▶ Sujet: Re: [Mission C] Soutirer de l'argent au vieux ? | Ft. Shirudo

On leur avait confié une mission très étrange un jour d’été. Si un jour on avait dit à Shirudo que c’était aux Shinobi que revenait la charge de l’analyse crédit de l’emprunteur, il ne l’aurait jamais cru. Au côté d’un acolyte, ils étaient en charge d’évaluer la situation financière. Il s’agissait de simple mathématique, mais si les banquiers ont le pouvoir du crédit, c’est bien parce qu’il n’est pas aussi aisé que cela que de prêter de l’argent ? Tenir un livre comptable de crédit n’est pas aisé, comment étaient-ils censés évaluer la solvabilité d’un créditeur, sont-ils banquiers ou ninjas ?

Également, les deux Kumojin devaient avoir une casquette de psychologue en évaluant le bien-être émotionnel de l’endetté, ce qu’ils n’étaient bien entendu pas apte à faire. Cependant, cela fait aussi partie des missions d’un ninja, il se doit de trouver des solutions à tous les problèmes, mais quand même… N’y a-t-il pas des huissiers, des banquiers et d’autres autorités pour faire ça ? Les Shinobi ne sont que les bras et les jambes disposant de la force nécessaire pour saisir le bien, emprisonner celui qui le mérite.

Qui plus est, ce dernier était vieux. Shirudo s’imaginait un vieillard sénile qui n’a plus toute sa tête avec qui il allait pratiquer un dialogue de sourd. Il devait déjà s’occuper de tâches qui ne lui étaient à l’origine pas incombé, mais en plus, il devait gérer des protagonistes qui s’annonçaient ingérable. Comment allez-vous récupérer un non-dûs auprès d’un vieillard endetté au bord du suicide ? Le dialogue est probablement mort, enfin sans mauvais jeu de mot.

Shirudo attendait au centre-ville, prêt à partir, son acolyte, Seijuu Koichi comme on l’appelait. Il n’aimait pas trop son prénom, il avait comme un prénom de terroriste. Les deux kumojin ne se connaissaient pas, bien qu’ils avaient un an d’écart et qu’ils étaient à l’académie à la même période. Enfin, peut-être se connaissaient-ils, mais peut-être s’étaient-ils déjà vus ?

Son acolyte arriva un peu plus tard, bien en retard. Cela l’agaçait, mais il trouvait de quoi faire. Cela lui permettait de se plonger dans ses pensées et donc il ne voyait pas le temps passer. Il avait beaucoup de choses dans la tête, moins que d’habitude, mais toujours est-il que son esprit n’était pas tranquille. Enfin après avoir passé quelques minutes dans ses pensées, il revient à la réalité et cela l’énervait. Voilà quasiment une dizaine de minutes et son compère n’était toujours pas là.

« Ouai c’est moi et d’ailleurs j’aime pas ton prénom, ça te dérange si je t’appelle chichi ? Si je t’appelle koikoi t’aurais l’air con ? »

Le kumojin était agacé à la fois par la mission, le retard et également le prénom du gars. Il comptait le faire savoir, à vrai dire, il ne savait pas comment faire semblant. Il fut encore plus agacé quand le jeune kumojin lui en révéla les raisons. Il s’est acheté de la bouffe sur le chemin, mais quelle est donc la notion de priorité de ces gens-là ? Comment sont-ils devenus Shinobi ?

Il fut d’autant plus agacé quand il entendit le raisonnement de Chichi. A vrai dire, il n’était pas totalement en désaccord, mais sa façon de l’exprimer le gênait. Arrogant comme il est, Shirudo ne manquait pas de le provoquer un peu, d’un ton sarcastique.

