Printemps 83, Jardin Fleuri des Fujiwara.
Le chemin de la vérité II

Depuis sa première rencontre avec le mystérieux vieil homme au cœur de la jungle, le Fujiwara était hanté par des questions qui refusaient de se taire. Bien que l'identité de cet étranger demeurait une énigme, il était certain que ce vieil homme détenait des clés de compréhension liées à son clan.

Déterminé, le guerrier à la crinière de lion avait embrassé sa quête avec une intensité qui frôlait l'obsession. Il épluchait les parchemins anciens, écoutait les récits des marchands voyageurs et sondait les âmes de ceux qu'il jugeait digne de confiance. Toutes les pistes le menaient dans une danse sans fin, semblable à une course éperdue. Il courait après une chimère, mais au plus profond de lui, l'intime conviction que ces efforts n'étaient pas vains subsistait. Il était certain que derrière ces mystères se cachait une vérité terrifiante. Abandonner n'était pas une option, pas après avoir parcouru un tel chemin. Il était sur la voie de la révélation, d'une vérité qu'il sentait au plus profond de lui.

Le domaine des Fujiwara, malgré les investigations minutieuses de Kamui, n'avait pas livré les secrets qu'il convoitait. Aucune trace de cette pièce légendaire où les Yokaïs auraient subi des tortures atroces. Lorsque cette voie s'avéra sans issue, il décida de se risquer dans le jardin fleuri. Si cette mystérieuse pièce existait, cachée des regards dans ce domaine, alors pourquoi ne pas la trouver dans un lieu moins évident ?

Ainsi, le cimetière des Fujiwara semblait lui être le refuge idéal pour une telle pièce. Poursuivant sa quête avec détermination, il examina les tombes avec une attention méticuleuse. Les heures s'écoulèrent lentement, mais il ne trouva toujours rien de concret. Cependant, il refusait de renoncer, persuadé que la réponse se trouvait à portée de main.

Et puis, au bout de longues heures, lorsqu'une lueur d'espoir semblait sur le point de s'éteindre, un mécanisme s'enclencha. Près d'un autel orné de symboles honorifiques et de nombreux katanas, l'énigmatique salle des secrets semblait se dévoiler... à moins que ce fût tout autre chose qui l'attendait ?

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Printemps 83, Jardin Fleuri des Fujiwara.
Le chemin de la vérité II

Alors qu'une porte s'ouvrait, Kamui observait soudainement et avec étonnement une femme qui en sortait, une lanterne à la main. Il songea un instant que la pièce derrière elle pourrait bien être celle qu'il recherchait. Cependant, la crypte se refermait rapidement derrière la femme, lui bloquant le passage. Il étendit rapidement ses sens pour avoir une idée de ce qui pouvait s'y trouver... jusqu'à ce que la crypte se refermât complètement.

Contrarié, il releva lentement les yeux pour observer la femme aux cicatrices qui s'adressait à lui. Il la trouva particulièrement insolente lorsqu'elle l'appela « gamin », mais il fit fi de cela pour se concentrer sur l'essentiel.

« … À moins que vous ne soyez leurs yeux et leurs oreilles, ils n'en sauraient rien. » Rétorqua -t-il, tout en réalisant que son interlocutrice n’entendait pas le laisser entrer dans cette pièce…

Restant stoïque et sur ses gardes, son regard dévisageait la dame, comme s'il cherchait à évaluer sa force. Le katana et les instruments de torture ne lui échappèrent pas, révélant beaucoup sur cette femme. Le vieil homme ne lui avait peut-être pas menti. Il l'avait véritablement mis sur la piste de quelque chose. Maintenant, à lui de faire attention pour ne pas finir comme sa mère, très probablement supprimée par le clan à cause de son obsession pour la vérité.

Suivant la femme sans contester, ils quittèrent le jardin fleuri pour s'isoler un peu plus loin dans une maison dont l'intérieur contrastait avec l'extérieur, qui avait une apparence vieille et négligée. Toujours sur ses gardes et ses sens à l'affût, particulièrement pour tenter de déceler les intentions de la dame à travers son chakra, comme Karasuma lui avait appris à faire, Kamui tenait absolument à savoir ce qu'elle lui réservait.

Une fois bien installée, la dame se présenta et lui confia qu'elle avait quelques questions à lui poser. Kamui s'assit à son tour, ses deux katanas toujours à portée de main, et opina de la tête. La première interrogation ne l'étonna pas.

