D'aucuns toussaient encore, leurs poumons visiblement contaminés par une certaine quantité de cendre, tandis que d'autres portaient leurs enfants dans leurs bras, ne réalisant même pas, pour certains, que leurs gosses n'étaient déjà plus de ce monde.

Exténué et désespéré, le petit groupe de rescapés accepta de s'en remettre au samouraï, suivant ainsi ses instructions pour aller se réfugier dans les bosquets. Le jeune homme qui s'isola du groupe daigna quant à lui aller à la recherche d'autres groupes de rescapés dans l'espoir de les conduire au refuge.

Rassuré, Kamui leur tourna le dos, puis reprit son chemin et s'engouffra de nouveau dans la fournaise, dans l'espoir de trouver quelques survivants. Seulement, contrairement à tout à l'heure, il semblait seul, pas une seule demande à l'aide ne lui parvenait. C'était comme si les flammes avaient définitivement tout englouti. Et pourtant, elles continuaient de brûler, comme si elles réclamaient davantage de combustible.

Décidément, le feu le suivait partout où il allait. Dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], comme le jour où il s'était réveillé brusquement après avoir rêvé de brûler toute la capitale pour une raison qu'il ignorait. Ou encore, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], lorsqu'il fut en effet contraint de calciner plusieurs dizaines de mercenaires pour protéger l'Arche Sacrée. Ironiquement, aujourd'hui, il se trouvait dans le pays du son, cherchant désespérément à sauver leur population du feu. Un superstitieux pourrait sans doute qualifier sa présence de malédiction, tant les flammes dansaient là où il s'aventurait...

Le bras droit devant son visage et la main gauche autour de sa bouche et de son nez, Kamui pénétrait davantage dans les décombres, cherchant toujours le moindre signe de vie. Tout brûlait autour de lui, rendant toute voix difficile à entendre, tandis que la fumée et le cendre brouillaient son regard, l'empêchant de voir clairement à plus de deux mètres devant lui. Et comme si tout cela ne suffisait pas, il se vit soudainement tétanisé par un rugissement des plus curieux. S'il manquait un peu de lucidité, il aurait pu songer à l'œuvre des flammes, comme si elles prenaient vie et l'interpellaient, seulement, il savait qu'il n'en était rien. Il ne lui fallut pas cogiter longtemps pour voir une créature surgir des flammes, comme si le diable en personne se présentait à lui.

« … Un Yokaï… » Conclut-il, à voix basse.

Portant immédiatement sa main droite sur le pommeau de son Ketsui, il s’interrogeait tout en analysant attentivement la créature à la peau écarlate.

« Ce serait donc toi qui es à l’origine de tout ceci ? » Demanda-t-il, tout en se faisant à l’idée qu’il n’obtiendrait probablement aucune réponse orale de la part de la créature.

En revanche, la bête décida tout de même de lui donner une réponse, plus sauvage, en soufflant dans son bambou pour expulser une puissante bourrasque visant à le pousser dans la fournaise.

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Dégainant immédiatement son Ketsui, Kamui trancha la technique en deux pour se préserver, tandis que ses pupilles écarlates fustigeaient celui qui se dressait comme son adversaire.

Finalement, après réflexion, il chargea immédiatement la bête et chercha à lui asséner cinq frappes variées pour mieux mesurer l’étendue de ses capacités. Toussant légèrement durant son enchaînement, il réalisait que le terrain n’était pas forcément à son avantage. Il avait tout intérêt à ce que ce duel ne s’éternise pas…

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Ajiru, le Compagnon des Flammes, rit de bon coeur en te voyant trancher net la bourrasque qu'il avait projetée dans ta direction. Pardi ! En voilà un bien curieux personnage. Jamais encore on n'avait coupé en deux son souffle. Les humains étaient pleins de surprise et de plus en plus dangereux. Mais il ne comptait pas en rester là et toi non plus d'ailleurs : car déjà, tu t'élançais vers lui et t'efforçais de renouveler ton exploit au sabre. Mais il éclata à nouveau de rire en parant le plus simplement du monde tes coups de son bâton de bambou, qui ne donna pas le moindre signe de faiblesse face au fer aiguisé. Il y avait, à n'en pas douter et sans surprise, quelque chose de surnaturel là-dessous. Après tout, c'était un démon qui te faisait face. Autant dire, un trésor d'arcanes qui devraient rester à jamais inconnues des hommes.

"Bwahaha ! Tu es téméraire petit homme, mais ton épée ne peut pas me couper. Laisse tomber et va plutôt admirer le spectacle à l'abri des flammes, si tu ne veux pas étouffer et brûler ! Tu verras, c'est beau un village qui flambe !"

Et comme pour ponctuer son propos, il souffla un coup en direction d'un foyer qui s'effondra en une gerbe de hautes flammes qui semblaient danser dans le ciel noir. Il frappa des mains, ravi du spectacle qu'il s'offrait à lui-même. Puis son attention sembla se reporter sur toi, brusquement.

"Mais, si tu ne t'enfuis pas, gare à ton croupion mon mignon !"

Et sans crier gare, il décocha un violent coup de son bâton de bambou à ton endroit.

La créature était coriace. Visiblement insensible à tes coups. Et pourtant, les légendes disaient bien que l'on pouvait le chasser et que les incendies qu'il encourageait se dissipaient, à un moment ou à un autre, signe qu'il y avait un moyen de se débarrasser de ce fléau. Mais lequel ?

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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyMer 2 Aoû - 21:52

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Un rire moqueur. Voilà qui avait de quoi étonner le samouraï, lui qui s’était souvent interrogé sur ces créatures, que les siens avaient manifestement jadis emprisonné et torturé.

Le bipède souffleur de braises qui lui faisait face était maléfique, autant par son apparence que par ses facultés, à n'en point douter. Et outre son aspect surnaturel, la créature maniait également à la perfection son bambou, parant ainsi les frappes du Fujiwara avec une facilité déconcertante. C’était à se demander si c’était inné chez elle ou si, à l’instar des humains, elle avait acquis cela avec le temps et l’expérience.

Puis arriva le clou du spectacle : le yokai s’exprima, avec des mots audibles et parfaitement compréhensibles, à l’instar de n’importe quel humain. Cela eut naturellement de quoi étonner Kamui, visiblement sans voix, alors qu’il réalisait qu’il venait de faire une découverte majeure dans sa compréhension des Yokaïs.

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Profitant de cet instant d’absence, la créature lui asséna un coup à l’aide de son arme, l’envoyant ainsi valser un peu plus loin, contre des débris carbonisés. Il s’écrasa, le souffle coupé, et légèrement brûlé par ci et là à cause des objets visiblement encore ardents, tandis que son esprit s’efforçait de préserver sa lucidité.
Il toussa un peu, puis finit par sortir des débris en rampant, avant de s'asseoir en tailleur, à quelques mètres du souffleur de braises, visiblement contrarié. Il essuya le filet de sang qui perlait le long de son visage avec le dos de sa main, tout en s’interrogeant sur ce qu’il devait faire. Le temps lui était en effet compté. Son énergie limitée. Il pouvait certes mettre toutes ses forces pour tenter de vaincre cette bête, mais que ferait-il s’il devait tomber sur d’autres ennemis par la suite ?

Il réfléchissait intensément, le cerveau en ébullition et le regard rivé sur la créature qui admirait son œuvre, son spectacle. Encore un choix à faire, sa vie n’était quelque part faite que de dilemmes, se dit-il, avant de se résoudre à trancher.

« Quel est ton nom, Yokaï ? » Finit-il par glisser, toujours assis en tailleur.

Ce qui restait du village brûlait toujours, des flammes plus intenses dans certaines zones que d’autres.

« ... Pourquoi as-tu brûlé ce village ? Le fait que tu t’exprimes et que tu me comprennes change la donne pour moi... Maintenant, qu’une créature de ton acabit s’attaque à un petit hameau, perdu dans un coin aussi reculé et abritant des civils faibles et sans défense, je trouve ça terriblement lâche. Es-tu lâche ?! Tes semblables le sont-ils ?! Ne vois cela point comme une offense, cela ne servirait absolument pas mes intérêts… » Reprit-il, tenant fermement son katana pour se parer à toute éventualité.

Il observa brièvement le comportement de la créature, puis reprit en cherchant à sa manière de retourner la situation...

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« ... Tu aimes le feu ? Tu aimes le spectacle ? Laisse-moi t’en proposer un : un immense incendie comme tu n'en as jamais pu réaliser. Contre des personnes bien plus puissantes, plus nombreuses, des gens qui t'exécrèrent, et qui chercheront probablement à te tuer aussitôt qu'ils te verront. Accepte mon offre et joins-toi à moi pour le plus grand spectacle que ce pays n'a jamais connu ! » Conclut-il, avant de se relever en prenant appui sur son katana.

Il avança légèrement pour mieux le voir, s’exposant aussi davantage à la fumée.
Retenant sa respiration, le temps de la réponse du yokaï, il l’observait attentivement, songeant curieusement à ce qui pourrait être son point faible. Le bâton ? Sa peau ? Il devait forcément en avoir une, et il avait tout intérêt à le trouver…  


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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyVen 4 Aoû - 23:49

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Le démon du feu avait à nouveau éclaté de rire en voyant le corps de Kamui valdinguer entre les ruines embrasées. Mais cet esclaffement se stoppa net lorsque le samouraï lui demanda son nom.

"Comment ? Tu ne sais pas qui je suis ?"

Son ton était surpris, ses yeux écarquillés - autant que le permettait son visage crispé et grotesque. Il prit une grande inspiration, gonfla la poitrine avec fierté et souffla dans son bâton pour attiser un feu d'enfer tout autour de lui. Il apparaissait alors dans toute sa majesté terrible. Et c'est auréolé de ce nimbe qu'il se présenta, d'une voix de stentor qui devait résonner jusqu'aux dernières abysses des enfers :

"Je suis Ajiru, Compagnon des flammes, Frère des brasiers, Père des cendres ! Partout dans le Yuukan mon nom est révéré et on craint la vue de mon bâton de bambou : car partout l'on sait qu'il n'apparaît avec moi que dans les plus terribles feux. Retiens ce nom, petit homme, et ne l'oublie jamais ! Ce n'est pas moi qui démarré cet incendie mais je compte bien l'entretenir et jusqu'à la fin des temps ! Que ce village soit peuplé ou non, je m'en moque. Il est assez grand pour me procurer du plaisir et la compagnie des flammes qui sont mes amantes. Il n'est pas question de lâcheté ou d'honneur ici, petit homme. Bwahaha !"

Il se remit à rire. Il lui semblait si curieux que l'on veuille voir dans ses actions de l'honneur ou son manque… Il était à des miles de la pensée des samouraïs, qui ne trouvait aucun écho familier dans son esprit de démon. Et son dégorgement de moquerie ne s'arrêta pas après la proposition de Kamui.

