SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Saishû Hômon [Ouvert]

Kaguya Zetsumei
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyVen 5 Jan - 1:06

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Saishû Hômon [Ouvert] Empty
Kaguya ZetsumeiGenin 下忍 de rang B+

Message Sujet: Saishû Hômon [Ouvert]
Déambulant entre les pierres tombales qui jalonnaient en désordre l’air du cimetière de la ville, tu jetais ton regard au hasard sur les stèles pour capter les idéogrammes qui y étaient gravés, enregistrant aussi bien les dates que les noms de famille. Certains t’étaient immédiatement familiers, tandis que d’autres requéraient de toi un effort conscient pour évoquer ne serait-ce qu’une bribe de souvenir évasif. Beaucoup de tombes, notas-tu sans grande surprise, dataient de périodes bien précises, notamment aux alentours de ton exil sur l’île où tu avais été supposé purger la Clause. A cette période, la maladie t’avait frappé toi aussi, à un point tel que tu avais cru devoir embrasser la mort en sus de porter la honte de ton échec à l’examen Genin. Ta destinée avait cependant choisi pour toi un autre chemin que pour tous ces pauvres hères dont tu croisais les stèles les unes après les autres le long du sentier humide. Une destinée également bien différente de celle qui avait attendu les membres de ta famille, comme tu l’avais appris de la bouche de ta mère Hanako quelques temps plus tôt.

Paré de tes atours osseux caractéristiques, qui te valaient pour l’heure toujours autant de regards allant du surpris au craintif, c’était en effet bien à des fins de visite que tu t’étais aventuré jusque là, au milieu de ces sépultures sans intérêt pour lesquelles tu ne pouvaient témoigner que de l’indifférence. Que tu le veuilles ou non, cependant, il y avait bien une tombe devant laquelle ta présence, toute éphémère qu’elle serait, était due, et ce fut donc d’un pas lourd et las que tu allas à sa recherche, dans les recoins les plus reculés de ce champ de morts, là où aucun honneur n’était plus donné à qui que ce soit.

Donner la mort était pour toi la forme d’art la plus pure qui ait pu exister : tu l’avais exercé autant que tu l’avais pu sur ton île, avais parfait bien des aspects de sa mise en œuvre et avait même perfectionné ses mécanismes jusqu’à un point qu’il t’était même difficile à expliquer à qui que ce soit. Entre tes doigts, la mort se vivait. Ici, dans ce champ de platitudes, tu avais l’impression de marcher au milieu d’une montagne de gâchis, de moments glorieux et oubliés, de peintures mornes et déchirées, usées par le temps. Ton art était vivant, fugace, en quête dune éternité qui ne se laissait pas trouver. Tout le contraire de ces simulacres de mémoires qu’on affichait à la vue de tous dans l’espoir de faire resurgir des sentiments et émotions passées. Mais de cette visite, tu ne pourrais pas te défiler au vu du contexte, et tu te répétas ce mantra autant de fois que nécessaire afin de parvenir jusqu’au bout de cette quête sans but. Enfin, elle apparut alors à tes yeux.




Kaguya Satoshi
30 – 77





Tu te plantas devant elle, monolithique, cherchant à puiser en toi des émotions qui ne venaient pas. Tu ne lui devais rien, tu lui devais tout. Une dualité qui te plongeait dans un immobilisme hésitant, tandis que les minutes s’égrenaient d’elles-mêmes, immuables. Tu t’étais vaguement demandé, lors de ton périple pour revenir au sein de la Brume, ce qu’il en avait été de ton exil volontaire, des conséquences mineures qu’il avait pu avoir sur toute chose que tu avais alors pu connaître dans ta vie passée. Stoïque, tu réalisas alors solennellement et sans broncher ce fait simple et inaltérable, contre lequel il ne servait à rien de lutter à l’aide de rhétoriques lâches et hypocrites.

Tu avais tué ton père.





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Shimizu Eri
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyLun 25 Mar - 4:08

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Shimizu EriGenin 下忍 de rang B

Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]


Saishû Hômon — Été 83, Kirigakure
Ft. Kaguya Zetsumei



Peut-on seulement se départir du poids des tombes ? Sommes-nous condamnés à le porter à notre épaule ou à notre taille, chaque jour et chaque nuit durant, sur ce chemin de croix vers l'inéluctable destinée?

Pour ma part, je ne voyais toujours pas le bout du tunnel : tout, et partout, ici, me rappelait ce funeste jour où le couperet était tombé sur la nuque de mon frère, plusieurs années auparavant. Nous venions à peine de rejoindre la cité brumeuse, le regard plein d'espoir déjà tourné vers l'avenir... Et quel avenir.

Ce village insulaire était un cimetière à ciel ouvert. Une danse macabre ne trouvant jamais de fin, où tous, en vérité, se voyaient conviés, tous invités à suivre le rythme moribond, le pas dicté, sans exception. Malheur à qui d'entre nous souhaitait déroger à la règle et se pousser en douce : l'unique porte de sortie ne se révélait qu'en creusant la terre gaste ou boueuse sous nos pieds, là où le néant, doté de l'éternelle patience, nous attendait tout sourire, prêt à cueillir une nouvelle vie en peine entre ses doigts squelettiques.
En la sanguinaire Kirigakure recouverte du linceul mortifère, la réponse à mes questions était donc évidente pour quiconque, même pour moi. En ce royaume mortuaire des pires assassins, à maintes reprises gangrené par le fléau de la famine ou des épidémies meurtrières, il n'y avait aucun échappatoire à cette infernale pesanteur. La faucheuse, ici-bas, était même célébrée par tout-un-chacun, glorifiée sous mille-et-un visages, élevée au rang de salut pour la nation aqueuse. On se faisait un plaisir à l'offrir en cadeau aux traîtres et aux mécréants, ou à l'accepter en soi-même dès lors qu'il en était exigé de nous. Le quotidien se tissait aussi ainsi, inlassablement, dans le trépas et dans les cris stridents ou étouffés des ennemis et des déviants aux chairs fondues, sous le joug du jugement dernier : cette belle immaculée couverte du sang de ses victimes.

Tout ceci ne manquait jamais d'alourdir mes gestes, d'obstruer ma respiration ou d'assombrir mes jours. Je ne pouvais le nier. Et pourtant... la vraie torture de l'esprit, que je subissais implacablement, dans la froideur de mes songes comme dans les chaudes fibres de mes muscles, se faisait bien plus vicieuse, bien plus insidieuse que tout ce qui pouvait affliger le commun des mortels de ce triste pays. Je traînais moi-même l'instrument le plus sadique de mon interminable supplice. Ma cage. Mes chaînes.
Pendu à ma hanche gauche : le fardeau qui me pesait plus que tout autre. Une plaie béante que je ne savais guérir. Cette lame scintillante que je peinais à brandir, ce phare inextinguible à ma ceinture recadrant mes errances dans la brume des Yamanaka. Le rappel douloureux de chacun de mes échecs, de mon incompétence flagrante, de mon incapacité à faire front contre le monstre hantant ma demeure, aujourd'hui encore.

Aujourd'hui encore, marchant dans la grisaille, il était là, à mes côtés, indélébile, fidèle.  Âme en perdition embourbée dans la cruauté des autorités, je répondais à ma mission accablée de sa présence, telle une mort-vivante : il était de mon devoir, chaque semaine, d'écouter les murmures menaçants et méprisants des stèles et des pierres en les nettoyant de mes poisseuses mains d'étrangère. Une leçon d'obéissance, ou de loyauté, proprement kirijin, pour la vermine d'outre-mer. Un avant-goût de ce qu'il en coûtait de trahir, ou d'exister ici, simplement. Ma vie était une exception que l'on pouvait me retirer au gré des envies des dirigeants — je ne manquais donc jamais de me plier au moindre de leurs caprices, dont celui-ci.

J'avais bien vite mis la main à la tâche, ce matin-là, dégarnissant chaque pierre tombale désordonnée de ses racines et mauvaises herbes, libérant leurs idéogrammes pour contenter les proches des défunts et le repos silencieux des oubliés avec la vélocité d'une fuyarde ayant appris chaque détail, chaque subtilité qui me permettait d'accomplir la tâche m'incombant le plus rapidement possible.

