D’une beauté impassible tel le lys flamboyant d’une soirée d’été, Yumeko ne laisse transparaître sur son visage qu’un sourire avenant ; se teintant parfois de malice lorsque l’erreur de son adversaire annonce l’ouverture de l’acte final d’un combat. Qu’il soit diplomatique ou plus musclé, la Demoiselle Rouge sait faire preuve de ruse, de faux semblants et de belles promesses dans les situations de conflits. Le combat étant finalement une représentation appartenant à un acte plus grand, qui appartient à l’un des nombreux théâtres de la vie, tous sont à la fois acteur et spectateur, allié et ennemi, victime et bourreau de quelqu’un, quelque chose ou d’un quelconque enjeu. Nous sommes tous les méchants d’une histoire. L’important n’est donc pas de savoir est-ce que l’on va sacrifier quelqu’un sur le tableau de la vie, mais qui est-ce que l’on sacrifie pour servir ses objectifs.
Une vision assez dramaturgique de ce que l’on appel vivre, n’est-ce pas ?
Yumeko le sait. Elle est une marionnette, une actrice de cette grande mascarade, de retour chez elle pour servir un dessein plus grand que sa petite personne. La question demeure qui manipule le fil de son corps ? Quel intérêt sert-elle ? Personne ne le sait vraiment. Même pas elle à vrai dire. Elle se contente de n’être que les yeux et les oreilles de quelqu’un de plus grand, plus puissant. Un agent dormant qui s'éveille, prêt à tisser la toile du réel par ses mensonges et des rêves brisés.
« Un atout en ses temps difficiles »
Telle est la version officielle de son retour sur les terres qui l'ont vu naître.
« Un rouage participant à maintenir l’ordre. »
Telle est sa véritable raison d’être.
L’on ne peut ignorer une puissance qui tremble, se déchirant sous les poids des conflits et des histoires. L’on ne peut rester impassible face aux prémices annonciatrices d’un changement profond de l’équilibre du monde. Elle est une araignée, marchant avec habilitée et célérité sur les toiles faites de mensonges, de manipulation et de cruauté d’un pays souffrant de sa propre paranoïa.
Mais si l’on peut manipuler le corps d’un pantin, peut-on manipuler son esprit ? Tel est la question.
Hier, c’était un outil. Aujourd’hui, elle devient la créatrice de sa propre histoire. Et demain ? Elle deviendra la marionnettiste de l’histoire des autres.
Yumeko est un outil du clan Uzumaki. Un simple pion sur l’échiquier de la quête de l’équilibre du monde.
En tant que native, elle sert Kumo.
En tant qu’Uzumaki, elle sert l’équilibre, la neutralité.
En tant que Yumeko, elle sert ses propres intérêts.
Mais que désire le cœur du pantin du clan Uzumaki ?
« Que désirerais-tu si tu étais enchaîné au rôle qu’un autre a décidé pour toi ? »
La liberté et l’accomplissement de soi ne sont-ils pas les seules quêtes qui en vaille la peine ?
Tiraillé entre le devoir et le désir, entre le bien commun et son propre bien, entre la loyauté et la trahison. A un si jeune âge, un esprit peut-il être aussi clair et limpide dans ses convictions ? Y’a-t-il, au bout de ce chemin, une voie qui rassemble les différents fragments de ses contradictions pour atteindre un ensemble cohérent ? Faudra-t-il vaincre l'adversité dans le sang ou la violence, ou par les mots et la manipulation ? Et qui est l'adversaire ? Le Seigneur de la Montagne ? L'Ombre de la Foudre ? Où la balance maintenant l'équilibre ?
Une réponse brève serait un outrage pour répondre à cette question.
Privilégions le récit de son histoire.
Rédigez ici l'histoire de votre personnage en faisant impérativement apparaître ou mention d'au moins un évènement étant survenu dans votre faction depuis l'arrivée de votre personnage au sein de celle-ci ainsi que l'impact que ce dernier a pu avoir sur votre personnage Vous pourrez faire votre choix dans le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].Né à Kumo, troisième enfant d’une fratrie de 5, Yumeko fut entraînée aux arts du Marionnettiste par sa mère, et aux arts du Fuînjutsu par son père. Elle vécue pendant huit printemps dans le village au cœur des montagnes. En raison des tensions politiques grandissantes, son père, Uzumaki Zeno, décida de l’envoyer chez sa tante, Uzumaki Ayaka, afin que Yumeko puisse grandir loin des intrigues et des manœuvres politique.
Et il fallait reconnaître que le calme d’Uzushio n’a d’égal que la grandeur de son clan et la petitesse de son territoire, et Yumeko vécue une fin d’enfance heureuse au domaine, éduquée dans les principes du très respectée clan Uzumaki. Un héritage qu’elle chérie, dépensant de longues heures dans la confection de sceaux et de mécanismes avancées dépassant largement la compréhension des profanes.
Elle ne manqua jamais de rien, si ce n’est peut-être de liberté et de contact avec sa famille proche. Le sens du devoir, de l’importance de l’équilibre, du poids de l’histoire : chaque seconde de son éducation sur l’île n’étaient faites que pour lui rappeler la primauté du clan, de son rôle dans la guerre sanglante, et de la dangerosité de mêlé au devoir les ambitions personnelles. Un conditionnement « malgré » des conditions optimales. Un « emprisonnement » malgré l’amour de son clan.
