Ce jour m’était bien différent des autres, bien que je partais en mission comme à mon habitude, celle que je m’apprêtais à débuter était bien plus importante que la normale. Entendons nous, chaque mission avait son importance mais celle-ci découlait directement de l’histoire de notre pays et de la guerre contre le Pays du Son. Mon rôle était de faire partie d’une équipe afin de sécuriser un chemin vers le Pays de l’Eau. Pourquoi ? Puisqu’il paraissait important de pouvoir créer des chemins de communication plus efficaces et rapides avec nos homologues et ainsi, avancer ensemble.

Cette mission me tenait particulièrement à cœur puisqu’en plus de son importance, la capitale avait missionné un Jônin du clan Nara pour nous épauler. Ils n’avaient pas été précis sur son identité et je n’avais pu obtenir l’information de mon père, Nara Shun, mais j’étais sûr de pouvoir tirer des enseignements de cette personne. Sauf si celle-ci était une “puriste” Nara; avec ma soeur, nous qualifions de puristes les personnes souhaitant seulement du sang pur pour leur clan, voulant que les personnes nommées Nara soient seulement issues des générations passées. Nous avions été adoptés par Shun et de fait, nous ne possédions pas une once de sang Nara dans nos veines. Cela nous avait causé bien des problèmes et continuait encore aujourd’hui mais au fond de moi, je me contrefoutais de ce genre de considérations. J’étais un Nara et arborais fièrement le symbole de notre clan.

Le lieu de départ de notre équipe avait été fourni par l’administration, c’était donc vêtu de ma tenue sobre et sombre traditionnelle, avec l’emblème des Nara, que j’avais rejoint le lieu de ralliement. Comme à mon habitude, j’avais aussi préparé soigneusement mes affaires et équipements.

Pour cette mission, j’étais aussi accompagné d’un ou une Fujiwara. Je n’avais pas eu l’honneur de faire sa connaissance, dans le passé j’avais eu le plaisir de rencontrer quelques uns de ses pairs mais avec cette personne, c’était une première. Au vu de l’importance de la mission, qui n’avait rien d'anodine, j’espérais pouvoir collaborer étroitement et de manière efficiente avec Izanami.

Avec un peu d’avance, j’avais pu m’adosser à un mur, l’air pensif. Cette mission était dangereuse et même si accompagné d’un Jônin, un expérimenté donc, je devais être le plus prudent possible. Mes capacités ne me permettaient pas d’ignorer le danger, j’étais supposé combattre au corps à corps et donc être au plus proche de l’ennemi. Je ne pouvais me permettre de perdre ni de laisser ma vie dans une mission de cette envergure. Mes projets étaient bien plus grands et il m’était impensable d’abandonner ma famille, Shun et Retsuko.

Une silhouette féminine me sortit rapidement de mes pensées, d’une chevelure argentée éclatante, cette dernière était supposément ma coéquipière. En plus du point de rendez-vous, peut-être avait-elle remarqué le symbole du clan Nara sur mes vêtements ?


Dis-je avant d’abaisser le haut de mon corps, observant brièvement la supposée Fujiwara. En effet, je me targuais de connaître l'entièreté de mon clan et elle n’en était pas.

Le Jônin était apparemment étonné de la présence de seulement deux genins. Je n’avais pas sourcillé face à ses remarques, pensant que l’administration avait déjà bien réfléchi à ce sujet. Je connaissais Gansei de nom seulement, je n’étais pas tout à fait sûr de son arbre généalogique et de ses liens directs. Dans tous les cas, au vu de son rang, il était respecté et respectable. Sur son visage, j’avais pu remarquer quelques marques, certainement dûes à ses missions passées.

J’avais beaucoup à apprendre d’une personne comme lui et je comptais profiter de chaque seconde de cette mission afin de progresser. Mon homologue évoqua brièvement les dangers auxquels nous allions faire face. Lui-même n’en était pas certain et en même temps, l’omniscience n’était pas un don si répandu dans le monde non ?

