La mission avait finalement été un succès. Elle était mal partie pourtant, avec la mort de l'animal que les deux Genin devait sauver. Comment dire que ça a jeté un petit froid dans cette mission, qui aurait du être un peu plus simple. Au final, ils ont réussi à remplacer un chien par un perroquet. Avec le recul, Koichi ne comprenait toujours pas dans quel monde cela avait pu passer. Jamais ça n'aurait du passer. Et pourtant, les envolées théâtrales ont visiblement la capacité de retourner la cervelle des humains. C'était déroutant. En tout cas, ce n'était pas l'homme hyène qui allait se plaindre de ça. Grâce à cette réussite, il allait pouvoir être invité par la belle Yumeko, à manger dans son domaine. Au vu de la qualité de celui-ci, il ne faisait aucun doute qu'il allait se régaler.

« Eh Yumeko ! On va manger tout de suite, dis ? J'ai super faim j'te jure ! Une mission pareille, ça creuse. »

Creuser, hein ? Bonne blague. Il avait effectivement bien creusé dans cette mission. Il suivait la belle Uzumaki dans son domaine, sauf que ce coup-ci il comptait bien y manger. La première fois, il était passé pour sa mission. Là, c'était terminé. Il venait en client. Que dis-je ? En client d'honneur ! Invité par la Présidente-Directrice-Générale ! Attention, ça ne rigole plus.

« Y a quoi à manger d'ailleurs ? Pas des fleurs, j'espère ? »

Il est vrai que l'appellation "Domaine des Fleurs" pouvait inquiéter à ce sujet, maintenant qu'il y pense. Bon après des fleurs ça se mange pas… C'était un peu une question bête. Mais quand il avait faim, il devait parler, quitte à dire des trucs bêtes. Et là en l'occurrence, vous l'aurez compris, il avait faim. Il aurait bien mangé de la viande. Peut-être faisaient-ils des plats un peu exotiques ? Tant qu'il y avait de la viande, c'est tout ce qui l'intéressait. Pas de viande, pas de bon repas. C'était la règle. En y repensant, il aurait bien mangé Minimus.

« T'as déjà mangé du perroquet ? J'me demandais tout à l'heure quand y avait Minimus. Le prochain qu'on trouve, j'le goûte. »

Bah quoi ? La curiosité, chers amis. Ils arrivaient du coup à proximité du domaine des fleurs, Koichi ne tenait plus trop en place. Son ventre grognait, il avait de plus en plus faim.

« On arrive ! Ah enfin, j'en pouvais plus ! J'te suis Yumeko, allons s'remplir la panse ! »

C'est un bon repas qui les attendait. Il en était sûr. Et en plus, c'était gratuit. Que demander de plus ? Yumeko était si gentille avec lui.

Spoiler:

La mission était terminée, et avec succès. Pendant quelques instants, tu avais eu un peu peur que ton mélodrame sur Maximus ne fonctionne finalement pas. Mais les nobles d’où qu’ils soient, raffolait de ce genre d’histoire. La peine et la souffrance étaient devenues des outils, presque comparables à une entreprise florissante, permettant d’attirer la fausse compassion et les faux-amis. Tu méprisais intérieurement ceux qui utilisaient ce genre d’artifice. Dame Ina était probablement l’une d’entre eux, au regard de la scène que tu avais pu observer.

« Oui, on ira manger comme je te l’ai promis. »

Dis-tu dans un sourire, non sans te dire qu’avant cela, il passerait par la case « décrassage ». Entre la terre, la sueur et une hygiène de base qui n’était clairement pas comparable à la tienne, c’était inenvisageable de faire autrement. Tu libéras un rire cristallin à son autre remarque.

« Non, j’hésite entre deux endroits. Mais celui que je vais choisir ne dépendra que de toi. Je t’expliquerai en arrivant. »

Un sourire espiègle s’afficha sur tes lèvres, alors que tu fixais Koichi avec un regard semblable à celui d’une grande sœur tendant un piège sans issue à son petit frère. Tu venais de le rencontrer, mais tu adorais déjà ce petit, qui ressemblait vraiment comme deux gouttes d’eau à ton propre petit frère. Du moins, avant qu’il ne te parle de croquer un perroquet. Vivant. La nature de son animal intérieur était inflexible, toujours présente. Mais la violence bestiale n’avait jamais été un problème pour toi. Dans un sens, c’est ce mélange qui faisait de lui ce héros si singulier de sa propre histoire.

« Oui, mais avant de se remplir la panse, il va falloir choisir entre deux possibilités, mon petit chaton. »

La hyène étant un félin, tu pouvais te permettre de le comparer à un petit chaton. Tu ne te lassais pas de voir ses joues empourprées.

« Sois nous allons manger tout de suite, et nous aurons une place ici. » tu pointas un restaurant, qui semblait principalement servir des plats à base de légume et de… légume. « Sois je peux réserver ici, mais il faudra attendre avant de pouvoir y aller, ce qui nous permettra de prendre un bon bain. » et tu pointas un restaurant avec une spécialité bien particulière : les grillades. « Alors, qu’est-ce que tu préfères ? »

Tu posais la question, même si tu connaissais déjà la réponse. Tout comme le piège, légèrement camouflé. Certes, vous auriez dû attendre pour avoir une table, mais bien moins longtemps que de passer par les bains.

Koichi était impatient. Il avait attendu ça pendant longtemps, cette mission avait mine de rien pris du temps, et il était grand temps pour lui de manger. Et en plus, gratuitement, au frais de la belle Yumeko. Le rêve ! Si les hommes galants n'auraient peut-être pas accepté, là il ne s'agissait pas de ça. Ce n'était pas comparable. Et puis, il ne se faisait jamais prier lorsqu'il s'agissait de manger. L'Uzumaki était gentille de lui proposer, elle a sans doute été impressionnée par ses capacités au cours de la mission. Après tout il avait… euh. Il a reniflé, creusé et couru. Ah, et a failli agresser un ninja et l'a fait pour le second. Ouais en vrai, de quoi aurait-elle pu être impressionnée ? C'est vrai ça. Koichi haussait les épaules. La réponse n'était pas si importante au final.

Et donc, elle avait deux idées. Le garçon ne comprenait pas trop ce qu'elle voulait dire par là. Comment ça, ça allait dépendre de lui ? Et puis… "mon petit chaton" ? Koichi sentit la gêne revenir une nouvelle fois, embarrassé par cette appellation.

« Je… ne m'appelle pas comme ça. J'suis pas un chaton, et je n'suis pas petit. »

Il faisait la moue, pour essayer de cacher un peu sa gêne. Il ne relevait pas le "mon" qui, d'ailleurs, l'avait sans doute plus embarrassé que tout le reste. Cette femme était terrible. À croire qu'elle avait compris comment le mettre mal à l'aise, et en abusait. Ou alors, c'était sa manière de faire avec autrui ? Koichi ne savait pas trop. Il faudrait qu'il la voie en action avec d'autres personnes pour ça.

Et finalement, elle lui proposa les deux options. Et la première était… peu alléchante. Comment ça, que des légumes ? Il sentait l'odeur qui en émanait, et cela ne lui disait rien qui vaille. Cependant, une autre odeur parasitait son inspection. L'odeur de la viande grillée. Alors ça, qu'est-ce qu'il aimait. C'était quelque chose qu'il avait découvert en arrivant à Kumo, et c'était une tuerie. Et d'ailleurs, c'est le second choix qu'elle lui présenta. Yumeko pouvait voir Koichi saliver légèrement en sentant cette bonne odeur. Il était comme obnubilé, figé.

« Des grillades… »

Néanmoins, le rappel à l'ordre était brutal.

