Ven 17 Nov - 10:38
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▶ Sujet: Seijuu Koichi | Un esprit bête dans un corps de bête [Terminée !] SEIJUU KOICHIvillage cache de la foudreInformationsNom : Seijuu. Prénom : Koichi. Sexe : Masculin. Âge et année de naissance : 16 ans (An 67). Pays d'origine : Kaminari no Kuni, dans les montagnes. Pouvoir clanique ou spécifique : Pouvoir clanique du clan Seijuu : Capacité à se transformer en un animal (Hyène). Psychologie et physiqueQuel drôle de phénomène. Une chose est certaine, c'est que ce garçon ne passe que très rarement inaperçu. Bien que de son physique, seule la présence d'une paire d'oreilles difficilement comparable à celles d'un humain, ne le sépare de ses camarades, on se rend bien assez vite compte de ce qui le différencie réellement. Soit, nous avons commencé à parler de son physique, alors continuons dans cette lancée. C'est un garçon, majeur depuis peu, à la chevelure d'une couleur noisette et aux yeux bleus pétillants. Au niveau de sa taille et de sa corpulence, il est plutôt dans la norme, bien que légèrement plus petit ; enfin, rien de très grave non plus, disons qu'il faut être très rigoureux et un peu tatillon pour ne serait-ce que le mentionner. Comme dit précédemment, il ne possède pas des oreilles humaines sous sa chevelure, mais bien des oreilles appartenant à la forme bestiale qu'il a en lui : celles d'une hyène. Et oui, je sais. Libre à vous d'adopter tous les préjugés que vous pouvez avoir... parce qu'ils sont potentiellement, et malheureusement, peut-être avérés avec ce personnage. Il n'est jamais parvenu à prendre une forme entièrement humaine, d'ailleurs dans son passé, il est globalement resté une hyène afin de favoriser sa survie en environnement hostile. C'est bien beau d'être un homme, mais lorsqu'il s'agit de chasser ou de fuir, les attributs naturels d'une hyène sont bien plus adaptés. Sans doute est-ce là, la raison de son incapacité à ne pas afficher ses oreilles en plein air, constamment. Les gens le regardent parfois étrangement, le remarque... et bien, vous savez ça ? Il adore ça. Oh que oui.
Nous y venons, à ce qui fait de ce personnage quelqu'un d'unique, comme il aime si bien le mentionner : sa personnalité... disons, extravagante ? C'est le mot, pour ne pas dire de mots trop vulgaires pour nos plus jeunes lecteurs. La hyène humaine a grandi avec les siens, et n'a rejoint Kumo qu'au cours des dernières années. Bien que cela a été compliqué pour lui au départ de s'adapter à la vie d'homme, malgré quelques efforts notables (et j'insiste sur le « quelques » !), il a finalement décidé de ne pas se plier à toutes les conventions, et de rester tout de même lui sur certains aspects. Déjà, il a un sale caractère, ne mâchant que très peu ses mots, et sait se montrer agressif dans son comportement, en cas de contrariété (ou pas forcément). Lorsqu'il n'est pas content ou d'accord, on l'entend bien vite. Oui, il s'est déjà fait remonter les bretelles plusieurs fois, notamment les premiers mois, ce qui lui a permis de savoir quels sont les dangers et personnes à éviter tout de même, bien que cette science ne soit pas infaillible et que son impulsivité a tendance à reprendre parfois le dessus. Ensuite, il est hyperactif. Oh oui. Il déteste la lassitude par-dessus tout, déteste attendre, ou être forcé à rester assis sur une chaise. Ah, douce scolarité mouvementée, que c'était compliqué de devenir initié aux arts ninjas... surtout ceux théoriques. Que dire d'autre... ? ... Ah oui. Un effet pervers de ce changement d'habitat et de mode de vie a joué sur son appétit. Autrefois, il devait chasser pour se nourrir, chaque repas était une bénédiction, une assurance de survivre un peu plus chaque jour. Maintenant... c'était bien plus simple. Ce surplus d'occasions de se nourrir en a fait quelqu'un de très vorace, se nourrissant souvent, même un peu trop. Un peu comme un petit chien enragé, qui se calme lorsqu'on lui envoie de la nourriture au loin. Et enfin, dernier point pouvant nuancer un peu nos propos sur cet énergumène : la peur. Oui, malgré ce que l'on pourrait croire : le courage n'est clairement pas ce qui le caractérise le mieux. Il a grandi dans la peur, leur meute n'ayant été acceptée nulle part : vivre comme une hyène n'a clairement pas que des avantages, les hommes sont dangereux, bien qu'également de potentiels repas. Et aussi, quelque chose qui les dépasse tous : le surnaturel, les yokai. Le voilà le véritable danger. Vivre sans protection, sans habitat fixe, à la merci de toutes ses forces incompréhensibles et bien trop dangereuses, voilà ce qui a principalement fait naître en lui cette peur, cette couardise honteuse. C'est d'ailleurs la raison principale qui l'a poussé à se détourner de sa meute pour se faire accepter parmi les hommes. Et c'est ainsi que, bien que socialement peu adapté, il essaye malgré tout de se conformer.
