Enjeu n°1 :

Ven 1 Déc - 16:37 Expérience : 0 Messages : 60

▶ Sujet: Before the Fall [Ouvert]

La pression de la cascade sur mes épaules nues, sur mes cuisses, sur mon arme que je brandis en oblique devant moi, m'inspire à la fois la sérénité et une sauvagerie sans limite que j'ai du mal à museler. L'eau me frappe sans s'arrêter et s'échoue sur les rochers à mes pieds, irréguliers et glissants, polis par des siècles d'érosion. Même à cette période de l'année, les flots qui cherchent à m'engloutir sont d'une fraîcheur à glacer les sangs, et alors que j'entame un nouveau mouvement pour fendre le mur d'eau et avancer à travers lui comme je l'aurais fait avec les viscères d'un ennemi, je dois canaliser toute ma concentration, mettre le moindre de mes muscles en tension pour garder l'équilibre et exécuter l'attaque avec une forme irréprochable. Sous ce torrent, le moindre geste devient torture, la moindre erreur... un plongeant douloureux entre les aspérités au pied de la cascade. Un supplice parfait, pour un entraînement parfait, que je m'impose pour la quête du corps parfait.

Toute chose a son prix, et je suis largement prêt à payer celui-là chaque jour, tous les jours, pour améliorer mes chances de survivre à ce monde sans pitié. L'un après l'autre, j'enchaîne les mouvements d'attaque et de défense sans m'accorder le moindre répit. Sur le champ de bataille, l'ennemi ne m'en accorderait jamais. Le temps s'efface. Je sens progressivement mon corps qui se met à bouillir de l'intérieur, tous mes muscles brûlant d'agonie sous l'assaut glacé du mur d'eau qui les accable. Et pourtant, je n'arrête pas. Mes dents se serrent dans un râle étouffé, je sens mes poumons s'embraser, et alors que je pivote pour trancher les flots une fois de plus, la douleur dans ma cuisse se fait cinglante. Aveuglante. Mon corps s'affaisse, je me sens basculer, entraîné par la pression aqueuse.

Amortir le choc. Pendant la chute, je pivote, ramène à moi le corps de mon espadon pour m'en faire un bouclier. Juste à temps. Le plat de mon arme heurte un rocher de plein fouet, me fait rebondir durement sur elle, avant que la gravité me rappelle et me fasse m'enfoncer dans le bassin tempétueux. Pendant un moment... peut-être deux, je me laisse emporter dans les profondeurs par le poids de mon arme. L'obscurité a l'air de m'appeler, là en bas, mais quand mon corps se retourne, j'aperçois la lueur du soleil qui traverse les strates aquatiques. L'idée de laisser la lumière s'éloigner me traverse l'esprit, presque tentante. Séduisante. Dans un sursaut, mes bras et mes jambes se raniment, se révoltent contre ma sombre résolution, la douleur qui les parcourt me tirant vers la réalité inévitable qu'il faut que je retourne affronter.

Mes yeux se troublent. Ma main gauche finit par agripper le rivage rocailleux, je m'extrais péniblement en draguant mon espadon jusqu'au rebord et j'entends mon souffle, chaud, animal. Je pourrais m'écrouler sur place, là, torse nu sur la caillasse, mais je peux pas m'y résoudre : je me redresse, les yeux fermés, je sens la chaleur confortable du soleil qui m'inonde, la poignée de mon arme toujours prisonnière de mes doigts. Un instant, je reste comme ça, centré sur moi, sur ce que je suis... ce que je veux. Mon flanc me fait mal, mais ce n'est rien. Insignifiant face au reste, à tout le reste. Peu à peu mes sens s'éloignent, sondent les alentours. Et puis je le perçois d'un seul coup. Je rouvre les yeux et tourne vivement la tête. Je ne suis plus seul.

Dim 3 Déc - 9:24 Expérience : 146 Messages : 33

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

Miko gambadait dans l'herbe, paisiblement. La chaleur du jour l’amena prêt d'une rivière de montagne, dont le flot coulait avec vigueur à la manière d'un reptile, percutant les rochers en provoquant moult remous. L'atmosphère était propice à une communion sereine avec la nature. Pourtant, un bruit lourd en amont l'empêcha de s'agenouiller, elle tourna vivement sa tête en direction du raffut, sans en apercevoir l'origine. La rivière avait creusé son sillage en un virage qui dissimulait ce qu'elle devinait comme le crépitement d'une cascade. Curieuse de nature, elle marcha rapidement en remontant le cours de l'eau, passant entre les arbres et les fourrés qui ne pouvaient manquer l'occasion de pousser si prêt du rivage.