« Réserver ? Un bain ? Heeeeeeh ? Ah non, mais on a qu'à insister pour y aller maintenant, doit bien y avoir une petite place pour nous ! »

Il ignorait la proposition du bain, et alla jeter un coup d'œil rapidement dans le restaurant. Il allait la trouver sa place. Bah… non, c'est vraiment bondé là ? Pourquoi y avait-il autant de gens ? L'un des serveurs s'avançait vers lui, haussant un sourcil.

« Bonjour, si vous souh... »
« J'ai faim ! J'veux une table ! »

Un nouveau haussement de sourcil du serveur.

« … S'il vous plait ? »
« Je regrette, mais toutes nos tables sont prises. Il va falloir rés... »
« Sinon on peut pas manger par terre ? »

Encore une fois, il venait de lui couper la parole. Le serveur restait professionnel, mais cela se sentait qu'une petite pointe d'irritation commençait à se former en lui.

« Non, et d'ailleurs vou... »
« Ah Yumeko ! Mais oui ! Et, j'suis avec la Présidente-j'sais-plus-quoi, alors tu vas nous trouver une place, t'es gentil ! »

Parfait ! Comme quoi, Koichi savait être intelligent et utilisait les cartes de sa main de façon avantageuse. Il se tournait, regardant Yumeko avec un grand sourire.

« Tu vas voir, on va pouvoir manger tout de suite ! »

Et en plus, pas besoin d'aller au bain.

Tu ne pu t’empêcher de ricaner lorsqu’il fit la moue. Il était si mignon. Quant à ton piège, il avait presque réussi. Presque. Koichi insista pour entrer et vérifier par lui-même s’il y avait de la place. Tu savais que ce restaurant était plein. Bien sûr, tu pourrais obtenir une table bien plus rapidement si tu l’exigeais, après tout, c’était toi, officiellement, la patronne de cet établissement. Mais à quel prix ? L’image de la cheffe qui passe devant ses clients n’était pas forcément la plus attrayante. Loin de là.

Une absence totale de convention sociale, une insolence palpable, et une hygiène corporelle plus que suspecte. En temps normal, il aurait déjà été renvoyé hors du domaine. Est-ce qu’il avait au moins conscience qu’il était encore ici juste par ta présence ? Probablement pas. Mais tu préféras taire cette information. Certaines vérités n’étaient pas bonnes à dire. Ce n’était d’ailleurs pas la fonction première du mensonge ?

Alors que le serveur passait frénétiquement son regard entre toi et Koichi, tu en profitas pour effectuer un discret mouvement du cou, faisant « non » de la tête. Quand Koichi se retourna vers toi, tu le fixas avec un simple sourire. Il était insolent.

Vraiment la copie crachée du petit monstre qu’était ton petit frère. Un éclair destructeur, une tornade implacable.

« Monsieur, maintenant ce n’est pas possible. Dans une heure. »

Tu saisis alors l’épaule de Koichi, appuyant avec insistance et le faisant reculer derrière toi pour devenir la protagoniste principale de cette conversation.

« Ce sera parfait. La table habituelle. »
« Bien, Uzumaki-Dôno »

Rapidement, tu te tournas vers le petit démon, tu le fixas avec un sourire… Etrange.

« Allons, allons, Koichi. L’attente aura du bon. On va pouvoir prendre un bain ensemble ! Tu ne voudrais pas que je sois déçue… Si ? Parce que je vais être triste si tu ne m’accompagnes pas. »

À peine avait-il eu le temps de répondre, que tu avais déjà saisi son poignet.

« Super ! Nous faisons comme ça ! Direction les thermes ! »

Et peu importe ses suppliques, tu comptais bien rejoindre cet endroit béni pour échapper à son odeur se faisant de plus en plus forte. Et puis, ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il aurait le droit aux thermes V.I.P. Mixtes. Mais V.I.P. Tu avais hâte de voir sa réaction lorsqu’il te verrait en maillot. Et bien alors, petit pervers, vous pensiez qu’elle se mettrait nue avec une si récente connaissance ? Pauvres fous. Par contre, tu avais hâte de savoir si l’inverse était réciproque. Où non.

Que c’était amusant.

Une heure ?! Mais… Comment cet homme osait-il ? C'était sa présidente-machin-chouette tout de même ! Comment diable cet as dans sa main n'avait-il pas fonctionné ? Peut-être qu'il souhaitait perdre son emploi ? C'était sans doute ça. Seulement, Koichi ne comptait pas laisser pareil affront.

« Quoi ?! Une heure ? Mais comment oses-tu, il s'agit de ta patronne, et puis j'ai grave la dalle enf... »

Enfin. Il allait dire "Enfin". Avant qu'il ne sente une main saisir son épaule le tirer en arrière, et entendit la belle Uzumaki accepter ce délai. Alors là, le Seijuu ne comprenait plus rien. Elle était la chef ici, pourquoi ne se faisait-elle pas respecter ? Cela le dépassait complètement. En étant le ou la chef, on avait tous les droits, non ? C'est comme ça que c'est censé fonctionner. Alors, pourquoi se pliait elle à l'exigence grotesque de son propre employé ? Cela n'avait aucun sens. Et il ne se priva pas de lui souligner.

« J'comprends pas là. Ca n'a rien de parfait. Eh Yumeko, c'est toi la présidente-truc-muche, donc c'est à lui de t'obéir, pas l'inverse ! Ca n'a pas de sens. Ces gens-là, c'est un peu comme ta meute. Et c'est toi qui dirige, ils doivent t'obéir au doigt et à l'œil, sinon ils vont juste crever à un moment car ils auront fait n'importe quoi. »

D'une certaine manière, il était mal placé pour parler, ayant lui-même choisi de quitter la sienne. Il faisait la moue, son estomac grognait de plus belle. Quelle torture. Et elle revint avec son idée de bain. Elle avait de la suite dans les idées celle-là. Par contre, ce qu'elle mentionnait ensuite était… terriblement déstabilisant. Un bain… ensemble ?! Avec elle ? Et elle lui faisait du chantage, ou bien… ? Comment ça, elle allait être déçue s'ils n'y allaient pas ensemble. Le garçon n'eut même pas le temps de lui répondre qu'elle avait déjà attrapé son poignet pour l'emmener avec elle. Koichi était comme… abasourdi par ce qu'il venait d'entendre, et de ce qui s'apprêtait d'arriver. Un immense malaise commençait à le gagner, si bien que ses joues devinrent une nouvelle fois aussi rouge que des tomates.

Il bégayait légèrement, puis la regarda d'un air sceptique.

« … Perverse. »

C'était le mot qui lui venait à l'esprit à ce moment-là. Et il ne s'était pas caché pour le dire à voix haute. Koichi était ainsi, il n'aimait pas vraiment réfléchir, si bien que ses pensées ne restaient que très rarement pour lui. Il se laissait donc traîner jusqu'aux thermes, histoire de lui faire plaisir. Bien que l'idée ne l'enchantait guère. Et puis, il ne savait pas trop comment réagir avec Yumeko. Elle était très belle, et sentait très bon. Et puis, elle avait cette manière de jouer avec lui qui était dérangeant. Les femmes humaines étaient bizarres. S'il avait bien compris, elles étaient donc soit insupportables, soit perverses ? Et bien… ça promettait. En plus, avec la faim qui le tiraillait, ça n'allait pas. Elle ne savait visiblement pas avec quoi elle jouait, on ne rigole habituellement pas avec l'appétit d'une bête sauvage. Et ce n'était pas pour rien… Non, Koichi devait se retenir, se concentrer.