Le dirigeant du groupe nous jeta quelques parchemins, j’en avais récupéré la moitié avant de les observer brièvement. Ces parchemins répondaient au “Kai” classique, intéressant-.. Par contre, ce qui était moins intéressant, c’étaient les indications de mon supérieur.

“Si un endroit vous plaît ?”

Même si nous étions aussi connus pour notre flegme, notre supérieur aurait tout de même pu faire une effort et nous donner au moins les critères essentiels à un avant-poste. Cela ne me semblait pas difficile et pas non plus trop “facile” pour nous, bien sûr que nous devions faire nos preuves mais ici… Il s'agissait d’une mission d’une très grande importance.


Balançais-je en observant brièvement mon autre partenaire, Izami.


J’avais encore des dizaines de questions, ces interrogations auraient pu être balayées si mon pair avait fait l’effort d’être un peu plus précis. Il me faisait penser à mon père, Nara Shun, qui aimait nous laisser dans nos réflexions et certaines fois, ne nous donnait pas la solution, à ma sœur et moi même.

Nous avions marché pendant des heures durant et lorsque nous avions quitté les sentiers tranquilles, sous l’impulsion de Gansei, nous avions pris les devants avec la Fujiwara.


Cela était le préambule quant à notre début de formation. Je pensais que passer devant était peut-être plus adapté. Nous pouvions tous deux partager la vision, afin de couvrir tous les angles -en plus d’être couvert par le Jonin-.

Qu’en pensait-elle ?

Dans tous les cas, je m’étais préparé aux festivités puisque aussitôt le sentier quitté, j’avais malaxé du chakra dans mon corps et le diffusais de façon à être prêt à toutes éventualités.

Je ne comptais pas mourir ici, ce n’était pas mon heure.

La précision sur les parchemins était importante et je m’étais attendu à cette éventualité, c’était pour cette raison que je m’étais osé à d’autres questions. Les réponses étaient vagues et bien que loin d’être à mon goût, j’allais devoir me contenter de cela.

Concernant la formation de combat, Izanami m’avait indiqué que je pouvais prendre les devants, comme on aurait pu l’imaginer. Cette dernière m’avait ainsi proposé de protéger mon flanc droit, de façon à couvrir plusieurs angles de vues. C’était intelligent et certainement à même d’assurer notre sécurité. Nous ne devions pas oublier la présence de notre Jônin, Nara Gansei. Même si cette mission était capitale et avait un réel intérêt pour le Pays du Feu, elle était aussi pertinente pour évaluer nos propres capacités.

Afin de parer à toutes les éventualités, j’avais mis mes sens en éveil et avais déjà malaxé du chakra dans mon corps afin de gagner quelques fractions de secondes, qui pouvaient potentiellement changer la donne.

Le premier sens qui m’avait été utile était la vue, en effet, une ou plusieurs personnes avaient établi un camp de fortune ici-bas. La fumée à peine camouflée faisait état de la présence d’autres individus. Ce qui était en corrélation avec les dires de mon confrère clanique, qui nous avait intimé de faire attention à ces bois. Mon corps en alerte, j’étais sur mes gardes. Mon corps battait de plus en plus fort, bien que cela n’était pas avéré, nous étions potentiellement en danger.

Le second sens utilisé fut l’ouïe, en effet, nos amis du jour étaient bruyants, si bien que nous avions pu les entendre à quelques centimètres de nous, se préparant à un assaut. Mais ils n’étaient pas seuls, avant même que je ne retourne sous le conseil de ma partenaire Fujiwara, je vis des archers se préparant à nous attaquer à leur tour. Nous devions agir rapidement et sans détours.

Après avoir pivoté légèrement, je pus aussi discerner visuellement la présence d’un autre ennemi, au-dessus de Izanami.


Balançais-je, avant de faire face à l’opposant équipé d’une massue.

