Lun 22 Avr - 16:55
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▶ Sujet: Courber l'échine [Yojiro] Courber l’échine - Eté 83, Kumo En ce début d'après-midi ensoleillé, une tranquillité presque solennelle enveloppait le Domaine des Fleurs. Dépourvu de clients, je me trouvais assis à une table, presque affalé sur ma chaise, une cigarette à la main, le regard errant vers le plafond pour dissiper l'ennui. Le temps s'étirait, lourd et interminable. Même les employés de l'établissement cherchaient des échappatoires à leur propre ennui : certains s'adonnaient à des parties de cartes, d'autres lançaient des fléchettes, tandis que quelques-uns se lovaient dans les fauteuils pour somnoler. Malgré l'oisiveté qui m'envahissait, je parvenais à trouver un aspect positif à cette situation. Elle me donnait l'occasion de mettre de l'ordre dans les informations que j'avais recueillies jusqu'à présent, et de planifier mes actions futures. Tenir ce havre de paix offrait une excellente couverture, à vrai dire. Comme tout espion digne de ce nom, j'adoptais cette façade, me rendant ainsi invisible aux yeux de la population, tel un fantôme parmi les vivants. Tanjirô, l'un des barmen, interrompit mes réflexions en prenant place à ma table. Avec une nonchalance assumée, je posai les yeux sur lui ; il semblait préoccupé. N'ayant rien de particulièrement urgent à faire, je me résignai à entamer une conversation. Je m'étirai alors ostensiblement avant d'adopter une posture plus engagée, bien que, intérieurement, je fusse complètement indifférent à ses soucis ou à tout ce qui pouvait l'affecter. Néanmoins, il me fallait rester ouvert et à l'écoute, c'était le rôle que je m'étais attribué et je comptais bien le tenir. Au fur et à mesure que notre conversation progressait, je discernais l'objet véritable de ses préoccupations : cette organisation dénommée l'Alliance était au cœur de ses tourments. Comme beaucoup d'autres, il craignait un nouveau coup d'éclat de ce groupuscule et s'inquiétait pour la sécurité de sa famille. Ses appréhensions étaient tout à fait justifiées, car jusqu'à présent, personne n'était parvenu à récolter des informations concrètes sur ce groupe énigmatique. J'essayais de le rassurer tant bien que mal, assurant que les autorités étaient sans doute en train d'enquêter activement sur l'affaire et que, tôt ou tard, nous en apprendrions davantage. Mentir et tromper étaient des traits presque innés chez moi. Je lui disais simplement ce qu'il voulait entendre. Par ailleurs, le village caché des nuages ne souffrait pas seulement d'une infestation de traîtres, mais aussi d'un excès de ninjas incompétents, de bons à rien que j'avais malheureusement côtoyés. Avec un tel contingent de demeurés, le village était loin de pouvoir prétendre à un quelconque progrès, ce qui était d'autant plus ironique étant donné sa prétendue excellence en matière de renseignement. Quelle mascarade. Notre conversation trouva une conclusion abrupte lorsqu'un client fit enfin son apparition après de longues heures d'attente interminable. Ce dernier se dirigea vers les premières personnes qu'il aperçut, et il choisit notre table pour s'approcher. À première vue, il semblait appartenir aux forces du village, le bandeau qu'il portait semblant en attester. Tojirô, de son côté, se leva de sa chaise pour saluer dignement le nouvel arrivant. Bienvenue au Domaine des Fleurs ! Que puis-je faire pour vous ? Sers-lui donc notre meilleur cru. Très bien, patron !Le barman s'empressa de satisfaire la commande du client, tandis que je ne laissais rien au hasard. Cette visite était un événement rare après des heures d'attente, donc autant en tirer profit en l'allégeant de ses économies. D'un geste de la main, je l'invitais à s'installer à ma table, s'il le désirait bien sûr. Il faut bien offrir un peu de réconfort à un shinobi du village. Je le saluais d'une voix douce, notant sa chevelure violette et reconnaissant ses liens avec les forces Kumojins. |
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Mar 23 Avr - 12:23
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▶ Sujet: Re: Courber l'échine [Yojiro] Le mode de vie des Shinobis était un mode de vie auquel Yojiro commençait peu à peu à s’adapter. Certes ce début de carrière ne voyait pas le jeune homme réaliser des missions grisantes aux enjeux majeurs, mais ces derniers avaient au moins le mérite de lui faire gagner de l’argent. De l’argent qu’il pourrait dépenser le moment venu lorsque son Instructeur Distillateur viendrait à Kumo.