Tenant mordicus à mes routines afin de maintenir ma tête hors de l'eau, je m'étais ensuite précipitée au pied d'un vieil arbre sans feuille à l'écorce désséché par le temps, cumulant sans doute autant d'années d'existence que le sol ne devait receler de restes humains. Entre ses racines noueuses, à peine visible, s'extirpait de peine et de misère une minuscule stèle en l'honneur d'un guerrier inconnu — ses moindres gravures, effacés par des décennies de négligence. Elle était devenue, au fur et à mesure de mes passages en ce lieu, le sanctuaire devant lequel je me plaisais à tourner le fer dans ma plaie. J'y déposais mon sabre blanc, quelques gouttes d'alcool en offrande, versées depuis une petite gourde taillée dans le bois. Puis, en l'honneur du mort, je m'agenouillais devant elle, face à face avec lui, confrontant à travers mes prières les fautes impardonnables que j'avais commises à son endroit, dans un espoir vain qu'il ne m'accorde un jour son pardon.

Le silence de son absence, cependant, m'était toujours insupportable. Et pour ne pas trop me laisser envahir par la tourmente de mes propres blessures, mes mains jointes se muaient en signe incantatoire, que je tenais bien souvent jusqu'à en vider chaque goutte de mon chakra, noyant mon désarroi et mes ruminations sous ceux des autres, tout autour.


Waku Waku — B

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra, la Yamanaka peut établir une connexion mentale avec l'esprit de toutes les cibles dans un périmètre moyen autour d'elle afin d'épier leurs pensées, réflexions ou ruminations, sans pour autant accéder à leurs souvenirs, communiquer ou identifier leurs origines exactes — à moins de connaître, au préalable, leurs voix intérieures. La qualité et la profondeur des liens dépendent de la distance séparant l'utilisatrice de chacune des cibles dans la zone d'action.

UTILITAIRE MULTICIBLE Puissance de rang B


Mais cela ne suffisait jamais.

Aujourd'hui encore, cela ne différait pas. Aujourd'hui encore, je croulais sous le poids des tombes, sans pouvoir me racheter.


« C'est moi qui aurais dû partir... Ryota... »


Car j'avais tué mon frère.





Kaguya Zetsumei
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyMar 26 Mar - 14:47

Expérience : 1062
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Kaguya ZetsumeiGenin 下忍 de rang B+

Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]
Tu restas là un long moment, immobile, figure mortifère fondue parmi les silhouettes funestes des stèles qui trônaient au-dessus des vaincus. Tu t'estimas tantôt chanceux, tantôt imbu de ta survie, toi qui avait tutoyé de près une mort agonique aux mains du fléau, celui-là même, t'avait appris ta mère, qui avait emporté l'un de tes frères peu après ton départ. Au cœur de cette mer plate et calme d'existences achevées, tu t'érigeais de toi-même désormais comme une bête primordiale, jaillie tout droit des flammes et du creuset putrescent de la mort incarnée. Une créature, prête à arracher sa survie à pleines dents à qui et quoi que ce soit qui tenterait de t'en priver. Ton regard se perdant sur les idéogrammes de la tombe, sur cette relique inutile sensée représenter ce qu'avait été ton géniteur, tu en vins progressivement à réaliser à quel point il s'était montré faible, fragile, aussi fébrile qu'un coquillage creux. Dans les tréfonds de ton enfance disparue, engloutie par la jungle et la sauvagerie, tu sentis tenter de resurgir cette quête de fierté propre aux petits garçons voulant impressionner leurs aînés. Une part de toi que tu n'admettais pas au siège souverain de ta conscience aurait voulu retrouver son père, lui montrer ce que tu étais devenu. Ce que tu étais désormais capable et prêt à faire, après toutes ces années d'autarcie morale. Mais, à la manière de ces tombes, cette quête n'était qu'une relique, figée et inutile, dont tu apercevais les contours lointain à la faveur de cette visite exceptionnelle et pour laquelle tu éprouvais une aversion inconditionnelle.

Non, choisis-tu en ton for intérieur avec fermeté. Tu ne laisserais aucune forme de sympathie ou de compassion qu'elle qu'elle soit exsuder de ton âme pour cet être qui avait fui la vie, ni maintenant, ni jamais. Ton devoir, ici, était désormais accompli, et si tu ne pouvais décemment pas éprouver de mépris pour celui qui avait largement participé à t'élever et t'avait inculqué tant de savoirs, tu ne lorgnais malgré tout aucunement sur la perspective de revenir le voir. Tu tournas les talons, sans autre forme de procès, traversant de nouveau avec aplomb ce champ de misère mortuaire. Ton pas assassin, que tu employais avec autant de ferveur que de rigueur, te fit comme glisser au travers des défunts, et il te fallut apercevoir l'ersatz d'une silhouette familière à l'orée de ton champ de vision pour commander son arrêt. Là, comme lovée entre les racines décharnées et apparentes d'un monument végétal décrépi, Eri gisait en seiza, ses honneurs portés à destination d'une tombe que tu reconnaissais bien. Un croisement fortuit de vos corps en ces lieux de futiles célébrations, l'apparition d'une destinée manifeste devant laquelle tu ne pouvais reculer. Conscient autant du danger que de l'opportunité, tu braquas ton regard vers l'horizon brumeux, la jeune Yamanaka plusieurs mètres au loin sur ton flanc.



Étrange. N'avais jamais vu personne se présenter, devant Kaguya Shinji. Même jadis, avant ma clause.


Tu marquas une pause, volontaire et calculée.


L'ignorais, oui ? Te vois mal honorer un des nôtres. Pas toi, non.

Shinji, était un homme très pieux. Croyait en nos anciens rites.


Ton regard, pour la première fois, alla se poser tout à fait sur les traits de la toute jeune femme en quête de voyage, tandis que tu t'attendais presque à voir surgir dans ton esprit les effluves psychiques du sien. Tu songeas un instant à tenter de fermer ton âme préventivement, pour essayer de te prémunir d'un assaut mental, mais réalisas rapidement la futilité et l'inexactitude de la manœuvre. Au contraire de cela, tu ouvris donc totalement ton esprit en le laissant arborer ses formes et contours habituels, transparent et étranger à toute altération.


Te sens coupable, oui ? Pour qui. Pour quoi. Tu es là, ta destinée entre tes mains. Pourquoi t’apitoyer.

Shimizu Eri
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyMer 3 Avr - 22:38

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Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]


Saishû Hômon — Été 83, Kirigakure
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Muet comme une tombe était le labyrinthe de monuments et de stèles, soufflé seulement par la plainte sourde d'une brise aussi discrète que ne le furent les pas du monstre en ma direction. Au milieu de ce vide assourdissant qui ne savait taire les murmures fantomatiques des démons du passé,  les pensées d'autrui abondaient en mon esprit comme en un gouffre insondable, sans jamais en noyer le fond, trop creux et sans base ni contours pour s'y déposer vraiment. Ils passaient ainsi au travers de moi sans me combler ni m'apaiser, puisant néanmoins allègrement dans mon énergie vitale pour se dérober à leurs géniteurs, fendre l'air et gagner l'ombre de mon sanctuaire. Malgré tout mon bon vouloir, malgré tant d'efforts que je mettais à les attirer, je devais m'avouer vaincue : nul autre ne pouvait en vérité asphyxier ou assujettir ce qui me rongeait depuis ma naissance, et son départ. On ne comble pas facilement un trou béant, semble-t-il.

Et pourtant, lorsqu'il se fit enfin entendre, telle une voix d'outre-tombe, il m'apparut clair que certaines choses, ou certaines personnes, avaient le don de m'arracher à mon mal-être. De lui imposer à tout le moins, au-delà de la tension flagrante de mes muscles et du rictus dédaigneux qui avait tordu mes traits, une couleur nettement plus rouge et violente. Plus meurtrière, peut-être.
On disait qu'en l'absence de tout mouvement, de tout bruit, les prédateurs finissaient par se désintéresser de leurs proies. Je ne pus suivre ce précieux conseil :  J'étais bien trop faible, les nerfs bien trop à vif, pour résister à sa provocation, aussi évidente fusse-t-elle. Alors mon timbre perça l'oppression de son silence, sec et hargneux plutôt que mielleux et fluet, comme un venin craché en sa seule direction pour l'avertir de la morsure qui suivrait s'il s'entêtait à me pourchasser.

