On avait rarement vu une aussi belle créature depuis des décennies; proportions parfaites, toison hirsute encore fraîche composé de gris pâle, de marron clair, noir sur les pattes et blanche autour de la tête, deux cornes majestueuses et quatre sabots puissants pour terminer ce tableau. Ajoutez à cela deux iris horizontaux proéminent qui transpercent votre âme et vous saurez pourquoi elle s'appelle Miko.
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Miko est une jeune femme remarquable, de par sa taille d'environ 1m70, de par sa démarche vigoureuse et fière. Une vie de métamorphe et de pratique du Taïjutsu a sculptée son corps plutôt fin; ses mollets, ses bras, sa poitrine et ses cuisses présentent des proportions non négligeable, sans oublier des hanches larges. Pendant une bonne partie de sa vie, une alimentation antique et variée a donné vigueur et force à son corps, le sucre et le gras étant des denrées rares et précieuses. Elle porte l'uniforme en mission, jupe et collants noirs, une tunique de lin blanc teinté de bleu sur les cotés et un pantalon en lin blanc également le reste du temps. Miko apprécierait de porter de la soie et d'avoir d'autres accessoires pour impressionner mais elle n'en a pas les moyens.
Pendant sa jeunesse, Miko s'est contentée de suivre les aspirations de sa grand mère, lui laissant peu d'espace pour se chercher et s'exprimer. De cette époque, elle garde un franc-parler naïf ou bien intimidant, une volonté de se protéger des maux extérieurs à son esprit. Douze années dans un strict apprentissage lui insufflèrent la bonté dans sa spontanéité. Elle a un grand respect pour la vie comme pour la mort. Elle évitera autant que possible de tuer ou de rendre profondément malheureux quelqu'un, disposant de nombreux exemple d'ordre moral dans les mythes elle n'a pas à réfléchir pour accomplir le bien. Elle hérite de cet enseignement, beaucoup de préjugés sur le progrès pour tous, la science, l'écriture et les bienfaits de la civilisation.
Par la suite, vivant à Kumo emprisonnée, elle s'est encore une fois contentée de ce que l'on attendait d'elle. La coquetterie ou la séduction, ayant assez peu d'importance dans son enfance, furent les premières marque de son mentor sur sa personnalité cru. Ainsi elle n'hésites pas à séduire le genre opposé, généralement sans attendre de suite, quoi que étant esclave de la bonté, Miko se laisse facilement impressionner par la beauté. N'ayant pas la pudeur et le romantisme des citadines, elle a simplement l'envie d'enfanter un bébé fort et résistant.
La disparition de son mentor encore récente, sans corps à enterrer, l'a rendue triste et désorientée, mais également libre d'agir comme elle souhaite. Bien sur son statut de gennin et le fait qu'elle n'ose pas quitter le village freinent ses instincts primaires. Pour la première fois de sa vie, elle est indépendante d'esprit et vit seule.
Prenant en considération que Miko vit dans l'instant présent, sous le regard de ses ancêtres et des Kamis, elle a synthétisé une forme de gêne peu naturelle pour elle. Ce qui se traduit par des reformulations, des excuses, du remord qu'elle exprime sans détour, rendant toute rencontre malaisante malgré sa joie enfantine de s'extasier devant la beauté ou le génie humain et naturel.
Peut être que son animal totem influence sa personne, souvent elle est
autoritaire, rancunière, têtue, et fière mais
humble et sereine lorsqu'elle s'adresse à ses ancêtres ou aux Kamis, elle respecte également ses ainées. Ses rapports avec autrui sont toutefois marqué par une tendance de soumission ou domination plutôt animal, soit elle admire ou craint, soit elle assoit sa position privilégiée avec les esprits. Par ailleurs, sa vivacité d'esprit exprimée sans détour la rend facilement manipulable, de plus, ses grands yeux bleus expriment avec autant de clarté que le ciel, toutes les émotions qui passe dans sa tête, rendant l'hypocrisie et le mensonge si visible qu'elle même en est gênée. Etant attachée à une forme de vérité supérieure, elle est
curieuse, naïve, et confiante en autrui, si elle sait comment chercher ce que cache l'âme d'un interlocuteur, elle se laisse facilement bernée, jusqu'à temps de découvrir des faits probants sur une trahison ou une manipulation qu'elle n'oubliera jamais.