« Disons simplement que je souhaite connaître l'histoire de notre clan. Selon mes informations, certaines réponses se trouveraient dans un lieu dissimulé au public, à l'instar de cette crypte. Le fait de vous rencontrer à une heure si tardive et la façon dont vous vous êtes dressée entre l'entrée et moi me conforte désormais dans cette idée. » Constata -t-il, en toute franchise.

Ce n'était pas trop son truc de tourner autour du pot.

« Avec tout le respect que je vous dois, vous et moi savons que je mettrai les pieds dans cette pièce, tôt ou tard. Alors ce serait peut-être dans notre intérêt à tous, vous, les anciens et moi, que vous me mettiez dans la confidence, non ? » Conclut-il, en la fixant de son regard flamboyant.

Il pouvait sans doute donner l'impression d'être un peu présomptueux, mais il n'en était rien. Il préférait simplement la franchise plutôt que de perdre son énergie dans un jeu d'insinuation et de manipulation, peu importe ce que cela lui coûterait...

Il était évident qu'il n'y avait que deux façons de se débarrasser d'un homme en quête de vérité : lui donner ce qu'il souhaite ou l'éliminer.

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Printemps 83, Jardin Fleuri des Fujiwara.
Le chemin de la vérité II

En dépit de sa technique qui parcourut une large zone en peu de temps, le samouraï n'identifia aucune trace de vie à l'intérieur de la crypte. Aucun souffle, aucun battement de cœur, seulement un silence oppressant qui ne faisait qu'accentuer ses interrogations.

Ses pupilles se recentrèrent sur le membre de son clan, cette dame aussi mystérieuse qu'intrigante. Se servant une fois de plus de ses sens aiguisés, il analysa attentivement son chakra pour mesurer le niveau qui semblait les séparer. Le chakra de la samouraï était si puissant qu'il avait l'impression d'étouffer rien qu'en imaginant une éventuelle confrontation. Au fond, naissait une forme de frustration qui l'amenait une fois de plus à la dure réalité.

En l'occurrence, il préférait rester lucide et réaliste. Il avait appris à choisir ses batailles avec prudence. Il était ici avant tout pour obtenir des réponses, pas pour défier une samouraï dont il ne comprenait que trop bien la supériorité.

Usant une dernière fois de ses sens, il nota la neutralité du chakra de son interlocutrice, ce qui signifiait qu'elle n'avait de toute évidence pas l'intention de s'en prendre à lui. Du moins pas à ce stade de leur rencontre.

Faisant toujours preuve d'un certain stoïcisme, il saisit le parchemin qu'elle lui tendait, puis l'observa attentivement. Son regard se baladait sur les schémas complexes qui représentaient les créatures, tandis que ses oreilles écoutaient attentivement les remarques de la Jônin.

Stupéfait devant ce qu'il observait, il semblait éprouver quelque difficulté à contenir le nombre d'interrogations qui foisonnait dans son esprit.

« Qu'est-ce que cela signifie ? » Finit-il par demander, dans un premier temps.

Son regard flamboyant parcourut une fois de plus attentivement les schémas, tandis que son esprit lui rejouait les paroles de la Jônin.

« Vous voulez dire que les yokaï et nous partageons des gènes communs ? Comment cela serait possible ? A en juger par ces schémas, en dehors de leur peau qui leur donne une apparence singulière, ils ont la même physionomie et les mêmes organes que nous. Je ne comprends pas. Est-ce qu'ils seraient des humains dont l'avènement de chakra a plus impacté que nous autres ?  Et si c'est le cas, pourquoi est-ce que les nôtres les enferment et les torturent au lieu de chercher à les comprendre et les guérir ? » Reprit-il, d'un regard inquisiteur. « À défaut de me donner accès à la crypte, dites-moi tout ce que vous savez à leur sujet, je vous prie. » Conclut-il, en la fixant du regard.

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Le chemin de la vérité II

Bien trop absorbé par la conversation avec Mereo, Kamui n'avait toujours pas touché à son thé. Il ne s'en rendit compte que lorsque ses yeux se posèrent sur la main de sa cousine. Observant un instant sa propre tasse dont la fumée s'évaporait lentement, son esprit le dissuada d'ingurgiter son contenu.

Sur ses gardes, malgré l'attitude très détendue de la Jonin, il écoutait attentivement ses explications. En considérant ses propos, il réalisait qu'ils avaient du sens, même s'il regrettait que personne ne semblait s'intéresser à la conscience des Yokaï, même lorsque ces créatures étaient neutralisées. Ou peut-être que cet axe avait été étudiée, mais que Mereo et lui l'ignoraient simplement. Peut-être, songea-t-il, tout en demeurant silencieux.