"Mais pourquoi accepterais-je ? Tu veux me donner un feu, mais j'ai celui-ci et il me plaît. Et je compte bien le faire durer éternellement. Et puis, quel intérêt aurais-je à aller attiser les flammes d'un brasier peuplé de gens qui chercheraient à me tuer, hm ? Les humains en sont de toute façon bien incapables, mais j'aime faire mon travail tranquillement vois-tu. D'ailleurs, j'en ai assez de parler avec toi. Sauve ta peau, si tu le veux ! Tu parleras de ta rencontre avec le démon Ajiru et on ne te croira pas. Mais tu m'as fait bien rire alors je ne veux pas te cuire maintenant. Tu rôtiras plus tard, plus tard…"

Et sans rien ajouter que son souffle dans son bâton de bambou, pour faire danser les flammes autour de vous, il tourna les talons et s'enfonça à nouveau dans le brasier. Peut-être était-il impossible de négocier avec un yokai, même s'il semblait doué de la parole et de la raison… Après tout, ces esprits-là n'étaient pas ceux d'humains.

Il semblait donc impossible d'éteindre l'incendie en persuadant le démon qui l'entretenait de se calmer. Mais après tout, valait-il encore la peine de l'éteindre ? Il ne semblait plus y avoir grand chose à sauver parmi les maisons et il était à présent certain ou presque que le feu et la fumée avaient fini de tuer quiconque se trouvait encore au milieu du cataclysme. Sans doute valait-il mieux se replier parmi les villageois et attendre que la première pluie chasse Ajiru. À moins que la témérité d'un samouraï ne soit telle qu'il ne puisse renoncer face à la tâche qu'il s'est fixée…

Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptySam 5 Aoû - 23:38

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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« Très bien. » Se contenta Kamui lorsque le Yokaï se présenta à lui.

Ses moqueries ne l’atteignaient pas le moins du monde. Toutefois, Ajiru persistait, donnant finalement l’impression que c’était dans sa nature de se comporter ainsi. Sans doute une raison supplémentaire pouvant expliquer le calme et la stoïcité du samouraï.

La créature lui confia par la suite qu’elle n’était pas disposée à l’aider, précisant notamment qu’elle n’avait pas intérêt à le faire, surtout si c’était contre des gens qui voudraient sa mort. Curieusement, Ajiru ajouta que les humains n’étaient de toute évidence pas capables de le tuer, chose qui révélait une certaine contradiction dans son discours, que le samouraï gardait  pour le moment dans un coin de sa tête.

Comprenant qu’il ne pouvait de toute façon obtenir ce qu’il attendait du Yokaï dans l'immédiat, le Fujiwara à la crinière de lion décida, dans un geste vif, de trancher une partie des flammes qui l’entouraient pour se frayer un chemin. Alors qu’un de ses pieds était tourné vers cette nouvelle route à travers les flammes, Kamui interpella une dernière fois la créature qui se fondait dans l’enfer qu’elle avait créé.

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« ... Tu peux continuer de t’amuser avec les petits feux créés par les autres, ou tu peux décider d’être acteur du plus grand feu que ce pays n’a jamais connu. Il y a encore des gens qui ne te connaissent pas...

Alors lorsque je te donnerai le signal, tu pourrais venir pour marquer à jamais ton nom dans l’histoire et la conscience des hommes. Viens, et si jamais le spectacle s'avère décevant pour toi, tu pourras toujours me rôtir comme tu me l'as promis...

Alors, surveille le ciel et tu sauras quand je ferais appel à toi ! Je t’attendrai, Ajiru, Compagnon des flammes, Frère des braisiers, Père des cendres !
» Conclut-il en hurlant alors que la silhouette du Yokaï disparaissait dans les flammes.

Rengainant son katana dans son fourreau, le samouraï emprunta le chemin qu’il s’était frayé à travers les flammes, cherchant tant bien que mal la sortie. Il s’était fait à l’idée qu’il n’y avait en effet plus rien à sauver, tout était devenu cendres. Le feu avait littéralement tout dévoré à l’exception d’Ajiru et de lui.

La main devant son visage, il avançait tant bien que mal, tout en s’efforçant de faire attention à certaines fondations qui tombaient un peu tardivement.

Avait-il bien fait de laisser le démon partir ? La créature répondrait-elle à son appel le moment venu ? Difficile à dire. De toute évidence, pour le moment, sa priorité était ailleurs : sauver et embarquer le plus de civils possibles avec lui pour lever une véritable armée. C’était loin d’être gagné, c’est le moins qu’on puisse dire.

Alors qu’il semblait non loin de sortir de la zone d’incendie, Kamui exécuta brièvement des mudras pour tenter de capter des chakras autour de lui. Restait-il des soldats ou shinobis dans le coin ? Des civils dotés de chakra mais qui ne savaient pas s’en servir ? S’il ne détectait rien, il prévoyait de retourner au « campement » afin de retrouver ceux qui l’attendaient.

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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyLun 7 Aoû - 8:46

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Il n'y avait véritablement plus rien à sauver dans ces ruines ardentes. La technique de détection que tu effectuas se révéla inutile. Pas la moindre trace de chakra aux alentours : tous avaient soit réussi à se tirer de la catastrophe, soit succombé au milieu des flammes. De toute façon, ce village n'était pas peuplé par des shinobis. Seuls les soldats d'Oto étaient susceptibles de posséder cette énergie mystique et encore : certains d'entre eux n'étaient que des brutes manipulant seulement les armes. Et, à voir leur activité au milieu des locaux, tu avais déjà pu comprendre qu'ils ne s'embarrassaient pas des scrupules et du code de conduite des samouraïs. Il ne te restait donc plus qu'à abandonner les lieux une bonne fois pour toute et à rejoindre les quelques pauvres hères qui avaient réussi à trouver refuge dans le bosquet que tu leur avais indiqué.

Le village en proie aux flammes était une tache rouge sur la toile noire du ciel nocturne. Sa lumière éclipsait même celle des étoiles. Tout disparaissait lorsque l'on fixait cette catastrophe. Elle était le refuge de la mort et pourtant elle semblait être l'incarnation même de la vie : les langues de feu qui s'y agitaient ne cessaient jamais de danser, de lécher les maisons qui tenaient encore debout et de jeter le plus haut possible le bout de leurs lueurs. Et cette colonne de fumée qui s'élevait au-dessus des ruines, n'était-elle pas semblable à la respiration d'un démon, d'un dragon ou de quelque autre créature venue des tréfonds des légendes ? Pourtant, c'était bien là, dans ce creuset d'activité - à défaut de vie - que reposaient les cadavres calcinés de dizaines d'hommes, femmes et enfants, les cendres des animaux qui peuplaient leur quotidien et les décombres des maisons qui les avaient tous abrités.

Tout un petit groupe t'attendait dans le bosquet. Il devait y avoir là entre vingt et trente personnes, de tous les âges. La plupart étaient des civils, mais tu pus également distinguer les silhouettes de trois soldats, un peu en retrait de la foule. Ils semblaient chercher à se faire discrets. Toute cette troupe avait l'air épuisée. Ils étaient, tout comme toi, couverts de cendres et de suie. Les visages souriants s'étaient parés d'un masque noir que ne parvenaient que difficilement à creuser les sillons des larmes qui coulaient, sans discontinuer. Tu les avais guidés jusqu'ici, il semblait donc que la charge de leur avenir te revenait également. C'est en tout cas ce que semblaient signifier les regards implorants dirigés vers toi. Une femme, un nourrisson dans les bras, s'avança et prit la parole d'un ton éthéré :

"Et maintenant, qu'est-ce qu'il va advenir de nous ?"

Elle n'avait pas prononcé une plainte, ni même une parole cinglante de colère. Sa question était dite avec neutralité. C'était sans doute pire encore que si elle y avait laissé infuser de violentes émotions.

Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptySam 12 Aoû - 20:43

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Pas de trace de chakra, ni aucun signe de vie dans cet enfer.

Aussi terrible soit la réalité, le samouraï se rendait à l’évidence. Il ne pouvait plus sauver qui que ce soit, car tout n’était que feu et cendre autour de lui. Un constat terrible et amer, mais il gardait la tête haute et marchait droit, toujours déterminé, jusqu’à finalement quitter définitivement cet enfer où les flammes ardentes brûlaient encore derrière lui.

Prenant le soin de se retourner une dernière fois, il observa le feu réduire à néant ce qui restait, tandis qu’il ressentit soudainement le besoin de formuler un voeu.

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« Puissiez-vous trouver la paix. »


Tout s’effondrait sous ses yeux sans que les flammes ne diminuent en intensité.
Le cœur lourd, il remit finalement sa capuche au-dessus de la tête, puis tourna le dos à l’enfer pour se diriger vers les bosquets, là où il était probablement attendu.

Toujours la tête haute, le regard plein de détermination, il parcourut silencieusement le trajet et atteignit sa destination sans rencontrer le moindre obstacle. Son regard parcourut alors les vingtaines de personnes qui l’attendaient, la très grande majorité des civils de tout âge, à l’exception de trois individus aux allures de soldats. Ces derniers se mirent légèrement à l’écart du groupe, ne voulant sans doute pas attirer l’attention sur eux, ce qui, vous en conviendrez, n’était probablement pas la meilleure manière pour y parvenir.

Quelles que soient leurs intentions, Kamui préféra ne pas s’attarder sur eux pour le moment. Son attention était plutôt tournée du côté de la femme qui l’interpellait. Une rescapée, portant son nourrisson dans les bras, elle lui demanda ce qui allait advenir d’eux. C’était la seule à avoir trouvé le courage pour prononcer ces mots, ces quelques mots qui pesaient lourd, faisant prendre conscience de la responsabilité qui pesait sur le samouraï. S’approchant un peu de la dame, Kamui ancra ses pupilles déterminées dans celles de son interlocutrice et s’efforça de la rassurer.

« Vous avez survécu à l’enfer, maintenant accordez-vous le droit de vous reposer ici, pour cette nuit. » Commença-t-il, avant de reporter son regard sur les autres qui se tenaient derrière la dame. « Dès l’aube, nous irons vous apporter de quoi prendre des forces. Cet endroit sera notre refuge pour les trois prochains jours. Ensuite, lorsque mon équipe arrivera, moi, Kogetsu F. Kamui, je vous promets de vous sortir définitivement de cet enfer, d’une manière ou d’une autre. » Ajouta-t-il, tout en déposant délicatement sa main sur l’épaule de la dame.

Ce n’était pas son genre de faire des promesses qu’il ne pouvait tenir, encore moins de mentir au sujet d’une équipe qu’il n’avait pas. Cependant, apaiser les cœurs de ces civils, au moins pour la nuit, lui paraissait au-dessus de tout, même de ses propres principes. Cela lui faisait mal, comme si on serrait fermement son cœur, mais telle était la voie qu’il avait choisie, et il se devait d’assumer jusqu’au bout, conformément à son nindo. Au moins, maintenant, il était un peu plus à même à comprendre les agissements d'Hebitsukai avec son Genjutsu sur la population, aussi détestable soit cet art.

