▶ Sujet: Re: [Alerte] L'histoire se répète - Domaine Aburame

De longues et grandes respirations…

Tels étaient les seuls éléments que Taiga pouvait entendre  alors que la sueur parcourait l’ensemble de son faciès. Acteur spectateur d’une scène dont il n’avait pas le contrôle, son souffle dictait le rythme et la cadence à laquelle s’écrivait l’oeuvre mélodramatique qui se produisait devant lui.

Dépassant l’hérésie de sa sanité, le louveteau était laissé à lui-même dans un instant où la solitude l'embrasait plus que jamais. Loin du combat sans toutefois être à l’abri, si les événements d'Homura l'avaient marqués, cette fois-ci, il ne pourrait s'en sortir indemne.

Contre toute attente, l’Aburame les ayant précédemment protégés le fit de plus belle en tentant de protéger sa propre personne. Or, malgré ses efforts renouvelés, la technique augmentée du yokai n’était pas du même calibre que quoique ce soit qu'ils avaient respectivement vu par le passé. Loin d’être un héros, Taiga avait possiblement bénéficié de la première muraille dressée par le Kumojine. Or, malgré cet altruisme possiblement non-désiré, il allait devoir se protéger à son tour pour minimiser les dégâts.

Composant ainsi des mudras silencieux pour faire apparaître un tourbillon de vent protecteur, seule la puissance colossale de la détonation l’écrasa, le rendant muet sous le choc, un phénomène rare en sa personne. Ressentant la puissance écrasante de la frappe du Yokai, un mur aurait certainement été plus efficace et robuste. Pourtant, en cet instant, il avait cherché à se cacher rapidement, comme si pour la première fois depuis ce combat, il se sentait menacé ou chancelant.

Alors que l’adrénaline délaissait sauvagement l’ensemble de ses veines et de ses muscles, seule la présence de l'acide lactique lui rappelait ses propres limites alors qu’il avait été heurté de plein fouet par une de la technique dont il n'avait pu se prémunir.

La créature demeurait malgré leurs efforts et semblait plus forte que jamais. Nul besoin d’être un génie ou doter d’une douance quelconque pour le réaliser : il était complètement à la ramasse. Incapable d’agir à titre de support alors qu’il avait été relégué de force à ce rôle, les seuls éléments qui bénéficiaient de son support étaient catégorisés par sa douleur, sa souffrance et son égo.

Brûlé à de nombreux endroits, ses traits étaient tirés, voire calcinés, comme s’il avait volé trop haut, brûlant ses ailes en s’approchant du soleil. Fils temporaire d’Icare, le chant de la créature démoniaque résonnait encore dans sa tête, comme s’il entendait les sirènes du destin le rappeler à l'ordre encore et encore.

Or, les tonalités n’avaient rien de rassurantes. Loin de la terre promise aux guerriers et dignes, seuls les cris de détresse et les regrets hantaient la vision d’horreur qui lui était donnée de vivre alors que son corps peinait à répondre. Plus choqué que blessé, la fresque physique protégée par son audace laissait peu à peu place à un réalisme douloureux alors que devant lui s’adonnait un ensemble de mouvements et de scènes dont il n’arrivait même pas à suivre les prémisses.

Sentant ses yeux vaciller, son corps ralentissait, se complaisant dans l’idée d’un sommeil pouvant apaiser temporairement sa souffrance. Pourtant, il tenait encore debout, animé par son propre souffle. Haletant, les palpitations s’étaient jointes à la partie. Pourtant, elles lui étaient inaudibles, comme s'il leur était interdites d’attirer l'attention.

En cet instant de solitude, aucune attention ne fut réellement adressée à l’état de Ran ni à l’Aburame qui se transformait peu à peu en protecteur bienveillant d’ailleurs. Taiga n’en avait pas la capacité ni la concentration. En cet instant, toute son énergie était consacrée à colmater une nouvelle épreuve psychologique, aussi brève soit-elle.

Il était faible. Trop faible.

C’était donc ça… murmura-t-il pour lui-même.