Saisissant le nouveau parchemin qui lui était offert, Kamui l'analysait attentivement pour prendre connaissance des techniques qui y étaient décrites. Du Fuinjutsu, des Genjutsu, et même des techniques invoquant le contrôle de l'esprit. Pouvoir contrôler l'esprit de l'autre sans recourir au Genjutsu lui paraissait impensable. Pour une personne attachée au contrôle de soi, de son corps et de son esprit, qu'une telle chose fût possible était tout bonnement terrifiant.

Poursuivant son analyse, il réalisait que la plupart des techniques consignées étaient déclarées inutiles à faibles contre les Yokai. Seule la technique s'apparentant à du Genjutsu de rang S avait été déclarée efficace. Comme la plupart des soldats ne maîtrisaient pas ce genre de technique, ils préféraient simplement pourfendre les Yokai, en concluait-il intérieurement.

Écoutant une nouvelle fois les déclarations de la Jonin, il finit par opiner de la tête, son visage marqué par un mélange de confusion et d'étonnement.

« ... Je présume que c'est ainsi que Janome et Naga ont pu soumettre tous ces Yokai dangereux qui semblaient leur obéir au doigt et à l'œil... » Finit-il par ajouter.

Cela faisait sens pour lui. Autrement, il existerait d'autres manières de soumettre les Yokai...

Rattrapant la pièce de monnaie d'émeraude, forgée en forme de losange avec l'effigie du clan d'un côté et une larve de l'autre, Kamui prend connaissance des derniers mots de la Jonin.

« … Je vous remercie pour ces révélations. Sachez que je ne l'oublierai pas, Mereo-san. » Rétorqua-t-il, alors que l'avertissement de Mereo résonnât dans sa tête.

Même s'il avait d'autres interrogations pour elle, il préféra la laisser partir. Elle en avait suffisamment dit pour le convaincre de poursuivre ses recherches, peu importe ce que cela impliquerait. Ainsi, il la laissa partir et attendit quelques instants avant de se relever lentement...

« Il n'y a rien de plus précieux que la vérité, et c'est elle qui peut nous aider à retrouver notre force et notre unité. » La voix de sa mère résonnait dans sa tête.

Il observait attentivement les deux faces de la pièce de monnaie tout en sortant lentement de l'appartement.
Ses pas le dirigeaient doucement vers le coin de la rue, au nord de la rue principale.

S’il y avait bien des choses qu'il ne comprît pas, tant au sujet de ses propres parents que du système en place, il restait néanmoins convaincu d’une chose : il mettra la main sur la « vérité », d'une manière ou d'une autre.

Finalement arrivé devant la maison de thé, il passa rapidement le seuil de la porte et monta jusqu'au deuxième étage. Une fois le vieil homme assis près de la fenêtre repéré, il attira son attention et lui lança lentement la fameuse pièce.

« … Bonsoir… Je suis Fujiwara Kamui, et j'ai été dirigé vers vous par Fujiwara Mereo. Dites-moi, pourquoi une larve d'un côté et le symbole de notre clan de l'autre ? » Commença-t-il, par curiosité, tout en s'avançant lentement vers le vieil homme.

Une fois à mi-distance, il s'installa en tailleur à même le sol.

« La larve représenterait-elle les Yokai ? Et le symbole de notre clan signifierait-il que nous sommes des chasseurs ? » Reprit-il, sur un ton neutre, tout en observant attentivement la réaction du vieil homme. « Peu importe… J'ai des questions plus profondes, honorable doyen. Je vous prie de m'excuser de vous aborder de la sorte, mais je crois bon de vous éviter certaines formalités pour vous faire gagner du temps... Avant de vous poser mes interrogations, pourriez-vous me conter l'histoire des Yokai et ce qui nous lie à eux, je vous prie ? » Fit-il, ses yeux avides de réponses.

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Le chemin de la vérité II

En dépit de son âge avancé, le vieil homme dégageait une aura singulière qui donnait des sueurs froides au samouraï en quête de vérité. Il y avait tant de personnes puissantes, le surpassant de loin, que ce soit à Homura ou même dans son propre clan. Cette réalité le faisait prendre conscience des risques auxquels il s'exposait en poursuivant la quête de sa mère, une quête de vérité qui lui avait coûté la vie.

Cependant, il ne pouvait renoncer. Après tout, c'était tout ce qu'il avait. C'était ce qui lui donnait le sentiment d'exister, d'avoir un but, une mission dans cette vie. C'était cette quête qui l'avait tiré de l'ombre, et qui le poursuivrait probablement jusqu'à la mort.