Elle grimpa une petite pente qui la mena devant la cascade. Celle-ci crépitait sur des rochers avant de rejoindre une surface plane, Miko s'arrêta, elle ne distinguait qu'une forme sombre sous les remous de la cascade. Perplexe, elle resta statique, sans émettre de bruit. Alors une main surgît de la rivière, puis une tête sévère posée sur des épaules larges, une autre main accompagnée d'un espadon imposant suivi par un corps puissant aux muscles bien dessinés.
Miko frissonna légèrement, elle se trouvait derrière lui, à quelques dizaines de mètres. Elle ne pouvait pas quitter des yeux ce corps luisant sous le soleil.

Alors que l'inconnu se relevait, la jeune caprin resta stupéfaite, pouvait-elle se souvenir d'avoir jamais contemplé un tel corps ? Une rougeur bien naturelle lorsqu'on épie quelqu'un à son insu commença de marquer ses joues rondes tandis que le guerrier se retourna brusquement pour croiser son regard. Aussitôt, les yeux bleus de Miko passèrent de la contemplation de la beauté à la sévérité. Il était indécent que cet homme comprenne qu'une jeune pucelle puisse être sidérée par un tel corps. Elle s'exprima d'une voix forte et claire, presque agacée :

- Pourquoi tu te bats contre la rivière ? Crois-tu pouvoir rivaliser avec la déesse qui gît en son sein ? Si tu désires tant lui montrer ta puissance, bats toi avec moi et alors elle verra si tu es digne de jouer avec elle.

Sitôt prononcé ces mots, Miko ressentît un regret profond, elle ne pensait pas être capable de vaincre cet adversaire. Mais son corps désirait sans doute autre chose, car elle se mît en position défensive, les bras en garde. Elle n'osait pas se transformer pour le moment, de peur qu'une fois sa beauté humaine envolée, l'inconnu n'ait plus la réserve qui intervient chez les hommes face à une jeune dame.

Mar 5 Déc - 6:41 Expérience : 0 Messages : 60

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

Là, une fille. Non... Une jeune femme. Son habit ne trahit pas de trop loin son appartenance à Kumo, mais mon regard ne s'y trompe pas malgré sa gestuelle d'abord réservée. Une kunoichi. D'un mouvement bref, je me retourne totalement vers elle sans faire un pas, la lame de mon espadon frottant le sol de la berge à peine agitée. Je reste impassible, froid. Je ne suis pas connu pour aimer me faire des amis au sein du village : jamais eu besoin, jamais eu envie, et je faisais pas d'exception pour la gente féminine. Sensible à leur charme, je le suis, mais prêt à me laisser accrocher par une telle vulnérabilité ? C'était hors de question.

Dans le temps qu'il me faut pour pivoter sur mes appuis, la fillette change totalement d'attitude, comme si elle se reprenait, prise par surprise. Ne s'attendait apparemment pas à ce que je la remarque, mais il faut bien qu'elle me confronte d'une façon ou d'une autre maintenant. J'ai pas longtemps à attendre avant d'entendre le son de sa voix, qui m'assaille presque comme une contre-attaque à un assaut que je lui aurais envoyé. La petite est vexée, ça se sent, et elle a de l'aplomb avec ça. En l'écoutant débiter ses conneries sur l'essence divine de la cascade, je peux pas m'empêcher de lâcher un sourire cynique, alors que ma main droite qui tient toujours le manche de mon arme amène sans effort apparent sa lame reposer sur mon épaule. Et à la voir se mettre en garde avec ses petites mimines, j'en ai presque envie de rire à gorge déployée, mais le cran de ce petit bout de femme à peine mûr, en fin de compte, m'inspire assez de respect pour me passer l'envie de l'humilier pour mon petit plaisir. Tout mon corps me fait mal, de cette bonne douleur musculaire que je ressens toujours après un bon entraînement, mais c'est pas le genre de chose qui me fait me défiler.

La donzelle veut cacher son côté lubrique derrière sa façade combative ? C'est certainement pas moi qui va l'empêcher, même si j'espère pour elle qu'elle est prête à assumer jusqu'au bout.