Laissant les civils retourner aux pieds des arbres pour tenter de trouver le repos, Kamui fit signe aux trois soldats de s’approcher. Il s’écarta légèrement du groupe, puis les interrogea :

« Pourquoi avoir suivi ces pauvres civils ? » Demanda-t-il, le regard inquisiteur.

Peut-être des espions, même si la plupart des soldats rencontrés ne semblaient pas capables de s’embarquer dans ce genre d’aventure. Peut-être simplement des soldats qui voulaient déserter l’armée pour une raison ou une autre. Difficile à dire.

« Vous devez probablement bien connaître la région. Alors, est-ce qu'autour de nous il y a des lieux où sont stockés des vivres ? Des armes ? Existe-t-il des prisons aux alentours ? » S’enquit-il, en les fixant à tour de rôle. « Pourquoi est-ce que l’armée maltraite sa propre population ? Concrètement, comment s'articule l'organisation de l’armée ? » Conclut-il, curieux de connaître les réponses à ses interrogations.

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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyMer 16 Aoû - 16:24

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Les anciens habitants de ce qui avait été un beau village, florissant et débordant de vie, allèrent se coucher sans discuter au pied des arbres qui vous servaient de refuge pour la nuit. La plupart étaient exténués. Quelques-uns eurent du mal à trouver le sommeil. Le chagrin était, après tout, fort grand. Mais, peu à peu, les sillons creusés par les larmes atteignirent jusqu'à leurs âmes meurtries et y déposèrent le limon de l'assoupissement. Il n'y avait pas grand souci à se faire sur le calme qui régnerait cette nuit au sein de la troupe des rescapés : aucun n'avait la force de créer une esclandre, ni de raison d'ailleurs. Qu'y avait-il à prendre aux autres, qui avaient, également, tout perdu ? Le salut de chaque individu ne pouvait plus dépendre que de celui du groupe. De cela, tous étaient intimement et inconsciemment persuadés. L'instinct grégaire reprendrait le dessus, une fois la nuit passée et les larmes séchées.

Les soldats, eux, ne dormaient pas et tu en profitas pour les assaillir de questions. Ils les reçurent sans broncher. Pourtant, elles avaient toute la teneur d'un véritable interrogatoire militaire - sans doute ne peut-on jamais vraiment chasser le guerrier. Mais eux aussi étaient des hommes du terrain et si embués que fussent leurs esprits, par la boisson, la panique ou le choc, ils restèrent de marbre. C'est à peine s'ils haussèrent les sourcils, étonnés de se voir ainsi vilipender par celui qui s'était présenté en sauveur messianique. L'un des trois se leva cependant de la souche qui lui servait de siège et te répondit, d'une voix neutre :

"Pourquoi on a suivi tout le monde ? Bah, parce qu'on voulait survivre, tiens. Peu importe qu'ils soient des civils et nous des soldats, face au feu on est tous pareils : du combustible sur patte. On est pas loin de la frontière, donc y'a pas de prisons mais d'autres village comme celui-là qui servent à héberger des soldats. Mais les réserves y sont pas fameuses, pas plus qu'ici d'ailleurs. Et pourquoi vous voudriez trouver des armes ? Y'a pas besoin d'armes quand on est dans son propre pays."

Tes deux dernières questions n'eurent pas leur réponse immédiatement. À vrai dire, elles avaient paru éveiller un brin de soupçon dans le regard des soldats. Il faut dire qu'elles passaient difficilement inaperçues : jamais un Otojin de souche n'aurait demandé comment était organisée l'armée de son propre pays. Peut-être y étais-tu allé trop frontalement. Mais ils ne relevèrent pas et le même soldat qui t'avait fourni les premières réponses renchérit :

"L'armée agit avec la population comme toutes les armées agissent en temps de guerre. Si ça vous étonne, je vous suggère de retourner à vos livres d'histoire."

Ce fut tout. Il sembla laisser délibérément sans réponse la dernière question. Mais il était certain qu'il l'avait entendue, tout comme ses deux camarades. Ils allèrent se blottir dans un coin, à l'écart du groupe, à l'ombre de hautes fougères.

Que faire, à présent ? Le jour se lèverait d'ici quelques heures. Il faudrait alors donner un but à cette troupe d'âmes en peine, qui se tournerait naturellement vers toi pour connaître son destin. Il te faudrait échafauder un plan pendant la nuit, au risque d'être pris au dépourvu. En somme, il semblait qu'il n'était pas question pour toi de prendre du repos. Et puis, peut-être ces soldats ne t'avaient-ils pas inspiré une confiance suffisante pour que tu prennes le risque de les lâcher du regard…

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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyJeu 17 Aoû - 23:30

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Se contentant visiblement de la réponse du samouraï, les civils s'effondrèrent aux pieds des arbres pour trouver du repos. Épuisés, ils devaient reprendre des forces avant de se préoccuper des interrogations plus importantes concernant leur destin. Kamui le savait, il n'était pas naïf. Au moins, il pouvait se satisfaire de ce petit moment de tranquillité pour repenser ses options, passer en revue toutes ses idées et mieux décider des choix qu'il allait leur offrir. Pendant ce temps, eux avaient l'assurance que le Fujiwara veillait sur eux et qu'il ne risquerait en aucun cas d'attenter à leur vie pendant leur sommeil.

En parlant de sommeil, c'était un luxe que Kamui ne pouvait s'offrir, du moins pas pour le moment. Aussi, il profita du calme et du repos des rescapés pour convoquer d'une certaine manière les trois soldats et les interroger. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les réponses qu'on lui donnait le laissaient quelque peu perplexe. En réalité, ces soldats ne lui inspiraient guère confiance, mais paradoxalement, il désirait tout de même miser sur eux, se servir d'eux pour éclaircir son chemin, pour avoir ne serait-ce qu'un peu de lumière pour y voir plus clair. C'était comme une seconde chance pour eux, alors que dans d'autres circonstances, leur sort aurait probablement déjà été scellé.

Ainsi, pour l'instant, il se contentait des informations obtenues, s'efforçant de garder en mémoire celles dont il avait besoin immédiatement. Des idées commençaient déjà à germer dans sa tête...

Finalement, lorsque le soldat le questionna à son tour, il ignora volontairement ses interrogations et fit fi de ce ton qui sonnait presque comme de la provocation. Et si ce n'était qu'une question de culture et d'éducation ? Peu importait, se dit-il, tandis que ses pupilles brillantes, symboles de toute sa détermination, dévisageaient ses interlocuteurs.

« Très bien. Allez-vous reposer maintenant, deux d'entre vous m'accompagneront à l'aube. » Finit-il par glisser.

Il ne donna pas plus d'indications, les laissant retourner dans leur coin. C'était l'occasion pour eux de réfléchir, de se demander dans quoi ils s'embarquaient. Prendraient-ils le risque de le côtoyer suffisamment pour voir où tout cela les mènerait ? Ou le trahiraient-ils à la première occasion pour retourner à leur vie d'avant ? C'était un choix qui leur appartenait, même si Kamui s'efforcera, à chaque fois qu'il en aura l'occasion, de leur donner une idée du monde qu'il envisageait pour eux...

Alors que le temps défilait et que tous dormaient plus ou moins profondément, Kamui était toujours éveillé. Il était assis en tailleur près des civils pour s'assurer de leur sécurité, veiller à ce qu'ils trouvent le sommeil. Retirant sa veste, il la déposa sur la femme qui l'avait interrogé quelques heures plus tôt, afin de la couvrir elle et son enfant. C'était tout ce qu'il pouvait offrir.

Le regard tourné vers la lune qui disparaissait lentement, il réfléchissait beaucoup. Il repensait à ses entraînements avec Ashin, à l'existence de cette autre voie, celle qu'il avait emprunté dès lors qu'il désobéit à Hebitsukai...

Finalement, lorsque les premières lueurs de l'aube se faufilèrent dans les bosquets, il récupéra sa veste et l'enfila, relevant sa capuche au-dessus de sa tête. Il s'approcha ensuite des soldats et tapa des mains pour les réveiller.

« C'est l'heure ! Nous allons nous rendre au village le plus proche pour trouver des vivres pour nos camarades. J'ai de quoi payer s'il faut débourser des ryos pour obtenir ce dont nous avons besoin... » dit-il, alors que les soldats émergeaient à peine de leur sommeil.

Sa silhouette se tourna vers les civils, fixant les quelques rares qui étaient réveillés.

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« Je sais que vos estomacs crient famine, que la fatigue pèse sur votre corps et votre esprit. Je vous demande de tenir bon, de veiller les uns sur les autres. Trouvez le courage de fortifier cet endroit avec tout ce que vous pourrez trouver. Nous reviendrons rapidement avec des vivres, nous trois. Ce n'est que lorsque vous aurez tous avalé quelque chose que je vous exposerai la suite du plan, chers camarades. » Finit-il par glisser, d'un ton et un visage qui se voulaient rassurants.

Prêt pour leur mission improvisée, il se tourna vers les trois soldats et incita deux d'entre eux à avancer. L'autre devait contribuer à la surveillance et à la sécurité de ce petit abri improvisé. C'était tout ce qu'il attendait de lui. Il était évident qu'il n'aurait jamais confié un tel rôle et n'aurait fondé autant d'espoir sur un individu comme lui en temps normal. Cependant, il n'avait guère le choix, lui-même restait un homme, un soldat certes, mais un homme incapable de tout faire par lui-même... et si ces soldats avaient décidé de suivre le groupe, en dépit du risque, c'est qu'il y avait peut-être quelque chose à en tirer...

« ... Indiquez moi le chemin le plus rapide et dites-moi tout ce que vous savez sur le village que nous allons visiter. » Conclut Kamui, s'adressant aux deux soldats tandis qu'ils quittaient enfin les bosquets.


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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyLun 21 Aoû - 19:27

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

L'annonce d'une expédition de ravitaillement mit un peu de baume aux coeurs abattus des villageois. Mais elle semblait lointaine, cette promesse de nourriture, et déjà les estomacs criaient famine, en particulier ceux des plus jeunes : des cris de nourrissons, s'élevant dans la fleur de l'aube, avaient de quoi déchirer les âmes de tous ceux capables de compassion. Mais quelle autre solution y avait-il ? Les habitants acquiescèrent, sans grand enthousiasme, aux recommandations que tu leur fis. Ils commencèrent à mollement s'affairer pour fortifier l'endroit. Qu'y avait-il à fortifier, d'ailleurs ? En guise de lits, ils n'avaient eu que de l'herbe et de la boue. Leur prochain repas était pour l'instant aussi hypothétique que leur survie. Et toutes les autres possessions matérielles qui avaient été les leurs, elles reposaient, à l'état de cendres, à bonne distance de là. Mais, raccrochés à cet objectif qui semblait bon parce qu'il était immédiat, les villageois se mirent à l'ouvrage.