Le chemin était encore long, et pour le moment, il semblait tomber sur des personnes qui, pour une étrange raison, lui voulaient du bien et qui essayaient au mieux de le renseigner. Cela le faisait craindre une chose : connaître la vérité et ne pouvoir rien faire pour changer les choses, à l'instar de Mereo, et peut-être de ce vieil homme.

« Enchanté de faire votre connaissance, Akaburoshi-sama. » Finit-il par glisser, tout en s'étonnant du comportement de l'ancêtre. Curieusement, il lui rappelait le vieil homme de la jungle…

Le regard médusé devant le chantage d'Akaburoshi, il se résolut finalement à lui donner entière satisfaction.

« Vous n'avez pas besoin d'aller à de telles extrémités. Je vais les manger, et je vous remercie de votre hospitalité. » Rétorqua-t-il, le gratifiant d'un mince sourire.

Il porta alors les sucreries à sa bouche, montrant ainsi à son aîné qu'il jouait le jeu.

Puis vint le moment d'entrer dans le vif du sujet. Curieusement, le vieil homme se mit à ricaner à l'évocation des Yokaïs et de leur histoire, laissant Kamui quelque peu perplexe.

Finalement, après un mudra, il dégaina un parchemin, bien plus grand et vaste que ce que Mereo lui avait offert, et commença à apporter quelques éléments de réponses. Des réponses qui, en somme, ne faisaient qu'apporter plus de questions qu'autre chose. Le samouraï se saisit tout de même du parchemin, le parcourant rapidement des yeux. Il laissa alors l'ancêtre aller au bout de son monologue avant de rétorquer :

« … Je vous remercie pour ce parchemin, Akaburoshi-sama. » Fit-il, dans un premier temps. « ... Je ne sais pas si on peut vraiment dire que vous êtes ignorants. Vous, le conseil des anciens, Senchi-sama, les autres clans majeurs, le Shogun, si nous prenons la masse de vos connaissances, je suis persuadé que bien des questions que ma génération se pose aujourd'hui trouveraient leur réponse. Quoi qu'il en soit, dites-moi au moins une chose, Akaburoshi-sama : Si toutes les légendes que vous avez apprises sont fausses, quelle conclusion en tirez-vous aujourd'hui ? Si vous devez reprendre vos recherches, comment les conduiriez-vous ? Par où commenceriez-vous ? » Ajouta-t-il, d'un air curieux.

C'était bien plus qu'une question, mais peu importait, se dit-il, gardant toute de même l'espoir d'obtenir quelques réponses supplémentaires...

« ... Qu'est-ce que notre clan a appris après tant d'années à torturer les yokaïs ? » Reprit-il, en fixant le vieil homme.

Il mordit dans les sucreries pour éviter de contrarier son interlocuteur et savoura ce qu'il avait dans la bouche, tout en parcourant le parchemin des yeux.

« ... Dites-moi, Akaburoshi-sama, comment en êtes vous arriver à la conclusion que ces légendes sont fausses ? La légende de ce scientifique du passé ayant créé les yokaïs comme arme personnelle ne m'a pas l'air si tirée par les cheveux que ça… » Conclut-il, curieux de connaître les réponses de son aîné.

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Le chemin de la vérité II

Intrigué lorsque le vieil homme évoqua le chakra avant de lui demander de tendre sa main, Kamui obéit finalement sans hésitation. La curiosité le dévorait à tel point qu'il était prêt à subir n'importe quelle épreuve pour satisfaire sa soif de connaissance, en particulier en ce qui concerne ces créatures qui peuplaient le monde sans que personne ne puisse véritablement expliquer leur origine.

Alors qu'il observait l'encre de l'ancêtre se répandre le long de son bras, le samouraï ressentit soudainement un léger picotement qui l'incita à lever son regard vers le doyen. Ce geste provoqua une première explication sur la démonstration de son aîné, et il comprit rapidement où il voulait en venir. Kamui ne trouva rien à ajouter, si ce n'est un petit hochement de tête, curieux de connaître la suite.

Après une courte pause, le vieil homme poursuivit sa démonstration en venant déposer sa plume sur la dernière trace. Le Samouraï à la crinière de lion sentit alors de nouveau un picotement, cette fois-ci beaucoup plus vif et douloureux qu'auparavant. Il grimaça légèrement, car il avait du mal à expliquer la sensation qui se dissimulait derrière la douleur. C'était comme si son bras était traversé par un puissant flux révélant une force insoupçonnée.