« Heh, on a peur de rien hein ? Tu crois que des dieux sont là, derrière, à veiller sur ton petit cul ? Si je viens jusqu'ici pour m'entraîner c'est pour éviter qu'on vienne me faire chier. Mais soit. Je vais jouer avec toi, si c'est apparemment ce que tu veux. »

A ces mots, je tends d'une main toute la longueur de mon espadon droit dans la direction de la kunoichi, je sens les muscles de mon bras se tendre son l'effort, ce mince filet d'énergie électrisante qui me parcourt jusqu'à l'échine. Puis à mon tour, j'adopte une posture de garde, joignant ma main gauche à la première pour avoir tout le contrôle et la puissance possibles pour mon prochain mouvement. Aucune empathie dans mes yeux, ni aucune condescendance : la fillette veut se battre, et je dis rarement non à un peu de pratique. Comme dans un seul geste, mes jambes se plient alors et me projettent en avant, droit vers elle, mon espadon chargé vers l'arrière, et alors que j'arrive à sa portée, je balaye large et fort devant moi avec le plat de ma lame... fauchant le sol et tout ce qui peut se trouver dessus à cet instant. Y compris ses jambes, frêles et vulnérables.

C'est parti.

Spoiler:

Mar 5 Déc - 16:01 Expérience : 146 Messages : 33

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

Un léger souffle maintenait les mèches de Miko en mouvement, dans ce tableau proche de décrire la chute d'un égo, seul le crépitement de la cascade sur les rochers attestait l'indifférence de la nature aux combats mener en son nom, ce son devint vite le seul accompagnement d'un duel qui aurait lieu sous peu. Les oiseaux s'étaient tus, à moins qu'ils ne soient partis ailleurs. Il n'y avait personne aux alentours de visible, seulement deux êtres bien différents, l'une aussi fine que l'autre était épais, n'était la sauvagerie et le franc parler des deux, rien d'autre ne semblait pouvoir les unir.

Miko observait le regard de son adversaire, il ne semblait pas ému par sa beauté ni intimidé par la présence d'une déesse situé juste derrière lui. La jeune caprin tentait de maintenir du mieux possible sa garde dérisoire. Elle jeta des regards brefs sur ses muscles puissants, prêt à l'étreindre ou à l'éteindre, pendant un instant une lueur licencieuse habilla ses yeux bleus. Mais alors l'homme s'exprima, chassant toute forme de doute dans son esprit. Ses paroles la blessèrent certainement, elle sentait son corps se tendre, le sang affluant jusqu'à la tempe. Elle répliqua d'une voix forte et colérique alors que son adversaire se préparait à lancer l'assaut.

- Peut être bien que cette déesse se fiche de moi, mais j'ai la force de mes ancêtres à ma disposition !

A peine sa phrase terminée, la masse impressionnante s'élança très rapidement. Miko commença à paniquer, elle voulait utiliser sa plus puissante transformation, seul moyen de rivaliser avec la force brut de son adversaire, mais il apparut si rapidement qu'elle opta pour un changement partiel, effectuant les mudras correspondant, ses jambes devinrent des sabots et ses cuisses recouverts de poils. En voyant l'espadon approcher, elle ressentît une peur qui l'amena à esquiver vivement, sans doute en dépensant plus de chakra que nécessaire. Elle bondit en arrière, veillant à rabattre le plus possible ses jambes animales. La lame passa sous elle, sans dégâts.

Une demi seconde suffit à ce qu'elle se rende compte que l'épée pouvait de nouveau la toucher sans trop de mal tandis qu'elle même se trouvait trop loin pour contre attaquer. Alors elle effectua d'autres mudras pour finaliser sa transformation complète, misant sur la surprise de son apparence horrible. Elle resta alors en garde, se tenant prête pour pouvoir le toucher. La douleur n'avait pas encore échauffé son esprit, mais elle savait déjà que si ses coups ne se portait pas rapidement sur son adversaire, elle serait bien obligée de l'implorer. Elle n'avait pas souvenir d'avoir combattu une arme aussi large et grande de toute sa petite vie, et sentait déjà un épuisement mental.

