12.10.24evenement L'évènement se termine officiellement avec son épilogue, qui révèle de nombreux éléments de la trame. De nouveaux enjeux arriveront dans les semaines à venir pour chaque faction !
21.07.24evenement Le deuxième Évènement du forum, « Les voix du passé » est lancé ! L'ensemble des RPs sont disponibles dans la catégorie qui lui est dédiée !
Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.
Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.
Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.
Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.
Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.
Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.
❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.
❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.
❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.
❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.
❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.
❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.
❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).
❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.
HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.
NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.
À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.
À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ». Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance. À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.
La venue de l'automne fut le théâtre de la plus grande attaque de l'Alliance contre le Shogunat d'Homura. Suite à la récupération d'Uzumaki Sadame – Jinchuuriki de Kyuubi que tous pensaient décédé – par les forces armées à la fin de l'été, l'Alliance se mit en chemin pour le reprendre par la force, de crainte qu'il puisse confier aux shinobis d'Homura tout ce qu'il connaissait malgré lui à leur sujet, lors de sa captivité.
Alors, si une escouade s'occupa de protéger le Jinchuuriki dans sa chambre d'hôpital, le reste du village, lui, dû s'occuper de Janome et de ses alliés qui tentèrent de mettre la Capitale à feu et à sang pour disperser leurs forces.
En hiver de l’an 82, Homura fut prise pour cible par les forces armées du Pays du Son qui attaquèrent de front la capitale de l’Empire. Rejoints par les autorités du Shogunat, les Genin firent face à de nombreux guerriers d'Oto, une dizaine de yokai éveillés ainsi qu'à Yamamoto Janome, qui se révéla chef d'orchestre de ce conflit. Alors que ce face à face tournait en défaveur d'Homura, Naga, un shinobi ayant rejoint leurs forces armées, s'énonça comme un traître qui avait enfin récupéré ce qu'il cherchait depuis toutes ces années. Il invoqua Kyuubi, le Démon Renard, avant de prendre la fuite avec Janome sur son dos... non sans avoir occis tous les yokai de ce dernier, comme pour le punir pour sa cruauté qu'il n'avait pas prévue au programme.
S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.
▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.
▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.
▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.
▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.
▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.
▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.
▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.
KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.
SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.
Trois soldats de l'Eau sont approchés par Fuuha, une errante appartenant autrefois au clan Yuki dont elle a renié le nom. Si elle décide de partager le fruit de ses enquêtes sur la Brume sanglante avec quelques uns, d'autres n'acquièrent pas sa confiance – à l'image d'un certain archer jouant un double jeu, en faisant un rapport au Seigneur de l'Eau et à la Shodaime sur ses agissements.
Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.
À l'automne 83, Naga foule du pied le Village caché de la Brume en pénétrant dans la Tour de la Mizukage. Pressentant le danger qu'il représente, la Shodaime s'engage immédiatement dans un combat qui l'oppose à l'étranger, épaulée par la Brume sanglante qui, pour une raison que l'on ignore, ne parvient pas à le tuer malgré tous ses efforts.
Au sein du village, les autorités de Kiri se dispersent sur deux flancs : à l'Ouest, face à une yokai connue sous le nom de la Mariée sans visage ; et à l'Est, face à un homme nommé « Shuushin », un adorateur d'Izanagi qui se dit être immortel...
À l'hiver de l'an 82, Kiri souffrit simultanément la disparition d’un grand nombre de ses habitants et la désertion apparente de trois de ses éléments les plus prometteurs Les enquêtes menées révélèrent d’une part que les civils avaient été massacrés par des Yokais, dont le plus imposant était Shinchū, dit « le Yokai Originel », et d’autre part que les déserteurs avaient été tués par deux individus restés non identifiés, mais dont l’un d’eux manipulait une forme d'orage. L’hypothèse d’une alliance entre ces deux menaces n’était pas exclue.
Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.
ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.
ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.
ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.
ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.
ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.
ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.
ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.
INUZUKA “JINMENJUSHIN” Autrefois rejeton auquel l'on ne daigna pas donner de nom, abandonnée à la naissance au large du domaine en espérant que le nouveau-né pourrirait parmi les yokai pour être simplement née femme, celle que l'on connaît aujourd'hui sous celui d'une « bête à forme humaine » passa sa vie entière à lutter pour ne serait-ce que pouvoir voir une autre aube se lever. Les cicatrices comme les sévices qui marbrent son corps et son visages sont les reliques des nombreux affrontements qu'elle a endossé au cours de son existence, au point de devenir une vétérante du clan Inuzuka dont la force et la hargne était aussi crainte qu'elle était respectée. Les murmures des membres de son clan à son propos lui donnèrent, avec le temps, ce qu'une mère ne lui avait jamais offert – un nom ; celui de « Jinmenjushin », aussi rompue à la bataille qu'à la victoire. Une vieille et large balafre fend sa joue, faisant horriblement entrevoir l'arche de sa mâchoire jusqu'à son ossature, qu'elle arbore comme un trophée. À l'automne 83, elle invoqua une ancienne clause de son clan pour défier le frère de Getsumen – qui aurait naturellement hérité de son titre de chef de clan – dans un combat à mort pour obtenir le droit de guider les siens, ce qu'elle obtint en laissant derrière elle le dernier cadavre de cette lignée. Elle ordonna qu'il soit laissé à l'endroit où elle l'avait occis pendant deux jours, afin de faire passer son message : celui que les Inuzuka seraient désormais menés par une bête qu'ils avaient passés des décennies à renier.
À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.
Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.
Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan. Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant. À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.
Suite à de nombreux rapports attestant de la présence grandissante de yokai dans les montagnes, une escouade est envoyée par le Nidaime Raikage au début de l'automne 83 pour régler la situation – avant de réaliser que tout cela est dû à la présence de Corruption, l'un des quatre Shinobi Primordiaux, dont le sceau a été fragilisé.
Une seconde escouade est envoyée dans les profondeurs des monts de Kaminari, où l'un des Grands dragons est apparu dans le ciel, corrompu par les miasmes que laisse s'échapper le sceau de Corruption. Les kumojins se doivent alors d'affronter ces engeances sur les deux fronts, afin d'empêcher l'influence du Shinobi Primordial de s'étendre jusqu'au village, malgré le manque de coopération de certaines de ces forces...
À l'hiver de l'an 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio. Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.
Comme émerger d’un lac glacé. Ce passage d’un vide absolu, bloqué, tétanisé. Puis transparaître, transpercer, et sentir l’air retourner dans ses poumons une fois de plus. Un souffle d’hiver qui brûlait et pourtant vivifiait dans le même geste. Émerger, et revivre.
Weihan ouvrit lentement les yeux, inspira encore plus lentement. Le soleil lui fit mal aux iris, mais un frisson le secoua et il porta la main à son visage. Le geste fut plus difficile qu’il n’aurait dû l’être, mais ses doigts blanchâtres touchèrent du métal et il y trouva un réconfort presque surnaturel. Ce n’était pas son casque… Mais c’était un casque, et il recouvrait toujours son visage.
La Voie l’avait préservé, ou plutôt, quelqu’un l’avait fait. Ses yeux d’une couleur inconnue se portèrent vers le haut, constatèrent un plafond qu’il connaissait, celui de l’hôpital d’Homura. Son corps était recouvert de bandages. Depuis combien de temps était-il ici ? Il fouilla ses souvenirs. Un autre frisson le secoua. Il se rappelait avoir attaqué Janome avec sa plus puissante combinaison. Puis… Cette impression d’avoir perdu le contrôle de son corps. Pas la même qu’une illusion. Puis… Il avait été brisé. Mis hors de combat en moins d’une seconde. Sans savoir comment, ni pourquoi. Sa mémoire s’arrêtait là. Ashin, Kaïto, et cet homme masqué… Avaient-ils survécu ? Qui l’avait ramené ici et soigné ses blessures ?
La Voie… De toute évidence son chemin n’était pas terminé. Elle l’avait sauvé, inévitablement. Le divin avait quelque chose à lui dire. Weihan se redressa dans le lit. La pièce était vide, sauf pour une couverture dans un coin. Sur celle-ci était posé des morceaux de métal tordu. Son armure. Elle avait été si abîmée qu’on aurait peiné à croire qu’elle avait été un jour portée. Irrécupérable, se désola le Genin. Réparer tant de dommages était impossible.
Son hallebarde, appuyée sur le cadre du mur, n’était guère en meilleur état, les épaisses lames de son extrémité brisées et tordues. Comme il l’avait été. Mais elle avait survécu, et lui aussi. Aussi longtemps qu’il respirait… Il pouvait encore marcher dans le chemin de son destin.
Il se sentait… Léthargique. Comme si ses bras, ses jambes n’étaient plus les siennes. Mais Weihan savait que c’était le cas, seulement cette impression fantôme de tous ces os brisés et ressoudés. La porte était fermée et Weihan réfléchit quelques instants avant de retirer le casque et l’examiner. Pas le sien, mais la facture était immanquable. Ce qui voulait dire que… Ils étaient ici ?
Deux cognements à la porte et Weihan remit le casque sur sa tête aussi rapidement que son corps endommagé lui permettait. Juste à temps pour cacher la surprise quand il aperçut les traits de celui qui venait d’entrer. « … »
Retour en urgence, corps transporté par tous les moyens dont-ils disposaient, râle de complainte adressé à ses supérieurs et confrères pour un blessé grave. Ce fut sous la houle funeste du destin que la prise en charge de Weihan se fit, en une lutte acharnée pour sa vie au cours du voyage et au travers des couloirs de l'hôpital. Le chakra épuisé du guérisseur ne lui avait pas suffit pour guérir quoi que ce soit après coup, pire, son état dépassait largement ses compétences. Il décida néanmoins d’assister au rituel de guérison par fuinjutsu opéré par ses supérieurs, bras croisés, regard empli de frustrations, regrets et aussi prise de conscience des risques de missions.
Ces images défilaient encore sous ses yeux alors que sa poigne ouvrit lentement la porte de la chambre de visite, d’un regard qui se voulait moins dur et plus ouvert que d’habitude. Ashin n’entrait pas dans cette pièce en tant que soldat ou médecin mais comme un ami, avec à sa main contenant des stimulants de guérison concoctés par ses soins et un cadeau particulier issu de l’homme masqué.
Salut Weihan, je vois que tu es réveillé …
Un pas après l’autre, sa silhouette entrait dans la chambre et son intervention finissait en une intonation plus retenue à en voir ces armures totalement broyées et tordues. La scène s’avérait encore vive dans son esprit et des plus impressionnantes, ravivée par cet équipement défait. Son faciès se reprit néanmoins, faisant le tour du lit. Selon l’état de la pièce, les infirmières étaient passées avant lui, d’un fait étrange notable en le casque du guerrier toujours présent. Si cela n'était pas sa principale préoccupation, le phénomène l'intriguait depuis plusieurs missions déjà, se rendant compte qu’il n’avait jamais vu son visage.
Ne t’en fais pas. Je ne sais pas ce que cela représente pour toi, mais personne n’a vu ton visage, ni moi, ni Kaïto ni l’homme masqué. Pas même mes supérieurs visiblement.