« C’est… Qu'une pierre vide, abandonnée. Rien de plus — Tu... Tu sais très bien ce que je pense de vous et de vos... rites, Monstre. »

Mais au moment où je me retournais vers l'enfant des os pour le darder de mes éclats dorés, des pensées me frappèrent, aussi limpides qu'un horizon sans brume. Je compris, à leur teneur, qu'elles provenaient de son esprit tordu. Qu'il craignait en ma présence une puissance qu'il n'aurait jamais dû connaître, ni soupçonner. J'en devins livide, brutalement secouée par la menace que cela représentait à mon encontre. Par un constat des plus sinistres, il éveilla en mon for intérieur une part de laideur que je préférais réduite à néant, puisant sa source dans les horreurs vécues, subies auprès d'une autre sorte de monstre, dans la torture qu'étaient ses méthodes éducatives particulières. Nos anciens rites.

Dissimulé sous les manches turquoises de mon haori, un signe incantatoire vint alors couper court aux questions indiscrètes de l'assassin d'ivoire, tandis que je me redressais lentement, saisissant la gourde de bambou d'une main et mon sabre, déposé sur le monument abandonné aux racines noueuses du vieil arbre, de l'autre.


SILENCE ! — C

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra ou d'un contact physique avec la tête de la cible, la Yamanaka projette son chakra dans l’esprit de sa victime, provoquant un état de choc émotif passager la rendant incapable de parler et d'émettre le moindre son durant quelques minutes tout au plus.

ENTRAVE PARTIELLE MONOCIBLE MONODIRECTIONNELLE Puissance de rang C



Sans même prendre le temps de poser mes yeux sur son corps recouvert de plaques blanches, je le contournais par son flanc gauche, creusant la distance entre nous de quelques pas avant de stopper ma marche, désormais dos à lui. Ma voix lui parvint ainsi, à la fois troublée et vindicative.

« Depuis quand... les rats ont un contrôle sur leur destinée..?  On les met en cage ou on les extermine. Et parfois... les deux. C'est... Un peu le but de votre clause, non, Kaguya? »

J'échappais un soupir, daignant finalement lui présenter mon profil. Je contemplais dans ma dextre le contenant à moitié vide, jaugeant rapidement à son poids la quantité d'alcool restante.

« Mais... Dis-moi... Si... le monstre, a peur du rat... Que doit-on penser... du rat ? »

Je ne buvais pas, d'ordinaire. Je détestais la sensation brûlante de ce type de boissons fortes. Je l'engloutis pourtant d'un trait, grimaçante.

« Immonde. »

D'un geste lasse, je lançais le récipient creux en direction de l'homme. Tombant sur le sol, il roula mollement jusqu'aux pieds de la bête, qu'il percuta, aussitôt redirigé vers la pierre tombale. Je considérai un instant le déchet, puis le visage du Kaguya, sans un mot de plus.
Puis, simplement, mon pas foulait à nouveau la terre devant moi, pour me soustraire au domaine des morts, poussant enfin un ultime avertissement à l'endroit de Zetsumei.

« Je... Je t’avais dit de ne pas me suivre. »



Kaguya Zetsumei
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyVen 5 Avr - 17:02

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Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]
Ignorant ce que la jeune femme pouvait capter de tes pensées, tu gardas néanmoins ton esprit grand ouvert et offert à son inquisition pour t'affranchir en la matière de toute duplicité. Sans contrefaçon, tu lui proposas ainsi toute la pureté de ta fascination et de tes aspirations à son égard, étalant les intrications de ta psyché comme tu l'aurais fait des entrailles de l'un de tes nombreux suppliciés. Comme tu t'y étais attendu, Eri ne te manifesta que haine et mépris en réponse à ton invective, te repoussant avec toute l'ardeur possible du verbe en se faisant une fois de plus une égide de ce mot pour toi su pluriel. Monstre. La kunoichi transmettait par cette appellation toute sa volonté de te déposséder de ton humanité, mais tu ignorais à présent dans quelle mesure cela pouvait ou devait t'affecter. A bien des égards, tu n'étais en effet plus tout à fait humain et avais le sentiment de devoir te travestir pour correspondre tout à fait aux modèles que votre société s'assurait de promouvoir. Au fil de ton exil, tu avais graduellement et naturellement dépassé, gommé les frontières entre les natures d'Homme, de bête et de démon, et les conjuguais à présent au seul service de ton art souverain sans l'ombre d'un remord, d'un regret ou d'une arrière pensée. De la même façon, tu n'avais cure de la véritable nature du bouton d'or que tu t'étais arrêté pour confronter, ne percevant chez elle que les contours bruts d'un pouvoir qui pouvait paver pour toi une partie du chemin menant à la divinité.

Mais alors que tu exsudais librement ces pensées, tu aperçus une lueur dans les prunelles de la jeune soldate, rapidement succédé par l'irruption floue et éthérée d'une onde d'énergie ténue et fugitive qui fusa vers toi. Tu revis passer sous tes yeux la scène à laquelle tu avais assisté au cœur de la forêt, accueillis avec une attente extatique l'invasion de cette perturbation alors qu'elle se fondait en toi. Ta vue un instant se brouilla, tandis que tu sentais ta tête bourdonner sous l'effet de l'intrusion et que tu tâchais de comprendre ce qui était en train de t'arriver. Tu remuas tes jambes, agitas momentanément les bras, sondas la clarté de tes songes et de tes pensées, et alors que la Yamanaka se relevait et entreprenait de se défausser de ta compagnie, tu tentais en vain d'élucider sur quelle part de ton être s'était abattue l'ire de la manipulatrice d'esprit. Circonspect, tu la suivis sobrement du regard, fronçant tes sourcils osseux à son passage et l'examinant tel que tu l'aurais fait d'un phénomène à étudier, intriguant et compliqué. Eri avait stoppé son mouvement, mis un terme à sa fuite, et ce fut finalement quand tu voulus articuler ta rétorque que les effets sur toi de cette onde d'énergie te furent enfin révélés. Pas un traître mot ne parvint à se frayer un chemin hors de ta bouche armurée en dépit de tes efforts répétés, et tu dus employer tout le contrôle acquis sur ton corps et ton esprit au fil des années afin de ne pas porter frénétiquement tes mains à ta gorge pour les en arracher. Tes yeux ambrés se portèrent, écarquillés, vers l'objet de ton présent intérêt, condamné à la seule écoute de son propos acerbe et caustique sans pouvoir y opposer autre chose que ton regard aussi pesant que pénétrant. Tu entendais sa rhétorique, éprouvais son propos par le filtre de tes expériences sauvages qui se trouvaient souvent être le reflet fidèle de la hiérarchie entre les Hommes, témoin muet de la méprise de la Yamanaka quant à la nature que tu aurais pu lui accorder. Dans un geste de défiance, la toute jeune femme but le reste d'alcool qui avait jusque là résidé au fond de la gourde qu'elle tenait en main avant de jeter le contenant à tes pieds, t'arrachant un regard perplexe qui oscilla de bas en haut en s'inclinant sur le côté.

Et toujours, malgré toute ta volonté, aucun mot ne parvenait à émerger de ta gorge. De nouveau, Eri tourna les talons pour s'éloigner, te repoussant comme à son habitude par tous les moyens possibles en dépit de ta présence immuable en ces terres. Un espoir d'échapper à l'emprise de ton regard, après avoir scellé ta verve pourtant si rare. Une aspiration que tu t'employas à contrarier de plus belle, décidé en cette occasion à forcer le bouton d'or à affronter ta présence. Glissant insidieusement dans l'ombre de ta jambe, ta colonne vertébrale s'agrandit et se délia pour se projeter  vers le bras dominant de la mentaliste, l'entourant et l'enserrant d'une traite tandis que tu tirais fermement et sans ménagement sur ton appendice pour tirer à toi le membre ainsi capturé et sa propriétaire. Des côtes, nombreuses et impérieuses, émergèrent alors de ton flanc pour aller enserrer la kunoichi dans leur maillage d'ivoire immuable, la contraignant à une proximité horrifiante avec ton corps tout entier tourné vers l'utilité et l'efficacité. Et ce fut ainsi, la Yamanaka en ton absolue emprise et alors que la parole t'éludait toujours, que tu entrepris de t'asseoir en seiza en draguant de fait avec toi vers le sol le fruit de ta capture.