« Ouai si on le secoue assez fort, les pièces devraient tomber de ses poches. »

« On a qu’à l’empêcher de mourir jusqu’à qu’il paye. Tiens… on doit trouver la clé de l’immortalité juste pour lui. Comme ça, il ne pourra plus se suicider et on peut être sûr qu’il payera… dans plusieurs siècles certes. »

▶ Sujet: Re: [Mission C] Soutirer de l'argent au vieux ? | Ft. Shirudo

Le Kumojin avait visiblement mal pris les sobriquets de Shirudo. Chichi comme Koikoi ne semblait pas lui plaire. A vrai dire, il s'en doutait un peu, il lui paraissait peu probable qu'il accepte ce genre de demande, d'autant que Shirudo n'avait pas fait preuve de diplomatie en abordant le jeune kumojin de cette manière. Il n'en avait que faire de toute manière, il voulait juste que le message soit passé, car ce dernier l'avait juste énervé en arrivant trop tard de manière aussi désintéressé. Il sourit même à l'évocation de son surnom "dodo", cela ne lui dérangerait pas, à vrai dire, ça paraissait même assez actif.

Le jeune kumojin rebondit alors sur les propos de Shirudo concernant l'immortalité et les pièces dans les poches, il avait des réactions de gamin. Il était évident que l'immortalité n'existait pas, sa remarque était juste sarcastique pour se moquer de sa naïveté et le genin plongea directement dedans. Cela lui prouvait simplement qu'il était simplet et bas du front, cela ne faisait que confirmer ce qu'il pensait de lui et cela l'irritait. Il n'y a rien de pire pour le Genin aux cheveux noirs qu'une mission en duo avec un idiot aussi limité. Sa patience allait durement être testé dans cette mission, mais c'était peut-être voulu par les instances autoritaires, qui sait ?

Au fur et à mesure que le blondinet continuait à parler, la patience de Shirudo s'altérait. Il le savait que rien d'intéressant n'allait sortir de sa bouche, cela ne faisait que polluer son esprit qu'il s'efforçait de préserver de toute débilité. Il avait l'impression d'être un mysophobie dans une déchetterie, cet environnement le pesait, mais il ne pouvait rien y faire, si ce n'est patienté jusqu'à la fin de la mission.

"Tu sais pour moi aussi, cette mission est un fléau. j'aurais aimé faire équipe avec un énergumène moins bas du front."

Le blondinet s'agaçait lui aussi, mais il se reconcentra très vite sur sa mission. Il avait au moins la capacité de se concentrer et de se discipliner rapidement. Il perdait pas le nord et cela était plutôt possible. La mission allait potentiellement être facilité, grâce à son énergie et Shirudo pourrait ensuite passer à autre chose, quelque chose de plus intéressant. Il partagea sa première réflexion qui n'était pas insensée du tout et plutôt pertinente. Il savait au moins quelle était la priorité, c'était déjà bien.

"Je l'admet, ce n'est pas idiot. Faisons ça !"

Shirudo avait tellement d'à priori sur ce garçon qu'il se retrouvait surpris à chaque fois que Koichi prenait la parole. Ses remarques étaient imprévisibles, il pouvait dire des inepties comme réfléchir parfois. C'était assez déstabilisant, mais en même temps, il découvrait là un sacré spécimen. Il eut donc naturellement acquiescé la suggestion du Genin qui lui paraissait raisonnable.

Il déchanta lorsqu'il entendit sa seconde remarque sur un éventuel suicide du vieux. Il lui semblait que le blondinet n'arrivait pas à enchaîner plus d'une remarque censée, il lui fallait dire une connerie. Si Shirudo le laissait parler plus, peut-être que la prochaine sera un peu plus censé ? C'était raté, la deuxième était tout aussi débile, si ce n'est encore plus, voilà qu'il voulait se séparer. A quoi bon ? Personne n'était pressé et la mission ne nécessitait pas diviser l'équipe en deux.

"Non, on doit savoir ce qui se passe avant de parler au vieux. Donc on prend d'abord la température chez le propriétaire et on y va ensemble. Nous séparer n'a juste aucun sens, chacun aura la moitié de l'histoire, il nous sera impossible de trancher ensuite."

"On y va ensemble et d'abord chez le proprio."