Par quel mystère avait-il gardé son casque même lors des rituels ? Le guérisseur ne savait pas mais ne releva pas ni ne s’attarda pas sur cet élément qui sur le coup passait à la trappe.
Alors, comment te sens-tu ? Tu as échappé à la mort … Littéralement. Je n’ai jamais vu un corps dans un tel état.
Une telle pression sur son corps et ses organes … Mais que pouvait bien être le pouvoir de Janome ? Une intrigue qui occupait tout autant l’esprit du médecin mais qui ne posa pas cela sur le tapis dès maintenant. Il vint déposer le paquetage sur la commode à côté de son lit, lui laissant le temps de se reprendre et répondre si l’envie lui prenait. Si Ashin semblait vivant, on pouvait observer dans sa posture et ses muscles une certaine fébrilité, son chakra étant actuellement diminué et son corps éprouvé.
Lames Jumelles — S
Ninjutsu
Les lames jumelles constituent un ensemble de deux petites épées (ou grandes dagues) de couleur noir. Reliées par un fil, cette arme dispose d'un fonctionnement très particulier : l'utilisateur a juste à diffuser son chakra dans l'un des objets le composant pour manipuler par la volonté les lames jumelles conjointement. Les fils ne peuvent s'étendre qu'à une dizaine de mètres mais les lames peuvent ainsi se téléguider à distance, tant que l'utilisateur maintient un contact avec une partie des Lames Jumelles (que cela soit les lames ou le fil).
Les quelques bandages sur ses bras s’avéraient surprenant pour un médecin, cependant cela ne ressemblait pas à un entraînement martial comme on l’entendait. Certaines blessures étaient liées à du vent tranchant, d’autres à une utilisation répétée de chakra relâché sous la forme de puissante onde de choc décuplant sa puissance. En effet … Ce dernier, frustré de ne rien pouvoir faire durant ce laps de temps de récupération, avait trouvé un moyen de convertir cette énergie en quelque chose de plus bénéfique. Il travaillait sur un jutsu spécifique de vent et une facette de l’Iroujutsu encore assez mystérieuse … Mais ce n’était que de l'initiation encore.
Une fois déposé, Ashin recula plutôt en face du lit, là où se trouvait le rapport sur l’état de santé de Weihan qu’il consulta rapidement. Puis, ce dernier le regarda de nouveau.
Au fait. Tu as un cadeau de la part de l’homme masqué. Tu te souviens de ses lames jumelles ? Elles n’étaient pas vraiment à lui … Mais elles sont pour toi.
Spoiler:
Dans ce rp, Ashin remet donc à Weihan les Lames Jumelles transmises par l'homme masqué dans ce rp : [Alerte] Le massacre du Boucher
Lames Jumelles — S
Ninjutsu
Les lames jumelles constituent un ensemble de deux petites épées (ou grandes dagues) de couleur noir. Reliées par un fil, cette arme dispose d'un fonctionnement très particulier : l'utilisateur a juste à diffuser son chakra dans l'un des objets le composant pour manipuler par la volonté les lames jumelles conjointement. Les fils ne peuvent s'étendre qu'à une dizaine de mètres mais les lames peuvent ainsi se téléguider à distance, tant que l'utilisateur maintient un contact avec une partie des Lames Jumelles (que cela soit les lames ou le fil).
Alors que le jeune Fujiwara se préparait à entreprendre une exploration fascinante autour d'une légende intrigante, celle d'une entité dotée d'une capacité liée à un dragon élémentaire, le guerrier samouraï était plongé dans la préparation de ses affaires. Le murmure des vents et le doux cliquetis de son arme accompagnaient ses préparatifs, tandis que son esprit était tout entier absorbé par les mystères qu'il s'apprêtait à découvrir.
Cependant, au milieu de ses préparatifs, une nouvelle parvint à ses oreilles, déviant momentanément son attention. Weihan, une figure énigmatique aux contours flous dans l'esprit du samouraï, avait été hospitalisé. La nouvelle se répandit comme une onde à travers le village, atteignant le flavescent au cœur même de sa préparation. Un sentiment d'inquiétude mêlé de curiosité s'empara de lui. Weihan, une énigme incarnée, était-il lié de quelque manière à la légende qu'il s'apprêtait à explorer ?
Sans perdre un instant, il abandonna provisoirement ses préparatifs et se dirigea vers le lieu où reposait Weihan. À son arrivée, il découvrit avec surprise qu'il n'était pas le premier à se présenter au chevet du mystérieux personnage. Ashin, le guérisseur du village, était déjà là, veillant sur Weihan avec une attention particulière. Dans un élan très codifié, il s’inclina comme le veut la coutume pour les saluer, puis s’avança quelque peu auprès du blessé.
« Weihan-san, vous êtes un miraculé. La Voie y serait-elle pour quelque chose ? » exprima-t-il d’un air interrogatif. Certes, il ne croyait pas aux nombreuses divagations de l’homme à l’armure, mais comment expliquer la survie de celui-ci ? « Prenez le temps qu’il faut pour vous remettre sur pieds, camarade. »
Son regard se posa ensuite sur les deux petites lames et esquissa un sourire en se remémorant leur dernier échange. Pour le blondinet, l’homme au visage dissimulé par le heaume s’était laissé séduire par le maniement d’armes bien plus maniable, c’était donc pour lui une petite victoire. Puis, il porta son attention sur le einsenin. Les bandages arborant ses bras l’intriguaient fortement, et en toute légitimité il se demandait si ces blessures étaient également causées lors de leur intervention.
« Une chance qu’il n’y a pas eu d’autres pertes à déplorer. »
Curieusement, il ne les questionna absolument pas sur ce qu’il s’était passé au sein de ce village, non pas que cela ne l’intéressait pas, il n’avait tout simplement pas le temps nécessaire pour s’y consacrer pleinement. Le blondinet songea alors à une personne en particulier pour le remplacer.
« Que comptez-vous faire à présent ? J’aurais tant aimé pouvoir vous apporter mon aide, mais hélas, je serais fortement occupé ces prochains jours. Je connais cependant quelqu’un susceptible d’être d’une grande utilité. Hyûga Tatsuya. C’est un ami et une personne de confiance. »
Le nom du noble n’était pas cité de manière anodine, loin de là. Le guerrier samouraï se muait en politicien en déléguant cette affaire à un groupuscule secret auquel appartenait ce dénommé Tatsuya.
Weihan portait la main à son visage, du moins au casque, accusant un léger déséquilibre. De toute évidence, il était tout sauf complètement rétabli. « Ne m’en voulez pas si je reste assis, mais je suis reconnaissant de voir que vous êtes sain et sauf. »
Ou presque, vu les bandages sur ses bras, mais Weihan les attribua à l’affrontement et n’y pensa pas davantage, oubliant sur le moment qu’Ashin était un eisei-nin. Le Gakusha commentait sur la présence du heaume, et l’Eien hochait de la tête, même s’il ne pouvait que donner une réponse partielle. Pour l’instant en tout cas. « L’anonymat est un précepte de mon culte. Mais il n’est pas absolu. Nos proches et nos supérieurs hiérarchiques sont en droit de voir nos visages. Sans pouvoir expliquer davantage, ce casque n’est pas celui que je portais lors de notre affrontement. »
Il semblait probablement très similaire, mais l’œil d’une personne habituée à le porter verrait la différence, à la même manière qu’on pouvait dissocier deux visages malgré leur similitude, si on regardait assez longtemps du moins.
Ashin lui demandait comment il se sentait. Selon ses dires, périr avait été un scénario probable. Weihan considéra son corps couvert de bandages. « J’aurais donc dû mourir… À vrai dire, mes souvenirs sont confus. Je me souviens d’avoir attaqué Janome... Puis cette impression d’être soudainement paralysé, en plein geste. Et ensuite… »
Il se cambra légèrement vers l’avant, un frisson le secoua. « Je… ne saurais décrire cette sensation, sinon celle d’être déchiré dans tous les sens. Je ne sais pas comment Janome a fait… Mais je sais que ce fut sans le moindre effort de sa part. Je suppose que je vous dois d’avoir survécu, Ashin. Vous, et la Voie qui vous a guidé. »
L’écart de puissance semblait si massif qu’à défaut de connaître la vraie divinité de ce monde, il aurait été aisé de considérer Janome comme un dieu à cet instant. Il fut tiré de ses pensées alors qu’Ashin déposait ce qui semblait être des médicaments, mais également… Les lames de l’Homme masqué ! Un cadeau ? Weihan ne comprenait définitivement rien de cette situation entière. «Ces lames… Je n’ai aucun souvenir d’un tel cadeau. Ou ce que j’ai fait pour le mériter. Ashin, vous devez me dire ce qui est advenu. Où est l’homme masqué ? Kaïto ? Et Janome ? »
Mais au même moment, une autre personne entrait dans la pièce et Weihan constatait avec stupéfaction qu’il s’agissait de Gen’Ichiro, cet irascible samourai. Quel était le sens de présence ? « Gen’Ichiro…? Quelle surprise, mais dans la Voie, il n’y a que miracle. Je… Je me sens effectivement privilégié à cet instant. Je pensais qu’après notre dernière conversation… »
Il ne termina pas sa phrase. Confus, extrêmement confus. Les nouvelles de son hospitalisation s’étaient déjà propagées ? Depuis combien de temps était-il alité ? Indirectement peut-être, Gen’ichiro l’informait qu’il n’y a pas eu de pertes lors de l’incident. Kaïto et l’homme masqué avait donc survécu. Et Janome ? « Ce que je compte faire ? »
Le nom de Tatsuya était mentionné, et Weihan continua d’avoir cette impression d’en savoir moins que tout le monde actuellement. La manière dont le samourai parlait donnait au moins l’impression que le village avait été sécurisé, à défaut d’être sauvé. « Je… Le manque de sensorialité nous a affecté lors de la mission. Avoir quelqu’un qui soit capable d’analyser le chakra présent dans le bourg pourrait nous révéler des informations qui nous échappent actuellement. »
Le Heaume tournait la tête vers le Fujiwara. « À quoi êtes-vous occupé, si je peux me permettre de demander ? Je ne suis pas très aux faits des dernières nouvelles, comme vous pouvez le constater. »
Le blessé prenait l’une des lames jumelle dans ses mains, ses doigts suivant le fil étonnamment durable qui les reliait. La courte épée était incroyablement légère. Comment utiliser ce cadeau à la hauteur de l’honneur qu’on lui faisait de les lui confier ? L’homme ayant refusé de l’entraîner à leur usage était justement dans la pièce…
Son regard se posa sur l’hallebarde endommagée dans le coin de la pièce, et son esprit commença à réfléchir…
Au milieu de cette rencontre qui semblait naturelle, un sentiment plus profond s’en dégagea peu à peu à voir le guerrier en armure dans un contexte plus calme et serein. Jusqu’ici, ils avaient déjà accompli plusieurs missions, cependant cette épreuve en avaient fait des frères d’armes plus qu’un simple respect mutuel pour leur statuts. De ces rares moments, le guérisseur exposait un regard moins fermé et plus chaleureux, comme plus confiant. Ce fut même avec un certain étonnement qu’Ashin accueillit les explications du soldat quant à son casque, surpris de voir que certaines supérieurs connaissaient son vrai visage et que l’actuel n’était pas le même … Après coup, oui, ça ne l’était pas. Y’avait-il donc d’autres de son culte à Homura ?
