Lorsque vous arrivèrent aux abords de la baie qui vous mèneraient sur les récifs du Pays des Tourbillons, prenant connaissance de la présence de vos partenaires dans cette entreprise, il vous parût devoir attendre quelques temps avant que l'ombre d'un navire n'amarre sur les quais – de nombreuses minutes, à vrai dire. Quelques remus se firent entendre à l'intérieur ; et d'un bond, une silhouette bondit sur les lames de bois montées sur pilotis, une corde en main. Ses doigts eurent vite fait d'enrouler le lien autour d'un poteau sylvestre pour s'assurer que son embarcation ne lui fasse pas faux bond – il aurait pu jeter l'ancre, certes : mais vous n'aviez qu'à embarquer, et trop de temps aurait été gâché à la remonter.

Son minois se releva vers vous lorsque sa manche essuya les maigres gouttes de sueur sur son front et qu'il vous avisa d'un simple regard.

Toguro, marin
« Un, deux, trois : vous devez être les ninjas d'Homura, c'est bien cela ? », fit-il avec un sourire, affairé à remonter le tissu couvrant ses bras pour ne pas qu'il le gêne. « Mon nom est Toguro*, je serais votre guide jusqu'au Pays des Tourbillons ! Vous pouvez embarquer, nous en aurons pour quelques temps. La traversée devrait durer trois jours... j'espère que vous avez prévu de quoi vous sustenter ! Sinon, j'ai quelques réserves – mais il faudra les payer pour que je puisse les remplacer sans frais à bon port. »

Lorsque l'intéressé releva ses mains sur ses hanches en s'armant de patience sur le côté, vous pouviez remarquer qu'à certains endroits, sa peau paraissait marquée de sigles étranges : Hanabi les reconnaîtrait sans peine comme des fūinjutsu, elle qui était si familière avec eux – elle ne pourrait toutefois pas parvenir à les lire, étrangement, tant ils semblaient complexes. La forme de l'un d'eux lui parut ressembler à un genre de sceau permettant de stocker un élément, toutefois... ou tout du moins en partie.

Bien assez tôt – à moins que vous n'émettiez un quelconque refus – vous embarquèrent tous les quatre sur le navire ; et dès que la corde eut dénoué sa présence sur les quais, Toguro forma un mudrā à l'aide de ses deux mains avant de placer l'une d'entre elle devant sa bouche, le pouce et l'index arqués en un rond près de ses lèvres. Une salve venteuse s'éleva de ses poumons jusqu'aux plus grands mâts, enivrant les toiles qui se tendirent sous son poids. Déjà, la structure semblait prendre la route que ces souffles lui avaient imposé, et les alentours du Shogunat vous parurent bientôt aussi minuscules qu'un point sur l'horizon.

Après quelques temps où vous le virent s'affairer à divers détails qui parurent nécessaires au bienfondé de cette entreprise, vous le virent s'arrêter un instant, accoudé sur la balustrade boisée de l'embarcation, le regard perdu dans l'immensité de la mer. C'était l'occasion de lui poser davantage de questions – si toutefois certaines vous brûlaient les lèvres – ou d'observer plus attentivement certaines parties du navire ; qui sait ce que vous pourriez y trouver ? À moins que cela ne courrouce votre navigateur...

Toguro, marin
L'intéressé observa la Hyûga et son ton monotone lorsqu'elle se dressa d'elle-même en vigie – forme de méfiance ou de suffisance, il ne sut réellement le dire ; mais elle s'acquitterait elle-même des charges, alors peu lui importait.

« Parfait ! Vous pourrez poser une bourse de 10, 000 ryôs quelque part, sur l'une des caisses. », glissa-t-il sans bouger de la balustrade, la main levée dans sa direction comme un petit salut qui accueillerait son départ loin du reste du groupe. « Il vaut mieux attendre que la nuit tombe pour manger. Les eaux sont encore calmes mais mieux vaut ne pas tenter les yokai. »

Lorsqu'elle fut suffisamment loin pour ne pas entendre l'écho de leurs paroles, Toguro se retourna vers les deux jeunes femmes qui s'étaient pressées sur ses flancs – avec des questions qui leur brûlaient les lèvres, certainement. Il ne put toutefois pas s'empêcher, avant toute chose, de murmurer quelques mots en observant leur acolyte, au loin.

« Votre amie fait honneur au caractère de la branche principale, dites donc. », il soupira, brièvement, avant de lier ses mains pour mieux étirer ses bras vers le haut, le plus possible – comme pour dénouer ses muscles – avant de se retourner vers la louve. « À quoi vous pouvez vous attendre ? Mh... », son regard partit dans le haut du mât, pensif quant à ce qu'il pouvait leur dire, tandis que ses coudes et son échine se posaient contre la balustrade en leur faisant face. « Vous n'avez jamais été en mer, alors peut-être tout ce qui s'apparente à une traversée. Nous ne sommes pas à l'abri d'une tempête, que la construction ne soit brisée, de pillages. Bien que très peu de personnes s'aventurent près des Tourbillons, certains attendent patiemment que des navires se fracassent contre les récifs, emportés par leur courant, pour récupérer toutes les victuailles qui ne couleraient pas, haha. Le matériel peut être défectueux – mais n'ayez crainte, ça ne m'est jamais arrivé : il suffit de vérifier avant chaque voyage. Et puisque nous nous dirigeons vers Uzushio... à tout cela s'ajoute les thématiques et complications qui lui sont liées. », il sourit en regardant la demoiselle, sans rien ajouter de plus, les lèvres pincées.