Incapable d’entendre ses propres paroles, seul un raclement de gorge lui permit de valider la présence de ses lèvres et de sa bouche alors que devant lui l'Aburame reprenait de plus belle… Parmi tous les enchainements, ce fut toutefois les tremblements découlant des turbulences sysmiques qui furent une bénédiction  alors que les billes de son collier se percutèrent...

Émettant un écho qui le sortit de sa torpeur, telle une tonalité dissonante brisant les ondes maléfiques que chantait le Yokai, Taiga était enfin de retour... ?

Loin d’être digne des héros dont rêvait l'enfant en lui, il était toujours aussi frêle et faible. À vrai dire, il ressentait maintenant s la douleur dont une partie de son esprit s’était dissociée, comme si le fait de reprendre l’ouïe influençait ses terminaisons nerveuses Peut-être était-ce l’odeur du cramé qui jouait avec ses sens ?

Nul doute qu’il pourrait se pencher sur cet instant un peu plus tard. En ce moment, sa main s’était brièvement accrochée à son collier, s'agrippant au moindre espoir qu’il lui restait. Souvenir ancestral, mais surtout familial, il se rattachait à ses racines, celle qui l’avait mise en ce monde et celles qui venaient de le sauver.

Changeant, nul doute que quelque chose différait dans son approche. Pourtant, seul son regard était un indicateur. Contrastant totalement de la tempête calme à la tempête agressive qu’il avait préalablement manifestée. Cette fois-ci, son regard dévoilait beaucoup plus de vulnérabilité, mais surtout de réalité.

Dévoilant les iris d’une proie consciente des enjeux, il lui était dorénavant donné de percevoir sa position dans la chaine alimentaire. Ressentant de la crainte pour l’une des rares fois dans sa vie, l’ensemble de son derme était parsemé de frissons masqués par la sensation de brûlure. Vibrant, ce sentiment d’alerte était inné et naturel. Pourtant, ce n’était que la seconde fois qu’il expérimentait un tel sentiment. La première ayant mené à son coma, cette fois-ci, il était toujours conscient pour en vivre l’ensemble de l’expérience. Emmagasinant les sensations à une vitesse vertigineuse, chaque fibre cérébrale était active, s’attachant et se détachant pour émettre des liens avec le passé. Élément dont il s’était défait ou plutôt détaché sans s’en rendre compte, Taiga apprenait la fragilité alors que sa carapace se voyait fracturée et sa réalité renouvelée.

Arrosant par le fait même un terrain nouvellement fertile en de nouvelles sensations et émotions, au-delà de toutes ces émotions, Taiga avait bel et bien perçu quelque chose.

L’ayant frôlé du bout des doigts, il comptait s’y rattacher du mieux qu’il le pouvait, lui qui l’espace d’un instant considérait qu’une chance lui était donnée de réussir… Il pouvait

...briser le cycle…

Car oui, il était faible, mais il n’en avait rien à foutre… ou du moins, il ne pouvait se le permettre…

Se joignant de nouveau au combat alors que ses réserves atteindraient leurs limites d'ici peu, Taiga se permettait de défier l’ordre naturel des choses, calmement, mais surement. Avec crainte, mais aussi objectivité, il désirait inverser les pendules, car son adversaire était plus puissant que lui sur tous les points. Il en était même presque jaloux...

Plus attentif et doté d’un meilleur champ de réflexe, alors qu’il se faisait violenter, Taiga se décida de flatter les stimulus du yokai en le poussant à ne plus savoir donner de la tête. Que ce soit à travers les particules qu’il souleva pour bloquer son champ de vision la suite, il était sûr que son adversaire saurait dépendre de ses autres sens pour s'en sortir.

Prédateur, le Yokai était aussi doté d’un meilleur flair envers les dangers à venir, mais aussi d'une meilleure réactivité. Se permettant ainsi d’amplifier son offensive en envoyant à intervalle courte une série de 5 kunais et shurikens , il avait confiance que le Yokai saurait s’en protéger ou même résister à ses offensives, aussi créatives soient-elles.

Or, quoiqu’il arrive, il avait confiance . Confiance en sa résistance et son aptitude à faire preuve de résilience alors que l’un des projectiles était accompagné d’un explosif servant de nouveau à mettre de l’avant sa supériorité défensive.