Tu avais pendant ce temps réquisitionné deux des trois soldats. Ce furent les deux qui étaient restés muets durant la nuit, lorsque tu avais interrogé le groupe, qui te suivirent. Ils prirent la tête de votre petit groupe sans broncher ni chercher à discuter tes ordres : eux aussi, après tout, avaient besoin de manger et une expédition à plusieurs représentait également leur meilleure chance de remplir leurs estomacs.

"Le village le plus proche est par-là, droit au nord. On en a pour toute la matinée pour y arriver, en se dépêchant. On pourra pas ramener de vivres ici avant la tombée de la nuit. Et ça, c'est si tout va bien…"

Les deux soldats se regardèrent. Ils semblèrent hésiter, mais finalement déroulèrent le fond de leur pensée :

"Là où on va, ça s'appelle Shoudo. C'est un hameau, presque plus petit que celui qui a brûlé cette nuit. Et là aussi, il y a des soldats qui sont installés. Je sais ce que vous pensez de notre façon de faire et sans doute que vous avez vu comment on s'est comportés avec les gens ici. C'est vrai qu'on a pas toujours été tendres… Mais là-bas, c'est pire. Les soldats qui y sont en garnison sont sous les ordres d'un commandant qui s'appelle Muzan quelque chose. Il laisse quartier libre et carte blanche à ses hommes et passe l'éponge à chacune de leurs bévues. Les ressources du village sont maigres, comme partout dans la région, et elles suffisent à peine à entretenir l'armée. Les civils doivent se serrer la ceinture. Alors, je doute qu'ils se montrent très coopératifs pour nous donner de quoi sustenter tout un groupe d'hommes, de femmes et d'enfants…"

Le cadre était posé. Il ne faudrait pas s'attendre à des miracles. Un bon point, cependant, était à retenir : les deux soldats qui t'accompagnaient semblaient faire preuve de bonne volonté, du moins pour l'instant. Il ne fallait plus qu'espérer que ce qu'ils avaient raconté au sujet du commandant à la tête des troupes occupant le village n'était que le fruit de rumeurs gonflées par l'écho…

Spoiler:

Fujiwara Kamui
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« Je vois. C'est bon à savoir, merci. » Rétorqua Kamui à l'égard des deux soldats.

Ils coopéraient, pour l'instant. Il appréciait et ne saurait l'oublier, en dépit de ce qu'ils avaient fait la veille. Tout le monde avait le droit à une seconde chance, mais seulement une seconde chance, songeait Kamui, alors qu'il courait en dépit de la faim et de la fatigue qui pesaient sur son corps. Il ne flancherait pas, il tiendrait encore une journée et plus s'il le fallait, se disait-il.

Ce n'était cependant pas le seul problème auquel il faisait face. Non, il avait un autre casse-tête à gérer, bien plus important que la faim et la fatigue que son esprit combattait. Sa promesse à l'égard des civils livrés à eux-mêmes au cœur des bosquets. Il devait leur trouver de la nourriture. Dans un petit village qui n'avait que peu de ressources. Dans un hameau où les habitants s'accrochaient au peu qu'ils avaient pour survivre, un petit hameau infesté de soldats. Admettons qu'il parvienne à dégoter quelques vivres, qu'en serait-il ensuite ? Rendre les bosquets confortables et rechercher de nouveau de quoi les nourrir le lendemain ? Non, ce serait de la folie…

Conscient qu'il devait trouver une solution durable, sur laquelle bâtir sa stratégie et dérouler son plan, il songeait tout au long de leur trajet, passant en revue les différentes options qui s'offraient à lui. En réalité, il n'avait pas beaucoup de solutions, et chacune de celles qui s'offraient à lui avait ses avantages et inconvénients. Aussi, alors que le petit hameau s'affichait devant eux, il semblait avoir opté pour la solution la plus efficace, en dépit de tous les risques qu'elle représentait. Agir et assumer les conséquences, telle était après tout sa philosophie. Il s'y conformait et se refusait à tergiverser plus longtemps, sauf si les circonstances lui offraient un meilleur plan.

« Dites-moi un peu plus sur le commandant Muzan. Recrute -t-il facilement ? Combien d'hommes possède-t-il ? Tous lui sont-ils fidèles ? Si Muzan est commandant, j'imagine qu'il doit savoir bien se battre. Maîtrise t-il le chakra pour autant ? Ne soyez pas forcés d'y répondre, mais vos réponses me seraient bien utiles pour que je sache où je mets les pieds. » Glissa finalement Kamui, en regardant à tour de rôle les deux soldats, tandis qu'il ralentissait sa course pour se diriger sereinement vers le village.

Il passa sa main à l'intérieur de sa veste et détacha sa sacoche, avant d'en ouvrir le contenu et d'en sortir plusieurs milliers de ryos.

« Vous êtes des soldats. Vous avez la possibilité de vous présenter ainsi ou de prendre l’identité que vous souhaitez. Ce choix vous appartient. Ne vous mettez pas inutilement en danger et usez de ces ryos pour désamorcer toute situation qui peut être désamorcée avec de l’argent. » Glissa-t-il, le regard neutre, même si on sentait une certaine forme de bienveillance dans sa voix. « Si vous êtes toujours avec moi, avec nous, j’attends de vous que vous récoltiez le plus d’informations possibles. Autant sur l’effectif et la force de l’armée en place dans ce hameau, pour que je puisse assurer efficacement notre retraite en cas de problème, que sur la meilleure façon de mettre la main sur des vivres pour nos camarades qui nous attendent. Je vais enquêter aussi de mon côté, et s’il existe des commerces pour repartir avec notre objectif, je dépenserai ce que j’ai dans ce sens. » Ajouta-t-il, alors qu'ils entraient dans le petit hameau.

Il balaya son environnement du regard.

« Retrouvons-nous près de cette décharge, dans une demi-heure. » Conclut-il, en pointant la décharge en question du bout du doigt.

Il les laissa définitivement partir, séparés ou non, et prit également un chemin opposé.
Vu la taille du village, il ne lui faudrait pas longtemps pour en faire le tour…

Exécutant discrètement un mudrâ en cours de route, il étendait déjà ses sens pour avoir une idée globale sur le nombre de personne pourvue du chakra dans ce village. Un ? Deux ? Dix ? Plus ? Il saura bientôt...


PRECISIONS:


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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyVen 25 Aoû - 13:56

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Votre voyage jusqu'au village se fit sans embûches et les soldats eurent tout le loisir de répondre à tes questions :

"On sait pas grand chose de lui. C'est le genre de commandant qu'on essaie d'éviter si possible, si vous voyez ce que je veux dire. Il donne beaucoup de libertés à ses hommes, c'est vrai, mais quand il s'agit de les punir il y va pas de main morte… Enfin, il paraît que les plus désespérés hésitent pas à se ranger sous ses armes plutôt qu'à crever de faim. Remarque, on peut pas vraiment le leur reprocher. Je l'ai jamais vu se battre, je sais pas s'il utilise le chakra."

Le soldat qui avait répondu - toujours le même - tourna le regard vers son acolyte muet, pour voir s'il avait quelque chose à ajouter. L'autre fit un signe négatif de la tête. Il faudrait donc te contenter de ces informations.

Lorsque tu tendis deux bourses à tes compagnons de route, tu pus voir leurs regards briller de la lueur dorée que contenaient les sacs. Rien de bien étonnant à cela, quand on se rappelait avec quelle facilité le pot-de-vin versé à la frontière avait suffi à libérer l'entrée dans le pays à tout ton groupe. Et puis, il fallait aussi se souvenir de la difficulté à faire face à tous les coûts de la vie que tu avais observée dans le village maintenant réduit en cendres… L'or n'était pas monnaie courante dans les environs, c'était le cas de le dire. Ce que tu avais donné aux soldats, c'était un vrai trésor à leurs yeux. Ils répondirent à tes consignes d'un simple hochement de tête et te quittèrent sans rien ajouter. Tu pus les voir disparaître à un angle de maison. Seraient-ils au rendez-vous fixé ? Mystère.

Pour ta part, tu adoptas une stratégie plus prudente. Ta technique de détection te révéla la présence de quelques sources de chakra dans tes environs. Il devait y en avoir une demie douzaine, pas plus. Des soldats d'élite, sans doute, à moins qu'il ne s'agisse de personnes ignorant leur don. Toues les signatures chakratiques, en tout cas, provenaient du village. Impossible toutefois de les localiser plus précisément. Si tu voulais les déceler, ou même progresser dans ta quête de vivres, il te faudrait t'enfoncer, à ton tour, dans les ruelles du hameau. Et même de loin, tu pouvais constater que la situation était telle que te l'avait décrite le soldat : les passants avaient l'air misérables, ils étaient vêtus du guenilles et leur démarche traînante avait tout de celle du chien errant.

Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyVen 25 Aoû - 17:04

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Le samouraï opinait de la tête. Il ne les questionnait pas davantage, il avait déjà obtenu bien plus qu’il n’espérait.

La réaction des soldats à la vue des ryos ne l'étonnait pas plus que ça. Cela le confortait, au contraire, dans ce qu’il pensait déjà depuis qu’il avait traversé le poste de garde à la frontière. Ainsi, les pièces d’or pouvaient lui ouvrir beaucoup de portes par ici, c’était une certitude.

Cependant, compte tenu de la nature de son plan et de son besoin de rallier des gens à sa cause, pouvait-il se permettre de s’entourer de gens dont la loyauté pourrait s’acheter avec quelques ryos ? C’était une question qu’il se posait réellement, alors qu’il s’enfonçait doucement dans les zones habitées.

À l’instar du hameau englouti par les flammes, les habitants de ce village étaient aussi frappés par la misère et la précarité. D’aucuns cherchaient de quoi se nourrir dans les déchets, tandis que d’autres erraient devant des abris de fortune, comme s’ils attendaient que la mort vienne les chercher. À côté, des soldats gambadaient fièrement, et riaient à gorge déployée en se racontant des blagues salaces. Certains d’entre eux n’avaient-ils pas connu cette misère avant d’arriver là où ils se trouvaient ?

Le Fujiwara progressait lentement, sa capuche toujours rabattue sur sa tête. Ses vêtements étaient déchirés et légèrement brûlés par les flammes de l'enfer qu'il avait récemment affronté. Des traces de poussière et de suie s'incrustaient sur son apparence autrefois soignée, témoignant des épreuves qu'il avait traversées. Malgré l'aspect désordonné de son apparence, son regard demeurait vif et attentif à son environnement.

Soudain, il s'arrêta devant un jeune homme qui devait avoir la vingtaine, mais dont l'apparence trahissait les épreuves endurées. Les traits du visage du jeune étaient marqués par la fatigue et les cernes sous ses yeux trahissaient des nuits sans sommeil. Ses vêtements usés et tachés témoignaient d'un dur labeur sans doute dans l’espoir de se sustenter.