Subsiste enfin bien caché dans son esprit, un lieu étrange et sombre, qui n'attend que le cheminement de la destinée pour s'ouvrir au monde. Plusieurs portes y sont fermés, Miko a pu entrevoir derrière les serrures à plusieurs moment de sa vie, des choix qui n'en sont pas. Alors pour le moment, elle préfère rester sans choisir, sans se diriger vraiment, avec toute la force de sa volonté, vers les objectifs qu'on lui a fixé.
"L'idéal se trouve avant l'incarnation et sera retrouvé avant la réincarnation. Si par hasard tu t'aperçois que tes os touchent le sol, alors lâche l'idéal et marche."
Idéalement Miko voudrai répondre ainsi. Plus concrètement son idéal se retrouve dans la nature. Le cycle des saisons, le rôle de l'homme en gardien suprême de cette création, régulateur ultime des autres espèces animales et de la sienne, aussi doué qu'un ours pour créer une forêt de pommes ou qu'un écureuil pour sa forêt de noisettes. Quelque part entre son destin et ses aspirations, entre nature et civilisation, se trouve un tableau intime où elle est mère et guerrière.
Rédigez ici l'histoire de votre personnage en faisant impérativement apparaître ou mention d'au moins un évènement étant survenu dans votre faction depuis l'arrivée de votre personnage au sein de celle-ci ainsi que l'impact que ce dernier a pu avoir sur votre personnage Vous pourrez faire votre choix dans le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].La famille de Miko était particulière avant de rejoindre le clan Seijuu. Autrefois guide pour des peuplades obscures avant l'arrivée du Chakra sur les terres, pour leurs compétences de shaman, ils avaient gardés des bribes du savoir de cette époque.
Autrefois on les voyait un peu ainsi :
"[...]Il est dit qu'Izanagi voulant retrouver son épouse descendue en enfer, fut terrifié par son apparence et la répudia, fermant le chemin vers les morts à son retour.
Dès lors, sans le secours des âmes de leurs ancêtres, les peuplades se tournèrent vers les hommes les plus sages de leurs temps. Ceux-ci, poussés par une observation aigüe du monde animal, entreprirent de communiquer leurs découvertes grâce au comportement animal. En adoptant l'attitude d'un loup; bondir, trembler, grogner; les shamans enseignaient les tactiques de chasse, les moments idéals dans l'année pour cueillir ou chasser au mieux. On leur prêtait également le pouvoir de voyager en dehors de leurs corps, par la méditation ou la transe, pour atteindre le royaume des morts, d'abord par les réincarnations puis par [...]"
Il convient d'expliquer que ces histoires sont et ont toujours était oralement transmises, des erreurs ont put se glisser d'une génération à l'autre. Plus grave encore, une rupture dans la lignée d'apprentissage lors du chaos précédant l'édification des empires a voué de nombreux éléments de la tradition orale à sombrer dans l'oubli. N'ayant plus l'utilité d'un guide pour sa tribu désormais enchainée à l'empire de Guntô, la famille de Miko se mélangea aux Seijuu et se spécialisa dans les interactions avec les Yokaï. Ce qui eut pour effet de réduire drastiquement sa population au fil des années.