Lorsqu'elle le questionna sur ce fameux domaine, ses yeux parurent pétiller un instant ; et sa mâchoire se raffermir.

« J'y suis déjà allé, oui. Mes trajets ne concernent pas uniquement le Pays du Feu ; on me convoque parfois pour guider certains habitants de Kaminari, Sanchu ou Mizu vers l'île. Je ne pourrais pas vous en dire plus, cependant : ce n'est pas à moi de le faire. »

Sa main se glissa dans l'arrière de sa nuque, massant la peau qui s'y trouvait en entendant le reste de ses questionnements ; son regard fuyant sur le côté, visiblement en proie à un certain inconfort tandis qu'il se mordillait l'intérieur de la joue – comme s'il cherchait comment lui répondre. Toguro se racla la gorge, les deux bras désormais croisés sur son torse.

« C'est compliqué à dire : mais disons que tant que vous respectez ceux qui se trouvent là-bas comme il se doit sans faire d'écart ou d'imposer vos demandes, tout ira bien. Ils sont au courant de votre arrivée, de toute façon, et à moins que vous ne souhaitiez-vous battre ou fouiner – je vous le déconseille – vous n'aurez pas besoin de gradés. Le rang n'a rien à voir avec la politesse, heureusement ! Vous n'aurez qu'à suivre mon exemple, si cela peut vous rassurer. Il y a certaines personnes avec qui je suis assez familier, là-bas. », fit-il avec un sourire.

Les yeux de Toguro se plissèrent, légèrement, lorsque la peinturlurée se mit à l'interroger à son tour, repensant aux rouleaux qu'elle avait désigné en rétorque à sa proposition de plus tôt. Puis, tout d'un coup, son regard parut s'illuminer – comme s'il venait de réaliser quelque chose.

« ...Mais oui ! Les Matsurika ! Dame... », vous le virent s'arrêter dans ses paroles, les paupières closes et le nez froissé, avant de se reprendre : « Certains habitants sont friands de leur art. J'ai entendu dire que l'une d'entre eux s'était aventurée sur les plus hauts monts et les plus grands gouffres d'Uzu pour les peindre... résultat, la pauvre s'est retrouvée à voir ses blessures pansées un nombre incalculable de fois. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle était téméraire ! »

Il laissa s'échapper un petit rire, avant d'observer la silhouette de Tori, au loin, qui ne démordait pas de son devoir. Une autre eût rapidement fait d'attirer son attention, toutefois – et quelle attention paraissait-elle lui donner. Lorsqu'elle le questionna sur la situation de son pays natal, celui-ci ne répondit pas : à défaut, il rebondit sur sa question au sujet des sceaux, qui parcourraient son corps, un hâle légèrement rosé glissant sur son nez et ses joues – comme une forme d'admiration lointaine que lui évoquait un souvenir ; ou peut-être rougissait-il simplement.

« Certains sont de moi, d'autres non. », glissa-t-il comme un petit indice. « C'est normal que tu ne les comprennes pas tous : il a fallu beaucoup de temps pour les élaborer. Celui que tu pointes est effectivement un sceau de stockage, mais ce n'est pas sa seule fonction. Disons... qu'il a d'autres buts. »

Lorsqu'elle mentionna à quel point il était rare – un privilège – de profiter de l'art des Uzumaki, le marin se contenta de lui glisser un simple clin d'oeil – lourd de sens ou de suppositions : libre était-elle de l'interprêter comme elle le désirait –  avant de couper court à cet échange. L'une de ses mains se hissa sur le côté de sa bouche lorsqu'il héla la Hyûga.

« Hyûga Tori ! », fit-il, en dévoilant à chacune d'entre vous qu'il connaissait bel et bien tous vos noms, bien que vous ne vous soyez pas présentées. « Tu peux revenir par ici, nous ne risquons rien la première nuit. Pour les autres, en revanche... »

Il se retourna vers la peintre et la louve.

« C'est aussi celle où l'on peut se repaître et se reposer jusqu'à ne plus en pouvoir. Profitez-en, ce ne sera pas aussi confortable pour la suite. »

Avec cet autre conseil, il s'avança vers l'une des caisses enfoncée dans le renfort à l'entrée de la cabine. Toguro se hâta bien assez vite de l'ouvrir et de se munir de ses contenants – une sorte de chaudron munit d'une hanse, de quelques légumes et de viande séchée. L'intéressé arrangea l'espace de sorte à ce que chacune puisse prendre place autour dudit chaudron ; et, croquant la pulpe de son pouce où un sang viendrait perler, vous le vîmes presser son doigt contre la courbe métallique de l'objet avant que celui-ci n'illumine les détours d'un sceau qui s'y trouvait. Il vous sembla que son geste avait tout de la magie : car la cuve parût se remplir d'elle-même d'eau – d'où venait-elle ? – Cela, seule Hanabi pourrait le comprendre : le fūinjutsu paraissaît l'avoir stockée pour la relâcher à l'intérieur.
Le marin répéta son geste, apposant l'hémoglobine sur un autre... mais rien ne se passa. Du moins, pas tout de suite : mais lorsque vous vîmes un filon de fumée s'échapper du chaudron, vous comprîrent que ce sceau-là contenait toute la chaleur des flammes sans qu'elles n'eurent à apparaître et menacer d'embraser son navire. C'était comme s'il réchauffait l'objet de lui-même sans avoir à les convoquer – ou qu'elles se trouvaient ailleurs.