Quelles conséquences tout cela peut-il bien avoir ? Et bien, la présence de ce jeune Genin ne passe pas inaperçue, ce qui ne le dérange pas. On ne sait jamais trop sur quel pied danser avec lui. Certains le qualifiant d'insupportable, d'autres de ridicule, et les plus jeunes ne sont que très rarement rassurés en sa présence. Bon, il n'y a pas que du mal à dire dessus, surtout qu'il n'est pas non plus si terrible que ça. Il a appris à se contenir un minimum, afin de ne pas non plus être mis à la porte, ou pire. Il n'a pas encore formé de lien important avec un humain, mais sans doute qu'il pourrait peut-être devenir un peu plus docile si cela venait à se faire.
Idéaux de votre personnageVoici une question un peu plus complexe à répondre. La première, et pour l'instant dernière, grande décision de sa vie a été de quitter la meute pour rejoindre Kumo. À ce moment, ce qui l'animait était la peur, et l'envie de survivre à ce monde bien trop hostile. On pourrait argumenter en se disant que son idéal serait de survivre, et cela serait sans doute vrai, bien qu'incomplet.
Koichi a besoin de se sentir vivre. La nuance entre « vivre » et « survivre » peut paraître légère, mais existe tout de même. Pour lui, il a non seulement besoin de ne plus vivre dans la misère, face aux dangers de la nature, mais aussi de vivre et de s'épanouir en tant qu'homme. Ou en tant que moitié d'homme ? Vous m'avez compris. Et cela passe tout d'abord par l'acceptation et l'adaptation. Koichi a besoin de se sentir protégé, et accepté, afin de pouvoir pleinement vivre la nouvelle vie qu'il a choisi.
Ces idéaux sont purement et simplement personnels. Il n'est pas question de Kumo et de sa puissance, cela peut néanmoins être un outil, un levier, pour atteindre son idéal.
Liens et perception du mondeSouhaitez-vous que votre personnage ait un lien particulier avec l'un des PnJ du forum ? Comment ce PNJ connait-il votre personnage ? Non merci.
Que pense votre personnage de l'identité "traque/information/pistage" de Kumo dans le rapport entre la faction et le reste du monde ? Lui semble t'il nécessaire ? Il trouve ça incroyablement nécessaire, et il adhère entièrement à cette pensée. Selon lui, pour survivre aux dangers, quelqu'ils soient, la clé est de toujours avoir l'ascendant sur celui-ci : identifier le danger et savoir le situer nous assure de ne pas se laisser bêtement surprendre. Les créatures survivent à leurs prédateurs par la ruse, quand la chance leur fait défaut.
Comment se positionne votre personnage par rapport à l'atmosphère de paranoïa se développant entre les clans du village, causé par la philosophie majeure (traque/information/pistage) du village ? Bien qu'il ait son avis sur l'importance de la philosophie (traque/information/pistage), il ne prend pas position dans cette opposition. Il préfère se concentrer sur ses propres objectifs, aussi simples soient ils.