En l'an 66, au sein d'un hiver doux, Miko débarqua du ventre de sa mère Emi dans une famille humble composée de son père Hisaka et de sa grand mère Inoko. Fidèles à de nombreux principes d'un autre temps, ils dormaient à même le sol sur des paillasses, pas plus de cinq heures, dans des huttes en terre sèche, mangeaient essentiellement des plantes, des bourgeons, des champignons et des racines. La domestication d'animaux était prohibée, la culture de céréales ou de légumes peu enviée, à la place ils préféraient la cueillette ou la chasse à l'aube, selon les saisons, le tannage et l'ébénisterie pour occupations ainsi que de longues promenades dans les bois à sélectionner les meilleurs fruits et les bons emplacements pour semer les suivants. Tel fut le quotidien de Miko durant douze années, avec de nombreuse sessions d'écoute des paroles d'Inoko, ainsi que de nombreux exercices spirituels. Les deux plus courants étant le contrôle du souffle et la réminiscence des événements passés. L'écriture était prohibée pour les apprentis ou le commun des mortels, la mémoire était une qualité indispensable à l'apprentissage. Raison pour laquelle Emi n'a pas été choisie par Inoko pour lui succéder.
Inoko était l'une des dernières représentante d'un savoir et d'une culture oubliée. A ce titre, il n'était pas rare qu'un membre du clan Seijuu entre cérémonieusement dans la petite hutte pour écouter les conseils d'une vieille dame rabougri dans une chaise en bois couvert de peaux de bêtes. Dans la seule pièce circulaire de la hutte se trouvaient des accessoires disposés au sol, accrochés au toit par des fils de laine, comme des pattes de lapin, des ossements de divers animaux intégrés dans la construction de la hutte etc...
Miko allumait une espèce de graisse animale mélangé à d'autres substances pour dégager des odeurs et une légère fumée puis se plaçait dans un coin sans perdre une miette de l'échange.
Inoko parlait toujours gravement, peu importait le sujet, elle n'hésitait pas à invectiver son interlocuteur, parfois jusqu'à la menace, enrobant son récit des mythes coincés dans sa caboche, elle inspirait le respect par la crainte.
Miko connaissait un autre aspect de cette femme, une ironie qu'elle n'eut le droit de connaitre qu'à l'âge de sept ans, quand la grand mère lui expliqua pourquoi se comporter de la sorte avec les autres.
- "
Ma petite, c'est très dangereux d'aider ou de conseiller les autres, le plus souvent, le problème des autres devient le tien, alors nous, tu crois qu'on veut des problèmes ? Notre vie se résume à la compréhension du cosmos, en inspirant la peur, je ne deviens pas la cible des conflits qui n'ont d'autres choix que de se résolve d'eux même. La plupart du temps, je ne fais rien.
Si tu commences dès aujourd'hui à construire ta réputation, tu t'épargneras bien des soucis plus tard !"
Bien que Miko devait rester avec sa grand mère la plupart du temps, elle mettait en pratique ses enseignements le reste du temps. N'ayant pas de véritable amis, deux compères la suivait régulièrement dans les activités du clan. Miko penchait naturellement à paraître supérieur, distante et froide avec eux, et par amusement enfantin elle les taquinait, leur souriait tendrement ou les gronder doucement. Son père l'emmenait parfois dans les chasses collectives du clan Seijuu, où sous sa forme animale elle n'avait pas de mal à les suivre dans les montagnes escarpés. Sa mère lui enseignait le tissage et la cuisine ainsi que la métamorphose.
Comme de nombreux autres enfants métamorphes, Miko fut entraînée par le clan au maniement du Taïjutsu, aux capacités de détection et de dissimulation, indispensable à la survie dans les montagnes.
Inoko avait insisté durement pour que son apprentie adopte une forme inquiétante. Elle consistait à prendre les jambes de la chèvre, le visage à moitié animal, les yeux, le nez changeaient d'aspect pour prendre celui de la chèvre, ainsi qu'une barbiche de poils, le front lui aussi poilu avec les deux petites cornes. Sur son dos se trouvait l'épaisse toison grise et marron de la chèvre.