« Monsieur… » Fit finalement Kamui, en interpellant le jeune homme. « Pourriez-vous m’indiquer un endroit où je peux me procurer des vivres ? Naturellement, je vous rétribuerai, en nourriture ou en pièces d’or. » Ajouta-t-il, dans l’espoir de capter son attention et de l’inciter à coopérer.

Ses sens toujours en alerte, il sentait les flux de chakra changer constamment de zone, à l’exception d’une qui semblait immobile à quelques pas de sa position. Il se demanda un instant si c’était celui de ce fameux commandant. Et si d’autres flux étaient dissimulés par le sien ? Après tout, Kamui ne pouvait se fier absolument à ses sens qui ne lui donnaient que des données approximatives.

Peu importe, se dit-il, alors qu’il vit le regard de son interlocuteur changer, comme s’il avait aperçu des monstres. C’était sans doute dû aux deux ombres qui se trouvaient derrière le samouraï… Des soldats, très certainement. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui vouloir ? Après tout, il n’avait rien fait pour attirer l’attention. À moins que sa recherche de vivres fût suffisante pour qu’on s’intéressât à sa personne…


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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Le jeune homme que tu abordas avait en effet tout du chien errant, jusqu'à la démarche traînante et aux cheveux sales, gras et longs qui lui tombaient en une cascade informe sur les épaules. Il n'aurait plus manqué que les oreilles molles pour parfaire le portrait. Avant même qu'il eût pu répondre à ta question, tu remarquas que son regard changeait et tu devinais juste : derrière toi, deux soldats avaient déboulé et observaient la scène, bras croisés, un rictus fendant leur visage. Comme le villageois ne disait rien, tétanisé, ils firent mine de le rassurer :

"Bah alors, réponds au monsieur. On va pas te manger, on voudrait pas attraper une indigestion."

Ils ricanèrent, mais ne firent rien d'autre. Ils semblaient se placer en simples observateurs de la scène. Le villageois, d'une voix tremblotante et avec mille précautions de langage, entreprit donc de te répondre :

"D- Désolé, mais on n'a rien à donner aux étrangers, ici… Toutes nos vivres servent à nourrir la garnison et…"

Il déglutit péniblement, avant de terminer sa phrase, comme si ces derniers mots lui brûlaient la gorge :

"… et les habitants. Laissez-nous, on n'a rien pour vous…"

Son regard semblait appeler à l'aide. Il avait vraiment tout du cabot abandonné au bord de la route. Les soldats ricanèrent de nouveau et, posant chacun une main sur tes épaules, en geste vraisemblablement amical, ils te glissèrent à l'oreille :

"Tu vois, on n'aime pas les types dans ton genre qui mendient de quoi bouffer, ici. Toutes les vivres sont pour nous et les restes vont à ces tocards. Mais si tu veux bouffer, rien t'empêche de rejoindre nos rangs… T'as l'air de savoir te battre, d'ailleurs. Il a l'air bien beau ton sabre, là."

La silhouette de l'épée sous ton manteau ne leur avait pas échappé. Elle était reconnaissable pour ceux qui ont l'habitude de fréquenter les armes.

"Alors, qu'est-ce que t'en dis ? Viens avec nous et on te donnera à bouffer autant que tu veux. Teh, tu pourras même t'en donner à coeur joie avec les donzelles et les damoiseaux d'ici ! Ils sont farouches, mais ils plient vite."

Leurs rires gras servirent de ponctuation à cette proposition. À toi de te positionner, à présent. À moins que tu ne veuilles foncer dans le tas et dégainer aussitôt, pour couper court à leur verve insupportable.

Spoiler:

Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyDim 27 Aoû - 22:21

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Ses pupilles fixaient attentivement le jeune homme, qui s’efforçait visiblement de dire ce que les soldats attendaient de lui. Le samouraï n’éprouvait pas de difficulté à décoder le discours de son interlocuteur. Il parvenait à ressentir sa peine, sa colère et sa détresse à travers ces quelques mots. Il ne dit toutefois rien, laissant son regard flamboyant simplement sonder celui de son interlocuteur. Les soldats se marraient de la situation, avant de venir poser leurs sales pattes sur les épaules du Fujiwara. Curieusement, même là, le regard de Kamui continuait de fixer celui du jeune homme.

Puis, finalement, lorsqu’il aperçut une opportunité dans le discours des soldats, ses yeux dévièrent pour la première fois pour mettre un visage sur la voix qui l’incitait à rejoindre l’armée. Effectuant un léger mouvement pour se mettre face à son nouvel interlocuteur, ce n’était pas un mais deux katanas qu’ils purent voir.

« … J’accepte avec joie, si cela me permet de ne pas mourir de faim. » Finit-il par rétorquer, en fixant le regard du soldat.

Un bref regard vers le second, puis il projeta une dernière fois ses pupilles sur le jeune homme derrière lui, avant d’accompagner les soldats sans plus de résistance.

« J’ai un appétit de loup, j’espère que vous saurez le satisfaire en échange de ma loyauté. » Fit-il, alors qu'ils progressaient à travers la petite ruelle où les misérables habitants se tuaient à la tâche. « Quels autres avantages y a-t-il à mettre mes armes à votre service ? » Demanda-t-il, par curiosité.

Ils longèrent la ruelle et contournèrent plusieurs habitations avant de s’arrêter finalement devant un bâtiment où les soldats allaient et venaient massivement. Fidèle à son nindo, le Fujiwara franchit le seuil de la porte, toujours accompagné par ses deux guides.

Attentif à son environnement, il s’imprégnait des lieux, de l’ambiance qui y régnait et s’efforçait d'avoir une estimation sur le nombre de soldats qui pullulaient en cet endroit. Un instant, il se demanda si ce n’était pas le quartier général, tant il y avait de soldats.

Un de ses guides claqua des doigts pour le ramener à eux, puis lui présenta le formulaire qu’il devait remplir.

Nom prénom : Kogetsu F. Kamui
Âge : 23 ans
Pays d'origine : Kaze
Fonction : Voyageur et mercenaire
But dans la vie : à la recherche de ma raison d’être.

Le formulaire désormais rempli, il regardait les deux soldats qui avaient le rire facile et attendait manifestement la suite…

« En tant que nouveau soldat, qu’est-ce qu’on attend de moi ? Est-ce un contrat à durée indéterminée, auquel cas j’espère que de belles récompenses sont prévues… » Finit-il par glisser, le visage toujours impassible.

La différence entre lui et les autres soldats était vraiment frappante. Mais peut-être que quelque part, dans ce pays, même au sein de l’armée, se trouvaient des hommes et femmes comme lui, qui n’attendaient que le bon moment pour agir…

Spoiler:


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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyMar 29 Aoû - 12:02

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Le soldat qui t'avait tendu ton formulaire d'engagement le parcourut rapidement du regard une fois que tu l'eus complété. Ses yeux s'arrêtèrent un instant à l'endroit de ton nom.

"F. ? Ca veut dire quoi F. ?"

Moment d'embarras. Mais, peu scrupuleux, le soldat n'insista pas et se contenta d'un haussement d'épaule. Après tout, quel mal pouvait bien se cacher derrière une seule lettre et un point ? Du reste, il n'était pas porté vers la bureaucratie et la paperasse l'ennuyait. Il ne put toutefois réprimer un éclat de rire en lisant la fin du formulaire.

"À la recherche de ta raison d'être ? Bah mon gars, qu'est-ce qui t'a pris ? T'as cru qu'on était une troupe de poètes ou quoi ? Tu vas trouver que dalle ici, à part de la bouffe, des armes et les chiens galeux qui traînent dans les rues de ce fourbi. Ma parole, j'ai jamais vu des gus aussi pathétiques… Enfin, si tu crois que c'est comme ça que tu vas trouver ta vocation"

Il gloussa à nouveau, d'un rire bête, et apposa le sceau de la compagnie au bas de l'acte. Et voilà. Par ce simple geste, tu te trouvais engagé dans les troupes d'Oto no Kuni. Ou plutôt, un dénommé Kogetsu Kamui se trouvait engagé. Le soldat qui s'était occupé de ton engagement se chargea aussi de t'orienter vers ta première tâche :

"Ce qu'on attend de toi, c'est que t'obéisses aux ordres du chef. Rassure-toi, c'est facile : en gros ses ordres c'est de tenir le village tranquille et de nous tenir ravitaillés et prêts à prendre les armes. Pour le reste, on a carte blanche. Mais comme on sent que ça commence à grogner un peu dans les rues, tu vas commencer ton service en faisant une petite patrouille. Tu vas aller avec… lui, là."

Il te désigna un colosse, haut de deux bons mètres et musclé comme un boeuf. Celui-ci s'approcha de toi, te salua d'un simple signe de tête. Tu n'eus pas droit à son nom. Il t'accompagna vers la sortie de l'auberge et vous commençâtes votre tournée dans les ruelles. Il s'agissait de réprimer les germes de rébellion et tout autre signal de colère. Rien de bien difficile, semblait-il, compte tenu de l'état dans lequel se trouvaient les populations que vous aviez à mater. D'autant plus que la carrure de ton partenaire était pour le moins dissuasive. L'on aurait pu croire que, de sa main, il eût pu briser tous les os du corps d'un de ces frêles humains… Mais l'heure tournait et il y avait ton rendez-vous avec les deux soldats qui t'avaient accompagné, depuis le bosquet. Allais-tu les abandonner à la décharge ?

Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptySam 2 Sep - 14:07

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Un silence plutôt gênant, mais il avait au moins le mérite de ne pas lui faire dire de bêtises. Il en profitait pour cogiter, à la recherche de la meilleure réponse possible, alors que ses pupilles écarlates fixaient toujours son interlocuteur.

Puis, vint la délivrance, avec le soldat qui riait de la situation et qui ne semblait pas vraiment accorder d'importance à sa propre interrogation. Soulagé, Kamui prenait ce qui venait de se produire comme un avertissement. Le soldat au rire facile semblait quant à lui toujours amusé en lisant le formulaire rempli par le samouraï à la crinière de lion. Il l'interpella d'ailleurs sur ce qu'il avait consigné au champ "but dans la vie", trouvant visiblement sa réponse amusante. Un mince sourire aux lèvres, Kamui haussa légèrement les épaules.

Le sceau au bas de sa fiche vint alors concrétiser son affiliation à l'armée Otojin, ou tout du moins à cette section qui occupait ce petit hameau. Tel était donc le chemin qu'il avait pris, songea-t-il pour mieux mesurer le poids de ses actes, tandis que son interlocuteur reprenait la parole pour lui communiquer sa première tâche. Chaque mot qui sortait de la bouche du soldat venait comme redessiner un peu ses plans, même si des interrogations subsistaient. Il ne voyait toutefois aucun inconvénient quant à la patrouille dont on le chargeait, bien au contraire.