L'inconfort pour l'objet de ton étude artistique, à plus d'un titre, se palpait autour de vous aussi sûrement que l'air qui alimentait vos poumons. Un mal être qui éludait ton attention, tant tu étais coutumier d'infliger des tourments bien plus concrets et douloureux à celles et ceux que tu piégeais de cette manière. D'un air neutre et détaché, tu extrudas alors de ton flanc opposé un réplique aplatie et agrandie de ton omoplate et l'accompagnas d'un court os pointu que tu pris aussitôt en main. Avec  l'assurance et l'aplomb du survivaliste prêt à s'adapter à toute situation, tu commenças alors à graver les idéogrammes et particules syllabiques traduisant ton propos en colonnes à peu près définies sur l'omoplate posée au sol, exerçant le temps nécessaire afin de composer ton texte avant de finalement faire glisser au sol l'ardoise d'ivoire en direction d'Eri. Si tant est qu'elle jugea ne rien avoir de mieux à faire en cet instant, voici ce qu'elle put y lire alors.



Pas un rat. Fragment d'Izanagi, composant du divin.
Clause pas une prison. Clause libère et révèle. Clause m'a ouvert les yeux.




Résumé
Note : Zetsumei tente donc de tirer Eri vers lui en entravant l'un de ses bras et la maintient ensuite près de lui avec ses côtes. Si les deux techniques font mouche, Zetsumei laisse malgré tout les jambes libres à Eri ainsi que sa main opposée à lui, seule une moitié de la technique étant utilisée afin de simplement la maintenir près de lui avec un bras neutralisé.

Mugura no Mai — B

Ninjutsu Spécial & Dissimulation

Le Kaguya extrude discrètement du bas de son dos une colonne vertébrale, dissimulant sa croissance dans l'ombre de sa silhouette ou de ses mouvements, puis l'expédie rapidement vers un membre d'une cible à portée de corps-à-corps pour le ligoter avec et lui en empêcher l'usage.

ENTRAVE PARTIELLERAPIDEDISSIMULEEMONOCIBLEPUISSANCE DE RANG C


Hone no Dan'Atsu — A

Ninjutsu Spécial

En étant à portée de corps-à-corps avec une cible, l'utilisateur extrude très rapidement de nombreuses côtes incurvées de son corps, qu'il agrandit afin d'encercler ladite cible et piège ensuite cette dernière en faisant converger ces excroissances osseuses à toute vitesse, l'immobilisant totalement dans leur entrelacement.  

ENTRAVE TOTALEMULTIDIRECTIONNELLEMONOCIBLERAPIDEPUISSANCE DE RANG A-


Shimizu Eri
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyVen 5 Avr - 22:11

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Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]


Saishû Hômon — Été 83, Kirigakure
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On n’échappe pas au poids des souvenirs, ni aux démons que l’on tente de fuir. Leur héritage ne nous quitte jamais vraiment ; s’accumule plutôt en un amoncellement de souffrance que l’on doit tôt ou tard confronter — et libérer.

Je fis l’erreur, trop souvent peut-être, d’espérer m’en distancer en leur tournant le dos. De mettre bien trop d’ardeur dans l’espoir de me défiler et de ne jamais les contempler en face. Et cela, compris-je alors, ne pouvait se perpétuer éternellement. On finit toujours par croiser le miroir sur son chemin, par y voir sa propre réflexion. Même dans la nuit la plus noire. De gré ou de force. Mais se faire imposer ce regard vers soi n’est pas sans conséquences, ni séquelles lourdes de sens : dans la force des choses le verre peut imploser, éclater ; chacun de ses fragments tranchants rouvrant les cicatrices en plaies béantes, suintantes mémoires parmi les plus violentes.

Les morts ne racontent pas d’histoires, dit-on parfois chez les vivants. Le monstre d’ivoire, pourtant enterré sous le flot de mon héritage clanique et relégué au passé, n’avait pas dit son dernier mot. Lorsque ses os s’en prirent à mon avant-bras, qu’ils vinrent saisir ma main dominante pour ne plus la libérer, je sus aussitôt, dans l’effroi m’enserrant la poitrine et la gorge, que je ne ressortirais pas indemne de cette rencontre hasardeuse.
Ce fut alors à mon tour d’avoir le souffle coupé, tandis que j’échappais, dans la surprise, le katana au fourreau immaculé sur la terre fraîchement retournée entourant les stèles près de moi.

« L-Lâche-m… »

Tous mes muscles se raidirent. Mes pieds s’ancrèrent dans le sol humide du cimetière, au moment où je sentis sa force se déployer sans vergogne, ni frein dans sa brutalité. D’un rictus à peine réprimé dans sa direction, le dardant des yeux, je maudissais intérieurement ma faible constitution physique, incapable de lui résister, tournant ensuite la tête pour porter une ultime fois les éclats dorés de ma détresse sur l’arme effondré qui s’éloignait rapidement de moi — son réconfort, ses lumières bientôt inaccessibles.

Alors que j'atteignais son flanc pullulant d'aspérités, mes paupières se fermèrent d'instinct devant mon intimité bafouée. Ma respiration s'accélérait, envahie par un parfum nauséabond et des expirations rauques, presque guturalles. D'autres protubérances osseuses avaient déchiré ses muscles et fendu sa peau afin de me soustraire à toute envie de m'esquiver, leurs courbes comme des dents acérées me restreignant à moitié dans son énorme gueule puante. Une proie sans défense, à la merci d'un prédateur qui, déjà, posait les genoux pour mieux profiter de sa prise, savourant l'instant en me forçant à suivre cette descente vers les enfers qu'étaient sa seule présence aussi près de mon visage.
Terrifiée, je l'entendis alors extruder autre chose, et je compris au crissement de l'ivoire qu'il tentait sûrement de griffonner quelque mot à mon attention.

Je rouvris les yeux, lentement, prise de légères secousses à travers toutes ces tensions qui m'habitaient. Sa réponse gravée sur l'os... J'aurais préféré ne jamais la lire.

Un fragment d'Izanagi... moi...  Il avait parfaitement raison.

Je ne lui offris pas le luxe d'une autre verve méprisante : mon visage parla sans doute pour moi. Mes lèvres s'étaient pincées, grimaçantes. Mes sourcils s'étaient froncés devant son geste, ses mots qui auraient dû rester confinés à mes plus sombres ruminations. Mes prunelles se plantèrent en lui, laissant un court silence emplir le vide, sans paroles échangées...

Je voyais mon père, sa langue de vipère. Sa poigne de fer horrifiante désireuse de prendre tout ce que je chérissais, au plus loin de la brume des Yamanaka. Un monstre peint des mêmes traits inhumains que le Kaguya. Je me voyais... moi, au-delà des larmes embuant l'horizon.

Et alors, ils fendirent l'air. Mes doigts libres se soulevaient pour l'atteindre, me forçant dans une contorsion tortueuse, particulièrement souffrante, pour imposer ma poigne dans sa chevelure, y agripper fermement son crâne. Étonnamment, il ne résista pas. Il semblait même savourer le moment, et ce qui l'attendait. Cela ne me fit ni chaud, ni froid, à vrai dire. Je voulais l'écraser sous mon chakra.

Can You Feel The Love Tonight — B

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra ou d'un contact physique avec la tête, la Yamanaka peut s'infiltrer dans l'esprit d'une cible et allumer, en son coeur, la passion dévorante d'un amour pur et sincère. Puisant à même ses émotions positives et celles de sa victime pour parvenir à ses fins, il en naîtra un intérêt important pour l'utilisatrice à travers des sentiments amoureux marqués, d'une intensité significative et bien réelle, pouvant briser les intentions les plus mauvaises et l'hostilité, pousser à la coopération, délier des langues ou faire naître le désir (charnel ou non) de manière temporaire, en fonction de la résistance de la personne qui en subit les effets.

UTILITAIRE MONOCIBLE MONODIRECTIONNELLE Puissance de rang B



« Relâche-moi. Tout de suite. »


Un ordre, pur et simple.

Au moindre signe de relâchement, ma main libérée s'empresserait de rejoindre sa sœur. D'entamer un sinistre rituel, en un sceau incantatoire, présage à la morsure qui ne tarderait pas à suivre. Et alors, seulement, mes serres viendraient une fois de plus s'enfoncer dans ses filins poisseux, pour lui imposer le poids des tombes, et de bien plus encore. Une histoire brisant autant ma chair que mon esprit, pour réveiller l'enfer qui sommeillait en lui.

J'étais tombée dans son piège, dans la gueule du loup. J'avais fait de ma personne, de mes émotions, de mon passé houleux, une arme éphémère pour le déchirer en lambeaux. Et j'en avais rien à foutre.