« Ce sera bientôt prêt : vous pouvez venir vous installer. »

Après quelques instants où il s'affaira à découper chaque légume pour mieux les glisser à l'intérieur et former une soupe aux effluves aussi acceuillantes que parfumées. Trois bols furent disposés près de l'objet ; et lorsqu'il remplit chacun d'une quantitée suffisante, en les tendant respectivement à la Hyûga, puis la Seijuu, avec un épais morceau de viande séchée, ce fut l'occasion qu'il choisit pour les questionner en retour.

« Bien. Nous devrions être tranquilles pour la soirée. Alors, dites-moi : qu'est-ce qui vous amène à Uzushio ? C'est assez rare, comme vous l'avez dit, que qui que ce soit ne soit envoyé là-bas... encore moins que leur demande ne soit acceptée. Cela doit être quelque chose de très important, non ? », fit-il, innocemment, en portant son propre bol à ses lèvres. Il avait tout de l'être intéressé, les yeux pétillants – même lorsqu'il croqua une sacrée bouchée dans sa part de grison.

Toguro, marin

Les prunelles du marin se plissèrent, finement, dans un fragment de seconde où il vous parût que ses yeux devenaient bien plus acérés qu'auparavant – comme s'il considérait vos réponses avec une certaine mesure – avant d'avaler une nouvelle gorgée de sa soupe, puis une autre ; jusqu'à ce que le bol ne se vide d'une traite dans son gosier. L'intéressé s'exclama en déposant l'objet contre son genou et en épongeant le coin de ses lèvres du revers de son bras, avant d'aviser Tori.

« Beaucoup viennent pour discuter. Peu d'entre eux reviennent avec des choses à dire, cela dit. »

Un sourire fleurit sur son visage lorsqu'il se saisit de sa viande séchée – un mélange d'espièglerie et d'un petit quelque chose que vous ne parveniez pas à déterminer.

« J'arpente la mer depuis que je suis capable de tenir une proue entre mes mains. Enfin, un peu plus tard que cela – quand j'ai pu manier le Fūton comme vous l'appelez, cela et d'autres choses ; il ne suffit pas de savoir tenir un bateau pour naviguer entre les typhons qui entourent Uzushio. Le clan Uzumaki m'engage pour leurs traversées : c'est d'eux que je tiens ce chaudron. C'est l'un de leurs nombreux cadeaux. »

Son attention fut happée par un frôlement sur son bras, avant de revenir sur la peinturlurée lorsqu'elle le questionna sur sa curiosité.

« Ah, c'était donc toi ! », s'écria-t-il avant de répondre à sa question : « Disons que ça passe le temps. », fit-il simplement en buvant une gorgée de sa soupe. « Les nuits sont souvent longues et solitaires en mer ; il faut trouver un moyen de s'occuper. On s'y fait, au bout d'un moment. »

Toguro considéra Tsukiyo un instant, qui tenait à expliquer davantage la raison de leur mutisme sur leurs objectifs – se justifier, ou, au contraire, lui apporter plus de corps.

« Haha, pas d'inquiétude, je comprends. Le clan Hyûga n'aimerait pas que l'on dévoile comment se forme leur Sceau de l'oiseau en gage – il en va de même pour les missions qui vous sont confiées. », dit-il en avisant Tori d'un coup d'œil en coin lorsqu'il mentionna le secret de son clan. « Pour ma maîtrise du fūinjutsu... je la dois de quelqu'un. Un mentor, disons ! »

Ses paumes se plaquèrent sur ses genoux lorsqu'il avala la dernière parcelle de grison, avant de se redresser en dardant chacune des jeunes femmes d'un regard attentif.

« Enfin ! Il est temps de se reposer. Vous trouverez trois couchettes à l'intérieur de la cabine. Je commencerais le premier tour de garde, et nous inverserons chacun notre tour. Cela vous fera office d'entraînement pour les nuits à venir. »

Lorsque vous vous dirigiez vers la cabine pointée par le marin, vous pûtes remarquer trois hamacs – ou, tout du moins, semblables – accrochés près de chaque mur, munis d'un oreiller que vous trouviez étrangement confortable ainsi que d'une couverture plus ou moins épaisse. Une faible lueur dansait dans la pièce, allumée par une lampe à huile : suffisamment pour distinguer les formes grossières des différents objets qui s'y trouvait, mais jamais trop pour vous empêcher de vous adonner au sommeil.

Tandis que Tori et Tsukiyo s'avançaient les premières, Toguro retint Hanabi, les mains glissées sur ses hanches tandis qu'il avisait la peinturlurée à un pas de lui.