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Jeu 7 Déc - 3:12 Expérience : 0 Messages : 60

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

Une chose improbable se passe alors que je complète mon mouvement, répété des milliers de fois avant aujourd'hui, pour aller mettre la fillette au sol sans le moindre ménagement. La forme de ses jambes change. Des poils apparaissent. Et... est-ce que c'est vraiment des sabots !? Mon corps, mes muscles, terminent de faire balayer le sol à mon espadon alors que ma tête commence à gamberger sur ce que je viens de voir. L'acier épais et large de mon arme, cela dit, ne fait que frotter et soulever une partie du sol qu'il expédie sur le côté, sans toucher aux jambes maintenant hybrides de la kunoichi. Mon regard se fait plus insistant encore qu'à la normale, plus mordant que quand je me mesure à qui que ce soit d'autre. Alors que je récupère le plein contrôle de mon espadon en adaptant mes appuis à ma nouvelle position, je vois la transformation incompréhensible de la fillette se poursuivre, gagner ses bras, ses épaules... sa tête.

« Bordel, qu'est-ce que t'es, toi... »

La surprise passée sur la forme, je m'interroge toujours sur le fond. Je sais que ce genre de métamorphose est possible, pour avoir vécu avec les Inuzuka et leurs clebs pendant plus d'une décennie, mais des gens qui se changent en... qui se changent en chèvre ? Ce que j'ai maintenant sous les yeux a rien à voir avec un Henge ou ce genre de connerie : cette fille... est devenue un animal. Ce qui lui a peut-être permis de s'épargner quelques bleus aux mollets, je me dis dans la foulée. La détente qui lui a permis de se mettre hors de portée... Les bêtes de tout poil ont des ressources insoupçonnées qu'il ne faut pas sous-estimer, une leçon que j'ai apprise en chassant le gibier et en me prenant quelques mauvais coups dans le processus. Pendant un bref instant, je jauge à nouveau la « personne » que j'ai devant moi. Ces nouveaux atours qu'elle a vont me forcer à m'adapter. Un exercice plus intéressant que ce que j'espérais quelques secondes plus tôt.

« Eh bien... Voyons ce qu'ils font pour toi, tes ancêtres... ! »

Au combat comme à la vie « normale », si ce truc existe d'ailleurs tout court, je mets tout le monde à la même enseigne. Traite chacun – et chacune – de la même façon. Homme, femme, clébard,... chèvre... Les mots ont un sens pour moi, et venir me titiller à l'endroit même où je m'entraîne, me faire des remarques vexées dont j'ai rien à secouer, me défier... Ça a ses conséquences. Entre mes mains, alors que je sens mes muscles qui commencent à bouillir d'éveil, mon espadon s'anime alors à nouveau, dans un déferlement de frappes que je fais pleuvoir sur la kunoichi hybride. Le plus dur, à la vérité, est dans ces cas là de frapper avec le plat de la lame. Les frottements de l'air ralentissent mes attaques, rendent chaque moulinet plus difficiles. En somme, un entraînement parfait..

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Jeu 7 Déc - 18:18 Expérience : 146 Messages : 33

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

Le doux bruit du vent agitant les feuilles des arbres, le vacarme de l'eau s'écrasant sur le minéral, la terre tremblante de par leurs pas ou sabots lourds et le feu de leurs yeux qui se jaugeait. L'instant fatidique de la collision approchait, tous les éléments du chaos précédant l'harmonie établi semblait être en suspension autour d'eux, comme si ils retenaient leur souffle en attendant le premier éclat de sang jaillissant de leurs corps.
Même au sein de son regard caprin, la peur et l’appréhension était visible. Elle ne voyait pas d'autre moyen d'atteindre son adversaire qu'en encaissant un ou plusieurs coups. Pourtant, aux mots impies qu'il continuait de proférer, à la sauvagerie de ses mouvements entrainés à tuer, une seule réponse pouvait exister, lui infliger une défaite. A défaut d'y croire, Miko se fixa pour objectif de le toucher.

En effet, la posture et le regard du mastodonte changèrent pour le rendre au moins aussi impressionnant que sa transformation surnaturelle. Face à son attitude plus bestiale que Miko ne pourrait pas adopter avant des années d'épreuves et de sacrifices, elle lui parla calmement:

- Puisses ta force être employée à de plus noble dessein que celui d'ôter la vie...

