▶ Sujet: Re: Cartographie dans la brume (Mission rang B feat FUWA YASAHIRO et ???)

Les mots de Mamoru résonnaient dans l'air, un mélange de confiance et de préoccupation dans sa voix. J'acquiesçai et fis un signe de tête, arc en bandoulière, signifiant que j'étais prêt à partir. La mission faisait écho à mes vols plus au sud de Kiri pour y implanter de nouvelles rizières, ainsi que ma tentative de relever la géographie dans la brume autour de Kiri. L'opportunité d'apprendre du cartographe professionnel était trop précieuse pour la laisser passer.

Nous nous rendîmes jusqu’au rivage, scrutant l'horizon pour apercevoir le cartographe. Il n'était pas difficile de le repérer, à côté du navire, sa silhouette difforme, portant une lourde sacoche d'instruments de cartographie, se détachait nettement des autres. Il semblait impatient, tapant du pied de manière régulière, signe de son désir de prendre le large au plus vite.

Nos pas nous menèrent à l'embarcadère, et l’homme aux cheveux grisonnants, portant une veste en cuir usée, était en train de consulter une pile de cartes et de documents. Il se présenta comme Maître Ishikawa, le célèbre cartographe dont la réputation n'était plus à faire. Son visage était marqué par des années passées à explorer les régions inconnues de l'Archipel, et ses yeux pétillaient d'excitation à l'idée de cette nouvelle aventure.

– Je suis honoré de travailler avec vous, Maître Ishikawa. Nous sommes prêts à partir dès que vous le serez.

Maître Ishikawa hocha la tête et fit signe à un petit groupe de marins qui attendaient à proximité. Le bateau était un vieux gréement en bois, robuste et prêt à affronter les défis que la mer brumeuse avait à offrir. Alors que nous montions à bord, Maître Ishikawa se tourna vers nous et nous fit part de ses premières observations.

– La région que nous allons cartographier est connue pour ses récifs dangereux, mais elle est aussi d'une importance cruciale pour l'expansion du trafic maritime de l'Archipel. Mon bâteau est prêt et est équipé des derniers instruments de cartographie et des aménagements nécessaires pour notre voyage. Nous devrons être prudents, car la brume réduit considérablement la visibilité et il se murmure que des brigands se sont établis dans ces eaux troubles. De plus, les Yokais marins sont connus pour leur hostilité envers les intrus sur leur territoire. Vous avez été engagé pour ces raisons puisque nous devrons mouiller l’ancre à certains sites riches en informations pour sonder les fonds.

Mamoru et moi échangions un regard déterminé. Nous étions prêts à relever tous les défis qui se dresseraient sur notre chemin. Pourtant, la première vague d’imprévus dans mon esprit me contrariait. J’avais imaginé l’escorter simplement en volant, une option évidente justifiant ma sélection à une telle mission, mais la cartographie maritimes ne semblait pas s’effectuer par le même procédé. Intolérant aux événements inopinés, je préférais voir nos alternatives avec Mamoru, mes réflexions se développant dans mon esprit, en même temps les tactiques qui s’affrontaient entre elles.

– Explorons notre complémentarité. Capacités. Plan d’action et de protection. Gestion de rencontre. Plan d'évacuation.

Le bateau se mit lentement en mouvement, fendant les eaux calmes de la baie avant de s'engager dans la brume épaisse. La tension monta à mesure que nous nous enfoncions dans cet univers mystérieux, où chaque ombre semblait cacher un danger inconnu. La mission avait commencé, et nous étions prêts à découvrir ce que l'Archipel avait à nous offrir. La mer était notre compagne et notre ennemie.

▶ Sujet: Re: Cartographie dans la brume (Mission rang B feat FUWA YASAHIRO et ???)

Observant attentivement la liste détaillée des dangers potentiels et des capacités de Mamoru, je me sentis à la fois impressionné par son expérience et reconnaissant d'avoir un partenaire aussi bien préparé. Son expertise dans la manipulation de l'eau et de la glace serait sans aucun doute un atout crucial dans cette mission périlleuse. Cependant, le manque de capacités de détection dans son arsenal laissait une lacune que je compensais avec brio. Notre duo se goupillait sans difficulté, les instances de Kiri semblaient y avoir réfléchie.