-Kai

Couronnant la cerise sur le gâteau, le Yokai qui n’était qu’un utilisateur plus talentueux dôté d'une puissance et d’un pouvoir qu’une facette de lui enviait malgré son égo. Il le savait suffisamment habile pour savoir comment parer une technique de chakra pur dont il était surement lui-même apte à reproduire en y doublant la force. C’est donc ainsi que sans aucune gêne, Taiga déploya plusieurs projectiles de chakra assez rapides visant à l’harceler sous différents angles de la créature infernale. Se permettant même d’y ajouter un effet de vitesse pour féliciter sa supériorité en termes de réactivité, Taiga l’élevait de plus en plus sur un piédestal.

Pouvant dorénavant à peine contempler la dangerosité d’une telle créature, il se permettait même de lui dévoiler la totalité de la détresse dans laquelle celui-ci le plongeait. Yeux grands ouverts avec une aura toute nouvelle, des larmes coulaient à flots, longeant ses joues caressées par les flammes qui dansaient au rythme de ses pleurs. Ne pouvant le ressentir dû aux douleurs qui parsemaient son corps et sa conscience, il avait toutefois confiance. Plus observateur, fin chasseur et digne prédateur, le Yokai saurait capter ses émotions négatives et la détresse dont il pouvait se nourrir pour croître et évoluer dans son égo. Encore une fois, Taiga lui faisait confiance.

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-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Lui qui avait graduellement marché vers le domaine Aburame dans le déni total quant à la possibilité d’aider malgré la puissance des gens tués par cette créature, rapidement, il s’était permis d’y dévoiler une colère sourde et quasi anormale. Rejetant le méfait sur le fait que son plat avait été ruiné, l’essence même de ses émotions était beaucoup trop intense et incongruente.

Tantôt, avant même de percevoir le yokai, malgré l’envergure des méfaits qu’il avait causé et les traces d’une essence de chakra pure beaucoup plus puissante que la sienne, il s’était permis de ne pas faire confiance à ses sens, comme si le tangible et la réalité pouvaient se plier à ses convictions.

Rapidement, il avait constaté qu’il ne faisait pas le poids, allant même jusqu’à blâmer la créature d’avoir volé des capacités qu’il n’avait jamais frôlé voire même… songé avoir.

Instant de doute et résignation digne d’un deuil, en cet instant, il s’était fait à l’idée qu’il ne pouvait être qu'un support parmi l’ensemble des combattants se livrant à ce duel éternel. Puis finalement, il avait accepté sa faiblesse devant plus fort que lui, se permettant même d’agir en sachant clairement que ses dégâts et méfaits pouvaient être parés avec aisance...

Entamant une période d’acceptation de sa faiblesse et de sa position dans la chaine alimentaire, pour la première fois, il avait réellement perçu un futur ou plutôt une réalité tangible dans laquelle sa vision rencontrait la réalité. Une vision sans réalité n’était qu’une illusion tout comme l’entéléchie des capacités auxquelles il se rattachait jadis.

Sans effort, il n’y avait généralement aucun résultat, quel que soit le potentiel et quel que soit les revendications déclarées à cet effet.

En ce jour, Taiga venait d'avoir un court moment d'illumination qui ne serait qu’une marche parmi les autres à gravir Or, étape par étape, il comptait avancer au même rythme que les larmes qui percutaient le sol comme une lourde pluie.

Faisant des expériences même dans un cauchemar réel, il attaquait le paradoxe avec une approche toute nouvelle, car maintenant plus que jamais, il devait évoluer…

Apte à statuer sur un élément qu’il aurait dû comprendre depuis bien longtemps, ce combat n’avait jamais vraiment été contre le yokai. Depuis le tout début, cette guerre était entre Zenin Taiga et …

juravit inimicus
fidelis socius

et nulle autre que Zenin Taiga lui-même, son plus fidèle allié, mais aussi son pire ennemi.

En cet instant et sans même s’en rendre compte, il ouvrait possiblement des portes à ses compagnons de fortunes devant qui il n’avait aucune gêne à montrer la moindre faiblesse, car ce n’était que le début… et rien n'était plus dangereux qu’une proie consciente de sa faiblesse…

Il n'était qu'une proie consciente

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