Enjeu n°1 :

Sam 6 Jan - 13:35 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Et puis, il y avait dans tous ces champs, dans toutes ces plaines et dans toutes ces forêts des bestioles gorgées de chakra qui pullulaient en grand nombre. Il ne fallait voir que dans la cime des arbres ou dans leur tronc, dans des recoins sombres écartés de toute population et sous des rochers qui abritaient l'humidité et les ténèbres : ils y déambulaient, parfois seuls, parfois en petit nombre lorsqu'ils étaient peu capables afin de s'attaquer à ceux qui passaient. Leur but et leurs desseins n'étaient pas vraiment connus, c'était comme s'ils erraient sous ordre d'Izanagi, comme s'ils n'avaient pour seuls rôles que d'ennuyer les humains afin de leur rappeler que malgré le chakra, ils n'étaient pas au summum de la chaîne alimentaire. Personne ne les avait jamais vu en manger – du moins de ce qu'en avait vu et entendu Shinjirō –, la raison de leur propre survie ne collait pas, ils attaquaient par plaisir ou par réflexe, peut-être par conditionnement. Il n'y avait rien de certain sur tous ces sujets, mais il y avait toutefois la certitude que pour le bien des civils qui voulaient se balader, des marchands qui souhaitaient voyager ou des shinobis qui ne faisaient que se déplacer, leur élimination ne pouvait que servir à la cause du Shogunat.

C'était en cela que le Voyageur voulait tirer son épingle. Loin de toute manipulation, c'était depuis le tracé de son ambition de gagner en puissance et en influence que ses initiatives prirent le dessus. Les autorités en furent d'ailleurs informées lors de son arrivée, car il était là question de gagner en reconnaissance auprès d'eux, et en tout bon shinobi qu'il voulait être et ce malgré sa tendance à détester la guerre et les conflits absurdes sanglants, il se lança suite à leur aval.

Il se voulait entouré. Déjà par simple protection, mais aussi car cela serait pour lui l'occasion d'en apprendre plus sur les mœurs et sur les cultures du Pays. Il y avait dans toute cette Capitale de nombreux secrets qu'il ne connaissait pas : déjà l'histoire qu'elle portait. Proche ou lointaine, dans ses traumatismes comme dans ses célébrations, il y avait dans toute cette civilisation des connaissances qu'il souhaitait acquérir, des habitudes qu'il souhaitait prendre et des coutumes dont il voulait s'abreuver. Il les soupçonnait nombreuses et surtout, dans cette grande naïveté que les simples on-dits avaient fait germer, il y avait cette croyance que les vertus et les qualités humaines pleuvaient sur le peuple et s'infusaient dans leurs esprits, créant auprès du monde une population qui lui était digne d'intérêt. Déjà parce qu'elle punissait les orgueils et les abus, mais aussi parce que du point de vue de l'Errant, fruit d'une guerre terrible, sanguinaire et sordide en tout point, il n'y avait rien de plus honorable que de voir des humains se battre contre leurs pulsions les plus mauvaises et les plus abjectes.

« Enchanté tous les deux. Je m'appelle Shinjirō, je suis un nouvel arrivant au sein du Shogunat, merci de m'accompagner. »

Son corps se courba en une révérence tout à fait respectueuse. Il y avait dans la fermeture de ses paupières et dans les traits de son visage tout le calme qui se méritait, accompagné de tout l'hommage qu'il souhaitait adresser à la population du Feu. Naïf comme cela pouvait en être touchant (ou repoussant, cela dépendait beaucoup de la personne qui le regardait), il finit par se redresser après quelques secondes de distinction.

Il avait l'air simple, presque fatigué naturellement. Ce n'était pas le cas, il y avait simplement dans sa stature une aura de sérénité qu'il diffusait autour de lui. Il ne fallait pas réfléchir longtemps pour comprendre les quelques traits de sa personnalité qui émanaient spontanément de lui : un jeune homme calme, léger, qui ne semblait pas intéressé par la division ou par les caprices.

« Je ne connais rien des entourages ni de la faune locale. Que savez vous sur les risques que nous prenons à partir chasser les Yokai du Pays du Feu ? »

Une simple et courte introduction nécessaire, en plus des quelques petites présentations. Sûrement pouvaient-ils échanger en se mettant déjà en route, ce qu'il leur proposa d'ailleurs d'une simple orientation de corps.

@Akimichi Miyuki @Watanuki Haruo

Sam 6 Jan - 15:19 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

À cet âge où la sagesse vainc l’indécision, ma vie s'épanouissait dans le Shogunat d'Homura. Les derniers évènements ont troublé mon existence et me faisaient m’interroger sur les possibilités d’éviter la guerre et la violence sans jamais combattre. Pourtant, à ce stade, malgré le déchirement que m’avait provoqué l’attaque de Kyûbi et des Otojin sur Homura, mon quotidien se trouvait encore largement rythmé par l'art subtil des cristaux. Chaque jour, je consacrais mes talents à l'élaboration minutieuse de créations uniques, des vêtements tissés avec la magie étincelante des cristaux et des étoffes. Mes ambitions s'ancraient profondément dans le développement de ma boutique, un sanctuaire où l'élégance cristalline fusionnait avec le tissu, créant des pièces aussi éblouissantes que ma passion. La quête de l'argent devenait nécessaire, un moyen d'atteindre le rêve qui valsait dans mon esprit. Cependant, mes aspirations ne se bornaient pas à la simple quête de richesse pour ranger mes kunais et mes shurikens. Mon cœur me poussait à dédier une part de mes gains à des actions charitables, surtout depuis les derniers massacres. Les portes de l'orphelinat étaient régulièrement témoins de ma présence, car je cherchais à apporter un peu de lumière dans les vies des enfants dépourvus de chance. Une vie que je ne te souhaiterais pour rien au monde, mon trésor.
Mes journées s'entremêlaient entre la nécessité de partir en mission, mes rêves d'une boutique prospère et les gestes altruistes envers ceux qui en avaient besoin. Les liquidités commençaient à manquer, alors, depuis lors, je donnais de mon temps gratuitement à l’orphelinat. Je leur avais présenté Kishimojin, la déesse protectrice des enfants qui étaient plus largement vénérées à Tsuchi, ma terre natale. Je tentais de leur donner un peu d’espoir en amenant les prières telluriques dans les rêves boisés du Shogunat. Les enfants adoraient ces histoires d’entités mystiques. Bien entendu, il convenait souvent d’assoiffer leur soif d’imaginaire en leur contant pour la énième fois le conte d’Izanagi et d’Izanami. Des histoires que j’aurais voulu te narrer si tu avais pu atteindre l’âge de raison, mon trésor.

Il était donc certain que ces derniers temps, j’étais extrêmement occupée et n’avait aucun loisir de vaquer à des occupations supplémentaires. Pourtant, une annonce me fit changer d’avis.
Un jour, alors que je parcourais le tableau des missions affiché au cœur du Shogunat d'Homura, mes yeux furent captivés par une annonce peu ordinaire. Un nouvel arrivant, un guerrier en quête d'âmes intrépides, cherchait des compagnons de route pour affronter les Yokais qui hantaient les bois avoisinants. Une lueur de défi scintillait dans les mots de l'annonce, une invitation à plonger dans l'inconnu aux côtés de ce guerrier venu d'ailleurs. Cependant, à mesure que mes yeux parcouraient les lignes tracées, une ombre d'inquiétude s'insinua dans mon esprit. Les Yokais, ces créatures surnaturelles empreintes des contes anciens, étaient bien ancrées dans l'imaginaire de chacun et dans le quotidien de ceux qui vivent au-delà de l’Arche sacrée. Leurs histoires résonnaient dans les murmures des vents nocturnes et se tissaient dans le folklore qui imprégnait les traditions du Pays du Feu. Les Yokais, esprits malicieux ou vengeurs, pouvaient prendre des formes variées, allant des simples esprits errants aux démons dévorateurs d'âmes. Leurs actions pouvaient être aussi mystérieuses que dangereuses, troublant la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. La première fois que je dus en affronter, j’étais demeurée inutile aux côtés de mes partenaires de bataille. Mon pouvoir, lié aux pierres et aux mines qui strient les terres de Tsuchi, me semblait inutile face à ces entités mystiques. Ou alors était-ce ma surprise qui m’avait tant de fois paralysées face à eux ?

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō & @Watanuki Haruo

Pensant à cette quête périlleuse, je fus emportée dans un tourbillon de réflexions. Les bois semblaient maintenant empreints de mystères insondables. La perspective de confronter les Yokais éveillait en moi une appréhension palpable. Et pourtant, en dépit de cette inquiétude, l'appel à l'aventure résonnait également comme une mélodie envoûtante, une chance de dévoiler les secrets des créatures qui peuplaient l'ombre des bois voisins. C’était également une opportunité de rendre service à des paysans et voyageurs opprimés par leur présence. Entre la prudence et la bravoure, mes pensées oscillaient comme des feuilles dans la brise. La décision pesante se profilait à l'horizon.
L’annonciateur, selon le Shogunat, était un étranger. Comme moi…

Dans les recoins de ma mémoire, je me replongeais dans les jours où j'étais une étrangère, une figure hors de son élément au sein du Shogunat d'Homura. Chaque coin de rue, chaque regard curieux, tout me rappelait le défi que représentait mon adaptation à cette nouvelle vie. Les premiers pas avaient été hésitants, mes coutumes et ma façon de percevoir le monde évoluant pour se fondre dans la richesse de cette nouvelle culture. Les traditions ancestrales, les codes sociaux et les nuances subtiles d'un langage que je n'avais pas appris dès l'enfance étaient devenus autant de montagnes à gravir. L'étrangeté de mes origines était parfois soulignée par un regard interrogateur, mais j'avais appris à transformer cette différence en une force. La maîtrise de l'art des cristaux, qui avait été mon refuge et ma passion, avait été également un moyen de gagner ma place au sein de cette société complexe. Chaque création cristalline devenait une expression de mes revendications, une pièce de mon histoire inscrite dans les éclats étincelants. Homura, qui n’avait pas vécu dans l’abondance des minéraux, découvrait leur beauté par mes soins. Tout comme j'appréhendais la fortune des rizières du Pays du Feu, une générosité de la terre, en termes d’alimentation, qui ne ressemblait en rien à ce que nous connaissions à Tsuchi. Ce n’était pas pour rien que les valeurs avaient tendance à s’inverser. Si les plus présomptueux pouvaient s’afficher parés d’or et d’émeraudes au Pays de la Terre, ils n’atteignaient pas la grâce des Akimichi qui avaient fait de leur bonne chair tout un pouvoir et une noblesse.
Ainsi, l'annonce du guerrier à la recherche de compagnons de chasse réveillait en moi les souvenirs de cette époque d'adaptation. La décision de rejoindre la quête contre les Yokais, loin d'être uniquement une aventure périlleuse, devenait le symbole de ma propre transformation. La femme que j'étais devenue désirait désormais tendre la main à un autre tout en réalisant une bonne action pour le Pays du Feu qui m’avait recueilli.

Je me saisis délicatement de l’annonce et rentrai chez moi, décidée à écrire à ce Shinjirō et à lui apporter mon modeste soutien.

***

Quand l’étranger nous salua, je lui répondis en m’inclinant légèrement.
« Enchantée, Shinjirō-san. Je suis Haruka Miyuki, kunoichi du Pays du Feu depuis deux ans maintenant. »

Machinalement, je replaçai une mèche de mes cheveux d’un blond très clair en me relavant. Mes iris d’un bleu azur se mirent à le scruter. Sa politesse cérémonieuse m’avait touchée puisqu’elle contrastait avec ces airs de voyageur. Inversement, comme à chaque fois que je devais partir en mission, j’arborai une combinaison de combat immaculée, dévoilant mes épaules et moulant avec grâce mes mouvements. Ma tenue reflétait mes capacités militaires qui concernaient davantage la distance. Le bandeau d’Homura était cousu sur mon bras, indiquant mon appartenance à la faction militaire. En cette journée estivale, je ne portais que ma sacoche à la taille et n’avait pas pris de tunique. L’étranger contrastait avec mon calme marmoréen, puisqu’il affichait une sérénité insolite, éloignée de celle que j’avais pu observer chez les Fujiwara. Un sourire maternel lui servit de bienvenue.