Par contre, Koichi n'avait aucune de ses affaires. Super. S'il avait su, il aurait au moins pris des vêtements de rechange quoi. Boarf, après tout, qu'est-ce que ça changeait au juste ? Fort heureusement, il trouvait une serviette dans les vestiaires, sans doute à quelqu'un d'autre mais il s'en foutait royalement. Ou alors, il ne s'est pas posé la question. C'était du vol ? Peut-être, mais il a pas fait exprès. Il avait au moins une serviette, par contre rien d'autre dessous. Bah ouais, il va pas se baigner habillé non plus. Quelle idée. Avec sa serviette autour de la taille, il retrouva Yumeko, qui… Oh bordel. C'est ce qu'il craignait. Il y avait effectivement Yumeko, en maillot, devant lui. C'était terrible de lui infliger ça. S'il n'était pas à Kumo, et encore moins dans des bains thermaux, sans doute qu'il aurait craqué et en aurait fait son repas. Littéralement, hein. Quand on disait que jouer avec son appétit n'était pas une bonne chose.

Il fallait en finir, et vite. Il détournait les yeux, fixant ses pieds, se mordant les lèvres.

« Allez… On va où ? Faisons ça vite. J'ai faim moi...»

C'était le cas de le dire.

La prévisible indignation suivie des toutes aussi prévisibles protestations de Koichi te passa littéralement « au-dessus ». Aucun chat ne prenait un bain sans hurler à la mort, si ? Et bien c’était pareil ici. Un miaulement plaintif qu’il fallait tout simplement ignorer, et non pas raisonner, pour parvenir à ses fins.

Après tout, tu avais profité de son savant mélange de confusion et de gêne pour le prendre par surprise, et lui imposer ta volonté. Il n’allait pas prendre le risque de contrarier une si jolie demoiselle, non ? Perverse ? Pas vraiment. Tu n’allais juste pas supporter cette odeur indéfiniment, et surtout pas sur ton temps libre. Par contre, lui, peut-être. Après tout, il n’avait pas refusé de le prendre avec toi. Enfin…

D’un pas vif et rapide, vous grimpiez ensemble les différents bains pour atterrir dans le Onsen V.I.P. Ton Osen. Dans une cavité de la montagne, avec vue sur des vallées resplendissantes, une eau claire et chaude, avec une aération spécialement conçue pour avoir des coins vapeurs et des coins sans vapeur, des transats, du sable fin, des plantes et même… un serveur. Le lieu était paradisiaque. Après tout, tu ne te refusais pas le meilleur. Du moins, pas ici.

Alors que tu attendais dans ce magnifique maillot de bain le Seijuu, tu appelas le jeune serviteur qui se précipita pour répondre à ce simple mouvement de main. Tu commandas un grand apéritif, avec beaucoup de charcuterie et de pignons de poulet, et tu lui demandas de remplacer les vêtements de ton invité du jour, de les laver, et de lui prêter un Kimono du domaine. À peine avait-il reçu tes ordres qu’il s’exécuta sans mal.

Quelques instants plus tard, il arriva enfin, alors que tu sirotais tranquillement un cocktail fruité, assise dans l’antichambre. À son arrivée, tu attrapas ta serviette que tu plaças sur ton bras, sa main, et tu déplaças la porte coulissante pour lui dévoiler l’endroit. Tout était là.

 « Suis-moi »

Tu disais cela avec un air taquin, et doux, visionnant très clairement la suite. Tu l’amenas sur une chaise de douche. Avant d’entrer dans le bain, il fallait être propre. Tu pris une simple cloche, et là…

Et là, ils arrivèrent. Pas moins de quatre individus, autant de femmes que d’hommes, tout beaux et propres, prêt à se tordre en quatre pour vous servir, vous nettoyez comme un sous neuf.

 « Tu as juste à te laisser faire. Tu es l'invité. »

Et elle la Maîtresse des Lieux. Et cet instant l'illustrait parfaitement. Ils se mirent au travail. Très rapidement, vous pouviez rejoindre les bains, agrémenter d’huiles essentielles et d’herbes médicinales donnant une odeur agréable… Et surtout.

 « J’ai une surprise pour toi. Pour te récompenser. »

Les différents serviteurs amenèrent un « petit apéritif »… Qui ressemblait plus à apéritif dinatoire. Devant eux, arrivait une table avec un banquet d’amuse-bouche. Toast, charcuterie, poulet panné, onigiri, sushi… Tout y était.

 « Qu’est-ce que tu crois ? J’ai faim moi aussi. Je n’ai jamais dit qu’on ne mangerait pas pendant notre bain ! »

Disais-tu d’un air très clairement amusé, alors qu’on t’apportait une assiette de sushi, et qu’un autre apportait une assiette de viande et de charcuterie à ton invité.

C'est étrange. Koichi avait l'impression d'être dans un autre monde. Tout ici était luxueux, classe, même pour de simples bains thermaux. Et Yumeko n'avait qu'à faire sonner une petite cloche pour que plusieurs personnes se ramènent. Le garçon les regardait à tour de rôle, affichant un air décontenancé sur son visage. Il n'avait qu'à se laisser faire ? C'était terriblement malaisant. Déjà qu'il fallait se nettoyer avant d'aller dans un bain, ça il comprenait encore moins.

« Pas besoin, j'sais me laver tout seul… Heh ! »

Les quelques employés commençaient à s'occuper de lui, le nettoyant de toutes part. Le garçon était entièrement crispé, absolument pas détendu. Il n'avait qu'une envie, c'était de sauter sur le premier qui lui passait pour l'attaquer. Il grognait, affichait un air clairement mécontent sur son visage alors qu'il regardait la belle Yumeko qui le regardait avec un doux sourire. Le Seijuu soupira alors, essayant de ne pas trop se débattre ou résister, mais clairement il n'avait qu'une seule hâte, que ça se termine.

L'un d'entre eux s'étonnait d'ailleurs de la saleté, lui disant que cela a du lui faire le plus grand bien. À cette parole, le garçon tournait la tête vers lui, agacé.

« C'est sûr que c'est pas sur ton p'tit paradis que tu vas te salir toi ! Moi j'reviens d'une mission, et j'ai du creuser un trou dans la terre avec mes pattes, puis m'y faufiler. Alors ouais, j'suis crade ! »

Koichi l'avait visiblement mal pris, et l'employé s'excusa simplement. Ce que personne n'osait dire en revanche, c'est qu'il n'était pas sale juste parce qu'il a creusé un trou.

L'enfer était enfin terminé. Il regardait Yumeko, avec un semblant d'agacement et de gêne, le tout mélangé. Ils se dirigeaient vers les bains, maintenant qu'ils étaient propres, et elle lui annonça une surprise. Koichi craignait le pire. S'il y avait une autre personne qui l'attendait dans le bain pour lui masser le dos, il allait craquer et n'en faire qu'une bouchée. Plus son appétit augmentait, plus il s'impatientait. Jusqu'à qu'il vit la gueule de la surprise. Enfin ! De la bouffe ! Ses oreilles se redressaient nettement, et il sautillait presque sur place d'impatience.

« Oh ! J'en veux, j'en veux ! J'en peux plus d'attendre ! »

On lui apportait de la viande et de la charcuterie, de visiblement très bonne qualité, dans une assiette. Il la dévora sans attendre. Suite à quoi, un immense sourire vint orner son visage, et il en redemanda encore, et encore.

« Merci Yumeko, ça c'est une bonne surprise ! »

Ils passèrent un bon moment donc, notamment lorsqu'une assiette lui parvenait. Il commençait d'ailleurs à s'amuser à faire bouger les employés, en leur demandant de leur emmener une nouvelle assiette. Cela avait un côté satisfaisant d'être l'invité de la présidente… la présidente quoi déjà ? Il n'avait pas retenu.

Après avoir mangé, son humeur semblait s'apaiser. Et il ne regardait plus l'Uzumaki comme s'il allait la dévorer. Un peu moins, en tout cas. Ils passèrent un agréable moment, puis le garçon décida de s'arrêter pour "l'apéritif". Après tout, y avait les grillades juste après ! Il se devait d'économiser son appétit, malgré ce qu'il venait d'ingérer.