Nothing Happened — B

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra, puis d'un contact physique avec la tête de sa cible, la Yamanaka établit une connexion singulière avec son esprit. Elle réveille alors les souvenirs les plus pénibles ou traumatiques de sa victime pour en amplifier une myriade de sentiments et d'émotions vives, instables et particulièrement douloureuses, tournoyant telle une tornade d'aiguilles dans ses pensées et son âme afin d'en déchirer, d'en déchiqueter le tissu. Il en résulte ainsi des dégâts psychiques d'importance dont les échos résonnent avec le passé de la cible, ses séquelles pouvant être plus ou moins temporaires en fonction de l'individu et du temps d'utilisation du jutsu.  

ATTAQUE MONOCIBLE Puissance de rang B


Les répercussions se feraient certainement ressentir. Tout autour, la brume sanglante, témoin muette des événements, semblait s'animer, tourbillonner. Ses nappes opaques se rapprochaient doucement, nous enveloppant peu à peu dans son linceul sans véritablement intervenir. Pas encore. On aurait même pu y discerner l'ombre d'un sourire — elle paraissait apprécier le spectacle.




Kaguya Zetsumei
Saishû Hômon [Ouvert] EmptySam 6 Avr - 16:40

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Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]
Elle protesta bien sûr, tenta de résister, de se soustraire à ton emprise osseuse maintes fois mise à profit dans la poursuite de tes desseins. En vain. Rendue agenouillée à tes côtés, forcée de partager ta méphitique compagnie, le regard haineux et hargneux de la jeune kunoichi avait glissé malgré elle en direction de l'omoplate affublée de gravures grossières et néanmoins lisibles que tu avais envoyée vers elle, tout son corps révulsé contre ta présence, hermétique à ta proximité, allergique à cette promiscuité. A la lecture de ton propos résumé et condensé, Eri se courrouça encore davantage, et si tu ne pouvais qu'imaginer approximativement la teneur de ses pensées, tu gageais qu'elles faisaient figurer avec les honneurs toute l'horreur que tu lui inspirais. Mais contrairement aux autres, te rappelas-tu, ce bouton d'or avait des raisons bien concrètes pour appuyer son assentiment, te vouait une ire et un dégoût basés sur des faits plutôt que sur un quelconque jugement. Patiemment, tu la dévisageas, décortiquas toutes les torsions et les tensions qui se succédèrent sur ses traits, jaugeant par anticipation la réponse qu'elle se refusait à te donner. Autant que ses talents particuliers, tu admirais ce fond de combativité, chez cette soldate venue d'ailleurs en proie aux tourments de sa propre moralité. Mais soudain, tu sentis une résolution nouvelle et plus déterminée encore envahir le corps que tu gardais sous ton joug, une énergie en pleine émergence que tu laissas s'exprimer au travers de ton entrave sciemment imparfaite.

La Yamanaka se contorsionna, s'infligea torsion et souffrance pour tendre vers toi sa senestre. Subtilement, tu tendis alors ton visage dans sa direction pour lui faciliter la manœuvre, sentis ses doigts agripper ton crâne avec toute la véhémence d'un yokai qui aurait voulu te l'arracher à mains nues. Tu savais toutefois, en toute connaissance de cause, que le danger auquel tu t'exposais était d'une nature tout à fait différente que ceux desquels tu étais coutumier, et c'est avec cet entremêlement familier d'appréhension et de fascination devant la nouveauté que tu accueillis donc le chakra qui s'insinua en toi, et que tu sentis rapidement modeler tes pensées. Sans pouvoir en expliquer le mécanisme, absorbé dans un phénomène que tu n'étais plus apte à contempler mais seulement à expérimenter, tu perçus ton intérêt pour la jeune Eri s'exacerber et se démultiplier, éprouvant la chaleur intérieure qui venait de naître dans ton poitrail armuré. Ses traits te parurent soudain plus avenants, sa psyché plus appétante, et les velléités déjà concrète que tu nourrissais à son endroit se trouvèrent portées à une intensité extatique et immédiatement délicieuse. Ton corps frémit, tandis que ces sentiments à la fois nouveaux et augmentés se mettaient à naviguer en toi comme des courants déchaînés, et c'est à peine si tu entendis la voix de ta précieuse mentaliste parvenir à tes oreilles alors que les plaques osseuses de son visage et ta mâchoire se mettaient à trembler et à vibrer sous le coup de l'excitation. Elle était là, elle était à toi, tout à toi, celle qui te permettrait de transcender ton art, d'abattre les carcans de ton clan. L'être promise pour laquelle tu avais quitté ton exil, et que tu détenais à présent toute entière. Offerte à toi, par la destinée manifeste pavée sous tes pieds et irriguée par le sang de tes victimes.

Le peu d'inhibition qu'il te restait envolée et dissoute aux quatre vents, tu te ruas vers la toute jeune femme, ta mâchoire large et monstrueuse ornée de dents qui l'étaient tout autant plongeant vers son épaule pour l'engloutir. Tu goûtas sa chair, la douce âpreté de son sang, te délectas avec une franche satisfaction de cette union que tu voulais honnête et consensuelle. Dans un râle d'extase, tu te retiras en arrière après un instant sous une ondée de gouttelettes écarlates qui maculèrent ton visage, faisant réintégrer à ton corps les côtes que tu avais extrudé pour immobiliser Eri et sentant imploser en toi un amour complet et inaliénable porté par le sang. Tu exultas, les yeux comme révulsés tournés vers le ciel, enchanté par les dons psychiques de ta proie acquise toute entière à la cause de tes sentiments. Tu ne vis pas vraiment, ni n’interprétas, le nouveau mudra formé ensuite par le bouton d’or, accueillis de plus belle le toucher de ses doigts aussi frêles que porteurs d’une douce promesse. Tu la sentis alors de plus belle chercher ton contact, tandis que ta bouche laissait encore s’échapper des lampées de son fluide vital, une promiscuité vers laquelle tu lorgnas volontiers et avec le plus grand zèle. Mais alors, c’est un autre monde qui envahit ton esprit. Tes yeux s’écarquillèrent, sous le poids soudain de la souffrance, du deuil et du déchirement. Tu fus comme transporté, dans ce linceul de mort qui avait failli t’emporter, ton corps transi, faible et rongé par la maladie. Aucun ossement pour te sauver, seulement la fin de toute chose. Ton essence aspirée, corrompue et annihilée, ton clan disparu dans les limbes du néant destiné.

Tu poussas un hurlement, bestial et guttural, que tu n’entendis même pas résonner à tes oreilles, tous tes sens saturés par le tourment incessant de ces souvenirs et peurs entremêlés. Tu avais l’impression que ton être se trouvait amputé et émietté inconséquemment au travers des océans, pourfendu par l’ire divine et insidieuse propagée par ce faciès aussi impitoyable qu’angélique. Tu sentais ton coeur pulser de façon erratique et souffreteuse, expédiant dans tes veines les ronces déchirantes d’une culpabilité qui t’était aussi étrangère qu’insupportable, et ce ne fut qu’au prix d’un effort conscient et agonique que tu parvins à ramener ton regard sur l’objet et la source de ce conflit. Elle se tenait là, devant toi, toute sa haine se déversant en toi et allumant en ton for intérieur le feu de tous les supplices qui avaient jamais pu s’immiscer dans ton esprit, larguant un flot salé de saumure sur des plaies à vif dont tu n’aurais pu soupçonner l’existence. Ton râle d’agonie se prolongea, éructa de ta gorge asséchée par le malaise, tout ton corps parcouru de spasmes incontrôlables contre lesquels tu dus lutter avec toute la constitution de ton esprit. Ta main, affaiblie mais toujours investie par ta force naturelle, s’abattit sur le bras d’Eri pour lui empoigner en la tirant avec toi vers le sol, brisant le contact, stoppant le flot de tourments qui t’avais abreuvé pendant ce qui t’avait paru être une éternité.