« Je risque de te décevoir. Je n’ai pas non plus affronté beaucoup de Yokai. Ma venue est aussi guidée par la soif de comprendre et d’aider la population. »

Sur ces paroles, une brise d'été s'éleva doucement. Les frondaisons répondaient à mes mots par un murmure délicat, secouées telles des étoffes légères, agitées par une main invisible. Un frisson semblait parcoururent notre petit groupe, une ondulation délicate parcourant les hauteurs des arbres jusqu'au tapis de feuilles tapissant le sol. Les mystères se dressaient comme des ombres frémissantes, prêtes à dévoiler leurs secrets au cœur de cette nature énigmatique. Les feuilles, gorgées de l'essence de l'été, murmuraient une symphonie de chuchotements mystérieux, une ode aux mystères qui s'éveillaient dans l'épaisseur boisée. Notre ignorance me fit froid dans le dos. Sans plus attendre, je voulus nous rassurer :

« Peut-être pouvons-nous compter sur notre compagnon pour nous informer davantage ? » dis-je, en me tournant vers notre autre partenaire.

Sam 6 Jan - 22:04 Expérience : 145 Messages : 53

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Haruo étudiait maintenant les yokais et les Seijuu depuis 2 mois et malgré quelques rares exceptions, le genin se voyait forcé d'admettre que les nouvelles n'étaient pas réjouissantes. Ayant passé la majeure partie du Printemps enfermé dans les archives à faire des recherches, il avait enfin décidé de sortir et de mettre un peu d'action dans sa vie afin d'éviter de se morfondre et, malgré de bonnes aventures aux côtés de Katsuki et de ses nouvelles connaissances d'Homura, il ne parvenait jamais totalement à oublier ce sujet qui le préoccupait tant.

C'est par une fraîche journée d'Été que le genin vit une mission affichée, la perspective de la chasse au yokai n'enchantait guère le ninja mais d'un autre côté, il pourrait prendre de l'expérience sur le terrain face à ces créatures… Il prit la journée pour y réfléchir et c'est finalement en posant les yeux sur le parchemin d'invocation que son maitre Danzaburo lui avait confié qu'il prit sa décision. La soirée même, Haruo alla annoncer sa participation avant de commencer ses préparatifs.

Comme à son habitude, le genin prépara un cadeau de présentation pour ses équipiers, une boîte repas chacun, rien de bien compliqué mais les habitudes ont la vie dure. Il commença ensuite sa routine, enfilant d'abord un chandail quelconque puis son poncho en laine grise usée mais confortable, un pantalon souple et léger et finalement ses chaussures et ses lunettes fumées qu'il pose au sommet de sa tête. Il remplit ensuite son sac et entretient son naginata, une arme simple, fonctionnelle et bien entretenue. Contrairement à sa routine cependant, il prit le temps de se regarder dans le miroir et d'arranger sa chevelure d'habitude sauvage, ce n'est pas tous les jours qu'il madame Miyuki, connue pour ses donations à l'orphelinat dans lequel il fut élevé. Après de nombreuses tentatives sans résultats concluants, le genin abandonna l'idée de dissimuler ses cernes, il n'avait jamais réussi à les cachées et ce n'était visiblement pas aujourd'hui que ça allait commencer.

Alors qu'il se mit en route, Haruo se trouva anormalement nerveux, triturant un fil de sa manche usée, il mordillait légèrement sa lèvre inférieure, perdu dans ses pensés. Le trajet de chez lui au lieu de rendez lui parut durer à la fois un instant et une éternité. Mais ses doutes s'évaporèrent en un instant en posant les yeux sur ses compagnons, l'homme se présentant sous le nom de Shinjirō avait l'air d'un homme tout à fait honorable et madame Miyuki était très belle et semblait d'une nature douce. Se courbant à son tour, Haruo se présenta avec un sourire serein. "Je m'appelle Watanuki Haruo, c'est un plaisir de faire votre connaissance. J'espère que notre collaboration sera de bonne auspice." Prenant le temps d'écouter poliment les inquiétudes de ses ainés, Haruo afficha un air confiant, un sourire se peignant sur son visage et ses yeux à l'air fatigués s'éclairant d'une éteincelle. "Moi j'en sais beaucoup sur les alentours, je jouais souvent dans les bois avant de me mettre au service du shogun! Et j'en connait aussi un rayon sur les yokais des environs, j'ai fais plusieurs recherches à leur sujet. Nous n'avons présumément rien à craindre des tanukis qui restent dans les montagnes, ils n'ont attaqué personne dans les trois dernières années, par contre il y a eu plusieurs incident récents avec des créatures malfaisantes ou encore des cas de disparition." Malgré son enthousiastme à partager ses découverte, le ton d'Haruo demeurait raisonnable et posé, comme s'il discutait simplement des prix au marché.

Mar 9 Jan - 10:36 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Une jeune blonde élégante et un jeune homme aux cernes marquées. Ils figuraient parmi les premières personnes qu’il avait rencontré au Shogunat ; leur stature était analysée, toisée, critiquée. Positivement, Shinjirō découvrait petit à petit ces silhouettes aux allures qu'il imaginait digne du Shogunat : il se familiarisait avec ces nouveaux visages et ces nouvelles personnalité qu'il n'aurait, d'après lui, jamais pu rencontrer au Pays du Son. Les caractères étaient différents, emprunts d’une classe ou d’un aplomb particulier, unique, sans équivalent sur les terres de la guerre.

Il n’avait jamais aperçu la moindre kunoichi aux cheveux de neige et à la grâce d'une noble. Son corps semblait fin et ses courbes étaient tracée : féminine, c'était comme si la grâce l’incarnait et en avait dessiné ses formes, en animait ses mouvements. Elle paraissait douce mais incisive, délicate et tranchante en même temps, froide mais, par ses intentions, elle posait sur la table sa bonté et la douceur qui en émanait.

À côté d'elle, l’autre jeune homme était aussi différent. Plus nonchalant, où sûrement étaient-ce ses cernes qui criaient le cliché, la vie paraissait douce et calme à ses côtés. Il trouvait dans ses mouvements la mollesse du bon, la simplicité du sage et dans sa grande générosité, il y vit également l'expression de sa fraternité. Alors, lorsqu'il y repensait, jamais n’aurait-il pu imaginer une seule seconde que des shinobis aient pu se comporter d’une telle manière avec un étranger.

Mais sûrement cela était-il dû au fait qu’ils ne savaient pas qu’il venait d’Oto, après tout.

Il tendit ses mains, agrippant le plat que lui avait donné Haruo. Ses yeux se laissèrent aller sur les contours du contenant, l'analysant avec une étrange et particulière attention. Ils pouvaient le voir l’ouvrir maladroitement, digne d'un homme qui n’avait pas fréquemment côtoyé une civilisation domptée. Il était après tout un enfant de la guerre, une âme qui s'était éduquée par le fer et par le sang, qui s'était nourrie de la chasse et de quelques plantes dont il connaissait les vertus. Les repas tout fait comme ceux-ci étaient nouveaux, tout simplement.

Il tira les ficelles avec un peu de force et laissa ses doigts glisser sous la matière pour le soulever, puis il regarda avec admiration tout ce qui était préparé minutieusement.

« Merci, Haruo-san. Ça me touche beaucoup. »

Il lui sourit tout aussi amicalement avant de refermer le tout.

« Servons nous en comme récompense à nos efforts, lorsque nous aurons terminé. »

Puis un mouvement au sein de ses vêtements pouvaient faire comprendre aux deux homurajins qu’ils n'étaient pas seuls, il y avait également un compagnon dans cette chasse qui avait repéré quelque chose qui lui plaisait.

Ses doigts glissèrent sur le crâne de Kuru, dont la petite tête était sortie de ses tissus lorsque le plat fut dévoilé.

« Tu en auras toi aussi, promis. »

Souriant au passage, il referma aussi délicatement que possible le présent qui venait de lui être offert et il le rangea dans ses vêtements. Quiconque lui proposerait de manger tout de suite aurait raison : peut-être était-il plus sage de manger tout de suite plutôt que de s'encombrer de ces attirails supplémentaires.

Il remit l’ensemble de ses affaires en place, se redressant pour s’apprêter à commencer sa marche.

« Allons-y, en nous fiant aux conseils d’Haruo-san. »

Puis il tourna les talons, bien décidé à rencontrer ces incarnations hostiles, incitant ses camarades à le suivre.

« Miyuki-san, vous avez dit être au shogunat depuis deux années. Vous étiez où avant ? »

Mer 10 Jan - 13:34 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Le garçon qui s’appelait Haruo était d’une amabilité manifeste. Son geste, d’offrir à ces deux nouveaux compagnons d’aventure un repas pour la route me frappa en plein cœur. Il provoqua également un étrange sentiment de culpabilité et de mal-être. L’apparente jeunesse d’Haruo par rapport à nous me fit immédiatement me sentir responsable de ce jeune homme aux yeux fatigués. Aurais-je été une mauvaise mère si tu avais pu vivre ?
Cette pensée, affectant mon esprit, fut trahie par mon regard honteux et compatissant. Je voulus le remercier avec bien plus que ces mots, mais ce n’était pas possible pour l’instant…

« Merci, Haruo-kun. »

Imitant Shinjiro, je rangeai ce présent que je conserverais pour plus tard, le cœur s’étranglant face à cette impression de ne pas être suffisante pour mes espérances. Alors, une curieuse apparition ranima la flamme de mon regard et conjura mon trouble. Une petite créature, rongeur dont l’habitat m’était encore inconnu, se glissa le long de l’épaule de l’étranger. Son aspect adorable m’arracha un sourire amusé.
« Kuru ? » répétai-je, pleine de malice. « Voilà un bien étrange coéquipier pour la chasse au Yokai. » plaisantai-je.

Nous nous dirigeâmes tous les trois… non tous les quatre… vers ces bois détenteur de mystères et de dangers. Alors que le son de nos pas se joignait à celui de la forêt en été, dans laquelle le chant des insectes berçait les autres créatures dormantes, je fus quelque peu étonnée par le caractère direct de la question de Shinjiro. J’avais souligné ma présence limitée dans le Shogunat afin de justifier ma méconnaissance au sujet des êtres vengeurs et fantomatiques que pouvaient abriter ces bois. Le tempérament de cet homme semblait droit et dénué de détours. Il s’agissait d’une qualité que j’appréciais chez autrui, même si ma nature délicate se laissait souvent interloquer par ce type d’interlocuteur. À vrai dire, sur le chemin de la résilience, je voulais accepter plus facilement les surprises, les embrasser comme la seconde chance qui m’avait été donnée au Shogunat. Ainsi, mes yeux d’abord arrondis, s’empeignèrent ensuite d’empathie pour celui qui, de la même manière que moi, se trouvait apatride. Un sourire se dessinait sur mes lèvres et je lui assénais ma réponse :

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō & @Watanuki Haruo

« Mes terres natales se situent loin vers l’Ouest, au-delà des montagnes. D’aucuns connaissent mon pays comme celui de la Terre. »
Mon regard bleu se teinta d’une réminiscence soudaine à la seule pensée des nuances vives et orangées de l’été qui peignaient le ciel de mon pays. Hi no kuni, paré de ses couleurs vertes et pastels, contrastait avec ce souvenir que je chérissais. Observant le vide, perdue dans cette image éphémère, je poursuivis :
« Là-bas, les sols sont empreints de richesse et gorgés d’une force tellurique mystique. À chaque pas, vous pouvez sentir le poids de ce secret enfoui, car il n’y a pas autant d’herbe ni de rizières pour amortir nos marches. Mais pour atteindre cet endroit, il faut d’abord être capable de passer la chaîne de montagnes ; savoir parcourir une demi-lieue à pas de géants, passant et chevauchant les sommets. » dis-je.
Un rire cristallin empreint de nostalgie m’échappa, provoqué par ma propre boutade que les autres ne pouvaient pas saisir. Je laissai cette fois-ci les mèches de mes cheveux dissimuler quelques instants mon visage, préférant garder mes émotions au sein d’une modeste pudeur.
« Et vous, Shinjiro-san, quelle est cette terre que vous avez trahie pour arriver jusqu’ici ? »

La lumière commençait à être seulement filtrée par les feuilles. Leur murmure constant caressé par la brise, comme des milliers de pages d'un ancien grimoire, accompagnait notre marche. Les tapis de fougères, à chaque pas, devenaient de plus en plus luxuriants. Les chants d'oiseaux, qui formaient une mélodie joyeuse et résonnaient entre les troncs des arbres séculaires, se firent plus rares. Des papillons multicolores voletaient d'une fleur à l'autre, ajoutant une touche de magie à l'atmosphère déjà enivrante de cette journée d'été.