« T'es gentille avec moi Yumeko, c'est cool. J'en croise pas souvent des comme toi. J'suis pas très doué pour m'faire des amis, souvent ils me trouvent bizarre ou ont peur. Ca m'saoule. J'sais que j'suis… un peu irritable. Mais quand même, ils font pas d'efforts les autres aussi. Depuis que j'suis arrivé à Kumo, ça a pour l'instant toujours été comme ça. »

Koichi regardait un peu en l'air, une moue légèrement agacée, puis pensive.

« Pourquoi toi t'es sympa avec moi ? J'te fais pas peur ? Pourtant, tu m'as vu péter un câble plusieurs fois déjà… T'as… T'as pas peur que je te bouffe ? »

Parce que bon, l'idée lui avait tout de même traversé l'esprit quelques fois. Il regardait sérieusement sa belle partenaire de bain, en lui posant cette question.

Un gentil petit chaton devait se faire récompenser à la hauteur des efforts fournis. Et les Dieux seul avait connaissance des efforts fournis pour que Koichi ne croque pas l’un de tes employés. Peut-être était-ce ton sourire apaisant, les petites remarques douces et tendre que tu déployais à merveille pour apaiser son cœur… Ou simplement ta beauté presque surnaturelle, qui permettait à un tel miracle d’avoir lieu ? Tu l’ignorais. La candeur de ce jeune homme, bien que d’une nature que l’on qualifiera facilement de barbare, avait le même effet que l’agréable rosée du matin après une nuit torride.

« Je savais qu’elle te ferait plaisir. »

Koichi prenait visiblement peu à peu goût au pouvoir. Bien sûr, ce qu’il ne voyait pas, c’est que chacun de ses caprices avait ta discrète validation. Un mouvement léger, presque anodin, du cou, indiquant ton approbation à ce qu’il dévalise amplement les réserves de charcuterie, longuement et difficilement préparée et affinée, dans des caves à la température parfaite. Mais un seul être, aussi gros son estomac était, ne pouvait enrayer l’approvisionnement d’un domaine entier.

« Il est vrai que ta vision peut être pénible pour ceux qui veulent ignorer la part bestiale de l’Homme. Tu es un être déchirant le voile civilisationnel pour nous montrer la vision cruelle d’une nature qui ne peut être ignorée. Cette aura dérangeante, chaotique, est impressionnante, mais j’apprécie d’être en compagnie de personnes originales. »

Peut-être était-ce un peu trop compliquer pour lui ?

« J’aime ton sale caractère, tu me rappelles mon petit frère. Les crocs et les oreilles en moins. »

Disais-tu, affichant un sourire tendre.

« Tu fais peur aux gens par ta bestialité, car tu es un rappel constant d’à quel point l’humain peut-être sauvage. Oui, tu pourrais me manger. Mais un homme pourrait faire bien pire. C’est cette simplicité d’approche, naturelle et sans la cruauté humaine, qui te rend plus sympathique et fiable que la plupart des individus de ce village. »

Tu buvais ton cocktail, finissant simplement.

« Je t’apprécie, et je souhaite t’offrir les signes de mon amitié, d’où le fait que je sois gentille. »

Tu lui posas la question en retour.

« Et toi alors ? Pourquoi tu ne me manges pas ? Pourquoi tu ne laisses pas libre cours à tes instincts de violences ? Ne le fais pas, je souhaite simplement savoir ce qui t’en empêche. »

Peut-être était-il plus proche de l’homme qu’il ne le pensait.

Ah, ça pour lui faire plaisir, forcément. Il n'y avait rien de mieux que de lui offrir à manger pour le satisfaire, et se le mettre dans sa botte. C'était triste d'une certaine façon. Lorsqu'il avait faim, c'est-à-dire presque tout le temps, il était assez facile à manipuler avec un peu de nourriture. Est-ce qu'elle jouait sur ça ? Le garçon ne savait pas trop. Tant elle était juste bonne. Enfin, bonne… vous avez compris quoi. Quelqu'un de bien, voilà. Non pas qu'elle ne l'est pas hein… bref. C'est marrant dans un sens, car avec la hyène il y avait également un troisième sens à dire qu'une personne est bonne. C'est juste qu'il ne l'avait pas encore goûtée, ainsi il ne pouvait que supposer.

Mais trêve de pensées sordides, et revenons-en à notre bain. La belle Yumeko prit le temps de répondre à ses quelques questions, qui étaient mine de rien importantes pour lui. Seulement… c'était un peu trop complexe pour lui, effectivement. Qu'est-ce qu'elle lui racontait au juste ? Le garçon était incapable de comprendre quoique ce soit dans son charabia.

« Heeeeeeeh ? »

Tout ce qu'il avait compris, c'était qu'il était chaotique, dérangeant et original. Il ne savait pas trop quoi en penser, et encore, c'était son aura plus que lui-même. C'est quoi une aura, d'ailleurs, se demandait la hyène ? Sans doute pas quelque chose qui se mange. Après, ce qu'elle disait devait être positif d'une certaine manière, car elle disait aimer les gens originaux. Donc, elle l'aimait bien ? C'est ce qu'il comprenait en tout cas. Toujours est-il que l'Uzumaki semblait avoir bien compris son désarroi, et reformula ses propos avec des termes bien plus simples et directs, pour que Koichi puisse la comprendre.

Elle aimait son caractère, car ça lui rappelait son petit frère. Et, s'il comprenait bien, était une façon de voir la véritable nature de l'homme, sans artifice. En bref, il était naturel, sans artifice, et sans cruauté. Cela lui donnait un côté plus fiable.

En entendant cela, Koichi se mit à réfléchir à ses propos. Il était surpris d'apprendre que des hommes pouvaient être plus sauvages et plus cruels. Lui qui souhaitait devenir comme eux ne savait plus trop quoi en penser. Le voulait-il vraiment ? Ou l'était-il déjà ? Il était vrai qu'il n'y avait rien qui pourrait l'indiquer une fois qu'il y serait parvenu. Qu'est-ce qui caractérise un humain, au juste ? Cela le plongeait dans une réflexion, bien assez vite interrompue par une question de la part de Yumeko, qui le fit un peu bégayer.

« Ah, euh… Comment dire… Mh. Parce que je t'aime bien aussi, j'imagine. »

Il la regardait avec un petit sourire espiègle en coin.

« J'suis plus avec ma meute, alors j'essaye de vivre avec les hommes et de m'adapter. Alors c'est aussi quelque chose que je n'dois pas faire. Si jamais j'te mange, ou quelqu'un d'autre, j'vais avoir des problèmes. C'pas comme dans les montagnes, ici… Et tant mieux dans un sens. J'commence à comprendre en quoi c'est mal. »

Au final, sa meute était beaucoup trop séparée des hommes maintenant. Il ignorait lui-même quand cette séparation eut lieu, et dans quelles circonstances. Qu'est-ce qui avait fait que ses ancêtres se sont mis à l'écart de la société humaine, pour vivre ainsi. C'était deux modes de vie complètement différents, et encore aujourd'hui il n'était pas tout à fait adapter.

« J'm'en voudrais si j'te faisais du mal, j'pense. »

Il se grattait la tête, un poil gêné.

« En quoi les hommes sont plus cruels, au juste ? J'ai un peu du mal encore à vous comprendre. J'comprends pas les enjeux de vos querelles parfois. Y a pas longtemps, c'était vraiment la merde au village, et les tensions sont toujours présentes. J'ai compris les grandes lignes, mais pourquoi ils font ça ? Pourquoi vous ne pouvez pas vivre votre vie pleinement, en se contentant de vos propres besoins ? Moi si j'mange à ma faim, si j'dors bien, et si j'm'amuse bien, alors tout baigne. »

Puis, il lui posait une question bien moins profonde.

« Et ton p'tit frère, il me ressemble vraiment ? Faudra que j'le rencontre un jour, j'pourrais lui apprendre d... enfin, faire connaissance quoi ! »

Lui apprendre des conneries n'était peut-être pas quelque chose que sa soeur voudrait, tout compte fait. Il redemanda à être servi, plus par gourmandise qu'autre chose.