– Mamoru, tes compétences seront précieuses, surtout face aux Yokais marins. Pour ma part, en tant qu'archer, mes capacités se situent principalement dans la maîtrise de mes flèches, pouvant atteindre leurs cibles avec une précision redoutable. Sans Ninjutsu, je manquerai probablement de puissance face aux monstres, j’utiliserai alors mon parchemin explosif. J'ai développé des techniques de détection et camouflage pour me fondre dans l'environnement. Attirer l’attention, dévier une menace ou abattre des pirates sont dans mes cordes, mais je serai démuni si une attaque endommage le bâteau.. En dernier recours, mon plus puissant hiboux pourrait s’interposer, mais je peine à croire qu’il résiste à plus d’un assaut.

Le distingué Yuki était le dernier rempart aux dangers. Sa tendre apparence délicate s’opposait à la forteresse de glace qu’il devenait, au nom de la pérennité du navire. Quant à moi, j’étais davantage le sonar ayant le devoir d’aborder les menaces en premier. Ce rôle m’était clairement attribué sous peine de rapidement devenir futile. J’espérais pouvoir conserver les réserves de chakra de Mamoru, il était le seul à pouvoir empêcher un naufrage.

– Je te propose d’invoquer nos compagnons. Mes oiseaux pourront couvrir un large espace pour y débusquer les pirates. Avec la brume, je m’en occuperai sans difficulté. Tes crocodiles pourront s'intéresser aux fonds. J'exécuterai une détection à intervalle régulier, ils assureront le relais entre chacune d'entre elles.

Je baissais d’un ton, m’approchant un peu de mon camarade.

– Si jamais une rencontre vire à la catastrophe, l’évacuation du cartographe se déroulera par ordre de pertinence : voie aérienne, voie maritime via Hyoton et Kuchyiose, selon les options restantes. L’ordre de mission ne stipule aucune exigence quant à l’équipage, nous ne déploierons pas d’effort pouvant mettre en péril nos objectifs. Nous ferons ce que l’on pourra à ce moment.

Le vent marin soufflait doucement, faisant flotter nos cheveux au gré des vagues. Les miens venaient chatouiller et fouetter le Yuki. Maître Ishikawa, resté en retrait, observait notre échange avec un mélange de confiance et d'inquiétude. Il savait que le succès de sa mission reposait sur notre capacité à travailler en harmonie. Mes flèches et le pouvoir glacé de Mamoru se dressaient comme les gardiens silencieux de l'embarcation, prêts à repousser tout ce qui croiserait notre route.

– Nous approchons de la zone des récifs.

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Pendant quatre jours, je scrutais l'horizon avec une vigilance implacable, utilisant mes sens de détection et mes oiseaux pour assurer la sécurité du navire. Les trois premiers jours, Mamoru et moi avions travaillé de concert. J’avais fait appel à deux hiboux, l’un aux dimensions standard quand l'envergure du second équivalait à celle de deux charrettes. Mon coéquipier de glace invoquait quant à lui, l'un de ses crocodiles comme éclaireur des tréfonds.

Je ménageais mon chakra comme je le pouvais, tentant d’épuiser mon corps au même rythme qu’il s'acquittait de la fatigue. Fractionnant mon sommeil, à l'aide d'un sablier, je maintenais ma vigilance. Rationnant également la nourriture, je grignotais à l’instar d’un régime aviaire, ingurgitant davantage en finalité. Je levais parfois les yeux vers le ciel, arpenté de mes oiseaux restés en patrouille, tuant ainsi le temps à les discerner. Quand ils revenaient se poser sur le bateau, dans le but de se ressourcer et de confirmer l’absence de menace, j’étendais mon champ de repérage.

Le début du quatrième jour avait été anxiogène, quand le vent refusait de se lever, laissant le navire pantois face aux vagues et aux prédateurs. Le retour de l’option de la fuite avait été salvateur pour mes nerfs, en même temps que le retour du courant aérien. Durant cette période, le calme régnait en maître sur la mer. Alors que Mamoru s'exprimait avec préoccupation, mes yeux scrutaient déjà le ciel, en quête de tout signe inhabituel.

– Ne nous apporte pas malheur Mamoru. Oui, ils y sont encore.