Le vieil homme lui apporta de nouvelles réponses, notamment en comparant cette expérience à la vitesse de circulation du chakra des Yokai. Kamui en fut fasciné et eut pendant quelques brefs instants les yeux écarquillés. Cependant, à mesure qu'il considérait ces révélations, tout prenait sens dans son esprit.

« C'est fascinant... » Finit-il par reconnaître, l’air songeur.

Il semblait également mieux saisir les raisons derrière les tortures infligées aux Yokai. Par principe, l'idée le rendait perplexe, mais les choses semblaient un peu différentes avec ces révélations.

« Est-ce que vous ou les nôtres poursuivez toujours ces expériences ? Si oui, je souhaiterai être convié à une de ses séances. » Fit-il, en fixant son interlocuteur.

Il laissa un instant de silence pour laisser le temps à l'ancêtre de considérer sa demande, puis reprit :

« Vous avez passé beaucoup de temps à étudier leur anatomie et leur fonctionnement, mais qu'en est-il de leur psyché ? Vous êtes-vous penchés sur leur personnalité ? Je prendrai le temps d'étudier toute la documentation que vous m'avez fournie, mais j'aimerais entendre vos propres observations, au cas où il y aurait des aspects que vous auriez omis de consigner. » Ajouta-t-il, son regard exprimant un désir de comprendre encore plus profondément.

Il agita légèrement la tête lorsque l'historien se méprit sur son intention en supposant qu'il voulait qu'on lui trace le chemin. Il n'insista cependant pas davantage sur cet aspect, sachant qu'il trouverait les réponses par lui-même en feuilletant les œuvres du vieil homme. Aussi, lorsque ce dernier lui proposa la clé de sa bibliothèque, il n'hésita pas une seconde :

« Je vous en serai très reconnaissant. Je suis prêt à étudier toutes vos recherches en détail et à trouver des personnes qualifiées pour les poursuivre. »

Printemps 83, Jardin Fleuri des Fujiwara.
Le chemin de la vérité II

Kamui écouta attentivement les paroles d'Akaburoshi, son regard exprimant un mélange de fascination et de détermination. La mention de la poursuite des expériences sur les Yokai ne fit que renforcer son désir de percer les mystères qui entouraient autant son clan que ces créatures que ses semblables redoutaient tant. Lorsque le vieil homme évoqua l'autorisation nécessaire pour accéder à ce qui lui paraissait désormais comme une espèce de secte au sein de son propre clan, Kamui acquiesça respectueusement, comprenant qu’il allait devoir creuser davantage pour s’ouvrir cette porte.

Puis vint l'introduction de Fujiwara Akane, la neuvième petite-fille d'Akaburoshi. Le samouraï esquissa un sourire bienveillant en la saluant d'un signe de tête, reconnaissant dans ses yeux curieux un écho de sa propre soif de savoir.

« Je suis honoré de faire votre connaissance, Akane-san. » Dit-il d’un air sincère. « Je suis convaincu que nos efforts combinés nous permettront de découvrir des vérités fascinantes sur les origines de ces créatures. » Ajouta -t-il, en étirant davantage ses lèvres.

Puis, se tournant à nouveau vers Akaburoshi, le Fujiwara exprima sa gratitude pour les connaissances partagées et les ressources mises à sa disposition.

« Je vous remercie pour votre générosité et votre sagesse, Akaburoshi-sama. Je vais m'atteler à étudier attentivement les ouvrages que vous m'avez confié, et je chercherai à tirer le meilleur parti des informations que vous avez recueillies au fil des ans. » Fit-il, l’air déterminé.

Le vieil homme devait comprendre, de part son expérience, que le Fujiwara ne s’arrêtera pas avant d’avoir mis la main sur tous les mystères que son clan préférait garder enfouis.

Finalement, il se leva pour saluer respectueusement le vieil homme et sa petite-fille, conscient que le chemin qui s'ouvrait devant lui était semé de nombreux défis. Cela ne le ferait pas pour autant reculer, au contraire. Il devait y aller au bout, autant pour tenir la promesse à l’égard de sa mère que d’atteindre ses propres objectifs. Toujours agir et être prêt à assumer les conséquences de ses actes, tel était après tout son Nindo.

« Je vous assure que je ferai de mon mieux pour honorer votre confiance. Merci encore pour votre aide précieuse. À bientôt, j'espère. » Conclut-il, avant d’effectuer également un léger signe de tête à l’égard d’Akane.

Ils se reverraient bientôt, à n’en point douter. Restait à savoir si la jeune fille serait prête à défier leur clan comme le prévoyait le samouraï ?

Quoi qu’il en fût, sur ces derniers mots, Kamui quitta définitivement le salon de thé, la tête remplie d’interrogations.

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