▶ Sujet: Re: Vigie du midi (Pv Yasahiro)

J'étais là, au sommet des remparts, mon regard scrutant l'horizon voilée par la brume. Les deux sentinelles habituelles avaient été attaquées, et on m'avait réquisitionné pour prendre leur place. Mon esprit était préoccupé par le poids de la culpabilité, une culpabilité que je portais sur mes épaules comme un fardeau insupportable.

Malgré la prudence dont j’avais fait preuve, c'était ma faute. Je n’avais pris en compte que ma propre sécurité. Mon exploration dans la brume m'avait conduit à une rencontre avec Yuki Fuuha, une errante intrigante attirée par les mystères de la vapeur qui enveloppait notre village.

Mon regard croisa celui d'Akumu, l'autre Genin réputé pour sa discipline et son respect. Une obéissance qui se faisait de plus en plus rare à Kiri, à mon grand désarroi, tout comme le professionnalisme des assassins, troqué contre une barbarie sadique.

Derrière lui, l'obscurité s’étendait à perte de vue, y cherchant des réponses à mes propres erreurs. Hochant la tête en guise de salutation, je m’approchais de mon comparse. La sécurité de Kiri reposait désormais sur mes épaules, et je ne pouvais me permettre aucune autre distraction.

– Bonjour. Fuwa Yasahiro, dépêché en remplacement des deux sentinelles blessées par la brume. Je me rends aux contrôles des portes.

Je ne comptais pas être aussi laxiste que mes deux prédécesseurs à qui j’avais tenu à rendre une visite. Il était clair que la brume leur avait octroyé un avertissement, et cette mission de surveillance était parfaite en attendant la réponse postales du Troisième Daimyos de l’Eau.

J’avais conscience que mon récent regain d'intérêt au sujet de la brume pouvait lui déplaire, provenant d’une lignée vassale sans couac. Mon désir de le servir davantage et prouver ma loyauté avait pris le pas. J’attendais ses ordres à propos de la Yuki sans clan.

▶ Sujet: Re: Vigie du midi (Pv Yasahiro)

Je réprimais un soupir. Les annonces d'Akumu résonnant à mes oreilles provoquaient une légère irritation. Sa présence non sollicitée sur les remparts, me perturbait assez pour marquer un arrêt, un instant. Les règles et la discipline étaient cruciales, les remparts n’étaient pas un lieu de détente.

– Si je résume.. Tu te ballades sur les remparts sans en avoir reçu l’ordre, troublant rondes et ordre de relève, alors qu’au lieu de flâner tu pourrais en profiter pour t’améliorer ? Évidemment que tu vas m’accompagner aux portes, sans parler du fait que ta missive ne va pas te courir après..

A l'accoutumée plus sympathique, mes camarades de mission reconnaissaient ma rigidité quant à leur réalisation. Le bon sens n’était parfois pas le plus évident à Kiri, mais l’attitude amicale bien qu’inconciente d’Akumu, avait engendré à la fois heurt et anxiété. En réalité, j’appréciais sa naïveté, rare sur les terres de la brume, non sans rappeler la mienne durant mes repos, tout aussi peu communs.

– Dépêche-toi, les derniers à ne pas avoir respectés les consignes se sont fait à moitié dévorés par la brume. Et c’était hier.

Je serrais les dents, saisis par l’inquiétude, lorgnant sur les côtés du rempart. Aggripant le bras d’Akumu que je trainais, j’intensifiais le rythme de la marche pour nous rendre aux portes. A vrai dire, il y avait peu de risques, mais après un tel rappel de la Brume, la prudence était mère de sûreté. Je ne pouvais en connaissance de cause, laisser un second événement se reproduire, tandis que ma responsabilité au premier était encore engagée bien qu’incertaine.

J’avançais d'un pas assuré, mon regard fixé sur les portes, déterminé à remplir ma mission sans compromis. Les bruits étouffés de la vie quotidienne à l'intérieur du village se faisaient entendre, contrastant avec le calme relatif des remparts. Alors que nous nous approchions des portes, l'atmosphère devenait plus apaisée. Expirant un grand coup, je lui adressais enfin un sourire, visiblement satisfait qu’un imprévu ne vienne plus entacher un de mes rapports.