Miko détestait cette apparence, pour faire plaisir à Inoko elle gardait les cornes et la queue aussi souvent que possible en public.
A partir de l'âge de dix ans, l'enseignement dans la hutte commença à prendre une autre tournure. Là où autrefois on racontait les mythes, les anecdotes des habitants, la grande Histoire du monde et la petite du village, Inoko parlait de plus en plus du royaume des Morts et des Yokaï. Les chants populaires firent place à des mantras, des harmoniques produite en boucles.
Lentement, pendant deux années entières, chaque soirée rentrait un peu plus dans des détails.
Le savoir n'étant pas un contenu qu'on peut verser sans peine dans un autre contenant, il est difficile de déterminer ce que Miko a pu comprendre à cet âge. Ce qu'elle en a retenu des années plus tard est encore plus flou. Toutefois une chose était certaine, Miko avait un rôle bien plus grand à jouer que la guérisseuse du village. Celui-ci consistait à
Protéger et Servir.
Après douze années d'apprentissage, Inoko semblait dépérir, ses gestes devenus plus lents, ses discours interrompus par des vacillements de l'esprit. Miko n'était pas prête à prendre le relais.
Dans des instants fugaces, Inoko parlait très vite à Miko seule; des tas de paroles incohérentes, dangereuses, incompréhensibles... "Brûler les livres, les bibliothèques" un crédo qui revenait souvent parmi d'autres sur la voie des morts, sur les yokaï, sur l'importance capitale de protéger et servir. Cette période s'étala sur plusieurs mois, causant une tension nerveuse difficilement acceptable. Ses parents se firent plus distant encore, sentant instinctivement la fin d'Inoko, ils s'échappaient de la hutte aussi souvent que possible. Le quotidien de la petite se résuma en d'interminables exercices de pensée perturbé par les diatribes de sa grand mère, parfois extrêmement précises; recourant à des mythes comme à l'Histoire; parfois parfaitement banal, utilisant les anecdotes des habitants. Le ton changeait régulièrement aussi et ne collait pas nécessairement au contenu.
Proche de l'épuisement mental, un soir d'orage, ses parents encore en expédition, Miko se trouva seule avec Inoko endormie sur son fauteuil. Afin de se détendre et de s'évader, elle mâcha diverses herbes et médita, concentrée sur sa respiration, tandis que derrière ses yeux fermés défilaient des paysages entiers... Lorsqu'une voix d'outre tombe parla par la bouche édentée de la grand mère, dont les yeux avaient pris l'iris du Saro, Miko ouvrît instantanément les yeux, mais à la lueur d'une seule bougie et des éclairs qui tonnaient, sa vision fut déformée par des contours flou. Les paroles terrifièrent Miko, son angoisse monta petit à petit tandis que son sang désertait son visage, puis explosa lorsqu'un éclair projeta sa lumière sous la porte, laissant entrevoir le corps inanimé d'Inoko, nulle respiration, les yeux ne cillaient pas. Tétanisée, elle n'eut d'autre choix que d'attendre la fin du discours, assise, puis elle courut dans la nuit.
Incapable de se résoudre à prendre la place d'Inoko, malade et affaiblie, elle resta plusieurs heures sous son apparence animale dans une forêt éloignée des terrains de chasse habituels où elle aurait pu croiser ses parents. Incapable de dormir ni même de fermer les yeux, tant les événements de la soirée la hantait, elle attendait, haletante, que le temps passe.
Elle n'entendit pas les hommes s'approcher, l'aube venait tout juste de se montrer quand Miko fut rappelée à la réalité par une flèche plantée dans sa cuisse. Elle beugla d'horreur et son corps redevint humain, tenant sa cuisse des deux mains, elle hurlait de sa voix d'enfant "Arrêtez ! Je suis humaine !"