▶ Sujet: Re: [Mission C] Soutirer de l'argent au vieux ? | Ft. Shirudo

Le blondinet semblait un peu plus lucide qu'il l'avait montré. Il avait toujours des réactions de gamins, soupirait lorsqu'il n'avait pas eu ce qu'il voulait, mais au final, il était suffisamment lucide pour écouter, comprendre, mais surtout accepter les remarques et les opinions qui ne vont pas dans ce sens. Il pouvait donc proposer des idées complètement stupides, mais l'important, c'est qu'il avait au moins la décence d'esprit d'accepter les idées plus réfléchies des autres.

Il n'était pas en-tête dans sa stupidité et ça, c'est plutôt une bonne chose. Shirudo savait que lors de cette mission, il y avait un seul cerveau, mais deux corps et qu'il se devait de gérer deux personnes à lui seul. Ce n'est pas une tâche compliqué, tant que le deuxième corps lui obéit, ce qui semblait être le cas pour l'instant. Il ne se considérait pas comme le leader, mais il se considérait comme celui qui était le plus à même à diriger le duo. Le Genin eut même la présence d'esprit de s'approcher de lui pour enterrer la hache de guerre. Taquin comme il est, Shirudo lui affirma avec un sourire à peine dissimulé.

"T'es un bon gars, tu sais koikoi ?"

Shirudo attendit alors la réaction de Koichi, avant de rigoler.

"Je plaisante ! haha"

"Bien sûr, en tout cas moi, j'ai pas de problème avec toi."

Les deux kumojin se déplacèrent en direction de la maison du propriétaire, un grande maison pourvu d'un grand jardin. Le terrain était tout simplement énorme, digne d'un propriétaire terrien. Il devait probablement disposer de beaucoup de terres un peu partout dans le pays et d'autres maisons dans le village qu'il fait louer à ceux venus s'installer ici lors de la fondation du village. Il est vrai que les prix de l'immobiliers ont explosé après la fondation du village et continuent à s'apprécier au fur et à mesure que le village se développe.

Ils furent accueillis par un de ces domestiques qui les laissèrent entrer. Le duo fut émerveillé par ce qu'il voyait, le salon était grand, il y avait des oeuvres d'art qui jonchaient la pièce et les couloirs, tout était raffiné. Les deux hommes marchèrent dans les couloirs quand Koichi fit une réflexion qui fit rire Shirudo. Ce dernier ne put garder son sérieux face à cette remarque totalement imprévisible du blondinet.

Le domestique était gêné par ce qu'il venait d'entendre, mais surtout il avait l'impression d'avoir affaire à deux clowns. Le jeune Shirudo avait conscient qu'il devait rester plus professionnel dans l'intérêt de sa mission, car le domestique, tout comme son maître pourraient se montrer plus ou moins coopératif en fonction de sa posture et de son attitude. Pour cela, il ne pouvait pas compter sur Koichi.

"Ecoute, tes réflexions n'ont aucun sens. Juste garde-les pour toi, c'est mieux. Si tu peux juste penser au lieu de parler, ça serait super !"

"Messieurs, je vous prie de patienter ici. Todoroki-sama va venir vous accueillir. Vous voulez boire quelque chose en attendant ?"

"Non merci."

Les deux kumojin patientaient dans la salle des invités, conçus pour les personnes qui souhaitaient s'entretenir avec le lord Todoroki. La pièce était à l'instar du reste de la maison, très raffinée et aristocratique. L'homme ne tarda pas à se montrer, très souriant.

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"Bonjour à vous messiers et bienvenue ! D'abord, je vous remercie d'être venu jusqu'ici, j'espère que ça n'a pas été trop compliqué. Je vous remercie pour votre aide et je suis tout à vous."

"Bonjour Mr Todoroki, merci de ne recevoir. Je suis Shirudo, accompagné de Seijuu Koichi, nous avons été chargé de régler le différend que vous avez avez Mr Itami concernant des loyers impayés. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ? Depuis combien de temps ? A-t-il été un bon payeur avant ? Comment l'avez-vous rencontré ? Donnez-nous le maximum d'informations que vous avez sur lui."