« Je ne suis pas aveugle, tu sais. », commença-t-il. « Je n'ai pas l'habitude de m'adonner à ce genre de choses lors de mes traversées ; mais qui sait, si l'on arrive à bon port. »

Il souleva un lourd baluchon en se retournant à demi vers le chaudron, commençant à rassembler les divers bols avant de lui glisser une dernière œillade.

« Bonne nuit ! »

***

Le lendemain matin, après une nuit quelque peu mouvementée par vos éveils épars à chaque tour de garde – et peut-être l'impossibilité de se rendormir pour certains – un bruit attira votre attention ; celui d'un poing frappé sur la porte. Le visage de Toguro se révéla à vous baigné dans la fraiche lueur de l'aube qui se dessinait sur ce navire. Le marin avait terminé le dernier tour avant l'aurore, et, d'un coup d'œil avisé, il vous héla d'approcher.

« Bonjour ! J'espère que votre nuit n'a pas été trop courte. Nous approchons de la moitié du chemin. Si vous regarder à l'Est, vous pourrez voir la côte du Pays des Montagnes – c'est ce tout petit point, là-bas. », affirma-t-il en pointant l'endroit du menton, en vous laissant doucement sortir de vos couchettes et vous rapprocher.

Il vous considéra chacune, avant de poursuivre :

« Il faudra se montrer prudents aujourd'hui, mais avant que tout commence, est-ce que vous voulez manger quelque chose ? »

Un tremblement survint soudainement, si court qu'il vous sembla qu'il n'était jamais arrivé : comme si la coque avait touché quelque chose, lequel s'était étalé sur son long, avant de s'arrêter. De longues seconds s'écoulèrent durant lesquelles Toguro parut scruter la mer, les mains placées de chaque côté de son corps comme pour maintenir son équilibre – il attendait, prudent, sans bouger.
Le choc revint, et il vous sembla que le navire commençait à tourner malgré lui vers la gauche.

« ...Ou peut-être pas. »

Toguro, marin

« Attends ! », hurla le marin.

La voix de Toguro perça le capharnaüm amené par le combat qui se profilait – elle s'adressait, plus particulièrement, à la jeune Hanabi, une paume ouverte dans sa direction.

« Toutes les bêtes des eaux d'Uzushio ne sont pas nos ennemies. Certaines sont les– »

Vous le vîtes tousser – pris d'une quinte de toux qui ressemblait davantage à un étouffement. Sa senestre empoigna sa propre gorge comme pour en tamiser les remous, les yeux clos comme s'il souhaitait contrôler ces spasmes avant de lâcher un faible râle. Le dos de sa main essuya ses lèvres, avant qu'il ne reprenne après quelques secondes, immobile.

« Certaines ne doivent pas être touchées. », balbutia-t-il, la voix légèrement cassée. « Je vais la remonter à la surface. »

Ses doigts formèrent une série de mudrās complexes ; et à leur suite, vous pûtes voir un sceau s'illuminer près de son omoplate tandis qu'il maintenait un signe devant son visage. Un nouveau tremblement remua le navire, brièvement, avant qu'un souffle ne paraisse vous écarter légèrement de là où la bête semblait se trouver. Là, devant vous, la mer sembla se rassembler en un seul point – celui que la Hyûga vous avait indiqué – avant qu’un véritable vortex ne se crée à cet emplacement, semblable en tout point à ceux que l’on pourrait penser entourer Uzushio. Toguro forma un nouveau mudrā ; et, d’un seul coup, la créature fut projetée dans les airs par la force du courant dans lequel elle avait été saisie. Vous remarquâtes qu’il ne s’agissait, en réalité, que d’un simple monstre marin : sa forme n’était ni particulière, ni agréable à l’œil. Large, proche du requin tout en étant doté d’une longue queue aplatie,  il avait tout d’une chimère entre les espèces.
Un vent de soulagement parut étreindre le marin, qui avisa de nouveau Hanabi et Tsukiyo – puisque Tori paraissait s’être mise en retrait.

« Vous pouvez y aller. Cette espèce-là est tenace : une fois attaquée, elle a la fâcheuse habitude de poursuivre son attaquant jusqu’à ce qu’elle n’obtienne vengeance. Il faut la repousser et la blesser suffisamment pour qu’elle s’y refuse – je doute que nous puissions la tuer. »

Le jeune homme forma de nouveaux signes tandis qu’un courant ascendant venait se former autour de lui pour tracer un chemin jusqu'à la bête dans les airs – particulièrement dirigé vers Tsukiyo.

« Laisse-toi guider ! »

Toguro, marin
Les yeux du marin s'écarquillèrent en voyant le changement de forme de l'une de celles qu'il habitait à bord de son navire, et qui, de quelques pas bien-pensés, se laissa guider par le courant du vent pour frapper la bête qui s'en était pris à l'embarcation. Un sifflement lui échappa, impressionné, avant que quelques nouveaux éclats ne frappent son flanc – envoyés par la peinturlurée. Bien que leurs efforts fussent grands, cela ne suffirait pas à la chasser – peut-être que l'aide de la Hyûga aurait changé la donne, mais elle semblait autant encline à participer à l'œuvre commune que d'apprécier à leur juste valeur leur branche secondaire.