Tu inspirais profondément l’air, humant les vapeurs d’eau emplis de plantes médicinales, libérant une odeur agréable, détendant chacun de tes muscles après une mission plus ou moins pénible. Alors que la jeune Hyène te répondait, affichant ostensiblement un sourire dont la malice en ferait trembler plus d’un, tu plongeais tes yeux mauves dans ce regard pétillant, te demandant s’il se souvenait du pauvre sort de Maximus.

Il avait donc quitté sa meute pour rejoindre le monde des hommes. Peu à peu, il quittait son esprit bestial pour s’enquérir de la pudeur et de la sociabilité des hommes. Oui, Koichi explicitait clairement qu’il était coupable de cannibalisme. Il était la preuve même que la Loi n’avait de sens que dans la culture et la société dans laquelle elle était appliquée. Entre autres, pour lui, la Loi du plus fort était celle qui prévalait sur toutes les autres. Même si peu à peu, il adoptait la culture Kumojin. Mal gré, bon gré, son sentiment probable de culpabilité en témoignant.

« Je suis heureuse de savoir que me faire mal te ferai sentir coupable. Venant de toi, cela veut dire beaucoup. »

Après quoi, il te posa une question beaucoup plus profonde et beaucoup plus complexe que ce que tu ne pouvais t’attendre de lui, si bien que tu fis tomber la framboise que tu allais mettre dans ta bouche, dans l’eau. Tu posas ta main sur ton menton, fixant le jeune mi-homme, mi-bête.

« C’est une question complexe. Les hommes peuvent être plus cruels grâce à l’intellect des manœuvres qu’ils peuvent mettre en place afin de contrôler, posséder ou nuire à quelqu’un ou à quelque chose. Un animal, pour obtenir quelque chose, va souvent agir d’une façon directe : l’attaque, en meute ou en solitaire. Un humain va pouvoir faire preuve d’une terrible ruse : se servir de la famille de sa cible en guise d’appât, mentir pour se faire passer pour un allié, utiliser du poison… C’est en ça, que l’être humain est plus cruel. Parce qu’il possède une intelligence froide, calculatrice. Et c’est précisément grâce à cette capacité qu’il peut bâtir des cités comme celle-ci, et c’est également à cause d’elle qui ne peut se contenter d’être heureux juste en comblant ses propres besoins. Il a besoin de plus : que ce soit plus facile, plus accessible, plus grand, plus beau… La quête éternelle de la perfection de son existence, jusqu’à irrémédiablement mourir. »

Tu lui fis un sourire.

« Garde précieusement ce bonheur simple, car il n’a pas de prix. Si tu y arrives, alors tu seras une des personnes les plus riches du monde. »

Pour la dernière question, c’était beaucoup, mais alors, beaucoup plus facile.

« Je doute qu’il ait besoin de ton aide pour apprendre des conneries, il se débrouille déjà très bien tout seul. Pour répondre à ta question : imagine un jeune homme de seize printemps à la crinière rougeoyante, s’entraînant toute la journée pour que tous sache qu'il est : « Uzumaki Seitô, le plus puissant ninja de l’histoire du monde de l’univers », brutalisant les petites frappes du quartier, et dont les chaussures ont une odeur à faire brûler la tapisserie. Difficile de ne pas le voir… Ou du moins, de ne pas l’entendre. »

Tu riais.

« Mais il a bon cœur et il donne toujours le meilleur de lui-même à la tâche. Une vraie force de la nature. Un peu comme toi, finalement. »

Koichi se sentit davantage gêné à sa nouvelle remarque. Oui, effectivement, venant de lui ça voulait dire beaucoup. C'était bien vrai. Pas la peine d'en faire tout un plat non plus… Il baissait légèrement les oreilles, bégayant un peu.

« Oui… bon… ça va… »

Mine de rien, il lâchait un petit sourire, quelque peu amusé par la situation d'une certaine manière. La détente de l'endroit aidait sans doute un peu, également. Il passait un moment paisible, et surtout s'était défait de cet appétit vorace. Ou du moins, il avait bien moins faim, car rien que penser aux grillades à venir faisait ressurgir son appétit. Oui, il en fallait peu.

Leur discussion continuait, et la belle Yumeko fut surprise par sa question, au point d'en lâcher sa framboise. Il entendit comme une petite voix dans sa tête, qui lui cria "Réflexes !" et hop, d'un coup vif et précis, il attrapa la framboise avant qu'elle ne tombe dans l'eau. Il s'était presque jeté dessus, mais fort heureusement elle n'avait rien. Il la regardait avec un sourire espiègle, puis lui tendit à nouveau.

« Vous avez fait tomber ça, m'dame. »

Puis, il ricanait bêtement.

Il l'écoutait ensuite, reprenant un peu plus son sérieux. Koichi avait le don de passer du sérieux aux pitreries, en un temps record. Enfin. La réalité que décrivait l'Uzumaki des humains était bien triste, mais malheureusement réelle. Les hommes étaient fourbes. Terriblement fourbes. Il utilisait son intelligence à mauvais escient, et excellait lorsqu'il s'agissait de s'en prendre à plus faible que soi, ou de toucher les points faibles de ses proies. D'ailleurs, on ne peut plus parler de proie avec eux. Plus de victimes. Le sens était différent. Seulement, selon elle, il ne se complait jamais avec ce qu'il se possède. Il en veut toujours plus. Il n'est jamais satisfait.

Koichi fit la moue en entendant ça. C'est triste, d'une certaine manière.

« Les hommes sont cruels, et pourtant n'y trouvent jamais leur compte ? C'est… super triste en fait. »

Elle le regarda avec un sourire, avant de reprendre. Garder ce bonheur ? Il lui fit un sourire également. Il y comptait bien.

« Ouais, j'compte bien le garder ! Bien que j'vois pas en quoi ça va m'faire gagner d'l'argent, mais tu dois sans doute avoir raison ! »

Il haussait les épaules.

« Du coup, toi non plus tu n'es pas satisfaite de ce que tu possèdes déjà ? Ou toi c'est différent ? En tout cas, j'pense pas que t'es cruelle, ça n'a pas l'air d'être ton genre ! »

Ou alors, il serait bien surpris. Quoique, ça l'amuse tout de même de jouer avec lui entre son parfum et son maillot, de l'inciter à prendre un bain pour au final le nourrir. Koichi ne comprenait pas toujours ce qui lui passait derrière la tête. Après bon, du moment qu'il ait pu manger… le reste avait-il seulement de l'importance ?

Le garçon l'écoutait finalement parler de son petit frère. Seitô, de son prénom. Elle en fit un portrait assez marrant, mais donnant une plutôt bonne image de ce à quoi il pourrait ressembler. Ouais, pas de doute ! Il devrait bien s'entendre avec. Par contre, qu'il tienne loin ses chaussures à l'odeur horrible. Avec son odorat développé, Koichi était relativement sensible à ça. Elle le comparait à lui, et la hyène souriait.

« Héhé ! Ca a l'air d'être un bon gars ! J'pense qu'on pourrait foutre un sacré bordel ensemble. J'ose même pas imaginer si un jour j'pars en mission avec lui. T'imagines ? »

Il disait ça en se marrant un peu. Il passait un moment agréable finalement, bien qu'il détestait quand les domestiques arrivaient pour s'occuper de lui. Il avait fini par faire comprendre qu'il pouvait se débrouiller tout seul, tant cela avait tendance à rehausser sa tension. Mais en tout cas, y avait rien à voir entre ici et son chez lui. Chez lui, personne ne l'attendait, et il n'avait pas grand chose. Il ne savait même pas comment gérer son propre chez soi, alors c'était en bordel constant. Les affaires les plus souvent utilisées étaient rassemblées, sans de réel sens, sans aucun esthétisme, et le reste était dans un bordel sans nom. Heureusement qu'il n'avait pas grand-chose.