Cinq hommes camouflés par des vêtements bruns et des peaux de bêtes se tenaient devant elle, ils ne venaient pas du clan Seijuu. Miko entendit l'un d'eux prononcer le mot Yokaï, mais l'homme le plus grand abaissa sa capuche, laissant découvrir une bouille juvénile les joues bien pleines derrière une fine toison blonde.
-"
Mes amis, nous avons attrapé une métamorphe ! Daiju ! Immobilise la mieux que ça et soigne sa blessure, on rentre ! Avec une telle prise, le Damyio nous récompensera peut être"
-"
Peuh ! C'une enfant, elle saura rien de son clan, si on la vend en chemin c'est quand même mieux"
-"
Non, même sans informations elle pourra devenir une kunoichi"
Le jeune homme blond se rapprocha de Miko et s'accroupit à son niveau.
"
Hein ma belle, qu'est-ce t'en dis de quitter tes montagnes pour la civilisation ? "
Toujours paniquée, Miko parvint à formuler une réponse
-"
je ne peux pas, je dois rester..."
Pendant plusieurs jours, la jeune métamorphe resta dans un étât léthargique, ballotée d'une épaule à l'autre, sans jamais pouvoir vraiment dormir ni rester éveillée. Ses mains et jambes étaient liées par des cordes la journée. La nuit, elle tremblait tellement que Genjirõ, le blond, la tenait contre lui. Malgré son attitude de chef de meute, le jeune homme se montrait particulièrement attentionnée envers elle et presque doux, si bien qu'elle abandonna peu à peu l'idée de s'enfuir. Arrivés aux portes du village caché, le petit groupe emprunta le pont de pierre majestueux. A travers des dédales de couloirs, de pièces agréablement éclairé par la lueur du soleil, elle arriva avec Genjirõ dans un bureau. Un homme d'une quarantaine d'années se tenait derrière, il parlait d'un ton ferme.
-"
Trop vieille pour être entrainer Genjirõ, elle ne sera pas docile"
A la suite d'une conversation animée, la conclusion estomaqua les pensées tourmentés de Miko:
-"
Puisque tu l'as amené dans notre village caché, son destin est d'y rester et sous surveillance en attendant de voir si on peut en faire une kuinoichi. Sinon, tu n'as fait que te ramener une épouse qui restera cloîtrée chez nous."
Pendant quelques jours, Genjirõ la garda chez lui, dans une pièce d'un batîment du centre ville. Il lui fit visiter le village; tout ce monde obnubilait ses perspectives, il la nourrit; des mets dont elle n'avait pas l'habitude, du riz, des légumes inconnus, et enfin lui demanda de lui montrer tout ce qu'elle avait appris. Bien que Miko gardait un visage froid ou apeurée la plupart du temps, elle se laissa guider par lui. Malin, il l’appâtât par une occasion de lui faire mal, elle lui montra son taïjutsu capricorne avec ses sabots et ses cornes. Habile, il tentait de la faire parler le plus possible, ses yeux bleus s'attardant longuement sur les siens. Sans grand succès, Genjirõ l'emmena à l'académie où il lui expliqua qu'il partirai quelques jours en mission, la laissant sous la surveillance de l'enseignant et sa famille.
Une fois le tumulte des enfants et adolescents calmé, Miko n'osait pas quitter son regard du sol, quelque garçons la regardaient avec insistance. Elle s'assit dans un coin le plus éloignée des autres. Alors le professeur se dirigea vers elle et laissa tomber une feuille rempli de questions devant elle.
- "
Genjirõ m'a prévenu de ta situation, fais de ton mieux et tout ira bien"
Miko ouvrit de grands yeux et se mit à trembler légèrement. Elle ne savait pas lire, les pattes de mouches à l'encre ne lui disaient rien. Elle resta tétanisée pendant plusieurs minutes. Bien que le professeur eut fait preuve de tact et de discrétion, les élèves les plus proches colportèrent à tout va son ignorance. Hideshi avait pour mission de déterminer rapidement si Miko pouvait suivre l'enseignement de Kumo ou devait se diriger vers une voie civile. Le soir même, chez lui avec ses enfants et sa femme, il l'emmena dans son arrière cour et lui demanda la même chose que Genjirõ quelques jours plus tôt. Elle refusa d'abord, les larmes aux yeux.