Que pense votre personnage du Daimyo Koriki Tomio, reconnu comme étant le digne successeur de son cruel père et ex-Daimyo ? C'est un homme de pouvoir, alors forcément cela force le respect. Qu'importe ce qu'on peut dire, le chef de la meute se doit toujours d'être respecté, car il est toujours le plus puissant.
Comment se positionne votre personnage par rapport aux clans de Kumo ? Il n'a pas de réel avis sur la question, n'ayant pas d'attache réelle avec son clan qui ne fonctionne pas du tout comme les clans du village. Il s'imagine qu'ils fonctionnent bien, jusqu'au jour où cela ne fonctionnera plus. Peut-être cela viendra de l'extérieur, peut-être de l'intérieur. Qui sait ? Bien que sous une même banière, chaque homme est différent des autres, il y aura forcément un jour où un humain naîtra, et bousculera tout. Comme ce fut le cas pour sa meute.
Histoire du personnage Vivre comme une bête, loin de l'humanité, cela a quelque chose de captivant, d'unique, mais aussi de terriblement effrayant. La nature avait cette force : celle d'être au-delà de toutes choses. Et le jeune Koichi en savait quelque chose. Bien longtemps, il a erré dans les grandes montagnes peuplant le pays de la foudre, vivant avec sa famille, ou bien en meute comme ils aimaient s'appeler. Ce qu'il y a de terrible, dans ce style de vie, c'est que la tragédie peut survenir à tout moment, sans que personne n'y soit préparé. Loin des hommes, dans ces montagnes reculées, la nature était reine et toute-puissante. Si une créature plus forte que toi survient, tu termineras sans doute en casse-croûte, plus ou moins ragoûtant. Et à l'inverse, si tu tombes sur une petite biche isolée, tu n'as qu'à sortir les griffes et les crocs pour t'offrir un festin. C'est le principe de la chaîne alimentaire. Chaque espèce se place dans l'une de ces catégories, et fait en sorte de survivre chaque jour qui passe. Bien que partiellement humaine, la meute du garçon n'échappait pas à cette règle.
Vivre en tant que hyène, voilà un autre problème épineux. Si certaines espèces animales parvenaient à vivre en harmonie, ce n'était pas le cas de leur meute, loin de là. Koichi a souvent eu l'impression d'être l'ennemi de toute vie. Une pensée l'ayant troublé à son plus jeune âge. D'autant plus qu'il n'était pas rare que des tueries puissent avoir lieu en interne, lorsque que l'un d'entre eux ne se laisse dévorer par sa faim devenue bien trop importante. Cette grande meute a connu des déboires, et s'est progressivement scindée en plusieurs branches. Lui, est resté auprès de sa famille proche, et quelques autres individus. Heureusement, les tueries en interne ne les avait pas affecté eux spécifiquement. Lorsque l'on parle de « vivre en tant que hyène », c'est plus dans la tête de chaque membre de la meute. Bien que fondamentalement humain, ils ont tout de même choisi de plus laisser parler la bête en eux que l'humain. Ils se transforment lorsque le besoin s'en fait ressentir, généralement dans la majorité des actions qu'ils entreprennent. Néanmoins, leur instinct se rapproche bien plus de la hyène que de l'humain. Koichi n'a jamais rencontré d'autres Seijuu, mais il est clair que leur mode de vie relativement sauvage ne ressemble en rien avec ses cousins éloignés, qu'ils soient oiseaux, zèbres ou moutons.
Néanmoins, il y avait tout de même quelque chose d'encore plus dangereux et terrible que tout cela : la présence de ces créatures faites de chakra, les yokai. Alors eux, c'était une autre paire de manche. Le peuple animal les craignait plus que tout, et les hyènes n'échappèrent pas à cette règle. Leur présence était surnaturelle, mais bien réelle, et ils étaient tous différents les uns des autres. Et ceux-là ne s'inscrivaient pas dans la chaîne alimentaire établie. À sa connaissance, rien n'était leur prédateur naturel, et ils ne tuaient pas spécialement pour survivre ou se nourrir. Koichi en a quelques fois aperçu, de très loin, mais n'a pas encore eu la malchance de se retrouver face à l'un d'entre eux. Souvent, certains Seijuu de sa meute prenaient leur courage à deux mains afin de faire diversion, et ces quelques téméraires ne revenaient pas toujours, si ce n'est que très rarement.