Au détour du sentier, une clairière s'ouvrait, baignée de lumière. Là, des fleurs sauvages étalaient leurs pétales bariolés comme un tapis de joyaux éphémères. Je m’arrêtai un instant, absorbée par la beauté simple et vierge de ce tableau naturel. Je laissai alors échapper un indéniable constat :
« Il est vrai que si nous nous éloignons des routes sécurisées... »
Je regardai consécutivement Haruo, notre guide dans cette avancée, puis Shinjiro.
« C’est là que nous serons le plus utiles. » remarquai-je à voix haute. Enfin, je m’adressai au jeune homme cerné, comme pour avoir sa confirmation. « Pensez-vous que les Yokais se déplacent seuls dans ces bois ? Où peuvent-ils se trouver en groupe ? »

Mer 10 Jan - 18:59 Expérience : 145 Messages : 53

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Alors que la discussion progressait et que nous quittions le village, je me sentait de plus en plus à l'aise avec mes nouveaux compagnons qui, comparativement aux ninjas auxquels j'avais l'habitude, semblaient être des individus beaucoup plus posés, un point de similitude entre les trois shinobis à mon avis.

"Une adorable bestiole que vous avez là, ce doit être bien de ne pas être seul sur la route." Je me penchais pour mieux regarder le petit animal pendant les quelques instants pendant lesquels il fut révélé, manquant ainsi le trouble intérieur de Miyuki.

Alors que mes compagnons se lançaient dans une discussion plus personnelle, je m'efforçait de nous guider, m'éloignant des sentiers battus à la recherche de la vrai nature sauvage, à la végétation dense dans laquelle seul le bruit des branches, du vent et des insectes seraient audibles. Écoutant la conversation d'une oreille plus ou moins attentive je me surpris des origines de Miyuki, le pays de la Terre? C'est une sacrée distance, je me mis donc à me demander ce qui a bien pus la pousser à le quitter, surtout avec la manière nostalgique qu'elle avait de le décrire mais la question ne franchit pas mes lèvres, trop inquiet à l'idée d'être indiscret et par la suite il était trop occupé à écouter la réponse du vagrant et à les guider pour remarquer les sentiments qui rageaient chez la kunoichi.

Alors que nous nous enfoncions dans les bois, la lumière commençait à se faire plus rare et le son de la civilisation se fit rapidement oublier, entre le son de nos pas et celui de la nature, nous furent rapidement cerner par ce que certains appelleraient un silence bruyant. C'est alors que Miyuki commenta sur notre destination. J'hochait alors la tête en affichant un air confiant, un sourire franc aux lèvres coupé par un regard sérieux et concentré sur sa tâche. "Les yokais n'aiment pas quitter leurs antres le jour, c'est bien trop dangereux de chasser alors que les humains sont réveillés, ils préfèrent profiter du couvert de la nuit et attendre que nous soyons endormis ou enivrés, la plupart des attaques de yokais sont décrites comme de simples disparitions, j'en suis certain."

M'arrêtant d'avancer un peu pour mieux m'exprimmer je poursuivit. "Les yokais assez confiant pour se frotter à un ninja ne sont selon moi qu'une minorité, sinon nous serions incapables de leur résister. Les kappas attaquent les jeunes enfant seuls près des rivières et les futakuchi-onna se dissimulent et s'en prennent aux femmes qui peinent à se nourrir. Ce type de créature n'a rien à gagner à sortir ouvertement. Les seuls yokais que l'on rencontreraient en suivant les routes ou en patrouillant des villages se seraient des onis, ils sont grands, musclés et féroces, ils savent utiliser des armes et aiment recourir à la violence. Je n'ai jamais entendu parler de yokais qui chassent en groupe jusqu'à maintenant, je crois qu'ils n'aiment pas partager leurs proies, par contre je ne peux pas prétendre tout savoir d'eux, soyez donc prêt à toute éventualités, au cas ou."

Reprenant la marche je pris un moment pour écouter les sons aux alentours avant de reprendre de nouveau. "Certains peuvent parler, d'autres non. Ils font parfois penser à des animaux sauvages, d'autres sont capables de stratégie, parfois rudimentaires, parfois complexes... Ils sont très variables d'un individu à l'autre, je ne sais cependant pas à quel point c'est le cas dans diverses espèces, j'ai surtout été confronté à des tanukis, ils pullulent par ici. Heureusement ils ne font pas beaucoup de dégâts, ils sont trop occupés à se disputer le territoire." Je me mis a mordiller légèrement ma lèvre inférieure alors que je me rappelais les diverses expériences que j'ai eu avec ces créatures plus ou moins malveillantes, notamment la seule fois qu'il me fut donner d'en voir un manger de la chaire humaine, mon teint gagna subitement sur le pâle alors que je retenais un haut le cœur.

Spoiler:

Ven 12 Jan - 19:25 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Il acquiesça d’un simple mouvement de tête et d’une pulsion de gorge qui fit entendre son approbation. Kuru était une présence importante. Il était devenu la manière avec laquelle Shinjirō avait pu combattre la solitude et l’ennui, comme le tracas d’un esprit qui se perdait bien trop dans l’anxiété lorsqu'il manquait d’interaction. Il sourit. Son petit compagnon avait tout d’un être agréable : il était affectueux comme l’on pouvait rêver d’une proximité ponctuelle, autonome comme on pouvait souhaiter une dépendance momentanée et surtout, il avait ce caractère d’animal fragile qui se savait frêle et qui alimentait ce besoin de protection. Il s’en savait capable. Tous les jours, l’homme chassait pour la bête, mangeait avec elle, en prenait soin. Sa santé était primordiale, ainsi s’adonnait-il fréquemment à cette attention particulière, glissant tantôt un doigt sur son front pour mesurer sa température, tâtant tantôt son corps en l’analysant pour s’y assurer qu’aucune blessure n’y était apparue. Surtout, il s’assurait que son hygiène soit impeccable, car la nature et la guerre lui avait bien appris que s’il y avait bien une faille dans laquelle les maladies s’engouffraient, c'était bien dans le manque de propreté.

Il continua sa marche, toujours aussi sobrement.

« Tsuchi no Kuni… Votre description du pays est jolie et attrayante. J'apprécierai y aller pour découvrir ces terres, ça a l’air poétique comme vous en parlez. »

Il y avait en cela ses souhaits les plus simples et candides. En échappant aux lames de la guerre, aux pluies d’acier et au courroux des âmes en peine, en courant à s’en vider les poumons et en s’épuisant à s’en assécher la peau, c'était après de nombreuses nuits emplies de cauchemars et de journées bâties par la peur qu’il avait ouvert son esprit. Depuis ces jours, il espérait voir les lumières et décoder ses teintes, il espérait creuser les secrets du monde à en découvrir ses trésors. Il voulait plus que tout en tomber amoureux jusqu’à s’en cogner les prunelles.

Son corps progressa lentement au travers du bois. Il maintint une allure stable et surtout laissa t’il balader sa main dans l’encolure de son haut afin d’y trouver le pelage de son compagnon. Surtout, discrètement, son regard se fit temporairement plus absent, dû au poids des réminiscences.

« Je viens d’un endroit que je préfère oublier. Je vous raconterai plutôt un jour l’endroit dans lequel je rêve d’aller. C'est encore un peu tôt. »

Il sourit cette fois. Il préférait y voir quelque chose de poétique, d’abstrait, nuancé d’un brin de rêve et d’un soupçon d’imagination. Il valait mieux éviter de tout dévoiler trop vite à des inconnus.

Puis il nota avec grande attention tout ce que racontait Haruo tant il avait de nombreuses connaissances sur un sujet qui l’intéressait. C'était en tout cas l’impression qu’il en eut. Il y avait juste à craindre que dans tout son champs de connaissances, ils ne se confrontent à l'imprévisible.

« Vous savez tellement de choses à leur sujet, Haruo-san. Combien de temps les avez vous étudié ? À quel point en savez vous sur eux ? »

Car lui, il n’en avait jamais croisé l’ombre d’un seul. Il ne connaissait que les rumeurs, les bruits qui couraient, les anecdotes sur leurs rencontres qui pouvaient être aussi impressionnantes que fumeuses. Les gens contaient mais parfois mentaient pour fausser le mérite, jusqu'à ce qu’il ne s’y perde ; il peinait à cerner le vrai du faux au travers des histoires des uns et des autres. Il comptait sur le mérite d’Homura pour asseoir, enfin, de véritables connaissances.

Mais, alors qu’ils échangeaient en s’enfonçant toujours plus profondément dans les forêts et en s'écartant toujours plus du Shogunat, au point où ses reliefs et ses bruits ne pouvaient plus être envisagés, la terre commença à gronder. Au nord comme à l’ouest, jusqu'à ce que l’est ne s’y mette à son tour de concert, les vibrations se voulaient de plus en plus fréquentes, de plus en plus multiples. Les racines tremblaient, les oiseaux n'étaient déjà plus en ces lieux, les insectes voletaient et le paysage qui se voulait assombri par les feuillages devint toujours plus terne. Plus que cela, l’environnement, les arbres, les herbes, les buissons et tout ce qui dessinait la forêt de Hi no Kuni paraissait plus trouble, moins réel.

Combien étaient-ils ? Et surtout… que se passait-il exactement ?

Dim 14 Jan - 17:35 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

La réponse de l’étranger au sujet de sa mère patrie me laissa perplexe. Tandis que j’étais obligée d’user de métaphore pour éloigner la douleur que représentait le souvenir de ma terre et de mon départ forcé, il affirma clairement vouloir passer au travers de ses racines. Peut-être était-ce parce que j’étais sous le signe de la Terre et que la forme de mon chakra était liée aux filons qui traversaient les sols de mon pays, mais il ne se passait pas un jour sans qu’il ne me manquât. Ce nouvel arrivant, avait-il, quant à lui, une autre forme d’être et de penser ?
Détrompe-toi, mon trésor, je suis heureuse au Shogunat. Je t’ai pour moi seule, loin des autres Akimichi qui auraient voulu t’arracher à moi. pensai-je.

Shinjirō semblait se tourner vers l’avenir, alors que je n’arrivai pas à lâcher mon passé. Décidément, nous étions bien différents. J’aurais aimé l’aider dans son arrivée à Hi no kuni, mais il semblerait qu’il réussirait son intégration avec davantage de facilité que moi, à l’âme encore tourmentée. Et puis, il n’était pas seul. Cet étrange animal paraissait être un excellent compagnon.
Oserais-je comparer sa compagnie à la tienne, toi, mon enfant de cristal ?

Nous passâmes cette douce clairière, pénétrant l’antre des bois.
Alors qu’Haruo nous déversait un savoir encyclopédique sur les créatures vengeresses et mythiques qu’étaient les Yokais, nous nous enfonçâmes dans la forêt de Hi. La lumière perçait plus difficilement la cime des arbres, qui s’étaient eux-mêmes couverts d’un fin tapis de mousse. Dans cette zone plus ombragée, le parfum des bois nous parvenait intensément. Les feuilles, agitées par une brise délicate, semblaient murmurer des secrets anciens dans l'atmosphère empreinte de mystère. Nous y étions, le temps d’écouter le long discours de notre compagnon, nous nous étions enfoncés dans les tréfonds sylvestres, loin de la route sécurisée.

Un grondement tellurique parvint à nos oreilles, comme le signal du danger éminent. Je me crispai et me mis en alerte. Je haïssais le combat. La nécessité financière de ses dernières années et la dernière confrontation avec les Otojin m’y avaient récemment contrainte. Quelque chose provenait du sol… Les êtres vivants de la zone semblaient tous avoir voulu s’échapper. Ce probable danger, peu à peu, nous encercla. Mes sens aiguisés ne me trompaient pas à ce sujet. Puis, tout à coup, le silence…
Étions-nous dans un piège ? Rien ne semblait pourtant l’indiquer.