L’été était à présent bien ancré au-dessus du Pays de la Foudre, la période des récoltes de l’orge battait son plein. Nul doute qu’il entendrait prochainement parler du vieux Momoyaru et de ses pieds de céréales.
En attendant, il vaquait à ses occupations, réalisant missions pour le compte du village et profitant de ses jours de repos pour bûcher sur de nouveaux procédés créatifs. Lors de sa formation au côté du vieux paysan, il avait emmagasiné bon nombre de techniques et connaissait à présent le cycle de distillerie de la gnôle par cœur. Cependant, il était persuadé que ses attributs ninjas pouvaient lui permettre d’explorer des nouveautés encore jamais soupçonnées.
Il pensait d’ailleurs être sur la bonne voie, et n’attendait plus que de recevoir sa livraison de céréales. Toutes ces réflexions avaient fini par l’épuiser. S’abrutir indéfiniment n’aurait aucun effet bénéfique. Le bureau des missions ne l'avait pas contacté, ce qui signifiait qu’il pouvait user de ce réel temps libre pour faire ce qui lui plaisait.
N’ayant jamais trop eu le déclic pour explorer le village, il ignorait encore beaucoup de choses à son sujet. Le vieux Manzo avait toujours prôné la discrétion, et s’était contenté des bases. Hélas, pour atteindre l’objectif que Yojiro s’était fixé, il savait pertinemment qu’une telle faiblesse n’était plus permise.
Il œuvrerait donc aujourd’hui à combler cette lacune. Dans sa mémoire il se souvient d’un lieu évoqué un jour par Manzo, un lieu qui avait à nouveau été évoqué par des shinobis en fin de service dernièrement. Un lieu important de Kumo où il était possible de réaliser de multiples activités. Un lieu apprécié par la population et les shinobis pour décompresser. En bref, un lieu idéal pour une personne en recherche d’informations.
Pour s’y rendre, il fallait emprunter une rue adjacente à l’avenue principale du village caché des nuages. C’est dans cette rue que vous pourrez trouver le bâtiment d’accès. Ce domaine dispose de règles assez strictes. Par exemple, il faut s’inscrire et revêtir un bracelet. Un détail qui aurait très bien pu faire changer d’avis le kumojiiin qui n’aimait pas se voir imposer sa condition. Mais après avoir fait tout ce chemin, la curiosité prenait le dessus sur son exaspération.
Atteignant enfin le Domaine des Fleurs, Yojiro se fit une rapide analyse du lieu dans lequel il venait de mettre les pieds. Des théâtres, des spectacles musicaux, des Onsens, bars et restaurants. La brochure ne mentait pas, les lieux offraient un florilège d'activités à faire seul ou accompagné de fille ou garçon de joie. Or, Yojiro ne voyait en ces lieux qu’un lieu de débauche et d’excès. Mais c’était parfait. Car c’était souvent dans la débauche que pouvait germer le coeur du chaos.
Jetant son dévolu sur un établissement, souvent théâtre de chaos, Yojiro pénétra à l’intérieur d’un bar, vide. Enfin par tout à fait, puisqu’il constata assez facilement la présence de deux individus attablés. L’un d’eux se leva et s’adressa à Yojiro. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire pour lui ? Sérieusement, c’était à se le demander.
- Je cherche un éléphant, vous ne l’auriez pas vu ? demanda le jeune shinobi en plaisantant sous des airs de moquerie. L’autre homme invita le premier à servir le meilleur cru de la maison. Il semblait être le patron des lieux, ce qui fut par la suite confirmé par le premier. Ce dernier invita Yoji’ à s’installer à sa table, ce que le jeune homme trouva curieux. Mais pas autant que l’accoutrement dans lequel le propriétaire était vêtu. Se préparait-il pour un bal masqué ? Yojiro ne pouvait s'empêcher de trouver cette situation complètement loufoque, mais après tout pourquoi pas. Les patrons de bar sont parfois source de bien d’informations, il en avait récemment eut la preuve avec Babanuki, qui lui n’était que le barman. Il pourrait peut-être ressortir grandi de cette situation. Il laissa tomber son corps sur la chaise tout en répondant à l’allusion du Patron.
- Ooh… Je pourrais tout aussi bien être un intrus en filature. plaisanta-t-il à nouveau. Le deuxième homme revint à ce moment déposer un verre rempli généreusement sur la table.
- Que vais-je avoir le privilège de déguster ? Et à qui dois-je cette généreuse attention ? adressa-t-il à l'attention de l'homme masqué.