"Et bien, j'ai récupéré le bien depuis seulement deux ans, j'en suis devenu le propriétaire, donc je n'ai pas l'historique de Mr Itami, mais depuis que je suis là, il n'a pas manqué de loyer, excepté les trois dernières mensualités. Je n'ai pas beaucoup d'informations sur lui justement, c'est l'ancien propriétaire qui le connaît mieux que moi. C'est un marchand, il est âgé et d'après son profil financier, il n'y a aucune alerte particulière. Il n'a aucune raison de ne pas payer, sa situation a semble-t-il toujours été stable d'après son dossier que voici. Je ne comprends pas pourquoi il refuse de payer."

Le vieil homme posa alors le dossier sur la table que Shirudo s'empressa de feuilleter. Il y avait son identité et son historique et visiblement, l'homme n'avait pas le profil du mauvais payeur. Il avait plus de soixante-dix ans, c'est un marchand de profession originaire d'Oto no Kuni, il a passé une bonne partie de sa vie à voyager avant de s'installer à Kumo depuis cinq ans. Il lui est probablement arrivé quelque chose récemment pour que sa situation empire à ce point. Shirudo tend alors le dossier à son compère Koichi.

"Très bien, c'est tout pour moi, merci pour votre coopération."

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▶ Sujet: Re: [Mission C] Soutirer de l'argent au vieux ? | Ft. Shirudo

La situation avait avancé, le lord présenta la situation et expliqua son point de vue. Il était très sympathique et souriant, mais surtout Shirudo nota qu'il était très sociable et ouvert à la discussion, n'hésitant pas à discuter avec Koichi de sujet aussi ridicule que ses lunettes originales en forme de losange. La conversation n'avait pas forcément de sens, d'autant qu'ils n'étaient pas venus pour ça, mais le genin commençait à s'y habiter après tout, Koichi n'avait cessé de parler pour rien depuis qu'ils s'étaient rencontrés.

A vrai dire, à la moindre rencontre, il ne pouvait s'empêcher de faire des commentaires sur tous et n'importe quoi et malgré les remarques de Shirudo, cela ne changeait pas. Ce dernier commençait donc à s'y faire, il rentrait même peu à peu dans son personnage et s'en amusait. Il avait bien compris qu'il était destiné à passer pour un idiot, puisqu'il était le coéquipier d'un idiot.

Le jeune homme aux cheveux bruns partit aussitôt après avoir obtenu les renseignements qu'il avait besoin, il laissa le lord et l'autre genin parler ensemble de paire de lunettes et d'autres conneries dont ils avaient le secret. Il partait en route vers la maison du vieil homme, il fut très vite rejoint par son acolyte.

"Tu les trouves vraiment bien ses lunettes ? Tu as des oreilles de chat triangulaire, une tête ovale et maintenant tu veux des lunettes en losange ? Mec, ça t'ira pas."

"Par contre moi, j'pense que ça m'ira bien."

Shirudo s'amusait un peu avec lui, il détendait l'atmosphère et apportait un peu de légèreté. Après tout, c'était sa personnalité, il apportait quelque chose à sa façon. Il n'était clairement pas indispensable à la mission, mais cela détendait le Genin aux yeux verts et donc cela n'était pas de trop.

Ils arrivèrent ensuite tout deux devant le domicile du vieil homme endetté. Ils s'approchèrent de la porte, quand ils entendirent une voix de l'autre côté de la porte. Ils n'étaient visiblement pas les bienvenus, après tout, le contraire les auraient étonné. Il ne voulait pas recevoir qui que ce soit et visiblement, il n'avait pas conscience que les deux genin étaient missionnés pour résoudre ce problème.