Souffle court, tête prête à exploser, relents lancinants de souffrance dont tu avais jusque là ignoré jusqu’à l’existence. Au-delà du charnier de ton esprit écorché et de cette épreuve qui avait tous les atours de la nouveauté, tu entrevis avec une clarté renouvelée tout le pouvoir qui se trouvait à ta portée. Tu cherchas la jeune kunoichi du regard, essoufflé, éreinté, ton sourire alien toujours maculé de son sang. Et alors, de ton autre main, tu formas un geste équivoque, pointant index et majeur sur ta tempe telle une invitation perverse à venir inspecter tout le maelström qui y résidait toujours. L’un et l’autre, à présent, aviez goûté à la morsure de l’autre, et dans cette bulle de temps et d’espace, coincée au coeur des tombes et de vestiges inutiles, la Brume entama son retrait. Du coin de l’oeil, tu observas sa danse éthérée, songeant à l’ironie qui aurait pu te frapper de te voir ainsi protégé par celle-là même dont tu voulais contourner l’égide et ignorer le carcan. Un songe que tu étendis jusqu’à la vue salvatrice de ta tortionnaire psychique, qui représentait devant toi plus que jamais l’une des clefs à l’ascension de ton art et l’avènement de sa perfection.



Résumé

Hone no Ago — C

Ninjutsu Spécial & Taijutsu

L'utilisateur renforce sa mâchoire en extrudant des os sur son visage et se créé une dentition comparable à celle d'un dent-de-sabre avant de mordre violemment une cible proche.

ATTAQUEMONOCIBLEMONODIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG C



Shimizu Eri
Saishû Hômon [Ouvert] EmptySam 20 Avr - 3:48

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Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]


Saishû Hômon — Été 83, Kirigakure
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Le regret possède mille visages. La plupart, misérables. Au pied de l'arbre décharné cerné par la Mort blanche comme je l'étais par les os, il troquait désormais le mépris, le dédain, pour des traits livides, horrifiés par la bête libérée par mégarde. Je l'avais abreuvée d'extase, croyant, présomptueuse, que ma paume salvatrice suffirait à la domestiquer, elle, et sa force indomptable. Quelle naïveté de ma part : rien ne peut étancher l'insatiable soif de domination d'une créature du mal. Certainement pas les effluves chakratiques de l'amour, une à une pervertie par son esprit délirant.

Sous mes yeux écarquillés, l'affamé ne tenait plus, vibrait de toutes les fibres de son être comme une bombe prête à exploser, les muscles tendus prêts à bondir, désireux de plus, de me sentir, de me toucher, de me goûter, de me savourer, de me dévorer à pleines dents, moi, vulgaire objet de ses désirs charnels. J'eus à peine le temps de déglutir et de me préparer au pire, dans sa cage d'ivoire. Sa charge, vive, incisive, sa gueule déformée avait refermé ses lames de rasoir sur mon épaule, pour la couvrir, puis l'engloutir de sensations douloureuses indescriptibles. Les yeux clos, les dents serrées, je retins ma dernière respiration comme si je m'accrochais à la vie. La vague de flammes chassa d'un coup tout autre ressenti, relégua les contours du paysage brumeux au néant, me forçant à ouvrir la bouche. L'air coincé à ma gorge fut alors expulsé, un cri strident déchirant les environs jusqu'à lors suspendus dans le silence des défunts.

De l'effroyable empreinte du fauve maculée de rouge, du désespoir de me savoir impuissante face au prédateur, naquit éclat par éclat des souvenirs lancinants fugaces, lointains, qui inondèrent mes pensées. Une cage minuscule, des rats paniqués et démembrés, un bras armé d'un rituel barbare, le boucher de la clause ; mes plaies se rouvraient brutalement dans mon esprit tandis que l'artiste aux dents de sabre en peignait joyeusement d'autres sur mon corps et dans mes songes. Je voulus me contorsionner davantage, m'extirper de son emprise, de leur emprise, mais il ne m'opposa sur le moment qu'un poids décuplé, avide de profiter un peu plus de ce contact étroit, douloureusement intime. Résignée, je fermais ainsi les yeux face à mon propre destin, prête à accueillir la fin tant espérée. Les larmes roulèrent sur mes joues, brusquées par mon souffle erratique. On eut alors dit que nous étions seuls, dans le temps et dans l'espace. Dans une bulle imperméable au monde. S'il y avait des témoins dans les environs, ils devaient certainement tourner la tête devant un tableau aussi horrifique. C'était mieux ainsi, pensai-je. Tout se terminerait plus rapidement de cette manière.

Or, le monstre allait en décider autrement. Je le sentis se retirer dans un long râle, assombrir le tissu bleuté de mon haori par son départ soudain, l'imbiber d'une lourde chaleur, d'hémoglobine doucement refroidie au contact de l'air ambiant. Les côtes me retenant prisonnière se rétractèrent, suivant le mouvement de la bête. Déséquilibrée, je me retrouvais l'instant d'après au sol, le front contre une racine noueuse. Le suite fut assez floue...

Une colère, une haine profonde, m'envahirent. Le désir ardent de lui faire du mal à mon tour, pour fuir ensuite loin de sa présence. Il y eut un mudra, des mains agrippant férocement son crâne, d'autres larmes, brûlantes. Puis, le noir. Des sentiments déchirants, une vie et ses malheurs qui se tordaient entre mes doigts, comme si je les noyais, elle et ses déchirures, sous un flot ininterrompu de saumure. Le brûler, le déchirer, lui faire payer son affront. Le mordre plus fort encore, pour qu'il me laisse tranquille pour de bon. Un chakra torrentiel dans ma poigne, dévastant goulument les écluses fragiles de sa psyché. À ma merci, il l'était. Et j'adorais cela, dans le feu de l'action.

Pourtant... mes mains se mirent tranquillement à trembler. Mon esprit révulsé par ma violence, torturé à son tour par le tranchant double du don de manipulation des esprits. La source, l'origine des ronces se dévoilait dans le miroir. J'étais transportée dans une image tordue, fragmentée du passé. Une mémoire que je souhaitais effacer, maintenant débloquée, déversée. Mon frère rachitique, meurtri par la traversée, prit d'un ultime élan protecteur envers moi, un rebel bravant de son sabre immaculé la perfidie des nôtres. Notre père, inspiré par mon pouvoir éveillé trop tôt, trop fort, poussant le vice pour le faire fleurir en asservissant l'âme à la dérive de mon aîné, en se débarrassant d'une gêne. En bas âge, j'expérimentais de mes petits doigts fébriles sur une carcasse rongée par la maladie, papa tout sourire derrière nous...
Puis, plus rien. Je fus violemment arrachée à mes fantômes. La main couverte d'albe du gaillard brisait le jutsu, empoignant solidement mon bras afin de nous entraîner tous deux par terre. Recroquevillée au milieu des excroissances du monument sylvestre desséché, j'étais sujette à un étau dont je ne parvenais plus à m'extirper. Je posais mes yeux éteints par la fatigue sur la main, la chaîne, du Kaguya. Ma voix craqua, explosive, dans la panique.


« Qu... Q-Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu me veux, merde..! »


Mes muscles se crispèrent. Je voulus me propulser, mordre par le métal d'un kunai la main qui me retenait, mais une douleur vive à mon épaule me rappela à l'ordre lorsque ma senestre tenta de se frayer un chemin jusqu'à mon étui. Je devais me rendre à l'évidence : j'avais épuisé mes solutions.


« M-Mon... frère. Je... Il... Il... Il est mort par ma faute. Vous êtes content? Ce... C'est ce que vous vouliez? »


Sur les genoux, j'étais repliée sur moi-même, presqu'en position foetale. En sanglots, mon front toucha le sol.


« S-S'il vous plaît...  L-Lâchez-moi. Lâchez-moi... »


Il n'y avait plus rien à faire. Pathétique, aurait dit mon père. Risible.


« Lâchez-moi... »


Oui, j'étais misérable.