Ma première idée fût d’esquiver l’attaque, mais derrière, j’allais être confronté aux archers, en même temps que l’assaillant que j’avais évité. Ce n’était certainement pas la solution à adopter.

Alors mon idée suivante était la suivante : je comptais parer l’offensive, j’en étais capable et si je le faisais correctement, je pouvais utiliser la puissance de son attaque pour la retourner contre lui. Je n’étais pas sûr d’en ressortir sans mal, mais j’étais prêt à prendre le risque pour me protéger des archers ainsi que potentiellement protéger Izanami.

Mes mains sur la massue, j’avais accompagné son geste jusqu’à le détourner de moi et le mettre en difficulté, en direction des archers. Toujours en profitant de ce mouvement de puissance, j’avais chargé suffisamment de chakra pour envoyer mon genou dans le ventre de mon adversaire déséquilibré. En principe, lorsque j’atteignais ma cible de cette façon, cette dernière ne pouvait s’empêcher cracher de la salive de sa propre bouche.

C’était maintenant le moment clef de cet enchaînement : se protéger des archers. De mes deux mains endolories, j’avais essayé de positionner la victime de manière à qu’il encaisse lui-même les projectiles de ses camarades, avant de le projeter dans le décor.

Il était maintenant temps de m’occuper de l’arrière garde et dans cette optique, après un bref regard à Izanami et Gansei, je m’étais projeté à vive allure en direction de ces derniers, laissant un petit nuage éphémère de fumée derrière moi.

Une communication efficiente et rapide pouvait être la clef, notre échange avec Izanami en était la preuve. À l’aide de sa voix, elle avait pu m’alerter sur le danger à venir et moi, réciproquement, je l’avais épaulé dans sa quête. D’après les brèves images que j’avais pu voir, elle avait été bien plus violente que moi dans son approche, mais c’était un mal nécessaire, un mal que je respectais totalement.

Quant à moi, les mains toujours endolories et éraflé à la jambe, je m’étais approché des “tireurs d’élites” afin de les mettre à mal.

Pendant ce temps, même si mes dons sensoriels étaient loin d’égaler ceux des experts de mon clan, je pus sentir l’aura d’un torrent de chakra se propager dans les environs. Du coin de l’œil, j’en avais rapidement compris l’origine, c’était le Nara, qui faisait usage de ses ombres afin de nous protéger des brigands. C’était… peut-être un peu démesuré selon moi, mais je faisais confiance à sa capacité d’analyse, il avait probablement vu du danger où je n’en voyais aucun.

Ce n’était pas le moment, je ne devais pas rêvasser. Même si l’ennemi ne semblait pas être à la hauteur, pour le moment, il ne fallait pas pour autant les sous-estimer. D’après ma première impression, mes adversaires étaient plus à l’aise à distance et certains signes les trahissaient. Le tireur le plus proche de moi s’était tenté à m’asséner un coup à l’aide de son arme, tandis que son partenaire se préparait lui aussi à rejoindre son homologue dans son dessein.

L’attaque était loin d’être synchronisée, je pouvais de ce fait éviter la première et certainement la deuxième, après avoir réalisé une tentative de neutralisation sur mon premier opposant-.. Pourquoi pas ? Néanmoins, cela reposait sur une probabilité moindre, celle que je sois assez puissant et précis pour être sûr de me débarrasser du premier.

Dans certaines situations, nous devions parier et compter sur notre propre chance.

Mais ici, je n’avais pas à prendre ce pari. Pourquoi ? Puisque je ressentais que ma camarade, Izanami, n’était pas loin et en capacité de me rejoindre.

Décidant de lui faire confiance, j’avais esquivé la première attaque en créant un espace pour que la Fujiwara puisse agir à sa guise. Suite à cette esquive latérale, j’avais malaxé suffisamment de chakra dans ma paume avant de l’envoyer cogner le menton de mon adversaire, pour le projeter dans les airs et si possible, lui offrir le sommeil.