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Mer 24 Avr - 23:24
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▶ Sujet: Re: Courber l'échine [Yojiro] Courber l’échine - Eté 83, Kumo Je laissais échapper un rire en réponse aux plaisanteries du nouvel arrivant. Cependant, mon hilarité n'était pas partagée mais plutôt moqueuse, simulant des éclats de rire sincères, la nuance étant subtile, il faut l'admettre. À première vue, cet individu s'efforçait de paraître comique, bien qu'il ne fût pas particulièrement drôle à mes yeux, ce que je trouvais plutôt pathétique. Les intrus en filature ne sont certainement pas rares dans ce village, n'est-ce pas ? Je lançais à mon tour, sur un ton badin. Lorsque Tojirô s'approcha pour servir notre estimé convive, je m'enfonçais délicatement dans le dossier de ma chaise, croisant les jambes et adoptant une posture presque lascive. Chacun de mes gestes était soigneusement orchestré ; c'était une mise à l'épreuve, destinée à observer ses réactions face à ma nonchalance affichée. Mes yeux restaient attentifs, scrutant minutieusement chaque détail qu'il pouvait involontairement révéler. Ce saké fruité présente des notes délicates d'agrumes, de poire juteuse, de pomme croquante et de melon sucré. Son acidité est parfaitement équilibrée, offrant une douceur légère et agréable en bouche. C'est une boisson raffinée, idéale pour les grandes occasions où chaque gorgée est une célébration des saveurs. Sa présence en ces lieux est une invitation à la célébration, une occasion rare et précieuse qui mérite d'être honorée. Je t’en prie, sers-toi.Face à sa seconde question, je m'accordais un moment de réflexion, profitant de chaque bouffée de ma cigarette comme si le temps s'était suspendu, délibérément, pour marquer l'importance de chaque mot à venir. Mon nom est Renji Nakano, mais tu peux simplement m'appeler Nakano, cela suffira. Comme tu le vois, je suis l'heureux propriétaire de ce charmant établissement, et ce n'est pas tout : je me consacre également à la science dans mes moments libres.Chaque mot fut soigneusement choisi et pesé durant cette succincte présentation de ma personne. Et comment se prénomme ce charmant intrus en filature ? Je lançais un regard à droite, puis à gauche, comme en quête de quelque chose, avant de recentrer mon attention sur la personne en face de moi. Naturellement réticent à accorder ma confiance à quiconque autre que moi-même, l'allure impeccable de cet homme assis en face ne faisait qu'accentuer mes suspicions. Sa présentation trop soignée me laissait penser qu'il dissimulait quelque chose de douteux. Bien sûr qu'il était suspect, comme la plupart des habitants de ce village où la duplicité et les faux-semblants étaient monnaie courante. Était-il un agent du service de renseignement ? Ou bien, comme il le prétendait, un infiltré de l'Alliance ? La première option était plausible, mais la seconde, un peu moins. Soit il était incroyablement naïf pour avouer une telle chose, soit il était incroyablement sûr de lui, pensant qu'il était à l'abri de tout en faisant de telles révélations. Certes, si j'étais une personne malveillante liée à l'Alliance, je prendrais assurément exemple sur toi, en me promenant dans un bar pour sonder les employés et même la clientèle. Et cet endroit, en tant que havre de paix, offre un terrain de jeu idéal pour extraire des informations lorsque les cibles sont détendues et prêtes à divulguer des secrets. N'était-ce pas précisément la raison de sa venue ici ? Ne trouves-tu pas captivant le pouvoir détenu par l'assaillant qui a ciblé les Shiratsuchi ? Je déposais ma cigarette sur le bord du cendrier et, avec un flair presque théâtral, je me redressais avant de joindre les mains et de les porter à hauteur de ma bouche. Ce fut là le second test ; par ces mots, je cherchais à sonder si des souvenirs du Ranton lui étaient également remontés à la mémoire. |
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Jeu 25 Avr - 11:46
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▶ Sujet: Re: Courber l'échine [Yojiro] L’humour de Yoji avait-il fait mouche ? C’était en tout cas ce que laissaient penser les éclats de rire, émanant du patron de l’établissement. Mais humour réussi ou pas, le kumojin n’avait absolument rien à cirer de savoir si le tenancier avait été séduit par ses talents de comique ou pas. Il aurait pu chialer de honte que ça aurait été la même chose.