Mon regard glissait sur le sablier. Après quelques minutes, un frémissement dans l'air attira mon attention, et mes deux hiboux, fidèles sentinelles, revinrent en vol rapide vers le navire. Leurs mouvements nerveux et agités étaient inhabituels, une indication claire que quelque chose d'anormal se profilait dans les cieux. Le plus grand, aux ailes démesurées, plana majestueusement avant de se poser sur le rebord du navire.

– Un Yokai, une sorte de méduse nuageuse volante.

D’un mudra, un air de mécontentement s’affichait sur mon visage. La fichue créature se dirigeait droit sur nous. Interpellant le maître à bord, je pointais un point vers la mer.

– Capitaine ! Cap dans cette direction, à pleine vitesse ! On est pris en chasse !

On le prend à deux Mamoru ! Bordel qu’est-ce qu’il l’attire ici ?!

Agacé que nos précautions ne présentent que la moitié des résultats attendus, on gardait l’avantage de ne pas se faire prendre par surprise. La créature de nuage semblait nous avoir repérés aussitôt dans son domaine. Chevauchant le rapace imposant, j’arquais déjà mon arc pour venir décocher une première flèche au loin. Une cible de cette taille était immanquable au vu des innombrables heures d’archeries que j’accumulais avec obstination.

– C’est passé au travers..

La pupille de l’hibou, plus développée, avait relevé ce détail non sans stupéfaction.

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Mon compagnon ailé m'informait que la flèche était passée au travers de la créature, tandis que j’étais certain de l’avoir touché. Sa forme m’apparaissait, visualisée dans mon crâne. Il était ironique que je percevais davantage mes cibles que mes propres projectiles, dénuées de tout chakra. L’entraînement et l’expérience me permettait de calculer leurs trajectoires, une compétence vitale pour un archer. Il n’y avait pas de doute, j’avais visé et touché le haut de son corps.

– Tu veux dire transpercé ?
– Non, au travers. Comme un nuage.

Une méduse nuageuse volante et violacée. Je commençais à comprendre cette description à la fois si vague et si précise. La créature semblait glisser dans les airs et les flots, tel un champignon dont les racines s’abreuvaient des nutriments de la mer, et dont le chapeau courrouçait les tempêtes et les orages.

– Descriptif visuel ? Si on s’approche on risque d’être pris pour cible des éclairs.
– Forme globale de méduse. Autour de l’ombrelle violette et éthérée, vu le résultat de ton tir, il y a une diadème noire, et peut-être des nageoirs, ou gouvernail. Les tentacules remuent l’eau, ils sont bien physiques.

Mon arc toujours bandé, je me concentrais sur la créature qui s'apprêtait à déchaîner sa foudre destructrice. Les nuages tourbillonnaient autour d'elle, devenant de plus en plus sombres à mesure qu'elle absorbait l'énergie atmosphérique. Les secondes semblaient s'étirer alors que je dégainais un parchemin explosif, le plaquant autour de ma flèche, choisissant ma courbure parmi les nuages tournoyants. Mon hibou plus petit décrivait des cercles au-dessus de moi, prêt à intervenir au besoin.

Le ciel s'assombrit davantage, les nuages se rassemblant autour de la méduse dans un spectacle sinistre. Soudain, elle déclencha sa foudre avec une puissance terrifiante. Des éclairs zébraient le ciel, illuminant l'obscurité grandissante. Mes yeux se plissèrent à la lueur éblouissante, et je fis signe à mon hibou plus petit de se retirer temporairement. L'énergie statique crépita autour de moi alors que la foudre s'abattait en direction de Mamoru, attirée vers lui.

D'un geste fluide, je décochais, visant les membres de la méduse nuageuse. Je formais par avance un mudra, celui pour déclencher le parchemin explosif. Au moment où le tentacule venait d’être fauché, je provoquais l’explosion au milieu des autres. Cela semblait efficace, faisant valdinguer quelque peu le Yokai nuageux, le diminuant. Il semblait rapticer. Nul râle s’élevait dans l’air, nul complainte, comme si la douleur lui était étrangère, mais le Yokai décrivait un large cercle, comme pour se retourner ou feinter le Yuki.

– On a qu’une seule chance Yumiyo, je peux te réinvoquer en esquivant, mais ça sera la seule fois aujourd’hui. Si ça arrive,tu fonces immédiatement au bateau, assurer la sécurité de Maitre Ishikawa.