- "
Ressaisis-toi petite ! C'est terrible de perdre sa famille mais tu a très peu de temps pour ne pas perdre tout le reste. Tu ne connais rien à l'écriture, ni aucun autre art réservé au féminin shinobi ! Montres moi ce dont tu es capable !"
Alors elle s’exécuta, de manière moins sauvage et instinctive qu'avec Genjirõ, assez pour satisfaire Hideshi.
- "
Bien, tu peux revenir demain en classe."
Elle eut le droit au réconfort de sa femme, cuisinière émérite du village, et à l'indifférence des enfants pendant quelques jours.
Petit à petit, ses compagnons de classe apprirent la nature de son don et lui collèrent une image de sauvageonne dangereuse.
Ce qui rendit Miko très triste, elle qui était la moins sauvage des espèces de son clan, paisible herbivore, versée dans les mythes et l'apaisement spirituel.
Elle laissa tomber pour la première fois son masque en face de Genshirõ, à son retour. Il la taquina gentiment sur son manque de capacités, elle parla d'une voix ferme, ses yeux bleus électrisé par une forte volonté:
- "
Je ne suis pas une kunoichi ! Je ne suis pas une sauvage ! Je suis la gardienne d'un devoir sacré qu'un jour je devrai peut être accomplir !"
Miko aurait pu continuer plus longtemps, enfin exorciser la synthèse terrifiante de son prétendue destin. Mais le sourire enfantin de Genjirõ la retint, elle laissa retomber ses épaules et repris son air maussade.
- "
Je le savais Miko, tu es spéciale, pas seulement belle d'apparence"
La jeune fille rougît et prit garde par la suite de ne plus jamais évoquer sa mission ou son destin. Ce qui marqua la fin de son enseignement shamanique et le début de l'apprentissage shinobi.
Pendant cinq années, elle quitta progressivement le monde des mythes et des légendes, abandonna l'idée de se terrer dans une hutte en terre sèche pour écouter les problèmes bénins des gens, afin d'embrasser pleinement la vie de Kunoichi. Si les rapports avec ses congénères n'étaient pas amicaux, Miko ne s'en souciais guère, elle restait hautaine, froide, condescendante et c'était suffisant pour qu'on la laisse tranquille. Elle remarqua bien quelques autres Seijuu dans son académie mais n'alla jamais leur parler. D'ailleurs Miko ne parlait pas avec les enfants, elle profitait de l'aura de Genjirõ pour poser des questions aux gennins et chunnins du village. La Tour des Archives était sa principale obsession. Grâce à son mentor, avec qui elle se sentait de mieux en mieux, elle adopta des techniques de charme enfantin pour soutirer quelques maigres informations.
Peu à peu, Genjirõ en avait appris beaucoup sur Miko, son ancien mode de vie, le travail de sa grand mère dans le village, et plusieurs bribes de mythe. Ce qui l'intéressait au plus haut point étaient les renseignements de sa famille sur les Yokaïs. Miko ne s'était pas rendu compte de l'importance de ces monstres pour les villages cachés. Dans sa tête, il convenait toujours de poser une question à l'esprit, de ne lui répondre qu'avec des conditions très précises, et le plus souvent dans le plus grand des respects tout se passait bien. C'est que l'époque lointaine où sa famille luttait activement contre ces monstres était perdue à jamais, et avec elle, autant d'informations cruciales sur les Yokaï dangereux. Inoko était spécialisée dans les petits esprits du quotidien, toutefois pas moins dangereux quand on ne les connait pas.