Alors, de quelques mudrās formulés, Toguro adjoignit un assaut à ceux des jeunes femmes, visant particulièrement les plaies créées par la Seijuu à l'aide de lames de vent en chassant la fumée sur leur passage : un cri monstrueux retentit avant qu'elle ne cherche à s'enfuir dans les eaux tempérées d'Uzu. Une voix derrière eux le leur confirma.
Un soupir échappa à ses lèvres tandis qu'il essuyait son front du revers de son bras. Son regard trouva rapidement la silhouette de la louve, qui s'était rapprochée de lui avec une question bien en tête. Il sursauta en la voyant aussi près – et aussi grande, dans toute son hybridité – avant de lui répondre.

« Oh– non, non, tout va bien. Je ne couve rien, enfin j'espère ! », lâcha-t-il avec un petit sourire, sa main hissée à l'arrière de ses cheveux.

Ce fut au tour de la rosée de l'interroger sur la nature de cette bête.

« C'est un genre de yokai qui vit dans les eaux un peu plus chaudes qui entourent le Pays des Tourbillons... ils ont l'habitude de renverser les navires, mais ils ne devraient pas s'approcher d'aussi près... quelque chose doit les attirer ou les effrayer. »

Il se tourna vers Tori, les yeux plissés – il repensait à son attitude de plus tôt.

« Est-ce que c'est une habitude du clan Hyûga d'être aussi détaché du sort des autres ? », il ajouta, sur un ton qui laissait entendre que cette réflexion était simplement une pensée à voix haute. « À en croire leur réputation, ce sont plutôt des guerriers. »

Le marin plaça ses mains sur ses hanches, avant de déclarer :

« M'enfin ! Un petit déjeuner s'impose. »


***

Si quelques heurts revenaient se glisser sur les parois du navire, certains étaient causés par des débris – d'autres bateaux fracassés par les tourbillons – ou des bêtes que vous eurent vite fait de chasser à leur tour sans pour autant les affronter. Chacun demeura sur le qui-vive : Toguro, en particulier, tandis qu'il manœuvrait son embarcation, et la jeune Tori – à n'en point douter – en dardant son dо̄jutsu sur chaque vague qui lui paraissait suspecte ; était-elle si méfiante que cela ?

Avant que vous ne le réalisiez, la journée marqua son terme non sans encombre : il était désormais temps de laisser, après un repas bien mérité, l'ordre des tours de garde prendre le relais. Tori fut la première, suivie de Tsukiyo – et, enfin, d'Hanabi.


***

« Oh, Tori. Fidèle au poste à ce que je vois ! »

Toguro passa sa main sur l'arrière de son crâne, visiblement gêné.

« Désolé, j'avais quelques préparatifs à faire pour demain. Un peu de compagnie ? »

Il ne lui laissa pas le temps de refuser, adossant ses avant-bras sur la balustrade en observant l'océan. Un calme plat s'imposa, suivi d'un silence, qu'il finit par briser.

« Il faudra que tu fasses preuves de plus de bonne volonté une fois là-bas, tu sais. Les Uzumaki sont comme une porte close : si tu ne fais pas d'effort pour trouver la clé, tu ne pourras jamais l'ouvrir. Tu vas t'heurter à un mur. »

Il l'observa, du coin de l'œil, sans bouger son visage.

« À moins que tu n'aies pas les mêmes objectifs que tes camarades ? », souligna-t-il avec quelques sous-entendus indéchiffrables.

Il écouta sa réponse, et, après quelques minutes d'échange – ou non – il la salua.

« Bon ! Je vais aller dormir. Je ne pourrais pas tenir mon tour de garde, sinon. À plus tard ! »


***

Lorsque le tour de garde de Tsukiyo vint, une voix la héla, embrumée : c'était Toguro, qui s'approchait d'elle en baillant, avant de se frotter les yeux. Il s'assit au pied du mat, les avant-bras sur ses genoux, en l'observant.

« Navré de t'embêter, Tsukiyo. Un rêve m'a réveillé. Ça ne te dérange pas ? »

Il lui sourit, avant de poursuivre, après un petit temps de pause.

« C'était impressionnant, ta transformation. Tu seras capable de la contrôler ? »

Il réfléchit, un instant.

« Je crois qu'elle dépend beaucoup de vos émotions. Si Tori est blessée face à toi, est-ce que ça changera quelque chose ? »

Il la fixa, indéchiffrable – paraissant jauger sa réaction – avant d'ajouter :

« Enfin, c'est peut-être pour ça qu'elle restait en retrait : les remous de la mer sont traitres. Et puis, les Uzumaki ne sont plus si loin. Ils pourraient l'aider. »

Il s'étira.

« Votre mission a l'air assez sérieuse. Enfin, suffisamment pour qu'Homura se déplace et qu'on accepte votre traversée. Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Il l'écouta attentivement – qu'importe ce qu'elle eut à dire – puis mit fin à leur échange, en se redressant, l'air fatigué.

« Je vais essayer de me rendormir. Bonne nuit ! »


***

« Oh, Hanabi, toujours debout ? »

Toguro s'approcha de la peinturlurée, une brochette de boulettes glissée entre ses dents – encas de minuit, dira-t-on.

