De son côté, Yojiro, avançait sans peine dans cet environnement difficile, notamment grâce à sa réactivité d’esprit qui lui permit d’avoir une adhérence optimale. Cependant, entêté à ne pas se faire distancer par le meneur de l’unité, il ne prêta aucune attention à ce qu’il se passait autour de lui, manquant possiblement d'éventuelles preuves confirmant le passage du Kikiyou par ici. Pour réduire la distance et donc revenir à hauteur de son aîné, il employa un déplacement rapide qui fût un succès. 


La situation de Heizu était bien différente, celle-ci rencontrait davantage de résistance lors de sa progression. Avait-elle oublié la zone dans laquelle elle se trouvait présentement ? L’épéiste enchaînait une cascade de glissades à cause de ce terrain marécageux. Si elle avait imité le plus taiseux des deux Yuki, cette fâcheuse scène ne se serait probablement pas déroulée. D’autant plus, dépenser cette énergie pour si peu de résultat, la fatigue commençait à se faire ressentir chez la kunoichi. 


Mamoru tout comme ses camarades Genin, il n’avait comme seule obsession :  ratrapper Imifumei. Passant lui aussi à côté d’indices. Un choix plutôt étonnant que de ne pas prêter attention aux probables traces laissées en ces lieux. A l’instar de son cousin, il réussit également à rattraper Imifumei. A y regarder de plus près, ni lui, ni son cousin et ni la Sabreuse ne semblaient se préoccuper de ces détails, comment comptaient-ils remonter la piste du fuyard, simplement en suivant aveuglément le shinobi le plus expérimenté du groupe ? 


La voix de Heizu se faisait plus lointaine que celles deux de manipulateurs de glace, l’Azuré arrêta sa progression pour aller récupérer le membre de son clan, il n’avait pas pour autant oublié les propos des autres hommes. Il demandait à la jeune femme de grimper sur son dos ne serait-ce que pour reprendre des forces. 

«Ne t’en fais pas, tu n’as pas besoin de dépenser ton énergie dans une métamorphose, je te porterai jusqu’à ce que l’on quitte ce sentier accidenté. Profites-en pour te reposer. » Déclara-t-il d’une voix calme et bienveillante. 

Une fois la Kayuri installée sur son dos, celui-ci put reprendre la route aux côtés des autres Genin qui composaient le groupe. Tout en avançant, son regard se portait sur le moins loquace.

« S’il te plaît, oublie toute appellation formelle avec moi, tu peux me tutoyer et m'appeler par mon prénom, ça ira très bien. » cette remarque valait également pour les deux autres compagnons. « Si la situation était inversée et que tu étais traqué, ne chercherais-tu pas à semer tes poursuivants  en empruntant des voies sinueuses ? Tu sais, tout le monde n’est pas en capacité d’arpenter ces chemins avec aisance, la preuve en est avec Heizu. Pour moi, il aurait eu raison de faire ce choix. » 

Son regard aussi bleuté que sa chevelure se posait ensuite sur le second Yuki. 

« C’est imprudent voire même totalement suicidaire que de s’embarquer dans une telle opération sans pour autant posséder les pré-requis pour le pistage. Depuis notre rencontre et durant notre avancée, je me suis montré réceptif en cas d’interrogations de votre part, vous avez tous fait le choix de vous murer dans le silence, pour une raison que j’ignore encore. Et c’est une fois la difficulté venue que vous vous inquiétez du sort qui nous attend. En l’absence de doutes, je vous ai considéré comme des ninjas expérimentés, peut-être était-ce une erreur de ma part, j’en conviens. » 

Il était quelque peu déçu de voir les membres de son équipe prendre autant à la légère cette mission. Il était rare pour lui d’être assigné à un groupe ayant une telle passivité, le Sabreur savait à présent qu’ils étaient incapables de survivre seuls une fois arrivée au Pays des Tempêtes et que leur destin reposait entièrement sur ses épaules. 

« Ayant pris un temps d’avance sur nous, à l’heure qu’il est, Utari doit déjà être en mer. A mon avis nous ne retrouvons pas de traces fraîches indiquant sa présence dans les environs, nous aurons bien plus de chance de le retrouver une fois arrivée à notre destination finale. Évidemment que cette mission a pour but de ramener le Genin au village mais pas seulement, c’est l’occasion parfaite pour explorer ces contrées inexplorées depuis des lustres, et ainsi amasser de précieuses informations qui mèneront à d’autres explorations dans le futur. » 

La petite escouade put enfin sortir des marais, arpentant cette fois-ci un chemin plus propice à une allure moyen soutenue, il en profita également pour déposer la jeune femme qui était jusque-là agrippée à lui. Peu de temps après cette marche lente, la silhouette d’un village se dessinait devant eux, un signe qu’ils arrivaient presque au port. 