Bien entendu, avec le tact qu'on lui connaît, Koichi effectua les présentations de manière très sommaire. Shirudo lui fit le signe de se reculer, il comptait prendre la suite, car cela nécessite un peu plus de diplomatie et de finesse. L'homme ne semblait pas vouloir coopérer davantage, il devait bien comprendre que c'était dans son intérêt que de coopérer, car une solution devait être trouvé. Les deux genin pourraient se montrer amiable et compréhensif si ce dernier l'était.

"Attends Koichi."

"Monsieur Itami, nous avons été missionné pour trouver une solution à votre problème. Nous n'avons pas l'autorité, ni le mandat, ni la dérogation pour vous saisir la maison, nous ne sommes pas là pour ça, nous sommes juste là pour discuter avec vous et résoudre ce problème."

"Il est dans votre intérêt de coopérer, nous pourrons intercéder en votre faveur, mais pour cela, nous devons avoir votre version des faits et nous voulons aussi vous posez quelques questions."

"Je refuse de vous parler, je ne vous fais pas confiance ! Je n'ai pas envie de me retrouver à la rue, j'ai tout perdu, je n'ai nul part où aller !"

"Nous savons très bien votre situation et c'est pour cela qu'on veut vous aider, on veut sincèrement trouver une solution qui vous convienne."

L'homme finalement accepta d'ouvrir. Shirudo fut frappé d'abord de constater l'état dans lequel Itami se trouvait. Il semblait fatigué, épuisé, déprimé et complètement vide. Il était vieux, épuisé par cette situation, mais surtout probablement épuisé par d'autres problèmes qui l'avait mené à cela. Car oui, Shirudo l'avait bien compris, il n'était pas réputé pour être un mauvais payeur, mais quelque chose lui était arrivé d'insurmontable et l'avait contraint à se retrouver dans cette situation et par conséquent, il devait trouver une solution à ce problème.

"Merci Monsieur Itami. Je me présente, je suis Shirudo et voici Seijii Koichi, à mes côtés. Nous avons été missionné pour résoudre le différend qui vous oppose à Monsieur Todoroki. D'après ce que j'ai compris, vous avez toujours honoré vos mensualités, ainsi je voudrais que vous me racontez ce qu'il s'est passé."

"En effet, je suis marchands depuis toujours, je négocie toutes sortes de produits, mais depuis quelques temps, je vends plutôt du poisson. Mon fournisseur devait me livrer plusieurs tonnes de poissons depuis plusieurs mois que je devais livrer à mon tour à plusieurs restaurants du village, mais il a pris du retard. J'ai dû payer des pénalités à mes clients qui menacent de changer de fournisseur et j'ai perdu beaucoup de clients depuis cet affaire. Le moindre ryos que j'arrive à me faire me sert à payer les pénalités, je ne peux même pas me payer de quoi manger."

"Mais dans votre contrat avec le poissonnier, vous n'avez pas mis de clause en cas de non livraison ou un moyen de vous protéger ?"

"J'ai cinquante ans de bagage dans le métier, bien sûr que je l'ai fait, mais il refuse de s'acquitter de ses obligations. Je ne peux rien faire, je ne peux même pas payer les frais pour lui attenter un procès, donc il refuse de faire quoique ce soit. En attendant, je ne peux rien faire, je dois payer, je reçois rien. Je ne peux même pas racheter de nouvelles marchandises pour continuer mes affaires, je suis complètement bloqué, même changer de fournisseur, je ne peux pas. Je n'ai plus d'argent !"

Shirudo prenait conscience de la complexité de la situation, en réalité, il avait eu raison de se fier à son instinct. La situation était insurmontable pour le vieil homme, les deux genin devaient donc trouver une solution à ce problème. Il était peu probable qu'un homme avec autant d'expérience se fasse rouler dans la farine comme un bleu, il devait forcément y avoir quelque chose de louche là-dessous. Et en effet, un co-contractant qui ne respecte pas sa part du contrat surtout avec une chaîne d'approvisionnement aussi complexe, cela n'est pas anodin. C'est aussi très compliqué de faire ce genre de métier, un pépin quelque part et tout part en sucette.