Mais à peine le temps de s’y attarder que ses pensées se virent absorbées par la description de Weihan sur le pouvoir de Janome, prenant note dans un coin de son esprit de chaque remarque afin de les faire corroborer aux blessures examinés. Déchiré de tout part sans le moindre effort … Mais comment … Par quel moyen invisible Janome parvenait à infliger tant de dommages internes ? Une forme inconnue des scalpels de chakras de l’Iroujutsu ? Une version extrêmement précise et affinée de l’hyper force ?
Weihan semblait avoir autant de questions qu’Ashin concernant cette affaire et ces lames, mais au moment d’entamer un commentaire, une nouvelle personne s’invita à cette visite, de façon surprenante. Il s’agissait d’un Fujiwara, une présence rassurante qui marquait le signe que les familles nobles couvraient l’affaire. Suite à un salut partagé, notre homme laissa l’échange se dérouler entre eux avant d’intervenir à nouveau.
Comme tu l’as entendu, Weihan, nous sommes tous vivants, par chance. Je dirais même que c’est en partie grâce à toi, cette attaque impressionnante a permis à l’ombre du shogunat d’éliminer définitivement le clone de Janome. Oui, il ne s’agissait que d’un clone et pourtant …
Il ne continua pas, laissant plutôt par son silence comprendre que sa puissance dépassait l’entendement, sans parler de son pouvoir. Sa silhouette se tourna un instant vers le Fujiwara, d’un vouvoiement de distance, ou plutôt de position dans ce contexte par rapport à son clan.
On dirait que j’ai bien fait de prévenir les clans majeurs de cette affaire. Je vous remercie de votre présence, Fujiwara Gen’Ichiro.
Le Samouraïs leur avait exprimé son manque de temps et ses projets, mais le nom évoqué dans la recommandation titilla l’esprit du shaman. Il avait évoqué son plan à l’homme masqué de retour sur le village mais le fait d’avoir une arcane comme le Byakugan des Hyuga serait un avantage majeur dans ce procédé. Weihan prit les devant exposant la faiblesse qu’ils avaient eu sur le moment. Cependant, Ashin s’inquiétait désormais pour le Fujiwara également, au vu de son possible départ puisque ce dernier évoquait plusieurs jours. Ainsi, il décida de reprendre un petit résumé, regroupant les questions du guerrier en armure et d'éventuelles informations pour Gen’Ichiro.
Gen’Ichiro, je ne sais pas quel projet va vous occuper plusieurs jours, mais soyez prudent. Puisque vous êtes là, je vais vous mettre dans la confidence aussi …
D’un air un peu plus sérieux et fermé, le guérisseur croisa les bras et recula d’un pas.
Même si l’état de Weihan et sa survie ont fait le tour du village, le contenu de mes rapports transmis aux clans majeurs et aux autorités d’Homura ne sont sûrement pas ébruité massivement pour ne pas créer un vent de panique. Nous avons affronté Janome, mais ce dernier n’était pas là par hasard, ni pour le plaisir et surtout, pas seul.
Ashin laissa filer un léger temps de pause, pour marquer le sérieux de la situation.
La menace et sa présence ont été suffisantes pour obliger le Shogunat à déployer des ninjas d’élites, des ninjas de l’ombres responsables de régions spécifiques pour le traquer mais surtout … Traquer ses hommes, des ninjas disposant de capacités uniques, des formes de Ninjutsus qui, selon la théorie de l’ombre que nous avons rencontré, serait effacés de nos mémoires jusqu’à les éliminer. Dans ce cas précis, Kurogane, le Boucher, disposait d’une forme de Ninjutsu capable de manipuler des fils noirs depuis son corps. Nous étudions actuellement cette capacité. C’est pour le moment rare mais nous rencontrons déjà des personnes qui recouvrent cette capacité au sein du village depuis cet incident …
Le guérisseur resta silencieux, d’un regard qui voulait tout dire concernant la menace de cet étrange phénomène. Si des personnes du village obtenaient subitement cette capacité, n’importe quel bandit ou autre renégat pouvait l’obtenir.
Ils forment peut-être même une organisation. Nous n’avions aucune chance face à ce Ninjutsu sans l’intervention de l’ombre du shogunat. Soyez attentif, Gen’Ichiro, si vous suspectez un adversaire de disposer d’une capacité inconnue … Ne prenez pas de risques inutiles.
Du moins, jusqu’à ce qu’ils réussissent à établir un protocole pour lutter contre ces pouvoirs. Les talents des Fujiwaras à trancher le chakra en étaient clairement un des meilleurs.
Pour le village, Weihan a raison. J’ai déjà évoqué l’idée à l’ombre du Shogunat et à Homura. Il me faudra me rendre sur place de nouveau, accompagné de mes confrères médecins pour une analyse approfondie des corps et l’appuie de ninjas sensoriels. Cette personne que vous avez évoqué nous sera vital, surtout le Byakugan. Malheureusement Weihan, je ne sais pas si tu seras rétabli à temps pour ce voyage … Nous allons nous y rendre avant que les corps ne soient trop décomposés. Cependant …
Cette fois, Ashin recula jusqu’à s’adosser contre la bordure de la fenêtre, évoquant les lames jumelles.
Il se pourrait que je te rende visite pour tes entraînements de récupération. Ta combinaison d'enchaînement contre Janome était impressionnante. Je travaille actuellement sur un jutsu Futon qui pourrait bien compléter et décupler cette combinaison … Surtout avec ces lames jumelles. Ce ne sont pas de simples lames. L’homme masqué te les a offerts pour ta prouesse. De ce que j’ai vu, elles semblent partager une propriété similaires au fils noir de Kurogane et étrangement, elles semblent receptives au chakra du Ninjutsu, alors que je n’ai pas de compétences martial, du moins pour le moment.
Ashin avait porté son attention sur ces lames, sans réellement tenter de les maîtriser, mais plutôt par étude comparé aux capacités de Kurogane.
Elles sont comme … Enchanté ? Serait-ce même du Ninjutsu ? Une arme à pouvoir vraiment intrigante ...
« En disant deux fois pardon, tu ne pardonnes pas deux fois, mais tu rends le pardon plus solide. » De William Shakespeare, poète et dramaturge anglais.
Printemps 183, Pays du Feu - Homura, hôpital.
Le retour à Homura fut laborieux. Ma mise à pied ne me chagrina pas plus que cela, bien que je la trouvasse particulièrement injuste. L’homme masqué et les autorités avaient eu le droit à un flot d’injures mémorables. Le vieux ne m’avait pas loupé derrière. Pour me remettre les idées en place, il savait comment s’y prendre. L’engueulade qui nous avait opposé avait été si phénoménale que, fait rarissime à la Taverne Onirique, tout le monde avait pu - lorsque la dispute avait laissé place au silence - entendre les mouches voler dans les moindres recoins du bâtiment.
Les résultats de cet accrochage furent divers et variés. Je ne vous ferais pas l’affront, chers lecteurs, de tous vous les énumérer ici. Le plus important était que j’avais posé des choix. Peut-être pas les meilleurs, mais je les avais fait en mon âme et conscience. Je réparais Moka pour qu’il soit fonctionnel dans ses déplacements et passais quelques heures dans la cuisine de la Taverne. Je n’étais pas certain d’être prêt lorsque Weihan se réveillera, mais il n’allait pas se sauver de l’hôpital.
Lorsque j’arrivais à destination, j’eus toutes les peines du monde à passer le barrage érigé par l’infirmière en chef. Les négociations furent… inexistantes. Il allait vraiment falloir que je revois mes talents d’orateur nain. J’eus néanmoins la présence d’esprit de ne pas la traiter de grognasse, bien que je n’en pensais pas moins. J’obtins tout de même le numéro de la chambre de la boîte de conserve. Je fis mine de quitter les lieux, avant de revenir à la charge… en me faisant le plus petit possible. Il serait grand temps que j’investisse du temps d’apprentissage dans de la dissimulation.
Je dus m’y reprendre à trois fois pour que cette avancée en territoire hostile porte ses fruits. La première fois, pas de chance, je me fis choper par la grognasse. La deuxième, par un médecin. Je ne pris pas la peine de frapper, ouvris la porte et la refermais aussitôt derrière Moka et moi. Je poussais un soupir de soulagement. Lorsque je me retournais, je ne sus dire qui fut le plus surpris. Weihan et ses visiteurs de voir débarquer un nain et sa marionnette, avec tonneau de bière et victuailles, ou moi qui ne m’attendais pas à trouver autre âme qui vive que celle du guerrier.
« Euh… Hum… P… Pardon de débarquer à l’improviste ! »
Reste calme, Kaïto. Tout va bien. Restons le plus poli et courtois possible. Si ça arrivait aux oreilles du vieux, je ne donnerais pas cher de ma peau !
« Salutations sur vous ! »
Moka vint poser le tonneau de bière sur le lit à côté de Weihan.
« Bah dis donc, c’pas facile d’accéder à ta chambre. J’suis tombé sur une putain de grognasse ! J’te jure ! L’infirmière en chef, elle n’voulait pas m’laisser passer. Tout ça parce que j’t’ai amené un tonneau de bière naine. »
J’installais Moka contre un mur, dans un coin de la chambre. Gêné par la situation, je m’étais mis à parler. Je ne me sentais pas du tout à mon aise mais j’avais fait le choix de venir présenter mes excuses, j’allais donc m’y tenir.
« J’ai eu beau lui expliquer que ce n’était pas avec la bouffe et l’eau d’l’hôpital que tu allais être remis plus vite sur pieds, elle n’a rien voulu entendre. J’suis certain qu’elle est très compétente en tant qu’infirmière, mais on ne m’la fait pas, à moé ! Quant il s’agit de s’remplir la panse, j’suis un fin connaisseur. Ma réputation d’nain est en jeu ! »
Je posais mon sac à dos sur le sol et en détachais un panier en osier. A l’intérieur de celui-ci se trouvait un napperon brodé. Il avait été disposé de telle façon à protéger la nourriture qu’il allait accueillir. Je sortis de mon sac du pain, du fromage, du saucisson, des pains briochés et des pains à la viande et en garnis la corbeille.
« Tiens, c’pour toé ! »
Je tendis le panier à Weihan.
« C’est… euh… pour m’excuser… »
Je n’osais pas le regarder dans les yeux.
« Pas pour avoir fait d’l’insubordination, hein. L’homme masqué et sa mise à pieds de 15 jours, ils peuvent aller s’faire foutre. »
Oupsi. Voilà que je m’emportais à nouveau. Les propos qui suivirent furent adressés à Ashin et la boîte de conserve.
« Je m’excuse pour… euh… ne pas avoir tenu compte de vos avis, d’vous avoir mal parlé et… et de ne pas avoir réussi à communiquer convenablement avec vous. J’estimais que d’nous tous, c’était moé qui avais l’moins d’chance de m’en sortir. J’pensais qu’en provoquant Janome, ça vous laiss’rez le temps de vous enfuir et de préparer une bonne stratégie… »
Je finis par redresser la tête et plantais mon regard dans celui de Weihan.