J’avais en effet créé une ouverture, mais tout autant pour ma partenaire que mon ennemi du jour, je comptais sur elle.

Suite à cet évènement, je comptais proposer d’effectuer les premiers soins afin de bander nos blessures et veiller que ces dernières ne soient pas infectées. Mais cela ne pouvait être fait tant que ne nous n’étions pas certains d’avoir sécurisé la zone, c’était une des étapes les plus importantes.

Et finalement, pourquoi ne pas proposer un avant-poste ici même ? Le danger était présent et le terrain propice à cela, si nous étions à même de créer espace sécuritaire ici-bas, cela aiderait grandement notre nation.

Izanami était intéressante, c’était le moins qu’on puisse dire. Alors que nous venions à peine de nous rencontrer et que c’était notre première mission en collaboration, nous étions tout de même parvenus à nous compléter.

La zone sécurisée, nous avions pu réaliser les premiers soins. Les blessures étaient, pour la plupart, superficielles et ne seraient assurément pas un souci pour la suite de notre aventure. Mes camarades du jour semblaient être en phase concernant le marquage d’un avant-poste ici-même. Cette position était stratégique et comme expliqué, m’avait paru propice à la création d’une infrastructure militaire.


Dis-je simplement, armé de mon sceau, avant de le voir s’étaler tout autour de nous. Ce sceau avait titillé ma curiosité, j’avais pu l’observer quelques instants à la recherche de signes distinctifs. Je n’étais pas un expert dans l’art qu’était le Fuinjutsu mais grâce à un ami -Towa-, je pouvais reconnaître certaines particularités à l'œil nu. Ici ce n’était pas le cas, malgré la simplicité apparente du jutsu.

Alors que nous nettoyons brièvement la scène de crime et préparions notre départ, je voulus sobrement féliciter la Fujiwara pour le labeur accompli.


Nous avions finalement repris la route, en direction de notre destinée.

Le chemin fût pour la plupart du temps praticable, le vrai soucis étant que nous devions toujours être sur nos gardes, même si le rythme n’était pas effréné. Le tempo avait été donné par notre meneur de mission, qui souhaitait certainement que nos réserves de chakra se régénèrent.  Au vu du torrent de chakra déployé par sa personne, il en avait aussi certainement bien besoin.

Toujours sur mes gardes et prêt à réagir à une attaque ennemie, je pris la parole pour avoir plus d’informations concernant la suite de la mission.


Dis-je, avant de marquer une pause de quelques instants.


Suite à ça, je m’étais assuré que nous n’étions pas suivi, en restant en retrait -stratégique- quelques instants. Même si nous avions fait le compte sur nos précédents assaillants, je ne voulais pas prendre de risque.

Cela faisait un moment maintenant que nous marchions, une certaine distance nous séparait du premier avant-poste.

À l’orée d’un embranchement, le Jônin nous proposa de reprendre notre souffle, pendant quelques instants.

Ses paroles étaient accompagnées d’un avertissement, visant à nous mettre sur nos gardes. Un conseil à nouveau avisé, que je comptais bien sûr respecter.

Mes sens en éveil, j’avais finalement demandé quelle route nous allions emprunter.

Les réponses apportées par mon confrère étaient intéressantes, bien que de temps en temps évidentes. Néanmoins, j’avais pris soin d’enregistrer la moindre de ses palabres, il était sûr qu’au moment opportun, cela se verrait utile. Mais Gansei s’était aussi attelé à répondre aux questions  de la Fujiwara, qui elle s’interrogeait quant à la concentration de créatures au sein du Pays du Feu.

