Nom : Huángdi
Prénom : Shi
Sexe : Homme
Âge (et année de naissance) :  23 ans (né en l’an 60)
Pays d'origine : Kaminari
Pouvoir clanique ou spécifique : Possesseur d’Udezumou (Reliques Mystiques).

Spoiler:

Le jeune homme aux yeux bandés entra dans la pièce où l’attendait, assis derrière un bureau couvert de documents, un fonctionnaire du DRK. Ce dernier leva les yeux du dossier qu’il tenait entre ses mains.

Si le contenu du document restait une énigme pour Shi, il pouvait clairement discerner son nom et son prénom sur la couverture.

Le fonctionnaire prit quelques instants pour étudier la stature moyenne du Malicieux. Son sourcil se releva, probablement à cause de la tenue ostentatoire du presque-Genin: un juste au corps à épaules nues de composition complexe, noir et or et présentant un nuage d’or au niveau de l’abdomen démontrant son attachement à Kaminari. Il portait par dessus un kimono sans épaules et richement orné, vêtement se voulant assurément aristocratique mais qu’il portait avec négligence.

Le fonctionnaire sembla soupirer intérieurement, signe d’une certaine habitude des excentricités des Shinobis. Si il ne releva pas le noeud de Pan Chang qui pendait à l’oreille gauche du bandé, objet d’artisanat ancestrale de Kaminari qui pouvait, pour les connaisseurs, être d’une grande symbolique, deux détails semblèrent en revanche piquer son intérêt.

 « Shi Huángdi. Vous êtes ici pour intégrer officiellement les rangs des ninjas de l’Orage. »

Le jeune homme confirma d’un léger acquiescement de tête, sans que son éternel sourire ne quitte son visage.

 « Hm. Bien. Quelques détails me chiffonne. J’ai entre mes mains un dossier d’admission vous concernant, il n’est nul part fait mention de votre bandage ou de ce tatouage ornant la droite de votre visage, pouvez-vous m’en dire plus ? »

Se grattant ses cheveux bruns coiffés avec négligence durant quelques secondes, signe de sa réflexion, le jeune homme répondit de manière assez lunaire.

 « Ce tissus est un cadeau de ma chère mère, Dame Kyouko. D’après elle, me priver de la vue me permet de renforcer mes autres sens. Ravissant, n’est-ce pas ? »

Il ajouta, au sujet du tatouage en forme de mille-pattes noir qui semblait descendre de son œil droit masqué jusqu’au bas de la joue droite.

 « Quant à cela, il s’agit d’un… souvenir. Un souvenir me permettant de me rappeler de joyeux moments. »

Incapable de déchiffrer le cynisme du jeune homme, le fonctionnaire acquiesça. Il connaissait la réputation de Dame Kyouko et il ne doutait aucunement qu’elle avait soumis son fils à un entraînement strict. Le corps du jeune homme en attestait d’ailleurs car, si ni sa taille si son gabarit ne sortaient du lot, ses muscles, transparescent à travers son juste au corps, démontraient en entretien rigoureux de sa condition physique.

Pour ceux ne connaissant pas Dame Kyouko, la mère de Shi, il s’agit d’une ancienne courtisane de Koriki Tomio qui, bien que venant de la rue, avait réussie à s’imposer comme une figure publique importante malgré qu’elle ne fasse plus partie des préférées du Daimyo. Si tous s’accordent sur son charme et son intelligence, son ambition et sa fermeté en font une personne aussi respectée que crainte.

Pleine d’ambition, on l’a dit, elle a modelé son fils pour que celui-ci atteigne un statut à la hauteur de ses espérances, lui offrant une éducation digne d’un prince héritier le jeune homme fut couvé durant ses premières années. Intelligent et souhaitant voir sa mère lui sourire, chose n’arrivant qu’en de rares occasions c’est à dire lorsque le garçon faisait preuve de génie ou d’une quelconque qualité dont elle pouvait s’enorgueillir, il se plia au règles de vie stricte de sa mère, n’entretenant que peu de lien social. Son enfance se résuma à son bureau, sa chambre et quelques rares sorties où sa mère l’exhibait fièrement. Cela peut d’ailleurs certainement expliquer le caractère enfantin et insouciant qu’il affiche aujourd’hui, un moyen de rattraper en quelque sorte le temps perdu.