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō & @Watanuki Haruo

Les arbres séculaires, qui nous protégeaient, telles de sentinelles sylvestres, se troublèrent. Les perspectives se dérobaient, et l'horizon semblait se plier aux caprices d'une réalité changeante. Des images fantomatiques se formaient au détour des troncs, éphémères et fugaces, suscitant un sentiment de confusion. Puis, plus rien…
Était-ce mes sens qui m’avaient joué des tours ? Pourtant, ils avaient toujours été un de mes atouts.

Le premier instinct qui me vint était de quitter cette zone puisque nous semblions encerclés. Mais, le pouvions-nous seulement ?
J’effectuai alors un mûdra, celui-là même qui me servait à détecter les présences qui m’entouraient. Mes sourcils se froncèrent et mes iris se dilatèrent… Rien ne se révéla. La situation tirait vers le surréaliste. Jamais l’exécution de ce jutsu ne m’avait posé de problème.

Jutsu concerné:

« Je n’arrive pas à… à… détecter une présence… »
Les circonstances commençaient à m’inquiéter sérieusement. Si nous ne pouvions pas manipuler le chakra, je me révélai inutile, n’ayant aucune compétence martiale particulière.
« Je crois qu’il vaudrait mieux fuir de cette zone… Quelque chose ne va pas, je ne peux pas exécuter de jutsu. »
Alors que je m’apprêtai à ce qu’on parte dans une fuite en avant, un détail m’arrêta dans mon élan.
« Shinjirō-san… Dans votre poche… Il y a comme une tâche qui sort… cela ressemble à de l’encre… Qu’est-ce que… ? »

Une intuition me saisit et je me remis à essayer de malaxer mon chakra pour, cette fois, produire un mur de cristal. Quelques mûdras et j’incantai la formule :
« Hogo no Shô ! »
Un jet d’encre jaillit de la poche de mon coéquipier.

« C’est comme si… mon chakra ne fonctionne pas, mais essaye d’activer quelque chose qui se trouve sur vous… Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’avez-vous dans votre poche ? »

Spoiler:

Jeu 18 Jan - 4:47 Expérience : 145 Messages : 53

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Mon corp se mis en alerte alors que je m'apprêtait à répondre à la question de mon compagnon, je remarquais dans le silence interrompu par le grondement qu'aucun animal ne s'enfuyait ou ne poussait de bruits de détresse. le bruit inquiétant ne dura pas bien longtemps dans la forêt parfaitement immobile, mes sens tout à fais humains étaient pris au dépourvu alors que cet évènement tout à fait impossible prenait subitement fin autour de moi. Je m'exprimais alors à voix basse.

"Je ne sais pas ce qu'il se passe mais restez sur vos gardes, le son était réaliste mais voyez comme les arbres sont immobiles, je crois que c'est une tentative d'intimidation... Je ne crois pas que l'on ait à faire à un troupeau, ou du moins je l'espère..."

Ma pose était base et mon naginata était déjà empoigné, ou est-il..? Je me tournais brièvement vers Miyuki, à la fois heureux d'avoir un ninja sensoriel à mes côtés et effrayer qu'elle n'avait rien détecté. Je me tournais à ses mots vers Ryokyaku de la poche duquel semblait effectivement s'étendre une tache d'encre. Mes mains se mirent à transpirer alors que je tentais de comprendre la situation, un grondement, aucun mouvement, les jutsus sensoriels ne donnent rien, ne révélant même pas notre propre évidente et vérifiable présence et un évènement grondement inexplicable et illogique se produit? J'exprimais avec empressement ma pensée qui, pour moi, tenait de l'évidence.

"Nous sommes sous l'effet d'une illusion, et pas l'une des moindres, prendre ainsi le contrôle du flot de chakra de trois personnes à la fois d'une manière aussi complète… C'est terrifiant. Savez-vous contrer ce type de technique? Parce que ce n'est malheureusement pas mon cas."

Je remontais mes mains glissante sur mon arme, jetant futilement mon regard aux alentours, m'attendant à voir notre adversaire surgir à tout moment, était-t-il du genre à nous foncer dessus alors que nous sommes au dépourvu ou était-t-il plus du genre à nous affamer et à nous cueillir lorsque nous ne serions plus en état de nous défendre? Je passais rapidement mes techniques en revus dans mon esprit et maudissait mon manque de polyvalence, à moins que la créature ne se montre je ne pourrait probablement rien faire pour nous. Alors que les secondes se fondaient en minute et que rien ne se produisait je tentait de m'ancrer à mon courage.

"S'il n'ose pas attaquer c'est probablement qu'il ne se croit pas capable de nous vaincre tous les trois…"

Alors que je tentais d'esquiser un sourire confiant et de rassurer mes coéquipiers que j'imaginais aussi paniqués que moi, un craquement, comme celui d'une branche sèche se fit entendre et je faisais rapidement volte face, les yeux grands ouverts, prêt à me battre.

Lun 22 Jan - 9:47 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Konran no masutā
,
Le Maître de la Confusion

Tout se chamboulait. Les sens de chacun étaient visiblement altérés et pas de la moindre des manières. Tout semblait se déformer, les arbres étaient plus troubles comme leur feuillage paraissaient plus immenses et imperceptibles à la fois. La vision du Ryokyaku devenait lourde, pesante à supporter. Ses iris, qui percevaient tous ces changements en les supportant avec difficulté, se voyaient petit à petit éteints derrière ses paupières, puis cachés derrière ses mains. Il tentait de lutter à sa façon, naïvement et bien peu efficacement, contre tous ces troubles qui l’affectaient.

Jusqu'à ce que tout fut plus calme, enfin stabilisé. Le décor n’avait finalement pas tant évolué que ça : les arbres étaient restés à la même place, comme leur feuillage, les buissons qui leur couvrait les pieds et les herbes qu’ils avaient piétiné jusque là. Eux non plus n’avaient pas subi de changements ou de modification, si l’on en oubliait leur incapacité à utiliser leur chakra.

Il écouta attentivement les interjections de Miyuki qui tenta de détecter des présences aux alentours, sans succès.

Il dégaina son katana.

« Ne paniquez pas. Peut-être que c'est tout ce qu’il attend. »

À l'affût, attentif sur tout ce qui l’entourait, les pupilles du sabreur voyageaient rapidement sur les détails qu’ils pouvaient capter. Il tenta de trouver un mouvement, une présence, un simple bruit, quelque chose qui pouvait les amener à trouver la porte de sortie.

Puis il sentit ce liquide noirâtre s'échapper de son pot pour venir flotter en dehors de sa poche. Son encre s’envola, d’une gerbe, jusqu'à venir s'écraser sur le sol à côté de lui.

« Elle… comment ? »

Son regard montrait bien à ses camarades que la présence de cette encre n'était pas anodine : elle lui appartenait visiblement. Mais c'était le fait de la voir en mouvement qui était absurde. Comment avait-elle fait pour jaillir d'un coup ? Cela provenait-il du pouvoir du Yokai ?

Et surtout, si cela était le cas, comment savait-il que Shinjirō en possédait ?

Le voyageur prit ça comme un effet indésiré, secondaire de la technique d’illusion du Yokai.

« Je n’ai rien pour me défaire d’une illusion, encore moins d’une illusion aussi puissante que celle-ci… »

Et puis, il y avait ce bruit qui se fit enfin entendre, ce bruit de branche sèche qui semblait se rompre sur leur droite. Le Genin tourna la tête, promptement. Son sabre se dressa presque instinctivement pour se diriger vers le lieu de la menace, mais rien apparut.

Ce fut plutôt un festival pour leurs oreilles. La première branche craqua, mais ce fut le cas tout autour d’eux, les unes après les autres. De nombreuses craquèrent en retour, comme l’effet d’une bête qui tournoyait très rapidement autour de leur position. Une bête aux pas extrêmement légers, si on se fiait à l’absence complet de tout bruit autour d’eux.

Sa tête pivota à de nombreuses reprises, comme pour tenter de le suivre. Mais cela fut en vain, évidemment.

La bête donna l’impression qu’elle voulait les déboussoler complètement.

« HEY ! », cria t’il.

Puis tout se tut, comme si la bête s'était arrêtée… et avait disparu dans l’espace. De l'existence, complètement.

« Tic….. tac….. »

Cela venait de sa bouche, mais il était impossible d’en comprendre sa provenance. Que se passait-il ?

Mer 24 Jan - 16:53 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

À mes côtés, deux hommes qui se tenaient en alerte. Quant à moi, je em sentais incapable de résoudre la situation. Le plus jeune, Haruo, tendant son arme avec une détermination fébrile, dissimulait son inquiétude palpable. Ses yeux trahissaient une bataille intérieure entre le désir de protéger et la crainte de l'inconnu. En contraste, Shinjiro, ce mystérieux voyageur dont le regard portait l'écho d'innombrables périples, démontrait une maîtrise tranquille face aux périls. Sa posture révélait un savoir-faire forgé au fil des épreuves, une sérénité palpable dans l'art de se confronter aux dangers.

Contemplant ces deux ombres déterminées, je me sentais étrangement vulnérable. Mon voyage, jusqu'alors, avait été épargné par les rigueurs de l'adversité, ponctué de quelques escarmouches où j'étais toujours accompagnée. Face à ces hommes capables de dégainer, mon propre corps me semblait soudainement dépourvu de toute utilité.
Aussi inutile dans ses atouts féminins que dans ses possibilités guerrières… pensai-je en écho à mon infertilité qui m'avait menée jusqu'au Shogunat.
Mon expression se fit comme terrassée. Néanmoins, mes coéquipiers ne pouvaient deviner que la moitié de cette peine qui m’habitait. Si je ne pouvais user de mon chakra, mon essence cristalline paraissait inefficace. La dualité de ma nature, entre la magie des cristaux et l'impuissance physique, créait une dissonance discordante.

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō & @Watanuki Haruo

Haruo avait raison, ils étaient bel et bien dans une illusion. Il se pouvait, donc, qu’ils puissent s’en sortir. Leurs capacités martiales les tournaient tous vers la maîtrise d’une technique spécifique que la kunoichi que j’étais connaissait bien. Cette arcane échappatoire, je leur aurais bien partagé, mais à peine eussé-je le temps d’ouvrir la bouche pour m’exprimer que des interrogations me stoppèrent. Tout d’abord, serais-je capable d’user de mon chakra ? Et puis, si cela était possible, une illusion qui manipulait les sens de trois personnes devait être extrêmement puissante. Est-ce que je survivrais seulement à l’exécution du Kai ? Et, une fois sortie, aurais-je assez de chakra pour me défendre face à quoi nous combattions ou même, sortir mes alliés de ce danger ?
Il fallait, cependant, que je rétorque à Shinjiro que je connaissais la technique en question. Je refis une tentative pour m’exprimer.

Cette fois, ce fut un bruit sur notre droite qui m’empêcha, de nouveau, de le faire. Puis, cette impression que nous étions entourés. Impossible de déterminer d’où venait leur mystérieux adversaire.
Il fallait absolument qu’elle leur dise :

« Haruo… Shinjiro… »
Sa voix cristalline avait du mal à dissimuler sa nervosité.
« Je pourrais sortir de l’illusion, mais… je ne peux pas manipuler mon chakra… » je reprenais mon souffle. « Il y a bien une technique, mais, est-ce que je vais pouvoir l’exécuter ? Si je la réalise et que je réussis à m’en sortir, je serais extrêmement affaiblie, voire, en danger. Je ne pourrais peut-être pas vous sortir de l’illusion. »

Elle exécuta les mûdra sans manipuler son chakra, pour montrer comment cela se faisait.

À ce moment-là, comme si le Yokai avait perçu le danger, il se mit à gronder. J’eus si peur, que mon pas de recul me renversa en arrière. Le trébuchement m’envoya sur le sol. C’était comme si le grondement se dirigeait vers moi. Est-ce que les autres ont eu cette même sensation ?

Puis, encore une fois, le bruit d’une horloge autour de nous.

« Tic… Tac… »

Nous prévenait-il de quelque chose ?