« Tenez bon, nous y sommes presque. » 

Parfait hasard ou malchance mais à leur arrivée à l’intérieur dudit village, la météo faisait des siennes, ils étaient accueillis par une pluie abondante. Malgré la saucée qui s’abattait sur eux, ils continuaient leur chemin jusqu’à rejoindre la zone d’embarcation, une vieil homme couvert par une ombrelle les y attendait. Imifumei et cet homme d’un âge assez avancé semblaient se connaître. 

« Ah, te voilà enfin ! » 

« Navré pour l’attente, nous avons eu un contretemps sur la route. » 

« C’est donc eux les Genin dont tu me parlais ? Ils m’ont l’air bien jeunes pour oser s’aventurer sur Arashi. Malheureusement vous n’avez pas de chance, le climat a décidé de se montrer capricieux, il serait imprudent de prendre la mer dans de telles conditions. Vous feriez mieux de vous reposer et attendre une accalmie. Il vous faudra compter quatre à cinq jours de navigation si le climat le permet, et environ une semaine en cas de gros avaries. Que les dieux soient avec vous durant votre traversée. » 

« Je te remercie pour ces conseils avisés, Onoki. » 

Après avoir remis les clés du navire à l’instructeur, le dénommé Onoki désignait du point le bâteau dans lequel l’escouade allait embarquer, et ensuite il s’en alla en priant pour l’ensemble de l’équipe. Une fois à bord, le Sabreur consigna consigna tout le monde à un repos forcé, après cette dure et longue journée, ils l’avaient bien mérité. Il s’occuperait de monter la garde et l’unité quitterait la zone portuaire au petit matin. 

L’Azuré trouvait ses subordonnés paradoxaux parce que  durant tout le trajet ils s’étaient tous montrés muets et une fois la nuit tombée ils devenaient bavards. Il n’arrivait pas à comprendre ces jeunes gens. Ils faisaient tout le contraire de ce que lui jugeait normal. 


“Une promenade de santé” et "enseignez-moi une technique sensorielle” étaient les termes qui tournaient en boucle dans son esprit. Il venait presque à remettre à la fois en cause les enseignements prodigués à l’académie et ceux fournis par les manipulateurs de glace. A ses yeux, ces propos étaient insensés. Il réfléchissait à une bonne formulation en se grattant le menton. 

« Que cherches-tu à prouver en disant cela ? Il n’y avait aucun obstacle sur notre route jusqu’à présent… » Si le jeune Yuki était assidu sur les bancs de l’école, il comprendrait immédiatement le sous-entendu émis par le Jonin, et dans le cas contraire, alors Imifumei ne pouvait plus rien faire pour lui. « … Ta demande est très audacieuse, dis-moi. Tu es donc prêt à monopoliser toute l’attention de la seule personne capable de détecter les éventuels dangers, simplement pour ton ascension personnelle ? Dois-je te rappeler que nous sommes en mission ? Et que fais-tu de la sécurité de tes compagnons ? N’ont-ils aucune valeur à tes yeux ? Une technique ne s’apprend pas en quelques jours à peine et encore moins dans les conditions qui sont les nôtres. Si tu souhaites acquérir de nouvelles compétences, tu le feras sur ton temps de repos et non pendant une mission. » conclut-il d’une manière très neutre. 

Aucun sens de la communication, une absence totale d’esprit d’équipe, un bien triste portrait que se faisait le Sabreur à l’égard du taciturne. Il était à présent temps de décortiquer son semblable clanique. Le chef du groupe pencha subtilement la tête sur le côté, affichant un air des plus perplexes. 

« Énormément de personnes ont tenté de rallier Arashi, dont des ninjas d’élite, et aucune d’entre elles n’est jamais revenue. Ce serait presque miraculeux de débarquer en un seul morceau, notamment à cause du climat capricieux et… Enfin bref, profitez de ce temps de repos parce qu’on en aura pratiquement pas une fois l’ancre levée. Il faudra être constamment en alerte, les corps et les esprits seront mis à rude épreuve. » cette fois-ci il s’adressait à chacun d’entre eux. « J’aurai effectivement un conseil à vous donner. Si vous souhaitez progresser, il vous faudra trois choses : la communication, l’esprit d’équipe et faire preuve d’initiative. » 

Trois éléments importants pour Imifumei et qui manquaient cruellement aux apprentis shinobis. Il n’en dira pas plus, c’était à eux à présent de trouver une alchimie pour le groupe, sinon ils couraient tous à la catastrophe. Et il finit par déposer son regard sur l’unique kunoichi. Un mouvement de tête pour répondre favorablement à sa demande, sans même lui adresser le moindre mot. 