Yoji’ arqua légèrement le sourcils lorsque celui qui se présenterait plus tard comme étant Renji Nakano fit une remarque concernant l’infiltration massive au sein du village de Kumo. Il ne répondit rien, pensif. Pas par crainte d’être d’être découvert, mais parce que cet élément vint s'agrémenter à la réflexion qu’il se faisait de la situation de Kumo depuis ce jour d’élection d’Inuzuka Getsumen. La duplicité en interne n’avait jamais fait partie de l’équation, mais en y pensant brièvement de plus près, elle pourrait expliquer un certain nombre de choses.
Son verre de Saké près à être dégusté, il écouta d’une oreille l’explication commerciale du patron, gardant toujours une partie de son hémisphère cérébrale à ces nouvelles données inespérées. Lorsqu’il revint un peu plus à lui, il découvrit le patron dans un posture bien différente de celle qu’il adoptait jusqu’à présent. Trop théâtral aux yeux du kumojin, mais après tout, il était chez lui et avait bien le droit de s’installer sur sa chaise comme il le voulait.
Portant le verre de saké à sa bouche une première fois, Yojiro fut agréablement surpris par cette découverte gustative. Le saké correspondait parfaitement à la description qui lui avait été donnée, plus léger que les eaux-de-vie qu’il avait pu goûter jusqu’à présent. Et assurément bien meilleur que la gnôle qu’il avait bu chez Babanuki à l’Auberge du Tonnerre grondant. La boisson apportait toutefois elle aussi cette sensation de chaleur intérieur. Songeant un instant être en Été, Yojiro fit tomber de ses épaules son long manteau de kimono ne laissant alors plus qu'apparaître le kimono en lui même en manche courte. L’un de ses bras musclés et souples se saisit à nouveau du verre de Saké et le porta à nouveau à la bouche du shinobi de la Foudre.
- Excellent, je ne connaissais pas cette concontion, c’est frais et léger. Excellente découverte. Il déposa le verre sur la table, ce n’était pas le moment de se mettre le compte bien qu’il avait fort apprécié ces deux gorgés. Son attention était ailleurs, et sur la présentation du patron des lieux.
Ainsi il se prénommait Renji Nakano, tenancier de bar et apprenti scientifique à ses heures perdues. Mais bon, cela faisait une belle jambe à Yojiro qui se martelait sans cesse les derniers mots de son défunt tuteur. “Se méfier de tout le monde”. Un credo encore plus valable à Kumo, et que Yojiro tâchait de respecter à la lettre. Le discours d’un type louche qui vous regardez avec deux billes écarlates derrière un masque d’Oni ne cochait pas vraiment toutes les cases en matière de confiance sociale. Des deux hommes assis à cette table, Nakano était assurément le plus louche des deux pour 99,9% de la population.
- Vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que cela soit pour moi “L’Homme au Masque” ? demanda-t-il avec son regard d’améthyste perçant. Après tout, à l’exception de la qualité indéniable de votre saké, ce masque est la seule certitude que j’ai à votre égard à cet instant. Il était franc et ne s’adonnait à aucun spectacle. Il n’était pas celui qui se cachait derrière un masque et il était désireux de le faire savoir. Il fit une brève pause, constatant que le patron ne cessait de regarder de droite à gauche, visiblement pas tranquille.
- Rassurez-vous, je ne suis pas un intrus, enfin… j’ai bien conscience que c’était ce qu’un intrus dirait pour se dédouaner. L’un comme l’autre n’avait aucun moyen de gagner la confiance de l’autre. Il en était ainsi au village de Kumo. Et chacun à leur manière tentait de le faire comprendre à l’autre. Yojiro sourit notamment lorsque Renji Nakano supposa de ses actions s’il avait fait partie de l’Alliance. Il était vrai que le Domaine des Fleurs offrait assurément un terrain de chasse idéal pour toute personne en quête d'informations. L’une des raisons qui expliquait la présence du kumojin en ces lieux était effectivement le nombre d'informations potentiellement accessibles dans un bar. Mais pour celà, il fallait qu'il y ait des clients. Or, l’établissement tenait à cette heure-ci bien plus du désert qu’autre chose. La deuxième raison, il allait l’expliquer ouvertement à son interlocuteur.
- En effet, les hommes occupés à téter le sein de leurs femmes de joie n’offrent à mon goût que trop peu de collaboration. Il est donc bien souvent plus fructueux de venir s’installer et siroter un bon nectar. Il marqua une pause.
Mais je ne pense pas que cela soit propre uniquement aux agissement des crapules pour autant. Bluff ou sincérité ? Telle était toute la complexité du moment.