En grandissant, Koichi n'a eu de cesse de se poser une simple question : « Est-ce ça la vie que je vais devoir mener ? En quoi est-ce une vie ? ». Vivre pour ne pas mourir... ce concept a un côté effrayant, et terriblement triste. Peut-être est-ce sa part humaine qui le pousse à penser ainsi. Il commençait à observer par-delà les récifs montagneux tout ce que ce monde pouvait avoir à lui offrir, aimant de plus en plus sa forme humaine au fil des ans. Aux yeux de la meute, cela ne pouvait que créer une rupture, plus ou moins discrète, entre lui et eux. Même ses parents commençaient à s'éloigner de lui. L'idée de vivre une autre vie grandissait, lui donnant un souffle nouveau dans son cœur. Seulement, à chaque fois qu'il mentionnait cette idée, bien assez vite, on le reprenait : « Les hommes sont dangereux ! Tu n'es pas comme eux ! » ; « Tu es né en tant que Seijuu, mais tu dois vivre en tant qu'animal ! Tu ne seras jamais accepté ici bas ! » ; « Cesse tes sottises, et vis pour la meute ! Grandis pour pouvoir protéger les tiens ! ». Il y avait clairement un désaccord, qui ne faisait que l'agacer de plus en plus.
Lorsqu'il eut ses douze ans, cette mentalité nouvelle n'avait de cesse de prendre de l'ampleur, si bien que sa meute le jugeait de plus en plus dangereux. Et si, pour se faire accepter, il allait les trahir ? Vendre leur peau aux hommes, afin de devenir comme eux ? Cette pensée pernicieuse se véhiculait entre chaque hyène, et Koichi compris assez vite que le regard sur lui n'était plus le même. Encore une fois, même ses propres parents le craignaient. Une nouvelle lune se leva, et lorsqu'il fut endormi, quelques-uns doutant de lui décidèrent de lui régler son compte une bonne fois pour toutes. À pas de hyène, elles s'approchèrent de son petit corps endormi, dangereusement. Après tout, s'il disparaissait, il ne représenterait plus aucun danger, n'est-ce pas ? Telle était leur pensée profonde, bien qu'une personne intervint assez vite pour empêcher ce massacre d'arriver : sa mère. Malgré sa peur, et la distance qu'elle établissait avec son fils, il était inconcevable qu'on puisse l'éliminer pour autant. Une joute verbale, et même physique débuta alors. Une nouvelle fois, la meute allait se scinder. Les esprits s'échauffèrent, les griffes s'aiguisèrent sur le sol rocheux, jusqu'au moment où son père proposa une alternative : laisser partir Koichi. Il n'y aurait ni bain de sang, ni de danger naissant au sein de leur meute. Ils n'étaient plus très nombreux, et se diviser encore n'allait leur apporter que des ennuis. Après délibération, cette décision fut adoptée à l'unanimité, et les hyènes laissèrent ainsi derrière lui leur plus jeune élément à ce jour. Sa mère ne lui avait adressé qu'un simple regard désolé, avant de prendre sa forme animale entièrement pour partir au plus vite.
Koichi était désormais seul. Seul avec ses questions existentielles. Il vécut caché très longtemps, ne sortant que très peu, uniquement pour se nourrir. Une année passa, et son état n'était pas très fameux. Il avait la peau sur les os, il était fatigué. Chaque chasse était un supplice, si bien qu'il ne prenait presque plus aucun risque. Jusqu'au jour où, après s'être réfugié dans une petite caverne, un vieil homme s'y arrêta en fin de journée. Tapi dans l'obscurité, il l'observait un long moment. Une fois endormi, il pourrait lui sauter dessus, et le dévorer. C'était un vieil homme, il n'opposerait que très peu de résistance. Oh oui, il allait pouvoir manger à sa faim, reprendre du poil de la bête... Bête ? Dévorer ? Ces quelques mots dans sa pensée le firent frémir. N'était-il qu'une bête, après tout ? Les siens avaient-t-il raison ?