Je n’étais pas particulièrement au fait de cette information… Cela m’avait laissé perplexe, peut-être que ce n’était qu’une rumeur après tout ? Notre meneur d’équipe lui-même ne savait que répondre à la Samouraï. Pour obtenir des réponses, il avait émis l’idée qu’une expédition, selon lui, pourrait résoudre ces inconnues. Je ne doutais pas une seconde qu’une expédition de ce type se trouvait être dangereuse. Mais après tout, n’était-ce pas là l’essence de nos fonctions ? Nous mettions nos vies en jeu pour assurer la sécurité des résidents du pays.

Après des heures de marche, toujours les sens en éveil, nous nous étions arrêtés afin de discuter du campement et surtout de sa localisation. Plusieurs choix s’offraient à nous, le premier étant une plaine dégagée, qui donnait la vue sur divers lieux. Cette possibilité offrait un avantage certain, celui d’avoir une vision d’ensemble mais… Aménager un camp serait trop coûteux pour une nuit seulement, nous n’étions même pas sûr de créer suffisamment de barricades afin de nous protéger à 360 degrés. Le risque était, selon moi, bien trop grand.

Un autre choix possible était celui de séjourner à la lisière de la forêt, qui était selon moi, un choix viable. Ce n’était pas le seul, chacun comportait des défauts mais nous n’étions pas omniscient. L’objectif était de se reposer et de limiter les risques au maximum, se rapprocher du zéro était notre priorité mais restait en l’état, impossible.

D’un signe de la tête, j’avais acquiescé à la proposition de ma partenaire et avais récupéré l’équipement dans mon sac, afin de le déposer au sol. Je fis l’inventaire rapidement et après quelques regards furtifs en direction de la forêt, quelques idées me vinrent.


Balançais-je à mes interlocuteurs.


Suite à cette demande et après avoir prononcé le mot magique “Kai”, j’avais rejoint la dame à la chevelure angélique, afin de l’aider dans ses tâches. Tout d’abord, j’avais épaulé cette dernière et avais transporté suffisamment de bois, élégamment découpé, afin de délimiter le pourtour de notre campement de fortune. L’idée n’était pas de nous créer un établissement hôtelier mais bien de limiter les dangers au maximum.

Une fois le camp délimité, je pus laisser ensuite ma partenaire faire les ajustements nécessaires et m’atteler à la création des dispositifs de sécurité.

Dans un premier cercle, le plus éloigné, j’avais fixé entre plusieurs arbres, en hauteur tout d’abord puis à même le sol, des fils délicatement dissimulés, se rejoignant de part en part. Pour vérifier le fonctionnement de ce système d’alarme sommaire, à l’aide de mon index, j’avais effleuré plusieurs des filaments, afin de m’assurer que les vibrations étaient suffisantes afin d’être perçues au niveau du campement.

Dans un second cercle, le plus proche, j’avais élaboré quelques pièges rudimentaires, vieux comme le monde qui pourraient assurément nous épauler dans notre quête. Le premier était le plus simple, avec une branche tordue, attachée à un fil, lui-même relié à une autre portion de fil, pouvant enrouler une jambe/patte ou autre élément suffisamment imposant pour déclencher le mécanisme. Mon souhait n’était pas de chasser mais bien de nous protéger. Pour le moment nos rations suffisaient. Le second piège lui, était à même le sol, plusieurs shurikens recouvert par du feuillage, essayant de mimer l’environnement et de tromper les plus aguerris, mais ce dernier n'était pas si simpliste. Si une entité venait à ne serait-ce l'effleurer, un shuriken serait aussitôt envoyé en sa direction, à l'aide d'un fil que j'avais tendu manuellement à l'aide d'une branche. Ce piège en deux temps, allait peut-être faire ses preuves.

Prévention et défense, cela me semblait être le duo gagnant.

J’avais répété l’opération plusieurs fois, autour du camp afin de nous créer plusieurs cercles de sûreté.

Suite à ça, j’avais indiqué à mes partenaires les positions des pièges, m’assurant que nous étions réellement seuls.


Il en allait de la sûreté du groupe.