« T’es franch’ment trop con, la boîte de conserve. T’aurais pu crever si Ashin ne t’avait pas stabilisé ! Tu pensais à quoé avec ton plan ? Le mien était ridicule, mais le tien était encore plus bête que le mien. Qu’est-ce que t’aurais fait si t’étais mort là-bas ? J’croyais que tu voulais d’venir un grand guerrier ! Genre… les gens qui bouffent des pissenlits par la racine, ils ne deviennent jamais de grands guerriers… »
Dans mes yeux, il pouvait lire la sincérité et le soulagement de le voir en vie.
« Mais j’suis content que tu t’en sois sorti ! Comme ça, j’ai pu t’engueuler ! Avec tout mon amour, bien sûr. Enfin… façon d’parler ! Ne m’refais plus jamais ça… Sinon… »
Il n’y avait pas à dire. J’avais encore une nette marge de progression pour exprimer mes sentiments et mes émotions. J’espérais néanmoins qu’il avait compris que je l’appréciais. Sans arrière pensée.
« Et toé, Ashin… Je… Je ne sais pas encore comment j’veux te dire tout ce que j’veux dire, sans t’insulter de tous les noms possibles. J’regrette sincèrement qu’on n’se soit pas compris sur l’champ de bataille et certains mots employés à ton égard. J’suis convaincu que tu n’es pas un mauvais bougre. J’n’ai pas réussi à t’expliquer pourquoé j’avais fait ces choix et j’me suis senti traiter comme la pire des merdes alors que j’faisais d’mon mieux avec les informations que j’avais… Ça vaut c’que ça vaut, mais j’suis bien content que tu t’en sois aussi sorti. Ça m'laisse comme ça d’autres occasions pour tenter de mieux me faire comprendre à l’avenir et éviter qu’ça dégénère comme… là-bas. »
C’était le mieux que je puisse faire verbalement en l’état actuel des choses. Je finis par monter sur le lit de Weihan et m’assis entre ses jambes, au niveau de ses pieds, en tailleur. J’attrapais un pain brioché dans son panier et mordis avidement dedans.
« Ca m’arrange que vous soyez là tous les deux… »
Je jetais un regard vers Gen’Ichiro.
« C’n’est pas plus mal que tu sois là aussi ! »
Je croquais une nouvelle fois dans mon pain.
« Il s’pourrait que j’ai omis de mettre quelques informations dans mon rapport de mission. Si j’ai d’sérieux problèmes avec la hiérarchie, j’me suis dit qu’il n’y avait aucune raison que j’vous cache c’que j’ai découvert. Le fait d’avoir provoqué Janome n’a pas eu qu’du mauvais. J’compte retourner sur les lieux, mise à pied ou pas. J’ai envie d’enquêter sur certaines choses concernant ce mec… Mais d’ici là… J’ai de sérieux soupçons quand à sa capacité spéciale. C’pour ça que… Que j’ai b’soin de savoir ce que tu as ressenti quand tu es d’venu une boite de conserve. Genre… Est-ce que tu t’es senti compressé entre des murs… Ou plus comme si des fils v’naient t’enfermer comme une toile d’araignée ? »
Au départ, son intention était simplement de prendre des nouvelles de son homologue Genin, mais il se retrouva rapidement plongé dans une conversation qui le dépassa largement. Avant d'aborder le sujet délicat, le jeune épéiste souhaitait clarifier toute ambiguïté avec le fidèle de la Voie. Malgré leurs divergences d'opinion, il le respectait en tant que combattant.
« En tant qu'enfant d'Homura, il était de mon devoir d'être à vos côtés, même si nos croyances diffèrent. Savoir que la volonté du feu est bien ancrée en vous me réjouit profondément. » dit-il avec bienveillance.
Pour le jeune homme aux cheveux blonds, le fait de travailler ardemment pour assurer la survie de la capitale du Feu, même au péril de sa vie, était une obligation naturelle. Weihan, qui avait offert son propre corps en sacrifice, méritait désormais tout son respect. Depuis son enfance, il avait été éduqué dans le dessein de servir humblement le shogunat, et il se réjouissait de voir des individus, même en dehors de la lignée des samouraïs, adopter la même attitude. Cela l'amenait à penser que peut-être tous les shinobis n'étaient pas dénués de valeur comme cet homme du nom d'Hébitsukai.
Il répondit ensuite naturellement à la question du blessé. Après tout, ce n'était pas un sujet délicat, il pouvait donc en discuter ouvertement.
« En compagnie de Nara Haruko, nous nous dirigerons vers le sud-est du pays pour vérifier une rumeur persistante. Des murmures circulent dans cette région selon lesquels une entité dotée de capacités liées à un dragon élémentaire pourrait y résider. Dame Kuenai est informée de cette prochaine exploration, de même que les autorités. Si la rumeur se révèle exacte, il sera alors nécessaire d'évaluer son niveau de dangerosité et son affiliation. Un tel pouvoir pourrait se révéler d'une grande importance pour notre armée. »
Une réalité difficile à assimiler, mais néanmoins véridique. Au cours des prochains jours, l'épéiste s'attellerait à dissiper ces zones d'ombre.
Les bras croisés, adossé contre le mur, il écoutait attentivement le récit que le guérisseur lui faisait. Il peinait à croire ce qu'il entendait. Qu'était le plus saisissant entre la révélation d'aptitudes oubliées par la mémoire collective et la présence persistante du plus grand incendiaire du Shogunat dans le pays ? En vérité, il n'était pas du tout préparé à de telles nouvelles et commençait à saisir les défis auxquels leur équipe avait dû faire face.
Bien qu’il restait silencieux, son faciès s’exprimait pour lui. Comment aurait-il réagi s’il avait été à leur place ? Hélas, il n’avait pas de réponse à cette question.
« Des aptitudes singulières... Janome... Ce n'était certainement pas adapté aux apprentis shinobis. Heureusement, les ombres du Shogunat restaient vigilantes, sinon...»
Il était inutile de leur faire rappeler que leur survie ne tenait qu’à peu.
« Je réalise que vous faites face à une affaire plutôt exceptionnelle. Il semble que ce soit un cas sans précédent. Parmi les survivants, vous semblez être le mieux qualifié pour entreprendre de telles tâches, Ashin-san. Après l'arrivée de Tatsuya, vous aurez toute la liberté d'opérer comme vous le jugerez bon. Je prends note de toutes ces informations et je m'en souviendrai si un cas similaire se présente à moi. Je le traiterai avec la plus grande attention. Merci. » cette fois-ci ses mots étaient dirigés pour l’homme au heaume. « Pour vous, Homura attend avec impatience votre rétablissement. Le chemin vers la guérison sera long mais certainement réalisable pour un homme de votre trempe. Survivre face à l'homme le plus recherché du village est déjà un exploit en soi. »
Sur le point d'ajouter une dernière remarque, le Fujiwara fut interrompu par l'entrée du dernier membre de cette équipe. L'homme en question était Kaito, un marionnettiste rencontré il y a quelque temps déjà. Ce manque de savoir-vivre de la part du petit homme le laissait perplexe, le choquant même. Comment pouvait-on se comporter de cette manière ? Silencieusement, il observait le nouvel arrivant s'agiter dans tous les sens.
À l'écouter, le flavescent comprit qu'il avait commis une grosse erreur de jugement, regrettant presque d'avoir osé proposer à cet individu de participer à un mouvement d'une grande importance. Insubordination, insultes, mise à pied d'une quinzaine de jours, et aucun regret. Gen'Ichiro en avait assez. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi cette personne faisait toujours partie de l'armée, étant donné ses méfaits qui faisaient de lui tout au plus un boulet très encombrant. C'était trop. Il était inacceptable d'avoir un tel élément perturbateur au sein du shogunat.
« Vous tirez une quelconque fierté de cela ? » exprima-t-il avec froideur.
Maintenir son calme devenait de plus en plus compliqué, une contradiction pour un pratiquant du Zen. Malgré lui, une aura électrique émanait de lui, tangible pour tous, et son regard chargé d'électricité transperça celui qui agissait comme un enfant.
« Contrairement à vos collègues, vous semblez être en parfaite santé, sans la moindre blessure apparente. Soit vous avez réussi à éviter toute la difficulté de la mission, soit la chance vous a souri d'une manière exceptionnelle. Je doute que la chance seule explique votre état. »
Maintenant, le samouraï abandonna sa position initiale pour faire glisser sa main vers son arme, solidement attachée à sa ceinture. Ensuite, il avança, se rapprochant du petit homme, la main toujours fermement accrochée à la garde.
« Comment pourrait-on accorder sa confiance à quelqu'un qui délibérément omet de partager des informations cruciales ? Janome est une préoccupation nationale, alors cessez de jouer les enfants et agissez en véritable soldat ! Les intérêts du village prévalent sur vos préoccupations individuelles. »
Dans sa grande clémence, il lui laissait l’opportunité de s’expliquer et ainsi aviser quant à la sentence qui lui réservait. Le blondinet est-il prêt à l’abattre de sang froid ? Tout laissait à penser que oui…
Les explications se succédaient, et la gravité du ton d’Ashin en annonçait la nature. Weihan préféra ne pas l’interrompre et plutôt se concentrer à écouter et comprendre. Il se sentait de toute manière faible et peu vif; il avait besoin de repos. On aurait sans doute pu décrire le cultiste comme obtu et entêté, mais ce n’était qu’une facette qui émergeait dans le feu de l’action. À tête reposée, Weihan était aussi raisonnable que n’importe qui, conscient de ses propres limites. Il n’était après tout qu’un suivant d’un divin, pas son avatar. « … Je ne comprends toujours pas quel serait le but de nous faire oublier ces pouvoirs… »
Des shinobis d’élite, et du ninjutsu oublié. Il se souvenait des mots de l’homme masqué à ce sujet, mais il avait probablement offert davantage d’explications une fois Janome mis en déroute. « …Un clone… »
Toute sa force ne pouvait même pas rivaliser avec un clone ? Une fraction de la puissance de Janome était amplement suffisant pour le tuer… Weihan inspira profondément. Il avait encore tellement à apprendre. Et parlant d’apprentissage, Ashin lui-même en proposait. Le casque tourna son regard vers les lames jumelles, que le médecin mentionnait. « Il me fera honneur d’explorer des manières d’améliorer nos compétences respectives. Quant à ces lames…Un étrange don... Si ces lames sont vraiment dotées de chakra… Il s’agit d’une hideuse hérésie. Mais… »
Elles n’étaient qu’un outil imparfait entre les mains d’un homme d’une nature imparfaite. Une fois dirigée vers la Voie, la rédemption n’était-elle pas une cause louable ?
Gen’ichiro offrait une explication simple et pourtant entière, celle du compromis. Weihan songea que cela révélait une certaine sagesse, en face de leurs différences. Le heaume hochait de la tête tout aussi simplement en réponse. « Vos mots m’honorent, Gen’ichiro. Vous ne pouviez pas savoir, tout comme nous ignorions ce qui nous attendait là-bas. »
Ainsi le Samouraï partait avec un Nara que Weihan ne connaissait pas. On parlait de dragon élémentaire, un autre sujet qui lui échappait. Dans tous les cas, cela semblait plutôt risqué. Mais le cultiste en savait assez pour savoir que cela ne freinerait jamais un homme comme le Fujiwara.
