Un bien joli merdier que cette nouvelle attaque sur Kumo, je commence à perdre le compte de toutes les couilles qui nous tombent sur la fiole tellement que y’en a un paquet. Parfois je me demande si c’est pas le karma qui tape à la porte de chez Koriki. Genre, t’es tellement un salopard habitué à faire des crasses aux gens que t’as un violent retour de karma, de bonnes tempêtes de chiasse à répétition.  Pas que je pense qu’il mérite d’être puni, je pense pas que ce soit foncièrement mauvais pour le village d’avoir un type comme lui à notre tête, mais je me dis que les choses arrivent pas sans raison. Si on est autant la cible ces derniers temps, c’est pas juste parce que nos montagnes sont jolies ou qu’un sale type est tombé systématiquement sur nous en pointant au hasard sur la carte du monde. Un jour, on finira par savoir, et ce jour-là je sens que je vais bien me marrer.

Mais pour changer aujourd’hui, je suis pas vraiment d’humeur à rire. Du moins pas sur l’instant même, pendant que je me tiens là, planté devant la tombe de Shiratsuchi Kyuna. Bordel ce que c’est injuste de voir ce nom gravé sur cette pierre, comment l’enfoiré qui l’a buté a pu faire une connerie pareille ? Cette Kyuna, c’était une véritable bombe sexuelle, bien gaulée, la peau bronzée, des yeux clairs magnifiques et surtout, elle puait le sexe. Non vraiment, c’était hallucinant. Partout où je l’apercevais, elle déclenchait un truc en moi qui me faisait me sentir comme un mâle en rut, un clébard obnubilé par l’envie de tirer son coup. Bon dans son état actuel elle déclenche plus grand-chose évidemment, peut-être un peu de chagrin à la limite. C’est un crime de gâcher d’la bonne comme ça. J’avais besoin d’aller me recueillir devant sa tombe, histoire d’accepter cette bien triste nouvelle.

Si au début j’ai pas su quoi dire, une fois que les premiers mots sont sortis, des petits mots un peu rompiches certes, mais des mots tout de même, le reste est venu tout seul. Comme le sang qui dégouline d’une plaie faite au hachoir. C’est limpide, fluide. Alors je suis pas venu lui déclarer ma flamme, Kyuna c’était pas le genre de gonzesse que t’avais envie de marier, de faire ta vie avec. Non, c’est juste pour défourailler quoi, comme quand tu rentres de mission et que t’as toute cette adrénaline à évacuer, bah tu vas voir Kyuna et tu lui mets tout dedans. Enfin bref, je lui ai dit que j’étais un peu déçu de pas avoir eu l’occasion de la sauter, que c’était dommage qu’elle était aussi naze qu’elle était bonne et que peut-être que d’ici une année ou deux, sa sœur pourrait faire l’affaire. A condition que d’ici-là elle crève pas aussi comme une mongole quoi. On sait plus maintenant à Kumo, une explosion est si vite arrivée…

Enfin voilà, je me suis confié. J’ai pas versé de larmes, je sais pas faire. Je crois que depuis que je me suis fait sauter la tronche avec ma propre bombe, le feu de la déflagration a asséché toute l’eau de mon corps. Je suis tout sec. Le seul liquide qui sort de mon corps c’est par en bas que ça se passe. Mais ça vous regarde pas vraiment ça, bande de gros dégueulasses. Une petite aprem au cimetière fort sympathique, j’en ai profité pour aller saluer le paternel, ce gros fils de pute que je me suis personnellement de faire péter. En cadeau cette fois, j’ai pissé sur sa tombe. J’avais prévu de cracher dessus à la base, mais comme j’avais une envie pressante…