- Jusqu’à présent je ne suis pas déçu, HA-HA-HA-HA dit-il en s’exclamant avant de revenir sur la dernière question posée par le tenancier. Mon enrôlement n’est que très récent, j’ai quitté le village après l’élection du Shodaime Raikage pour poursuivre une formation en distillation. Et lorsque Yojiro était revenu à Kumo, Inuzuka Getsumen était déjà mort et les domaines des trois clans sans dessus-dessous.
- Ce n’est qu’à mon retour que j’ai appris ce qu’il s’était passé au village. Je n’ai donc malheureusement par beaucoup d'informations au sujet des pouvoirs de cet homme outre de ce qu’il se dit partout. Il répondait ouvertement et sans détour.
- Ceci dit, cela n’enlève en rien la dimension exceptionnelle de ces pouvoirs, C’est à mon sens le propre d’un semeur de Chaos., à la fois fascinant et emmerdant. conclu-t-il en souriant.
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Dim 28 Avr - 16:03
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▶ Sujet: Re: Courber l'échine [Yojiro] Courber l’échine - Eté 83, Kumo Quelle impertinence de la part de ce plaisantin ! Il semblait ignorer toute règle de bienséance en refusant de divulguer son identité lors de notre première rencontre. Pour ma part, j'avais scrupuleusement respecté cette coutume, contrairement à lui. Il osait même prétendre ne pas avoir de certitudes à mon sujet, invoquant ce masque qui couvrait mon visage comme excuse. Quelle audace ! C'était comme si l'hôpital se moquait de la charité, rien de moins. C'est plutôt ironique, tu ne trouves pas ? Surtout venant de quelqu'un qui lui-même refuse de se présenter. Une ironie se décelait clairement dans mon ton de voix. Il était libre de jouer les cachottiers aussi longtemps qu'il le souhaitait. J'étais intrigué de voir combien de temps il pourrait garder ses petits secrets, tout en sachant pertinemment qu'aucun secret ne pouvait m'échapper indéfiniment. Tôt ou tard, je découvrirais la vérité, en utilisant tous les moyens à ma disposition. Oui, la manipulation mentale est un art redoutable, particulièrement dans des situations comme celle-ci, et j'étais prêt à l'employer si nécessaire. Toujours les mains entrelacées, je reposai cette fois-ci ma tête dessus, écoutant avec une attention feinte les balivernes qu'il débitait. Sans vraiment savoir si ses paroles étaient véridiques ou non, je partais du principe que tout ce qui sortait de sa bouche n'était que pur mensonge, car après tout, il était un Kumojin, formé dans l'art de la tromperie pour parvenir à ses fins. Hmm, je vois… Ces quelques mots s'échappèrent de ma bouche avec une spontanéité déconcertante. Si je saisis bien, tu n'étais pas présent dans le village lors de l'attaque. Pour compenser les informations que tu as manquées pendant ton absence, tu as pensé qu'il serait judicieux de t'adresser directement aux taverniers ? Il semblerait que tu ne places pas beaucoup de confiance en tes frères d'armes, n'est-ce pas ? Une pointe de moquerie teintait ma question, qui était purement rhétorique. Je connaissais déjà la réponse qu'il allait formuler, ou du moins, je la supposais. Si la quête d'une collaboration était la raison de sa visite, je lui accorderais ce pour quoi il avait mis les pieds ici, mais pas sans conditions. Jamais dans mes interactions je n'avais partagé une information sans attendre quelque chose en retour. Négocier avec moi, c'était comme traiter avec le diable en personne. Était-il prêt à consentir à certains sacrifices ? J'étais impatient de le découvrir. Dans ce monde, l'information est le nerf de la guerre. Alors dis-moi, qu’est-ce que tu es prêt à offrir en échange de ces précieuses données ? Bien qu'il ne pût le voir, à cet instant précis, un sourire malicieux effleura mes lèvres. Ce qui rend cet individu fascinant n'est pas simplement la nature chaotique de son pouvoir, mais plutôt son lien avec une époque ancienne, une époque dont nous semblons avoir perdu le souvenir, pour une raison qui m'échappe encore. Ce souvenir nous est revenu brusquement à l'esprit depuis la disparition de cet individu. Le Ranton, cela ne te dit-il rien du tout ? Je marquais une pause, laissant la parole à mon interlocuteur avec une impatience non dissimulée. J'étais avide d'entendre sa réaction sur le sujet. Comme avec tant d'autres avant lui, je ne lui avais révélé qu'une fraction des informations en ma possession, suffisante pour éveiller sa curiosité. Cette technique s'était avérée efficace jusqu'à présent. |
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Lun 29 Avr - 0:37
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▶ Sujet: Re: Courber l'échine [Yojiro]
- Qu’est ce qu’un prénom ? répondit Yojiro d’un ton sérieux à la remarque pleine d’ironie du tavernier. Enfant, il était Enma, puis il était devenu Yojiro. Quelle était sa vraie identité ? Était-il Enma, Yojiro ou bien les deux ? Il ne le savait pas vraiment, et peut-être que cette dissonance était la source de ses troubles antipathiques. La question pouvait se poser avec légitimité. Était-il capable d’éprouver de l’empathie pour autrui sans savoir qui il était tout au fond de lui ? Est-ce qu’Enma pouvait éprouver de la peine pour un ami blessé si Yojiro en était incapable ?