Kaguya Zetsumei
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyLun 22 Avr - 0:01

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Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]
Tout en plongeant tes yeux dans les iris ambrées de la bourreau de ton esprit, tu éprouvas par flashs les échos des images que le faisceau d’or avait employé pour te faire ployer sous le poids de sa psyché. Comme une réverbération de cette poussée mentale qui t’avait mise à genoux, tu captas la répétition rémanente de ces émotions, de ces lieux, de ces visages, mélanges de familiarités et d’inconnues, de projections tout aussi conscientes et calculées qu'elles ne pouvaient être reflets de pures réalités. Tu reconnus les traits juvéniles à l’excès d’Eri, la tourmente des océans, ses prunelles innocentes posées sur la silhouette émaciée et maladive d’un tout jeune homme, un sabre à l’étui blanc à ses côtés. Ce, sabre blanc. Dans ce moment de calme retrouvé, au sortir d'un déluge de malice sciemment condensé à ton endroit, tu tâchas de t'accrocher à ces images, trop banales et pleines de sens à la fois, de décortiquer en ton for intérieur le sentiment qui les avait accompagné, sa teinte viciée et pleine d'une souffrance toxique et lancinante. Absorbé par ta contemplation de ce que venait de t'offrir la jeune Yamanaka, de cet horizon de douleur et de tourments que tu découvrais comme l'aurait fait un nouveau né du monde qui l'entourait, tu entendis sans écouter la supplique de la kunoichi venu d'Ame, imperméable à son mal être présent, focalisé sur ces fragments de ce que tu supputais être son passé. Tu pouvais presque sentir, cette balafre qu'elle venait de t'infliger, dans des recoins de ta personne que tu n'aurais jamais cru pouvoir être ébranlés, cette nouvelle nature de supplice que tu ne pouvais pour ta part que fantasmer de pouvoir infliger. Une once d'Izanagi qui s'était enfin présentée à toi sous sa plus auguste lumière et te laissais présager d'infinies possibilités.

Lorsque Eri reprit la parole, recroquevillée tel l'enfant à naître, tu sortis quelque peu de ta torpeur réflexive, ta poigne toujours refermée sur son frêle poignet tremblant. Cette souffrance, songeas-tu, que tu percevais en elle, qui exsudait des moindres pores de son être, tu l'avais certes fait rejaillir, mais tu n'en était nullement l'instigateur. Tu n'avais été que la flammèche, lancée au-dessus d'un bain d'huile, un révélateur et en aucun cas un acteur. Une position qui t'était fort peu familière, et qui reflétait toute la singularité de ce joyau que tu tenais entre tes doigts aussi musculeux qu'osseux. Une plaie à taille humaine, jamais refermée, tout au plus momentanément ignorée, qui s'alimentait de sa propre souffrance sans jamais pouvoir s'en détacher. Ton esprit encore secoué, il ne te fallut cependant que quelques instants, observant la silhouette courbée d'Eri, pour comprendre l'arme qui avait forgé ladite plaie, à l'aune de ce qu'elle venait de te confesser. Tu ne la lâchas pas. Pour autant, ton étreinte était loin d'être douloureuse, tout du moins sur le plan physique. Tes yeux, lentement, se hissèrent vers le ciel morne et terne, condamnant de ton mépris toutes les tombes inutiles qui vous entouraient. L'idée se faisant, et le corps y réagissant, tu réalisas que tu étais de nouveau capable d'émettre un son depuis ta gorge auparavant condamnée, et en résulta une expiration bruyante d'exultation tout autant sauvage qu'affectée.


Ghraaaaah.... Culpabilité.... La sens, maintenant, comme si était mienne. Ça... est la clef de ta souffrance. De ta colère... Désir de mort... désir de vengeance.


Tu inspiras profondément, te gorgeant des senteurs méphitiques qui ceignaient vos corps et des relents d’hémoglobine qui inondaient encore tes narines et le fond de ta gorge.


..En ressens aussi, oui. Parfois. Pense à mes frères, mes sœurs, mon père, morts sans me revoir. Sans pouvoir apprendre. Peut-être par ma faute aussi, oui.


Ton regard ambré alla trouver son pareil dans les prunelles de la toute jeune femme, sa position t’aurait-elle permise de capter ainsi le miroir de son âme.


...Mais ne m’empêchera pas d’accomplir ce que je veux.


Tu délias doucement et une par l’une l’entrave de tes phalanges pour libérer le membre auparavant capturé de la bourreau de ton esprit, lui laissant dès lors loisir de bouger à sa convenance et te redressant toi-même lentement de toute ta stature ivoirienne. Ta main armurée s’anima alors entre ton visage et celui de la kunoichi, tes doigts dansant devant ses traits tendus, tristes et haineux à ton égard comme pour épouser les volutes de pouvoir que tu sentais émaner d’elle.


Ne devrais pas, toi non plus. Ce sabre… relique, souvenir… poids. Te ramène, à ces moments, cultive… ta douleur. Mais le sais, oui ? As déjà les armes, pour aller où tu veux. Faire, ce que tu veux. Et si Izanagi le permet… serai là, quand tu le comprendras.


Ta main s’ouvrit et s’étendit sur le côté, comme pour ouvrir un chemin en dehors de ce carcan mortifère à la Yamanaka.


Va. Sois ta propre gloire...


Et ton index et ton majeur de reproduire le même geste qu’auparavant, joints contre ta tempe comme une invitation pernicieuse à venir s’y immiscer pour prendre la mesure de ta pensée. De tes desseins, chargés d’une méfiance éhontée envers la Brume Sanglante et d’une ferme volonté de la contourner. De ta détermination à trouver une parade, fut-ce au prix de ta participation dans la réalisation des propres ambitions de la jeune femme, que tu voulais quitter à présent libérée, émancipée de son carcan. Vivace, dans sa propre souffrance.




Shimizu Eri
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyJeu 25 Avr - 0:35

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Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]


Saishû Hômon — Été 83, Kirigakure
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La voix d'outre-tombe libre de son carcan mental fit vibrer l'air de sa bestialité — un rugissement rauque et puissant qui réverbéra dans chacun de ses muscles et de ses os jusqu'au bout de ses doigts, sur la peau de porcelaine de mon poignet captif. Ce fut sans doute ce qui me fit frémir le plus, au-delà de son verbe tranchant : la force naturelle de sa seule poigne dénuée de chakra, m'emprisonnant dans l'impuissance et la détresse, imposant à mon esprit une horrifiante fébrilité qui avait plus d'emprise sur moi que mon don de mentaliste n'en avait eu sur sa folie. À cet instant, en son domaine macabre, il était, je le compris, l'unique maître de l'esprit.

« ...  »

Un long frisson parcourut mon échine. Je brisais ma position quasi-fetale, agenouillée devant la bête. Mon attention glissa peu à peu depuis ses serres, remonta son bras jusqu'à se perdre sur son torse pavé d'ivoire, puis sa gueule difforme aux sabres ensanglantés. Accrochées à ses canines nimbées de rouge, je déliais mes lèvres brusquement pour couper court à ses calomnies que je savais pourtant véridiques, non sans trembler ni m'arrêter parfois, comme pour contenir une pointe acerbe, ou la nausée qui nouait désormais ma gorge.


« S-Stop.. ! A-Arrêtez. Je n'ai pas... Je... Je ne veux pas... C'est... C'est faux. Complètement faux. Je veux juste... Je...  »


Mais sa langue de vipère, elle, ne cessa jamais de balancer son venin. C'était à croire que mon père se cachait quelque part, dans l'ombre de ce monstre. Une image sinistre qui me fit écarquiller puis plisser les yeux, une fraction de seconde durant, incertaine quant à la vraie nature de cette sangsue assoiffée de souffrance.
Je l'entendais, à mon tour, sans vraiment l'écouter, sa main toujours collée à la mienne accaparant douloureusement mes pensées en étouffant au passage mon envie de fuir au plus loin, afin de ne jamais voir nos routes se recroiser.


« S'il vous plaît, je... J'ai compris... Je...  »


Une phalange à la fois, le soulagement vint enfin. Mon souhait fut lentement libéré de ses entraves. Son contrôle sur mon esprit persistait, cependant, mes jambes immobiles, figées, piégées dans la contemplation de cette main osseuse jouant vaguement avec le voile opaque, tels les doigts agiles d'un marionnettiste manipulant avec dextérité une infinité de fils invisibles, ceux du destin peut-être, afin de maintenir encore un peu mon corps prisonnier de son aura méphitique et de sa verve perfide.

Au prix d'un effort considérable, je parvins finalement à me détacher de son envoûtement. Du coin de l'œil, je cherchai le sabre abandonné dans l'herbe, quelques mètres plus loin sur notre flanc gauche, entre nous deux, calculant rapidement la distance qu'il me faudrait franchir pour l'atteindre.
Il n'avait rien d'un poids, pensai-je en voyant ses courbes, en rétorque au propos cinglant du Kaguya. Je me voilais la face, je le savais bien. Mais je ne voyais rien d'autre sur lequel m'accrocher pour survivre. Il était les rêves, les espoirs que je n'avais pas, cristallisait mon désir de rupture avec l'héritage sanglant des démons de la Pluie. Sans lui... Rien ne pouvait restreindre le fragment d'Izanagi en moi. Sans lui, je devenais la créature d'ivoire. Sans lui, je devenais mon père. Il était, contrainte, nécessaire. Vitale. Un juste châtiment, certainement.