"Je comprends, mais que lui est-il arrivé pour qu'il cesse de vous livrer et refuse de vous payer ? C'est un partenaire de longue date ?"

"Non, c'est un nouveau fournisseur. Je voulais me lancer dans ce business, mais j'ai fait l'erreur d'y concentrer trop de ressources. Ces derniers temps, il y a eu une invasion de poux de mer, des parasites qui ont affecté les récoltes dans les mers du nord. Les prix du poisson ont explosé et le poissonnier avait des stocks énormes de poisson, il disait s'approvisionner via des fournisseurs étrangers, c'est pour ça qu'il avait autant de stock. Je lui en ai acheté plein, j'ai fait des stocks et j'ai revendu les poissons aux clients. Depuis la situation s'est régulé, il y a du poisson partout maintenant, mais lui il a cessé de me livrer. S'il ne peut pas me livrer, il doit me payer des pénalités, mais il refuse de le faire comme c'est convenu dans le contrat."

"Je comprends la situation, merci pour ces précisions monsieur. Pouvez-vous nous donner son adresse s'il vous plaît ?"

"Bon, Koichi, on va lui rendre une petite visite."

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La situation commençait à devenir plus clair, mais la mission semblait devenir plus compliqué. Il fallait régler toute cette série d'évènements qui avait créé ce différend pour que les deux compères puissent considérer cette mission comme résolue. Comme Shirudo s'en doutait, il s'agissait d'un problème de paiement et non d'une volonté de ne plus payer. Les deux hommes n'étaient pas fautif selon lui, car un autre homme un peu plus en amont de la chaîne n'avait déjà pas rempli ses obligations en refusant de s'acquitter des pénalités pour son impossibilité de tenir son engagement. Le problème était à cet endroit et il fallait d'abord y trouver une solution. Cependant, le Genin savait qu'il n'aurait aucun pouvoir si ce dernier partait à la rencontre du fournisseur, car il n'a aucunement l'autorisation d'interférer dans les relations marchandes.

Il n'avait aucune autorité, aucune légitimé ni aucun mandat pour pouvoir le faire. Le marchand pouvait très bien refuser la requête de Shirudo et s'en tirer ainsi, le kumojin ne pourrait rien y faire. Par conséquent, les deux genin devaient faire une halte auprès des autorités pour réclamer cette autorisation. Cela rajouterait une couche de complexité à cette mission et pour éviter de trop en faire, le cadre fut dessiné par les autorités. Les deux compères devaient faire respecter le contrat que le vieux et son fournisseur avaient signé et pour lequel ils s'étaient entendus. Ils reçurent une copie de ce contrat, les termes avaient été négociées et acceptées par tout deux et en effet, il y avait bien mention de cette clause. Les kumojines ne devaient en aucun cas résoudre le problème qui pouvait peser sur ce fournisseur et ne devait se concentrer que sur le paiement de la pénalité.

Avant de partir de cette réunion avec les autorités Kumojin, un envoyé du Kage arriva pour demander à Koichi de le suivre. Visiblement, il avait autre chose à faire de plus important que cette mission et Shirudo partit donc seul effectuer le reste de cette mission. Il quitta le village, s'aventura au confis de Kaminari pendant plusieurs heures à la rencontre de cet éleveur dans les eaux du sud-est du pays. Il arriva dans une petite ville concentrée sur un long boulevard autour duquel se trouvait divers boutiques, hotels, bars, entrepôts, restaurants réputés pour leur cuisine à base de fruit de mer, mais surtout quelques poissonniers. Parallèlement, s'y trouvaient plusieurs maisons qui servaient à abriter les différents habitants de la ville qui faisaient tourner ces business. Le village était concentré sur son grand port dans lequel se trouvait de nombreux bateaux de pêche, commerciaux pour les marchandises légères ou de croisière.