Une forme de prière pour sa propre survie, sûrement, bien qu'elle soit convaincue du bien fondé de sa demande. Comme une réponse appropriée, la lame s'approcha par le plat, le mouvement n'était pas si rapide mais la poussière que soulevait l'épaisse couche de fer l'amena à une conclusion simple, elle devait confronter l'espadon. Les sabots bien ancrés sur le sol, elle baissa légèrement la tête pour encaisser le premier coup. Le choc du fer contre les os ébranla tout son corps, elle sentit son sang perler à travers l'hématome en dessous de sa partie osseuse. La lame était si grande et puissante que sa parade en vint à manquer de résistance, elle tînt néanmoins ses appuis et s'élança dans une charge kamikaze en poussant un hurlement, de douleur et de rage. Mais la rapidité habituelle de sa charge fut ralentit par le retour de l'enchainement qu'elle vit approcher de sa gauche du coin de son œil caprin, elle serra les dents de peur mordre sa langue.

Idéalement, son intention était d'arriver avant l'espadon, ou au pire de le frotter pour réduire le choc. Mais tout se passa trop vite, arrivant à la moitié de la distance qui la séparait de son adversaire, un nouveau coup la frappa, sans parade cette fois. Son épaule gauche pris le choc dans un cri déchirant, sa trajectoire en fut dévié, alors qu'elle visait le plexus, elle se retrouva sur le flanc droit du guerrier tandis son bras gauche pendant bizarrement.

Les yeux pleins de larmes et rouge de sang, elle continua sa charge en grimaçant de douleur, peut être enfin pourrait-elle l'atteindre...

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Dim 10 Déc - 17:57 Expérience : 0 Messages : 60

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

Sous le sérieux appuyé de mes frappes, que je prends quand même soin de ne pas rendre mortelles en inclinant le tranchant de ma lame pour l'éloigner de la chair vulnérable de la petite, je sens parfois la dureté des cornes... d'autres fois, la faiblesse du corps humain. Une faiblesse que même moi je partage, malgré tout l'entraînement que je m'inflige au quotidien, une faiblesse qui est celle de notre espèce toute entière, et que seuls mes équipements de protection peuvent aider à contrer. Un peu tard, je me rends compte en l'occurrence qu'à part mon futal et mes bottes, j'en ai présentement aucune sur moi. Il est toujours temps de s'en rendre compte, même si la vitesse débridée que je ressens en faisant pleuvoir les coups sur cette chèvre s'avère très agréable. La petite encaisse plutôt bien, mais à cette portée et à ce rythme, j'ai juste besoin d'appuyer l'offensive pour la briser pour de bon. La réduire au silence, elle et ses simagrées de bonne femme.

Des nobles desseins ? Non mais elle se prend pour qui cette prêtresse de mes deux. J'ôte la vie quand j'en ai besoin et quand ça peut rendre ma vie meilleure, et c'est pas ce genre de tirade à la con qui me fera changer de cap.

Mais alors que je continue mon assaut, je vois le changement s'opérer dans la posture de la chèvre-garou. De la défensive, ses appuis passent sur un mode offensif facilement reconnaissable, même sous cette forme. Une dynamique du corps qui ne trompe pas, et surtout pas moi. Quand la gamine s'élance vers moi toutes cornes dehors pour me percuter, ma propre posture a donc déjà changé : j'utilise le poids de mon arme et son dernier mouvement pour me déporter rapidement et facilement sur le côté, faisant glisser mes appuis sur le sol herbeux tout juste humide pour laisser filer la caboche velue de la fillette devant moi... et tenter de lui attraper l'avant-bras le plus proche avec ma main libre.

« Et tu sais quoi sur le fait de tuer, toi, hein ? Je parie que t'as eu à embrocher personne de ta vie. Mais vas-y, te gêne pas, laisse-toi crever si ça t'amuse. Si c'est assez noble pour toi.. ! »

Je lui décoche ces mots, et dans le même temps le poing serré qui empoigne le manche de mon arme en garde inversée glisse jusqu'au pommeau, et va droit en direction du visage animal de la donzelle pour lui refaire un peu le portrait en draguant derrière lui la longue lame de mon espadon. Je m'emporte, je le sens, mais j'arrive juste pas à laisser passer ce genre de conneries. A les ignorer, comme je devrais le faire. Putain. C'est elle qui est venue m'emmerder, pas l'inverse ! Me faire la morale, à moi ? Qu'est-ce qu'elle peut bien savoir de la vie pour oser me faire la leçon. Femme, chèvre, bizarreries en tout genre, j'ai pas à les laisser me titiller comme ça.

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Mar 12 Déc - 8:47 Expérience : 146 Messages : 33

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

Elle fonçait sans réfléchir, la tête baissée. Ses iris horizontaux s’élevant vers le visage froid du mastodonte sans un mouvement de tête. Elle vît le mouvement de l'épée sur le coté, puis son adversaire quitta son champ de vision, ses cornes l'effleurant à peine. La respiration haletante, les muscles tendus, son corps de chèvre réagit pour elle. Emportée par sa charge qui n'avait pas rencontré d'autre obstacle que l'espadon, elle sentît une main puissante approchant les poils de son avant bras droit. Son sabot d'appui écrasa la terre fraîche et douce, elle bondit vivement sur elle même, échappant à la prise pour se retrouver face à face, un poing ferme venant sur son visage monstrueux.

Avec un sourire perturbant elle rentra sa tête cornu en avant pour lui présenter son crâne osseux, grâce à ses yeux de caprinés elle le voyait débiter ses paroles tandis que le poing arrivait. Elle était déçue par ses propos, il ne voyait pas la responsabilité qui échue à un être aussi puissant que lui. Cette pensée agita son propre corps, qui dépensait une énergie constante pour lui donner force et courage. Elle était donc si faible qu'une arme tenue au bout d'un bras savant pouvait à elle seule la tenir en échec. Tandis qu'elle sentait le poing cogner l'hématome de son crâne, dans un accès de rage elle lança vivement son sabot droit dans le genou de son adversaire tout en lui répondant avec énervement:

- Tu ne comprends donc pas ?! Nous sommes tous liés, chacune de nos actions détermine l'harmonie globale. Bien sur que je n'ai jamais tué quelqu'un ! Que crois-tu que ton âme reçoive lorsqu'elle s'empare d'une autre ? Lorsque ton bout d'acier absorbe le sang d'un être vivant ? Si jamais tu venais à mourir dans cet état, sans demander pardon, tu ne pourrais pas te réincarner. Tu deviendras un monstre de chakra et de haine, et alors qui devra te vaincre sans pouvoir comprendre ni agir autrement qu'en te faisant disparaître ?!

Sa vision se troublait, elle doutait avoir assez de force pour l'avoir mis à terre avec son attaque. Mais elle se tenait encore droite, prête à continuer tant qu'elle ne verrait dans le regard de son adversaire une autre lueur, une preuve que ce combat avait un sens plus grand. Toute cette souffrance ne pouvait pas avoir d'autre synthèse que sa propre faiblesse. Si nécessaire elle était prête à subir davantage, à l'intriguer suffisamment à défaut de lui faire mal. Malgré la douleur de son épaule gauche amoindrie par l’adrénaline du combat, elle ne se sentait pas en danger de mort, bien que l'épuisement mental et physique approchait d'un paroxysme qu'elle doutait avoir jamais connue dans sa petite vie materné.

Après tout, cet homme aurait pu la tuer sitôt compris leurs différences de niveau et ils étaient encore dans l'enceinte du village. Il n'était pas un vulgaire bandit ou un mercenaire sans importance, mais bel et bien un shinobi, à priori puissant et dangereux pour les ennemis de Kumo.

Spoiler:

Jeu 14 Déc - 9:49 Expérience : 0 Messages : 60

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

Avec la même fougue que l'aurait fait l'animal qu'elle incarne pour moitié, la fillette se dégage de mon emprise et présente encore ses cornes pour aller à la rencontre de mon poing. Une douleur familière se propage dans mes phalanges à l'impact. J'ai plutôt l'habitude de frapper avec mes gantelets, qui présentent que des avantages dans ce genre de situation, mais comme pour tout je me suis d'abord entraîné sans le moindre confort. Me suis fait violence, en frappant à mains nues sur tout ce qui me passait sous la main pour m'endurcir. La pratique n'enlevait pas la douleur, mais en faisait une compagne fidèle à laquelle on s'accoutumait. A l'inverse, ne pas avoir tout mon barda sur le dos m'offre pour ce petit échange gourmand une facilité de mouvement à laquelle je suis plus habitué. Agréable, pour sûr, mais pas représentatif de ce que je dois endurer au cours d'un véritable combat.

Bercé par un flot de sensations familières, je vois nettement arriver la contre-attaque de l'hybride qui se croit autorisée à me sermonner, son sabot partant en oblique vers mon genou gauche. La logique était honorable : si j'ai une jambe en vraque, j'aurai plus de mal à échapper à ses ruades. Sauf que je tombe évidemment pas dans le panneau et que mes appuis changent rapidement pour contourner la trajectoire de l'attaque. Nonchalamment, alors que la gamine se met à débiter de nouvelles âneries sur une soit-disant harmonie de mes baloches, je la tiens à distance, avec des yeux sûrement chargés de mépris et surtout, avec la pointe de ma lame tendue droit vers elle. Au fil de sa tirade, mon mépris est rejoint par une incompréhension irritée de son charabia, puis quand viennent ses derniers mots je comprends enfin qu'il n'y a aucune vraie compassion derrière sa rhétorique à la con. Juste un intérêt hypocrite, celui de pas avoir à affronter le monstre que je peux soit-disant devenir. Quel ramassis de conneries.

« Ce que reçoit mon âme... Mais qu'est-ce que ça peut t'foutre. Quand le type d'en face meurt, je continue à vivre : elle est là, la seule réalité, gamine. Et j'ai déjà bien assez d'une vie de merde sans avoir besoin d'une autre dans la foulée... !! »

Enragé par des images et des sensations qui tentent de remonter à la surface, je les noie sous un torrent de cette putain de colère qui me plombe en permanence, transformant cette haine sans but en énergie pour mon prochain assaut. Je sens mon visage qui se crispe, alors que mes jambes me propulsent rapidement sur le flanc de la fillette hybride pour déverser sur elle un nouveau barrage de frappes. Par chance pour elle comme pour moi, la retenue et l'effort que je dois déployer pour frapper avec le plat de mon arme m'empêche de sombrer dans « cet » état. Celui où alliés comme ennemis ne deviennent autour de moi que des monceaux de bidoche à débiter et à démembrer, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le silence... et la mort.

Spoiler:

Ven 15 Déc - 7:11 Expérience : 146 Messages : 33

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

L'être étrange se tenait aussi droite que ses muscles endoloris le lui permettaient. La bête et la belle unis sous la même forme sans avoir le charme d'une femme ni la puissance d'un animal, un être perdu dans les limbes d'existence passés n'ayant pas tant marqué sa destiné. Enfant qui parlais sans savoir, sans réflexion, ne reflétait que sa propre ambition, destiné à devenir Kami ou imbécile. Imbécile plus sûrement que divin, lorsqu'on méconnaissait sa propre force et que l'on ignorait celle d'autrui. Miko louchait presque sur la pointe de l'épée dirigée vers elle. Du fond de ses entrailles, plus que de la peur et du remord montait vers l'estomac pour finir coincés dans sa gorge. Encore une fois son coup n'avait pas porté, alors qu'elle avait enfin la chance d'être tout prêt de lui, sans la couche de fer dirigée vers elle.

Elle avait échoué à convaincre la puissance brute qui fonçait vers elle. Elle avait eu beau s'échiner à le toucher, pas une seule fois ses sabots n'imprimèrent une quelconque marque sur le corps nu qui venait à elle. Abasourdie par sa propre faiblesse, Miko n'avait plus la volonté de se battre, son corps de bête agit pour elle. Alors que l'espadon vint à sa rencontre, son corps monstrueux exécuta un bon rapide en arrière. Le spadassin n'eut qu'un pas à faire pour ramener sa lame à son niveau. La chèvre serra de nouveau les dents, elle amorça un mouvement souple de son corps pour tenter d'échapper à l'espadon qui vint avec une telle force sur ses côtes que le choc l'envoya au sol dans un gémissement pitoyable.

Aussitôt, elle redevint humaine, ses sabots devenus deux petits pieds enchaussé, la toison se rétrécissant pour devenir une peau douce, les cornes entrèrent dans son crâne. La force de ses ancêtres l'avait abandonné pour ce combat. Dans un sursaut de survie, elle darda des yeux larmoyants dans le regard énervé de son opposant. Elle se releva à demi, appuyé sur son épaule valide, ses jambes sur le sol, l'autre main tenant ses cottes. D'une toute petite voix elle s'excusa ainsi :

- Pardonne moi grand guerrier... Tu m'as prouvée que j'étais une idiote, et mes ancêtres sont sûrement d'accord avec toi, je n'avais aucun droit de te perturber. Si les Kami décide de faire de toi un monstre, ce n'est pas à moi qu'appartient la décision de les arrêter...

Alors elle ne put plus contenir son désespoir, d'être si loin de sa partie, loin de sa famille et des croyances qui naguère l'avait formée. Elle pleura franchement en hoquetant de douleur, honteuse de se montrer dans un tel état face à un tel être. Son regard fuit le guerrier pour atterrir sur la terre et l'herbe, floutés par ses larmes qu'elle tentait gauchement d'essuyer.

Spoiler:

Dim 17 Déc - 10:50 Expérience : 0 Messages : 60

▶ Sujet: Re: Before the Fall [Ouvert]

La première frappe passe à un orteil de la minette transformée en chèvre, mais j’ai trop pratiqué cet enchaînement pour prendre ça pour un échec. Mes appuis se replacent d’eux-même, mon corps se balance vers l’avant en jouant du poids de ma lame lancée sur le côté, et la suite de mon assaut se poursuit dans la foulée aussi naturellement que l’écoulement de la cascade qui continue son ballet sur le côté. Sans pitié, sans remords, je cogne alors en tapant juste, en tapant vrai. En montrant une fois pour toute à cette moralisatrice de mes deux qui de ses mots ou de mon espadon a raison. Comme l’extension de mon bras qu’elle est, mon arme me renvoie la sensation des côtes maltraitées de la gamine, alors que mes yeux observent, satisfaits, la valse de son corps hybride qui part s’échouer sur le côté. Ses poils se rétractent alors, ses cornes disparaissent, comme si toute cette vitalité animale qui l’avait habitée auparavant venait de s’évanouir sous la force de l’impact. Des ancêtres bien peu tenaces qu’elle avait là, pour lui prêter leur force si peu de temps. Par sa gestuelle, par les traits fatigués de son visage et son rictus de douleur affligée, je comprends facilement que l’ardeur du combat l’a quittée. Qu’elle est, définitivement et pathétiquement… vaincue.

Mes traits se détendent légèrement. Mon corps fatigué rattrape mes pensées, et je plante machinalement mon arme dans le sol meuble pour appuyer mes bras sur sa garde. Ce petit exercice imprévu… m’a fait puiser dans mes réserves. De façon plutôt agréable, malgré le charabia de la petite donzelle qui se tient maintenant là, larmoyante, impuissante. Mais je sens que le poids de la défaite, de l’humiliation qu’elle porte, n’est pas le seul qui l’accable. Est-ce que ça m’intéresse pour autant de le connaître ? Pas vraiment. Ce que j’apprends sur les gens n’a de vraie valeur que si ça peut s’appliquer au combat. A mes chances de les vaincre, de m’en sortir en vie dans le cas où tout partirait en vrille. Mais je me montre pas trop mesquin malgré tout : je sens aucun sarcasme chez la gamine, et sa façon de digérer la défaite a tout d’honorable. J’accorde pas trop de valeur à l’honneur dans la plupart des cas, mais tout ce qui demandait un effort peut mériter un minimum d’approbation.

« T’as perdu aujourd’hui petite… Mais ça veut pas dire que ça doit te plaire. Tout c’que j’te souhaite, c’est de devenir assez forte pour un jour peut-être avoir assez de nerf pour remettre ça… Et pour éviter de passer à nouveau pour une idiote. »

Des mots plutôt doux venant de ma part, mais rien de mieux ne me vient de toute façon. Je suis pas là pour la réconforter ou pour la ménager. Merde, je suis là pour m’entraîner, à l’origine, pas pour materner qui que ce soit. Je sens que la sueur a pris la place de l’eau de la cascade sur mon corps. Mon souffle reste régulier, même si mes poumons doivent se gonfler comme des panses de béliers pour me donner l’air qu’il me faut. Je peux encore mieux faire, c’est certain, et ma technique… Perfectible. Dans un ultime effort, je sors ma lame du sol et vais déposer son plat sur mon épaule, préparé et décidé à rassembler mes affaires et à aller m’occuper de mes prochaines commandes. Mon corps pivote d’un demi… et mon regard s’accroche à la silhouette de la gamine.

« ...Devenir un monstre. Peut-être déjà trop tard pour l’éviter… non... ? »

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