« Il… Il … y a un autre moyen pour sortir d’une illusion. »
D'un geste déterminé, je tirai le kunai de ma sacoche, sa lame scintillant brièvement avant de plonger dans ma propre cuisse avec une violence délibérée. Un cri de douleur, un hurlement déchirant l'air nocturne, s'échappa de mes lèvres tandis que la morsure froide de l'acier tranchait ma chair. Le sang, écarlate et impétueux, jaillit de la plaie béante, souillant ma combinaison d'une teinte sombre. Chaque goutte qui tombait résonnait comme le battement accéléré de mon cœur, une symphonie macabre qui ponctuait l'acte d'autodestruction. La douleur, lancinante et poignante, fusionnait avec le cri primal qui déchirait l'atmosphère. J'eus presque l'impression de m'éveiller. Mais comment en être certaine ?

« Je… Je ne sais pas si je vais y arriver. Il faudrait que j’exécute un Kai sur l’un d’entre vous… Mais le pourrais-je seulement ? Est-ce qu’il manipule mon chakra ou est-ce que je le domine encore ? » dis-je, les dents encore serrées par la douleur.

Mar 6 Fév - 15:28 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

« ARRÊTE ! »

En la voyant se perforer la cuisse avec autant d'effort, Shinjirō démontrait toute l'étendue de ses méconnaissances dans l'art shinobi. Il y avait de ces secrets qu'il n'avait pas encore empoigné ; tout au fond des terres du Son, lotit dans ces lieux vides de toute richesse, logé au creux de murs grisâtres qui peinaient à supporter la fougue du vent lorsqu'il était violent, ce n'était pas des livres qu'il serrait entre ses doigts. Elle était affutée, digne de toute l'attention qu'il lui accordait. Ses tissus rouges, recouvrant avec style le pommeau enfermé entre ses muscles, resplendissaient d'une seule manière... Entre tous ces tons si ternes qui l'entouraient – et même ses propres vêtements ne criaient pas l'excentricité –, ils étaient les seuls qui s'osaient à quelques folies colorées. Mais il fallait également oublier le rouge du sang qui recouvrait encore sa lame. Il était en guerre, loin des éducations des villages, loin des instructions qui y étaient dispensés, loin des maîtres qui prenaient le temps de faire inculquer des connaissances aussi importantes que vitales. Autour de lui, il y avait plutôt eu des humains – ou des bêtes, si on préférait –, armées jusqu'au cou, éduquées elles aussi par le sang, par la misère et par le combat. Ils n'étaient pas différents, lui et eux, si on faisait abstraction de leur désir de meurtrir et de peindre le sol d'hémoglobine.

Ils étaient tous des soldats au service d'une patrie, pour qui le travail était synonyme de meurtre et d'assassinat.

Ses yeux accompagnèrent sa dextre, celle qui se tendait sobrement vers Miyuki. Il s'inquiétait, à ne pas en douter, du sort de celle qui avait sacrifié de sa mobilité pour tenter de se sortir de cette illusion. Et encore, ce constat, il n'avait pu le tirer que de ses propres conclusions, l'interprétant comme une ultime tentative, dressée par la panique et par l'impuissance, de s'extraire de ce qui manipulait leur chakra. Ses pupilles la toisait, elles questionnaient son état, elles étaient subitement affamées et désireuses de comprendre si, effectivement, l'Akimichi était bel et bien sortie de ce qui les berçait. Il s'avança brusquement vers elle. Sa paume enveloppa son épaule tandis que ses yeux cherchaient les siens. Ils la questionnaient sans un bruit. Comment allait-elle ? S'était-elle bel et bien tirée d'affaire ? Ressentait-elle encore l'emprise qu'avait le Yokai sur le trio, celle qui l'empêchait d'agir à sa guise, de manipuler son art comme elle le désirait ?

Car évidemment que lui, il le ressentait encore. Il pouvait peser cette présence sur ses propres épaules, il pouvait encore se méfier de sa propre liberté, il pouvait encore craindre cet ennemi qui leur tournait autour. Miyuki, elle, le ressentait-elle ? Une fois sortie de l'illusion, pouvait-elle discerner la silhouette qui les chassait encore, bien qu'elle se fut mutée en le son d'une vieille horloge d'antan ?

« Miyuki, nous devons parler. Qu'est-ce que tu ressens ? Ton chakra, le sens-tu perturbé ? Cette présence, la pressens-tu toujours ? »

Sa main resta enveloppée autour de sa lame. Ses sens restèrent alerte, tout comme ses yeux balayaient l'espace avec vivacité et peur. Il se voulait rapide, réactif, attentif et protecteur. Et bien qu'il s'attende à ce que cela aille dans tous les sens, il ne pouvait prendre en main que ce que le Yokai lui permettait bien de prendre.

« Essaie de manipuler ton chakra et de le trouver. Car si se blesser permet de se sortir de cette illusion... une fois tiré d'affaire, nous devrons l'abattre rapidement. En un seul coup. »

Tendu, il ne pouvait qu'attendre les conclusions de sa camarade. Car c'était encore sous le Genjutsu qu'il ne pouvait qu'éprouver toute son impuissance, il était comme Haruo et elle auparavant, soumis à ces conditions que le monstre de chakra lui avait appliqué. Soucieux de vaincre, prêt à intervenir avant qu'il ne frappe, ses jambes tremblaient d'excitation et de peur à la fois, alimentée par ce besoin d'intervenir vite et rapidement pour occire celui qui les traquait. Quant à Kuru, lui, il s'était encore engouffré dans sa veste. Mais dépourvu de tout chakra, il n'avait été victime de cette chose. Sûrement était-ce aussi le cas parce qu'il était invisible aux yeux d'un potentiel ennemi, à la manière d'un shinobi camouflé dans l'ombre de son maître, peut-être pourrait-il les renseigner.

Ven 9 Fév - 23:58 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

La douleur irradiait de ma cuisse gauche, capturant mon attention dans un étau de souffrance. Chaque pulsation semblait être un rappel impitoyable de cette sensation lancinante. Mes yeux se plissèrent involontairement, et je tentai de contenir un gémissement qui menaçait de franchir mes lèvres. Malgré la douleur, je m'efforçai de me concentrer, résistant à la tentation de me laisser submerger. Le contact qu’établit Shinjirō en accourant à la rescousse face à mon geste désespéré me permit de m’ancrer dans la réalité et de ne pas céder non plus à la panique, désormais exacerbée par mes sens en éveil. Il cherchait mon regard alors que j’étais prête à fermer le mien, ses interrogations, bien que vaines et précoces pour ce moment trouble, étaient comme une liane tendue afin de me permettre de reprendre mes esprits.

Comment réussir à savoir si je me trouvais encore sous l’emprise de l’illusion du Yokai ? Cette dernière étant visuelle et, peut-être, sonore… aucun élément de décors ne semblait contribuer à distinguer un indice de ma sortie. La peur et la douleur ne m’aidaient pas dans cette opération. Il fallait que j’exécute le Kai avec ma main qui ne tenait pas le kunai. Cependant, sous l’effet de panique, je craignais ne pas en être capable, tant l’illusion me paraissait forte. Il n’existe pas de pire ennemi que le doute…
« Je… Je ne sais pas… J’ai déjà vu des personnes sortir d’une illusion de cette façon. Moi, j’utilise le Kai normalement, mais je ne sais pas si je contrôle mon chakra. Euh… rien ne semble changer. »

Mon regard observait les arbres, séculaires, gardiens de la mysticité de cette forêt qui nous avait faite prisonnière. Les ombres de leur feuillage me paraissaient désormais plus denses et impressionnantes, tant je souhaitais y percevoir un espoir. C’est alors que je la vis. Flottant dans les airs, telle une tâche abjecte, aux couleurs vertes et rouges, son regard vide faisait d’elle un artefact de l’irréel. Inhumain, il était impossible d’affirmer que la créature m’observait, tant elle semblait sortir d’une fresque faite par un enfant. Biscornu, sans visage et sans âme, le Yokai faisait partie de ces lieux comme une anomalie spirituelle et cerbère de cette forêt.

❅ Yokai
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Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō & @Watanuki Haruo

« Shinjiro ! Haruo ! » m’écriai-je.

Je fus prise par un mouvement de recul de par la peur que m’inspira l’esprit polyforme. La douleur à ma jambe se réveilla et me fit grimacer, presque chanceler.

Konran no masutā
Le Maître de la Confuson

« Tic, tac, tic, tac… »

Le son venait bien du Yokai. Mais je ne comprenais toujours pas à quel point le temps nous était compté.

« Aïe ! Il est là ! Il est là ! » criai-je tremblante entre la douleur et la crainte.

Le voile s’était déchiré, révélant la réalité derrière l'illusion. L'apercevoir me permit de me rendre compte que j’étais sortie de cette tromperie, mais le temps pressait. Entre Haruo et Shinjiro, c'était ce dernier qui se trouvait le plus près de moi, et son expérience transparaissait dans son calme et sa perspicacité.
Déterminée, j’agrippai son col, l'attirant dans un geste brusque. Mon regard de cristal s'ancra dans ses yeux de jais. Mon corps chancela, ma jambe blessée me rappelant douloureusement sa présence, mais je comptais sur la stabilité naturelle de mon coéquipier pour ne pas perdre pied. J’entrepris alors les gestes nécessaires avec détermination afin d’effectuer un Kai, tout en touchant sa joue. Tandis que j’effectuai les mûdra je lui dis :
« À trois heures. » En espérant qu’il comprenne qu’il fallait qu’il agisse immédiatement.

Dès que je me lançai dans cette entreprise, la créature sembla vouloir se ruer sur moi. Dans ma crainte et dans l’épuisement que me procurait l’exécution du Kai, je m’écroulai sur le sol, ma jambe chancelante ayant provoqué l’inévitable. Mon regard larmoyant de douleur, Shinjiro représentait mon dernier espoir face à cette menace que seule je pouvais voir.

Je sentais que mon chakra m’abandonnait. Pour l’extirper, il avait fallu mobiliser une quantité non négligeable de ce flux bleu qui animait mes dons. Gisante sur le sol, ma jambe blessée tendue, je ne perdais pas de vue que je pouvais peut-être soutenir Shinjiro dans sa frappe. Un dernier effort était nécessaire. J’attendais cependant de voir si mon partenaire réussirait à s’élancer à temps.

Spoiler:

Ven 23 Fév - 19:59 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

La situation le laissait perplexe tout en le berçant d’une amère inquiétude. La forêt le berçait de mensonges en le soumettant à cette illusion aux trompeuses apparences, les fallacieuses images des arbres se voulaient aussi fausses qu'elles étaient envoûtantes et leurs troncs, pourtant retranscrits d’une parfaite façon, embaumaient à leur tour l’ensemble pour ne forger qu’une fumisterie. Il en était la cible, malheureuse âme errante dont les mouvements s’inscrivaient dans une partition déjà décidée à l’avance, c'était à s’en demander si ses propres idées, elles aussi, n'étaient que le fruit de l'imagination débordante et infinie du maître des lieux.

Il se fléchit et tenta de se raccrocher à la réalité. Miyuki l’y aida bien heureusement. En empoignant son col, en luttant après des mudras pour que son chakra ne vienne perturber le sien, il sentit pendant la durée de quelques instants l’atmosphère changer toujours aussi subtilement, dans des nuances discrètes et fines. Tout semblait à nouveau palpable, réel. Les feuillages tout comme les buissons paraissaient accessibles de nouveau. Il pouvait s’y plonger dedans s’il le souhaitait, ou les découper de quelques coups de katanas si l’envie l’en prenait. La limite n'était plus l'esprit d’un autre, il redevenait le sien.

Et puis, enfin, il ne restait plus qu’à honorer l’avertissement de sa camarade déjà blessée, de l’orientation du diable qu’elle avait enfin localisé.

Ce fut lorsqu’il fut extirpé que le vent l’anima. Ses brises les épousèrent, ses formes et celles de la kunoichi qui l’avait déjà agrippé, ses bras accompagnèrent d’abord son corps vers l’herbe fraîche afin de l’y déposer confortablement, et ce fut également dans une valse de main qu’il extirpa son katana. D’une danse maîtrisée.

« Miyuki, si tu te sens, avec moi. »

Son pas se décolla du sol et son corps traversa l’espace, sa lame affûtée découpa l’air et les lieux alors que sa main la dirigeait, et puis dans un grondement d'espoir, dans un hurlement de détermination, son tranchant vint occire en la direction qu’elle prenait…

Le tueraient-ils déjà ? Il l’espérait, bien que cela n’en signe qu’un premier sur une liste de quelques uns.