« Je suis peut-être en avance sur mon tour de garde... », murmura-t-il, pensif. « Enfin, ce n'est pas grave. Je ne vais pas me recoucher maintenant : autant finir le tien à deux. »

Il observa la courbe des voiles, comme pour les contrôler.

« D'ailleurs, je me demandais. Que comptes-tu faire à Uzushio ? Tu dois encore avoir de la famille là-bas, non ? », il ajouta : « Ça risque de poser quelques soucis avec ta mission. », il réfléchit. « Enfin, tu me diras, tu pourrais t'éclipser un instant, mais tes camarades risquent de mal le prendre. Sauf si votre mission n'est pas si importante que ça ? »

Il te laissa le temps de poser toutes tes questions – car tu semblais bien en avoir pour lui.
Lorsque tu eus terminé – ou qu'il ne mit lui-même fin à ta curiosité – il s'adressa de nouveau à toi :

« Tu devrais aller dormir. L'aube se lèvera dans quelques heures ; ton tour de garde est terminé. À tout à l'heure ! »

***

Lorsque vous vous éveillèrent chacune votre tour, sans intervention de Toguro pour vous réveiller comme la veille, vous décidèrent comment occuper votre matinée – et dès que vous posiez un pied hors de la cabine, les effluves de votre petit déjeuner happèrent votre nez, avant qu'un regard ne se tourne vers vous. Toguro était affairé à de nombreux préparatifs pour la traversée, y compris un certain sceau illuminé – comme la veille – et des mudrās maintenu, sur la proue du navire. Vous ignoriez toutes que la visite que vous aviez reçue hier, lors de votre tour de garde, avait été la même pour vos camarades.

« Bonjour ! Nous n'allons pas tarder à traverser les tourbillons : je vous demanderais donc de respecter à la lettre chacun de mes ordres. À moins que vous vouliez que nous finissions comme toutes les épaves que vous pouvez voir sur le chemin, haha. »

Honnêtement, il n'y avait rien de drôle.

Toguro, marin

Il avisa Hanabi et ses nombreuses questions.

« J'ignore leur vrai nom, mais je les surnomme Enpa. Ça leur va bien. », sourit-il.

Ses yeux se plissèrent lorsqu'elle le questionna sur son passé, ainsi que sur son avenir. Ses bras se croisèrent tandis qu'il avisait la mer.

« Je ne sais pas. On m'a trouvé près des tourbillons – je n'étais encore qu'un nouveau-né. », il passa sous silence l'admiration de la demoiselle, à laquelle il ne pouvait répondre – mais ses réponses arriveraient bien vite. « Quant à ma vie actuelle, elle me convient telle qu'elle est. C'est déjà un rêve en soit. »

Il salua la jeune femme lorsqu'elle retourna se coucher ; et si ses créatures d'encre eurent tôt fait d'arpenter le navire à la recherche de quelconques indices, elles ne trouvèrent que ce que l'on pourrait attendre d'un navire, hormis quelques sigles tracés à l'intérieur de la coque, dans la calle et sur la proue.

Le marin réfléchissait, face à l'immensité de l'océan, aux réactions de chacune de ces trois kunoichi à ses questions de la nuit ; et délaissant un long soupir, il se contenta d'observer la voûte du ciel.


***

« Naga ? », il parut réfléchir – véritablement se creuser l'esprit, un instant. « Vous parlez des grands serpents ? D'après les archives Uzumaki, un nāga est une créature immortelle qui garde les secrets du monde. Mais celui que vous cherchez est un homme, non ? », il se tourna vers Tsukiyo. « Si c'est le cas, non, ça ne me dit rien, désolé. »

Si l'une d'entre vous était capable de discerner les mensonges de la vérité, elle aurait perçu sans mal que votre vis-à-vis ne vous cachait rien : il y avait tout de l'honnêteté dans ses paroles.

« Tiens, regardez. La mer de spirales se tient face à nous. », lâcha-t-il en se tournant vers le trio, les paumes posées sur ses hanches. Il supposait que ce serait une vue qu'elles apprécieraient – après tout, ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait la contempler... sauf pour un marin.

Et quelle vue ce fut : des centaines, non, des milliers de tourbillons semblaient pourfendre l'océan, certains plus profonds, d'autres demeurant en surface – au point où cela leur sembla impossible de ne serait-ce qu'envisager pouvoir les traverser. Toutefois, il y avait quelque chose d'envoûtant à ce paysage – et cette grande tour, que l'on observait au loin, sur le territoire d'Uzushio.

« Tori, désactive ton Byakugan. » Avant de s'exécuter, la jeune femme pourrait remarquer qu'une importante quantité de chakra semblait parcourir certains vortex. « Tu risques de surchauffer. », comme si les paroles du marin faisaient directement écho à son ressenti, elle pourrait commencer à ressentir un fervent mal de tête, et pour cause : il y avait là une myriade d'informations qu'elle ne pouvait parvenir à lire ou à discerner, et donc l'afflux incessant – et grandissant au fur et à mesure qu'ils s'approchaient – saturaient son esprit de données qu'elle ne pouvait interpréter.