« Extinction des feux. » 

[...] 

Le lendemain matin, le gradé réveilla la joyeuse troupe aux aurores pour enfin lever les voiles en direction d’Arashi. Il en profita pour donner quelques consignes. 

« Chaque jour, une personne différente aura la lourde responsabilité de s’occuper de la vigie, il faudra rester constamment attentif. Yojiro, tu commenceras, ensuite ce sera au tour de Mamoru, puis celui de Heizu. Les deux autres je vous demanderai de ne pas rester près du bord et de rester également vigilant. Quant à moi, je me chargerai de maintenir le cap dans la bonne direction, tout en mettant à profit mes capacités sensorielles. »  

En milieu de journée, perché en hauteur, Yojiro aperçut au loin deux créatures gigantesques ressemblant à des crustacés surgir hors de l’eau, avant de disparaître à nouveau dans les profondeurs. Était-ce une hallucination causée par la monotonie du trajet ? Pendant ce temps-là, ses compagnons ne se doutaient de rien, y compris le Jonin, car leurs regards n’étaient pas braqués dans cette direction. 


Tapis sous les eaux, les monstres marins prenaient en chasse le navire et ce n’était qu’une question de temps à ce qu’ils y parviennent. Il fallait compter une dizaine de minutes avant que leur tranquillité soit troublée. 

Spoiler:

La veille au soir, l’Azuré se grattait le menton lorsque sa semblable clanique se confia à lui, comme embêté par la tournure de sa confidence parce qu’il était au même point que cette dernière. 

« Alors comme ça un Yokai serait à l’origine de Sagiri… Je n’avais encore jamais entendu pareilles histoires jusqu’à aujourd’hui… Malgré ma position au sein du clan, je ne dispose d’aucune information pouvant te guider lors de cette quête, peut-être trouveras-tu les réponses à tes questions en t’y rendant ? Si ce mythe est fondé, je te conseillerais d’explorer cette piste avec grande prudence, parce que les Yokais peuvent se montrer redoutables. N’y vas pas seule, Heizu, fait appel aux autres sabreurs pour t’accompagner. Cette histoire doit être résolue uniquement par des fines lames. » il prenait au sérieux le récit énoncé par sa subordonnée, c’est pour cette raison qu’il lui suggéra de faire très attention à elle. 

Limité par le manque de connaissance entourant la création de Sagiri, l’homme affichait un visage quelque peu peiné. Il espérait tout de même que les conseils prodigués lui seraient d’une plus grande utilité comparé à la maigreur de l’aide apportée. 

Avant de trouver le repos bien mérité, tous les membres du groupe purent se remémorer les paroles du vieil homme qui s’était entretenu avec le Jonin.  

« Vous n’êtes pas les premiers à vouloir prendre la mer en direction d’Arashi. Il n’y a pas très longtemps, un jeune homme portant les mêmes insignes que les vôtres, a mis les dans cette direction. » 

Sans explicitement citer le nom d’Utari, le doyen venait de mettre l’unité de recherche sur la piste du Genin en fuite. Chacun de vous savait à présent qu’il n’était plus qu’une question de temps pour le retrouver. 

Le lendemain donc, alors que la journée semblait se dérouler sans encombre, Yojiro alerta l’ensemble de l’équipage d’une potentielle menace. Intrigué par cet avertissement, l’Azuré se questionnait sur le niveau de dangerosité qui planait sur eux, car ces eaux regorgeait tous types de menaces. 

« On va leur montrer à ces satanés créatures de quel bois sont faits les shinobis de la Brume. » déclara-t-il avec assurance à la kunoichi, avant d’aller distiller ses instructions aux Yuki postés en hauteur. « Il vaudrait mieux que vous redescendez, parce qu’en cas de forte agitation vous risquez de passer par-dessus bord, ou de faire une mauvaise chute. » exprima-t-il avec force, afin de diffuser plus aisément le message. 

Les eaux sombres de l'océan se troublaient soudainement, agitées par une force invisible. À l'horizon, le ciel se teintait de nuances de pourpre au coucher du soleil, alors que la mer semblait retenir son souffle. À bord du navire, l'équipage était sur ses gardes, conscient du danger qui se profilait sous les vagues.

Soudain, deux énormes silhouettes émergèrent des profondeurs, leurs formes évoquant des créatures marines monstrueuses, presque cauchemardesques. Des monstres à l'apparence de crustacés, avec des pinces acérées et des carapaces imposantes, surgirent des eaux tumultueuses. Leurs mouvements lents mais puissants fendirent les flots avec une aisance terrifiante, projetant des gerbes d'écume dans toutes les directions.