Que les bruits de l'horloge qui tiquaient à leurs oreilles se taisent enfin, il valait mieux ne pas prendre le risque que le décompte ne cesse.

Mer 28 Fév - 13:33 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Shinjiro fonça sur le Yokai. Sa technique et son adresse paraissaient le faire voler. En deux-trois mouvements fluides, il se rua en direction du monstre, qui nous fixait de ses yeux blanchâtres. Il semblait totalement déformé. Impossible de savoir si le Yokai riait ou se trouvait effrayé, sans expression ou visage, juste assemblage polyforme et coloré, sa matérialité se confondait avec une illusion. Quant à moi, posée sur le sol, la jambe meurtrie étendue et l’autre pliée, mon buste droit, spectatrice de la scène, je me trouvais vacillante entre la douleur et la peur.

Les mots rassurants de mon coéquipier résonnaient dans l'air, une ancre précieuse dans le tumulte du combat qui s'annonçait. Inspirant profondément, je concentrai mon chakra cristallin dans mes paumes. Une lumière douce se matérialisa, se transformant en une multitude de cristaux translucides. D'un geste précis, je projetai cette cascade étincelante en direction du monstre volant. Les cristaux s'entrelacèrent autour des pattes pendantes du monstre, une danse éthérée qui les immobilisa dans un étau de lumière scintillante. Même si la créature semblait faite d'une substance impalpable, mon chakra cristallin était parvenu à créer une prison qui maintenait ses membres inférieurs dans une suspension cristalline.

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō

Dans le même souffle, mon coéquipier se rua vers la créature avec son katana. Le métal tranchant s'abattit avec une précision meurtrière, fendit l'air avec une élégance mortelle, et atteignit le buste éthéré du monstre. Un cri sourd semblait résonner de nulle part, car la créature ne possédait pas de bouche. La sensation qui m'envahit à ce moment était un mélange d'admiration pour la maîtrise martiale de mon coéquipier et de soulagement face à l'efficacité de notre collaboration.

Konran no masutā

Le Maître de la Confuson

Son visage triangulaire en biais. Le monstre émit un rire strident.
« Tic Tac Tic Tac… »
« Ils arrivent. Ils savent que vous êtes dans ma forêt. Personne ne peut y entrer… »

Alors, la matérialité du Yokai disparut. Il se fondit en une tâche vert et rouge sur l’herbe et dans ma prison de cristal.

Je regardai Shinjiro, mon regard azuré dissimulant difficilement l’épuisement et la panique. Il pouvait comprendre que mes talents se basaient sur l’usage du chakra et que je commençais à y voir le bout. Néanmoins, nous étions deux dans cette affaire. Si j’avais rompu l’illusion du Maître de la Confusion, roi de cette forêt au grand damne des voyageurs, l’épéiste pouvait encore user de ses compétences martiales.

« Je vais les détecter et t’indiquer par où ils arrivent. » dis-je, toujours assise sur l’herbe fraîche, une jambe presque inefficace.

Mes paupières se fermèrent et je mis un mûdra en action. Mes sens s’aiguisèrent et je me mis à percevoir les traces chakratiques de la forêt. Quelque chose me surprit immédiatement.

« Euh… Ils sont nombreux sur notre droite… Très nombreux… Je n'arrive pas à les compter. Mais… Ils ne sont que comme de tout petits points de chakra. Je n’ai jamais senti cela. »

Mon regard de cristal se posa sur Shinjiro et mes sourcils se froncèrent.
« Il y a cependant une présente, en haut, derrière moi. Cependant, elle me semble assez éloignée… Celle-ci m’inquiète davantage. Si elle s’approche et nous ai hostile. Il s’agirait d’une entité de mon niveau chakratique. »

Comment feindre l’assurance ?
Cette forêt était infestée de Yokai et… il semblerait que nous avions déjoué un de leur maître.

Spoiler:

Mer 28 Fév - 21:45 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Sa silhouette fondit comme une bougie qui se consumait subitement, laissant sur l'herbe fraîche les traces de son existence, une cire verte et rouge qui rappelait ultimement à quoi ressemblait celui qui fut Konran no Masūta. Le Maître de la Confusion n'était plus, sauf s'il s'agissait une nouvelle fois d'un énième de ses tours. Cela traversa d'ailleurs l'esprit de Shinjirō le temps de quelques secondes, activant durant quelques seuls instants un sentiment de panique qui fut étouffé dans l'œuf lorsqu'il réalisa que cela était impossible. La douleur de Miyuki était encore là, flambante et douloureuse. Sa chaire comme ses muscles étaient encore déchirés, lancinants, capables de reperturber son chakra au point de l'extraire d'une autre illusion. Ils ne risquaient plus rien, ils étaient tirés d'affaire... Pour l'instant.

Il se précipita vers Miyuki. Il empoigna l'une de ses manches et la déchira d'une poigne de main ferme, jusqu'à entourer la cuisse de la blessée. Ses doigts jouèrent d'abord autour de ses muscles avec le tissu et puis, lorsque le tout fut enveloppé, il acheva d'un noeud bien serré qui devait maintenir la plaie.

« Je suis désolé, ça ne doit pas être agréable, mais c'est essentiel pour que tu ne perdes pas plus de sang. »

Alors, lorsqu'il fut certain qu'elle fut prise en charge, que son sang ne continue pas de couler le long de ses vêtements et de ses jambes, il se redressa. Son oreille devint attentive à ce qu'elle avait à lui annoncer. La présence d'autres Yokai se voulait notable, se sentaient. De ses mots, il entendait qu'elle ressentait leur chakra et leurs présences à tous. Ils étaient proches, ils avançaient, comme si la mort du Maître des Confusions était devenu un signal pour lever leurs troupes.

Son cerveau chauffa et dut cerner la situation. Que faire ?

« Nous... Nous ne pouvons pas rester ici. S'ils sont si nombreux et qu'ils connaissent notre position, ils peuvent se préparer, nous encercler et nous prendre par surprise. Nous devons bouger. »

Il fit les cent pas. Il mordit son pouce le temps de ses va-et-vient, réfléchissant à la condition de sa coéquipière et au départ du troisième membre du trio. Puis il trouva une idée.

Sa main s'enfonça dans ses vêtements et y sortit son rouleau aux bordures rougeâtres. Il l'étala rapidement sur le sol comme il exhiba son pinceau et, en quelques tracés habiles qui reprenaient les formes d'un animal qu'il avait l'habitude de dessiner, il donna vie à ses traits. Du parchemin sortit Garuda, ce grand oiseau aux formes humanoïdes dont on connaissait l'allure par quelques livres sacrés.

Il attrapa Miyuki en glissant son bras sous l'une de ses épaules et l'accompagna pour sauter sur la monture.

« Dans les airs, nous devrions plus facilement les voir et agir. Nous pourrions partir facilement, mais je m'en voudrai de revenir bredouille auprès d'Homura... »

L'Akimichi devina tout le sérieux du ninja, en tout cas toute la détermination qui l'amenait à se dépasser pour se faire accepter à Homura. Il savait qu'il ne pouvait se contenter de revenir en ayant tué un pauvre Yokai, cela, tout le monde pouvait le faire fréquemment. Ce qu'il voulait, lui, c'était d'engendrer un creux dans les forces des monstres au chakra.

Ils s'envolèrent rapidement, prenant de plus en plus de hauteur. Ils dépassèrent la cime des arbres et eurent une vue d'ensemble, et c'est alors qu'il eût une meilleure vision sur la situation et sur la position des Yokai arrivants qu'il attendit la recommandation de sa camarade pour se mettre en action.

« Par lequel commençons-nous ? Le plus puissant qui était dans ton dos, ou toute la meute qui arrive ? Peut-être ne savent-ils pas voler. »

Cela n'était alors qu'un pari, s'ils le tenaient. Mais peut-être préférerait-elle la sécurité.

Garuda — B

Ninjutsu Spécial

En dessinant sur son parchemin, Shinjirō trace les traits de Garuda, un grand oiseau aux quelques formes humanoïdes. Le faisant apparaître, celui-ci est suffisamment grand pour transporter plusieurs personnes et leur donner la possibilité de voler sur son dos. Cependant, plus le temps passe, plus le chakra dépensé pour maintenir actif l'animal est important.

UTILITAIREMULTICIBLEPUISSANCE DE RANG B

Sam 2 Mar - 9:20 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Les ténèbres s'insinuaient sournoisement dans mes veines, chaque pulsation amplifiant la plainte de ma chair meurtrie. La douleur, insatiable dévoreuse d'espoir, tissait sa toile cruelle autour de moi, s’infiltrant dans chaque fibre de mon être. Mes yeux, des lueurs éteintes voilées par la brume du supplice, cherchaient un répit dans les gestes de mon coéquipier. Shinjiro, de ses mains, s'affairait avec une adresse militaire, pratique et compatissante autour de ma plaie béante. La manche de son vêtement, un lien éphémère entre nos deux vies qui s’entrelaçaient par cette aventure, pressait contre ma chair meurtrie. Un murmure de gratitude s'échappait de mes lèvres, étouffé par la rugosité de la douleur.

« Merci. »

Pourtant, au-delà des stigmates visibles de cette bataille contre le Yokai illusionniste, une autre guerre se jouait en moi. La gratitude, douce lueur vacillante, s'entremêlait avec la crainte insidieuse qui s'insinuait dans les replis de mon esprit. La conscience de la tromperie me rongeait, les illusions du Yokai n'étaient pas seulement des mirages visuels, mais des pièges habiles qui avaient siphonné mon chakra, l'essence même de ma force.
Je n'osais confesser la vérité à mon compagnon d'armes, cet être dont l'amitié était aussi précieuse que l'acier au cœur de cette forêt. Il pouvait sentir, à n'en point douter, la fragilité de mon souffle, la danse saccadée de ma poitrine révélant la prodigalité de mon énergie dépensée.

J’acquiesçai à ses dires quand il affirma que nous devions nous mettre en mouvement. Ma fierté étouffait encore la réalité de ma condition. Heureusement, nul mot ne fut nécessaire pour que l’homme au katana comprenne. Il dévoila son don chakratique et, des fins jets d’un pinceau, donna vie à un oiseau gigantesque. Pantoises et admiratives, mes pupilles de cristal trahissaient ma surprise, voire même la crainte.
« Oooh. » laissai-je échapper, dans l’impossibilité de me contrôler.
Il prit l’initiative de me soulever et de me porter assistance pour me mener jusqu’à cette créature d’encre. Toutes ses émotions brouillaient mes réflexes.

Les éclats de vérité s'élevèrent dans l'air comme des lueurs fugaces dans les mots prononcés par Shinjiro. La chasse aux monstres, une chorégraphie périlleuse entre la bravoure et la peur, n'était pas simplement une quête personnelle. C'était un voyage orchestré pour conquérir les faveurs du Shogunat, une démonstration de valeur dans l'arène de la loyauté et de l'honneur.

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō

Mon coéquipier et moi partagions cette volonté d’intégration et d’intégrité. Dans ce regard qu'il m'offrit, je déchiffrai les ombres de ses propres tourments, les doutes qui dansaient dans les tréfonds de son âme. C'était un combat que nous menions à l'unisson, une symphonie discrète de guerriers forgés dans le creuset des épreuves, étrangers dans les terres clémentes de Hi no kuni.
Je pris une profonde inspiration, ravivant le feu intérieur qui animait ma détermination. La douleur, une muse cruelle, semblait s'estomper devant l'impératif du devoir. Mon visage, autrefois pâle sous le poids des souffrances, s'illumina d'une volonté nouvelle. Dans un rite silencieux, je m'installai sur l'oiseau géant, une monture empreinte de la magie ancienne. Mes iris se plongèrent dans le regard ébène de guerrier au katana :

« Ne vous en faites pas, Shinjiro-san. Nous libèrerons cette parcelle de forêt des esprits qui la tourmentent. Le Shogunat ne pourrait pâtir de votre absence dans leur rang. »

Mon bandeau, marqué par le symbole du feu, semblait reluire sous mes dires. Perchée sur l’oiseau, en contact avec ses plumes noires et blanches, qui résonnaient avec la majesté de la forêt qui nous avait faits prisonniers, je sentis son souffle puissant vibrer sous moi. Quel don incroyable ! Alors, nous décollâmes. C’était la première fois que je volais. Je ne pus m’empêcher de pousser un cri et de m’accrocher davantage à l’oiseau. Honteuse, mon regard tentait cependant d’apercevoir la beauté de cette vue vertigineuse. En réalité, cette beauté ne pouvait me combler. Je ne désirais qu’une chose, que nous redescendîmes sur la terre ferme. Mon nom et mon chakra appartenaient aux forces telluriques et non aériennes.