« … Très bien. » Se contenta-t-il avant de se retourner vers le colosse.

Levant légèrement la tête pour croiser son regard, il l'analysa attentivement avant de le saluer d'un léger signe de tête. Après quoi, Kamui prit la sortie de l'auberge et commença à entamer sa patrouille dans les petites ruelles de la ville, toujours accompagné par le colosse.

« … Qu'est-ce qui peut pousser des civils à vouloir prendre des armes contre leur propre armée ? Ces gens-là ne seraient-ils pas un peu des extrémistes ? » Finit-il par demander à son interlocuteur, les yeux rivés sur l'horizon.

S'enfonçant de plus en plus dans les petites ruelles du village, Kamui put sentir les regards de quelques civils qui ne portaient visiblement pas l'armée dans leur cœur. Pour autant, ils ne tentaient rien, sans doute trop intimidés par le colosse qui accompagnait le samouraï. Peut-être aussi par les katanas qui s'affichaient à chacun des pas du Fujiwara.

L’heure tournait, et visiblement toujours pas de plan pour se rendre à la décharge sans prendre le risque de compromettre sa couverture. Le regard s’agitait dans tous les sens, à l’affût de la moindre opportunité, et le cerveau en ébullition, Kamui eut finalement une idée. Il s’arrêta soudainement, étonnant sans doute son « compagnon », mais surprenant aussi les quelques civils qui se tuaient à la tâche pour reconstruire une habitation effondrée.

Il se dirigea curieusement vers l’un d’eux, celui qui avait le regard noir et qui se trouvait le plus proche de sa position, avec un sceau rempli de boue entre les mains. L’individu ne semblait pas très ravi de le voir, à l’instar de ses collègues et des quelques passants. D’un geste vif de la main, Kamui vint lui ôter le sceau de la main, l’envoyant valser un peu plus loin avec le contenu qui se répandait au sol.

« … Pourquoi est-ce que vous nous regardez ainsi depuis tout à l'heure ? Quel est votre problème ? Dites-le-moi, je vous écoute. » Fit-il dans un premier temps.

Certains de ses collègues grimacèrent, les poings serrés. Puis, au moment où la victime s’apprêtait à prendre la parole, Kamui s’empara de son arme encore dans son fourreau, venant le plaquer contre la gorge de l’individu, avant de charger pour le repousser sur plusieurs mètres jusqu’à ce que son dos se retrouve arrêté par un mur.

« Alors ? Vous faites moins le malin maintenant ! » Fit-il, à voix haute. « … Je suis navré de vous faire endurer cela. Je suis de votre côté. Vous devez me croire. » Reprit-il, à voix basse. « Je ne veux plus que vous portiez ce genre de regard sur nous, sur aucun des soldats, c’est compris ? » Fit-il, de nouveau à voix haute pour préserver sa couverture.

Si certains n’étaient pas loin d’intervenir pour secourir le leur, la présence du colosse les faisait vraiment hésiter…

« … Je suis venu ici pour délivrer cette ville, avec ou sans votre aide. Je n’ai pas le temps de tout vous expliquer, mais j’ai deux messages à vous transmettre : vous allez vous excuser et promettre de ne plus recommencer pour que mon collègue ne se doute de rien. » Fit-il, à voix basse, avant de lui asséner un coup de poing à l'estomac. « … Je suis navré, le soldat doit vraiment croire que je suis en train de vous punir…. Lorsque nous serons partis, vous devrez vous rendre à la décharge, à l’entrée de la ville, pour retrouver deux de mes camarades. Il est possible qu'ils soient aussi déguisés en soldats. Vous leur direz de s'occuper et que je les retrouverai le moment venu… » Ajouta-t-il, toujours à voix basse.

Il releva la victime et lui asséna trois autres coups de poing, s’efforçant de retenir ses coups à chaque fois. Il fourni une brève description des soldats pour que sa victime ne se trompe pas, s'il acceptait de faire le messager.

« J’aime mieux ça ! Que ton regard ne se pose plus sur nous, sinon je me verrai obligé de séparer ta tête de ton corps ! » Reprit-il, cette fois-ci à voix haute. Agrippant la victime par le col, il conclut : « … Je suis de votre côté. Je suis de votre côté. Aidez-moi à vous aider. Je compte sur vous pour avertir vos collègues de mon rôle et de ne rien tenter avant que je ne vous ouvre la voie. » Conclut-il à voix basse.

Il relâcha définitivement le civil, rangeant au passage son arme à son emplacement. Il se tapota les mains et se retourna vers son collègue, dans l’espoir de reprendre et terminer leur patrouille...
Après quoi, il ne sera certainement pas contre un festin, même si on savait déjà pour qui il conserverait tout ce qu'on serait amené à lui offrir...


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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyVen 8 Sep - 22:50

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Si ton collègue de patrouille était resté muet lorsque tu lui avais posé tes premières questions, au sujet des motifs qui pourraient pousser les civils à prendre les armes contre l'armée, il ne put cependant retenir une sorte de ricanement adolescent en te voyant frapper un homme qui, a priori, n'avait rien fait de mal sinon lancer dans votre direction un regard sans doute un peu trop hostile. Il ne fit rien pour intervenir, en la faveur du pauvre hère ou pour te seconder dans tes coups. Du reste, sa carrure était suffisamment dissuasive pour que les autres ouvriers alentour ne cherchassent pas à s'interposer. Ils étaient condamnés par la peur à regarder leur camarade endurer tes frappes qui, si allégées qu'elles fussent, n'en demeuraient pas moins réelles. Lorsque tu le laissas finalement, tes dernières instructions données à mi-voix, il tomba à genoux, le souffle court. Ton collègue revint à ton côté alors que vous repreniez la marche dans les ruelles désertes.

"Eh bah le nouveau, tu te laisses pas faire. On aime bien ça par ici, tu vas te plaire avec nous. Huhu…"

Il avait, en guise de rire, une forme de gloussement parfaitement imbécile.

Vous prîtes un virage et le groupe des ouvriers disparut de ta vue. Impossible de savoir si l'homme que tu venais de corriger, au nom de la fierté des troupes d'Oto, allait suivre tes consignes. Avait-il seulement cru ce que tu lui avais raconté ? N'était-il pas possible qu'il ait vu dans ton attitude un subterfuge de plus des soldats, une ruse supplémentaire, particulièrement cruelle, pour faire naître un brin d'espoir dans les coeurs des siens avant de mieux le réduire en cendres ? Impossible de le prédire. En somme, l'avenir de ton plan résidait pour l'instant dans ce qu'il restait de volonté de vivre dans les esprits des locaux : s'ils avaient encore la foi de se battre et de croire en un possible salut, alors tu avais tes chances. Sinon… Qui sait ?

Ton ventre gronda. Pas étonnant, il y avait un petit moment maintenant que tu n'avais plus eu quoi que ce soit à te mettre sous la dent. Ce bruit n'échappa pas à ton collègue de patrouille, qui fut à nouveau secoué de son ricanement.

"T'as faim ? Viens, on va bouffer là. Y'a toujours de quoi, pour nous autres…"

Et du doigt il te désignait une maison, absolument semblable à toutes les autres. En y pénétrant, tu découvris un espace décoré modestement mais avec un certain goût. L'endroit était une taverne, ou quelque chose comme ça. Les soldats n'y étaient pas rares, visiblement, puisque quelques autres patrouilles s'étaient déjà égarées en ces lieux. Tes désormais collègues étaient assis à des tables et regardaient des filles évoluer au milieu d'eux. Ils n'étaient pas avares en sifflets, quolibets et caresses peu heureuses, quand ils ne se levaient pas carrément pour prendre une demoiselle par le bras et l'emmener dans la remise. Mais, là encore, la crainte des armes avait imposé une soumission muette.

La patronne de l'établissement s'avança. Elle avait l'air passablement courroucée et, elle, ne semblait pas du genre à se laisser marcher sur les pieds sans rien dire.

"Alors ? Non contents d'avoir transformé mon auberge - un établissement respectable - en lupanar de bas étage, vous venez maintenant vous crever la panse sur mes réserves, hm ?"

C'était ainsi qu'elle accueillait tous les soldats. Elle vous désigna une table, sans un mot de plus à votre adresse. Alors qu'elle retournait à son comptoir, ton collègue de patrouille lui flanqua une claque sur la fesse droite de sa grosse main d'ogre, qui arracha à la femme un cri où perçait la douleur plus que la surprise.

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Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptySam 9 Sep - 23:25

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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C'était le cœur lourd qu'il abandonna le pauvre civil qu'il venait de passer à tabac pour retrouver son collègue de patrouille. Il ne se retourna pas un instant, pas même pour regarder les autres civils, dont la seule présence du colosse suffisait à les dissuader d'intervenir. Ce n'était pas plus mal qu'ils n'eussent rien tenté, même si cela posait la question de leur capacité à renverser cette armée.

Alors que son collègue de patrouille avait l'air de le féliciter, en lui parlant pour la première fois, le samouraï avait l'esprit ailleurs. Son message serait-il reçu et transmis aux autres ? Comment s'articulait ce mouvement de rebelle qui prenait forme dans les rues du village ? Quelqu'un était-il à sa tête ? De nombreuses interrogations préoccupaient le Fujiwara, qui dissimulait ses craintes derrière un sourire de façade.

Alors qu'ils continuaient leur patrouille, l'estomac de Kamui se mit à crier famine. Un moment fort gênant qui ne manqua pas d'amuser son collègue, devenu soudain bien plus bavard. Le considérait-il enfin comme faisant partie des leurs ?

« Je t'avoue que ça me ferait le plus grand bien. » Finit-il par répondre à la proposition du colosse.

Arrivé à ce qui semblait être leur destination, ils entrèrent dans le bâtiment devant lequel ils s'étaient arrêtés. Il s'agissait d'une taverne, occupée aussi par des soldats, servant de lieu de débauche et de plaisir. Les provocations et les rires résonnaient à travers la pièce, contrastant fortement avec l'atmosphère tendue à l'extérieur.

Kamui observa attentivement les lieux, notant les visages des soldats qui se détendaient, profitant pleinement de ces moments pour lesquels ils avaient très certainement rejoint l'armée. Certains étaient profondément engagés dans des jeux de go, d'autres partageaient des histoires de batailles passées, tandis que certains soldats sifflaient et lançaient des remarques déplacées aux serveuses qui se faufilaient habilement entre les tables. Un homme particulièrement imposant attrapa brusquement l'une d'elles par le bras, l'entraînant de force vers la remise.

Kamui sentit une bouffée de colère monter en lui. Il exécrait particulièrement ce genre d'individus, ceux qui se croyaient tout permis et abusaient de leur position pour soumettre les autres. Cependant, il se contenait, sachant très bien qu'il ne pouvait rien faire dans cette situation sans compromettre sa couverture...

Finalement, la gérante des lieux se manifesta en beuglant, avant que le collègue du samouraï ne lui assèna une grosse tape aux fesses, lui faisant pousser un cri de douleur. Les autres riaient, désespérant Kamui, qui avait l'impression qu'il n'y avait absolument rien à tirer d'eux. Il se sentait seul, très seul. Mais c'était la voie qu'il avait choisie, et il devait assumer jusqu'au bout.

Lorsque finalement son festin arriva, tout un plateau rempli de nourriture, il se leva et vint le saisir à deux mains, à la surprise de certains. Roulant des yeux, il arrêta son regard sur la silhouette d'une jeune fille que personne n'avait encore approchée.

« Oy, vou... Oy, toi ! Tu viens avec moi. Nous montons sur le toit. Une fois que j'ai fini de manger avec mes dieux, je m'occuperai de vou... de toi. » Finit-il par glisser, avant de reporter son regard sur son collègue de patrouille. « Je redescendrai dans 1 heure, et ensuite nous pourrons reprendre notre mission. Je compte sur toi pour profiter en attendant. » Ajouta-t-il, le visage toujours expressif, ce qui compliquait la tâche de ceux qui chercheraient à le cerner.

Il ignorait si on le laisserait faire, mais il commença à partir avec le plateau, suivi de près par la jeune femme qui avait compris qu'elle n'avait pas trop le choix.


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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyDim 10 Sep - 10:19

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

Ta supposée victime à ton côté, tu entrepris de grimper les marches qui menaient au toit, sous les regards quelque peu circonspects de tes frères d'armes. Personne ne te retint. Toutefois, la patronne trouva le moyen de vous regarder filer et jeta, d'un ton courroucé :

"Allez-y, souillez la jeunesse de notre village ! Vous avez déjà condamné les vieux, alors pourquoi se priver ?"

Le toit du bâtiment était une terrasse, un endroit plat, ceint d'une margelle. Il y avait assez de place pour s'installer confortablement et déguster son repas, ce que, sans doute, tu ne manquerais pas de faire, affamé comme tu l'étais. La jeune fille, elle, se contentait de te regarder. Elle restait immobile. Etait-elle paralysée par la peur, ou bien y avait-il une forme de dignité, de noblesse d'âme en ce corps que trop de fois sans doute on avait déjà poussé à bout ? Elle avait en tout cas la beauté des princesses du Yuusei. Sa peau était du marbre, ses formes taillées par le plus habile des sculpteurs. Son visage fermé exprimait autant la peur qu'un froid mépris. De toute évidence, elle ne voyait en toi qu'un suppôt de plus du mal qui ravageait son village depuis trop longtemps déjà. Qui sait, peut-être n'étais-tu pas le premier soldat à lui faire le coup du repas sur le toit ? Elle savait ce qui viendrait après, une fois ton plateau vidé. Elle ne le redoutait pas. L'habitude avait chassé la peur et la douleur et c'était sans doute là la plus terrible des choses.

"Vous êtes nouveau, n'est-ce pas ? On ne vous a jamais vu ici, encore, et tous les soldats viennent passer du temps à la taverne, chaque jour. J'imagine que vous avez dû entendre parler de la vie facile qu'on mène, dans ce village. Pas de grandes obligations, pas de bataille à mener au front : simplement des civils à maltraiter et des biens à piller. Un rêve pour un soldat, je suppose."

Elle parlait d'un ton calme et ses mots avaient la délicatesse d'une lame de rasoir. Plus que la haine, c'était le dégoût qui teintait sa voix.

"Je sais très bien ce que vous comptez faire de moi. Je ne m'enfuirai pas, je ne chercherai même pas à résister. Vous vous livrerez à votre besogne puis vous me laisserez là, sans un regard de plus. Et vous oublierez. Vous oublierez jusqu'à ce que, au jour de votre mort, toutes les mauvaises actions de votre existence vous reviennent en mémoire. Alors, vous serez assailli des fantômes du passé et vous croupirez avec eux dans le dernier cercle des enfers."

Elle ponctua sa terrible prophétie d'un crachat jeté à tes pieds, comme pour la sceller à tout jamais.

Sans doute aurais-tu souhaité lui répondre, la rassurer, ou réagir d'une quelconque manière à ses propos. Mais tu en fus empêché par un cri qui résonna dans tout le village. Un cri déchirant. Un cri qui disait toute la douleur et toute la peine d'un peuple opprimé. La jeune femme sur le toit fronça les sourcils.

"Ca vient de… la décharge ?"

Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyDim 17 Sep - 20:46

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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Se contentant d'un bref regard en direction de la patronne des lieux, le samouraï gravit les marches menant au toit, accompagné par celle que tout le monde voyait comme sa victime. Déposant le plateau de nourriture dans un coin de la terrasse, il s'installa à même le sol, en tailleur, ses deux armes posées sur sa droite.

Il avala un petit morceau de pain, sous le regard de la jeune fille, qui semblait comme tétanisée. Il la dévisagea pendant un instant, son regard plus indifférent qu'autre chose. Puis, il détourna le regard et saisit un sac en lin, visiblement rempli d'objets d'entraînement. Il le vida et y glissa les morceaux de pain ainsi que quelques fruits qui lui étaient destinés. Bien qu'il restât encore suffisamment de place dans le sac, il lui était impossible d'y mettre la soupe et l'eau qui lui étaient destinées. Un peu contrarié sur le moment, il préféra toute de même rester optimiste. C'était déjà une vraie aubaine qu'il ait trouvé de la nourriture pour les âmes qui l'attendaient à quelques lieues de là où il se trouvait. Cependant, de nombreux problèmes et contraintes restaient à résoudre, songea-t-il, alors que ses pupilles revinrent se poser sur la silhouette de la jeune fille.

Bien que sa beauté ne le laissât pas indifférent, il dirigeait néanmoins ses pensées vers ses objectifs. Alors qu'elle s'exprimait pour la première fois, il se contentait de la regarder avec un air indifférent. Il mesurait tout le poids de ses propos, le poids de cette réalité qui frappait les civils de cet hameau. Derrière ce visage de glace, son cœur s'enflammait, faisant briller d'autant plus ses pupilles écarlates qui décrivaient toute la complexité qui le caractérisait.

« ... Tu penses pouvoir me trouver d'autres morceaux de pain et des gourdes d'eau pour dix personnes ? » Finit-il par glisser, ignorant volontairement les paroles de la jeune fille.

Si cela avait de quoi étonner, son interlocutrice semblait toute de même déterminée à poursuivre son raisonnement. Elle reprenait sa tirade, révélant qu'elle savait déjà ce qu'il comptait faire d'elle. Elle se disait prête à accepter son sort, qu'elle ne cherchait pas à résister... Elle poursuivait son monologue en exprimant ce qu'elle avait sur le cœur et en lui confiant une prophétie, scellée par un crachat jeté à ses pieds.

Elle semblait complètement se méprendre sur sa personne. Alors que Kamui s'apprêtait à clarifier les choses, un cri déchirant, provenant de la décharge, l'interrompit. Faisant immédiatement le lien avec son dernier pari, ses yeux s'écarquillèrent un instant, tandis qu'il saisissait ses armes. Une fois ses katana à sa taille, dissimulés sous sa veste, il but plusieurs gorgées d'eau pour étancher sa soif, avant de se préparer à partir.

« ... Je n'ai pas l'intention de te faire du mal. » Finit-il par glisser, tournant légèrement le dos à la jeune fille qu'il observait du coin de l'œil.

Exécutant la technique de multi-clonage, il fit apparaître un double qui prit sa place et à qui il remit deux objets sortis de sa veste. Après quoi l'original s'élança rapidement en sautant de toit en toit pour se rendre à la décharge.

Le double, une réplique parfaite de l'original, au cas où la jeune femme chercherait une différence, reprit la parole, calepin et crayon en main :

« ... Peu importe si tu me crois ou non, je suis ici pour vous libérer. Tu veux être libre ? Tu ne veux plus être l'objet de ces hommes sans morale ? Souhaites-tu que tes semblables retrouvent la liberté et la joie de vivre ? Si la réponse est oui, alors réponds à mes questions et rends-moi service. En échange, je promets de libérer cette ville. Je promets de vous libérer. » Fit le double dans un premier temps. « ... Où se trouve le stock de nourriture réservé à l'armée ? Existe-t-il un dépôt d'armes dans cette ville ? Si oui, où se trouve -t-il ? Certains des tiens semblent préparer quelque chose. Si je n'interviens pas pour les aider, ils échoueront sans l'ombre d'un doute... » Conclut le clone, prêt à noter toutes les réponses qu'il pût avoir.

Pendant ce temps, l'original arrivait déjà à la décharge, située à quelques pâtés de maisons.
De qui provenait ce cri ? Qu'est-ce qui l'attendait là-bas ?

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Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyJeu 28 Sep - 18:27

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.

La jeune femme t'avait observé créer un double sans montrer son étonnement, si tant est qu'elle en ressentît aucun : sans doute n'était-ce pas la première fois qu'elle voyait quelqu'un pratiquer les arts des shinobis. Aussi sa voix était-elle toujours emprunte du même ton froid lorsqu'elle répondit aux questions de ton clone :

"Tu en demandes beaucoup, trop même pour ne pas cacher quelque chose. Tu crois être le premier à nous promettre la libération pour mieux nous poignarder dès que nous avons le dos tourné ? C'est d'une banalité…"

Elle soupira, tourna son beau visage dans la direction d'où avait résonné le cri qui, un instant auparavant, déchirait l'air. Elle réfléchissait.

"Les provisions et les armes des soldats sont entreposées dans le sous-sol de leur quartier général, là où tu t'es enrôlé dans leurs rangs, j'imagine. C'est tout ce que je sais. S'il y a un vent de révolte parmi les villageois, il n'est pas assez fort pour être parvenu jusqu'à moi. Tout ce que je sais, c'est qu'ils sont trop misérables pour tenter de nous protéger."

Elle ponctua sa diatribe d'un crachat fièrement propulsé vers le sol.

Pendant ce temps, tu avais volé vers le lieu d'un drame supposé : la décharge. Tu constatas la situation dès ton arrivée sur place. Une scène atroce t'attendait. Tu remarquas d'abord les piles d'ordures qui jonchaient le sol. Puis, au milieu de ces tas d'immondices, une poutre de bois. Elle était plantée à la verticale, comme un pilier. Une silhouette humaine était liée à cette poutre par des cordes. Des cordes rêches, desquelles suintait le sang. Il formait des flaques sur le sol marbré de détritus. En t'approchant un peu plus, tu pus découvrir les traits de l'homme qui était attaché. C'était… La surprise, l'horreur peut être, te frappèrent : c'était l'ouvrier que tu avais fait semblait de frapper. On l'avait dépouillé de tous ses vêtements, à l'exception d'un simple pagne, sa peau était lacérée et souillée par le sang et son visage n'avait plus que l'ombre de la vie, mais il n'y avait pas le moindre doute permis. C'était bien lui.