– Bien, tu devrais être en sécurité désormais.

Malgré les paroles flatteuses d’Akumu, je savais que je n’étais pas le meilleur, loin de là. Mes talents n’étaient pas exceptionnels, dépourvu de pouvoir impressionnant, mais je faisais de mon mieux. Avec une rancœur éphémère doublée d’une honte, je me savais vite surclassé par mes semblables, ma place à peine méritée suite à la clause Kaguya. Par mégarde, le tatoué avait tâté une indignité considérée comme une malédiction au sein du clan Fuwa. Moi, comme l’intégralité des autres membres, étions dépourvu d’un quelconque chakra puissant renfermant une capacité unique.  

– Quand bien même, les énoncés qualitatifs ne font pas de moi un ninja exceptionnel. Il doit également en exister des bien moins glorieux.. Sur ce, bonne mission.

Assurément, le basané m’avait fait bonne impression de par ses intonations, hormis sa bévue toute relative. Rejoignant les gardes aux portes, nos chemins se séparaient.. Du moins pour l’instant. Le premier contrôle portrait sur une charrette tirée par un robuste cheval. D'un geste ferme, je fis signe au conducteur de s'arrêter. Mes yeux scrutèrent rapidement la cargaison, inspectant chaque recoin avec une précision habituelle. Rien d'inhabituel ne transparaissait dans le chargement de la charrette, mais la vigilance restait de mise. Une courte série de questions fut posée au conducteur pour s'assurer de son identité et de sa destination.

Une fois l'inspection achevée et la confirmation obtenue, les portes se refermèrent derrière la charrette, laissant le calme revenir aux portes du village de Kiri. La routine de la garde se poursuivit, jusqu’à ce qu’une relève programmée par les instances, initialement inopinée, ne viennent me délivrer un ordre de mission. Une urgence, conditionnée par le manque de temps, me requisitionnais pour une raison simple : le voyage. Au bas du parchemin, le partenaire désignait Sabakyo Akumu, auquel je jetais un regard amusé en contrebas. Enroulant le parchemin, je remerciais les sentinelles d’un hochement de tête avant de rejoindre Akumu d’un bond.

– Hâtons-nous.

Signant quelques mudras, j’apposais ma main au sol pour y faire apparaître un grand hiboux. Grimpant dessus, j’invitais d’une main mon coéquipier à faire de même.

▶ Sujet: Re: Vigie du midi (Pv Yasahiro)

– En tant que sentinelle sous missive, je te dit de quitter ces remparts. Il n’y aura pas d’autres sommations. Un quelconque autre manquement sera remonté à la hiérarchie, vu ?

La nonchalance du tatoué, qui venait de le quitter pour une attitude plus véhémente, contrastait avec ma rigidité. Ce n’était ni l’endroit ni le moment de déambuler et errer aux gré de ses envies, avec la mauvaise foi comme partenaire. Le rappel à l’ordre suffisait à dégriser le plus rustre et belliqueux des Sabreurs, je n’avais aucun doute qu’il atteigne un congénère qui m’était similaire, un peu trop semblable.. J’avais l’impression de rouspéter ma propre personne. En y repensant sur le chemin, l'exigence dont j’avais fait preuve au travers d’une remarque personnelle sur son temps libre était de trop, mettant le feu à l’huile.

A l’accoutumé, je parvenais à mes fins de manières plus diplomates, usant de filtre pour ne pas froisser mes interlocuteurs. Quant aux restes, il n’y avait pas l’ombre d’un doute de la légitimité de la situation. Je me réfugiais dans le silence lorsque nécessaire pour ne pas commettre un second faux pas, presque mal à l’aise face à l’ambiance inconfortable que j’avais engendré, soulagé de continuer ma surveillance aux portes. Destin du sort, le devoir m’avait rattrapé, accueilli par des quolibets du bronzé.

– Aux portes.. Aux portes.. Tu serais encore sur les remparts, j’aurai un remplaçant ou pire encore, un senseur te serait tombé dessus.. Et au vu des effectifs, ça serait moi. On a vraiment pas la vie facile nous les traqueurs..