En y pensant, Koichi regarda Yumeko.

« En fait, j'crois que j'vais passer tout mon temps libre dans ton domaine. C'est tellement mieux que chez moi. Déjà que j'y suis pas souvent. Entre deux entraînements et missions, hop j'viens manger ici et passer l'temps. Et doit y avoir plein de trucs que j'ai pas encore vu ! Bon… Promis, j'essayerai de pas faire fuir les gens. C'est vrai ! Et comme ça on pourra manger ensemble souvent, ça s'rait cool. T'en penses quoi ? Ca te plairait ? »

À ce moment, Koichi ne se demandait pas une seule seconde si cette invitation VIP n'était pas exceptionnelle, pour aujourd'hui. Il n'avait pas l'air d'avoir compris cela. Il lui souriait, puis soudain se leva brusquement, enfilant sa serviette.

« D'ailleurs en parlant de manger ! C'est l'heure des grillades, non ? J'ai l'impression d'avoir attendu ce moment toute ma vie, j'ai trop hâte ! »

Rien que dire ce mot avait ravivé son appétit. Il était irrécupérable, et ne se fatiguait jamais.

Oui. Koichi découvrait peu à peu la cruauté du sort des hommes. Le fait de désirer toujours ce qu’ils n’ont pas, et de se montrer particulièrement cruel pour l’obtenir, puis ne plus le désirer car l’accessibilité rendait la chose indésirable. Puisqu’obtenir n’apportait finalement qu’une joie éphémère, la sagesse et l’équilibre résidait dans le fait de saisir l’essence et de désirer ce que l’on possède afin d’être heureux, et de rediriger nos pulsions vers le « bien commun ». Une vision d’harmonie et de paix globale. C’était ce que ton clan t’avait fait comme lègue. Un héritage d’une vision, d’un objectif, que finalement, tu avais adoptée.

Effectivement, il ne gagnerait probablement pas d’argent, mais il serait heureux. Et l’argent ne pouvait pas acheter le bonheur, ou l’amour véritable. Uniquement des apparences.

 « J’essaye de me satisfaire de ma condition actuelle. »

Concluais-tu sur ce paragraphe, etouffant la petite voix rebelle qui questionnait sans cesse le pourquoi de l’existence ? Qui revenait demander le sens de tout cet ensemble parfaitement huilé, mais dont la mécanique semblait entretenir un bonheur d’une poignée en échange d’un malheur de masse. Alors que vous reveniez à une discussion moins lourde, tu fis la moue. Ton frère, et Koichi en mission ? « Que les Dieux nous protège d’une telle éventualité. » ne pouvais-tu t’empêcher de penser. Pour prendre l’exemple sur cette mission, non seulement Maximus serait mort, mais ils seraient tous les deux en détention pour avoir fracassé l’homme apparemment responsable, et la victime sous les décombres, et probablement toute l’équipe de sauvetage.

 « Je vais m’abstenir d’imaginer un tel dés… Une telle éventualité. »

Tu changeas le mot, afin de ne pas le blesser. Puis, il évoqua le fait de venir régulièrement au domaine. Tu lui fis un sourire tendre.

 « J’en pense que cela me ferait très plaisir que tu viennes passer un peu de temps avec moi, mais je ne pourrais pas toujours t’inviter. Les gens ici ne travaillent pas bénévolement. »

Malheureusement, toute la tendresse que tu avais pour lui ne pouvait effacer le caractère comptable de la femme d’affaires qui sommeillait en toi.

 « Effectivement. C’est l’heure. Je pars me sécher. »

Tu te levas, alors qu’un serviteur se précipita pour t’envelopper dans une belle serviette chaude. Tu fis un sourire à Koichi, légèrement mesquin, alors qu’on enveloppait également tes cheveux.

 « D’ailleurs, en passant, tu as un très beau corps, Koichi. Dame Nature n’a pas lésiné sur la marchandise. Si tu prends un bain chaque jour, tu auras vite du succès avec ces dames. Je pourrais même faire de toi un petit homme de compagnie, comme ça, tu pourrais venir au domaine quand tu le souhaites, et tu apprendrais les manières des humains. »

Tu fis un petit sourire, ricanant légèrement.

 « Je vais me préparer, je te laisse réfléchir. »

Disais-tu, franchissant le pallier pour rejoindre ta cabine. Quelques longues minutes plus tard, tu sortais, élégamment vêtue d’un beau Kimono d’été rose cerisier, des bordures d’or et d’argent délicatement cousu sur la soie. Tu marchas jusqu’au restaurant, et on te dirigea cette fois à l’étage VIP, où attendait un véritable festin : du bœuf, du porc, du poulet, du canard, et même quelques viandes exotiques et de gibiers, comme de l’autruche ou du cerf des montagnes…

 « Bon appétit. »

Une telle éventualité, hein ? Bon rattrapage. N'empêche, elle avait raison. Il valait sans doute mieux éviter d'imaginer un tel scénario. Ce serait, comment dire… problématique. La mission serait sans doute un cuisant échec. Déjà qu'il se savait impulsif, si en plus son partenaire était comme lui, qui les arrêterait ? Sans doute personne. Koichi, en y réfléchissant un peu, en riait bêtement. Oui, que cela reste une imagination. C'était bien mieux ainsi. La suite néanmoins le laissa un peu plus sur sa faim. Evidemment. Forcément qu'elle ne pourrait pas constamment l'inviter. Par là elle entendait sans doute qu'il allait devoir débourser de son argent pour passer du temps ici. Après, pour ce qu'il fait de son argent…

« Ca m'va ! J'sais pas quoi faire d'mon argent de toute façon. »

Les humains accordaient bien trop d'importances à de simples bouts de métal ou de simples papiers. C'était ridicule. Mais bon, c'est ainsi. Il est vrai que ça permet de manger. Et ça, c'était quand même une bonne chose. Mais la hyène avait suffisamment assez d'argent pour convenir à ce genre de besoins. Alors bon.

La belle Yumeko lui fit une nouvelle fois un sourire, avant de lâcher quelque chose qui manquait de l'étouffer. Une nouvelle fois, ses joues devinrent entièrement rouges. Pourquoi le complimentait-elle de la sorte ? Koichi n'était clairement pas habitué à ce genre de comportements à son égard. Cela le mettait mal à l'aise. Quand on le provoque ou critique, c'est facile de réagir : il n'avait qu'à sauter sur le type et le tabasser. Là, il ne pouvait pas faire ça. Elle continuait, en lui indiquant qu'il aurait vite du succès avec les dames s'il prenait un bain chaque jour, et qu'elle pourrait faire de lui un "homme de compagnie". Un homme de compagnie ? Qu'est-ce que c'était au juste ? Il connaissait les animaux de compagnie, mais pas les hommes. Ou alors, c'était une blague par rapport à son côté animal ? Bizarre, mais visiblement les hommes de compagnies sont acceptés au domaine

« Je… Raaah, dis pas des trucs comme ça ! »

Koichi détournait son regard. Il savait qu'il était beau gosse, mais pas besoin de lui dire ça comme ça. Oui, il aimait bien se vanter.

« Puis j'prends des bains, faut arrêter avec ça… Bon pas souvent des comme ça, et pas chaque jour. Mais quand même ! J'peux leur plaire quand j'veux d'abord ! »

Ca, c'était un peu moins sûr. Pour l'instant, il ne répondait pas au reste, restant sur cette réflexion. Et puis, l'appel des grillades était si forte. Une fois qu'ils y étaient, c'était le bonheur absolu. Ses yeux s'écarquillaient, et il s'exclamait de façon bien plus prononcée que la belle Uzumaki.

« Bon appétit !! »

Sans attendre, il dévorait ce qu'il pouvait. Comme quoi, il avait laissé de la place. On vous l'avait bien dit.

