Dim 29 Oct - 17:46
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▶ Sujet: La quête de la transcendance [FT. Uzumaki Asami] Dès son plus jeune âge, Yoichi avait hérité du don de la rhétorique, aussi bien l’ithos que le pathos, et le talent inné pour façonner les plus belles histoires que sa conscience pouvait faire naître. Pour avoir vécu au sein d’un groupe de saltimbanques qui ont cultivé chez lui le goût pour le fantasque et la beauté de la comédie humaine, il n’était ni plus ni moins que l’héritier d’une tradition orale qu’il s’évertuait à perpétuer auprès de ceux assez ouverts d’esprit pour lui tendre l’oreille et s’abreuver de ses offrandes oratoires. C’était à peine s’il se souvenait d’une période où il ne tenait pas un livre entre ses mains ou un moment où il n’était pas en train d’assister à une des représentations de ses parents, il avait baigné dans cette culture de la performance, la quête sempiternelle du beau. Entre légendes sur les Yôkai et mythes fondateurs du monde, il trouvait un malin plaisir à diffuser sa passion pour la prose, le plaisir du divertissement au travers d’une représentation fictive et itérative de la réalité. L’idée n’était pas tant d’imiter la nature que de la transcender, élever l’âme en lui rappelant la vanité du monde, en la consolant par l’inépuisable divertissement que lui offraient les tribulations de la vie. Au regard des misères qui peuplaient ce monde, bien avisé était celui qui ne laissait pas son esprit se faire subjuguer par le prosaïsme et l’altération de la matérialité. En tant qu’artiste et émissaire de la plénitude, il offrait à son public le plaisir de découvrir à travers sa création les affres de la civilisation prenant le pas sur le domaine de mère nature, mais contrebalançant toujours le malheur par la félicité, l’anéantissement par la création. Il représentait le monde dans toute sa complexité.
— Le monde tel qu’il fut conçu par Izanagi et Izanami, est régi par des flux contraires, des puissances du bien et du mal, de l’ordre et du désordre.
L’esthète sans frontière pratiquait sa verve au milieu d’une foule disparate mais composée de curieux badauds et de clients fidèles de cette buvette populaire où il avait décidé de s’arrêter. Fort heureusement, Homura était le berceau d’une grande population roturière, bien que le shogunat fut connu pour ses familles nobiliaires, chaque société était formée d’une majorité de la plèbe, ni trop riche, ni assez puissante pour faire entendre leur voix au milieu de la cacophonie politique et des velléités des têtes pensantes maîtrisant les rênes du pouvoir. L’éphèbe était situé au carrefour des voix dissonantes, louvoyant à la manière d’un équilibriste entre les dangers de la diatribe et la nécessité d’exprimer la vérité en tant qu’elle était le déploiement des passions dans leur forme leur plus pure, le lieu d’un exutoire nécessaire au triomphe et à l’ascension du peuple au sommet de la chaîne alimentaire. Loin de prôner une révolution prolétarienne, il se targuait plutôt d’être le vecteur d’un déchaînement des passions. L’élément perturbateur d’une stabilité cloisonnée et d’une rigidité coutumière, les reliquats d’une léthargie lancinante et d’une aphasie incapacitante, l’humanité finissait par vivre dans le contentement de sa condition d’être ordinaire et sans prétention. La révolte était un cycle naturel que rien ne pouvait arrêter.
— La puissance d’un ninja se mesure à l’aune de son ninjutsu comme un samouraï se distingue par sa dextérité de sa lame. Les démons à queue cependant, échappent à toute unité de mesure, en ce que la puissance de leur chakra dépasse notre entendement.
Ce fut grâce au bouche à oreille que les gens s’amassèrent autour du troubadour ambulant, lequel s’était laissé entraîner dans une légende bien connue même des franges les plus recluses de la société. Les démons à queue, ces entités mystiques qu’aucun ouvrage d’histoire ne savait dépeindre dans les détails à part pour dire qu’il s’agissait d’être surpuissants que personne ne pouvait dompter, que mêmes les ninjas les plus puissants de ce monde étaient incapables de les soumettre à leur volonté. C’était du moins la croyance populaire, jusqu’à ce que la Guerre Sanglante vienne révéler l’omnipotence du clan Uzumaki et le trio de la balance, les véritables gardiens d’un savoir interdit leur permettant de sceller le pouvoir des démons à queue au sein de réceptacles humains dont l’identité restait inconnue. Ils étaient les garants de l’équilibre, des émissaires de la paix puisque selon la rumeur, ce fut grâce à eux que la Guerre Sanglante se solda sur une paix durable. La menace d’une telle arme de destruction totale suffisait à dissuader les grandes puissances de faire sombrer le monde dans le chaos, ou aux partisans des empires décadents de reprendre le pouvoir sur les nouveaux daimyôs.