Et à son opinion sur leurs futures actions par rapport au village du Boucher, Weihan ne pouvait qu’hocher de la tête à nouveau. « Il a raison, Ashin. Pour le moment, voyez si vous pouvez enquêter avec ce Tatsuya, qui semble digne de confiance. Même rétabli, il ne s’agit pas d’une entreprise auquel j’aurais beaucoup de talents à contribuer. La Voie est dénuée des subtilités que comportent les mystères auxquels nous faisons face. »
Il était un peu rassurant de savoir qu’ils avaient un plan, même qui soit fragile. Ils n’étaient que des acteurs mineurs d’un échiquier plus large, même au-delà de ce fait absolu au sein de la Voie.
Weihan n’eut pas le temps de réfléchir davantage qu’une autre personne entrait dans la pièce. Pour être plus précis, la porte s’ouvrit et se ferma et d’abord rien puis Weihan baissa les yeux et remarqua que Kaïto était désormais dans la pièce. Pas que lui mais également un tonneau qui semblait plein, et un panier dont l’odeur qui en émanait indiquait clairement une nature… Culinaire ?
Comme c’était souvent le cas, Weihan ne put placer un mot avant ceux du Kawasaki, qui semblait bien énergique.
Kaïto lui tendait le panier et… S’excusait ? Weihan fut surpris, réellement étonné tant cela jurait avec la personnalité incompromise du nain. Et les mots du semi-homme le faisait sourciller sous son heaume. « …Mise à pied ? »
Pour insubordination… Weihan jetait un regard vers Ashin, cherchant une réponse ou une explication. Au lieu de cela, il se voyait plutôt abreuvé d’injures de la part de Kaîto. Voilà déjà un comportement qui lui ressemblait bien plus, songea le blessé qui resta pourtant stoïque devant les mots du marionnettiste. « Kaïto… »
Mais c’était Gen’ichiro qui intervenait. La sympathie de l’homme avait fait place à un froid électrisant que Weihan pouvait fort reconnaître, pour l’avoir ressenti lors de leur toute première conversation, quand la vérité de l’Éternité s’était heurtée à l’hérésie enracinée des Samouraïs.
Weihan était affaibli, mais restait un guerrier et son regard ne put que remarquer le changement de posture subtil du Fujiwara, cette main sur le fourreau de son arme. « … Confrères. »
Il prenait le panier offert par le nain et le posait sur le côté, grimaçant sous la douleur de l’effort, mais sa main ensuite demandait un instant de pause de la part de Kaïto, car Weihan soupçonnait qu’il ne resterait pas silencieux devant les mots de Gen’ichiro. « Kaïto est un marionnettiste. Ses aptitudes sont mieux utilisées en support et à distance. Il était logique que je sois sur le front, et cela comporte des risques que j’ai assumé. »
Un concept qui ne devait pas être étranger au Fujiwara, lui aussi un guerrier de nature. Weihan soupirait métalliquement avant de tourner la tête vers le nain. « … Ce point établi, je ne peux prétendre comprendre vos motivations, Kaïto. J’ai observé votre pantin tenter de m’aveugler alors que nous combattions le Boucher. Pour autant que vous auriez été à portée de mon arme, j’aurais tranché votre tête sans la moindre seconde pensée. »
Le ton de Weihan était sans sévérité, ressemblait davantage à une simple explication, une banale réalisation des faits. « Aucune excuse n’est nécessaire. Nous agissons tous en vertu de nos convictions. Gen’ichiro a refusé de m’enseigner autrefois. Et Ashin a soigné notre adversaire à plusieurs reprises. Nous avons tous nos raisons, et les conséquences qui en découlent. Les miennes m’ont amené dans ce lit et face à une longue convalescence. L’Éternité ne peux souffrir de me voir fuir. »
Il haussait des épaules. De son regard, Kaïto semblait tenter de se soustraire aux conséquences des siennes. Un exercice futile en marge du Divin. « … Gen’ichiro a quand même raison. Nous sommes tous des soldats d’Homura. Si vous avez omis des informations à nos supérieurs, il s’agit d’une trahison auquel je ne peux être un participant. Je n’ai pas pu écrire mon propre rapport pour le moment. Si vous me révélez quoique ce soit, je devrai le transmettre aux autorités. C’est là que va mon allégeance. Quelle est la vôtre, Kaïto ? »
Weihan se désolait de ses propres mots, même s’ils étaient nécessaires. « Si vos actes sont justifiés, la Voie m’en fera part au moment opportun. C’est ainsi. Pour le moment, je suis heureux de voir que vous êtes sain et sauf. Ce n’est qu’ensemble et unis que nous ferons régner la paix. »
Il baissait sa main, mais celle-ci faisait un léger geste de paix envers Gen’ichiro, un qui suggérait simplement de ne pas tapisser sa chambre d’hôpital avec le sang du Kawasaki, de guerrier à guerrier. Pas que Weihan eut la moindre autorité, ou capacité à l’arrêter à cet instant. « …Lorsque Janome m’a saisi, j’ai eu l’impression d’être enveloppé d’un tissu recouvrant chaque parcelle de mon corps, une seconde peau dont chaque fil me comprimait, m’écrasait. Je n’ai jamais ressenti quoique ce soit de semblable. »
Weihan se sentait fatigué après sa propre tirade probablement excessive, et reposa sa tête sur son oreiller.
Spoiler:
La dernière réponse de Weihan a été confirmée par le Narrateur et est donc canon en vertu des possibles capacités de Janome !
Si durant de bonnes minutes, le guérisseur avait profité d’un temps de parole conséquent pour exposer l’ensemble des détails à ses deux confrères, il se replongea peu à peu dans un silence observateur, notamment suite à l'arrivée de Kaïto. Le fait de mener en parallèle des interventions médicales et de s'entraîner ardemment pour développer de nouvelles capacités l’avait un peu déconnecté du monde, si bien que ce dernier ne connaissait pas vraiment la situation du petit homme en dehors de sa santé. Sa silhouette demeurait toujours appuyé en bordure de la fenêtre, bercé par la chaleur des rayons filtrés par la vitre, d’une perplexité affichée sur le visage.
Il ne savait pas à quoi s’attendre, ne savait pas vraiment comment allait réagir le marionnettiste et après cette expérience, le trouvait encore trop imprévisible.
Heureusement pour cette fois, son attitude effrontée semblait se mêler à une sorte de retenue, sûrement bousculée par cette rencontre avec Janome. Pourtant, ses vieilles habitudes reprirent rapidement le pas, ce qui ne manqua pas d’exaspérer un peu le médecin, surtout qu’un membre de famille noble se trouvait avec eux. L’homme masqué leur avait sauvé la vie et sans le dispositif du Shogunat, l’équipe serait sûrement morte à ce stade. Contrairement à lui, cette mise à pied ne semblait pas si légère et l’étonnait moins que ses alliés, donnant d’ailleurs le change au regard de Weihan sur des explications qu’il donnerait sûrement.
Pour autant, le Shaman ne désira pas intervenir dans cet échange, du moins pas pour l’instant, plutôt focalisé par les paroles de Weihan. Si sa voix portrait finalement les interrogations que lui-même avait, l’évocation de son erreur sur Kurogane le fit serrer le point, d’une expression de dégoût envers cette duperie. Ce meurtrier avait bénéficié de leurs préceptes pourtant sacrés … Une chose qu’Ashin détestait du plus profond de son âme. Mais ce fut le Samouraï qui l’extirpa de cette fugace rêverie, d’un ton et d’une autorité qui revêtait bien le patriotisme et la fierté des guerriers d’Homura. Concrètement … Le Fujiwara n’avait pas tort.
L’omission et la façon de considérer la mise à pied parut un peu comme un jeu dans la façon de l’exprimer, alors que l’adversaire rencontré était un terroriste nationale sans compter que sa puissance suffisait à les laisser impuissant face à un simple clone. Pour autant, le médecin devait trouver un moyen d’apaiser la situation, la décontenancer avec quelque chose, plus que de simples mots. Il ferma les yeux un instant, inspira un grand coup, pris de court par les révélations du colosse en armure sur le pouvoir de Janome. Son esprit tentait de faire le lien entre cette information cruciale et ce qu’il avait observé à même le combat. Des tissus invisibles ? Un genre d’embaumement ? Mais comment de simples tissus pouvaient devenir si fort et tranchants ?
Futon … Orbe purificatrice du Kuunavang …
Incarnation des Zéphyrites | Orbe purificatrice du Kuunavang inachevée — B
Fûton – Ninjutsu Affinitaire
Ashin réalise une série de mudras suite à quoi prend forme au creux de sa paume une orbe de vent tourbillonnant vers laquelle semblent converger les courant d’airs environnants. Ces courants prennent peu à peu la forme de quatre extensions venteuses autour de l’orbre telles des hélices, évoquant ainsi la forme d’un shuriken fuma fait de vent et tourbillonnant autour de l’orbe. Le résultat, d’une taille proche de celle d’un humain adulte, incarne la protection accordée par l’esprit du Kuunavang, tel son souffle. Ashin peut ainsi projeter cette orbe sur une cible, généralement un allié, lequel se verra peu à peu capturé dedans, au centre de l'orbe via une ouverture qui se forme. D’une parfaite minutie incarnant la maîtrise du chakra précise du guérisseur, le centre de l'orbe constitué d’une densité plus importante et d’un tranchant bien plus précis viendra trancher tous les éléments possibles autour de sa silhouettes afin de le libérer de l’emprise d’une immobilisation, en épargnant la cible de toute blessure lié au vent. Les hélices de l’orbe sont quant à elles plus brutes et moins précises, tranchant le reste des éléments qui immobiliserait la cible, formant une sphère de vent impressionnante autour de lui. Néanmoins, cette technique est une version inachevée de l'orbe, elle ne pourra que libérer la cible d'entraves partielles ou affaiblir une entrave selon la situation. Ashin a conçu cette technique spécifique suite à son combat contre Kurogane et avoir assisté à la capacité inconnue de Janome ayant défait Weihan.
DéfenseMonocibleMULTIDIRECTIONELLEPUISSANCE DE RANG B
Telle une brise dans cette pièce confinée, sa voix entrelacés de mudras porta entre ses confrères, suite à quoi apparu dans la paume du guérisseur une orbe tourbillonnante de vent dont le centre faisait converger des courants autour, secouant fleurs et objets disposés dans la pièce. La sphère compacte et condensée brillait d’une intensité et d’une précision reconnaissable à la maîtrise précise du chakra des Iryo-Nin, mais encore incomplète, le jutsu étant en cours de conception. En effet, chacun pouvait observer des entailles commençant à se former sur les avants bras du Shaman, moins violemment qu’au début de sa conception. Il voulait surtout apaiser la situation par une intervention plus surprenante et visuelle.
Voici … Une technique Futon que j’ai commencé à concrétiser et développer après avoir vu Weihan capturé dans la technique de Janome. Elle n’est pas encore finalisée, je n’ai formé ici que la partie centrale … Mais à terme, elle parviendra à trancher précisément tout ce qui se trouve sur la peau et la silhouette d’un allié, pour contrer ce genre de pouvoir. Je ne sais pas si sa puissance suffira mais je vais l’améliorer encore et encore.