« ... Je sens beaucoup de tourmente dans ton cœur, mon enfant. »
À ses paroles, ses poils se hérissaient. L'avait-il repéré depuis le début ? Et puis, que voulait-il dire ? Comment pouvait-il ressentir cela ?
« Approche. »
Pendant de longues et interminables secondes, le silence s'installait. La tension augmentait de plus en plus, si bien qu'il n'était plus capable de dissimuler son souffle haletant. Il lui demandait d'approcher ? Pour quoi faire, n'allait-il pas vouloir le tuer ? Pourquoi un homme chercherait son attention, autrement ? Et pour autant, il était coincé ici. Il devait passer par lui pour quitter la caverne. Et s'il s'impatientait, après avoir vu que sa demande n'était pas réalisée ? Ne devrait-il pas obéir, puis fuir à la première occasion ? C'était sans doute la meilleure décision, c'était ce que lui dictait son instinct.
Il prit une forme humaine, ne laissant que ses oreilles qu'il n'a jamais réussi à faire disparaître, et s'approcha avec anxiété de cet homme qui le regardait maintenant. Une nouvelle fois, le silence oppressant n'aidait en rien la situation.
« Tu as l'air affamé, mon garçon. Tiens. »
Il lui tendait quelque chose. On aurait dit un morceau de viande séchée.
« Ce n'est pas grand-chose, mais tu dois manger quelque chose. »
Koichi regarda le vieil homme dans les yeux, puis s'approcha dangereusement jusqu'à saisir le met tendu, puis recula rapidement. Il reniflait la viande, la lécha, puis la dévora sans ne jamais le quitter des yeux.
Cette dynamique dura quelques dizaines de minutes encore, le jeune garçon en redemandait quelques fois, et le vieil homme continuait de lui fournir ses quelques rations. Suite à quoi, le garçon devint légèrement moins méfiant envers lui.
« Tu me veux quoi ? »
Il posait cette question d'un ton sec, incisif. Le vieil homme lui sourit, et se mit à parler d'une longue tirade. Il lui racontait qu'il était un pèlerin, voyageant à travers le monde, sans aucune attache. Il lui racontait des histoires de ses aventures, comment il avait échappé à de multiples dangers, qu'est-ce qu'il avait tiré de toutes ses expériences. Il lui expliquait, finalement, que c'était son choix de vie, ce qui animait son cœur depuis toujours.
Une pensée lui titillait l'esprit, faisant écho à toutes ses questions. Alors, il se confiait à lui, et échangèrent longuement, durant toute la nuit. Koichi finit par faire confiance à ce vieil homme, qui semblait toujours trouver les mots justes, et qui parvenait toujours à comprendre ce qu'il ressentait. L'idée de fuir s'évaporait, c'était le premier humain avec qui il échangeait réellement.
« Tous les hommes sont-ils comme toi ? »
Koichi l'observa un moment, attendant sa réponse.
« Non, chaque homme est différent des autres. Tout comme toi, tu es différent d'eux. »
Une lueur d'espoir venait de germer dans son cœur. Oui, il était différent... comme tous les hommes au final. Était-ce sa réponse ? Cela voudrait-il dire que son idéal n'était pas inaccessible, ni même proscrit ? Pouvait-il vivre auprès des hommes, ceux qu'il a longtemps fui ? Vraisemblablement, la réponse était bel et bien que oui. Bien que cela demanderait un temps d'adaptation.
Ce vieil homme était tout à fait la rencontre qu'il lui fallait. En tant que pèlerin, il s'engagea à le faire quitter ce milieu hostile, et de le mener jusqu'à Kumo : là-bas, il serait protégé, et apprendrait à vivre auprès des hommes. Cependant, il ne pourrait rester avec lui : il n'était que de passage dans sa vie, mais l'important n'était pas la quantité de temps qu'il allait lui consacrer, mais l'importance de celui-ci.