— Ainsi la légende raconte que celui capable de contrôler les neuf démons détiendrait le pouvoir suprême des dieux. Or, le chakra n’est rien d’autre que le fruit du péché originel. Ironique, quand on pense que ce sont les dieux qui ont donné le chakra aux hommes comme pour les tenter d’utiliser ce pouvoir à bien comme à mal afin de les inciter à l’hubris. Rappelez-vous bien que ce ne sont pas les dieux qui ont choisi de corrompre l’âme humaine mais les hommes qui ont utilisé leur liberté pour asservir leurs pairs. Car vous êtes des hommes libres par nature, et que vos actes sont l’expression de votre identité.
Mais comme tout ce qui constituait le domaine du matériel, rien n’était voué à durer éternellement, il n’était qu’une question de temps avant que l’équilibre ne soit brisé et que la guerre retrouve ses droits.
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Dim 3 Mar - 1:16
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▶ Sujet: Re: La quête de la transcendance [FT. Uzumaki Asami] La Quête de la Transcendance ―Parmi la foule d'êtres qui s’attroupaient autour du troubadour, il y avait la volcanique Uzumaki Asami. Récitant les aléas concernant intimement son clan, la Rubiconde écoutait la verve de Yoichi avec toute l’attention qu’elle pouvait mobiliser de son être. Ce n’était pas la première fois qu’elle entendait réciter milles et une ribambelle concernant les siens, Asami n’en n’était pas à ses premières routes et ses premiers pays, mais il y avait toujours un petit je-ne-sais-quoi qui l’attirait dans les soi-disants révélation qui baignait sur les lèvres des bardes en tout genre. [Asami] - ...Asami taisait ses mots, mais ne cachait guerre sa tignasse. Elle ne cherchait pas à passer inaperçu, pas plus qu’elle ne souhaitait couper l’homme qui citait certaines choses qu’elle estimait bien fausses. Cependant, qui était-elle pour faire une scène sur un sujet qu’elle ignorait autant que ceux et celles à ses côtés. Elle n’avait pas l’hubris de croire pouvoir apporter une quelconque vision face aux dires du Théâtrale. Elle même savait trop bien que les secrêts Uzumaki n’étaient même pas partagé au coeur de ses propres membres. La balance était autant un mystère pour Asami qu’ils étaient un inconnu pour tous et chacun. Dans tous les cas, la Rubiconde s’en tenait malgré tout au silence. Elle n’avait rien à gagner d’une joute verbale avec Yoichi, alors qu’elle avait tout à perdre. Sa verve, cependant, restait intrigante, voire envoûtante. Sans le savoir, cette Eisei qui ici ne croyait naïvement pas en l'existence des dieux, changerait son fusil d’épaules dans les semaines suivantes cette rencontre… mais elle était de ceux qui ne croyait qu’en ce qu’elle voyait. Elle n’avait que peu d’énergie à consacrer à l’intangible, quand sa quête était celle de l’humanité et de la vie. Cependant, il y avait une rumeur qui parcourait les terres de l’eau qu’elle estimait adéquate. Peut-être devrait-elle la partager ? Elle roula dans sa tête cette idée quelques fois et n’y voyait pas trop de mal. Elle était véritablement curieuse de l’avis que pouvait bien avoir le troubadour sur le sujet. [Asami] - Dans mes voyages, j’ai pu mettre la main sur un vieux recueil citant l'avènement du chakra. Au creux de ses pages en partie déchirée par le temps, on peut y lire un passage allant comme suit : « L’Archipel n’a pas toujours été ce qu’elle était. Il m’apparaît qu’elle est le résultat d’une explosion incroyable. Une déflagration datant de plusieurs centaines d’années. Pourtant, le chakra n’est pas aussi vieux… » Vous nous présenter le péché originel comme étant l'avènement du chakra et si le chakra était bien plus vieux que votre fable, je me demande bien ce que ça changerait à l’histoire.
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Dim 10 Mar - 2:58
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▶ Sujet: Re: La quête de la transcendance [FT. Uzumaki Asami] D’aucuns voyait chez lui les caractéristiques d’un faux prophète, voire d’un usurpateur se pensant capable d’interpréter les paroles des êtres supérieurs. Il n’en était rien. Il était le colporteur et fervent messager du vernaculaire, le raconteur d’histoires populaires et l’écrivain des récits valeureux des héros de notre ère. Quoique cela n’empêchait pas moults détracteurs de s’insurger sur la finalité de sa prose, il concevait qu’il ne pouvait plaire à tous les publics, au risque de défigurer son style et abandonner la véracité de sa plume, il avait donc fait le choix d’emprunter la voie de la controverse. La turbulence de son verbe venait faire s’effondrer les remparts du dogmatisme, ébrécher les fondements du politiquement correct, et libérer la parole en ce qu’elle était l’expression originelle de la liberté de l’homme contre le monde. On pouvait y voir une forme d’insurgence, une volonté de rébellion.