Mon aide apportée à Mamoru, pris en chasse, était limitée. Toutefois, nos placements nous apportaient un avantage tactique important. La Méduse Nuageuse ne pouvait se concentrer sur nous deux à la fois.

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Une soudaine turbulence secoua l'air autour de nous. Les vents se mirent à tourbillonner, formant une petite spirale, qui menaçait prochainement de nous engloutir. Je fus pris au dépourvu, luttant pour maintenir le cap alors que Yumiko, mon hibou géant, battait des ailes avec force pour résister à la tempête naissante. La tornade se formait progressivement, aspirant l’air sur son passage avec une voracité grandissante. Mon cœur battait la chamade alors que Yumiko luttait contre les vents déchaînés, afin de se sortir de cette situation que nous savions périlleuse. C'est alors que Mamoru intervint. Il invoqua ses dragons aqueux, créant une distraction spectaculaire qui attira l'attention du Yokai.

La révélation de Mamoru concernant la réactivité du Yokai au chakra me fit réfléchir intensément, avec un mélange de soulagement et de gratitude, saisissant qu’il venait de rediriger l'agressivité du Yokai. Je remerciais intérieurement le Yuki. Alors que la créature se reformait, je fus saisi par une idée audacieuse. Il fallait exploiter cette faiblesse nouvellement découverte. Il fallait s'y prendre sans attirer l'attention de la Méduse Nuageuse, coupant mes talents de senseur, taisant quelque peu le flux de chakra en moi. Un détail m’échappait, les tentacules ne plongeant pas profondément dans l’eau, la créature n’était pas sous-marine, mes sens me l’avaient confirmé. Pour autant, ces membres lévitaient, comme suspendu par la masse de nuage.

– Pas de chakra alors. Yumiko, approche-toi doucement, par le haut.

Je scrutais attentivement la situation, cherchant le moyen le plus sûr d'approcher le Yokai sans se faire repérer. C'est alors que Yumiko, mon hibou fidèle, émit un léger cri, attirant mon attention vers une ouverture dans le champ de vision du Yokai. Une zone où les nuages semblaient plus clairsemés, moins oppressants. C'était notre opportunité. Sans attendre, je fis signe à Yumiko de s’y plonger, s’y glissant silencieusement, nous approchant de la créature volante en limitant l’émission de nos onces de chakra. Aux yeux du Yokai, si tant il en avaient, nos mouvements étaient imperceptibles, nous mêlant dans l'atmosphère environnante.

Pendant ce temps, Mamoru continuait à occuper l'attention du Yokai, déployant ses techniques avec une maîtrise impressionnante. Je devais agir rapidement avant que la Méduse Nuageuse ne se concentre à nouveau, ou trop, sur lui. Guidé par mon intuition, je m'approchais prudemment de la créature, observant ses mouvements avec une concentration extrême, y baignant une main à la surface de la membrane nuageuse. C'est alors que je remarquai un léger frémissement le long de ses tentacules physiques, une sorte de connexion éphémère avec sa membrane supérieure. C'était le moment.

D'un geste vif, je dégainais une flèche de mon carquois, pointant le point faible que je venais de repérer. D'une précision millimétrée, je la plantais dans la jonction entre la partie physique et l'aspect éthéré de la Méduse Nuageuse, marquant ainsi le point vulnérable.À cet instant, je fis un geste à Mamoru pour lui indiquer la position du point faible. Avec son talent et sa détermination, il comprendrait instantanément le plan. Il n'aurait qu'à viser cet endroit précis pour infliger un coup décisif à la créature, avec ses techniques de glace aux envergures bien plus efficaces que mes tirs d’archerie.

– VISE LA FLÈCHE MAMORU !!

A cet instant, je pouvais m’occuper moi-même du Yokai, usant de plusieurs rafales de flèches. Mais je craignais que mon compagnon ne puisse encaisser indéfiniment la violence des éclairs et des tempêtes de la Méduse Volante. Avec sa glace, et son froid, le Yuki avait de quoi calmer les ardeurs de la créature atypique. Alors que Mamoru poursuivait son affrontement avec le Yokai, je reculais prudemment avec Yumiko. Il ne restait plus qu'à espérer que notre stratégie fonctionne, que la flèche plantée serve de guide pour l'attaque finale de Mamoru. Dans l'attente du dénouement de cette bataille épique, je restais sur le qui-vive, prêt à intervenir si la situation venait à dégénérer. Mais pour l'instant, notre mission était claire : protéger le cartographe et nous assurer que son travail puisse se poursuivre sans encombre.