« Mhhh, c'est trop bon ! »

C'était un véritable plaisir d'être ici, et de manger si bien. Cela lui rappelait la proposition de Yumeko.

« Miam… Mh… Euh. Ah oui, pour ce que tu m'as dit tout à l'heure. En gros, tu veux que je fasse quoi ? Genre, comme lui là-bas ? »

Il pointe de son doigt, de manière très impolie, le garçon chargé du service ici.

« J'sais pas trop si c'est pour moi c'genre de truc. Puis homme de compagnie, ça m'dérange. On dirait que c'est une blague qui vient d'animal de compagnie. Genre, j'ai pas envie de devenir un Maximus, ni un Minimus, tu vois ? Et puis, pour être franc, j'trouve que les manières des humains ça sert un peu à rien. J'vois pas l'intérêt, ça fait pas naturel. Moi j'préfère qu'on m'dise les choses cash. »

Koichi réfléchissait, prenant une bouchée supplémentaire.

« Après peut-être que je peux faire des trucs un peu plus taillés pour moi ! Genre… mh... régler des problèmes ? Genre, si y a quelqu'un qui fait chier, j'l'attrape et j'le fous dehors. Ca, c'est dans mes cordes j'en suis sûr ! J'serai un peu le gardien du domaine des fleurs. Haha ! Et tu peux être sûr qu'avec moi, le chieur il reviendra jamais tellement que j'vais lui faire bouffer la terre de dehors. Héhé ! »

Il en était convaincu, ça c'était un peu plus pour lui.

« Bon par contre j'pourrais pas faire ça tout le temps, j'sens que j'vais en avoir marre des fois. Et puis j'dois faire mes missions, mon entraînement, manger et dormir… »

Quel dur planning. Pourtant, il aimerait bien y mettre un peu plus de volonté. Il regardait Yumeko, attendant une réponse de sa part, puis une question lui vint à l'esprit. Elle lui avait dit qu'il aurait du succès auprès des dames. Venant d'elle, qui était très belle, cela le questionnait un peu sur quelque chose. Oh et puis zut, voyons voir s'il arrive à la rendre mal à l'aise pour lui rendre la pareille.

« Et sinon, toi Yumeko. Toi qui es si belle, tu dois forcément avoir du succès également, non ? Voire, t'as déjà quelqu'un ? Avoue ! »

Il n'allait pas non plus passer son temps à se laisser faire. Il devait renvoyer la balle également. Bon, néanmoins, c'était fait avec beaucoup de subtilité en moins.

Tu ne t’ennuyais jamais des réactions de Koichi quand tu venais à le complimenter sur son apparence. Mais tu ne disais pas cela sans raison : tu voyais en lui un potentiel. Une sorte de diamant brut, qui n’attendais que tes jolies mains pour être polie et mis en valeur. Qui d’autre, dans ce village paranoïaque, pouvait mieux que toi faire resplendir la beauté sauvage de ce jeune homme fougueux ?

Personne. De toute évidence, le raffinement Uzumaki n’était pas pour tout le monde.

Tu le laissais profiter de sa récompense, mangeant bien moins que lui, et surtout, de façon bien plus équilibrée. Les légumes grillés à la plancha avait un goût exquis, que tu raffolais. Et alors que vous vous en mettiez plein la panse à vous faire exploser le bide, Koichi ramena le sujet de l’homme de compagnie. Lui préférait être à la garde ? Mauvais choix.

« Comme lui ou comme d’autre… Mais oui, tu pourrais être à la « garde » du domaine, mais c’est un poste relativement tranquille et ennuyeux. Je ne pense pas qu’il te conviendrait. »

Tu bus une gorgée de ta boisson, fixant le blondinet.

« Il y a d’autre poste que le service. Être Damoiseau de compagnie est un art, qui mêle originalité, finesse et surtout, beauté. Il ne s’agit pas de « faire l’animal », mais de remplir un rôle affectif spécifique. »

Tu posas de nouveau ton verre, le fixant d’un air espiègle.

« Autrement dit : Incarner un fantasme. »

Tu posas le dos de ta main sur ta joue, l’air amusée.

« Ce qui reste bien plus intéressant que d’être un agent de sécurité du domaine des fleurs. Les clientes et les clients se battront pour toi, avec ton petit air sauvage. Il suffit que je t’apprenne comment te tenir, agir, servir… Et crois-moi, tu te rempliras les poches bien plus facilement que tu ne le penses. En plus, cela nous fera passer un peu de temps ensemble. »

Et pour finir, l’argument final.

« En plus, les clients adorent faire des cadeaux… Comme t’inviter au restaurant… Manger des grillades… Enfin après, je comprends que tu refuses. »

Puis, il te posa une question qui te fis déplacer ton regard de ces succulentes grillades jusqu’à ses yeux bleus. Tu posas un doigt sur ton menton, réfléchissant.

« J’ai effectivement un certain succès, j’ai déjà eu quelques relations qui m’ont courtisé, mais non, je n’ai personne actuellement. »

Tu fis un petit sourire.

« Pourquoi cette question ? Tu es intéressé ?  Tu voulais t’assurer que la place est libre pour t’y faufiler ? Alors, avoue. »

Tu t’avanças, posant ta poitrine sous ton bras, la relevant légèrement, dans une position clairement plus aguicheuse.

« Qui sais, tu pourrais peut-être tenter ta chance ? »

Tu libéras un petit rire cristallin, t’amusant de la situation.

Être de la garde, ennuyeux ? Il ne se passait alors réellement rien ? C'était triste ça. C'est vrai que si Koichi devait rester à l'entrée, toute la journée, à se tenir bien droit et regarder un arbre, il allait clairement se faire chier. Dommage. Il ne voyait pas vraiment ce qu'il pourrait faire au domaine des fleurs, dans ce cas. Le seul boulot qui lui semblait adapté ne l'était finalement pas tant que ça. La belle Yumeko reprit donc sur sa lancée, sur le fait d'être, je cite : « damoiseau de compagnie ». C'est trop chelou comme titre, on dirait le nom d'un piaf. Il valait bien mieux qu'un vulgaire volatile, qui finissent généralement dans son assiette.

Elle continua sur sa lancée, tandis que le garçon lâchait un nouveau croc dans son repas. Originalité ? Pourquoi pas, il était clair que la hyène dénotait du commun des mortels. Beauté ? Cela va de soi. Après tout, Koichi se savait beau gosse. Finesse ? Euh. Bon, ça par contre, y avait encore du chemin. Beaucoup de chemin. Koichi l'écoutait attentivement, s'imaginant des scènes grotesques dans sa scène lui faisant presque recracher ce qu'il avait en bouche lorsqu'elle lui dit que son rôle serait d'incarner un fantasme. Un fantasme... ? Genre, sexuel ? C'est ça qu'elle lui demandait ? Les clients se battraient pour lui ? Un air sauvage ? Damoiseau de compagnie... ? Ca y est. Koichi comprit où elle voulait en venir.

« Mais... J'suis pas une pute ! »

La voilà, la finalité de sa demande. Du moins, c'est ce qu'il comprenait. Des regards assez étonnés, voire choqués se tournaient vers eux lorsqu'il eut dit ça.

« Ok, s'faire inviter pour bouffer c'est super tentant... Mais non j'fais pas d'ça moi ! »

La gêne se lisait clairement sur son visage. Elle voulait vraiment qu'il travaille pour avoir des relations sexuelles avec les clients ou clientes du domaine ? Oh le malaise. Surtout quand il va bouffer quelqu'un sans trop faire gaffe, dans l'adrénaline du moment. Oui oui, c'était un risque à prendre en compte ça, tiens... Enfin, il croit ? Aucune idée, il ne s'était encore jamais confronté à ce genre de situation.