Or, le chaos n’était pas seulement le corollaire de la liberté, elle y était associée comme un moyen de favoriser la réussite des uns, la déchéance des autres. Quant à lui, il souhaitait seulement mettre en exergue la volupté des fluctuations dans la plaine des vivants, observant de son œil mordoré l’immense pièce qui se jouait devant lui. L’omniscience ne faisait pas partie de ses prérogatives, au contraire, il observait sous le prisme de sa subjectivité de poète maraudeur. Qui disait subjectivité, impliquait également le risque de faire des erreurs, des incorrections qui donnaient lieu à des contradictions, mais qui était-il pour prêcher le Vrai, quand les auteurs et les sources se livraient une bataille sans fin? Prendre position, c’était entrer dans le domaine politique, il lui préférait le Beau, la forme plutôt que le fond.
Quand la femme au capillaire ignescent brisa le silence de l’audience attablée, le troubadour esquissa un sourire angélique à l’adresse de son interlocutrice. Il s’intéressait à cette nouvelle émergence dans son champ de vision bien qu’il eût remarqué sa figure singulière, ses cheveux qu’elle ne cherchait guère à dissimuler aux yeux de tant d’étrangers. Lui-même était né avec les fameux cheveux de feu au point que certains le confondaient avec les membres du clan des Tourbillons.
— Je vous remercie pour cette intervention, en effet, l’épisode de la génèse du chakra connaît beaucoup d’interprétations, et j’ignore si les intellectuels de notre ère s’accorderont un jour à une seule version. Mais je n’oserais contredire la descendante d’un clan connu pour être l’un des plus anciens et respectés du Yuusei.
Nombreuses étaient les rumeurs qui couraient sur leur espèce, à commencer par leur âge, leur pouvoir inné, et toutes sortes d’élucubrations fabriquées par les esprits les plus féconds.
— Vous êtes loin de votre pays natal, Uzumaki. Si certains regards dans la taverne s’étaient tournés vers la vagabonde, cette fois c’était l’ensemble de la taverne qui semblait s’être figé l’espace de quelques instants, alors que la voix vibrante du troubadour résonnait dans la pièce. Dans une table au fond, on remarquait plusieurs figures patibulaires s’agiter, comme si une cabale était en train de se préparer. Même s’il avait remarqué ce changement dans l’atmosphère plus pesante, Yoichi fit mine de rester focalisé sur la femme, avec le ton de l'ironie. Comment avez-vous trouvé l’expérience au Pays de l’Eau? On dit qu'il y règne une ambiance... mortifère.
Lui qui avait déjà fait étape au Pays de la Foudre et du Feu, il avait logiquement pour projet de faire de Mizu une de ses prochaines destinations.
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Sam 6 Avr - 4:51
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▶ Sujet: Re: La quête de la transcendance [FT. Uzumaki Asami]
La Quête de la Transcendance ―
[Asami] - Ne prennez pas mes mots tel une vérité simplement parce que j'arbore tignasse et sigles des Uzumaki.
Déclarait-elle, déçue de cette diversion empruntée par le troubadour.
[Asami] - Mes découvertes sont les miennes, et j'ose espérer qu'on argumente mes mots. Sans compétition d'idée, il ne peut pas y avoir d'avancement.
Asami n'était pas du tout individualiste. Elle portait l'honneur de son clan avec fierté, mais refusait de bénéficier des honneurs que le Yuusei semblait lui offrir. Elle était un être de médecine et d'invention. Une femme qui doutait la présence des dieux, mais qui se devait d'accepter même les idées les plus farfelus.
Après tout, elle pouvait soigner des maux que le corps ne pouvait pas. Elle pouvait extraire un poison d'un corps avec une telle précision qu’il n'en resterait aucune molécules. Elle n'avait pas le luxe de l'Athéisme, mais quand on taisait dans l’oeuf une véritable quête de sens, la Rubiconde retombait rapidement dans ses réflexes relationnels.
[Asami] - Ça pue le poisson et la mort, mais les Takoyakis sont simplement divins.
Répondit-elle en croisant les bras.
[Asami] - Je me demande quels pays visiter. Des recommandations ?
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▶ Sujet: Re: La quête de la transcendance [FT. Uzumaki Asami] |
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