J’avais pas franchement prévu par contre qu’on vienne me casser les couilles durant mon tête à tête avec le cadavre de mon ex future femme désormais décédée. C’est dingue comme dans ce foutu village d’attardés y’a toujours un pauvre con pour venir t’emmerder au mauvais moment. Un glandu qui vient me trouver moi, et me demander si je suis un rescapé de l’attaque. — Ma gueule, si j’étais pas rescapé, je serais un peu beaucoup mort tu crois pas ? Est-ce que t’as vu beaucoup de morts arpenter les rues du village, toi ? Moi pas. Y’a bien la vieille Miyasaka qui l’apparence d’un cadavre ambulant, mais c’est pas la mort ça, c’est juste le stade avancé de son cancer, hinhinhin. Y’a des vieux cons qui diraient qu’il faut respecter les anciens, moi je dis qu’il faut les aider à passer de l’autre côté. — Puis de toute qu’est-ce que ça peut te foutre, t’es du DRK ? Y’en a qui ferait mieux de se mêler de leur derche quand même. Je peux même pas dire que j’aime pas sa tronche à ce connard, il se cache derrière un putain de masque. Par contre, point ultra positif pour sa pomme, j’adore son flow. Il a un style vestimentaire qui claque, très stylé. On voit rarement ça dans ce village de ploucs, quelque chose qui se démarque, qui tape l'œil, qui a pas peur d’attirer les regards. — Très cool la tenue, j’adore. Ça vient de chez Chein ?

Pas cher les fringues là-bas, mais c’est un vrai repère à conneries en tout genre. Il faut avoir l’oeil pour dénicher les petites pépites.

Est-ce que ça vous est déjà arrivé de ressentir immédiatement quand quelqu’un que vous croisez est de la même trempe que vous ? Bah moi c’est le cas avec le zigue qui se tient face à moi ! Tu sais ce fameux flair du salopard ? Bah il marche seulement sur les autres ordures dans ton genre, en tout cas le mien il est utile qu’à repérer les autres enculés que je croise, peut-être parce que y’a qu’eux qui m’intéressent ? Je sais pas. Mais en tout cas, ce type il a l’air amusant ! Et c’est pas juste parce qu’il me complimente sur mes fringues, c’est pas nouveau ça, je le sais que ma tenue elle déchire, je suis pas comme tous ces clébards de shinobis qui sont pas foutus d’avoir une personnalité qui leur est propre. Mais, je lui claque quand même un large sourire satisfait. — Ouais merci, j’avoue que j’ai du goût ! C’est clair que j’aime pas rentrer dans le moule moi, t’sais moi je préfère plutôt la rentrer dans les moules ! J’lui claque un petit clin d'œil complice, avant d’éclater de rire. Allusion aussi subtile que mon style de combat, j’suis un vrai génie.

Je peux pas m’empêcher d’éclater de rire quand il me parle de vengeance pour la mort des Shiratsuchi crevés lors de l’attaque. Lui, il est clairement pas du village, autrement je comprends pas. A moins qu’il soit totalement con ? C’est possible aussi, pour ça qu’il dissimule sa gueule sous un masque, le masque de la honte. La honte d’être le teubé du village. J’ai connu un Genin comme ça, qui a fini par se jeter du haut d’une falaise parce qu’il était arrivé au bout du rouleau. Un abruti fini à la pisse, rarement vu aussi con. Le problème c’est qu’il le faisait pas exprès, c’est juste qu’à la naissance les médecins ont échangé ses neurones avec des cailloux, du coup y’avait rien qui s’illuminait à l’intérieur. Soucis, tout le monde se foutait de sa gueule et le prenait pour la dernière des merdes. C’est un village de chiens, Kumo, si t’es pas utile et débile, t’es déjà mort. Bon, lui il se l’ait donné, la mort, mais eh…

Enfin bref, le bon fou rire passé, je lui réponds. — Bien sûr que j’ai la haine ! J’aurais voulu leur faire sauter la tronche moi-même à ces enfoirés ! Ce que je précise pas, c’est de qui je parle quand je dis “ces enfoirés”. Je connais pas le masqué, je sais rien de lui et je le trouve un peu louche avec ses questions orientées, alors je préfère laisser planer le mystère. Je suis peut-être fou et haineux, mais pas totalement con au point de lâcher au premier glandu venu que je ferai bien sauter la fiole de tout mon clan. Parce que je peux pas les blairer, en réalité, ces trous de balles. Enfin la plupart, y’a deux ou trois exceptions dans le lot, des bonnes rencontres, des bonnes accroches. Si c’était pas aussi dégueulasse de se taper ses cousines, y’a quelques petites gonzesses que je me serai bien farci d’ailleurs ! Mais je m’égare…
— Et peu importe, parle pour toi. Je m’en cogne du DRK, mais j’aime bien savoir à qui je cause, surtout quand on vient me faire chier pendant que je suis peinard. Je veux dire, t’as pas pigé que j’étais en tête à tête avec ma belle ? Y’a mes yeux qui dévient lourdement vers la tombe devant moi, histoire qu’il percute plus vite. Et oui mon gars, t’es venu m’interrompre pendant un moment intime quoi, tu pourrais au moins faire l’effort de m’expliquer pourquoi. Je sais que les bonnes manières, tout le monde se torche avec ici, mais quand même !