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J’arquais de nouveau mon arc pour venir punir le Yokai intéressé par le chakra de Mamoru. Depuis les tréfonds, un dragon de glace noir venait conquérir le ciel tourmenté de nuage agité, réclamant sa supériorité sur qui son regard toisait. La créature de légende clamait sa victoire, avant de s’abattre sur la Méduse Volante, chassant l’éclat violet du Yokai, brisant la mer et le ciel déchaîné qui retrouvaient leur calme, après une exécution à même les flots. La colère quitta la bête mystique, passant de l’obscur à l’éclat blanc, satisfaite de son châtiment. A sa disparition, les vents s’adoucissaient, les nuages se désagréageaient et les vagues se taisaient.

J’assistais à ce spectacle que je ne pourrai jamais déclencher, reposant mes espoirs en Yumiko qui grandissait à vue d'œil. Il était un allié complémentaire, et le lien qui nous unissait était particulier ayant assisté à son éclosion. Une synergie choyée par les miens génération après génération. Ma monture ailée ferait la tempête qu’il venait de braver sa propre force, son île natale se situant dans les archipels de la Lune au plus près du Pays de la Tempête. Planant au-dessus de Mamoru qui essorait ses vêtements, je lui proposais une place pour rapatrier le bâteau, par défaut de ne pouvoir marcher sur l’eau.

– J’avais vaguement connaissance de Yokai aérien, mais j’en ignorai celui-ci, encore moins sa forme. Ses tentacules étaient bien physiques, elles agitaient l’eau sur leurs passages, c’est pour cela que je me suis rabattu sur elles. Mais ces tentacules n'habitaient pas une masse plus imposante sous l’eau. Soit elles se dressaient vers le ciel, soit elles se faisaient soulever. J’ai voulu tâter l’ombrelle de la Méduse Volante, profitant de ne pas utiliser de chakra, il n’y avait pas réellement de consistance et une légère résistance. A ce moment, il y a eu comme un spasme nerveux, j’y ai donc planté ma flèche d’un tir à l’endroit qui me paraissait le plus sensible. J’imagine que quelque chose attrape les nuages et ne les laisse pas s’échapper.

Le vol le séchait plus rapidement, chassant les plus grosses gouttes contre la possibilité d’un petit rhume les jours à venir, dans le cas où Mamoru attrapait froid facilement, un comble pour un Yuki. Mon rapace de nuit se posait sur le pont, la petite troupe de marins et de cartographe rassurés mais dont les expressions témoignaient de l’anxiété passée ressentie. Quelque revers de main essuyaient leurs fronts dans un soupir libérateur, quand d’autres hôchaient positivement la tête à notre égard. Je tournai mon regard vers mon collègue de mission, torse nu au cheveux encore quelque peu humide, d’une peau aussi blanche que la neige, presque désolé de le dévisager ainsi.

– Les pirates sont plus prédictibles, ou plutôt plus aisés à affronter. Si jamais on tombe sur des crabes géants, je ne saurai quoi penser de toi. Aurais-tu dans ta malchance des dons de devin ?

Un sourire taquin pour venir enquiquiner mon camarade, un fait assez rare durant une mission, signe que la fin de combat était un moment opportun pour relâcher la pression.

– Heureusement que tu étais là pour attirer la foudre sur toi, c’était fort. Sans toi j'aurais mis un sacré paquet de flèche pour l’avoir.

Mon compliment venait presque se faire éclipser d’une constatation égocentrique presque défaitiste, mais encore rythmé par la plaisanterie et les remerciements. Ce détail m’arrivait de plus en plus, conscient du gouffre futur qui me séparerait des ninja plus standards dans les normes. Ma rigueur était ce qui me permettait de ne pas élargir davantage ce trou, cette différence, s’inscrivant comme une seconde nature. Chassez-la, elle reviendra au galop.

– Je vais de nouveau surveiller. Tu as dépensé plus de chakra que moi et tu as à te sécher. A tout à l’heure.