Que dire de la douce adolescence de la demoiselle rouge ? Nomade pourrait-être la première chose évoquée. Dès l’âge de douze ans, et dix ans durant, la charmante demoiselle quitta les douces terres tranquilles du pays des Tourbillons pour rejoindre la brutale réalité du monde, aux côtés de son père. Quittant le rêve éveillé d’une enfance pour rejoindre, dans les épreuves, la découverte et parfois la douleur, les différentes cultures de ce monde. Son père était un diplomate accompli. En plus de son art, il aspirait que quelques-uns de ses enfants reprennent le flambeau. Yumeko était l’un d’entre eux. Elle en démontrait le potentiel. Et tel le métal que l’on forge pour le plier à sa volonté, son père forgea sa fille à son désir.
Sourire au bon moment. Cacher derrière une façade amicale ses intentions. Être proche de ses amis, mais encore plus de ses ennemis. Savoir détecter les non-dits, manipuler l’art du secret et du compromis. Savoir quand et comment user les émotions, les sentiments : tantôt la peur, tantôt la reconnaissance, tantôt la culpabilité, et tantôt la colère. Chaque jour, chaque pas, chaque rencontre étaient des prétextes d’entraînement à un art bien loin de celui du Shinobi, mais pourtant tout aussi nécessaire et efficace. Danse, chant, représentation, musique, poésies, discours. Nombreux sont les arts qu’elle dut apprendre pour se hisser, pour être à la hauteur d’aspirations étrangères.
La diplomatie et la séduction étaient aux prémices de chaque négociation. Et l’échec de la voie diplomatique était souvent synonyme du début de la guerre et des massacres.
Nombreuses étaient les cultures et les clans rencontrés : parfois brièvement, parfois plus en longueurs. De la barbarie au raffinement. Des contacts amicaux à de la violence sans un mot. Et c’est dans ses créations que la demoiselle rend hommage aux rencontres de son histoire. Chaque marionnette, chaque mécanisme, chaque instant porte le poids de son histoire.
Son existence aurait pu continuer comme ça de nombreuses années : entre sa vie d’artiste, de musicienne et d’actrice, et sa vie de Shinobi, d’un membre fidèle du clan à la crinière flamboyante. Tantôt sur la route, tantôt chez soi. Une vie simple, à Uzushio, entourée d’un amour, tantôt protecteur, tantôt toxique. Une tragédie qui ne mériterait peut-être pas d’être écrite.
Mais le destin en décida autrement. La « révolte » du pays de la foudre avait réveillée des craintes anciennes : le spectre du départ d’une nouvelle guerre sanglante. L’effroyable sentiment du début de la fin de ce fragile équilibre qui n’avait même pas durée un siècle. Une régression. Imparfait, certes, mais prospère.
Ce n’était pas la première fois que les Uzumaki activait les agents dormant à l’autre bout du monde face à un évènement de tel ampleur. Et parmi les choix des différents acteurs, Yumeko avait désormais sa place. Elle était suffisamment jeune pour évoquer un esprit malléable à souhait, tel l’argile humide façonné par les mains d’un potier habile. De l’autre, quelqu’un de suffisamment vieux pour conserver dans son cœur et dans son âme les principes du clan.
L’élection du Shodaime Raikage avait précipité son destin, l’avait arraché de sa vie nomade pour devenir une ombre tranquille dans un village déchiré.
Elle n’avait pas eu le choix. L’appel de l’honneur était le seul que l’on ne pouvait refuser, non sans la réalisation amère que la vie -sa vie- ne lui appartenait pas vraiment.
Que finalement, elle devait être qu’un des multiples outils servant le grand dessin.
Un énième agent dormant Uzumaki. Mais quand viendrai ce moment ? Son moment, tel l’éclosion du lys flamboyant lors des premières lueurs matinales. Alors, elle reprit la route, en sachant pertinemment que ce voyage pourrait-être le dernier acte. Dernier acte de sa vie ? Dernier acte de cette vie ? Dernier acte de son apprentissage ? L’interprétation était vague.
Tout était prêt pour son arrivée. Elle allait pouvoir reprendre peu à peu la gestion du charmant et modeste ensemble d’entreprises de sa mère, mais avec un énorme potentiel : « Le Domaine des Fleurs », comprenant une salle de théâtre, un Onsen, un bar et des activités de détentes pour tous au sein du village de la foudre. Sous sa tutelle, des artistes, des gestionnaires, des fournisseurs…
En tant que Kumojin de naissance, elle reçue son bandeau de novice. Certes, elle avait des qualités bien plus avancées dans d’autres domaines. Certes, elle disposait d’un certains statuts de par le prestige de son nom. Mais la réalité était quelle n’était encore personne ici-bas, et que les années loin de la terre qui l’avait vu naître n’avait pas vraiment permis l’établissement d’un vrai lien de confiance.
Les cartes étaient désormais dans sa main.
De retour où tout avait commencé.
Et c’était à elle de reprendre son destin en main.