Tout cela était, bien entendu, connu et répertorié dans le dossier du fonctionnaire. Toute l’histoire du jeune homme aux airs de malice était consigné jusqu’au mois les plus récents. Mais il y reviendrait plus tard. Une chose éveillait sa curiosité.

 « Pourquoi êtes vous ici, jeune Shi Huang ? » Questionna le fonctionnaire.

 « Vous l’avez dit juste avant: pour incorporer l’ordre Shinobi. » répondit Shi d’un air taquin.

 « Allons gamin, je te demande pourquoi es tu réellement là ? N’oublie pas que tu es au sein du DRK. » Rappela-t-il comme si l’énonciation du mystérieux Département des Renseignements représentait une menace.

Décontenancé, le jeune homme n’en laissa rien paraître, affichant son assurance par son inflexible sourire. Il ne pouvait pas être franc. Comment le pouvait-il ?

Il ne pouvait révéler son ambition démesurée, cultivée depuis sa plus tendre enfance par sa mère. Pouvait il révéler à ce simple fonctionnaire qu’un jour il renverserait son seigneur, peu importe qu’il s’agisse du Raikage ou du Daimyo ? Qu’il règnerait sans partage sur les terres de l’Orage ? Qu’il ne se restreindrait pas à Kaminari mais bien au delà ? Qu’il souhaitait être le premier homme à gouverner l’ensemble du Yuusei sous une bannière unique, sa bannière. ? Non, bien sûr que non. Il devait rester dans son personnage, sa façade de jeune homme insouciant qui ne possède comme seule qualité d’avoir une mère influente. Le monde tremblera à cause de lui, montagnes et rivières se réveilleront  et rugiront pour lui. Mais chaque chose en son temps, il saura être patient pour atteindre ses objectifs grandioses.

Il mit son poing sur le coeur d’un air solennel, contrastant avec le large sourire qui ornait son visage amusé et qu’il affichait effrontément à son interlocuteur:

 « Je suis ici pour remplir mon devoir et servir mon pays, Monsieur. Je suis déterminé à donner le meilleur de moi pour la Foudre !»

Le fonctionnaire rumina. Il avait affaire un étrange énergumène.

 « Bon. Hmm. Je vais te poser une série de question que l’on pose à tout les nouveaux genins.

Que pensez-vous de l'identité "traque/information/pistage" de Kumo dans le rapport entre la faction et le reste du monde ? Cela vous semble t'il nécessaire ?
 « Bien entendu, un pouvoir sans information ne saurait se maintenir. Bien des guerres ont été remportées grâce à une information juste et ne pas s’appuyer sur ces compétences naturellement présentes au sein de notre pays serait comme se couper un bras avant un combat: suicidaire et idiot. D’autant plus qu’un service de renseignement compétent solidifie le pouvoir en place, les récents événements secouant notre village en sont la preuve, bien des morts inutiles auraient put être évitées si la menace avait été identifiée au préalable… » Répondit le jeune homme aux yeux bandés, laissant largement transparaître sa pique à destination de l’illustre service de renseignement.

Comment vous positionnez vous par rapport à l'atmosphère de paranoïa se développant entre les clans du village, causé par la philosophie majeure (traque/information/pistage) du village ?
 « Je pense que celui qui n’a rien à se reprocher n’a rien à craindre d’un service de renseignement intérieur. Au contraire, il sera la clé de voûte qui permettra le développement de la puissance Kumojin et par extension des clans eux-mêmes. »

Que pensez-vous du Daimyo Koriki Tomio, reconnu comme étant le digne successeur de son cruel père et ex-Daimyo ?
 « Voilà de bien dure paroles à l’encontre de notre illustre souverain mandaté par le ciel lui même. Le Daimyo n’a que faire de la morale qui nous régis. Il est la morale. Comment de simples individus tels que nous pourraient seulement songer a comprendre les tenants et aboutissants de ses décisions ? Ce serait un blasphème… » Répondit à nouveau le Malicieux, gardant bien pour lui qu’il ne voyait en Koriki Tomio qu’un dirigeant de pacotille, aveuglé par sa soif de pouvoir et oubliant les qualités les plus élémentaires d’un bon dirigeant: quelqu’un qui ne connaît pas le doutes, qui n’abandonne jamais, qui ne se repose jamais et surtout un bon leader pour ses sujets. Principes totalement bafoué par le Daimyo, preuve en était la récente guerre civile qui avait embrasé le village lors de l’élection du Raikage.

Comment vous positionnez vous par rapport aux clans de Kumo ?
 « Je leur suis reconnaissant d’avoir prêter le Serment des Trois Clans et d’être devenu le fer de lance du pays de l’Orage. En prenant place sous l’égide du Daimyo ils ont fait le choix d’une nation forte pour leurs successeurs. A ces successeurs aujourd’hui de ne pas oublier les sacrifices des générations passées et d’honorer leur volonté: soumettre leur puissance à la gloire de la Foudre. » Le sourire sarcastique qui accompagna la réponse de Shi ne masquait qu’à peine ses pensées. Les clans devaient être matés, ils n’étaient que des pions au service du pouvoir et non le pouvoir lui même. Après tout, si Kumo se voulait une nation puissante elle aurait besoin d’un front uni permis par une hiérarchie claire.

 « Hmm… des réponses que j’ai entendues bien des fois, jeune Shi,  et pourtant elles sonnent totalement différentes sortant de votre bouche… » Dit d’abord le fonctionnaire,responsable de l’entretien d’admission au rang de Genin de Shi, ne sachant quel était le degré de sincérité des précédentes réponses du jeune homme. « Bien. Nous allons maintenant revoir ensemble votre histoire. Donc Shi Huangdí, né en l’an 60 à Kumo et n’ayant pour seul parent la courtisane Dame Kyouko. C’est bien cela ? »

 « Oui, tout est juste. »

 « Bien. Hmm. Je vois que vous avez suivis de nombreux cours durant votre enfance et je peux voir qu’il s’agissait de maîtres et précepteurs reconnus… Une éducation qui a plus à voir avec une carrière de fonctionnaire supérieur qu’à celle d’un futur ninja, que pouvez vous m’en dire ? »

 « Ma chère mère à toujours accordé une grande importance à l’éducation, elle a l’habitude de dire qu’un homme exceptionnel demande une éducation exceptionnelle. » Dit le jeune homme aux yeux bandés. Bien sûr il n’ajouta pas que sa mère l’avait privé de sa jeunesse, l’enfermant régulièrement dans sa chambre pour qu’il "se concentre sur ses études", reportant sur lui sa honte endurée durant sa période de courtisane au sujet de son éducation manquante, n’étant finalement qu’une "parvenue". Il lui était totalement inconcevable que son fils perpétue une telle honte.

 « Hmm. Bien… je peux voir ici que vous n’avez pas suivi le cursus traditionnel, pourquoi ne pas avoir intégré l’académie ninja de Kumo ? »

 « Je n’avais simplement pas de talent… » Répondit aussitôt Shi, ne souhaitant pas se remémorer outre mesure cette période de sa vie.

Il était vrai qu’il n’était alors qu’un gringalet parmi d’autres, ne possédant aucun don ou Ninjutsu particulier. L’on pouvait même dire qu’il était mauvais dans les techniques les plus basiques. Hors de question que sa mère le laisse ainsi publiquement démontrait son manque d’aptitude aux arts ninjas. Il faut bien dire que dans la société Kaminari -comme bien d’autres- le pouvoir était accaparé par les shinobis.

Au lieu de retrouver ses camarades à l’académie et forger des amitiés qui dureraient des années -comme le veut la coutume- le jeune Shi vit son isolement prolongé, les cours d’histoire, de morale et de réthorique furent progressivement remplacés par des entraînements divers et variés aux arts ninjas, chaque professeur côtoyant le jeune homme le soumettant à un entraînement différent de son prédécesseurs, chacun pensant réussir là où les autres avaient échoués.
Malheureusement, aucun ne réussit.

 « Oh Oh Oh, pas de talent ? Vous êtes pourtant le porteur d’Udezumou, l’une des reliques mystiques gardé ici au sein du DRK. Ce n’est pas rien !» Le coupa le fonctionnaire.

Ah ! Nous y voilà, le moment où le jeune Shi devint le nouveau manipulateur du bracelet d’acier. Il s’en rappelait très bien. Il avait alors 14 ans et lors d’une de ses rare sortie de la maison, sa mère l’avait amené au sein du bâtiment où il se trouvait actuellement: le Département des Renseignements Kumojin. Il s’agissait des dernières années où sa mère fréquentait l’illustre Daimyo. Ce dernier avait donné entrevue à Dame Kyouko -qui n’était alors que Kyouko la courtisane- au sein du DRK et, en quête d’intimité, avait laissé vagabonder le garçon dans le labyrinthe que représentait les couloirs du mythique bâtiment. Hasard ou destiné, personne ne sut répondre mais ce jour - et après quelques heures de recherche - la mère de Shi vibra de fierté en retrouvant son fils avec à ses mains la paire de gantelet légendaire. Il aura fallu un extraordinaire concours de circonstances pour qu’Udezumou et le garçon puissent ainsi se rencontrer, la relique étants généralement placée -tout comme les autres- sous bonne garde dans un autre lieu. Seule l’inspection annuelle des reliques avait permis à un tel événement de se produire. L’incident retombé, il fut décidé que le jeune homme serait le nouveau possesseur d’Udezumou.
Ce statut, il le vécut comme une nouvelle preuve de sa destinée. Elle lui avait fait connaître le tourment d’être dépourvu de talent afin de le forger. Ce jour, elle lui offrit ce dont il avait le plus besoin: reconnaissance et pouvoir. Encore fallait-il maîtriser la relique…

 « C’est vrai. Ce n’est pas rien. » Confirma le jeune homme.

 « Je lis ici que vous avez continué à suivre un entraînement distinct de votre côté. »

 « Oui, en tant que possesseur d’une relique mystique mon entrainement ne pouvait ressembler à celui de n’importe qui d’autre, vous en conviendrez. »

 « Hm… Je vois… Bien.. Et avez vous connu une quelconque difficulté durant cette période ? Pourquoi avoir mis si longtemps avant de venir rejoindre les rangs Shinobis ? »

 « Je n’étais pas encore prêt. » répondit-il, décidément taciturne.

Il était vrai que la dizaine d’années qui s’ensuivirent furent pour le moins difficile. Si Udezumou semblait l’avoir "accepté", il ne l’avait pas pour autant transformé en ninja talentueux du jour au lendemain, ce fut même laborieux. Combien de fois c’était il blessé avec les gantelets et leurs fils ? Ah ! à cette époque il n’y aurait pas grand monde qui aurait parié sur Shi. Pourtant, à travers à un apprentissage rigoureux, bien aidé par le manque d’empathie de sa mère, le jeune homme réussit à maîtriser la relique au delà des espérances. Le bandage sur ses yeux était d’ailleurs un témoin de cette période puisqu’imposé par sa mère afin qu’il affûte ses autres sens et évolue en symbiose avec les capacités d’Udezumou en se privant de sa vue.

 « Et qu’est-ce qui a fait que vous vous sentiez finalement prêt aujourd’hui ? »

La question étant attendue, la réponse ne se fit pas attendre: « Suite à la triste élection du Raikage et le drame qui découla de cette journée je ne pouvais rester les bras croisés. Face à la crise qui frappe actuellement le Tonnerre, je me sens apte à aider le village à retrouver son unité et sa force. »

Le jour où les nouvelles de la sordide élection lui parvinrent fut également le jour où le jeune homme se jura de mettre fin au despotisme du Daimyo. Et le remplacer, lui dont l’éducation lui promettait la grandeur. Le conflit ouvert entre les partisans des deux hommes était le signe de l’affaiblissement du pouvoir. Il ne permettrait pas au pays de la Foudre de connaître une telle faiblesse. Telle fût la promesse qu’il se fît ce jour là.

 « Bien. Alors, hmm… » Fit le fonctionnaire en posant le dossier nommé « Shi Huángdi » sur son bureau et y assenant un lourd coup de tampon. « Félicitation Shi Huángdi, vous êtes officiellement promus Genin du village de la Foudre. Nous attendons beaucoup de vous. Vous pouvez maintenant aller récupérer Udezumou dans sa salle des reliques, vous recevrez bientôt votre première mission. Vous pouvez y aller. »

Le sourire sur le visage du Malicieux s’élargit -si cela était encore possible- à l’écoute du verdict. L’écho du torrent des rivières et des montagnes du pays de l’Orage ne semblèrent pas si lointains, la terre lui semblait même trembler sous ses pas tandis qu’il se dirigeait dans la salle des reliques afin de recueillir son compagnon de voyage car nul doute n’était permis, il venait d’accomplir un pas de plus vers sa glorieuse destinée.

Finalement, le bruit des pas et la cacophonie ambiante lui indiqua que ce n’était pas sa destinée qui venait de faire trembler le sol de manière prémonitoire. Il s’agissait du domaine Shiratsuchi qui venait apparemment d’exploser…