Finalement, la nuit s’était plutôt bien passée. Le Jônin en chef nous avait proposé de dormir seulement deux heures à la belle étoile. De ce fait, elle fut courte, mais bien suffisante pour récupérer le peu d’énergie qu’il nous manquait.

Pendant ma courte ronde, visant à protéger notre camp de fortune, j’avais pu apprécier le silence de la forêt. Silence que je connaissais que trop bien, puisque c’était dans ce type d’environnement que je passais la plupart de mon temps. Afin de m’entraîner à l’utilisation des portes célestes, c’était un endroit adapté. La quiétude alliée à la discrétion, voilà ce que je recherchais. Tandis que j’étais à l’affût du moindre bruit, de la moindre chose suspecte, je pus entendre le chant des hiboux, se répondant tour à tour.

Mais ce spectacle symphonique prit fin rapidement, Izanami était venue pour relever de ma garde, comme entendu. Un sourire en coin et une tape sur l’épaule, je l’avais laissé à son devoir. Le mien était maintenant de dormir et de regagner des forces.

Gansei m’extirpa de mon sommeil avant, quelques instants plus tard, de nous inviter à quitter les lieux. D’un signe de la tête, j’avais acquiescé à l’entente de ses ordres.

Avant de quitter la lisière de la forêt, j’avais pris le soin de récupérer le matériel des pièges, non seulement par souci d’économie, mais aussi par sécurité. De plus, je ne me considérais pas en droit de salir cette belle forêt. Nous devions vivre en communion avec la nature, pas la détruire. Un dernier coup d’œil en arrière, tout était bon et de loin, je pus voir le marquage de l’avant-poste à même le sol. J’étais convaincu que c’était l’un des meilleurs Fuinjutsu que nous avions posé.

Toujours avec la plus grande des précautions, nous avions pris la route en direction de notre destinée. Rapidement, peut-être bien trop, nous avions rejoint la côte. Une plage d’une somptueuse beauté s’offrait à nous. Je fis comme happé quelques instants, est-ce que derrière cette étendue d’eau, nommée mer, se trouvait la liberté ?

Non, fabuler m’était inutile. Ma concentration devait être uniquement portée sur la mission et rien d’autre. La plage me paraissait être un bon endroit pour poser un avant-poste, mais à quel endroit ? Avais-je le droit d’utiliser mon joker nommé Gansei ?


Balançais-je, avant de l’observer. Il ne répondait pas… souhaitait-il que je réponde moi-même à cette question ? Pourquoi pas ? Les Nara faisaient souvent ça à leurs enfants, après tout, cherchant à faire grandir l’esprit d’analyse de leurs descendants.


Dis-je en pointant du doigt une position plus éloignée, avant de me retourner sur moi-même.


Le mutisme était de mise. Pourquoi Gansei ne me répondait pas ? Pourquoi Izanami n’avait pas l’air d’avoir entendu un seul traitre mot que j’avais prononcé ?

Je m’étais alors arrêté, brusquement. Ma perception de la distance était touchée, pourquoi j’avais l’impression que cela faisait des décennies que nous foulions cette étendue de sable ? Quelque chose clochait, je mis rapidement mon esprit d’analyse au travail, cherchant le moindre indice à ma portée pour expliquer une situation si étrange.

Le mutisme de mes partenaires, la distance, le fait d’avoir traversé si rapidement… Cela ressemblait bien à… était-ce seulement possible ?

De ma main droite, j’avais posé ma main sur l’épaule d’Izanami. Je l’avais touché auparavant, est-ce que cette sensation, était-elle différente ?

Si mon analyse était véridique, je n’hésiterais pas à utiliser ma porte céleste, pour perturber mon flux chakratique et me blesser, sans l’ombre d’une hésitation.

Pourquoi tant d’incompréhensions dans un espace qui se voulait être si réel ?

Une réponse était possible et je ne pouvais la valider autrement qu’en me blessant continuellement, ou en perturbant volontairement mon flux chakratique. Le moyen le plus conventionnel était d’utiliser un Kaï, mais je n’étais pas le plus à l’aise dans cette discipline, pour le moment.