— Un Genin de notre clan ? Sérieux ? Et c’est quoi son blaze à ce type ? Là j’avoue qu’il vient d’attirer mon attention le salopard. Mais il a quand même l’air sacrément bien renseigné en vrai, je commence à croire que ma vanne sur le DRK est peut-être plus réelle que je le pensais. Mais pourquoi ce con s’est pas déclaré tout de suite comme appartenant au service des renseignements ? C’est son petit kink de me faire tout ce numéro de mec mystérieux et branché ? Je me passe les doigts sur le menton, sourcils froncés, plongé dans une intense réflexion. Est-ce que j’ai entendu parler d’un truc du genre au domaine avant tout ce merdier ? Je crois pas… J’ai aucune putain d’idée de qui il me parle et encore moins de ce que ce connard aurait pu avoir pour se foutre dans une emmerde pareille. Mais j’avoue que c’est marrant comme histoire. Il a quand même littéralement provoqué la destruction du domaine Shiratsuchi et presque entraîné la décimation du clan pour un putain de truc qui aurait pas dû lui appartenir. Je me retiens très fort d’en rire, croyez-moi. — Non franchement je vois pas mec…

Nakano, qu’il me dit enfin s’appeler. Connaît pas non plus, mais je peux pas connaître toutes les raclures de chiottes du village non plus. — Moi c’est Ryoma, le meilleur poseur de bombes du village ! Les yeux brillants d’une lueur d’excitation à l’évocation de ma passion, je rapproche les bouts de mes doigts jusqu’à ce qu’ils se touchent avant de les repousser d’où ils viennent, imitant à voix basse le bruit d’une explosion. Pas difficile de clamer être le meilleur Shiratsuchi de Kumo, la plupart sont morts lors de l’attaque. — Mais t’es vraiment du DRK du coup ? Parce que moi ça m’intéresse ton histoire là… Je veux dire, sacré merdier que ça a soulevé quand même, le gars il a pas dû voler n’importe quoi… Moi aussi j’ai le droit de poser des questions et chercher à en savoir plus, non ? C’est pas le crédo de cette foutue faction, que de glaner des renseignements ?

Il rigole, c’est qu’il a l’air de bien apprécier mon humour non ? Je vois pas sa tronche vu que cette fiotte se cache derrière un masque, mais je l’entends qui rit à gorge déployée, je suppose que c’est bon signe du coup. Je vous le dis de toute façon, j’ai le pif pour sentir ces choses-là, lui et moi on a une énergie similaire, alors forcément ça peut que bien se passer ! Bon après je le connais pas tellement, je viens à peine de le rencontrer, sans doute que c’est juste un petit salopard et pas une énorme pute comme moi. Non parce que moi ce que les gens pensent de moi, c’est de la connerie. Enfin.
Oui je suis un peu taré, mais non j’ai pas pété les plombs en tuant accidentellement mon père. Déjà parce que j’ai volontairement fait sauter la gueule de ce fils de chien, mais surtout parce que je suis devenu cinglé bien avant à cause de lui ! Sa mort n’a pas été une horrible épreuve dont je me suis jamais remis, au contraire, je prends ça comme une putain de libération. Et le plus beau dans cette histoire ? C’est que j’ai moi-même foutu un grand coup de panard dans cette putain de porte pour me libérer. Alors souffrir de la mort de membres de mon clan ? Des proches ? Mouais.

Mais jouons le jeu, on ne sait jamais ici. — Ouais, merci. Pas facile de se dire qu’on a survécu et beaucoup d’autres non. En fait si c’est hyper facile, ils avaient qu’à pas être aussi faibles ces enculés. C’est même plutôt marrant. Quand je suis revenu au domaine après l’attaque, je me suis nourri de cette atmosphère morbide et merdique à souhait imprégnant les lieux, ça m’a rendu encore plus fort, encore plus vivant. — Des fois, je me dis que ce monde a aucune putain de justice. C’est dit sur un ton froid, une pensée réelle. Je trouve vraiment que ce monde est à chier, y’a qu’à voir comment fonctionne Kumo pour s’en rendre compte. La justice ? Pouah, quelle blague. Le pouvoir et les relations écrasent tout le reste, la loi du plus fort qui laisse crever les faibles. Je le pense vraiment ce que je viens de dire, mais c’est absolument pas en raison de la mort de quelques glandus de mon clan.