« Shi-Shinjiro-san… les… les… les plus petits se dirigeaient sur nous. » J’indiquai, tremblante la direction de ma main droite. « Par là. Nous devrions voir pourquoi ils font cela. »

Mes yeux embrassèrent l'étendue de la forêt qui se déployait en dessous, une mer de verdure vivante qui serpentait sous la caresse d'une brise céleste. Les arbres, d'une multitude de nuances, se dressaient comme des sentinelles éternelles, des colonnes ancrées dans la terre ancestrale. Leurs feuillages formaient un dôme ondulant, tissé de mystères, abritant des secrets que seuls les murmures du vent étaient autorisés à effleurer.
Le soleil filtrait à travers les ramées, dessinant des arabesques de lumière sur le tapis moussu du sol forestier. Les arbres, des gardiens séculaires, semblaient chuchoter des histoires anciennes, des légendes inscrites dans les veines mêmes de leur bois. Soudain, une ombre s'insinua dans cette toile vivante. Une pléiade de petits Yokai immaculés, à l'apparence inoffensive et aux dimensions modestes, se ruait en une danse frénétique parmi les frondaisons. Leurs silhouettes minuscules se confondaient avec le dédale végétal, une marée grouillante animée par une énergie qui paraissait échapper au simple désespoir.
Mes yeux, aiguisés par l'altitude, déchiffraient la scène avec acuité. Bien que leurs visages me restassent voilés, la hâte endiablée de leur mouvement trahissait la perte d'un guide : le Maître de la Confusion. Dans leur course effrénée, je percevais la tristesse, l'orphelinat d'un commandant qui avait tissé des liens avec ces êtres.

C'était une vision étrange, la juxtaposition de la forêt majestueuse et de cette marée de créatures minuscules, portant en elles la lourdeur d'un deuil. L'oiseau géant d'encre planait au-dessus de cette scène, témoin d'une trame complexe.

« Shi-Shinjiro-san. »
Mon cœur était tiraillé.
« Ce sont des Yokais mais… ils n’ont pas l'air dangereux… Que-Que faisons-nous ? »

KODAMA

木霊 esprit de l’arbre

Les Kodama sont des esprits parfaitement inoffensifs habitant la plupart des arbres et des forêts et partageant une affinité particulière avec la faune et la flore – y compris les humains capables de métamorphose. On peut les retrouver dans n’importe quel lieu boisé, bien qu’ils ne se cachent au moindre danger. Apathiques, muets et ressemblant davantage à une coquille vide ou donnant l’impression d’incarner une cervelle où le vent souffle, ils sont particulièrement bienveillants et luisent d’une lueur apaisante.

Lun 4 Mar - 16:10 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Il l'entendait crier. Elle n’avait pas l’habitude, comme tous ceux qui n’avaient jamais côtoyé les cieux. La vue était belle mais rares étaient ceux qui pouvaient la contempler justement… Il y avait ce besoin de s’en amouracher, de la concevoir, d’en apprécier ses détails en oubliant leur compte. Il y en avait tant, des feuillages qui protégeaient les arbres des rayons du soleil, des buissons qui maintenaient l’humidité nécessaire à toute vie, des plaines dont l’aire défiait la largeur du ciel et puis… lorsqu’on y était attentif, lorsque l’oeil se perdait là où il y avait le moins de présence humaine, animaux comme Yokai s’attachaient enfin à vivre comme ils le devaient.

Au-dessus de ces plumes d’encre, dont on pouvait reprocher une teinte entachant le grand bleu, le Voyageur retrouvait accompagné le bonheur de la liberté, la soif du Géant, l’émerveillement dans les fins coups de pinceaux dessinés par la nature, puis le goût du vide. Car d’habitude effrayant il ne représentait pour lui qu’une futile menace, armé de ses créations dont les seules limites étaient sa propre imagination, il pouvait, contrairement à sa voisine, profiter réellement une nouvelle fois de sa position. Il ne fit, en un mūdra, qu'accrocher son encre plus fermement encore à ses mains, de manière à ce qu'elle ressente toujours plus profondément la sécurité qui la berçait.

Enfin, de leur vue, c'était tout un peuple qui déambulait enfin. Voici ce qu’ils avaient craint ; une armée de pacifiques marchaient humblement sur la même terre qu'eux, parfois grimpant naturellement sur les troncs des arbres, parfois s’effaçant derrière les feuillages, mais rien dans leur regard ne présentait de soupçons de danger. Il n’y avait pour dire d’effrayant que l’inconnu qu’ils représentaient aux yeux des deux Genin, ou peut-être une menace qu’ils ne pouvaient soupçonner. Il leur fallait rester sur leurs gardes, tout de même.

« Je ne sais pas. Pour Homura, il faudrait d’abord nous assurer qu’ils ne sont réellement pas un danger. Et puis… »

Il réfléchit un instant. Leur position n'était pas éloignée de celle du Yokai qui s'était situé derrière l’Akimichi, lorsqu’ils étaient encore sur terre. Les yeux du Ryokyaku s’écarquillèrent, les voyant s’approcher de cette dangereuse position et, dans toute cette même logique qui se tenait, il se permit ce doute qui ne le rassura pas.

« Tu… tu penses que les Yokai peuvent se manger entre eux ? »

En déambulant en tout sens, certains s’approchèrent de cette fameuse direction. Inévitablement, ils rencontrèrent la position du Yokai inconnu et ce fut à ce moment-là que ce grand silence fut percé…

D’innombrables cris fusèrent, similaires à ceux de petits êtres qui hurlèrent de douleur ou de peur. Les branches et les feuilles cachaient le mal qui leur arrivait alors venait le besoin d’en savoir plus. Les sauver et en comprendre ce qu’il se passait réellement dans ces fourrées, cela semblait être un angle intéressant pour continuer à agir.

« Je vais plonger… dis-moi ce que tu vois s’il te plaît. »

Ven 8 Mar - 14:22 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Suspendue dans les cieux sur le dos de l'oiseau géant, je n’arrivais pas à me débarrasser de cette sensation de vertige. Le vent tourbillonnant autour de moi semblait jouer avec mes sens, créant une danse déséquilibrante dans le vide. Mon estomac se serrait tandis que je tentais de m'habituer à la nouvelle perspective qui se déployait sous mes pieds.
Cependant, malgré la peur qui me saisissait, l'incroyable spectacle qui s'étendait sous mes yeux était tout simplement splendide. La forêt se déployait comme une mer d'arbres, les cimes ondulant doucement sous la brise. Des petits êtres blancs et sylvains déambulaient avec grâce, se dirigeant vers l'endroit où leur Maître avait trouvé la paix éternelle. Leur présence ajoutait une touche de mystère et de beauté à cette scène céleste, dissipant quelque peu l'appréhension qui persistait en moi. Nous avions tué le gardien de la forêt, celui qui protégeait la paix dans laquelle ils vivaient.

Shinjiro me fit remarquer que certains, telle une vague déviante, se dirigeaient de l’autre côté, comme attirait par autre chose, une autre force. Les cris stridents des petits êtres nous inquiétèrent.

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
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ft. @Ryokyaku Shinjirō

« Je vais regarder. Vas-y. » dis-je, exprimant ainsi le fait que j’allais tenter de vaincre ma frayeur pour lui fournir les informations nécessaires à notre combat.

Il plongea dans la direction que prenaient certains esprits sylvains, se séparant de la vague funéraire qui rejoignait le corps gisant du Maître de la Confusion.
Je fus alors témoin d'une scène aussi fascinante que tragique. Les petits êtres blancs, innocents et éthérés, dansaient paisiblement dans la lueur filtrée des frondaisons de la forêt. Leur présence auréolée d'une douce lumière conférait une aura magique à l'environnement. Ce qui perturbait l’harmonie de leur danse se trouvait être un monstre, dissimulé dans l'ombre des arbres. Le Yokai déclenchait une lumière bleue, presque surnaturelle, comme faite de chakra. La lueur avait un attrait hypnotique sur les esprits minuscules, qui furent attirés comme des papillons vers une source éclatante. Leurs mouvements se transformèrent en une migration funeste vers le monstre, sans qu'ils semblent comprendre le danger qui les guettait. Insatiable, la créature les engloutit un à un, les absorbant dans son être obscur. Les cris qu’ils émirent exprimèrent le drame de leur torture.

« Je n’ai jamais vu ça ! » m’exclamai-je. « Une sorte de luciole noire et géante est en train de les attirer avec une lumière bleue qu’elle actionne sur son train arrière. Je suis presque sure qu’elle est faite de chakra ! Le Yokai… Il mange les petits êtres… Il les tue. »

Spoiler:

Shinjiro ne pouvait pas voir mon regard désolé et plein de détresse, il ne pouvait que le deviner au timbre de ma voix.
« Il faut faire quelque chose… »

Ma respiration s’accéléra et l’empathie que je ressentis pour les petits habitants de la forêt me faisait presque oublier ma jambe meurtrie ou ma réserve de chakra bien entamée.
« Il faut qu’on agisse ! » criai-je alors.
Les enfants de la forêt… Hors de question que je ne les laisse périr de la sorte.
« Plonge ! Plonge ! Vite ! » m’emportai-je.
Je serrai les plumes de l’oiseau d’encre, tandis que mon regard s’embuait de rage. Ma détermination se mêlait à mes émotions, toujours aussi à vif.
« Je vais ériger des miroirs de cristaux… Ils vont perturber la visibilité du Yokai. Tu pourras attaquer plus facilement de cette façon ! Alors, vas-y ! N’attendons pas ! Allons-y ! »

Technique concernée:

Sam 23 Mar - 15:06 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Les cris se multiplièrent. Ils transformèrent cette forêt pourtant si calme en un lieu de torture géant dans lequel la paix n'était pas plus perceptible qu'elle était palpable. Les Yokai pleurèrent d'effroi et s'affolèrent, c'était ce qu'il devina. Ses oreilles ne pouvaient le tromper si elles lui susurraient l'idée que le Yokai qui était à l'origine de toutes ces horreurs étaient en train de commettre un crime que l'humanité pouvait noter : ils étaient capable de se nourrir les uns des autres, de se manger, de s'absorber même peut-être pour, éventuellement, se renforcer. Pourtant, on ne pariait par sur tous les Kodama pour renforcer qui que ce soit. Ils ne semblaient pas détenteurs d'une puissance cachée, bien au contraire, ils semblaient même plutôt constitués d'une maigre énergie de vie qui ne les menait qu'à trainer, sans défense, sur des territoires sains et dépourvus de tout danger. Comme s'ils étaient tout en bas de l'échelle des prédateurs, comme s'ils n'existaient que pour prouver que la faiblesse avait une apparence et une voix.

Mais peut-être servaient-ils aussi à démontrer l'empathie que pouvaient avoir les forts pour les faibles. Miyuki comme Shinjirō n'y étaient pas insensibles, ces plaintes qu'ils entendaient en grand nombre ne pouvaient qu'attiser leur empathie et la justice qu'ils voulaient rendre. Le Genin ne pouvait accepter qu'un innocent se fasse persécuter, tourmenter, supplicier par la faim d'un plus cruel. Il se laissa évidemment tenter à écouter toutes les indications que lui donna l'Akimichi : il nota dans un coin de sa tête les informations qu'elle lui dispensa et, pour le confirmer, il s'appropria cette immonde information qui était celle que le Yokai dévorait et tuait les Kodama. Ses mains, posées sur Garuda, lui intimèrent de plonger en cette direction, et la création qui avait une forme d'oiseau-humanoïde n'hésita pas plus qu'elle n'en avait le choix.