De loin, vous purent le voir former de nombreux mudrās pour répéter la technique de plus tôt – au point où certains des sigles qu'Hanabi avait perçu sur son corps et qu'elle n'était pas parvenue à déchiffrer s'effaçaient, comme s'il empruntait leur force. Le navire commença à tanguer – vous sentirent presque qu'il fut aspiré vers l'avant avant de se stabiliser. Si vous accordiez un regard à la mer par-dessus les balustrades de l'embarcations, vous purent remarquer que vous commenciez à traverser les tourbillons, en utilisant leurs forces centrifuge à votre avantage.

De longues minutes s'écoulèrent ainsi, sans le moindre problème : jusqu'à ce qu'une fois que vous ne parveniez presque à discerner le port à quelques centaines de mètres de là, un nouveau choc n'heurte la coque du bateau. Le marin plissa des yeux, intrigué – ce n'était peut-être qu'un des nombreux débris pris dans les vortex. Mais il revint une seconde fois. Puis une troisième.

Une ombre se dessina sous le navire avant de sortir de l'eau, revancharde – vous reconnurent la bête de plus tôt, que vos attaques avaient réussi à chasser, mais donc la rancœur semblait plus grande encore pour vous avoir poursuivi malgré ses blessures.

« Encore ?! Je ne peux pas vous aider cette fois-ci, je dois rester focalisé sur– »

Avant même qu'il n'eut le temps de terminer sa phrase, une forme longiligne s'éleva des eaux : un dragon étrange, couvert de branchies et de nageoires en lieu et en place de ses pattes. Sa mâchoire se referma sur le cou de la créature qui poussa un hurlement sauvage, emmenée de force dans les eaux tourbillonnantes pour y mourir. Vous pûtes voir la surprise mêlée de la terreur s'ancrer sur les traits de votre navigateur lorsqu'il comprit de qui il s'agissait. La bête écailleuse se redressa devant la poupe du bateau après quelques instants, fixant chacun d'entre vous sans pour autant vous attaquer.

Une silhouette se dessina au sommet de son crâne, affublée d'une longue chevelure rousse : vous ne pouviez vous méprendre. Il s'agissait d'un membre du clan Uzumaki que le dragon faisait doucement pencher vers vous, tandis que ses pas tonnaient pour la première fois sur la proue. Vous vîtes le visage de Toguro se transir d'une forme de peur dissimulée : sa silhouette s'était tétanisée, ses traits durcis, ses pupilles fixes. Son regard semblait se perdre ailleurs, avant de déglutir. Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle formula quelques mots à votre attention.

« Allons, Toguro, pas besoin de t'inquiéter pour cette bête. Tu sais à quel point les crocs de mon mizuchi laissent peu de survivants, pourtant. »

Uzumaki Otsuge, membre influente du clan Uzumaki

Un mizuchi ; yо̄kai et esprit gardien des mers (contrôlé)

L'échine du marin se courba par respect malgré lui, visiblement on-ne-peut-plus mal à l'aise, presque sur la défensive. Un sourire narcois siégeait sur les lèvres de la femme avant qu'elle ne vous considère pour la première fois. Il se retouna vers vous pour vous la présenter.

« Tori, Tsukiyo, Hanabi. Voici Uzumaki Otsuge. Elle garde les alentours du Pays des Tourbillons et...
— Et le reste ne les concerne pas. », elle s'attarda, un instant. « Tu es en avance. »

Elle se retourna vers le port qui se rapprochait de plus en plus, tandis que le dragon s'effondra dans les remous de la mer.  En un clin d'œil, vous étiez arrivés sur les berges d'Uzushio, sans savoir comment.
Toguro amarra le navire sans le moindre problème avant de vous indiquer à toutes que vous étiez libre de descendre. Le spectacle qui se présenta à vous vous sembla des plus étrange : cette terre était imprégnée d'une aura de mystère, qui vous mettrait presque mal à l'aise – mais elle était couplée à une forme de dignité, de prestance qui était indéchiffrable, tout aussi impossible à en déceler la source qu'à lire dans les pensées, les actions ou les soupirs que l'Uzumaki qui vous accompagnait ne laissait transparaître. Elle était certainement faite à l'image du reste du clan. Une haute tour s'élevait au centre du pays, à l'horizon – c'était-là votre destination.
Pourtant, quelque chose vous frappa. Les alentours que vous traversèrent jusqu'à vous élever devant la construction avaient tout d'un champ de guerre. Des bâtiments étaient en ruine, visiblement explosés par les reliques d'un combat – il était indéniable qu'un affrontement avait eu lieu au Pays des Tourbillon. Plus vous avanciez, plus cela paru s'intensifier : pourtant, la grande tour du domaine demeurait intouchée.

Ni Torugo, ni Otsuge ne semblèrent en faire cas : cela vous surpris, par ailleurs, que le marin ne vous suive aussi profondément dans les terres. Vous auriez pu penser que son chemin s'arrêterait aux rives des Tourbillons, mais il n'en était rien – bien au contraire, il gravit avec vous les étages de la tour, jusqu'à ce que vous n'arriviez devant une large porte que l'on ouvrit juste avant leur entrée. Ses battants, lourds, prirent un peu de temps avant de dévoiler l'intérieur... mais pile à temps pour que les deux personnes qui vous précédaient purent y pénétrer sans problème, comme si un mécanisme s'était activé en détectant leurs présences.