Et comme à son habitude, l'Uzumaki posa une énième question gênante, rougissant ses joues. Intéressé ? Par elle ? Après ce qu'elle venait de lui proposer ? L'angoisse absolue. Et puis, c'est quoi cette position super aguicheuse ? Koichi la regarda, malaisé, clignant frénétiquement des yeux.

« Je... Non ! C'était par curiosité, et puis... Non quoi ! »

Elle était très belle, ça c'était sûr. Et son parfum la rendait déroutante. Pour autant, ce n'était clairement pas ce qu'il attendait. Il était étrangement, malgré tout ce qu'on pouvait dire, très innocent encore sur ce genre de sujet. Comme quoi, même lui pouvait être innocent finalement.

« Enfin, c'est pas qu'tu m'plais pas, c'pas ça que j'dis hein ! T'es très belle, et tout... Mais c'est pas c'que j'cherche, puis ça m'met mal à l'aise, et puis... 'fin bref voilà quoi ! »

Koichi ne savait plus trop où se mettre. Il détestait cette sensation, de devoir se justifier tout en abordant des sujets comme ça qu'il le malaisait. Et tout dans le comportement de cette femme et dans ses paroles pouvaient à tout moment glisser sur ce genre de sujet tendancieux, ou carrément explicites comme là présentement.

Le jeune homme baissait un peu la tête, n'osant pas trop la regarder actuellement.

« Ah oui, du coup pour le travail. Euh, du coup, hm... Supposons que j'accepte, j'dois vraiment... tu sais quoi... ça ? J'peux pas juste parler, faire rire la personne, manger et partir ? C'est bien ça aussi, non ? »

Changement de sujet. Vite. Oui, c'était pas le meilleur, mais il n'allait pas non plus lui dire qu'il faisait beau aujourd'hui, hein.

La pudeur innocente de Koichi était presque touchante. Tu désamorça sans peine la situation, reprenant ta posture, bien plus élégante et sobre que la précédente. Savoir manier le charme pour rendre fou les hommes, c’était un savoir-faire important, voir indispensable pour une femme. Toute femme souhaitant vouloir devenir puissante devait le savoir : le charme, manier avec élégance, était une arme de négociation redoutable.

« Allons, petit pervers, qui t’a parlé de relations sexuelles ? »

Un demi-mensonge. Certes, tu n’obligeais aucune de tes Geishas (Homme ou femme, par ailleurs) à avoir des relations sexuelles avec des clients. Mais, ce n’était pour autant pas interdit. Client comme employé avait le droit de choisir et d’établir ses limites, avant même toute rencontre. Souvent, c’était d’ailleurs quelque chose pour les « habitués », ceux qui se rencontrait plusieurs fois, qui finalement, acceptait de partager des moments intimes entre eux.

En somme, une relation sortant de l’ordinaire, mais une relation tout de même.
La seule responsabilité du domaine étant d’assurer la sécurité et le consentement de chacun.
Rien de plus, rien de moins.
Après, tous n’avaient pas le même point de vue sur la prostitution de luxe.

« Alala… Ton attitude est craquante. J’ai compris Koichi, je te taquinais juste… »

C’est vrai qu’il avait un air juvénile. Tu ignorais exactement son âge. Probablement plus jeune que toi. Alors qu’on vous servait un petit saké de dessert, Koichi revint sur la nature exacte du travail.

« Et bien, ce que tu décris est la nature exacte du travail. Tenir compagnie, faire rire, discuter de sujets aussi divers que variés, accompagner au restaurant, aux bains ou encore à une activité quelconque la personne. Bien sûr, nul doute que parfois, on te demandera d’autres choses : des câlins, des baisers, voir même des moments intimes. Mais tu es libre d’accepter ou refuser. D’ailleurs, la plupart ne le font pas. »

Tu croisas les bras, fixant le jeune homme.

« Mais avant d’être en contact avec un client, il va falloir t’apprendre le métier. Et ce n’est pas aussi facile que tu ne le penses. Bien sûr, ton côté sauvage et franc est amusant, mais entre un état naturel, et une vraie image de marque, il y a un fossé, que tu devras franchir. »

Tu lui fis un sourire.

« Mais tu seras entre de bonnes mains. Je ferai de toi un diamant encore plus magnifique que tu l’es déjà. Il te suffit juste d’un petit peu d’entraînement. »

Ah Yumeko et ton art des demi-vérité.
Il allait lui falloir un GROS entraînement.

Elle se foutait encore de lui ! Pourquoi fallait-il que Koichi tombe dans tous les pièges évidents qu'elle laissait derrière elle ? Elle pourrait lui dire qu'elle a vu un éléphant rose qu'il y croirait l'autre débile ! Koichi ne savait plus trop où se mettre, en l'entendant lui répondre. Elle le taquinait juste ? Et il n'a jamais été question de relations sexuelles dans sa proposition d'emploi ? Le jeune homme se sentait sacrément con, effectivement.

« Haha... Haha... Oui, bien entendu. »

Le malaise. Et puis, comment ça craquant ? Parce que ça l'amusait en plus ! Bah, oui dans un sens. Forcément que ça l'amusait de le faire tourner en bourrique de la sorte. D'une certaine manière, son égo en prenait un coup qu'on le considère comme étant craquant, surtout employé de cette manière. On aurait dit qu'elle parlait à un enfant. Koichi grogna un peu, ne savant pas trop quoi y répondre.

Il écoutait la suite, finalement rassasié après quelques passages du serveur. Il avait bien mangé, il était content du coup ! Cela lui ferait presque oublier la gêne qu'il ressentait. Presque. Elle lui expliquait qu'il avait vu juste concernant la nature de ce travail. Du coup, il fut surpris de se rendre compte à quel point ça avait l'air facile. Il avait réellement juste qu'à tenir compagnie aux dames et aux messieurs qui venaient ici. Et en prime, il serait payé mais en plus on l'inviterait à manger ? Juste pour faire de la figuration ? C'était trop beau pour être vrai. En plus, il avait le droit de dire non aux câlins et bisous, et j'en passe ? Quelle merveille.

À croire qu'elle lisait ses pensées car elle ajouta que ce ne serait pas simple non plus, lui indiquant, entre autre, qu'il allait devoir s'entraîner à mieux se comporter, afin de rentrer dans les critères d'exigeance de la maison. Ah, il ne pouvait donc pas être naturel. Evidemment. Bon après, quand elle aura le dos tourné, il pourra bien faire ce qu'il veut, non ?

Et la voilà qu'elle le comparait à un diamant. Décidément. Enfin, il avait pris sa décision.

« Allez, j'veux bien essayer ça a l'air amusant en vrai ! Tu vas voir, j'serai le meilleur da.. euh... l'oiseau là. J'vais m'entraîner à bien parler, et être poli donc ? Si on m'paye les repas, j'serai trop motivé à faire genre que j'suis précieux, tu vas voir. Ils vont tous être fous de moi ! On commence quand ? »

C'était à croire qu'il ne s'épuisait jamais. Il prenait ça comme un jeu, à vrai dire. Comme un moyen de détente entre deux missions. C'était... presque ça, non ? Koichi regardait Yumeko, avec un grand sourire, puis ils s'empressèrent de s'occuper de l'administratif, et tout les trucs chiants. Sur cette partie-là, il n'avait pas suivi grand-chose, tellement que ça l'emmerdait. Il ne cessait de se demander quand est-ce que ça allait se terminer, afin qu'il commence à se faire inviter pour manger. C'est presque tout ce qu'il avait retenu.

À la fin de la journée, il salua Yumeko, sans trop se demander s'il travaillait le soir ou non.

« À bientôt Yumeko ! C'était cool comme journée. La prochaine fois qu'on s'voit, j'serai le plus chic des employés. Oh non, attends je sais... HUM HUM. Je vous salue, noble daaaame. Je vous souhaite de passer une agréable soirée, et une très bonne nuit... ... PFFFF HAHAHA ! Allez salut ! »

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