La grande majeure partie des missions étaient donnés directement depuis l’administration. Dans des cas plus rares et imminents, les portes du village était un lieu par défaut, pour les plus importants, directement dans le bureau de la Mizukage ou à domicile, parfois même délivré par d'illustres émissaires.

– Nous sommes partis du mauvais pied toi et moi. Je n’aurai pas dû me permettre un tel commentaire personnel sur ton temps libre. J’ai été trop.. paternaliste avec toi, et je tiens à m’excuser. Cela ne se reproduira plus.

Je ressemblais de plus en plus à mon père, qui m’avait légué depuis longtemps l'acharnement de l’effort, la curiosité de la jeunesse plus marquée que n’avait été la sienne, plus indiscrète, et d’une droiture qui frôlait l'exagération du zèle. C’était aussi cette même ardeur qui me poussait à faire table rase pour le bon déroulé de la missive. Le calme était toujours préférable pour prendre du recul. Je lui montrait comment se saisir de la base des plumes de l’hibou géant, enfonçant mon poing dans le plumage, le mettant en garde des plaintes du rapace si par malheur on venait à titiller son duvet. Ainsi, la vitesse de croisière pouvait être atteinte sans incommodité, survolant le pays et la brume qui le bordait, jusqu’au littoral qui logeait le port, aux récents délits.

– Je te laisse mener les échanges. Ma langue n’est peut-être pas dans ses plus beaux jours aujourd’hui.

Un sourire complice, qui tentait de sceller des échanges plus amicaux.

▶ Sujet: Re: Vigie du midi (Pv Yasahiro)

La brume s'épaississait autour du port de Kiri, enveloppant les entrepôts de ses voiles opaques, conférant au lieu une atmosphère étouffante. Perché sur mon hibou géant, je semblais presque fondre dans cet océan de brume, mon regard scrutant les moindres recoins du port à la recherche de la moindre anomalie. La silhouette familière de Rintaro, adossée contre le mur de l'entrepôt, était un soulagement dans cette atmosphère où la méfiance planait comme un voile. J'atterrissais non loin de lui, faisant prendre congé à mon compagnon ailé. En m’approchant de mon semblable, je lui rendis son salut militaire peu conventionnel, ayant autant d’entrain que de nonchalance, d'un hochement de tête.

– Bon voyage, oui. Et pour la mission, je dirais que la première étape est de sécuriser le périmètre du port.

Je laissais transparaître un léger sourire, vite effacé quand mes yeux se perdaient sur le sabre qui pendait à sa ceinture : Ryuketsu, le sabre légendaire sanguin. Rintaro avait emprunté le chemin de la facilité.. J'espérais que cette histoire d’élu ne lui monte pas à la tête, j’étais déjà vigilant aux moindres des changements qui s’étaient opérés en lui, ravi de pouvoir le lui faire remarquer.. Si j’en avais le courage. Je détachais mon regard devenu pesant. Les rues du port semblaient calmes, du moins autant qu’une place marchande pouvait l’être, mais cette tranquillité était trompeuse et inhabituelle à l’aube d’un grand flux de marchandise. Je scrutais chaque recoin, chaque ombre, les ouvriers vaquaient à leurs occupations,

– Nous devrions diviser le port en secteurs et patrouiller chacun notre tour. Cela nous permettra de couvrir plus de terrain, Formons des duo. J’irai avec Rintaro.

Akumu n’avait pas pipé mot durant le trajet, je préférais encore me passer d’ondes négatives.

– Voir l’état des dégradations et des vols n’est pas une mauvaise idée, cela nous donnera une idée du matériel utilisé. Utile pour appréhender des suspects.

Après tout, l’arrivée des cargaisons n’étaient que la première étape. Nous nous séparâmes pour patrouiller le port, chacun scrutant attentivement les allées et venues des travailleurs et des étrangers qui arpentaient les quais. Le vent marin portait avec lui des murmures indistincts, comme des chuchotements venus des profondeurs de la mer.

Je sentais la présence de Rintaro à mes côtés, un sabreur était toujours une force rassurante, surtout que mon corps à corps n’était pas des plus développés. Son sabre, aussi détestable soit-il, était le bienvenue. Malgré ses méthodes quelque peu irrévérencieuses, je devais admettre que sa compagnie était précieuse.

Les murmures des travailleurs, le cliquetis des outils, tout semblait presque normal, à l'exception des nombreux regards échangés, parfois simplement pour réaliser qu’aucune présence ne se trouvait derrière eux. Les récents événements avaient laissé des traces, et il régnait dans l'air une tension palpable. En inspectant les entrepôts, nous découvrîmes plusieurs signes de vandalisme : portes forcées, fenêtres brisées, traces de lutte. J’examinais les dégâts avec une expression sérieuse, tentant de déterminer les méthodes utilisées par les voleurs.

▶ Sujet: Re: Vigie du midi (Pv Yasahiro)

La voix de Rintaro me parvenait, taquine et légère malgré le sérieux de la situation. Son humour, bien que parfois déconcertant, apportait une bouffée d'air frais dans notre mission. Je lui lançai un regard dépité. Sa façon de voir les choses différemment de moi était à la fois exaspérante et rafraîchissante. Mais au fond, je devais admettre que son intuition était souvent juste, même si elle était enrobée de sarcasme et de légèreté. Elle n’avait rien à envier de la mienne, et il était agréable d’avoir deux têtes bien faites, sans se perdre en explications ou de hiérarchie clanique.. Mon regard se perdait à nouveau sur la garde de Ryuketsu.

– C’est elle qui te rend si romantique.. Je pensais que tu étais marié à une autre..

Sa logique était implacable. Si les voleurs étaient bien organisés, nous devions être prêts à faire face à leurs tactiques les plus astucieuses. Mon esprit se mit à tourner, essayant d'anticiper leurs mouvements possibles. La carte mentale que je me dessinais était encore incomplète. Il fallait continuer à prendre possession des lieux, à étayer le repérage. J’entrais dans le domaine de la prédiction, de la préparation, coupant court à toutes surprises. Je retenais les angles de tir et les passages étroits clandestins du vandalisme. Cette peine, je me la donnait pour être paré en cas de problème sur le port. Une fois en chemin vers Kiri, une quelconque intervention et résolution me paraissait plus simple.

– S’ils font diversion à l’aide d’un petit vol, ça m’arrangerais. Je pourrai croiser leur chakra à ceux à venir. Imprègne-toi des lieux. Quand la cargaison arrivera, il vaut mieux connaître le terrain que le découvrir, il y aura de l’agitation, entre le déchargement, la main d'œuvre, les marins, le transit des marchandises.. Si on est des gros plots qui les gênent, il feront en sorte qu’on remarque leurs diversions. Ou alors ils profiteront directement de chacune de ses étapes, petite prise par petite prise..

En accumulant les scènes, le nombre de participant ne semblaient jamais réellement s'élever. Les vols étaient effectués en petits comités, mais on ignorait si plusieurs d’entre eux s’étaient déroulés en même temps. L'hypothèse restait ouverte, les actes restaient vraisemblablement amateurs, les petits butins passaient plus facilement inaperçus, préférant ainsi la fréquence que les gros coups risqués. Au loin, sur les flots, la corne de brume annonçait l’arrivée de la caravelle, et avec elle : le devoir.

▶ Sujet: Re: Vigie du midi (Pv Yasahiro)

– Pas le choix, hein ?

On disait que c’était le Sabre qui choisissait son Sabreur, et non l’inverse. Pour autant, les Sabreurs classaient les leurs comme une longue liste de numéros, ceux se tenant aux sommets portaient bien souvent l’un des Sabres Légendaires de Kiri, et ceux qui suivaient avaient moult occasions de les remplacer. Fallait-il être compétent et chanceux, ou seule la chance avait une quelconque importance dans la réussite de cette entreprise ? Auquel cas, représenter un Sabres Légendaires par son Élu était quasiment un devoir, apporté par la pression des Sabreurs et de Kiri. Les résultats venaient après par ce même mécanisme, sans quoi la honte gangrèneraient ces deux organismes.

– La mission ne stipule pas de tuer. S’il y a un trafic, j’y réfléchirai, en attendant ce ne sont que de simples voleurs par nécessité. Et, ici, on a le choix, non ?