- Je pourrais tout aussi bien vous en donner un faux que nous ne serions pas plus avancés. Et je pourrais vous dire la vérité que vous pourriez penser que je mens. Telle était la réalité. Une réalité humaine, mais encore plus vraie ici à Kumo où les peuples avaient appris à se méfier de son voisin. C’était peut-être encore plus vrai depuis que les factions d’Inuzuka Getsumen et de Yamamoto Nobu s’étaient affrontées le jour de l’investiture du Shodaime Raikage. Il avait donc surfé sur l’occasion pour économiser sa salive et se focaliser sur son interlocuteur qui de toute évidence possédait beaucoup plus d’informations que le kumojin puisqu’il avait été le premier à poser un sujet croustillant sur la table.
- C’est en partie exact, répondit Yoji’, je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à avoir affaire directement au patron. Dans un premier temps, il aurait opté pour une écoute discrète, mais ce plan était tombé à l’eau dès l’instant où le bar était aussi vide qu’une coquille. Il ne pouvait cependant pas donner tort à la deuxième remarque de l’homme masqué.
- Quant à mes compères shinobis… il marqua une pause. Disons que je n’ai pas encore eu l’opportunité d’en connaître un certain nombre. Sans relation, il était fatalement plus difficile de partir à la recherche d'informations. Et le Daimyo de Kaminari avait habilement œuvré pour que ce sentiment entre habitants existe. Personne ici ne faisait suffisamment confiance à autrui pour se risquer à aborder certains sujets épineux. Yojiro n’était encore jamais allé chercher l’information auprès d’un tiers. Le tavernier lui, portait un masque. C’est sur ce point là, que les deux hommes s'accordaient le plus.
- Mais dans le fond, vous avez raison, depuis l’élection du Shodaime Raikage, la confiance est un luxe qu’il est difficile d'accorder. J’imagine qu’il y a bien une raison à ce masque. Et autant être clair tout de suite, ce masque que portrait Renji Nakano ne lui accorderait jamais la pleine confiance du nouveau shinobi de la Foudre et ceci qu’importe les informations échangées. Yojiro savait pourtant à quel point l’Information était un élément clé de ce monde, ces dernières semaines avaient été consacrées à l’élaboration stratégique qui lui permettrait d’y accéder. Mais la seule entité avec laquelle il passerait un contrat était Izanagi et personne d’autre.C’est pourquoi, passer un accord avec cet homme était une prise de risque qu’il ne pouvait pas prendre à ce stade de leur conversation. Et pourtant Izanagi savait à quel point les brides d’informations disséminées ici et là étaient alléchantes.
- Je vous l’ai dit Masque-san… Je n’étais pas là pour le voir mais d’après les on-dit, ce pouvoir s’apparenterait fortement au Raiton. On peut même supposer qu’il en est un dérivé. Souhaitez-vous savoir si j’en possède le pouvoir ? dit-il avec franchise. Serait-ce suffisant pour permettre à cette conversation d’aller plus loin ? Yojiro ne pourrait pas le savoir avant d’avoir reçu la réponse de l’homme masqué. Mais cette histoire prenait des allures inattendues.
- Je ne sais pas ce qui est le plus troublant. Le fait qu’un pouvoir tire son origine dans un lointain passé ou le fait qu’il ait été possible que l’humanité aille jusqu’à en oublier l’existence durant aussi longtemps. Son esprit se perdit dans ses pensées. Si cette histoire était vraie et que le Ranton tirait son histoire du passé. Était-il possible qu’il en soit de même pour tous les pouvoirs de ce monde ? Il n’y avait-il pas quelque part sur cette terre des informations cachées sur le Yôton ? Des informations qui lui permettraient d’en apprendre plus sur lui-même et ses origines. Cela valait peut-être le coup, de s’y pencher avec plus d’insistance.