« Accroche-toi bien. »

Ils devinrent perpendiculaire au sol, les ailes de la création se renfermèrent sur elles-mêmes pour améliorer l'aérodynamisme, ils se courbèrent même sur le dos de celui-ci pour améliorer la vitesse et limiter les freins au déplacement et en un rien de temps, ils arrivèrent dans un endroit où ils pouvaient voir l'horreur par leurs yeux. Ils parvinrent à trouver cette silhouette grande et immonde, lumineuse sur sa queue, les Kodama qui continuèrent leur route vers lui comme s'ils n'en avaient pas le choix, avant que sa grande bouche ne les enveloppe de son obscurité pour les avaler. Ils pouvaient voir le monstre se mouvoir étrangement, comme animé par une nouvelle puissance qu'il venait de récupérer et plus les Kodama étaient dévorés, plus ils pouvaient le voir grossir, gonfler, prendre en taille.

« Nous ne pouvons pas prendre le risque de toucher les Kodama, ce serait trop dangereux. Il nous faut attaquer précisément, localement, sur ce qui semble être l'un de ses points faibles. »

Il sortit son parchemin ainsi que son pinceau, toujours sur le dos de Garuda. Il commença à dessiner les traits d'un dragon asiatique de grande taille et, avant de faire le mudra qui l'enverrait sur la cible, il adressa quelques mots à Miyuki.

« Je vais viser d'abord ses yeux. Il peut les attirer, mais s'il ne les voit pas, il peinera à les trouver pour les dévorer. Et puis, peut-être arriverais-je à toucher son cerveau. Attaque où tu le veux, si tu le peux, on a besoin de frapper une grande fois ! »

Puis il effectua son mudra, son dragon prit vie et fusa en la direction du gigantesque monstre et s'apprêta à le percuter de sa grande vélocité. Il était également remplit de cette espoir de réussite, car il n'y avait rien de pire que de voir autant d'âmes innocentes se faire déchirer par une monstruosité si vile...

Miyuki et Shinjirō devaient, une bonne fois pour toutes, venir à bout de cet Onibi-Hotaru. Que ce soit pour les Kodama, mais aussi pour leur service envers Homura.

Tosshin no Ryū — A

Ninjutsu Spécial

Après l'avoir dessiné sur son parchemin et après l'avoir invoqué, Shinjirō envoie très rapidement sur sa cible unique un grand dragon oriental de taille assez imposante qui filera à très grande vitesse vers sa cible unique pour la percuter avec une très grande violence. Les dégâts que la cible peut encaisser sont très violents et peuvent l'handicaper sérieusement.

ATTAQUEMONOCIBLEMONODIRECTIONNELLERAPIDEPUISSANCE DE RANG A-

Dim 7 Avr - 12:03 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Je contemplais avec une profonde tristesse les petits êtres sylvains se faisant dévorer. Leur destin cruel s'inscrivant dans la toile implacable de la nature. La scène m'emplissait d'une douleur sourde et d'une compassion infinie. Mais mes pensées furent rapidement dérobées par l'angoisse grandissante provoquée par la hauteur vertigineuse et le vol sur l'oiseau géant. Les airs m'étaient étrangers, troublant ma quiétude intérieure et ébranlant mes sens. Cependant, je me raccrochais à mon plan. Heureusement, il pourrait bien fonctionner et il ne serait pas nécessaire de penser à une alternative. Ayant tracé ma voie avec assurance, le trouble d’une femme tellurique de se retrouver dans les airs pourrait bien ne pas nous porter tant de préjudices. Et dans ce tumulte, la présence rassurante de mon coéquipier apaisait mes craintes, sa puissante aura confirmant mes premières impressions à son égard : il me surpassait en maîtrise du chakra.

Il invoqua un dragon géant d’encre, mais je n’avais pas le temps d’être impressionnée. Je me mis à soutenir son attaque en effectuant quelques mudras.

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō

鏡 Kagami, Miroirs — C

Shôton, Dissimulation

Après plusieurs mûdra, l’utilisatrice peut créer plusieurs miroirs de cristal. L’adversaire est noyé dans un jeu de reflets de miroirs manipulés par l’utilisatrice afin de déstabiliser l’adversaire et lui dissimuler l’arrivée d’une attaque ou d’un allié, en brouillant son orientation par les reflets.

AttaqueDestabilisationPUISSANCE DE RANG C

Mon chakra érigea des miroirs de cristal autour du Yokai. Ils surprirent la bête qui arrêta son gueuleton et sembla lever ce qui était sa tête noire vers nous. Son regard vit le dragon lui foncer dessus. Mais les miroirs se mirent à jouer avec les reflets du soleil. Le haut de son corps bougeait dans tous les sens pour essayer d’échapper à l’éblouissement. La créature d’encre de Shinjiro se faufila donc entre les cimes des arbres pour atteindre le Yokai perché sur une branche et déstabilisé par les miroirs. Je devais m’approcher de lui.

Je profitai que nous étions plus bas pour m’accrocher à une branche basse d’un arbre et de descendre de l’oiseau de Shinjiro sans même le prévenir. Il est vrai que mon intégration assez récente dans le Shogunat ne m’avait pas dotée du meilleur sens de l’équipe. Néanmoins, ne pouvant supporter plus longtemps la voltige du volatile, j’avais besoin de sentir la stabilité de la terre ferme ou d’un arbre séculaire. De plus, m’approcher davantage me permettait de réaliser une seconde technique qui amplifierait la réussite de l’attaque de l’étranger.

Mes mains se mouvèrent pour réaliser quelques signes et une colonne de cristal apparut. Elle se dirigea vers le monstre occupé à faire face aux miroirs que j’avais manipulé et sur le point de se faire arracher les yeux par le dragon de Shinjiro. Elle lui bloqua l’arrière-train par lequel il attirait les Kodoma. Ces derniers se mirent à se disperser dans la forêt. Le Yokai, quant à lui, poussa un cri de rage, sentant son immobilisation partielle et de douleur face aux yeux qu’il venait de perdre.

停止の術 Teishi no Jutsu, Défense de cristal — B

Shôton

Après quelques mudra, l'utilisatrice érige une colonne de cristal qui peut immobiliser un membre d'un adversaire.

Attaque>Entrave partielleMONODIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG B

« Shinjiro. Je n’ai presque plus de chakra et je ne vais pas pouvoir maintenir ses miroirs très longtemps. Lance une dernière attaque pour l’achever ! »

Dim 7 Avr - 12:45 Expérience : 1027 Messages : 85

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Il filait droit vers sa cible. Entourée par ces miroirs de cristaux qui étaient apparus et aidés par cette projection limpide et solide qui lui bloqua toute fuite, le dragon eut tout l'espace et toute la liberté d'infliger ce qu'il se devait d'infliger. Sa vitesse était ce qu'il y avait de plus impressionnant : comme s'il s'agissait d'un poisson dans l'eau, sa silhouette fusa dans l'air et y déambulait comme si elle maîtrisait parfaitement l'élément. Sa gueule s'ouvrit également, laissant apparaître de visibles crocs d'encre qui étaient prévus dans le dessin et leur forme devait permettre justement à causer plus qu'un choc dans le crâne du Yokai. Les yeux, cibles parfaites pour ces excroissances perforantes, étaient à même d'être percés pour permettre la bonne suite du plan.

Alors, le Ryokyaku dégaina une nouvelle fois son arme en entendant le conseil de sa camarade. L'empoignant fermement dans sa main, prenant un appui tout aussi vigoureux sur Garuda, son chakra s'infusa dans ses pieds au point de renforcer toute sa voûte plantaire. Il fléchit ses jambes, se prépara à bondir une ultime fois et, alors que Miyuki peina à maintenir tout le reste de ses techniques qui devaient rester active pour assurer la réussite de leur projet, il se propulsa une bonne fois. Il visa toutes les branches, tous les troncs sur lesquels il pouvait s'appuyer ; sa vitesse était importante, son agilité tenait aussi la route si l'on comptait tous les mouvements qu'il devait produire pour s'adapter aux prochaines surfaces et, une fois proche de sa cible, tout aussi silencieusement, il ne fit qu'abattre sa lame.

Elle visa la gorge, précisément. Son geste fut ample mais rapide et résolu, son bras ne fit qu'un seul mouvement et le fer affûté de son sabre n'en ressentit le moindre blocage. Dedans, il n'y avait pas grand chose de plus qu'un corps humain. Son sang et ses organes internes furent finement tranchés, sa tête glissa le long de son cou et chuta par terre alors que le Voyageur continua son déplacement vers le sol, juste derrière lui. Il atterrit, regarda tout autour de lui, contempla les Kodama qui fuyaient à leur tour sans se retourner, sans leur adresser une moindre intention de reconnaissance, mais cela ne lui était pas vraiment important.

Ils n'étaient pas là pour ça.

Il regarda le cadavre du Yokai s'effondrer par terre, puis il se redressa avant de se tourner de nouveau vers l'Akimichi. Il rengaina également son sabre dans un mouvement bien habituel et maîtrisé, puis il s'approcha d'elle.

« Bon, je pense que nous pouvons nous arrêter ici. Nous n'en avons tué que deux, mais ce n'étaient pas des petits. »

Il l'observa, voulant s'assurer qu'elle n'était pas trop mal en point, puis il continua d'analyser les alentours.

« Ca va aller pour rentrer à la Capitale ? Ou est-ce que tu as besoin d'aide ? »

Il y avait Garuda à côté d'eux, tout dépendait bien de ce dont elle avait besoin. Après tout, après de tels combats, ils méritaient bien de rentrer tranquillement chez eux pour un peu de repos. Sauf si son invocation volante n'était bon qu'à lui rajouter des nausées et de la fatigue.

Dim 7 Avr - 14:51 Expérience : 395 Messages : 128

▶ Sujet: Re: Nettoyer le Pays du Feu par le sang des Yokai [Ft Miyuki, Haruo] [Trame 1.1 Shinjirō]

Je contemplai l'oiseau gigantesque que mon coéquipier me proposait. Nous nous étions aventurés loin du Shogunat, il était plus raisonnable que j’accepte de rentrer à dos de ce volatile. Je réalisai que je n'avais pas utilisé ma technique de détection par les cristaux pour nous orienter, rebrousser chemin seule demeurait donc assez risqué. Mon regard oscilla entre le regard sombre de l'étranger et les plumes d'encre de l'oiseau. Une légère hésitation s'empara de moi, alors que je mordillais doucement mon ongle, signe de mon trouble. Soudain, un léger bruissement attira mon attention, me faisant me retourner brusquement.

❅ Yokai
妖怪

Homura – été 83
Hi no kuni, Forêt.
ft. @Ryokyaku Shinjirō

Spoiler:

J’aperçus un étrange animal : un cerf ? Il émanait une aura singulière, une lueur éthérée et éclatante qui semblait irradier de sa silhouette majestueuse. Sa fourrure d'un blanc nacré brillait d'une lueur iridescente, comme si elle était tissée de fils d'argent et de perles de lune. Ses cornes, d'une élégance rare, ressemblaient à des cristaux de glace, étincelant sous la lumière tamisée de la forêt. Son regard, dépourvu de pupilles, était d'un noir abyssal, aussi profond que les mystères des étoiles. Il semblait éveiller en moi un mélange de fascination et de crainte, comme si j'étais en présence d'une créature tout droit sortie des légendes les plus anciennes. Le cerf se tenait là, entre les arbres de la forêt, tel un gardien des secrets enfouis dans les replis de la nature.
Les petits êtres sylvains tournoyaient autour de lui, certains grimpaient sur son pelage pour se poser sur son dos ou sur ses cornes.

Étrangement, je n’eus plus peur. Le cerf inclina sa tête et poursuivit son chemin. Un sourire ourla mes lèvres et je me tournai vers Shinjiro. Ma main se posa sur son poignet, comme pour l’empêcher de dégainer son katana.

« Je pense qu’on devrait le laisser partir. »

J’avais l’impression que ce Yokai était comme un gardien pour ses petits êtres et pour cette forêt.

« Bien. Je vais monter sur cet… oiseau. Il serait plus sage de rentrer ensemble. La forêt de Hi est connue pour regrouper un nombre impressionnant de Yokais. Je ne suis pas en état de me relancer dans un combat. Merci, Shinjiro. »

D’un mouvement de sylphide, je me retrouvai de nouveau contre le plumage d’encre. Nous allons devoir faire notre rapport aux autorités sur ce que nous avions vu et découvert dans cette forêt.

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