Concentré sur sa main et l'orbe, Ashin prit un pause et tourna son regard vers Kaïto.
Si je montre cette technique … C’est surtout pour te faire comprendre l’importance d’un seul détail dans ce genre de situation, Kaïto. Ce n’est pas un jeu. J’ai pour ambition d’aider Homura à avoir des outils de ce genre pour nous préparer face à ce genre de capacités ou situations imprévisibles. Sur ce point, je rejoins Weihan et Genichiro. J’aimerai comprendre. Néanmoins, nous avons eu beaucoup de victimes ces derniers temps. Les tensions sont évidemment omniprésentes. Laissons cela sur une note d’apaisement. L’ombre du Shogunat t’as déjà exprimé ses reproches sur ce sujet.
Peu de temps après la démonstration, le médecin défit l’orbre et retourna dans une posture neutre.
Je n’arrivais pas à me décider sur la forme que pourrait avoir le pouvoir invisible de Janome … Je pensais à des fils en partant simplement de l'exécution de Kurogane … Mais des tissus carrément ? On dirait une sorte d’embaumement … C’est étrange. La simple précision ne suffira pas pour ma technique … Il va falloir que je l’équilibre. Cependant, nous ne savons toujours pas si Janome peut faire le processus inverse et de nouveau s'accaparer d’un pouvoir comme les fils noirs pour lui seul. Si cela devait arriver … Exploiter ces lames jumelles sera tout aussi primordial que nos recherches. C’est avec cet outil que l’homme masqué a défait les fils noirs de Kurogane et aussi Janome.
Spoiler:
Précisions sur la scène :
- Ashin utilise le jutsu dans une version en conception encore, il n'y a que l'orbe central, sans les hélices. - Le jutsu est encore instable, dans le sens ou le tranchant utilisé pour l'anti immo de l'orbe le blesse encore au niveau des bras à ce stade. - Ceci explique donc en partie ses bandages. - Comme je souhaite lier ce jutsu au lore de l'Alerte, on peut considérer que l'orbre se base sur la théorie d'un élément petit et précis, comme des fils invisibles (vu l'exécution de Kurogane, c'était sa supposition), d'où l'aspect précis de l'orbre centrale. - L'information divulgué par Weihan servira donc à expliquer la presence des hélices de vent, moins précises mais plus adaptés à une immo de ce genre. Bien sûr, c'est pour donner une explication rp au jutsu.
« Un homme ne doit jamais rougir d'avouer qu'il a tort ; car, en faisant cet aveu, il prouve qu'il est plus sage aujourd'hui qu'hier. » De Jean-Jacques Rousseau, écrivain et philosophe suisse.
Printemps 173, Pays du Feu - Homura, hôpital.
J’ouvris plusieurs fois la bouche, mais finis par me résoudre à écouter le jeune homme jusqu’à la fin. Mes deux compagnons d’alerte lui emboîtèrent le pas et je dûs me résigner à prendre mon mal en patience. Je pris bien soin de noter mentalement toutes les remarques, points de vue et explications de mes camarades. Le vieux avait raison. Encore une fois. J’étais complètement déphasé avec ce qu’autrui attendait de moi. Encore une fois.
Cette constatation allait-elle fondamentalement changer ma façon d’être ou de faire ? Non, pas vraiment. J’étais prêt à faire des efforts sur certains points, voir même disposé à réviser quelques-uns de mes comportements. Il était toutefois évident - du moins, pour moi - que je ne changerais pas l’essence même de mon être parce que les êtres humains avaient décidé que je ne correspondais pas à leurs standards.
« De la fierté à propos de quoé ? »
Malgré le ton froid de Gen’Ichiro, le mien restait posé, plutôt calme par rapport à la situation qui, en règle générale, aurait dû me faire vriller au quart de tour. Contre toute attente, les natures posés d’Ashin et Weihan avaient contrebalancé ma hargne habituelle.
« Pour la mise à pied de quinze jours ? Elle me pète les couilles, mais c’est justifié. J’n’ai rien à r’dire là-dessus. Elle ne m’empêchera pas de râler. La vie continue et c’est comme ça. Je n’te cache néanmoins pas que la branlée que m’a mise le vieux quand j’suis rentré a eu beaucoup plus d’impact que cette mise à pied. C’n’est pas que je m’en fous, mais… Bon, si, j’avoue… J’m’en fous quand même un peu… Mais… Hum… Comment expliquer ? »
Le ton paisible et serein que j’employais jurait avec le vocabulaire employé. Pourtant, l’un comme l’autre étaient authentiques.
« Attendez, j’vais sortir mon calepin ! Ca s’ra plus facile… »
J’engloutis rapidement ce qui restait du petit pain, sautais du lit, me précipitais vers mon sac, farfouillais dedans quelques minutes et finis par en sortir, victorieux, un calepin et une trousse en peau de mouton. Je jetais mes affaires sur le plumard de Weihan, tout en faisant attention à ne pas le blesser. J’eus quelques difficultés à remonter sur son pieu, maudissant ceux qui ne pensaient pas aux êtres de petites tailles.
Je me mis à feuilleter mon carnet pour y trouver une page blanche. Chacune des feuilles passées accueillait un buste. La plupart d’entre eux avait quelque chose d’inquiétant. Pourtant, à bien les observer, les constatations étaient sans appel : le Fujiwara y apparaissait une fois, l’homme masqué également, le guérisseur deux et la boîte de conserve trois. Le nombre de portraits d’une personne correspondait au nombre de fois où je l’avais rencontrée.
Lorsque j’eus trouvé un plan de dessin vierge de tout tracé, j’attrapais un crayon de papier et une gomme. Je vins alors me placer entre les jambes de Weihan, dos contre son torse. Bien entendu, je fis très attention en m’installant, pour éviter d’appuyer sur les blessures de mon compagnon. C’était pourtant là que je me sentais le plus en sécurité. J’entrepris alors une série de portraits. La première ligne fut dédiée au vieux et à Roruko.
« Fier de mon insubordination ? Non, pas vraiment. C’est un mécanisme d’auto-défense comme un autre. Si la même situation se représentait, je me f’rai un plaisir de recommencer. C’mec a fait des choses cheloues du début à la fin de cette alerte. On a cherché à nous duper tout au long de c’te mission, et j’devrais croire sur parole un daron que j’ne connais de nul part et qui, comme par hasard, est sur le lieu de l’incident ? Autant Weihan, Ashin et moé, on a été convoqué au village par le shogunat… Mais lui, il v’nait d’où ? Pourquoé fallait-il que j’le crois plus que le boucher ? A c’moment-là, hormis nos convictions, aucun indice ne permettait d’faire pencher la balance en sa faveur… »
Je levais un instant le regard vers Weihan.
« D’mon point d’vue, ce sont vos décisions à suivre aveuglément les ordres de… cet homme masqué qui me pose problème. Lorsqu’il nous a ordonné de tuer le boucher, pourquoé avez-vous décidé d’lui faire confiance ? On v’nait d’s’faire bien correctement entubé par Sato… Kurogane… J’ne sais plus comment faut l’appeler, lui… Cette alerte a mis nos convictions à rudes épreuves. Et rien ne nous permettait à c’moment-là de savoir qu’il était vraiment d’notre côté… »
Je me grattais derrière l’oreille, avant de reprendre mon ouvrage et mes explications.
« Je n’vais pas t’mentir, Weihan. Si j’avais eu la possibilité et la force d’le faire, j’vous aurai tous castré à c’moment-là. Au moins, on est d’accord sur c’point-là… Mais j’dois admettre que j’suis bien content de ne pas avoir été à portée de ton épée… »
J’haussais les épaules.
« Pour en rev’nir à mon choix à c’moment-là, c’est que l’ordre de le tuer me paraissait complètement débile. J’suis d’accord avec le fait qu’il d’vait répondre de ses actes. Il a quand même tué quatre-vingt-dix personnes… Si ce n’est plus. On n’connait toujours rien du plan qu’il devait exécuter, hormis le fait que ce l’exécution de ce village en faisait partie. C’n’était pas à moé de décider s’il devait vivre ou mourir. Le shogunat décide bien de ça tout seul comme un grand. »
Je me tus, réfléchissant à comment je pourrais leur expliquer mon point de vue.
« En fait, à c’moment-là, il n’y avait que trois solutions possibles. Soit l’homme masqué était bien un homme du shogunat, soit l’homme masqué était de mèche avec le boucher, soit l’homme masqué appartenait à un autre groupe. Dans tous les cas, il disposait certainement d'informations que nous n’avions pas. J’doutais néanmoins fortement qu’il ait pu obtenir tous les renseignements que détenaient Kurogane puisque ce dernier avait une peur bleue de lui. Éliminer Kurogane sans avoir pu l’interroger était une grossière erreur. Certes, il était très fort. Certes, l’homme masqué a sauvé vos vies. J’estime tout’fois qu’il a fait deux erreurs de jugement à c’moment-là. »
Lorsque j’eus terminé mes deux premiers croquis, je passais à la deuxième ligne. Si les deux premiers avaient des traits bel et bien humains, ceux de Weihan l’étaient beaucoup moins. Bien qu’il porte son casque, son portrait mêlait des attitudes bien plus inquiétantes et démoniaques que les deux premiers à des allures plus humaines et protectrices.
« La première était de penser que sauver vos vies était une preuve suffisante de son implication au côté du shogunat. Qu’on le veuille ou non, l’être humain n’a d’humain que le nom. De toutes les créatures de mère Nature, il fait partie des plus vicieuses. Les criminels les plus aguerris savent très bien s’associer à d’autres personnes, le temps de mener à bien leurs missions et puis, lorsqu’ils n’ont plus besoin de ces dites personnes, ils s’en débarrassent comme de vieilles chaussettes. La relation entre Janome et Kurogane en est malheureusement la preuve, puisque Janome a buté Kurogane sans hésiter puisque ce dernier lui était clairement d’venu inutile. »
Les deux lignes suivantes furent consacrées, pour la première, à Ashin, et pour la seconde, à Gen’Ichiro, Kamui et l’homme masqué. Plus nous descendions, moins les bustes ressemblaient à des êtres humains. Bien que ces hommes furent reconnaissables par leurs attributs et signes distinctifs, leurs oreilles pointues et leurs grandes dents ne présageaient rien de bon.
« La deuxième fut sa croyance en ses capacités et en son statut. Il a démontré qu’il était capable de tenir seul face à Kurogane. Il n’y avait aucun intérêt à c’qu’il vous d’mande de l’aider. De plus, le boucher avait peur de lui. Il aurait dû y réfléchir à deux fois. On aurait pu tirer de précieuses informations d’lui. L’assommer et s’mettre à couvert aurait été préférable, l’temps qu’on fasse la lumière sur cette histoire. Alors, pourquoé voulait-il le tuer à tout prix ? Pourquoé pensait-il qu’on n’pouvait plus rien tirer d’lui ? Surtout que l’peu d’renseignements qu’on a pu ensuite tirer d’lui étaient… médiocres et auraient d’mandé quelques explications… Qu’on n’aura maintenant jamais puisque Janome l’a tué… »
La dernière ligne fut dédiée à la shogun et aux gradés. Ma foi, si les précédentes retranscrivaient des créatures, il n’y avait plus que des formes dans celle-ci.