Au bout de cinq années, voilà tout ce qui restait de son enseignement shamanique: un amour de la mise en scène, un grand respect pour les ancêtres et le royaume des morts, une vivacité d'esprit afin de cerner correctement, humain, animaux, yokaï, une vision parcellaire du cosmos et une compréhension lacunaire de la cosmologie.
Sa vie n'étant plus autant régit par la nature qu'auparavant, elle perdît beaucoup de sa spontanéité, de son excellent sens de survie instinctif pour y faire place au charme et à la séduction, à l'écriture et à l'art, au droit d'être insouciante. Elle apprît la flûte, les compositions florales, l'art de s'habiller et de se tenir en société. Autant de compétences utile au Damyio dans sa quête d'informations.
Un jour d'été 81, Miko rentrait de l'académie, elle venait de décrocher son bandeau. Pleine d'espièglerie, elle était restée dans la tenue d'un examen kunochi où elle devait séduire un notable avec grâce et délicatesse. Portant un kimono blanc et bleu mettant en valeur ses yeux, son bandeau de Kumo accrochée au cou, Miko pénétra dans la pièce où Genjirõ préparait le repas. D'une voix suave elle prononça un simple "Bonsoir".
Vraisemblablement, elle ne savait pas quel effet aurai sa scène sur un homme qui vivait avec elle depuis cinq années. Mais jamais elle n'aurai pensée voir des larmes, Genjirõ s'avança et la prit dans ses bras en murmurant :
- "
Miko... Enfin, je peux te raconter... Ne dis rien et écoutes attentivement"
Il lui parla de son clan, du Damyio, d'un événement qui prendrait place dans les annales du village caché d'ici quelques mois. Il lui révéla sa mission secrète depuis plusieurs années, la véritable raison pour laquelle il avait pris une Seijuu sous son aile. Miko pleura à son tour, ce récit faisant remonter en elle les souvenirs de son clan.
Il pris son visage entre ses mains musclées, leurs lèvres se rencontrèrent et ils passèrent le reste de la soirée allongés sur un futon qui contenait peu de coton. L'un contre l'autre, platoniquement, cette nuit révéla une force inconnue de Miko, venue du bas des entrailles, montant en papillonnant jusqu'au cœur pour finir au chaud dans sa mémoire et les désirs de son esprit.
Les semaines suivantes furent exquise, Miko se préparait à son futur travail. Ils prirent le temps de visiter le domaine Inazuka où elle saluait discrètement les gens. Genjirõ ne possédait pas les compétences de son clan, il n'avait jamais eu de chien ninja, de fait ses liens familiaux semblaient bien précaires en ces lieux.
On a pu les voir au restaurant ou dans les couloirs de pierre, quelqu'un d'assez attentif aurait pu remarquer le changement qui s'opérait chez Miko, dont le regard enfantin se transformait en celui d'une femme amoureuse. A Kumo, nul doute qu'une personne bien placée auprès du Damyio avait des connaissances sur Genjirõ et sa protégée depuis son arrivée.
Quelques temps avant l'éléction du Raikage, Genjirõ fut envoyé en mission avec deux gennins pour enquêter sur la présence d'un Yokaï non loin des frontières tandis que Miko réalisait ses premières missions bénignes.
Au bout d'un moment elle chercha à se renseigner sur son mentor, sans succès. De plus en plus nerveuse, sans véritable contact dans le village, elle remarqua à peine le lancement de la campagne pour le poste de Raikage. Un discours tenu par Getsumen sur la place du village changea sa perspective, il était indéniablement beau, plus mature et sur de lui que Genjirõ. Leurs traits se ressemblaient, alors naturellement Miko intégra la foule d'admirateurs, applaudit avec vigueur et vota pour lui le jour venu. Miko venait tout juste de comprendre un peu mieux les tensions du village grâce au récit de son mentor, qu'elle en reçut les conséquences de plein fouet lorsque la guerre civile éclata.