- Comme je vous l’ai dit, je ne pense pas être en mesure de vous offrir des informations qui vous échappent. Je peux en revanche commencer par vous donner mon nom, et vous offrir l’occasion de découvrir l’avènement d’une nouvelle eau-de-vie susceptible de ravir votre clientèle. Si l’Information était le nerf de la guerre. L’Argent l’était tout autant. Les deux étaient même étroitement liées, la seconde permettant souvent l'accès à la première.
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Jeu 2 Mai - 18:02
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▶ Sujet: Re: Courber l'échine [Yojiro] Courber l’échine - Eté 83, Kumo Dans ce cas je vais t’appeler “Le comique” ou “Violette”. Je répondis presque du tac au tac, légèrement amusé par les petits surnoms que je venais de lui attribuer. Le jeune garçon en face de moi évoquait fortement l'image du papillon jeune et intrépide qu'était Hidemi. À l'instar de cette dernière, cet homme était visiblement inconscient des véritables machinations qui s'opéraient au cœur du village. Les informations dont il disposait étaient rudimentaires, voire quasi inexistantes. Cela en faisait une proie idéale, que je pourrais, avec le temps, modeler selon mes désirs. À cette pensée, un frisson d'excitation me parcourut, impossible à réprimer. Soudain, sans raison apparente, un rire tonitruant s'échappa de ma gorge. Ce rire inattendu pouvait sans doute me faire passer pour un fou aux yeux du jeune homme, et s'il en venait à cette conclusion, il ne serait pas totalement dans l'erreur, car j'étais véritablement un être oscillant entre raison et folie. Après cette explosion de rire, je me ressaisis lentement, reprenant mon attitude nonchalante habituelle. Mon cher ami, épargne-moi la démonstration de tes capacités ; après tout, je ne fais pas partie du DRK, voyons…un premier mensonge venait d’être énoncé. Et bien que ta proposition soit des plus séduisantes, je me vois contraint de la refuser, hélas. L'appât du gain ne m'a jamais attiré et il est peu probable qu'il commence à le faire. Cependant, il existe bel et bien quelque chose qui pourrait susciter mon intérêt... Lentement, je pointais mon doigt vers lui, insinuant clairement que c'était sa personne qui captait tout mon intérêt. Je perçois en toi un potentiel notable, et il serait véritablement regrettable qu'il ne soit pas pleinement exploité. Je suis prêt à collaborer avec toi à la condition que tu me permettes de maximiser ce potentiel. Mon offre est ferme et définitive : à prendre ou à laisser.Suite à cette déclaration, l'atmosphère de la pièce se chargea, devenant plus dense et oppressante, d'autant plus que mon regard perçant ne faiblissait pas, le fixant sans relâche. Je repris la cigarette posée sur le cendrier, en aspirant une dernière bouffée avant qu'elle ne se réduise à un simple mégot, puis je soufflai la fumée en direction de mon interlocuteur. À peine celle-ci consumée, j'en sortis une autre, m'empressant de la savourer. Des collègues scientifiques opérant au Pays de l’Eau m'ont récemment informé de leurs découvertes, et il semblerait que nous ne soyons pas les seuls à être affectés par ces réminiscences lointaines. Je prévois de m'y rendre pour procéder à des analyses approfondies, et j'aimerais que tu m'accompagnes sur le terrain.Tout cela était pure fabrication, un alibi soigneusement élaboré pour justifier ma future présence au Pays de l’Eau. En réalité, mon déplacement avait pour but d'exécuter une mission confiée par un proche collaborateur du Daimyo. Avoir un shinobi à mes côtés pourrait se révéler extrêmement avantageux, surtout pour affronter les multiples dangers qui guettent à chaque coin de rue. De plus, cela me donnera l'opportunité de juger de tes réelles capacités. Une taquinerie qui lui était adressée. |
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Jeu 2 Mai - 23:30
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▶ Sujet: Re: Courber l'échine [Yojiro] Le Genin du village de Kumo laissa échapper un rictus face aux plaisanteries lancées par Renji Nakano. “Le comique” ou “Violette” ? C’était vraiment une inspiration de fond de tiroir, mais il devait bien admettre que “L’homme masqué” n’était pas le summum de l’originalité non plus. Aussi il répondit d’un ton sarcastique:
- J’imagine que c’est de bonne guerre. La question du prénom réglée, les deux hommes pouvaient à présent se focaliser sur des sujets plus intéressant. De sérieuses informations avaient été exposées ici. Mais pour que Yojiro puisse en apprendre davantage, il devait fournir quelque chose en échange. Pour un habitant de Kumo, Nakano était décidément très, voir trop peu coopératif. Si ces informations pouvaient être capitales, pourquoi faire de la rétention d’informations ? Yoji’ était bien conscient que la confiance n’était pas quelque chose de facile à gagner, et qu’il était difficile de savoir dans quel camp étaient les personnes autour de soi. Mais dans ce cas pourquoi ? Pourquoi déballer son sac comme l’avait fait le tavernier ?
Le manieur de lave avait cependant essayé de faire une offre qu’il jugeait équitable. À savoir des informations le concernant, lui et ses pouvoirs, ainsi que le fruit de sa production d’eau de vie à venir. La proposition n’eut pas l’effet escompté puisque sans crier gare, le tavernier se mit à hurler de rire sans que Yojiro ne puisse comprendre ce qui méritait une telle profusion d’hilarité.
Pour un barman, disposer d’une nouvelle boisson à la carte était toujours une option intéressante, mais voilà que celui-ci n’était pas fait de ce bois là. Encore mieux, alors qu’il avait fait tout un cirque pour connaître l’identité du jeune homme aux cheveux violet, voilà qu’il repoussait cette opportunité d’un revers de main. Et que diable le DRK venait faire dans la conversation ? Cette organisation obscure dont le kumojin n’avait jamais entendu de bien. Une cellule importante du village chargée des renseignements. Une cellule qui, à en croire les paroles du vieux Manzo, était pourri jusqu’à la moelle, est derrière lequel était dissimulé un outil de contrôle supplémentaire dans les mains de Koriki Tomio, Daimyo tyrannique de Kaminari.
Manzo avait toujours fait promettre au jeune homme de rester éloigné de cette organisation, car directement sous la coupe du Seigneur de la Foudre. De prime abord impassible, Yojiro renforça sa méfiance face à cet homme dont il ne connaissait pas le nom et qui petit à petit remplissait de plus en plus les cases du bon petit espion. Pas de visage, pas d’identité vérifiable, une affiliation vague, peut-être que Renji Nakano n’était pas plus du DRK que Yojiro était un intrus au sein du village. Ou peut-être était-ce tout l’inverse. Depuis le début de cet échange, l’incertitude était le mot qui définissait le mieux dans laquelle le garçon aux yeux d’améthystes se trouvait.
Le soudain intérêt que l’homme masqué avait pour lui comme s’il parlait d’une chose à polir au fil du temps n’eut pas pour effet de le rassurer. Ce mec était complètement barré. Mais néanmoins plein d’informations obtenues à travers un réseau de scientifiques internationaux ? C’était un scientifique en quoi d’ailleurs ?
La perspective de mettre les pieds à Mizu no Kuni pour en apprendre plus était intéressante, mais est-ce que cela en valait réellement la peine ? Il y avait encore beaucoup de zones d’ombre à creuser. Et fort heureusement, même si Masked man avait certifié que les termes du contrat étaient non négociables, il n’avait pas hésité à dévoiler un peu plus son plan.
- Et bien… Pour un compatriote kumojin, vous êtes plutôt dur en affaires. Faire tant de mystères pour des informations de haute sécurité, voilà qui est déroutant. Un chef d’entreprise n’acceptait jamais une première proposition, mais il ne fermait pas nécessairement la porte pour autant.
- Dans quelles mesures pensez-vous pouvoir maximiser mon potentiel ? Faisant mine d’être enfin intéressé, il n’en demeurait pas moins méfiant, décortiquant avec attention les faits et gestes du tavernier nonchalant. L’atmosphère dans la pièce avait changé depuis qu’il avait manifesté cet intérêt et évoqué ce déplacement au Pays de l’Eau, ce n'était clairement pas le moment de manquer de vigileance.
- De quels genres de prélèvements et d’études scientifiques parlons-nous ? Il y avait beaucoup trop de zones d’ombres, pour que Yojiro ne daigne répondre positivement ou négativement à l’offre qui lui avait été faite. Du moins pour l’instant. Si Renji Nakano n’était pas disposé à en dire plus, il pouvait se sentir libre de mettre un terme à la conversation. Des bras, ce n’étaient pas ce qu’il manquait à Kumo, il finirait peut-être bien par trouver un incapable prêt à le suivre sans poser de questions. Yojiro n'était pas de cette trempe là, on lui avait scrupuleusement répété de ne pas suivre un inconnu agitant une confiserie sous son nez. Il n'allait pas commencé aujourd'hui.
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▶ Sujet: Re: Courber l'échine [Yojiro] |
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