Si je parvenais à valider la théorie d’une illusion, ne serait-ce qu’un petit peu, à l’aide de ma première porte céleste, alors je me blesserai suffisamment pour sortir complètement de l’emprise du Genjutsu.

À peine la porte ouverte, je pus voir l’environnement autour de moi se déchirer, se déformer. C’était comme si des images entières se trouvaient arrachées, tels des papiers peints qu’on retirerait des murs.

Et finalement la supercherie fut dévoilée, nous étions toujours dans la forêt et petit à petit, je repris mes esprits pour apercevoir que nous étions cernés d’ennemis. Les yeux écarquillés, en une fraction de seconde, j’étais déjà prêt à encaisser une attaque ennemie lorsque notre meneur parvint à me rassurer le temps de quelques instants. J’étais rassuré de le voir à nos côtés, lui était déjà éveillé. C’était comme un soulagement, je ne pensais pas être capable de m’en sortir indemne seul, face à toutes ces créatures tout en devant les couvrir. J’aurais certainement mis ma vie en jeu, comme il se doit, mais si je pouvais éviter de mourir en ce jour-...

Finalement, mon homologue me fit part de sa première analyse et évoqua l’illusion générée par nos assaillants, les créatures étaient incandescentes et généraient apparemment de chaleur à partir de leurs corps. Des capacités intéressantes qui pouvaient ainsi agir sur nos sens-... De plus, leurs peaux me paraissaient robustes et ils possédaient un dard, ce qui était loin d’être une bonne nouvelle-..

Si je devais résumer, ces ennemis-là étaient capables de générer des Genjutsu, étaient assurément à l’aise en Taïjutsu, pouvaient générer des flammes tel du Ninjutsu et peut-être… pouvaient porter atteinte à nos vies à l’aide d’un poison. Ils n’étaient pas à sous-estimer, pas le moins du monde.


Dis-je en observant les quatre bêtes qui s’étaient mise en marche suite à nos actions. Lorsque mon confrère libéra la dame à la chevelure angélique, deux autres bêtes se mirent en marche. L’analyse de mon confrère devenait de plus en plus pertinente.


Balançais-je alors que j’observais les mouvements de mes adversaires.

Je fus presque pris de surprise lorsqu’une des bêtes vint m’immobiliser à l’aide de ses membres. Je pus sentir une certaine puanteur, une odeur de charogne, avant de percevoir l’intensité de la chaleur générée par son corps. Mais je n’étais pas dupe, ils agissaient par deux…

J’avais noté une information, j’avais l’impression que leur carapace au niveau du dos me semblait bien résistante alors que… leur ventre, me paraissait bien plus à même d’être transpercé. Le sourire en coin, rempli d’excitation, j’avais lâché un cri de colère, projetant une certaine dose de chakra à courte distance, pour m’émanciper du premier scorpion. Je pouvais gagner quelques secondes, précieuses, pour non pas le détruire lui, mais bien annihiler son compagnon.

Je m’étais ensuite retourné, pour esquiver d’un bon très véloce et en arrière, l’offensive de son comparse. Quelques mètres me séparaient maintenant de ma cible et j’étais toujours sous l’effet de la première porte céleste. Une aura de chakra blanchâtre m’entourait et suivait le moindre de mes mouvements.

En une fraction de seconde, je m’étais lancé sur mon adversaire avant de glisser à son niveau, pour tenter de passer sous son corps. Grâce à la rapidité de ma porte et de mes mouvements, je pus facilement me trouver sous lui et m’étais arrêté à son niveau.

D’un coup sec, j’avais tenté de traverser son ventre à l’aide d’un coup de poing. Essayant de profiter de cette partie du corps plus “molle”. Le sang allait certainement couler à flot, est-ce que cela pourrait effrayer une créature de la sorte ?