— Ah ? Ok. Bah c’est que je m’en cogne un peu, en réalité. Comme le dirait un collègue à moi, DRK ou pas DRK, je m’en bats les couilles. Même si maintenant, je me demande ce qu’il fout avec un masque sur la gueule alors qu’il est pas du renseignement ? Y’a pas à faire autant de mystères dans la vie, bordel. La piste de la sale tronche qu’on préfère dissimulée commence sérieusement à s’affirmer. — Renzo ? Mais je le connais ce con ! 'Fin je le connais pas vraiment, mais son nom a bien circulé ces derniers jours. C’est lui qui était à la poursuite du type qui a attaqué le domaine. Il est jamais revenu d’ailleurs, aucun n’est revenu. Pas d’émotion dans la voix, pas de peine lisible sur le visage. Je me retiens déjà de sourire et de rire, alors faire semblant d’être triste… — Enfin si ça se trouve, il va se repointer hein ! Y’en a des fois ils disparaissent des semaines, tu crois ils sont morts et en fait ils s’étaient seulement perdu ces couillons ! Alors je sais pas si Renzo avait le sens de l’orientation, mais bon… Il reviendra peut-être pas, le Renzo. Moi je pense pas en tout cas, mais eh. — Mais du coup ce con avait carotté un truc aussi lourd ? Et il est allé le chercher où putain ? J’avoue que l’histoire m’intéresse pas mal, c’est bizarre tout ça.

Je sais pas vraiment si Baku’en était au courant d’un tel objet, mais je pense pas, sinon le Renzo l’aurait pas gardé bien longtemps, surtout si cette merde s’avère être aussi chaud pour le clan qu’il le dit. Mais si ce Renzo avait bien cet objet et qu’il l’avait gardé avec lui, alors ça veut dire que cette petite salope a caché son existence au clan. Et c’est pas très jojo de faire ce genre de bails, Renzo. C’est une pratique à laquelle je m’adonne facilement, mais moi je suis un sacré enfoiré alors bon. — Je sais pas si le boss était au courant, mais à mon avis non, sinon il aurait gardé l’objet avec lui. Hm… Je me gratte la tête, pensif. — 'Faudrait peut-être que j’aille lui poser la question directement…. Mais ça m’emmerde rien qu’à l’idée d’y penser, quelle plaie de devoir causer à ce type. Moi ça me gonfle les courbettes, l’autorité tout ça…

— Bah t’inquiètes, les théories du complot à Kumo, c’est un peu le sport national ! J’éclate de rire. Avec le village de paranos qu’on se trimballe, mais surtout le village de chiasses ambulantes prêtes à tout pour s’élever, crois-moi que des complots et des coups de putes, y’en a à la pelle. — Mais du coup si cette petite merde était un traître et qu’il est parti à la poursuite du gars qui a rasé le domaine et que aucun des Kumojins l’ayant pris en chasse sont revenus… Quelques secondes pour que le cerveau assemble tous les morceaux du puzzle pour en découler une théorie solide comme l’acier. — C’est que cet enfoiré de Renzo les a tous butés là-bas et s’est tiré avec son pote et l’objet ! Et paf, mystère résolu les mecs, je suis trop fort. Plus sérieusement, c’est pas si con comme possibilité, y’a un monde où c’est ce qu’il s’est passé. Après, y’a aussi un monde où ces cons se sont suicidés en tentant d’arrêter l’ennemi, mais y’avait quand même un Jonin avec eux, ils ont quand même pas réussi cet exploit, hein… ?

Quant à la question sur l’Alliance… — Moi les pourchasser, je suis plutôt chaud ! J’aime bien faire sauter des trucs, exploser quelques enfoirés ! Je sais pas si t’as remarqué, mais on se fait un peu chier à Kumo en ce moment… Les moments de deuil, c’est pas trop mon truc, on s’emmerde vite. Tout le monde pleure ses morts, se remet du traumatisme et blablabla. Rien à foutre moi, je veux m’amuser et exploser des trucs. — T’as une piste sur eux, toi ? Parce que moi que dalle. Il m'a l'air d'en savoir pas mal sur le sujet lui, alors si je peux glaner des trucs intéressants, je dis pas non.