Au coeur de la ville, se trouvait le marché dont une grande partie de ce dernier était composé de poissonnier. Il y avait largement de quoi faire, le genin comprenait à présent la raison pour laquelle l'homme avait décidé de se fournir ici. Le marché avait semble-t-il eu le vent en poupe depuis l'invasion de lices en mer du nord. Il se mit à la recherche de l'homme dont il connaissait toutes les informations, si ce n'est sa localisation au moment où le bretteur y était.

Après de longues recherches, il localisa enfin sa cible. Ce dernier, surpris, l'observa et lui demanda qui il était. Il est vrai que voir un bretteur portant l'insigne de Kumo n'était pas commun à cet endroit reculé qui d'ordinaire était sous la gouvernance du Daimyo dont le palais ne se trouvait pas très loin. Ils étaient plutôt du genre à détester les kumojin et à favoriser le Daimyo. Il fut donc directement considéré comme un suspect et sa présence n'était pas la bienvenue. Cependant, l'épéiste s'y plaisait, il adorait l'air marin, le bruit des mouettes et des vagues quand il observait l'horizon et les bateaux naviguaient au large des côtes et accoster au port.

Il se présenta donc au marchand, lui expliquant la situation et ce qu'il était venu faire ici quand soudain, l'homme prit la poudre d'escampette. Une course poursuite s'engagea qui fut remporté par le genin assez rapidement. Il saisit donc l'homme et l'amena dans un coin, non sous les huées des villageois. Le fautif était galvanisé par le soutien populaire et ne semblait pas vouloir coopérer. Shirudo dut donc brandir l'autorisation qu'il avait et le mandat des autorités. Enfin, il s'ajouta de nouvelles prérogatives : si ce dernier n'obéissait pas aux termes du contrat en ne livrant pas ou en refusant de s'acquitter de ses indemnités, il s'occupera personnellement de son cas.

Le genin le menaça, brandissant le contrat et les dossiers qu'il avait sur lui, il affirma qu'il savait où il vivait, où ses business se trouvaient, il avait toutes les informations qu'il avait besoin sur lui, ses activités professionnelles et personnelles. Shirudo affirma même qu'il était capable de détruire son business, il finira alors probablement dans la même situation que ce vieux et qu'il prendrait un grand plaisir à lui saisir ses biens pour payer ses non-dues. Il promit alors de revenir dans quelques jours pour connaître sa décision. Il retourna au village informé le locataire et son propriétaire, lui affirmant que la situation allait revenir sous contrôle dans les jours qui viennent. Il proposa également à l'homme d'affaire que le vieux de travaille pour lui, le temps que la situation se règle et que la rémunération servira à diminuer le montant de la dette. Il pourra continuer de vivre dans son appartement, tout en attendant de reprendre ses activités.

Après quelques jours, la situation se dénoua enfin. Le septuagénaire reçut la marchandise qui lui manquait et put reprendre ses activités. Il reçut également une compensation pour les pénalités non reçues qui fut décidé par le tribunal. Cette dernière servit à payer les loyers impayées qui avaient été alors majorées en partie et il utilisa le fruit de ses recettes de vente de poisson pour compléter le résidu manquant. La dette globale avait été diminué grâce aux tâches que le vieux avait accompli gratuitement pour le magnat des affaires.

Shirudo eut même pris l'initiative d'aider le vieil homme à relancer son business en travaillant à ses côtés pendant les premiers jours pour ce qui était de la logistique, du stockage et l'aida même dans la vente. Il éprouvait une certaine compassion vis-à-vis du vieil homme qui se trouvait malgré lui à devoir travailler à plus de soixante-dix ans. Cette histoire lui paraissait tragique et il se devait d'aider comme il le pouvait.

Tout est bien qui finit bien, car les deux hommes qui se détestaient autrefois, travaillaient dorénavant ensemble. Le marchand le fournissait en poisson de qualité pour ses banquets, ses évènements et ses soirées, gardant cette ligne de production de poisson exclusivement pour le propriétaire, il payait donc son loyer en poisson et autre service ou produit qu'il transmettait à son propriétaire. Il diversifia également ses activités et la situation était revenu à la normal.