« Visiblement, il s’est passé d’nos avis et compétences. Du début à la fin. Il veut qu’on lui fasse confiance ? Il n’a rien fait pour. On m’tape sur les doigts parce que j’n’ai pas suivi les ordres, mais lui n’a rien fait pour prouver à un quelconque moment son identité. Comme si ça coulait d’source pour tout l’monde. En tant que gradé, c’était son droit d’prendre la tête du groupe. Mais qu’il n’compte pas sur moé pour cautionner ses prises de position. J’ne suis pas les ordres d’un inconnu. Surtout lorsque lesdits ordres et son identité sont sujets à débat. Il a beau avoir un rang et un grade élevé, la confiance ne vient pas avec. Si j’suis indiscipliné, lui, il est imbu d’sa personne. »
Lorsque j’eus finis mes portraits, un petit sourire satisfait vint se poser sur mon visage.
« Mon allégeance va à ce que je peux comprendre, définir et protéger. Si j’ai des prédispositions pour comprendre et définir le peuple et les gens qui gravitent autour de moé, c’n’est pas le cas de la hiérarchie et des gens haut placés en général. Plus vous êtes loin de moé, moins j’ai conscience d’votre personne et d’votre humanité. »
Je montrais alors les bustes que je venais de dessiner. Ils purent reconnaître leur portrait, bien que ceux-ci n’avaient pas que des traits humains.
« Eux, ce sont mes parents. A droite, c’est l’vieux, l’autre, c’est Roruko. Pour que j’arrive à les percevoir comme ça… Il m’a fallu plus de quinze ans. Alors, vous comprendrez bien que vous, j’ne vous ai rencontré que quelques heures par-ci par-là, vous restez des monstres… Quand à la shogun et aux autres gradés… Ce n’sont même plus des gens… Ce sont juste… des formes… Des semblants de gribouillis qui… En fait, ils ne r’ssemblent à rien du tout. Non pas que j’veuille manquer d’respect à qui qu’soit… Les méd’cins qu’on a rencontrés avec le vieux ont dit que mes crises d’épilepsie avaient endommagé une partie d’mon cerveau et que c’est pour ça qu’j’voyais la réalité d’manière déformée. D’mémoire, j’n’ai jamais vu autrement les gens… La plupart d’entre vous, vous vous trouvez quelque part entre Gen’Ichiro, Kamui, l’homme masqué, la shogun et les hauts gradés. »
Mon regard se porta à nouveau sur le jeune Fujiwara.
« Voilà pourquoé j’accorde beaucoup moins d’importance à cette mise à pied ou à mes propos concernant des gens que j’n’arrive même pas à conc’voir dans ma cervelle. Si j’vois correctement les animaux, les objets et même les tatouages et les blessures, vos corps n’en restent pas moins monstrueux. Même les yokaïs font moins peur qu’vous. J’suis complètement détaché de ce que peut bien m’dire le shogunat puisque concrètement, le shogunat ne ressemble à rien pour moé. En revanche, ça n’me dérange pas d’prendre du temps pour les habitants d’Homura ou du pays du feu, parce que même s’ils sont monstrueux à mes yeux, ils n’en restent pas moins des êtres tangibles. J’ne vous connais pas personnellement, mais j’ai pris le temps d’parler avec vous ou d’observer les gens dans la rue. Certains sont même moins monstrueux qu’vous parce que j’les vois régulièrement, sans pour autant leur parler… »
Je finis par attraper un nouveau petit pain.
« J’arrive à faire la différence entre le mal et le bien. Du moins… en partie… En revanche, faire confiance aux autres, c’est compliqué… J’ne comprends d’ailleurs toujours pas pourquoé Ashin et Weihan ont décidé d’accorder la leur à l’homme masqué… Celui-ci est… Ce mec est incompréhensible… »
Je croquais dans le met avant d’en proposer un à Weihan.
« Ca n’excuse pas tout, j’fais simplement d’mon mieux avec c’que j’ai. Quant à la trahison… J’ne crois pas que ça en soit. Même si j’ne perçois pas le shogunat correctement, j’sais qu’il existe. Et j’irais les voir en temps et en heure, quand j’estimerais qu’les informations sont suffisamment fiables pour leur être données… »
Je levais les yeux vers la boîte de conserve.
« Et très honnêtement, si j’dois placer ma confiance quelque part, j’préfère que ça soit en des gens que je peux concevoir. Genre toé. Du coup, si tu juges que ces informations doivent figurer dans ton rapport, fais-le. J’préfère qu’ça passe par toé. »
Mon regard se porta à nouveau sur Gen’Ichiro.
« J’estime qu’une information devient cruciale lorsque je suis sûr d’elle. Malheureusement, je n’ai que des suppositions et mes convictions. D’mon point de vue, les unes comme les autres n’sont pas suffisantes pour en faire des renseignements fiables à transmettre à la hiérarchie. D’où ma présence ici. Au-d’là de m’assurer que Weihan allait bien et d’lui poser des questions, j’voulais lui demander conseil sur c’que je devais faire de tout ça. J’ai conscience d’mes lacunes et d’mes forces. J’sais me reposer sur les autres quand c’est nécessaire. J’ai également conscience que j’passe souvent pour un un fouteur de merde, voir même pour un complotiste défaillant parce qu’je vois le mal partout. C’est bien pour ça que j’ne transmets rien au shogunat tant que je n’ai pas des preuves de ce que j’avance : j’ai bien peur que sans un minimum d’argument et de justification, la hiérarchie me prendrait pour un illuminé. Et elle aurait raison d’le faire. »
Je déglutis difficilement avant d’avouer.
« Pour ça, faut r’mercier l’vieux. Sans son enseignement et son encadrement, j’aurai fini comme Kurogane… Ou Janome… Complètement fou à lier. J’me positionne clairement dans votre camp, puisque je ne veux pas être du côté de Janome. Même si ma compréhension de mon entourage et d’la hiérarchie est plus limitée qu’la vôtre. C’pour ça que je me raccroche désespérément à la logique… Pour éviter de sombrer… »
Je finis par m’adresser à Ashin.
« J’n’ai jamais pris ça comme un jeu. L’monde reste une grande énigme à résoudre. J’admets volontiers ne pas vraiment savoir à quel moment c’est important ou pas que j’vous fasse part de mes déductions, parce que… encore une fois… Ce n’sont que des présomptions. C’bien pour ça que j’veux retourner sur les lieux ! »
Quant aux accusations portées par le jeune Fujiwara…
« Est-ce que cela te convient comme explications ? »
Je me tins bien de rajouter quoi que ce soit. Je ne souhaitais pas envenimer la situation plus que cela. Je finis par joindre mes mains, mes paumes l’une contre l’autre, les doigts tendus vers le haut, mes deux index contre mon nez. Je réfléchissais à ce que Weihan avait dit à propos de l’attaque de Janome et à la technique d’Ashin.
« Sensation de fil… de tissu… D’embaumement… Dans la nature, c’qui se rapproche plus de la sensation du tissu et des fils, c’est la toile de l’araignée… Quant à l’embaumement… Le cocon de l’araignée… L’plus important, dans la description de Weihan, c’est la sensation des fils. Oui… J’dirais que ça s’rait plus comme… le cocon d’une araignée… Comme si elle avait tissé tout autour du corps de Weihan, comme si Weihan n’était qu’une mouche qu’elle devait broyer… Ca collerait avec mes sensations, bien qu’elles aient été différentes des tiennes… Mais aussi au cou de Kurogane… Tout n’est qu’une question d’intensité de fils… Hum… »
Je finis par croiser mes bras sur mon torse.
« J’pense que Janome est marionnettiste. Mais à un stade beaucoup plus avancé que les marionnettistes lambda. Si des capacités spéciales ont pu être « retirées » du marché et à la vue de ce que je sais sur les marionnettistes, il ne serait pas impensable qu’il soit possible de mener nos capacités à un stade supérieur… »
Je me tus quelques instants, pensif.
« Dans tous les cas, il est certain que sa capacité se rapporte aux fils et… C’qu’il a fait… Il a été obligé de bouger ses mains, que cela soit pour Weihan, Kurogane ou moé… Les fils de chakra… C’est un jeu d’enfant de les rendre invisible… Une pauvre technique de rang D peut être très efficace… »
Je me maudis. Il serait grand temps que j’investisse du temps dans l’apprentissage de la détection.
« Mais j’suis un peu près certain d’mon coup… J’pense sincèrement qu’il est marionnettiste… Et que ta technique peut être redoutable contre ce genre de capacités, Ashin. »
Je rompis à nouveau le silence, après avoir mûrement réfléchi à la suite de mes propos.
« J’voulais aussi vous parler d’autre chose. Mais là, encore, ce n’sont que des suspicions… Vous m’confirmez que l’homme masqué dépend directement d’la shogun ? J’pose la question parce que… plusieurs points me chiffonnent quant à la présence de Janome sur les lieux. Si l’homme masqué étudiait d’puis un moment les faits et gestes de Kurogane… Ce ninja a des compétences indéniables et il ne se serait pas fait prendre aussi facilement. J’ne suis même pas certain qu’il se soit fait prendre par Janome ou un membre de son groupe… Non… Il y a de fortes chances pour que la personne qui ait prévenu Janome ou Kurogane d’notre venue soit un homme de cette mystérieuse alliance… Et qu’il doit s’trouver dans l’entourage de la shogun… »
Si ce n’est pas la shogun elle-même. Néanmoins, ce sujet étant sensible, je n’osais le dire à voix haute.
« Janome est trop intelligent pour que sa présence sur les lieux soit une simple coïncidence. Non. Les coïncidences, dans ce genre de circonstances, ça n’existe pas. Et ces dix minutes dont il a parlé… Il y a quelque chose… là-bas… à Rindo… Si son clone était là, je pense que le vrai Janome était là, quelque part… Ou pas… Jusqu’à où peut aller un clone ? Il a dû superviser le déplacement de quelque chose ou de quelqu’un… Il y a forcément, à dix minutes tout au plus du centre de Rindo, un endroit qui servait à cette alliance… Kurogane devait être surveillé. J’pense que Janome ne lui faisait absolument pas confiance. On l’a bien vu, Kurogane a commencé à parler dès qu’il a su que sa fin était proche… »
Je finis par sortir de la bulle dans laquelle je m’étais enfermé.
« Est-ce que l’un de vous compte retourner sur les lieux ? »
« Navré mais ce n’est pas une justification pleinement suffisante » rétorqua-t-il au convalescent lorsque celui-ci énonça les aptitudes du marionnettiste.
En effet, lors du tournoi des Genin organisé l'hiver dernier, le jeune samouraï avait eu l'occasion d'observer personnellement les compétences du Kawazaki. Il trouvait curieux que des individus expérimentés comme Kurogane et Janome ne lui aient infligé aucune blessure apparente, alors que de simples apprentis shinobis y étaient parvenus assez aisément. Quelque chose clochait, il en était convaincu. À ses yeux, il n'y avait qu'une explication logique à tout cela : Kaito avait certainement employé un stratagème honteux pour éviter tout affrontement, peut-être en se cachant quelque part. Mais bon, ce n'était pas le sujet le plus important.