Le vieil homme lui parlait des Seijuu, de nombreux membres de ce clan, comme lui, s'étaient intégrés à la société humaine, certains ne l'avaient même jamais quittée. Sa situation était particulière, sa meute s'était bien trop éloignée de l'humain, mais il ne doutait pas qu'il parviendrait à s'intégrer. Pendant tout le voyage, il lui expliquait des choses sur les hommes, sur leurs codes sociaux, sur ce qui était bon à faire, et mauvais à faire. Beaucoup d'informations, autrement dit, mais Koichi buvait ses paroles. Il avait une forte admiration pour cet homme, alors qu'il ne connaissait même pas son nom. Selon lui, l'appeler « vieil homme » était amplement suffisant. C'est pourquoi il continuait de l'appeler ainsi.
Le vieil homme, une fois arrivé à Kumo, s'occupa pour lui de son intégration, l'épargnant de tout l'administratif barbant. Suite à quoi, après des adieux émouvants, il repartit vivre sa vie de pèlerin.
À Kumo, l'adaptation n'a pas été facile, bien qu'en progression. Malgré ses débuts très timides, il a fini par réaliser que la plupart des hommes ne méritaient pas sa peur, et c'était le déclic qui lui fallait pour gonfler sa confiance. D'une certaine manière, il estimait qu'adopter son caractère loufoque était une manière, peut-être grotesque, de mettre en avant son humanité et de ne pas se laisser écraser. Les années passèrent, et il finit par devenir un ninja de Kumo, après une scolarité... tumultueuse. Ce n'était pas simple, mais il y était finalement parvenu.
Au courant de la dernière année, un évènement vint chambouler le village. Le Daimyô décida de faire élire, par le peuple, un Shodaime Raikage. Alors oui, il n'avait pas bien compris tout ce que cela impliquait, les problèmes des humains sont parfois un peu trop compliqué pour lui. À ce niveau, le peuple animal était bien meilleur. Pas de chichi, pas de problème, et si y en a un, bah tu le bouffes. Voilà, c'était simple. Malheureusement (ou heureusement !), les humains ne se dévoraient pas entre eux pour régler leurs conflits. Alors oui, il y avait tout un enjeu politique derrière, néanmoins Koichi n'a jamais réellement trouvé sa place dans tout ça. Selon lui, le Daimyô était leur supérieur, il était comme un chef de meute. Et un chef de meute, ça se respecte coûte que coûte, car il est celui qui guide les autres vers des jours meilleurs ; c'est celui qui permet aux siens de survivre, de se nourrir, etc. La nuance lui échappait tout de même, car on ne pouvait pas réellement et objectivement comparer le Daimyô et le pays de la foudre avec une meute animale. Il entend parler de cruauté, de manipulation, de complot, et tout cela a fait naître un climat hostile dans le village. Ou plutôt, cela a entraîné des turbulences assez violentes, jusqu'à ce qu'elles furent calmées. Son rôle dans tout ça ? À vrai dire, pas grand-chose. Il ne s'y est pas mêlé directement, mais a tout de même aidé à calmer des esprits bien trop échauffés. Sans réel succès, il n'a jamais été doué pour calmer les gens, il est bien meilleur pour les énerver. En tout cas, il est bien content que les choses soient rentrées dans l'ordre. Du moins, en surface... Il n'était qu'un Genin, tout juste arrivé dans ce village, fraichement sorti des bancs de l'académie, ayant grandi presque comme une hyène toute sa vie. Difficile pour lui de juger. Peut-être que le vieil homme saurait, lui, quelle place adopter dans tout ça ? Sans doute, sa sagesse et son intelligence étaient immense. Néanmoins, il n'était pas là, et il en avait de la chance.
Dernière édition par Seijuu Koichi le Ven 17 Nov - 16:04, édité 1 fois |
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