« Ils sont arrivés. », fit la femme en passant le pas de la grande porte, accompagnée du marin.
« Tenmei-dono ! »

Sa silhouette s'élança au-devant de celle d'Otsuge bien qu'il entrât en même temps qu'elle – comme s'ils étaient sur un pied d'égalité. Ses pas le dirigeaient vers l'une des ombres amoncelées à l'intérieur de la pièce comme s'il en connaissait déjà tous les détours.
Vous pûtes observer, sur les murs, quelques peintures, sigles et traces décoratives, ainsi que de nombreux masques placés sur le mur le plus éloigné, face à vous, derrière les membres du clan Uzumaki qui s'étaient rassemblés ici. Un large dessin paraissait ancré dans les lames de bois du sol : un cercle concentrique au sein duquel se dessinait un tourbillon, affublé de kanji s'étendant aux divers coins cardinaux – il paraissait presque avoir été tracé au pinceau. Votre corps sembla s'alourdir une seconde lorsque vous pénétrèrent à votre tour dans cet espace, et que vos pieds ne se posèrent sur la zone qu'il délimitait – vous pourriez mettre ce sentiment sur le compte de l'appréhension.
Au-dessus de vous, vous pûtes voir que la tour semblait s'élancer davantage de quelques étages, vous indiquant que vous n'étiez nullement au sommet sans pour autant demeurer au rez-de-chaussée. D'un regard par l'une des fenêtres, vous constatiez que vous vous étiez élevés jusqu'à la moitié de la tour, face au magnifique paysage de la Mer de spirales.

« Déjà ?, une voix s'éleva en réponse à celle du marin – c'était celle d'Uzumaki Hoshimono.
— Évidemment. Pourquoi en douter ? », rétorqua une femme à la longue chevelure rousse lorsqu'elle se détournait d'Hoshimono – Uzumaki Tenmei, vers laquelle se dirigeait Toguro à toutes jambes et qu'elle semblait rejoindre à mi-chemin. Elle n'eut pas à marcher longtemps : quelques pas, à peine – et calmes, qui tranchaient avec la distance qu'il avait parcouru à grandes enjambées. « Te voilà. », dit-elle en saisissant la mâchoire du jeune homme entre les doigts de sa main, sans l'écraser. L'intéressé lui adressa son plus grand sourire, les yeux pétillants d'admiration. « Je peux sentir que le sceau a été utilisé. A-t-on besoin de passer tout cela en revue ?
— Non, ne vous inquiétez pas. Je n'ai pas réfléchi sur le moment., la femme appuya davantage sur ses doigts, comme pour l'inviter à ouvrir sa mâchoire – ce qu'il fit instantanément, aussi malléable que de l'argile entre ses mains ; là, elle y vit le sceau qu'elle avait apposé sur sa langue, dont l'intransigeance allait de pair avec la fermeté des secrets qu'il devait garder.
— Bien. », elle le relâcha, soulevant son menton de l'index – comme pour observer son visage – avant d'ajouter : « Garde ton mizuchi loin de son navire, Otsuge. »

Hoshimono vous invita à vous rapprocher d'un geste de la main, tandis que Toguro reculait de quelques pas pour se placer en retrait face aux individus présents. Là, une autre femme s'avança en vous adressant la parole – il s'agissait d'Uzumaki Mugen.

« Bienvenue à Uzushio, envoyés du Feu. Votre Shogun fut très insistante – voire désespérée, lorsqu'elle nous a soumis sa requête concernant votre venue. J'ai bonne foi dans le fait que vous pourrez nous expliquer plus clairement ce qui se trame dans vos terres. »

Son regard s'ancra dans chacun des vôtres, comme si elle pesait le pour et le contre, avant de s'échouer sur Toguro.

« Que penses-tu d'elles, Toguro ? Tu peux nous faire ton rapport. »

L'intéressé laissa un sourire fleurir sur son visage, avisant Tenmei, puis les trois kunoichi, avant de déclarer :

« Celle couverte de peinture est du clan Matsurika. Elle est peut-être la plus réfléchie des trois, tandis que celle du milieu est la plus brave – elle peut se transformer en loup ; et la Hyûga la plus méfiante. Elle a le caractère inné de la branche principale, mais n'est pas une mauvaise âme en soi. Elles n'ont rien mentionné sur leur mission, quel qu’indice que ce soit – hormis le nom d'un certain Naga. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles savent garder un secret. Le tout est de savoir si cela est naturel ou dû à leur allégeance. Elles ne cachent pas leur curiosité, mais c'est une bonne chose.
— Ont-elles réussi ton examen ? »

Il vous observa, hissant ses paumes sur ses hanches.

« On peut dire que oui. »

Mugen sourit en se rapprochant de Tenmei et d'Hoshimono, vous faisant face à toutes les trois.

« Très bien. Parlez librement, soldates du Feu. La Balance vous écoute. »

Uzumaki Tenmei membre du trio de la Balance

Uzumaki Mugen membre du trio de la Balance

Uzumaki Hoshimono, membre du trio de la Balance