Dans un effort qui paraissait surhumain, il releva son menton, souleva une paupière qui n'était pas encore trop tuméfiée, et articula :

"Un… piège…"

Aussitôt, un bruissement se fit entendre autour de toi. Un bruissement de fer. Des monceaux de déchets surgissaient, un à un, des soldats portant les couleurs d'Oto no Kuni. Certains visages pouvaient te dire quelque chose, car tu les avais croisés à l'ancienne taverne qui leur servait désormais de base d'opération. Ils furent une dizaine, puis le double. Vingt hommes t'encerclaient désormais, arme au poing, caparaçonnés, arborant leur sourire le plus cruel.

"N'espère pas pouvoir t'en sortir avec tes seules épées."

Une voix de stentor avait résonné derrière la mêlée. Une silhouette massive traversa le mur des soldats et s'avança vers toi. C'était un homme - encore un homme - à la cuirasse décorée de plusieurs gallons. Le commandant de l'escouade. Muzan. Il leva une main en l'air. Les reflets de flèches éclatèrent alors, tout le long du cercle. Une demi-douzaine d'autres soldats venait de te mettre en joue. Leurs arcs n'attendaient qu'une instruction du commandant pour chanter.

"Au moindre geste de travers, tu es mort."

La situation paraissait désespérée. Mais qu'est-ce qui t'avait plongé dedans ? Qu'est-ce qui avait fait que ta couverture avait été soufflée ?

"Une belle tentative de saper mes efforts dans ce village, je dois dire. Tu as été inventif. Mais aussi trop confiant. Tu t'es confié aux mauvaises personnes, semble-t-il. C'était… imprudent."

Deux soldats tenant l'épée au poing ôtèrent leur casque en même temps. Tu pus alors reconnaître les deux hommes qui t'avaient accompagné depuis le camp des rescapés. Les deux qui avaient échappé à l'incendie et dont tu espérais qu'ils avaient vu suffisamment d'horreur pour se résoudre à aider les leurs. Mais il semblait à présent que le mal était descendu trop profondément jusque dans leur moelle pour qu'un quelconque espoir de rédemption soit permis. Ils t'avaient vendu, sans doute pour pas grand chose.

"Je t'interrogerais bien pour savoir ce qui te motive à agir, mais j'ai ma petit idée à ce sujet. Tu portes de fort beaux sabres et on voit bien vite à ton visage que tu n'es pas d'ici. Ton identité ne fait pas grand doute pour moi… Alors, ne perdons pas de temps, hm ? J'espère que tu pries vite."

Sa main levée fit un signe. Les cordes des arcs grincèrent à l'unisson. Le moment du tir arrivait. Dans quelques secondes, tu serais mort. Les carreaux fileraient et, s'ils ne te tuaient pas, ce seraient les épées des soldats qui s'en chargeraient. Tout espoir était perdu. Alors, vers quoi tes pensées se tournaient-elles en cet instant ? Vers les villageois que tu n'avais su sauver, ou bien vers les terres lointaines de ta patrie ? Les tiens apprendraient-ils jamais le sort qui t'avait été réservé ? Ta dépouille reposeraient-elle, un jour, dans leur nécropole ?

"FEU !"

Les flèches sifflèrent. Mais la chair qui les accueillit ne fut pas la tienne. D'un même mouvement, les archers s'effondrèrent.

"Hein ?"

Les soldats baissaient leur garde, visiblement en proie à un début de panique. Muzan lui-même semblait n'y rien comprendre. Il se pencha sur une dépouille, en arracha la flèche mortelle et l'examina. Il sembla comprendre quelque chose, car son visage se tordit alors en une grimace.

"… Eux."

L'air résonna alors d'un étrange son, à mi-chemin entre la flûte et le chant du hibou. Le sol gronda, la terre commença à trembler. Un vacarme de sabots grandissait. La meute approchait. Mais quelle meute ?

Soudain, de derrière les piles de détritus jaillirent des cavaliers, sabre au clair. Ils étaient vêtus d'amples tuniques et coiffés de lourds bonnets de fourrure. Mais ce fut tout ce que tu pus apercevoir de leur tenue. Le fer commençait déjà à filer et à trancher net au travers des armures de cuir des soldats d'Oto. Les cinq cavaliers - car tel était leur nombre - réduisirent rapidement de moitié la masse de leurs ennemis. Ils n'étaient plus qu'à deux contre un. Mais la surprise première des Otojins laissa vite place à la lucidité : boostés à l'adrénaline, leurs idées semblaient s'éclaircir brusquement et ne plus se concentrer que sur une seule chose : le meurtre de leurs adversaires. Le grand concert de la bataille se lança alors dans un mouvement vibrant. Muzan, toujours au centre du cercle, beuglait des ordres à l'adresse de ses hommes, qui ne l'entendaient guère. Comment l'auraient-ils pu ? Leurs oreilles étaient bouchées par l'excitation et, de toute façon, l'air résonnait de trop de fracas pour qu'une voix humaine y trouve encore de la place.

Puis, les yeux de Muzan se posèrent sur toi.

"Toi… TOI ! C'est toi qui les as appelés, hein ?"

Il dégaina sa propre épée - une lame de colosse, lourde comme un homme - et commença à charger. Mais une flèche décochée à ses pieds l'arrêta net. Un sixième cavalier sauta par-dessus la mêlée et mit pied à terre à côté de toi.

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Un petit arc pendait à sa ceinture. Les plumes qui flottaient au faîte de son bonnet lui donnaient des airs de rapace. Surtout, ses yeux fins, cernés de rouge, étaient d'un calme olympien. Un miroir inversé par rapport à l'ogre qui vous faisait face. Le nouveau venu ne te dit qu'une parole :

"Battons-nous ensemble."

Puis Muzan reprit sa charge, brandit son épée, et vous asséna à tous deux un coup unique, mais dont l'amplitude vous mettait en péril l'un comme l'autre.

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Fujiwara Kamui
Acte II : Les Dissidents du Son.  EmptyMer 4 Oct - 23:05

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Message Sujet: Re: Acte II : Les Dissidents du Son.
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« Tu ne dois pas être à ta première déception et trahison, je comprends... Je te remercie tout de même pour cette information. Cela prouve que tu nourris malgré tout un espoir, aussi infime soit-il. Il m'incombe désormais de tenir parole. » Fit le clone dans un premier temps. « ... Je te libère de tes obligations. Libre à toi de m'accompagner ou de retourner auprès des pervers qui doivent t'attendre à l'étage inférieur. » Ajouta le clone, en lui adressant un dernier regard.

En fonction de son choix, le double partirait vers le QG seul ou accompagné.

Pendant ce temps, du côté de la décharge...

Atteignant le lieu d'où provenait le cri, Kamui fut stupéfait par la scène qui s'offrait devant lui. En effet, au milieu de la pile d'ordures s'élevait une poutre de bois sur laquelle un jeune homme était attaché avec des cordes. La victime n'était nulle autre que cet homme qu'il eût rencontré quelques heures auparavant lors de sa patrouille. Sa peau lacérée et souillée par le sang, il semblait déjà à un pas de l'autre monde. Qu'avait-il bien pu faire pour mériter un tel sort ? Kamui semblait avoir une idée de la réponse, même s'il aimerait beaucoup se tromper...

Le visage sombre, il s'approcha davantage.
C'est là que la victime mobilisa ses dernières forces pour lui confier qu'il s'agissait d'un piège. Sur le moment, le Fujiwara ne comprit pas où le jeune homme voulait en venir. Mais le bruissement autour de lui et les sons des glaives le firent rapidement réaliser ce qu'il avait déclenché...

« ... » Il resta sans voix.

Il reconnaissait aisément quelques silhouettes qu'il eût croisées dans le QG lors de sa dernière visite. Un individu se démarqua finalement de la foule pour lui faire face.

« Muzan, je présume... » Glissa-t-il, en dégainant lentement son arme, faisant ainsi raisonner le son du fer qui sortait de son fourreau.

Totalement encerclé par la horde de soldats équipés de tout type d'arme, il réalisait que peu importe ce qu'il tenterait, sa mission s'arrêtait ici... Curieusement, il en sourit, mystérieusement, comme s'il s'amusait paradoxalement de son propre sort.

Le commandant lui confia alors ce qui lui valait de se retrouver dans cette situation. Deux soldats autour de lui se démarquèrent et ôtèrent leur masque pour corroborer ses propos...

« ... » Sa chevelure de braise flottait au gré du vent, tandis qu'il restait silencieux, son regard dévisageant ces deux soldats qui l'avaient escorté jusqu'à ce village...

Était-ce vraiment étonnant ? En tout cas, s'il éprouvait de la colère, c'était surtout contre lui-même. Autrement, c'était surtout de la déception qui se lisait sur son visage.

« Il y a au moins une chose sur laquelle vous avez raison... » Finit-il par rétorquer au commandant. « ... Je tomberai donc peut-être ici, mais je crois que vous ne tarderez à me rejoindre. » Ajouta-t-il, mince sourire aux lèvres.

Sans perdre plus de temps, le commandant ordonna à ses soldats de faire feu. De quoi en finir rapidement avec lui et retourner vaguer à leur occupation. Se sachant de toute façon dans l'impasse, Kamui attendait le dernier moment pour décocher sa plus belle technique en vue d'emporter le plus de soldats avec lui.

Alors que son chakra était prêt à fuser, il réalisa soudainement qu'aucune flèche n'arrivait sur lui. Pire, les archers s'étaient effondrés. Le samouraï semblait autant perdu que ses ennemis, qui cherchaient tant bien que mal à comprendre ce qui se passait... Puis, finalement, contre toute attente, des cavaliers que personne n'attendait déboulèrent, avec visiblement la ferme intention d'en découdre avec l'armée... Ils étaient à peine cinq, mais parvenaient étonnamment à réduire drastiquement le nombre d'ennemis.

Kamui ne savait absolument pas ce qui se passait, mais il avait bel et bien l'intention de profiter de cette opportunité pour en découdre avec Muzan. Peut-être que s'il faisait tomber le commandant, les soldats rendraient les armes ? Peut-être...

Arrêté dans son élan par un des cavaliers qui proposait curieusement au Fujiwara de se battre ensemble, le commandant semblait perdre son sang-froid. Sans perdre plus de temps, l'Homurajin mobiliser une certaine quantité de chakra pour renforcer considérablement le tranchant de son chakra. Il adressa ensuite un regard vers son « allié » de circonstance, puis hocha de la tête.

De nouveau tourné vers le commandant, il brandit son ketsui pour dévier l'assaut qui lui était adressé sur le côté, ouvrant de ce fait une faille dans la garde de son ennemi. Il n'incombait plus qu'à son « allié » d'en profiter... Refusant de se remettre entièrement à lui, il enchaîna immédiatement avec un mouvement circulaire pour décocher une lame de chakra à bout portant...

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