À leur apparition, un fracas assourdissant secoua le navire. Les vagues, soulevées par la présence colossale de ces monstres marins, s'écrasèrent contre la coque du bateau. Les uns et les autres cherchaient à s'accrocher désespérément à ce qu'ils pouvaient trouver pour ne pas être emportés par les vagues tourbillonnantes. Le Sabreur, les yeux écarquillés d'effroi, tenta de maintenir le cap du navire malgré la violence des secousses. Les cordages sifflaient dans le vent, les voiles menaçaient de se déchirer. 

Les monstres marins, imperturbables, continuèrent leur avancée, leurs énormes pinces claquant comme des mâchoires voraces. Les passagers du navire observaient avec horreur leur lente progression, se demandant quel terrible destin les attendait si ces créatures atteignaient leur embarcation.

La première créature marine, ses pinces énormes étincelant au soleil, prit position à l'arrière du navire. Sa carapace massive semblait prête à briser le bois comme du verre fragile, et les shinobis à bord réalisèrent avec horreur que le monstre avait l'intention de les attaquer directement.

Le deuxième Yokai, tout aussi redoutable, prit position sur le flanc gauche du navire. Ses membres puissants semblaient prêts à scier l'embarcation en deux, et une aura menaçante émanait de ses yeux luisants. L’équipe de recherche regardait impuissant, réalisant que leur bateau était pris en étau entre ces deux créatures dévastatrices. L’Azuré, le visage marqué par la détermination, donna des ordres frénétiques à son équipe, pour les préparer à repousser ces bêtes hideuses. 

Infos Yokais:

Spoiler:

  

La bataille faisait rage, une symphonie chaotique de jutsus, de lames et de rugissements marins. Les deux créatures, monstrueux crustacés, avaient émergé des profondeurs, avides de destruction et de carnage. Les ninjas de la Brume se tenaient prêts, armes en main et cœurs battant au rythme de l'adrénaline qui coulait dans leurs veines.

À l'arrière du navire, la résistance des défenseurs, Heizu et Yojiro, fléchissait face à la puissance implacable du gigantesque crustacé qui menaçait de submerger la partie arrière du bateau. Leurs prouesses martiales semblaient insuffisantes face à la force brute de la créature. Cependant, dans un éclair de lumière, une ombre familière fit son apparition : Utari, se joignant au combat avec une grâce féline.

Les trois ninjas combinèrent leurs compétences, travaillant parfaitement en harmonie pour contrer les attaques du monstre. Chaque coup porté était calculé avec précision. Les éclairs des techniques ninjas illuminent mes environs, accordent une aura épique autour d'eux. Finalement, grâce à leur coordination sans faille, ils parvinrent à repousser la créature, la précipitant dans les abîmes d'où elle était venue.

Au centre du navire, la scène était tout aussi impressionnante. Mamoru, le manieur de glace, faisait face à l'autre monstre marin avec une assurance tranquille. Ses mouvements étaient fluides, presque poétiques, alors qu'il utilisait sa maîtrise de la glace pour immobiliser la bête colossale. Des sculptures de glace s'enroulaient autour de ses membres, emprisonnant le monstre dans une étreinte glacée, l'empêchant de nuire davantage.

Pendant ce temps, Imifumei se déploie solidement à la barre du navire, guidant le vaisseau à travers les tumultes de la bataille. Son regard vigilant surveillait chaque développement, chaque victoire remportée par ses camarades. Son rôle était crucial pour maintenir le cap du navire, permettant ainsi à ses compagnons de se intégrer sur le combat.

Et alors que les derniers lueurs des affrontements s'estompaient, le calme s'installa peu à peu. Les vagues reprennent leur rythme paisible, et les ninjas de la Brume restèrent sur le pont du navire, épuisés mais victorieux. Profitant de cet instant de répit, le Jônin rejoignit ses camarades.

« Voilà ! Là, vous avez vraiment fait preuve de cohésion, vous avez fait du bon travail. Mais bon...Ne relâchons pas nos efforts, un long périple nous attend. » 

Le Sabreur déposa ensuite sur regard azuré sur le manieur d'encre. 

« Kikyou Utari, c'est bien ça ? Qui aurait cru que ça allait être toi qui nous retrouverais, c'est une situation bien cocasse. Te voir en un seul morceau me soulage. » son expression faciale était en accord avec les propos tenus. « En prenant autant de risques inconsidérés que cherches-tu en voulant fouler ces terres délaissées ? » il ne cherchait pas à le juger mais plutôt à comprendre ses motivations.

Spoiler: