Enjeu n°1 :

Mer 22 Nov - 23:25 Expérience : 478 Messages : 121

▶ Sujet: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache
dans les détails

Affalé contre un mur, je tire profondément sur ma clope. La fumée s'élève en spirales, se mêlant à mes pensées tourmentées. Je me demande où peuvent bien être les autres composants de cette arme antique. Chaque bouffée est un remède temporaire contre l'agitation de mon esprit.

Renzo... ce traître. Je ne peux m'empêcher de maudire son nom entre deux bouffées de fumée. Sa trahison lors de notre dernière mission nous a coûté cher, et je ne peux m'empêcher de ressasser cet échec cuisant. Le plan était parfait, mais il a tout sabordé.

Je m'éloigne de la ville, cherchant à m'aérer l'esprit. Mes pas me guident vers des ruelles tranquilles, loin du tumulte de la vie quotidienne. Les ombres dansent sur les murs, reflétant le chaos qui règne dans mon esprit.

Pour me calmer, je m'aventure dans des quartiers peu familiers. Après une longue balade, je découvre un endroit inattendu : le domaine des fleurs. C'est la première fois que j'entre ici, et la sérénité du lieu me surprend. Les pétales colorés forment un tapis délicat sous mes pieds. Un parfum apaisant flotte dans l'air.

C'est un contraste frappant avec l'agitation de ma vie quotidienne. Pour un instant, la tension se dissipe, et je trouve un peu de paix dans ce coin inattendu. Peut-être que même dans ce monde tourmenté, il existe des havres de tranquillité. Trouvant une table à l'écart, je m'y installe, cherchant à apaiser mes pensées tourbillonnantes.

Sortant mon carnet, j'y griffonne rapidement les critères résultant de mon observation des deux demoiselles qui semblent plongées dans une conversation animée. Leurs gestes, expressions, tout est consigné méthodiquement. Une enquête nécessite des détails, et je ne laisse rien au hasard.

Alors que je suis absorbé par mes notes, la serveuse à la chevelure flamboyante s'approche. Surprise, je tourne rapidement la page pour protéger mes écrits de son regard. Elle prend ma commande avec un sourire, mais sur la page suivante de mon carnet se trouve le croquis détaillé du médaillon dérobé par le manieur d'argile.

Son regard semble porter une attention particulière sur ce dessin, malheureusement j’en ignore encore la raison. Deux alternatives s’offrent à moi : soit lui dire la vérité ou alors réécrire l’histoire comme bien souvent lorsque je fais la rencontre de personnes dont je n’estime pas de réelles valeurs.

« T’as une fibre artistique j’imagine ? »

De quoi briser la glace en faisant référence au croquis.

Pour être tout à fait honnête, j’en ai que faire de ses possibles goûts pour l’art, mais peut-être qu’elle a déjà pu observer ce médaillon quelque part. Ça m'étonnerait mais sait-on jamais, peut-être qu’il y a une faible probabilité qu’elle me soit utile.

Spoiler:

Yumeko et Hidemi

Jeu 23 Nov - 22:43 Expérience : 257 Messages : 109

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le domaine des fleurs.

Un havre de paix, loin de l’agitation, du bruit et des soucis de la ville. C’est dans une rue adjacente à l’une des artères du centre-ville que vous atteindrez ce grand bâtiment menant à l’intérieur du domaine sacrée des fleurs, temple du repos, de l’art, et des loisirs. Après votre enregistrement à l’accueil, un bracelet vous sera délivré. Vous aurez alors accès à des Onsens, aux jardins floraux, intérieurs comme extérieurs, aux restaurants servants toutes sortes de spécialités, à des théâtres inscrit à même la pierre, à des concerts, des bars… Pour tous des Geisha, femme comme homme, vous proposerons diverses activités de divertissements. Pour les travailleurs fatigués, nos spécialistes vous proposeront massage et bain thérapeutique afin que votre épuisement, mental comme physique, ne soit plus qu’un lointain souvenir. Et nul besoin de vous soucier de la distance : le domaine propose des chambres confortables.

Et il fallait un esprit au moins aussi aiguisé et vif que le tiens pour pouvoir administrer un tel endroit. Il y avait encore de la place pour se développer, mais Rome ne ce n’était pas construite en un jour. Heureusement, tu avais des intendants. Mais, irrémédiablement, c’était à toi de faire le nécessaire pour respecter les promesses, et que tous ici soient payé à la hauteur de la tâche. Nourris, loger, blanchis, tu veillais à ce que chaque travailleur s’épanouisse, afin d’offrir aux clients le meilleur. Une sorte de cercle vertueux, qui avait toutefois un coût : une somme astronomique de Ryôs circulait et faisait fonctionner cet immense endroit.

Alors, comme une grande partie de ta semaine, tu te mêlais aux hommes et aux femmes travaillant pour toi. Tu vérifiais chaque détail, tu encourageais et conseillais les personnes, tu tranchais et prenais les décisions importantes. Ta tenue se fondait avec les travailleurs de l’endroit. Un beau kimono en soie d’un rose pâle, avec des bordures d’argent et d’or. Un chignon attachant tes cheveux, un doux parfum de fruits rouges et odeurs florales, ainsi qu’un lys rougeoyant dans tes cheveux. L’œil suffisamment attentif repérerait la différence de richesse dans ton accoutrement, mais la plupart pouvaient te prendre pour une simple employée. C’était en soit le cas : tu étais au service de tes clients.

Aux alentours de midi, sonna l’inspection du restaurant. Tu passais, de table en table, saluant les clients, et notant sur ton petit carnet toutes les remarques pouvant permettre d’améliorer la qualité du service. Le diable se cachait dans les détails, et tu le savais pertinemment : rien ne devait être laissé au hasard, pour permettre l’expérience dépaysante parfaite, à deux pas de chez soi. Alors que tu t’avançais vers ce qui semblait être un nouveau client, ce dernier sursauta et cacha ses écrits pour te dévoiler une sorte de dessin. Un critique gastronomique ou un espion ? Dans les deux cas, son attitude était suspecte. Tu n’eus même pas le temps de te présenter que ce dernier passa promptement sa commande. Naturellement, tu notas avec une écriture délicate l’ensemble des demandes sur ton petit carnet. Ton regard s’attarda sur le dessin, plutôt réussi. Un petit collier avec de nombreux détails. Un objet de collection ? L’Homme enchaîna directement, te tutoyant. Et bien, les conventions sociales n’étaient pas le point fort de tous.

« Vous avez un goût pour les bijoux ? »

Tu répondis en miroir, fixant l’homme de tes yeux mauves, un doux sourire -peut-être légèrement espiègle- sur le visage.

« En tout cas, c’est un magnifique croquis. Un tracé particulièrement habile. Une belle finition des détails. Si nous étions à une vente aux enchères, je dirais que c’est un objet que vous convoitez tout particulièrement. »

Un voleur en repérage finalement ? Tu fis signe à l’un des serveurs, qui s’approcha promptement, déchirant la page de ton carnet contenant la note, et la lui confiant.

« Tanjirô, s’il te plaît, occupe-toi de cette commande. Et apporte-moi comme d’habitude, et veille à ce que ce ne soit pas trop épicé. »
« Oui Madame. »

Le serveur s’empara de la note, et l’amena à qui de droit.

« Le siège est disponible, j’imagine ? »

Disais-tu alors que tu commençais déjà à déplacer la chaise pour t’asseoir. Tu fixas l’homme, joignant les mains.

« Je n’ai pu m’empêcher de voir que vous êtes un homme observateur, et visiblement curieux du monde qui l’entoure ici. La rapidité dans vos prises de notes en témoigne. »

Tu fixas l’homme, souriante, alors que les boissons arrivèrent déjà à votre table. Pour toi, c’était un Mangue Royale : un cocktail fruité à base de champagne de qualité.

« Voici ce que nous allons faire, beau garçon : vous me dites qui vous êtes, ce qu’est ce collier, et ce que vous faites dans mon établissement, où je vous botte votre petit cul de voleur en repérage. »

Tu fixas l’homme d’un air bien moins avenant, l’aura de ta beauté se transformant en quelque chose de bien plus… autoritaire.

« Je vous invite à réfléchir à vos prochains mots et à vos prochaines actions. A la moindre contrariété, mon personnel appellera la garde. Et bien que je ne soit pas en service, je ne pourrais ignorer cet appel du devoir. Je vous déconseille vivement de vous en prendre à un Ninja de la Foudre, et une Uzumaki, qui plus est. »

Ton sourire revint, mais il ne saurait réchauffer la froideur de ton regard. Dans tous ces mouvements, tu avais dissimulé les mains dans les manches de ton Kimono, prête à desceller un sceau retenant une de tes marionnettes. Aucun voleur ou espion ne saurait sévir dans cet établissement. Tu avais transmis le message à ton serveur... Qui fixait la scène, prêt à prévenir au moindre mouvement de confirmation.

Ven 24 Nov - 0:15 Expérience : 373 Messages : 126

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Kumo sous le soleil. Le papillon bleu scruta le ciel qui l’éblouissait. Les montagnes sur lesquelles étaient perchées le village rapprochaient les Kumojin de l'astre durant quelques rares jours d’été. Vivement que les nuages s’épaississent. pensa-t-elle alors. Elle rentra dans une crevasse qui la fit dédaler dans les ruelles rocheuses. Le bruit du fer de son katana battait au rythme de ses pas. Un sentiment de vide la rongeait de l’intérieur quotidiennement un peu plus. Pourtant, cet espace béant, elle avait tenté de le remplir avec un objectif bien précis. Si je foule cette terre aujourd’hui, c’est par la charité du Daimyo qui a permis que je travaille au palais, puis que je rentre à l’académie. se frustrait-elle à imaginer. Les bruits et les rumeurs devenaient insupportables pour la jeune fille qui s’était visualisée dans une existence bien plus lisse que celle qu'elle avait actuellement. À l’issue de ces quelques années à se former au village, qu’elle décrirait comme des pierres supplémentaires à l’édifice de sa solitude, elle pensait devenir une kunoichi accomplie bien plus rapidement. Elle aurait aimé se convertir en une chair à canon subsidiaire pour la défense du Pays de la Foudre. Un composant qui se mêle à l’agrégat de shinobis au service du damyos, mais sous les ordres du Raikage. Pour quoi tant vouloir se rendre utile ? Il semblerait bien que ce soit pour éviter de trop penser. Penser à ce manque d’identité, à ces mystères qui obstruent son bonheur. Stop !
Hidemi refusait de se laisser aller à d’autres divagations. Néanmoins, elle ne pouvait plus se voiler la face. L’événement tant attendu n’arrivait pas. D’ailleurs, le papillon bleu ne savait même pas ce qu’il espérait pour pouvoir s’envoler. Ses dix-huit printemps venaient de s’écouler. Désormais, elle désirait se rendre utile et éviter de se laisser distraire par des pensées aussi sombres que celles sur son identité ou sur son rôle pour le Pays de la Foudre. Distraire…
La kunoichi lut les lettres qui se détachaient du panneau à côté duquel elle allait passer : « Le Domaine des Fleurs ».
Elle arrêta son pas tourmenté net. Distraire… Hidemi avait vécu pour l’étude et le service jusque-là. En mal de missions, éloignées des bancs de l’académie depuis un an, la jeune fille ne savait pas comment occuper son temps libre. L’annonce du domaine, d'un style ryokan, semblait arriver comme une bénédiction. Son katana dans son dos lui criait qu’elle n’était probablement pas faite pour entrer dans cet espace si soigné et dédié à la détente. Son besoin d’échapper aux pensées invasives la poussait à réaliser l’impensable. Me reposer et prendre un bon repas.

D’un pas étrangement assuré, Hidemi sortit de l’étau de ses obscures réflexions pour pénétrer dans le domaine. Son manteau blanc, aux bordereaux noirs et aux nuances violettes, frottait le sol fleuri de cet endroit extrêmement calme et doux au sein des roches creusées de Kumo. Le visage blême de la kunoichi se lissa alors, impressionné par la beauté du lieu. Le voile se leva pour laisser place à la jeune fille de dix-huit printemps qui sommeillait au fond de son âme. L’orpheline n’avait pas beaucoup d’argent puisque personne ne la soutenait financièrement. Même si elle avait été boursière à l’académie et avait pu ainsi partager un dortoir avec d’autres enfants, elle s'était retrouvée propulsée sur le seuil de l’âge adulte assez violemment.
Dans l’établissement, elle avait presque l’air normale. Elle qui se sentait si souvent à part du reste du monde. Elle sortit d’une de ses poches de sa robe noire un petit portefeuille. Le serveur lui dit qu’elle pouvait avant s’installer et qu’ensuite, après avoir consommé, elle règlerait l’addition. Un mine d’enfant gêné se glissa dans ses yeux. Hidemi ne savait pas comment sortir ou se détendre. Suivant les indications, elle rangea son petit trésor et alla s’installer à une table. Un peu maladroite, elle posa son katana à ses côtés. Quand on vint prendre sa commande, un peu embêtée et cachant mal une indécision, elle dit rapidement : « Un thé vert, s’il vous plaît. ». Personne n’était dupe, sa réponse prompte était une façon de berner le serveur. Bien entendu qu’elle savait commander une boisson. Enfin… Elle ne l’avait jamais vraiment fait, sinon quelques rares fois.

Le papillon bleu regardait alors sa table vide. Les pensées intrusives risquaient de réapparaître. Heureusement, le serveur ne fut pas long. Il s'occupa de la table de derrière, puis de la sienne.

« Voici ce que nous allons faire, beau garçon : vous me dites qui vous êtes, ce qu’est ce collier, et ce que vous faites dans mon établissement, où je vous botte votre petit cul de voleur en repérage. »

Un voleur…
Il n’en fallut pas plus à la jeune kunoichi pour saisir l’occasion de répondre à l’appel et de regagner le droit chemin de sa boulimie pour servir son pays. En alerte, elle ne se retourna pas pour autant tout de suite. Son regard tenta de se glisser discrètement pour repérer qui était assis à la table derrière elle. Elle ne put qu’apercevoir une très jolie femme vêtue d’un somptueux kimono. Une autre présence encore indistincte se trouvait à ses côtés.

« […] un Ninja de la Foudre, et une Uzumaki, qui plus est. »

Elle est kunoichi également. pensa alors Hidemi.
Cependant, c’était sans compter qu’elle souhaitait plus que tout se maintenir occupée pour chasser ses spéculations existentielles. Elle se dit qu’elle n’avait rien à perdre à appuyer la menace qu’elle venait d’entendre pour aider cette femme à dissuader un potentiel voleur.
D’un geste calme et contrôlé, le papillon se leva et se tourna vers la table voisine.

« Excusez-moi… » commença-t-elle. Sa main saisit la hanse de son sac où était rangé son sabre et le replaça sur son dos. Une manœuvre qui donnait l’impression qu’elle partait, mais qui permettait également de mettre en avant qu’elle était armée. Le fer n’était pas à sortir dans un telle maison. Néanmoins, espérons que la menace suffise se dit la justicière novice. « Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre votre conversation. Y a-t-il un problème ? »

Même si elle s’adressait à la belle rousse, Hidemi jeta un coup d’œil au suspect. Masqué, il dénotait dans l’établissement, de la même façon que son attirail de shinobi le faisait. La jeune fille comprit pourquoi il pouvait avoir l’air suspect. Cependant, il tenait dans ses mains un carnet. Un instant, l’orpheline eut un doute. Un voleur pouvait-il être aussi naïf au point de prendre des notes en public de son crime ? Peut-être était-il seulement un artiste ?
La kunoichi, d'accoutumée mécanique, hésitait intérieurement. La situation était bien trop loquace pour elle. S’il y avait bien une chose que préférait Hidemi, c’était répondre présente aux ordres, et non pas prendre de telles initiatives. Mais, ce jour-là n’était pas tout à fait ordinaire. Cette fois-ci, elle avait désespérément besoin d’une distraction et de se sentir utile.

Ven 24 Nov - 16:25 Expérience : 478 Messages : 121

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache
dans les détails

Ce décor qui se voulait en apparence si tranquille ne l’était finalement pas. L’écarlate, celle que je prenais comme une simple employée, n’était autre que la propriétaire de l’établissement, et se montrait hostile à mon égard. Si elle se comportait ainsi avec le reste de sa clientèle, son affaire finirait pas couler tôt ou tard car le sens du service laissait véritablement à désirer.

Adoptant une posture totalement détachée de la situation, comme pour faire passer le temps, je faisais virevolter le crayon que j’avais en main et les paroles menaçantes résonnaient comme un bruit de fond dans mon esprit. J’avais d’autres chats à fouetter que de m’attarder sur la première venue se montrant agressive parce qu’ elle n’était ni la première à agir ainsi et ne sera certainement pas la dernière. Disons-le très franchement, j’avais pris l’habitude de recevoir ce type de réaction.

Cette attitude désinvolte que j’affichais alors jusque-là cessa subitement car elle réussissait tout de même à capter mon attention. Posant le bâton de graphite -qui me servait de jouet- sur la page du carnet, puis je glissais délicatement une main à l’intérieur de la veste pour faire ressortir un paquet de clopes que je déposais par la suite sur la table.

« Uzumaki ? Tu devrais faire plus attention à qui tu t’adresses autant sur la forme que sur le fond. Puisque tu prétends être une kunoichi des Nuages, tu devrais savoir mieux que quiconque que les conversations peuvent être épiées par les Aburame au travers de leurs insectes. »

Par ces mots, je souhaitais la confronter à la dure réalité dans laquelle elle avait mis les pieds, mais aussi pour casser l’image de femme forte qu’elle se donnait. Il fallait soit être sacrément à côté de la plaque pour m’intimider un parfait inconnu, ou être complètement fêlé. Pour elle, je dirais un peu des deux. Intriguée par la prise de position de ladite Uzumaki, une femme à l’apparence juvenile venait s’immiscer à la conversation. Par politesse je l'invitait à prendre place.

« Il n’y a aucun problème. Je rappelais simplement les bases à cette charmante demoiselle. »

Le timbre de voix se faisait plus chaleureux lorsque je m’adressais à la nouvelle venue.

« Tu te joins à elle pour “botter mon p’tit cul”, c’est ça ? »

Vu son accoutrement, elle aussi devait être affiliée au village, j’étais prêt à le parier. Si un combat à la loyal devait avoir lieu entre ces femmes et moi, je ne ferais clairement pas le poids non pas que j’étais nul, mais je préférerais utiliser des méthodes peu conventionnelles pour arriver à mes fins, et elles n’étaient absolument pas préparées pour y faire face.

Après une longue période de silence, je poussais un soupir et pris ensuite la parole en m’adressant aux deux interlocutrices.

« Je suis un scientifique et je me nomme Nakano. Pendant que vous êtes là à vous inquiéter pour votre commerce ou faire du commérage, il y a des choses qui nous dépassent et pourraient changer le cours de l’histoire de ce village, que dis-je, de la nation dans son entièreté. »

Marquant volontairement un temps d’arrêt en tapotant du doigt le croquis du fameux médaillon.

« Ceci n’est qu’une infime partie du chaos qui s’annonce si d’autres composants tombent entre de mauvaises mains. »

Ne sachant pas pour quel bord ces dernières penchaient, je restais particulièrement sur mes gardes. Effectivement, il valait mieux être trop prudent que pas assez, les traîtres il y en avait à foison dans ce foutu village. Pouvais-je me fier à ces femmes ? C’était à présent à elles de me le prouver.

Yumeko et Hidemi

Ven 24 Nov - 19:05 Expérience : 257 Messages : 109

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

L’Ego.
C’était là, le meilleur ennemi de nombreux shinobi. En avoir trop empêchait de percevoir la vérité cachée, se dissimulant au travers les phrases anodines. En avoir pas assez paralysait la prise de décision par le doute. C’était un équilibre délicat, une bataille entre la préservation de son estime de soi, et l’ouverture à la possibilité d’avoir fait fausse route.

Tu affichais toujours ce sourire avenant, plissant légèrement les yeux pour te focaliser sur le comportement non-verbal de ton individu. Si c’était un voleur, son sang-froid était bien supérieur à la moyenne. L’effet de surprise avait été, pour ainsi dire, insignifiant. Soit était-il extrêmement confiant sur ses capacités, soit il n’était pas sensible à la menace de finir en geôle. Tu déplaças ta main, faisant danser ton index et ton majeur sur le haut du verre, alors qu’un petit brin de femme arriva pour appuyer encore plus tes menaces.

Tu déplaças ton regard dans ses yeux, fixant sa petite silhouette qui subtilement en avant son arme par un mouvement qui semblait presque naturel. Tu ne pus t’empêcher de penser : « Bien tentée, mais ça ne marchera pas avec cet individu » ; alors que ton regard se déplaça de nouveau sur l’individu, qui lui indiqua l’absence de problème. Tu saisis alors le verre, sirotant tranquillement une première gorgée de ce pétillant breuvage au dosage parfait. Comme d’habitude. Et par un mouvement tout aussi naturel que celui qui était de boire, tu hochais la tête à la positive.

Il n’y avait pas de problème. Du moins, pas pour l’instant.

Il fallait réfléchir vite, et réfléchir bien. L’homme reprit ta phrase, et tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un rire cristallin, bien plus léger, allant dans le sens de l’apaisement de la conversation ;

« Tout le monde est pourtant d’accord de pouvoir le qualifier de « joli » et « petit ». Il semblerait que la concurrence pour l’obtenir soit particulièrement rude. »

Ta main déposa de nouveau le verre sur la table, lâchant par la même occasion son emprise. Tout le monde était assis à cette table. Le silence envahit la pièce. Tu te remémorais de l’ensemble des informations que tu avais pu obtenir.

Sans doute, cette femme était une Kunoichi.
Au regard de ce qu’elle a entendu, il est susceptible que ce soit son sens du devoir qui lui est fait intervenir.
Devoir envers son village, ou désir de justice ?
Elle était armée d’un Katana, une adepte du Kenjutsu ?

L’Homme semblait avoir cure des menaces,
Soit il était trop confiant, soit habitué et donc, devenu insensible à la peur.
Il évoquait brièvement les tactiques d’espionnage Aburame…
Craignait-il de se faire repérer ? Épier ? Où est-ce qu’il essayait d’attirer leurs attentions par ce biais ?

Alors que tu réfléchissais, l’homme reprit la parole. Il s’appelait « Nakano », et semblait partir dans une sorte de délire mégalomaniaque sur des « événements qui nous dépassait tous et qui allait changer le cours de l’histoire ».

Un excentrique ? Un fou ? Au vu de l’absence de peur dans son regard et de sa paranoïa, c’était possible. Mieux fallait-il être prudente.

« Je vois. »

Enchaînas-tu après le discours alarmiste de l’excentrique, fermant les paupières.

« C’est effectivement une information qui ne m’avait pas échappée. »

Tu rouvris les yeux, fixant les différentes plantes de la pièce. Le domaine des Fleurs portait très bien son nom : dans chaque espace, baignait le parfum des plantes. Des plantes brouillant les odeurs, les phéromones, repoussant les insectes, perturbant leurs messages olfactifs, et même pour certaines plantes, les dévorants et n’en laissant même pas des miettes… Tu fixas de nouveau le regard du « Scientifique ».

« Le Domaine des Fleurs est soucieux de la confidentialité et de la tranquillité de chacun de ses clients. Bien que le risque 0 n’existe pas, certaines salles du domaine s’en rapproche. Et les quelques essais effectués dans ce sens furent concluant. »

Tu lui fis un sourire moqueur.

« Bien que nous n’ayons pas essayé d’attirer leur attention en disant à voix haute leur nom. Vous devriez le savoir, vous aussi. »

Tu repris une gorgée de ta boisson pétillante.

« Si ces « choses » peuvent avoir un impact aussi grand, vous devriez saisir l’occasion qui se présente devant vous de vous faire une alliée d’un membre d’un clan ayant la réputation d’aller dans le sens de l’équilibre. Et si la conversation en vaut suffisamment la peine, je pourrais vous accueillir dans un endroit plus tranquille. »

Tu croisas les bras, fixant de nouveau l’homme. Tu avais joué la menace, sans succès. Alors tu avançais une autre carte : celle de la collaboration. Tu te devais d’y voir plus clair.

Ven 24 Nov - 21:46 Expérience : 373 Messages : 126

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Mais qui étaient ces énergumènes plus hauts en couleur les uns que les autres ?
Très peu habituée à prendre l’initiative d’une quelconque sociabilité. La jeune kunoichi se sentit très mal à l’aise de s’être introduite dans une conversation qui ne la regardait pas. Inversement, la belle femme en kimono semblait s’amuser de la situation sans pour autant se laisser ébranler par la gêne. Évidemment qu’un détrousseur n’afficherait pas son larcin sur un carnet aux yeux de tous. Si embarrassée, elle se demanda si ces deux personnages se connaissaient et s’adonnaient à un jeu malsain en se tirant des menaces. C'est pourquoi il était impossible pour elle d’accepter l’invitation à s’asseoir à table. Elle serra un peu plus fort la bandoulière qui maintenait son katana dans son dos et son teint devint pivoine. Hidemi pouvait cacher beaucoup de choses à autrui et n’était pas spécialement du genre à se soucier des opinions des autres. Cependant, s’être emportée de la sorte et avoir manqué de contrôle sur elle-même, qui plus est durant un moment où elle était particulièrement sensible à la mélancolie, la hérissait au plus haut point. Ainsi, elle demeura debout et immobile face à ses deux interlocuteurs, préférant ne pas répondre à une vaine invitation.

Heureusement, il sembla alors que ces deux remarquables personnalités se fréquentaient pour la première fois puisque, selon les dires de l'homme, la présence de la belle femme en kimono s’expliquait uniquement parce qu’elle s’inquiétait pour son commerce. À l’heure où l’introvertie aurait pu prendre comme une insulte les accusations de commérages que lui dirigea l’homme au carnet, elle se décrispa plutôt. Ses sourcils se froncèrent et peu à peu son teint revenait à une couleur ordinaire.

Tandis qu’elle se demandait dans quelle situation elle s’était mise -, juste pour échapper à des pensées invasives,- l’homme masqué proféra des prophéties fatalistes sur l’avenir du village et du Pays de la Foudre. Il attisa de cette façon la curiosité de la kunoichi au papillon. Il prononça même le mot qu’elle craignait par-dessus tout autre : chaos.
Ce même chaos qui rend des enfants orphelins…
Décidément, les sourcils d’Hidemi ne se défronçaient pas. Il restait pourtant la possibilité que ce dénommé Nakano soit un simple fou, prédicateur de fin du monde, comme il en existe beaucoup dans les établissements où le saké coule à flots. Était-ce le genre de cette maison ? La jeune fille savait bien que les paroles n'étaient qu’une façade derrière laquelle se cachait la plupart des individus. Il pouvait bien être un scientifique ou un hurluberlu en possession d’un carnet à dessins et de mauvais présages à faire partager à qui veut bien l’entendre.

Néanmoins, la belle kunoichi prit au sérieux les propos de ce Nakano. Elle affirmait que dans son établissement était considéré le réseau d’informations que possédait le clan Aburame. Bien entendu, Hidemi se méfiait des clans qui se trouvaient à la tête de Kumogakure. Leur fidélité au seigneur de cette terre ne pouvait être garantie. Le pouvoir pouvait très bien se convertir en contre-pouvoir. La nouvelle position du clan Inuzuka et de son Raikage en témoignaient. Un corps ne peut avoir qu’une tête, sinon il vacille entre plusieurs directions.
Cependant, elle aurait aimé dire qu’elle n’avait rien à cacher, mais ce serait mentir. Son enfance au palais du daimyo demeurait encore un secret bien gardé, notamment si jamais elle devait rendre la pareille à la charité qu’elle avait reçu de la part du seigneur.
La belle kunoichi reprit une gorgée de sa boisson et proposa au dénommé Nakano de se retirer dans une pièce plus isolée. Hidemi ne put dissimuler sa surprise.

« Mais… » commença-t-elle confuse, s’adressant à l’harmonieuse femme en kimono. « Vous le menacez, puis croyez ce qu’il vient de dire ? » finit-elle par s’indigner.
Elle toisa alors l’individu masqué.
« Et vous ?! Comment pouvez-vous dire que vous avez connaissance de quelque chose qui risque de faire basculer l’équilibre d’un pays et imaginer que vous pouvez garder cette information pour vous seul ? Ou vous êtes un fou ou un menteur. Mais probablement pas un scientifique… Dans tous les cas, répandre la méfiance et la panique chez les gens n’est jamais bon… » Kumo connaît déjà beaucoup de tensions ces derniers temps. pensa-t-elle. Était-il bon de laisser cet homme propager ses prédications apocalyptiques ainsi ?
Hidemi reprit ses traits durs. Elle n’aura pas pu goûter longtemps aux plaisirs de la jeunesse. Quand elle avait cet air flegmatique, elle pouvait presque paraître cruelle et inquisitrice. Quelques années passèrent alors sur son visage qui affichait auparavant un air plus enfantin.

« Vous n’êtes probablement pas le premier à croire détenir la clef de la fin des temps. Vous craignez être espionné. Ne vous en faites pas. Ceux qui veulent nuire doivent savoir distinguer l’extravagance du danger. » cingla-t-elle.

Elle soupira et reprit un air moins colérique. Perdu pour perdu, elle se trouvait désormais liée à cette rencontre impromptue. Le papillon allait encore suivre le vent.
« Dans tous les cas, Madame. » dit-elle en s’adressant dès lors à la kunoichi aux cheveux rouges, avec un ton plus blasé qu'importuné. « Je me nomme Hirai Hidemi. Si vous le désirez ou que vous soupçonnez quoique ce soit, je me ferais un plaisir de vous accompagner. En ces temps qui courent, il est difficile de faire confiance au premier quidam venu. » Et je n’apprécie pas les prophètes de pacotille. termina-t-elle de penser.

Mer 29 Nov - 14:07 Expérience : 478 Messages : 121

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache
dans les détails

L’attitude de l’Uzumaki changea du tout au tout, passant d’un ton plus véhément à une posture plus calme et réfléchie, peut-être avait-elle compris que ce n’était pas la bonne méthode à employer. Ce revirement la faisait remonter dans mon estime, certes elle était toujours mal classée mais un peu mieux que tout à l’heure. C’était déjà mieux que rien, non ? Une chance que sur ces deux femmes, l’une d’elles utilisait ses méninges, je ne pouvais pas en dire autant sur l’épéiste.

Je portais mon attention sur cette dernière tout en effectuant une écoute active concernant les propos de la rougeatre. Vivre dans cet environnement malsain appelé Kumo, il était donc normal de rencontrer des individus sceptiques et je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça. La méfiance, cette doctrine impulsée par Daimyo était profondément ancrée en elle, du moins c’était l’impression qu’elle me donnait. L’attirer dans mes filets ne sera pas chose aisée, heureusement d’ailleurs, c’est ce qui rendait la chose plus intéressante. Un peu de défi ne faisait pas de mal.

Je tenais avant tout à m’adresser à la juvénile pour dissiper tout malentendu. Le timbre de ma voix exprimait une certaine légèreté, ce qui dénotait avec les mots durs que je tenais.

« Ce monde est peuplé de monstres en tout genre tels que des Yokais, voire même des démons. Vas-tu aussi nier cette évidence ? Dans la danse éternelle entre la lumière de la connaissance et l'ombre de l'ignorance, l'être humain, parfois par préférence, souvent par crainte, choisit parfois de se draper dans le voile rassurant de l'ignorance plutôt que d' affronter la réalité impitoyable qui l'attend. »

Il n’y avait rien d’autre à ajouter à ça. Tomio avait semé les graines de la discorde, il ne me restait plus qu’à récolter bien sagement les fruits de son travail.

« Hidemi, c’est bien ça ? Pourquoi avoir embrassé la voie du shinobi à Kumo si tu n’es même pas capable d’appliquer les renseignements transmis à l’académie ? »

La qualité première du village reposait sur l’efficacité de son service de renseignements. De mon point de vue, il était inconcevable qu’une personne nihiliste puisse apporter quelque chose au système, et par conséquent elle ne m’était d’aucune utilité. Du moins, pour l’instant. En revanche, la propriétaire des lieux éveillait bien plus mon intérêt, c’était difficile de refuser une proposition aussi alléchante.

« Ce n’était qu’une précaution d’usage et je me vois rassuré d’apprendre que ce Domaine puisse être un havre de paix et de confidentialité. »

Qui sait, peut-être qu’à travers cette collaboration, elle souhaitait détenir une certaine emprise sur ma personne. De nature joueuse, très joueuse, je lui laissais le plaisir de mener cette danse. Je m’apprêtais donc à lui donner ce qu’elle convoitait en secret.

« En plus d’être exquise, l’Uzumaki que tu es, manie à merveille l’art de la négociation. Ce serait avec grand plaisir que de tisser un partenariat. Avant de poursuivre la conversation, la flamboyante aurait-elle un prénom ? »

Yumeko et Hidemi

Sam 2 Déc - 16:53 Expérience : 257 Messages : 109

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Que disais-tu ? Oui. L’égo. Cette jeune Hidemi était loin d’en être dépourvue ? Ou bien, au contraire, sa confiance en ses capacités était si faible qu’elle ne pouvait supporter une si légère déstabilisation. Ton regard se posa sur ce beau papillon bien juvénile pour de tels jeux diplomatiques.

« Écouter et croire sont deux choses bien différentes, joli papillon. »

Tu lui adressas un sourire amical et un regard plein de calme. De ton Kimono, tu déployas un élégant éventail, et fis quelques mouvements déployant une légère brise sur ton visage, diffusant ton parfum aux notes fruitées et boisées. Tu écoutais les deux individus qui s’aboyaient dessus leurs points de vue plutôt qu’être à la recherche de compromis. Que de querelles inutiles. Si l’humain réfléchissait avant d’ouvrir la bouche, alors ces deux-là seraient restés muets comme des carpes. Tu validas de la tête la proposition de cette fameuse « Hidemi » d’un clan quelconque, l’homme enchaînant immédiatement sur des palabres assassine, qui, au mieux faisait preuve d’argument sophiste, au pire était complètement hors sujet.

Ton regard se balada faussement dans le vide, presque de façon désinvolte, élevant ton esprit de ces petites chamailleries de pacotilles. Mais ton attention, elle, survolait les discours à la recherche de quelque chose de pertinent. Tu avais pris cette habitude, lorsqu’un débat commençait à tourner au vinaigre. Si un adversaire s’égosillait à défendre son point de vue avec des arguments fallacieux, mieux fallait-il économiser tes ressources et tes arguments jusqu’au moment propice. Alors que tout ton corps indiquait que tu n’écoutais pas, tu le remobilisas tranquillement, cessant ce mouvement avec ta main, illustrant parfaitement l’expression « chasser l’ennui ».

« Heureuse de savoir que mes informations vous apportent tranquillité. »

Tu reposas ton regard sur l’homme, effectuant un doux sourire, et tendant ta main.

« Reprenons dans des présentations adéquates. Je suis Uzumaki Yumeko, Présidente-Directrice Générale du Domaine des Fleurs, et également Genin du village de la Foudre. »

Tu te levas simplement, indiquant la sortie du restaurant tout en effectuant une révérence respectueuse, et pleine de grâce. Un mouvement que tu avais maintes fois répété, comme si tu allais saluer un Roi. Et ici, au domaine des fleurs, le client était Roi.

« Je vous propose de rejoindre un salon plus tranquille, dans un étage non loin, l’ambiance tout comme le service y sont de la meilleure qualité. Et après cette malencontreuse altercation, je souhaiterais vous proposer que ce qu’il y a de meilleur. De même pour vous, jeune papillon, pour me pardonner d’avoir troublé la tranquillité de votre jour de repos. »

Tu te redressas, effectuant un sourire.

« Et n’ayez crainte pour les considérations financières, considérez cette journée comme étant un cadeau de bienvenue au Domaine des Fleurs. »

Maintenant, fallait-il qu’ils acceptent de rejoindre le petit salon : un endroit cosy, à l’ambiance rouge tamisée avec chandelle, avec de nombreux canapés et coussin extrêmement confortable, servant d’excellent mets et cocktails. C’était un homme. Alcoolisé et en présence de deux belles femmes, il aurait plus de chance de dire la vérité. Si la voie de la peur n’avait pas fonctionné, tu comptais bien essayer celle du charme.

Mar 5 Déc - 21:42 Expérience : 373 Messages : 126

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache dans les détails

@Uzumaki Yumeko & @Nobu

« Un bain rafraichit le corps, une tasse de thé l'esprit. »

« Écouter et croire sont deux choses bien différentes, joli papillon. » répondit la propriétaire des lieux.
Hidemi détestait se retrouver le centre d’attention d’une conversation. Elle s’était rendue maîtresse dans l’art d’éviter les échanges avec d’autres personnes. À vrai dire, les rares fois où elle s’exprimait, la dureté de sa personnalité avait tendance à la pousser aux limites de toutes formes de sociabilité. Terrée dans sa solitude et son silence, rien n’avait encore valut la peine qu’elle sorte de cette forteresse dont elle avait bâti si haut les murs. Pour le moment, les paroles de l’homme masqué et le charisme de la kunoichi en kimono ne faisaient guère exception.
Pourtant, son besoin pressant de devoir l’avait décidé. La réponse évasive de la femme aux cheveux rouges était une réponse positive. Elle l’accompagnerait dans sa rencontre avec le mystérieux Nakano.

D’ailleurs, ce dernier n’en avait pas encore terminé avec son tableau dantesque.
Monstres, yokais, démons… L’inconnu pensait-il que l’orpheline n’en avait pas conscience ? Bien que ces connaissances de jeune Genin soit extrêmement limitées et qu’elle serait incapable de visualiser à quoi ressemblaient ses créatures, le son des dangers qui pouvaient se présenter en mission ne lui avait pas échappé.

Ils sont morts dans un accident. Voilà ce qu’on lui avait répondu, lorsque du haut de ses six ans elle avait osé demandé pour sa famille. Les mots de la gouvernante qui s’occupait de son corps de servante résonnait chaque soir à perpétuité dans son esprit, comme s’ils avaient été prononcés la veille : « Tu sais Hidemi, ta famille serait encore vivante si le pays avait été sécurisé et en paix. La connaissance sur ceux qui veulent renverser l'ordre, tout comme sur les dangers potentiels, sont la clef pour améliorer notre vie. » À Kumo, les enfants apprennent assez vite que l’information est reine et qu’elle se décèle par ses propres moyens. Le savoir allait toujours de pair avec le silence qui est à employer à son égard. Alors, quand l’homme masqué évoquait les mystères qui rodaient aux alentours du village des Nuages, Hidemi avait l’impression d’avoir affaire à des évidences. L’ignorance pouvait être choisie plus que subie. La Genin en était persuadée et le choix qu’elle ferait, si on lui demandait, ne plairait probablement pas à cet individu : les histoires d’aventures ne la concernaient pas. Selon elle, sa présence à Kumo ne relevait pas des découvertes à faire à loin de ces montagnes, que ce soit sur le monde ou sur sa famille, mais bien de la protection de l’ordre seigneuriale de Kaminari, auquel elle était inévitablement redevable. Si jamais elle devait s’intéresser à ces apparitions dangereuses dans le pays, ce serait simplement pour servir son maître et, en quelque sorte, bienfaiteur.

Elle ne donnera pas cette réponse à cet homme, ni même à quiconque. Elle préféra arborer son même air désinvolte, étrangement en correspondance avec le ton détaché du mystérieux individu :
« Hidemi, c’est bien ça ? Pourquoi avoir embrassé la voie du shinobi à Kumo si tu n’es même pas capable d’appliquer les renseignements transmis à l’académie ? »
« Je sais ce que j’ai appris à l’académie. » dit-elle en souriant en coin. « Vous semblez aussi bien renseigné sur ce qui s’y apprend comme ce qui ne s’y apprend pas. » conclut-elle, dans une tentative maladroite et narquoise de mettre en avant le prestidigitateur au carnet.

Hidemi finit par détourner le regard. Malgré elle, elle avait été piquée par les sous-entendus de l’homme masqué. Elle craignait de continuer à être cinglante. Ce n’était pas l’image qu’elle voulait donner. En réalité, la kunoichi au papillon n’admettait pas de se sentir touchée par le fond de vérité, que venait de découvrir l’inconnu, sur sa nature profonde. Évidemment que ces années de services au village faisaient office de fourvoiement sur ce qui la préoccupait viscéralement et habitait ses cauchemars.

L’autre Genin de la Foudre se présenta et, en se levant pour les mener vers cet endroit tranquille qu’elle avait mentionné, elle fascina l’orpheline. S’il y avait un art de l’accueil, cette femme en serait la maîtresse. Les couleurs de son kimono mirent en valeur la grâce de ses gestes, elle réussit à inspirer l’admiration et la fascination d’Hidemi. Bien entendu, cette dernière ne dévoila rien de ses sentiments. Les mots de l’hôtesse scintillèrent dans la pièce, tandis que la kunoichi au papillon se demandait comment elle avait pu se retrouver dans cette situation ? Sans le sou, elle était bénite par un luxe dont elle n’aurait jamais eu la prétention.
Ils pénétrèrent dans un salon rouge et tamisé par la lumière de chandelles. Le katana de la jeune fille se retrouvait être la seule ombre à cette ambiance feutrée. Ses interlocuteurs auraient pu apercevoir à quel point elle était impressionnée par cet endroit à sa façon de se tenir droite, comme si elle était encore en service. D’ailleurs, comme si elle en avait été bannie, Hidemi n’osa s’asseoir sur aucun des coussins meublant la pièce. Malgré la générosité de la femme au kimono, le papillon bleu se croyait encore assigné à une mission qui n’en était pas une. Tout en gardant cette posture, elle décida tout de même de se dérider par ses seuls mots : « Merci, Uzumaki-san, cet endroit est magnifique. »
Après avoir dévoilé un peu de compassion, elle se rigidifia à nouveau, serrant la bandoulière de son katana.

(c) DΛNDELION

Mer 13 Déc - 16:34 Expérience : 478 Messages : 121

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache
dans les détails

« Après toi, Présidente-Directrice Générale ! »

Mon dieu… Quel titre pompeux….

Rassemblant mes affaires, c’est aux côtés de la sceptique que je suivis la maîtrise des lieux vers un espace plus discret, dont l’ambiance générale ressemblait à s’y méprendre à un environnement propice à de l’échangisme. Je n’étais clairement pas le cœur de cible pour ce genre d’établissement. Beaucoup trop de douceur pour un être qui piétinait allègrement cette écoeurante émotion. Mais bon, de manière exceptionnelle je mettrais de l’eau dans mon vin pour tenter de supporter un tel cadre, il était impératif de le faire pour ne serait-ce que pour créer une relation de confiance.

J’avais cependant une certitude : ô grand jamais, je ne me fierai à ces deux-là, certainement pas. Mais il me fallait des pions et ces demoiselles cochaient presque toutes les cases, notamment la rouquine. C’était une erreur de sa part de faire entrer un égocentrique doté de capacité de manipulation dans ce havre de paix qu’elle ose appeler le “Domaine des fleurs”. J’étais l’épine dans cet amas fleuri et lorsqu’elle s’en rendra compte ce sera déjà trop tard.

Après m’être installé sur l’une de ces confortables assises, le timbre de ma voix vibra de nouveau pour interpeller le joli papillon.

« C'est la première fois que j'ai l'opportunité de rencontrer quelqu'un d'aussi paradoxal. Me qualifier de fou, menteur, et autres, pour finalement participer à cette conversation. Bien, tu ne suis aucune règle. Ou peut-être que, au fond, mes dires ont éveillé ta curiosité même si tu ne l'admettras jamais. Je suis prêt à parier sur cette seconde option. »

Une affirmation prononcée avec une intonation rieuse. Je sortis par la suite l’ordre de mission que j’extirpais de la poche de mon vêtement, le déposant par la force des choses sur la table. Elles avaient tout le loisir d’y jeter un coup d'œil si l’envie leur prenait.

« Voici les découvertes de mon équipe sur l'un des cadavres. Les Shiratsuchi ont orchestré une opération secrète sans l'approbation du seigneur Koriko. Pour le bien de l'équilibre du pays, il est inadmissible qu'un clan de leur envergure agisse de manière autonome, surtout dans le but de s'approprier un objet d'une valeur aussi significative. »

Cette missive servait de preuve quant à l’existence d’une arme de destruction massive, mais également pour désigner les argileux comme de potentiels dissidents du système établi par notre tyrannique souverain.

« Actuellement, le médaillon est soigneusement préservé dans leur quartier. Leur intention future demeure incertaine. Idéalement, il serait préférable de récupérer le médaillon et de le stocker en lieu sûr afin d'éviter qu'il ne retombe entre de mauvaises mains. Quant au reste, je ne peux vous révéler plus, mais à présent, vous êtes informé de ce qui se passe en coulisse. Qu'avez-vous l'intention de faire ? Rester ici à me dénigrer ou enfin accomplir votre devoir de ninja ? »

La balle était dans leur camp. En cas d’utilisation abusive de cette arme, elles ne pourraient pas nier qu’elles étaient bel et bien au courant que les Shiratsuchi avaient en leur possession un morceau d’un trésor de guerre.

Spoiler:

Yumeko et Hidemi

Dim 17 Déc - 14:56 Expérience : 257 Messages : 109

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Alors que tu préparais différents cocktails – fruitées et agréables en bouche, bien que chargée d’alcool - dans l’art et la manière la plus traditionnelle et parfaitement exécutée qu’il soit, tu repensais à la situation actuelle. L’excentrique en face de toi était, sans nul doute, une véritable farce de la nature. Non, il n’y avait pas d’erreur, c’était bel et bien une farce, et non pas une force. Du moins, jusqu’à preuve du contraire. Son impudence effrontée et son insensibilité à toutes forme de menace faisait de lui quelqu’un de dangereux… Mais également manipulable.

Chaque force cachait une faiblesse exploitable. L’important était de rester aussi vierge et lisse que possible, afin de n’offrir aucune information à son adversaire. La petite semblait faire preuve d’un caractère suffisamment solide pour ne pas se démonter à la première remarque. A l’instar du caméléon, elle avait repris les codes de langages de son interlocuteur pour lui renvoyer une sorte d’image miroir, presque caricaturale, sans jamais dépasser la frontière de l’indécence. Une habile manière de faire, que tu saluais silencieusement.

Tes mains bougeaient, et ton regard fixait tes mouvements habiles. Pourtant, ton attention était focalisée sur ton champ de vision périphérique, observant l’attitude des différents interlocuteurs. Le « Scientifique » qui disait se prénommer Nakano avait une posture trahissant une certaine tension musculaire, pouvant être provoquée par plusieurs émotions : la colère, le dégoût, la peur, principalement. L’excitation, peut-être ? En tout cas, une forme d’arrogance certaines, vu comment il s’adressait à la petite.

L’Arrogant protagoniste sortie ensuite un ordre de mission, que tu parcourras du regard, inspectant les failles potentielles trahissant qu’il s’agissait d’un faux. Pourtant, tous les signes garantissaient son authenticité. Sur le papier, la mission s’adressait à deux individus : Inuzuka Yuusha, Shiratsuchi Renzo et un certains Nobu, qui lui, ne semblait pas avoir de nom, n’appartenir à aucun clan. Comment un scientifique avait-il eu accès à un tel document ?

Ton regard mauve fixa l’énergumène, alors que tes mains déposaient les breuvages sur des dessous de verre. Peu à peu, la conversation prenait la tournure d’une réunion du Département des Renseignements de Kumo... Tu faisais le maximum pour garder ton calme, même si le sourire avenant sur ton visage disparaissait peu à peu, au rythme de la conversation, qui prenait un ton de plus en plus grave. Tu posas ta main sur le parchemin, sécurisant la précieuse preuve.

Puis, tu fixas l’homme, d’un regard bien plus grave et moins avenant. Un regard, trahissant la partie sombre de ton âme. Une partie froide, méthodique, scientifiquement impartiale et tranchante. Si tu pouvais arracher son âme juste avec ce dernier, puis la découper pour le simple plaisir de l’examiner, alors il n’y avait aucun doute que tu l’aurais fait à l’instant.

« Je vois. Et vous vous êtes dit qu’il serait préférable d’en parler à deux Genin et de ne pas en référer au DRK afin qu’ils puissent voler ce collier et le remettre dans de bonnes mains, c’est-à-dire les vôtres ? »

Tu récupéras le document, le plaçant à tes côtés, et croisant les bras.

« Pour un scientifique, métier qui demande une rigueur et un esprit critique, vos actions sont assez impétueuses, particulièrement dangereuses et irresponsables. Si un membre des Shiratsuchi apprenne l’existence de ce document entre vos mains, que vous avez illégalement volé dans leur domaine pendant votre travail, vous perdrez bien plus que nous. »

Tu croisas les bras, fixant Nakano.

« Dans l’hypothèse que c’est votre « équipe » qui a récupéré ce document, vous auriez appris l’existence du collier en même temps que l’existence de cette missive. La logique aurait donc voulu de soi :
Alerter les autorités compétences.
Soit essayer de vous emparer de ce collier.

Même si vous avez paniqué en récupérant ce parchemin sur un « coup impulsif », il est très improbable que vous donniez ses informations aux premiers venus. Pourtant, vous n’avez pas l’air de quelqu’un de paniquer, bien au contraire, vous apparaissez étonnement sûr de vous. »

Tu fis un sourire.

« Vous précisez que le Seigneur Koriko n’est pas au courant. Comment un scientifique est-il certains de cette affirmation ? Le seul argument explicitant que les Shiratsuchi sont impliqués de façon illégale dans une affaire d’état ne tiens que de votre parole. Cette mission est une mission officielle. Votre histoire n’est qu’une jolie pièce de théâtre. »

Tu pris ton verre.

« Avec tout mon respect, ne me prenez pas pour une imbécile, s’il vous plaît. Et si vous nous disiez qui vous êtes réellement ? Il est évident que votre histoire tient à peine la route. Qui êtes vous et pourquoi voulez-vous récupérer ce collier ? »

La messe était dite. A peine rentrée que l’homme c’était mis à table. En vérité, tu connaissais déjà son but. Lui par contre, ne connaissais pas le tiens. Tu avais l’avantage : il te l’avait même servi sur un plateau d’argent.

L’arrogance naïve des hommes.

Lun 18 Déc - 0:59 Expérience : 373 Messages : 126

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache dans les détails

@Uzumaki Yumeko & @Nobu

« Un bain rafraichit le corps, une tasse de thé l'esprit. »

Dans ce salon rouge, les trois âmes se détachaient comme des olibrius. Ils étaient si distincts les uns des autres qu’ils semblaient faire partie d’un étrange collage hétéroclite. Hidemi le ressentait dans son estomac, noué par cette impression de ne pas se trouver dans le bon tableau. Elle ne se déstabilisa pourtant pas face aux allégations du dénommé Nakano. Qu’il rit de son caractère et de son sens paradoxal du devoir, il était loin d’être le premier. Ses années à l’académie shinobis lui avaient déjà démontré à quel point elle pouvait être incomprise. Si elle avait suivi ses originaux prestidigitateurs de mystères, c’était pour s’assurer que la flamboyante Uzumaki ne se retrouvât pas en mauvaise posture vis-à-vis d'un prédicateur de mauvaises fortunes. De plus, la découverte de cet endroit et ce passe-droit vers des délices qui lui étaient inconnus ne lui fit pas regretter sa décision. L’innocente aux yeux pourprés se contenta donc d’afficher un sourire dédaigneux en réponse aux propos provocateurs de l’homme au masque.

Yumeko déposa des boissons colorées devant eux. Elles fascinèrent un laps de temps l’orpheline, mais son observation s’arrêta avant même qu’elle ne pût y goûter.

Nakano sortit un document qu’Hidemi reconnut tout de suite. Il s’agissait d’un ordre de mission émanant du village caché des Nuages. La surprise l’empêcha de spéculer davantage sur la véracité du document. L’interrogation qui l’interpella concernait la récupération d'un tel papier. Nakano ne semblait pas faire partie des rangs de Kumogakure. L’avait-il arraché de forces à un shinobi des Nuages ? L’avait-il volé ?
Il répondit assez vite à ce premier choc. Le document enlevé à un cadavre proviendrait d’un des clans sous serment de Kumo. Comment est-ce possible qu’un clan sous serment trahisse le Daimyo de la Foudre ?
La solitude de la Genin l’avait rendue méfiante. Mais, dans son château bâti sur des certitudes dues à sa jeunesse, elle ne s’attendait vraiment pas à ce genre de révélations. La trahison est toujours vécue plus intensément chez les adolescents. Son visage ne pouvait dissimuler sa surprise et son étonnement. Elle dénotait face au calme aérien de la kunoichis aux fleurs.

« Je vois. Et vous vous êtes dit qu’il serait préférable d’en parler à deux Genin et de ne pas en référer au DRK afin qu’ils puissent voler ce collier et le remettre dans de bonnes mains, c’est-à-dire les vôtres ? »

Hidemi regarda Yumeko et tendit la main pour récupérer le fameux ordre de mission. De ses doigts tremblants, elle réalisa qu’il s’agissait probablement d’une véritable émission. Les idéogrammes et les syllabes qui attiraient davantage le regard de l’orpheline étaient ceux-ci : « mystérieuse arme à la capacité destructrice légendaire ». Le devoir envers la stabilité étant son nindô et se trouvait donc particulièrement émue par la volonté des Shiratsuchi de mettre la main sur ce funeste instrument. Son passé oublié avait été cristallisé autour de cette naïve idée qu’elle aurait conservé ses parents si le chaos n’existait pas.
La kunoichi aux cheveux rouges avait raison. Pourquoi dévoiler cette information à deux genins rencontrées par hasard. Était-ce seulement un hasard ? La jeune fille en devenait presque paranoïaque. Le point qui restait en suspens concernait la désinformation du seigneur de ces terres. Il était assez connu que rien n’échappait à son regard autoritaire. Des trous brouillaient les pistes de cette histoire. L’officialité de ce document termina pourtant de convaincre le jeune papillon de sa présence ici. Elle voulait désormais tirer cette affaire au clair. De ses doigts abîmés par l’entraînement au katana, elle déposa le papier sur la table.

« Pourquoi ne pas informer Koriki-dono ? » lâcha-t-elle à la suite au déroulement des observations faites par la belle Yumeko.
« Que ce soit vrai ou pas, peu importe… nous pouvons prévenir les autorités ou le DRK pour qu’ils enquêtent ? »

Le sceau Shiratsuchi du chef du clan, Baku’en, reposait sur le document comme une menace aux croyances d’une possible future stabilité depuis l’élection de Getsumen. Le regard du papillon se tourna, consécutivement, vers l’homme masqué puis Yumeko, attendant leurs réactions. Elle décida alors de s’expliquer.

« Les Shiratsuchi sont sous serment. Le serment des trois clans… c’est la base du fonctionnement de Kumo. On apprend ça à l’académie ninja. » dit-elle en appuyant dès lors son regard vers Nakano qui avait sous-entendu son manque de suivi dans cette institution auparavant. Elle pointa du doigt l'ordre de mission et s'exprima.

« Je ne sais pas si je serais capable d’infiltrer un des domaines des trois grands clans du village caché. »

Et pourtant, comme elle aurait aimé apporter elle-même à Koriki-dono ce médaillon, semblerait-il, premier passage vers la destruction. Elle s’imaginait déjà s’incliner à quarante-cinq degrés devant lui, lui tendant le dangereux objet et lui proposer ensuite sa lame. Les rêves de grandeur de la jeune fille de dix-huit ans lui brouillaient l’esprit. Brusquement, elle se dirigea à l’homme masqué, d’un ton bien plus empli de respect et de sérieux que précédemment. Son masque de dédain et de désintérêt venait de tomber.

« Si vous le souhaitez, je vous escorterais au palais du Daimyo. Ma lame n’est peut-être pas la plus aiguisée, mais ma volonté est sans faille. » dit-elle extrêmement honnête, emportée par la fougue de la jeunesse.

(c) DΛNDELION

Ven 22 Déc - 15:55 Expérience : 478 Messages : 121

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache
dans les détails

Quel plaisir de recevoir un regard aussi réprobateur ! J'appréciais grandement cette transformation émotionnelle de la rouquine. Elle qui paraissait initialement calme et avenante laissait maintenant transparaître une personnalité plus sombre. Malheureusement, elle ne pouvait percevoir le sourire moqueur qui illuminait mon visage. Évidemment, il y avait de quoi se moquer, sa prise de parole dégageait des accusations à peine voilées, alors qu'elle suivait une piste erronée.

Au lieu de s'interroger sur l'arme ancienne et sur la motivation des Shiratsuchi à la posséder, son attention était entièrement concentrée sur moi et la façon dont j'avais obtenu ces informations. Si seulement elle investissait autant d'énergie dans son rôle de shinobi que dans son rôle de barmaid, elle aurait rapidement compris de quel côté je me trouvais. Mais apparemment, la vivacité d'esprit n'était pas innée pour tout le monde. Quelle déception.

« Écoute, belle demoiselle. Tu te tracasses pour rien, sache-le. Les interrogations que tu te poses ne sont manifestement pas les plus pertinentes, et si tu as envie de me dénoncer aux autorités, eh bien, vas-y, fonce. Je ne te retiendrai pas. »

Dis-je sereinement tout en croisant les jambes.

« Que vous soyez Genin toutes les deux ou non, cela n'a aucune importance. Vous venez d'échouer de manière lamentable à ce test. »

La divulgation de cette information n'a pas été motivée par la bienveillance, mais plutôt pour évaluer leurs compétences. En tant que soldats de la foudre, elles devaient comprendre que rien n'échappait à Tomio et que les organes militaires étaient entièrement à son service. Par conséquent, si j'étais au courant de cette affaire, le Daimyo l'était aussi. Elles semblaient même ne pas maîtriser les bases enseignées à l'académie.

Le village ne pouvait tolérer la présence de telles incompétentes dans ses rangs. Leur mettre des obstacles sur le chemin de leur ascension était tentant, je dois l'admettre, et c'était une juste rétribution. Il était hors de question de collaborer avec des individus incapables de voir au-delà du bout de leur nez. Même si je dois l'admettre, l'épéiste m'a bien fait rire lorsqu'elle évoqua le fameux serment des trois clans.

« Parce que tu crois réellement à ce serment ? Dis-moi, que s’est-il passé l’hiver dernier ? »

Si Getsumen, le Shodaime et chef du clan Inuzuka, avait organisé une rébellion, qu'est-ce qui empêchait les autres clans d'en faire autant ? Rien du tout. Cette jeune femme était totalement déconnectée de la réalité, ou peut-être se berçait-elle d'illusions. Dans les deux cas, son intervention témoignait de son manque de lucidité quant à la situation du village.

« Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception. ça aussi on l’apprend à l'académie. »

Des paroles empreintes d'arrogance. Ce petit rappel ne leur ferait aucun tort. Après avoir récupéré la missive, je me levai comme si j'étais prêt à partir. Au cours de cet échange, j'avais choisi de ne pas réagir à certains de leurs propos, car je ne voyais pas l'intérêt d'y répondre, tout en préservant ainsi le contrôle de la situation.

Yumeko et Hidemi

Sam 30 Déc - 22:50 Expérience : 257 Messages : 109

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Tu humas les saveurs du cocktail que tu avais toi-même préparée, satisfaite du résultat. Il fallait bien trouver quelque chose d’un peu moins acerbe que l’atmosphère actuelle. Te prenait-il pour une débutante ? Rien de tout ce que disait ou faisait cet homme n’avait de sens. Il était une sorte d’agent du chaos, arrogant et certain de vous mettre à l’épreuve. Un fou se croyant plus intelligent que les autres, voilà tout.

« Cela est inutile, beau papillon. Ce parchemin est tout ce qu’il y a de plus officiel. Une arme de destruction massive dans les mains d’un clan sans qu’un espion du DRK n’en réfère à notre Daimyô ? C’est presque aussi improbable que grotesque. »

Tu lâchas un léger rire, simple et frais, comme une brise printanière.

« Jusqu’à preuve du contraire, vous n’êtes qu’un simple scientifique, et rien ne vous donne ni le droit, ni l’autorité, de tester qui que ce soit dans cette enceinte. Mes excuses de ne pas partager votre déception, cet échec ne semble n’atteindre que vous. »

Tu fixas l’homme, lui laissant sans mal reprendre la missive. Ce qu’il avait dit était néanmoins vrai : les serments du passé furent amplement brisés cet hiver.

« « Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort. ». Ça aussi, on l’apprend, et pas qu’à l’académie. Et vous avez l’air d’être un comploteur assez flamboyant. Bonne chance dans votre carrière de « scientifique ». J’ai hâte de voir quel rôle vous prendrez, à votre prochaine visite. »

Tu laissas l’homme partir, et sorti d’un tiroir de table un papier, ainsi qu’une plume et un encrier.

« Je doute que cette information ne soit pas déjà à l’oreille de notre Seigneur, mais je vais quand même faire une note à destination du DRK, juste pour être sûr. »

Tu écrivais, faisant preuve de douceur et de précision dans ta calligraphie. Tu ne savais pas si tu enverrais cette lettre. Mieux fallait-il y réfléchir. Cette rencontre avait eu le mérite d’être… Divertissante.

« Je suis désolée, mais je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer ton enthousiasme à l’idée d’infiltrer un des lieux les plus protégé de Kumo. C’est bien plus qu’une simple marque de fidélité en tant que Shinobi, je me trompe ? »

Tant qu’elle était ici, mieux fallait-il en savoir le plus possible.

Dim 31 Déc - 17:02 Expérience : 373 Messages : 126

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache dans les détails

@Uzumaki Yumeko & @Nobu

« Un bain rafraichit le corps, une tasse de thé l'esprit. »

Hidemi se sentait perdue, son esprit enchevêtré dans une enigme insondable. Elle se tenait debout, dans cette pièce si particulière du Domaine des Fleurs, son regard fixé sur l’homme masqué. Son compagnon ailé, accroché à ses cheveux, semblait refléter la fragilité de sa compréhension actuelle. À ses côtés se trouvait la propriétaire bienveillante du Domaine des Fleurs, son alliée dans cette étrange aventure. Elles se tournaient vers Nakano, l'homme masqué, dont les informations semblaient être empreintes de mystère et de malhonnêteté qui les dépassait. Rien n'avait de sens dans cette rencontre. Nakano, odieux personnage, leur avait dévoilé des détails déroutants concernant une arme mystérieuse et le clan Shiratsuchi. Le seigneur du pays était censé être au courant de cette information cruciale, mais l'homme masqué présentait ses croquis comme quelque chose d'inédit, suscitant ainsi la perplexité de la Genin, et probablement de sa partenaire. Les paroles de Nakano résonnaient dans l'air, créant un labyrinthe de confusion dans l'esprit d’Hidemi. Pourquoi s'adresser à elles de cette manière énigmatique, puis prétendre les confondre et, même, les insulter ? Était-ce un piège tendu délibérément, ou bien y avait-il une raison cachée derrière cette étrange révélation ?

Le jeune papillon cherchait à échanger des regards perplexes avec son alliée du jour, intriguée par les réponses qu’elle pourrait trouver dans les plis du visage de l'homme masqué. Le Domaine des Fleurs, d'ordinaire empreint de quiétude, semblait être le théâtre d'une intrigue complexe et mystérieuse. Hidemi sentait que son destin était désormais intimement lié à cet étrange homme masqué et à l'arme dont il avait parlé. Le souffle semblait être retenu dans cette pièce, comme si les battements de leur cœur étaient rythmés par la tension palpable qui y régnait. L’homme masqué se tenait alors près de la porte, sur le point de leur tournée le dos, leur laissant une impression amère. Il voulait leur faire la leçon mais… Elle lui avait proposé de l’accompagner pour remettre cette information aux autorités. Était-il idiot, cynique ou malfaisant ? Les sourcils de la Genin se froncèrent davantage. Décidément, rien ne semblait prendre sens. Habituée à agir avec droiture afin d’atteindre ses objectifs sans bifurcation, elle se détachait normalement des faits sans importance. Ainsi, le traitement que leur réservait ce Nakano la dérangeait uniquement parce qu’il ne prenait pas sens. Il était loin de l’offusquer.
Elle ne se laisserait pas faire…

Hidemi mit sa main sur le manche de son katana, prête à agir.
« Vous avez raison, Uzumaki-san. » dit-elle, avec un ton dur. « Mais, même si vous écrivez une note aux DRK… Pensez-vous que nous pouvons laisser cet homme repartir avec une telle missive? Si le document est un vrai, son original doit également être remis. »
Il s’agissait d’une preuve qu’elle ne laisserait pas échapper. Que cet énergumène s’intéresse au Shiratsuchi ou aux genins de la Foudre lui importaient peu. Qu’il soit un scientifique ou qu’il enquête sur cette mystérieuse arme ne l’intéressait pas. Cependant, qu’il puisse conserver un document officiel, scellé par un chef de clan important du village des Nuages la concernait.
« Vous pouvez partir. Mais vous laissez l’ordre de mission ici. » cingla-t-elle.
Il ne semblait pas être un shinobi des Nuages, il pouvait donc informer davantage de personnes et ainsi risquer d’offrir ce savoir à des ennemis de leurs intérêts.
« Vous êtes trop bavard et trop suspect, comme l’a souligné ma collègue, pour qu’on vous laisse partir avec cela. »
Sans cette précieuse preuve, il passera seulement pour un hurluberlu aux yeux de tous. Hidemi était clairement prête à dégainer pour menacer l'étranger.

(c) DΛNDELION

Sam 6 Jan - 16:04 Expérience : 478 Messages : 121

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache
dans les détails

Elle avait raison sur un point : je ne suis certainement pas un scientifique, du moins pas de cette manière, et je ne pouvais pas me permettre de reconnaître cela à voix haute. Au sein du village caché des Nuages, je continuerai à œuvrer sous ce pseudonyme tout en le rendant plus crédible avec des expérimentations qui sont en lien avec mes réelles aspirations. Un jour, le monde sera forcé de courber l’échine devant moi.

M'approchant de la demoiselle au regard pourpre, je déposai délicatement mon doigt sur ses lèvres, comme pour lui intimer de se taire, et lui murmurai quelque chose à l'oreille.

« Je suis effectivement le chercheur que j'affirme être, engagé au service du village. Quand le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier. Même si cela prend plus de temps, la vérité finit toujours par émerger. Nous aurons l'occasion de nous revoir, Uzumaki Yumeko. »

Ces paroles résonnaient presque comme une berceuse, empreintes d'une tonalité sensuelle et envoûtante. J'ai délibérément laissé entendre que je succombais à son charme. L'attirer dans mes filets pourrait adoucir sa méfiance lors de nos prochaines rencontres. Son nom était la clé de mes projets futurs.

Je m'éloignai de la directrice du Domaine pour m'approcher de la jeune fille qui osait me donner des ordres. Personne ne pouvait me dicter ma conduite, surtout pas depuis qu'elle me considérait comme un menteur et un fou. J'ai secoué la tête négativement pour lui signifier que je n'avais pas l'intention de lui remettre cette missive.

M'approchant d'elle, je déposai doucement ma main sur sa joue, laissant naître une sensation étrange au contact. Un serpent de type anaconda semblait s'enrouler autour d'elle, comprimant son corps et étouffant sa respiration. Cependant, tout cela n'était que le fruit d'une illusion, un mauvais tour joué par son propre esprit. Devait-elle se méfier de l'aura que je dégageais en sa présence ? Seule elle pouvait répondre à cette question.

« Il faut respecter le rythme des choses, jeune papillon. Observe, apprends, grandis, et seulement alors pourras-tu prendre ton envol par tes propres ailes. »

Un message énigmatique, en effet. Pour l'instant, Hidemi était une chenille enveloppée dans sa chrysalide, incapable de percevoir le monde comme je le fais. Je la surveillerai, la façonnerai, afin qu'à son éclosion, elle reflète mon image. Tout comme pour la jeune rougeoyante, je lui offrais une seconde chance pour prouver sa valeur, la dernière que je leur accordais.

« Ce fut un plaisir de converser avec vous, mesdames. Qui sait, nos chemins pourraient se croiser à nouveau. Prenez soin de vous. »

Cette politesse empreinte de gentillesse était intentionnelle, destinée à semer davantage de confusion. C'est ainsi que je prenais congé, laissant les graines d'incertitude germer au sein du Domaine des Fleurs.

Yumeko et Hidemi

Mar 9 Jan - 23:21 Expérience : 257 Messages : 109

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Avait-elle ignoré sa dernière question par négligence ou bien de façon volontaire ? Tel était la question. Tu fixais la scène, presque risible, qui se déroulait devant toi, sans dire un mot, sirotant ton verre en l’attente que le calme revienne dans la pièce afin de pouvoir t’exprimer de nouveau. Cette prise de hauteur était nécessaire pour économiser de l’énergie précieuse, afin de focaliser l’attention sur les indices pertinents.

Soudainement, « Nakano » s’avança vers toi, et déposa, avec une délicatesse tout aussi surprenante, son doigt sur tes lèvres. À son contact, une tension, tel un éclair, te parcourra le corps, alors qu’il approchait son visage du tiens. Tu ne baissas aucunement le regard, défiant cette ardeur du « scientifique » que tu ne connaissais guère. Et, dans un murmure dont la voix suave, grave, et sensuelle -voir sexuelle-, il te tint à peu près ce langage.

« Je suis effectivement le chercheur que j'affirme être, engagé au service du village. Quand le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier. Même si cela prend plus de temps, la vérité finit toujours par émerger. Nous aurons l'occasion de nous revoir, Uzumaki Yumeko. »

Un feu intérieur s’éveilla dans ta chaire, qui n’avait comme témoin que le soupir que tu libérais sur son doigt. Ta bouche s’entrouvrant légèrement, il éveillait en toi tout ce qu’il y avait de plus dangereux. Il faisait tomber les masques ? Bien. Tu appréciais ce petit caractère bien trempé, cela ne rendrait le défi que plus intéressant. Ton regard s’embrassa d’un feu d’ambition.

L’ambition de le voir à tes genoux, lustrer ta chaussure avec sa langue de grossier menteur.

Ton sourire, avenant, se transforma en un sourire carnassier pendant quelques courtes secondes. Tel un chat jouant avec sa proie, tu comptais bien faire de lui un pantin unique en son genre. Une marionnette, comme celle que tu manipulais, que tu tiendrais fermement avec les fils presque invisibles de la manipulation. Tu comptais obtenir de cet homme absolument tout : son corps, son cœur, son esprit, son âme.

Puis il s’effaça de nouveau, ton intérêt croissant pour cet homme s’évaporant, ne laissant à la place que ce visage avenant et neutre, les yeux concentrés sur ta boisson. Il répondit au beau papillon fougueux de nombreuses phrases que l’on résumerait avec un « non », avant de quitter la pièce.

« En voilà, un grossier personnage doublé d’un fieffé menteur. »

Disais-tu, alors que tu avais secrètement hâte qu’il revienne au domaine des fleurs pour l’envoyer de nouveau sur les roses.

« Ne t’inquiète pas… Il y a plusieurs copies des ordres de missions. Ce n’est pas très important, jeune papillon. »

Ton regard se posa de nouveau sur la jeune Kunoichi.

« Tu sais que les menaces ne fonctionnent pas avec ce genre d’individu ? Ces types de personnes n’ont pas de limites. Il faut donc mieux passer par d’autres stratégies. »

Tu te penchas un peu en avant, croisant les bras, reposant ta tête sur le verso de ta main.

« Je veux bien t’en apprendre une, si tu réponds à la question que je t’ai posée avant son départ en fanfare, qu’en dis-tu ? »

Jeu 11 Jan - 9:41 Expérience : 373 Messages : 126

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache dans les détails

@Uzumaki Yumeko & @Nobu

« Un bain rafraichit le corps, une tasse de thé l'esprit. »

La jeune Genin observa le manège de l’homme masqué. Il ne lui inspirait pas confiance et ne le fera peut-être jamais. Cette manière d’affirmer qu’il possédait la vérité juste parce qu’il le disait l’agaçait. Son geste envers la flamboyante Uzumaki la dégoûtait. Si elle s’était sentie plus forte et plus assurée, elle n’aurait pas hésité une seule seconde à dégainer son katana pour lui trancher la carotide. Cependant, du haut de ses dix-huit printemps, elle ne se sentait pas prête à prendre une telle initiative. De plus, quelque chose chez cet individu la paralysait voire… l’effrayait. Si sa voix avait été dénuée de cette angoisse pesante, elle lui criait : « Montre-nous ton bandeau ! Ton badge ou quoique ce soit… Sinon, je ne te crois pas ! »

C’est alors que tremblante, serrant les dents, elle visualisait cette scène qui l'écœurait. Loin d’être à la fin de ses surprises, c’est vers elle que Nakano se dirigea ensuite. Le contact qu’il établit avec sa peau la saisit. Personne ! Non ! Personne n’avait eu l’audace ou l’occasion de la toucher. Ni les doigts maternels d’une mère ou ceux rassurant d’un père… Il la paralysa. Ses dents ne se desserraient pas. Sous les doigts de l’homme masqué, son épiderme parcheminé, son vénéneux secret, s’étalait. Quant à ses mots, ils eurent un écho sans conséquence dans son esprit, tant le malaise avait déjà pris tout l’espace. Peut-être qu’un jour, elle s’en souviendrait. Néanmoins, ils seraient toujours associés à cette impression de saisissement qu’il venait de lui inculquer.

Enfin, il tourna les talons, lançant dans l’air pesant de la pièce une dernière phrase qui eut l’effet d’une insulte dans les pensées du papillon.
Les mots de Yumeko permirent à Hidemi de revenir sur sa rage qui bouillonnait au cœur de son jeune être. Menteur… Le vocable résonnait dans son esprit et se coupla de deux autres adjectifs. Manipulateur et dangereux. Puis, sa collègue kunoichi tenta de la rassurer sans aucune efficacité. Le bleu profond et flegmatique de ses pupilles avait gagné en éclat. Il s’agissait d’un regard encore inconnu chez elle. Était-ce cela ?... Ressentir une émotion ? Comme elle aurait voulu que cette expression assassine se tournât vers Nakano plutôt que vers la belle Uzumaki. Il n’était plus là, la pauvre femme se retrouva donc l’objet de ce sinistre défi glacé sur le visage du papillon.

« Un double ?! Mais on s’en moque !... Si cet homme n’est pas du village, il peut transmettre cette information à n’importe qui ! Et pensez-vous qu’une telle arme n’intéresserait pas beaucoup de gens ? »

Alors, elle redevint quelques instants enfant… Celui-là même qui sanglotait le soir à cause de la solitude. Celui-là même qui avait perdu ses parents dans un accident sanglant dont sa mémoire avait effacé la plupart des détails. Seuls la chaleur de l’hémoglobine sur sa joue et ce sentiment de perte demeuraient gravés dans ses souvenirs. Elle s’écria alors, en tapant ses mains sur la table :

« Il faudrait l’arrêter !... Le monde a… Le monde a connu assez de pertes inutiles… »

Des larmes brouillèrent sa vue… Comme elle aurait voulu les retenir. Néanmoins, sans que rien n’y fasse, elles s’écoulèrent le long de son visage de papier. C’était donc cela ?... Une émotion ?
Le papillon avait vécu son enfance et son adolescence à Kumo à cultiver son air impassible et flegmatique. Comment une seule rencontre avait-elle pu bouleverser autant son dur labeur dans l’art du déni ? Surprise par ses propres sanglots, elle se reprit assez rapidement. Sa longue manche blanche passa sur son visage afin d’effacer les indices de sa faiblesse… son premier crime, selon elle.
Coupable, elle tourna le dos à Yumeko, cherchant à reconstruire vaguement son apparence.

« Tu sais que les menaces ne fonctionnent pas avec ce genre d’individu ? Ces types de personnes n’ont pas de limites. Il faut donc mieux passer par d’autres stratégies. »

Hidemi ne pouvait le nier : la kunoichi au kimono avait raison. D’ailleurs, elle semblait experte dans l’art de changer et de manipuler une ambiance. D’un mouvement, elle dispersa un peu de malice dans l’air, réitérant sa question.
Le papillon demeura de dos, mais son visage observa l’expression espiègle de sa collègue. Son regard, encore bouffi par la dernière émotion, se durcit et ses sourcils se froncèrent. L’échange semblait piégé. La prudente et individualiste ne voulait rien partager… Pourtant, toute cette histoire avait piqué indéniablement sa curiosité. Après avoir toisé quelques secondes Yumeko, elle finit par lâcher un soupir et se tourna vers elle. Le papillon prit place face à la directrice du domaine et décida enfin s’assoir. Si c’était cela les émotions, elle envisageait de ne plus jamais en ressentir. Elles fatiguaient trop son esprit !

« D’accord. » déclara-t-elle. « Disons que je suis douée pour me faufiler. »

Le souvenir de son premier larcin lui revint en pensée. À l’âge de dix ans, elle avait réussi à voler une clochette dans la poche d’un de ses camarades de classe et à la transmettre secrètement à son ami, Shirudo.
« Pourquoi vous vouliez savoir cela et qu’est-ce que je dois apprendre ? »

(c) DΛNDELION

Dim 14 Jan - 14:59 Expérience : 257 Messages : 109

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Peu à peu, la tension palpable de ton corps s’effaçait, au profit de la tension qui régnait au sein de cette pièce à l’ambiance tamisée. Rouge et cosy, le diable lui-même semblait murmurer dans les ombres dansantes aux grès des flammes des bougies vacillantes. Tu observais le papillon fougueux, impuissante face à l’audace et à la folie qui demeurait en « Nakano ». Lorsqu’elle se retourna vers toi, tu posas ton regard dans le sien. Ne disait-on pas que les yeux sont la fenêtre de l’âme ? Et bien, quelle âme !

La haine, la fougue, la combativité, la hargne la plus pure. Une absence de rationalité, dans un feu passionnel dévorant jusqu’à son identité. Ah… Elle aussi, était une héroïne. Un personnage principal de sa propre histoire, encore endormie, étrangement cristallisé dans une torpeur d’origine inconnue.

Que se passerait-il si tu frappais sur cette carapace d’indifférence semblant aujourd’hui si fragile ? Une enfant, blessée, le cœur à vif, se débattant dans les flammes de sa propre haine, le combustible étant son propre malheur. Il était très aisé de lire au travers d’elle. Cette simple rencontre, cet acte précis, en avait bien plus dit que n’importe quel discours. Les larmes sur ses joues, éprirent alors ton cœur d’un sentiment doux-amer. Le monde était injuste, et l’homme, d’une cruauté savante. Peut-être ne l’avait-elle pas encore compris. Elle pouvait bien essuyer son visage, la mémoire ne pouvait-elle être aussi aisément effacée.

Du moins, car tu n’avais pas encore conscience de l’ensemble des pouvoirs du monde Shinobi.

De son regard de haine combattive farouche, au sanglot d’une enfant blessée, il devint ensuite celui d’une Kunoichi hautaine, et fière. C’est bien, car toutes les femmes auraient besoin, un jour ou l’autre, de cette fierté. Bien utilisée et canalisée sur un objectif, il s’agissait là d’une énergie, d’une force. Le papillon se posa finalement en face de toi, teintant l’atmosphère d’une énergie de révolte et de résolution nouvelle. Toi, tu l’observais, d’un calme olympien, tel le reflet dans l’eau claire, un simple sourire avenant sur ton visage.

Sans répondre à sa réponse plus qu’évasive et hors de propos par rapport à ta question initiale, tu te levas, lentement, comme si chaque geste était une danse chorégraphiée. Tu te dirigeas tranquillement vers le bar, le son de tes talons claquant sur le sol formant une mélodie cachée, passant juste à ses côtés. Ton parfum boisé de groseilles et de lilas envahissait la pièce, tel un nuage enivrant. Tu préparas alors, avec maîtrise, une boisson au goût d’alcool plus prononcé, à base de liqueur de café. Plus caractériel que la précédente.

Puis, tu pris place, mais cette fois, à ses côtés, posant le breuvage juste devant elle.

« Cela devrait vous aider à vous reprendre, Hidemi-san… »

D’un mouvement calme et avenant, tu passas ton bras autour d’elle, et l’enveloppas dans une chrysalide de paix et de douceur.

« Il y a tant de choses à apprendre, petit papillon. D’une part que d’aussi douces épaules n’ont pas à tenir le poids du monde. La foudre subira d’autres drames indépendants de notre volonté… »

Tu posas ta tête sur la sienne, tes cheveux se mêlant au sien. Une douce odeur d’un savon de cerisier, se mariant parfaitement avec le parfum.

« L’important n’est pas de subir la défaite, mais de se relever, enhardis de cette expérience passée. »

Tu fit un sourire, invisible si elle ne prenait pas la peine de s’écarter de ton étreinte pour le voir.

« Je t’invite à réfléchir, dans ce havre de paix, à ce qu’il vient de se passer. Réfléchir, à ce qu’il vient de se jouer. Réfléchir, à comment cette situation peut se retourner. Puis, à te livrer. Ainsi, tu apprendras par toi-même, douce Hidemi. Car le diable se cache dans les détails. C’est là, où tu dois toujours fixer ton regard. »

Les mots se confondaient avec le velours du lieu. Si le diable se cachait dans les détails, qu’elle forme ici avait-il pris ? Nakano était-il le diable ?
Où se cachait-il derrière le voile de sympathie de ton âme ? Car après tout, personne ne savait bien répondre à cette innocente et simple question te concernant.

Qui es-tu ?
Et ne disait-on pas que le diable possède plusieurs visages ?
Ou bien peut-être un peu en chacun d’entre nous.

Dim 14 Jan - 23:49 Expérience : 373 Messages : 126

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache dans les détails

@Uzumaki Yumeko & @Nobu

« Un bain rafraichit le corps, une tasse de thé l'esprit. »

Elle était assise là, le corps encore vibrant de la tension de la confrontation récente. La colère, brutale et dévorante, avait pulsé à travers ses veines, faisant bouillonner son être. La fatigue émotionnelle pesait sur elle. La colère avait laissé place à un sentiment de vide, un creux que la kunoichi aux fleurs s’apprêtait à remplir.

Est-ce que la propriétaire de ces lieux comprenait ou cherchait-elle à la juger ?
À vrai dire, Hidemi s’en moquait, se préoccupant plus pour ces nouvelles informations qu’elle venait de recueillir. Elle accepta le breuvage de Yumeko, même si son premier verre n’avait pas été terminé. Le papillon le but sans cérémonie, ne craignant pas le poison, comme en témoignait la texture de son épiderme. Cette liqueur de café lui réchauffa le gosier et elle pouvait presque tracer son chemin dans sa gorge puis son thorax. Elle toussota légèrement, peu accoutumée à ce type de boisson. Puis, son regard se durcit. Effectivement, elle lui avait fait du bien.

D'ailleurs, le changement de comportement de la kunoichi flamboyante la laissa perplexe. L'atmosphère feutrée de l'endroit ne la mettait pas du tout à l’aise. Yumeko, aux gestes trop intimes, s'approcha avec une familiarité déconcertante. Les caresses légères et les contacts délibérés semblaient vouloir créer un élan de complicité qu'elle ne comprenait pas. À l’inverse, le malaise s’installa, mais, prisonnière de son emprise, elle demeura figée jusqu’à ce qu’elle daignât enfin la relâcher.
Une fois libérée, le papillon se leva brusquement, signifiant ainsi à sa collègue Genin qu’elle n’avait pas apprécié le contact.

Bien que les gestes de Yumeko fussent déconcertants, Hidemi ne pouvait nier l'harmonie des propos échangés. Une dualité complexe se dessinait dans cette rencontre, mêlant une compréhension partagée à une proximité physique qui la mettait mal à l'aise.

« Yumeko-san… Je suis tout à fait d’accord avec vous… »

Les paroles de la dame trouvaient écho en elle, un accord tacite sur des idées ou des convictions. Malgré cette affinité intellectuelle, la kunoichi au papillon restait perplexe face à la discordance entre les mots partagés et la tactile insistance précédente.

« Le calme est une force à maintenir. Je ne l’ai que trop appris. Cependant, comment souffrir ce sentiment d’impuissance face à ce genre d’individu ? Il reste un risque… La prochaine fois que je le verrais, je le confronterai. »

Elle fixait désormais la belle rubiconde de son regard bleu profond. Son expression s’était durcie, mais un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres.

« Vous avez probablement raison… J’ai sûrement encore beaucoup à apprendre. Peut-être même de vous. J’ai admiré votre calme et votre poigne. »

Elle passa, un peu gênée, une main derrière sa nuque.

« Allez-vous écrire cette lettre au DRK ? Et… » Elle hésita. « Vous croyez à cette histoire d’arme légendaire capable de détruire des nations entières ? »
Une pointe d’inquiétude s’était glissée dans son ton.
« Comment y rester stoïque… ? »
Pourtant, c’était sa spécialité… Sauf quand il s’agissait de bouleverser l’ordre établi par le Daimyo. Cet être qu’elle admirait tant de loin depuis des années… Depuis ces années… Passaient en tant que servante au palais, avant que la nature de son chakra soit découverte.

(c) DΛNDELION

Jeu 25 Jan - 23:19 Expérience : 373 Messages : 126

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

Le diable se cache dans les détails

@Uzumaki Yumeko & @Nobu

« Un bain rafraichit le corps, une tasse de thé l'esprit. »

La kunoichi au papillon attendait avec une impatience palpable, le cœur battant dans l’espoir d'une réponse de la femme aux cheveux flamboyants. La lueur dorée du crépuscule caressait la scène, accentuant la beauté de la femme qui se tenait devant elle, vêtue d'un kimono d'une élégance rare. Le kimono, aux motifs subtils et délicats, était d'un rouge profond, s'accordant somptueusement avec la chevelure éclatante de l’autre Genin de Kumo. Il créait une harmonie visuelle qui attirait les regards, même dans l'ombre grandissante du crépuscule.

Hidemi, pourtant habituée à la rigueur et à la discipline, sentait son cœur battre la chamade face à la tension qui se déversait face à elle. Cette absence de réponse sur les intentions de cette femme face à un homme qui portait tant de secrets sur Kumo, l’affectait. Si elle le pouvait, elle écrirait elle-même cette lettre au DRK. Néanmoins, quelque chose l’y retenait : l’ambition ? Le manque d’information ? Elle s'était armée de courage, prête à recevoir la réponse qu'elle désirait ardemment. Cependant, la femme aux cheveux de feu ne montrait qu'un sourire énigmatique.

La scène semblait figée dans un instant suspendu, alors que la belle femme portait délicatement son verre à ses lèvres, les yeux fixés sur le jeune papillon avec une intensité presque défiante. Un silence pesant s'installa, brisé uniquement par le murmure des convives dans le fond du lieu.

Puis, avec une grâce tranquille, la femme aux cheveux flamboyants rompit le contact visuel, laissant Hidemi dans l'incertitude. Elle se détourna, ses lèvres rouges marquait le bord du verre avant de s'éloigner lentement. Ses pas légers résonnaient à peine sur le sol, mais laissèrent derrière elle une empreinte d'indifférence.

La Genin, figée dans l'attente, observa le départ silencieux de Yumeko. Aucun mot ne franchit les lèvres de celle-ci. Elle avait décidé de répondre par le mutisme, laissant un vide oppressant dans l'air. Hidemi resta là, une frustration croissante s'insinuant dans son être, tandis que la belle femme s'éloignait dans l'ombre, emportant avec elle la réponse non dite, laissant derrière elle un sentiment perplexe et désemparé.

Hidemi se saisit de son katana qu’elle replaça sur son dos et se promit une chose. Elle récupèrerait cet ordre de mission et… trouverait cette arme pour le Daimyo.

(c) DΛNDELION

▶ Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails - FT Yumeko & Hidemi

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