Plutôt comique comme situation en effet, que ces enchaînements d’attaques de la part de l’Alliance. A chaque fois, ils ont pu frapper au cœur du village sans même se faire griller, profitant de l’effet de surprise pour ravager nos rangs et causer de lourdes pertes et dégâts matériels. Quand ça arrive la première fois, on se dit qu’ils ont été bons et qu’ils ont peut-être eu de la chance, que ça ne marchera pas une seconde fois. Mais quand ils reproduisent le même exploit à nouveau… — Ouais, ça pue la merde hein. Comme on dit, y’a anguille sous roche mec. C’était déjà ce que je pensais à la base, que c’était louche que ces types puissent nous ridiculiser à deux reprises aussi facilement, mais avec ce qu’insinue le scientifique, cette théorie commence franchement à s’affirmer dans mon crâne. Y’a des traîtres dans nos rangs. Des vrais je veux dire, pas juste des salopards égoïstes comme moi.

— Si Renzo nous a trahi, je peux te dire que je vais lui exploser le crâne quand je l’aurais retrouvé. J’aime pas qu’on vende son cul à une autre faction, si tu veux faire chier Kumo comme moi, agis par tes propres moyens, reste digne. J’aime pas ce village, mais c’est mon village. Si quelqu’un doit le détruire, ce sera moi et mes bombes d’argiles. Si quelqu’un doit l’envoyer sous les décombres, ce sera moi et mes bombes d’argiles. Jamais j’accepterai que des étrangers s’en mêlent ou me volent la vedette. Le monde est grand, y’a pas d’autres endroits à cibler que mon village ? Ces enfoirés, la prochaine fois je les raterai pas.
— La confiance ici c’est comme les femmes, impossible de t’ouvrir à elle. Dès que tu tombes dans ses bras, que tu montres un peu de faiblesse PAF ! Elle te plante un couteau dans le dos. Zéro confiance mec. Jamais. C’est une culture instaurée à Kumogakure depuis un bail, la méfiance et la crainte des balances, des coups de putes et des retournements de vestes. Que ce soit mon propre chef de clan ou ma mère, j’ai jamais entièrement fait confiance à qui que ce soit ici. C’est grâce à ça que je suis encore en vie, d’ailleurs.

— Baku’en ou pas, s’il trempe dans des affaires pas nettes contre Kumo, il va falloir qu’il s’explique le gaillard. Même si je doute qu’il s’emmerde à répondre à mes questions, je peux toujours aller le chafouiner un peu à ce sujet. Avec un peu de chance, de zieuter son clan se faire décimer lui a peut-être retourné la cervelle, surtout s’il est impliqué dans le merdier… Une piste comme une autre, hein. Renzo est probablement pas le seul rat au sein des Shiratsuchi. Ni même au sein des clans. C’est ce qui arrive quand on plie tout le monde à sa volonté, qu’on utilise la peur pour diriger, y’en a toujours qui finissent par en avoir plein le cul de servir de paillassons. Si c’est vrai, ça pourrait devenir amusant pour la suite, ça me motive franchement à en savoir plus.
— Qui sait oui, peut-être que t’es déjà mort sans même le savoir. Peut-être que notre rencontre est pas seulement un hasard et que je t’attendais toi, ici… Peut-être que je te manipule depuis le début… Je lui claque un sourire carnassier, amusé à l’idée que cette hypothèse puisse être vraie. En vérité, il a pas totalement tort dans ce qu’il dit. Sauf la partie où je suis impliqué dans les bails de l’Alliance, ça c’est mort. Mais surtout… — C’est peut-être l’inverse, aussi. Tu débarques de nulle part pour venir me causer de tout ça à moi, sans raison particulière. Louche, non ? Je laisse planer un silence, rapprochant mon visage de son masque. — Qu’est-ce que tu me veux vraiment, Nakano ? Si tu cherches à m’utiliser, il va au moins falloir m’expliquer ce que t’as derrière la tête mon salaud, parce que j’aime pas être le jouet d’un marionnettiste.