J’étais conditionné pour être un assassin, un tueur à gage, d’un professionnalisme qui commençait à devenir rare à Kiri. Je n’étais pas un meurtrier, pas envers le peuple de l’Eau, sauf lorsque les ordres me parvenaient. Les Mizujins qui tombaient sous mes flèches étaient des traîtres, les Continentaux dans ma ligne de tir étaient des contrats stratégiques, et les Hijins étaient le plat qui se mange froid, celui de la vengeance. Le vol dans le pays de l’eau était condamné, mais il y avait deux choix, la punition ou l’aide.

La punition ne signifiait pas forcément la mort, et l’aide apportait une redevance morale dont les bénéfices étaient diverses, mais l’on ne pouvait sauver tout le monde. La voie de la facilité de tout tuer sur son chemin, ou la voie de la dangereuse philosophie de paix des dernières années : je naviguais entre ces deux eaux, sans la compagnie de la pitié ou de la sauvagerie. J’avais la tête sur les épaules, on s’en avait assuré.

La silhouette imposante de la caravelle émergeait à l'horizon, se rapprochant lentement des quais. Le navire, majestueux malgré les traces de voyages éprouvants, portait les marques de son long périple à travers les eaux tumultueuses des Archipels. À mesure qu'il s'approchait, les marins à bord s'affairent, leurs silhouettes se découpant nettement dans la lumière grise du pays de l’eau.

Le grincement des cordages et le claquement des voiles se mêlaient aux cris des mouettes alors que le navire manœuvrait pour accoster. Une fois les amarres solidement fixées aux bollards du quai, la rampe de débarquement se déployait. Des ouvriers portuaires, robustes et vigilants, se rendirent prêts à réceptionner la cargaison précieuse. Rintaro s'exerçait afin que rien ne soit oublié, entre deux de ses fameuses interventions désinvoltes, arrachant un regard et un sourire à l’un des marins juste à côté de lui.

Les Fuwa atteignaient leurs limites à leurs trentaines, et leurs conditions de chakra dépossédé de puissance et de pouvoir pouvaient rendre un mariage parfois difficile avec d’autres clans. Un mariage civil, ou politique par une place bien gradée, représentaient la totalité des stratégies.

– On dit qu’on a jusqu’à nos trente ans, ça laisse de la marge. Et toi alors, tu comptes toucher autre chose que tes épées concubines ?

Retour à l’envoyeur, il avait touché une corde presque sensible : c’était de bonne guerre. Je patrouillais le long des quais, mes sens en alerte, scrutant chaque recoin et chaque visage. Le déchargement commençait avec une précision presque militaire, quelques à-coups, par-ci, par-là, laissaient à désirer. Les caisses, les tonneaux et les ballots étaient soigneusement extraits de la cale du navire et transportés sur le quai. Chaque pièce de la cargaison était minutieusement inspectée et cataloguée par les intendants, qui notaient scrupuleusement chaque article dans leurs registres. Des chariots attendaient à proximité, prêts à acheminer les marchandises vers le village de la Brume. Bientôt, une file de chariot commence à se dessiner comme un cortège, patientant que leurs homologues se tiennent sur la grille de départ.

Alors que Rintaro s’apprêtait à divaguer une énième fois, mon attention fut attirée par un groupe d'enfants qui couraient le long des quais, leurs cris perçant le voile de brume. Ils semblaient jouer à un jeu de cache-cache, mais quelque chose dans leurs mouvements attira mon regard. Ils étaient trop coordonnés, trop précis. Leur chakra m'étais instinctivement intriguant. Alors que je surveillais la cargaison, une voix douce et chantante perçait l'air. Je la trouvais, dans l’un de ces chakra qui s’était approché de moi, à peine plus grand qu'un enfant de quatre ans, avec des yeux pétillants et un chant vendeur sucré.

– Bonjour, brave gardien. Ne voudrais-tu pas acheter quelques-uns de nos trésors ? Ils sont magnifiques, et très abordables...
– Rintarô.

Le ton était sec. L’heure des plaisanteries avait cessé. Le manieur de Ryuketsu et moi attendions leurs diversions, mais nous ignorions qu’elle allait venir à nous.