Peu à peu, le jeune noble retrouva son calme habituel, et la tension électrique qui émanait de lui disparut progressivement. Ce n'était pas l'argumentaire farfelu qui l'avait fait changer d'avis, bien sûr que non. Il se rendit simplement compte que débattre avec une personne aussi mentalement instable ne servait à rien. Ce n'était pas un jugement de valeur de la part du flavescent, mais plutôt un constat. D'ailleurs, le concerné lui-même avouait être habité par la folie.
Ainsi, tout ce que le petit homme pouvait avancer, même si cela s'avérait vrai, devait être pris avec précaution. Le bon sens devait primer, et accepter sans réserve les divagations d'un illuminé serait risqué, tant pour le Shogunat que pour ses soldats qui pourraient être sacrifiés. Le Fujiwara ne souhaitait pas en arriver là, portant déjà le poids de suffisamment de morts depuis son retour du Pays du Son, et il ne voulait pas ajouter d'autres noms à cette triste liste.
Devant le jutsu déployé par le guérisseur, le jeune homme à la chevelure dorée était presque fasciné par l'inventivité dont pouvaient faire preuve les shinobis dans la conception de leurs techniques. Il rêvait à cet instant précis que sa propre lignée puisse être moins stricte à ce sujet. Puis, une idée émergea dans l'esprit de l'épéiste, suivant la suggestion du médecin.
« Les escouades ne sont pas systématiquement constituées de maîtres de l'escrime que sont les Fujiwara. Ces derniers, experts dans l'élimination des sources de chakra, sont capables de trancher toute forme d'entrave physique, à l'instar de ces fils noirs. Une fois votre technique affranchie du stade expérimental, serait-il envisageable de l'enseigner à un plus grand nombre, voire de la transmettre aux praticiens du Fuinjutsu ? Comme vous l'avez judicieusement souligné, nos troupes doivent être prêtes à affronter une diversité de situations, et une technique de cette envergure pourrait s'avérer être un point de départ prometteur. »
Il balaya du regard chacune des personnes présentes dans la pièce en se grattant le menton comme s’il était en pleine réflexion.
« Diviser son attention entre plusieurs objectifs n'est guère judicieux, d'autant plus qu'à l'heure actuelle, Janome semble être une énigme hors de portée. Il serait plus sage de se focaliser sur cette découverte, de comprendre le fonctionnement de cette capacité, puis d'analyser par la suite si ce phénomène ne se limite qu'à notre nation ou s'étend au-delà de nos frontières. »
Le samouraï était bien conscient que sa prise de parole ne serait pas accueillie favorablement par le mis à pied. Ce dernier semblait être totalement obsédé par l'incendiaire, une raison qui échappait complètement à Gen’Ichiro. Sa recommandation était de progresser méthodiquement, étape par étape. Il espérait que des esprits plus mesurés, tels que Weihan et Ashin, partageaient la même opinion.
Ashin déploya sa technique et Weihan songea qu’ils allaient s’attirer les foudres des infirmières avant longtemps. Tout en retenant la couverture qui recouvrait la partie inférieure de son corps menaçant de s’envoler sous les vents du shaman, il observait les résultats du jutsu avec attention. L’idée était bonne, mais il se demandait si celle-ci serait assez rapide. Janome l’avait immobilisé en une fraction de seconde, l’avait tordu quelques instants plus tard…
Weihan hochait de la tête légèrement sous les interrogations du Gakusha. « Parler de fils est plus vraisemblable que d’un vrai tissu. Ce que je voulais dire, c’est que ces fils semblaient si nombreux et serrés qu’on aurait pu les apparenter à du tissu. »
Il parlait d’utiliser le pouvoir des lames données par l’homme masqué, mais… Encore une fois, Weihan n’était pas certain de comment le faire. Il aurait besoin de temps pour en expérimenter les capacités… Et encore davantage pour accepter de les utiliser malgré leur évidente hérésie.
Kaîto posait ses réflexions, et elles étaient nombreuses. Weihan avait un peu du mal à tout suivre, probablement à cause de son état de faiblesse actuel. Mais s’il ne pouvait saisir tout les détails, il arrivait quand même à voir la logique derrière. « La loyauté de l’homme masqué aux moments des faits n’avait aucune importance. »
Weihan baissait les yeux sous son heaume. « Nous faisions face à des adversaires d’un tout autre niveau. Nos chances de neutraliser Kurogane étaient faibles, celle de vaincre à la fois le Boucher et l’homme masqué, pratiquement nulles. Sans parler pour Ashin, je pense que la réflexion de joindre nos forces à un potentiel allié était simplement la méthode la plus efficace pour réduire l’équation. Même s’il s’était retourné contre nous par la suite. »
Il secoua la tête. « Considérer cela comme de l’aveuglement est relatif. De mes yeux, votre conscience vous a aveuglé à plusieurs reprises durant cette mission. »
Le Kawasaki avait déjà reçu sa punition, et Weihan n’était pas du genre à s’acharner sur les gens. Il préférait en général laisser la Voie montrer ses raisons sans intervenir. « Que Kurogane soit mort est sans conséquence. Si Janome ne l’avait pas achevé, c’est moi qui l’aurait fait. Les secrets du Boucher m’indiffèrent. »
C’était la réalité des choses. Weihan était un guerrier. Les mystères du monde, les complots et intrigues n’avaient rien à voir avec lui. « Si l’homme masqué n’a pas acquéri notre confiance, comment avez-vous acquis la mienne ? Cette conversation est absurde… Un supérieur n’a pas à obtenir ma confiance. Il l’a mérite du fait de son rang. C’est ainsi. »
Le Kawasaki lui proposait de la nourriture mais Weihan refusait poliment, pour la simple raison qu’il ne pouvait pas manger sans retirer son heaume. « Je ne prétendrai pas comprendre vos dilemmes, Kaito. J’ai simplement espoir qu’ils vous mèneront dans une voie qui ne mettra pas ce village en danger. J’en ai assez dit sur le sujet. »
Il pensait que Janome était marionnettiste. Weihan songea que c’était possible, mais il n’en savait pas assez pour faire une réflexion utile. Il aurait à réfléchir à ce qu’il avait ressenti dans les prochaines semaines.
Il demandait qui retournerait sur les lieux, et Gen’ichiro, qui semblait avoir calmé sa propre colère, semblait en accord. Le Samourai ne s’était pas prononcé sur les explications du Kawasaki, probablement parce qu’à l’instar des autres, son raisonnement se trouvait à angle opposé de la mentalité du marionnettiste. « Peut-être que lorsque…- »
Un cognement à la porte et Weihan se tut. La porte s’ouvrit, et cette fois se fut un homme portant une tunique élaborée, pas onéreuse mais pourtant complexe. Sur ses épaules, un lourd sac de voyage qui semblait plein à craquer. Et bien qu’une longue chevelure argentée pèse sur ses épaules, un châle couvrait une majeure partie de son visage. Ce qui restait, des yeux d’un vert perçant, balayèrent la chambre en silence.
Weihan resta silencieux quelques instants, avant de porter le regard sur ses frères d’armes. « Il semble que même mes proches aient eu vent de mon état. Si cela vous est gré, nous continuerons cette conversation plus tard. Je suis reconnaissant que vous ayez pris la peine de venir me voir. »
Un hochement de tête envers les gens présents, particulièrement Ashin – ils auraient beaucoup à discuter plus tard.
Spoiler:
Le RP devient solo à partir d’ici, pour la trame de mon perso ! Merci beaucoup de vos réponses, ce fut parfait <3
Le cultiste inclina la tête, une main posée sur l’épaule opposée. Weihan fit de même presque machinalement. « Avec Éternité, Frère Han. »
L’homme déposait son sac, positivement massif, à côté des restes de son armure et de l’hallebarde, avant de s’approcher du lit. « La Voie fut particulièrement sévère sur tes derniers sentiers. Le monde des shinobis est-il tout ce que tu espérais, Weihan ? »
Le genin considéra la question, porta la main à son casque. « Tout et plus encore. Envahi d’hérésie, et plus entier pour la même raison. C’est ainsi. Je tiens à vous remercier d’avoir remplacé mon heaume si rapidement. »
Le cultiste s’esclaffait, se penchant pour observer ce qui restait de son armure. « Il était naturel que cela arrive à un moment ou un autre. À vrai dire, je m’amuse beaucoup plus à travailler le métal que les tissus des anciens, de toute façon. À ce sujet, j’ai amené le reste de ta nouvelle tenue, quand tu seras sur pied à nouveau. »
Joignant geste à la parole, Han ouvrait son sac pour en sortir progressivement des pièces d’amures fraîchement forgées. Weihan, embarassé et pourtant fier, hochait la tête. « Tu vas trouver cette version plus lourde, j’ai expérimenté avec un concept plus… Offensif. » « Offensif ? »
Han haussa des épaules. « Il m’est venu à penser qu’aussi épaisse elle sera, aucune armure normale ne pourra te protéger pleinement d’attaques du calibre de tes adversaires. Il semble donc essentiel que l’armure soit davantage qu’un outil défensif. Avec la taille des avant-bras et des gantelets sur celle-ci… Ton bras sera aussi lourd et dangereux que n’importe quelle masse. »
Weihan considéra la chose, avant d’hocher la tête. Han avait toujours été un innovateur pour le culte. Loin d’être riche, c’était probablement son premier vrai projet où il pouvait faire à sa tête. « La Voie a mis une autre énigme sur ma route. Ces lames… »
Il désigna les lames jumelles posées sur le côté. Han fit le tour du lit avant de les prendre dans ses mains, les soupesant brièvement. « … Légères comme des plumes. Et très courtes. Peu adaptées. » « … Oui. »
L’homme sembla réfléchir en faisant tourner les longs couteaux entre ses doigts, puis enfin se retourna vers l’hallebarde endommagée, appuyée sur le mur. « … La Voie rirait de me voir fabriquer une telle hérésie. Mais il en sera ainsi. » « … C’est ainsi. »
Pas de questions, pas de détails. Les entremots resteraient affaire de l’Éternité, pas des hommes qui la servait.
Pour autant, alors que Weihan reposait sa tête sur l’oreiller, il songeait déjà à sa vengeance envers Janome. À leur prochaine rencontre. Il le transpercerait, un jour ou l’autre. La Voie le voulait ainsi, pour la paix. Rien ni personne ne pouvait l’empêcher. « Frère Han ? » « Hmm ? »
Weihan respira métalliquement. « Les anciens proscrivent de convertir activement. Mais plus je découvre ce monde, plus j’en vois l’absence de paix, l’omniprésence de son hérésie. Tant de spectateurs, si peu de participants à l’Éternité. Le monde peut-il souffrir de me voir rester silencieux sur la vraie Voie qui le régit ? »
Le forgeron resta silencieux quelques moments avant d’hausser les épaules à nouveau. « Les anciens sont humains. Pas notre divin. Que dirait la Voie de voir le monde connaître davantage ceux qui y amènent la paix ? »
Weihan le considéra en silence, avant d’hocher du casque lentement, sans dire plus.