Elle était présente sur la place du village à attendre le résultat au milieu de la foule. La joie fit bien vite place à l'horreur, sitôt élu, Getsumen tint un discours irresponsable et entama les hostilités.
Miko procéda par réflexe à une métamorphose, ses jambes de chèvre, ses cornes et ses yeux et une épaisse toison de poils marron gris avec des tâches blanches qui recouvraient son dos. Elle regarda plus précisément le champ de bataille et repèra sans mal son premier objectif, un jeune garçon qui étudiait avec elle à l'académie quelques mois auparavant. Il était étendu devant une porte à cent mètres d'elle, elle voyait du sang prêt de son épaule. A l'aide de ses sabots, elle parvint à le rejoindre en esquivant les principales zones de bataille. Durant tout le temps de la bataille, Miko resta focalisée sur l'aide qu'elle pouvait apporter. Elle rencontra des groupes de rescapés qui attendaient la fin de la tempête, d'autres femmes qui agissaient comme elle. Ensemble elles pansèrent les blessures causés par la folie des hommes. Jamais la Nature n'aurai permis un tel massacre dans son harmonie, si il y avait une raison à cette horreur, elle devait se trouver dans la Tour des Archives et par extension dans la tête du Damyio.
Miko sortît éprouvée et dégoutée par cette épreuve, elle remercia Yamamoto Nobu au fond d'elle et s'enquît à nouveau de Genjirõ.
Elle du se rendre au domaine Inazuka pour enfin entendre des nouvelles, Genjirõ ne reviendrai sûrement pas. Sa mission était censée durer quelques semaines, on lui confia que le Damyio avait eu vent de sa mission secrète et s'en était débarrassé discrètement. Elle n'en crut rien, Genjirõ était en vie, il accomplissait une autre mission dont il ne lui avait pas parlé.
Jour après jour, son credo faiblissait, laissant la place au désespoir. Puis vint un jour où des shinobis toquèrent à sa porte pour lui annoncer la mort de Genjirõ et la prévenir qu'elle pouvait rester dans cet appartement. Elle y passa le moins de temps possible, l'appêtit perdu, elle se baladait seule dans Kumo lorsqu'elle n'était pas en mission. Au détour d'un couloir, un homme lui proposa une plante à infuser, dépitée et anéantie elle accepta la transaction. Mais la plante était moins forte que le mélange à mâcher de sa grand mère. Elle retrouva l'homme et lui décrit le mélange, elle ne se souvenait pas de toutes les plantes et bourgeons guérisseur appris dans sa jeunesse mais pour le mal qu'elle ressentait, elle connaissait un remède. Izuku fut grandement intéressé par ses connaissances et ils passèrent plusieurs heures à en discuter. Miko n'osait pas sortir du village sans mission, de peur de finir comme Genjirõ, elle se sentait surveiller parfois. Izuku devint vite son fournisseur en herbe à mâcher et d'autres personnes les rejoignirent peu à peu, des marginaux, des estropiés, des adolescents. Ils les écoutaient parler de plantes, de voyage intérieur et d'apaisement de l'esprit. Parfois, une personne posait une question, le plus souvent sur ses malheurs, alors Miko reprît naturellement sa première occupation et délaissa petit à petit les plantes pour se concentrer sur sa petite assemblée. Une dizaine de personnes qu'elle avait apprit à connaitre, à qui elle n'hésitait pas à faire peur avec ses cornes et ses iris et des sermons presque digne de sa grand mère. Elle transforma l'appartement avec quelques ossements et autres accessoires et laissa à sa porte un moyen pour les siens de savoir quand ils pouvaient entrer.
Ainsi s'achève l'histoire pour entrer dans le présent.
Dans quelques temps,
Miko trouvera-elle sa place dans une société tourmentée ?
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Devra-elle en détruire une partie pour mieux créer ? - Spoiler:
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Ven 17 Nov - 19:11