« Mais... Vous... V-Vous ne comprenez rien. »


Son majeur et son index m'ouvrirent la voie, bien plus que sa paume étendue ou ses mots. Je me servais de son désir, ainsi avoué, pour espérer profiter de l'effet de surprise. En dépit de la douleur vive à mon épaule, de l'épuisement qui me guettait, j'allais jouer le tout pour le tout.

Mon premier assaut vint donc, l'empêcher d'agir s'élevant en priorité. Ses os ne devaient plus m'atteindre : ils étaient l'ultime menace à ma fuite. Il me fallait impérativement les confiner.


IZANAGI'S EMBRACE — B

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra ou d'un contact avec la tête de sa cible, la Yamanaka projette une vague de chakra afin de s'infiltrer dans l'esprit d'un adversaire, puisant à même sa propre aversion envers son héritage clanique et ses dons de manipulation spirituelle pour générer et amplifier une perturbation similaire chez sa victime. Ce faisant, la cible ressentira une détresse profonde envers ses pouvoirs, provoquant un blocage émotif puissant la poussant à reconsidérer fortement son usage, voire à ne tout simplement pas s'en servir.

Entrave PartielleMONOCIBLEMonodirectionnellePuissance de rang B



Mais ses muscles suffisaient à taire mes espoirs. Je devais agir autre part, et vite. Dresser un second mur, psychique, entre nous, avant la course. Dépliant les jambes, je répétais, tout en me redressant,  le mudra maudit, afin d'éteindre ses appuis, et d'allumer la lumière au bout du tunnel.


Paralysie partielle — B

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra, le Yamanaka projette son esprit en direction d'une cible. Si un contact est établi, l'utilisateur brime temporairement la capacité de sa cible à utiliser une partie de son corps, et ce, pendant un court moment.

ENTRAVE PARTIELLE Puissance de rang B

(aux jambes*)


Puis, je bondissais, chargeant vers mon phare, effondré, non sans manquer de glisser dans la verdure humide en dépassant Zetsumei. Le sabre au fourreau immaculé en ma possession, le chemin se traçait sous mes yeux. Ma prochaine destination : le centre-ville, là où la populace, autant de regards témoins, se feraient bouclier contre les délires du monstre du cimetière.







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Kaguya Zetsumei
Saishû Hômon [Ouvert] EmptyVen 26 Avr - 0:27

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Message Sujet: Re: Saishû Hômon [Ouvert]
Tandis que tu avais tâché de rassembler tes pensées et de les ordonner suite au maelström d'indicibles tourments qu'Eri y avait déversé, tu avais également pu sentir toute la hargne et la révulsion de la jeune femme exsuder de tout son être, remonter par son frêle poignet de porcelaine, irradier du moindre de ses traits plissés et tordus par la contrainte et le dégoût. Elle ne comprenait pas, bien sûr, toute la portée de ton discours, tout ce qu'il comportait de viscéral et d'inéluctable, tout autant que la véritable nature du lien qui l'unissait à ce sabre, aux valeurs qu'il portait avec lui, t'avaient été aliénées depuis fort longtemps déjà et t’éludaient comme autant de concepts étrangers. Vos actes suivaient manifestement des trajectoires parallèles, tandis que vos pensées semblaient quant à elles vouloir se percuter, s’entrechoquer avant de s’éloigner avec le plus de vigueur et de hâte possible. Un schéma que tu commençais pour ta part à clairement identifier, avec tout ce qu’il comportait d’analogue aux sursauts d’extase et de jouissance que t’offraient tes rituels et ta quête de perfection artistiques. Et alors que tu contemplais la silhouette effilée de la Yamanaka marquer quelques pas de reculs face à ton invitation double, autant à investiguer tes pensées qu’à quitter ta promiscuité, tu acquis la conscience qu’il te faudrait faire grand usage de ton inénarrable patience afin de te projeter sans précipitation vers l’avenir radieux que te promettaient les facultés de la kunoichi, à la psyché aussi fracturée que ne l’étaient les corps de bien de tes suppliciés. Avec une attention toute particulière et encore teintée d’un mélange de passion et d’outrage face aux flux d’émotions que la jeune femme avait déployé dans ton esprit, tu étudias sa posture tandis que ses mains se joignaient, plissant tes sourcils armurés à la vue du mudra, fléchissant instinctivement les genoux à la vue de cette distorsion subtile dans l’air en l’accueillant droit sur toi. Tu avais été témoin de cette forme de Ninjutsu, avait observé son effet probable notamment sur Asami. La vague t’atteignit de plein fouet, provoquant chez toi un mouvement de recul réflexif alors que ton regard se baissait en direction de ton poitrail.

Incrédule, tu fouillas alors en toi à la recherche du changement, de ce flux étranger que tu avais ressenti auparavant et qui avait été comme une empreinte apposée de force en toi par la Yamanaka. Tu ne trouvas, cependant, aucune trace d’un tel changement. Tes yeux ambrés se rehaussèrent vers la silhouette en mouvement d’Eri, qui affichait toute sa hâte à s’éloigner de toi en récupérant soigneusement au passage le sabre qui avait pour elle tant de valeur et était chargé d’une si forte symbolique. Ses mains à nouveau se lièrent et te firent la cible d’une ondulation d’énergie translucide que tu apprenais peu à peu à mieux appréhender, que tu accueillis tout comme la première avec un aplomb prudent et stoïque. La jeune femme te tourna alors le dos, s’enfuit sans demander son reste vers le centre ville comme si le pire démon était à ses trousses, te laissant coi et en proie autant à la réflexion qu'à la perplexité. Tu t'observas soigneusement, fis faire des va-et-vient à ton regard entre ton corps et la silhouette bientôt disparue de la manipulatrice d'esprit, sans pouvoir créer le moindre lien, excaver la moindre impression ou étrangeté des tréfonds de ton être. Immobile, tu te rendis alors à l'évidence après quelques instants : les jutsu que la Shimizu avait voulu employer sur toi un instant plus tôt avaient échoué, et ce malgré toute la hargne et la volonté qu'elle y avait instillées. En témoignait la douleur lancinante d'un nouveau genre qui te vrillait encore la tête, te renvoyant toujours par flash chaque instant un peu plus faiblement les images accablantes et empruntes de désespoir qu'elle y avait implantées, le pouvoir d'Eri avait pourtant bel et bien prise sur toi. Quelque chose avait changé, songeas-tu en te repassant la scène, en visualisant chaque instant passé en la compagnie de ton Fragment d'Izanagi aussi pénible certains s'avéraient-ils.

Dans un sursaut à peine perceptible, tu compris alors. Tu avais compulsé tes expériences de première et seconde main de ce Ninjutsu sans commune mesure pour parvenir à cette conclusion sans appel, et ne pus empêcher un mince sourire de poindre sous tes plaques d'armure maxillaires à la lumière de celle-ci. Les habitudes que tu avais prises durant ta décennie d'exil, assurément, te prodiguaient encore une fois aujourd'hui leurs bienfaits, et si tu avais été conséquemment privé du savoir offert par la jeune femme lors de sa fuite quant à l'étendue de ses facultés, tu venais également de soutirer sans préméditation un avantage de taille à la Yamanaka, ainsi qu'à tous ceux qui partageaient son héritage. Tu ne te fendis d'aucun mot, esseulé au milieu du cimetière. Tout juste ton regard se tourna-t-il en arrière, vers la stèle qui situait vainement la dernière demeure de ton défunt père. Ton dernier devoir envers lui, ironiquement, venait de te servir : en dépit de tes pensées antérieures à son propos, tu lanças donc sobrement un hochement de tête à son encontre, reconnaissant. Un dernier adieu, avant de te tourner tout entier vers ton futur pavé de sang.


Résumé
Actualisation de la technique qui est lancée pour chaque Rp :

Kaijû no Yoroi — A

Ninjutsu Spécial

L'utilisateur crée tout autour de lui une armure d'os à base de cartilages renforcés. Une fois entièrement entouré, celui-ci se verra protégé d'attaques à la puissance importante et pourra les encaisser sans broncher.

DEFENSEMULTIDIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG A





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