▶ Sujet: Ishi wo Kaoawaseru

Ta confrontation avec Bankichi du clan Kaguya s’était avérée un cran encore plus intéressante que tu ne l’avais escompté, même si elle ne t’avait en définitive pas permis de prendre la mesure des pouvoirs maîtrisés par un véritable congénère dans cette ère que tu ne connaissais pas. Un mal pour un bien, et inversement. Pouvoir tâter la psyché de ton cousin de quelques années ton aîné t’avait néanmoins ouvert des accès futurs à ta destinée auxquels tu n’avais pas osé songer en retournant initialement entre les murs du village. Ses propres aspirations, comparées à celles que tu connaissais de ton clan jadis, avaient évolué au-delà des carcans de votre héritage commun, et si il ne semblait pas ou peu partager ton goût pour la magnificence du massacre selon l’impression qu’il t’avait faite,  il avait conservé ce qui faisait d’un Kaguya, un Kaguya. Et filaments noirs ou non, c’était bien là tout ce dont tu avais besoin d’être sûr à son propos.

De votre duel court et malgré tout instructif, tu n’étais en tout cas pas sorti totalement indemne. Sur ton torse, au travers et sous les nouvelles plaques d’armure que tu t’étais depuis constitué, une balafre sanguinolente subsistait en effet. De tes années passées sur l’île de ton exil, tu avais déjà retiré bien pires déconvenues, et avais dû en assumer toutes les conséquences néfastes dans des conditions de survie jamais réellement confortables en dépit de toute l’expérience accumulée. Ton système immunitaire avait été violenté de bien des façons, certaines de tes plaies avaient guéri avec un manquement notable à tout sens de l’esthétique. En ce jour, toutefois, entre les murs de ce village qui t’avait vu naître, tu avais à nouveau accès et pour la première fois depuis plus d’une décennie à des commodités d’une incroyable praticité. L’une d’elle, et pas des moindres, était bien ce centre de soin implanté dans le centre ville, au sein duquel tout shinobi ou civil pouvait se présenter pour voir ses maux traités par des professionnels dont c’était tout bonnement le métier. Et c’était donc sur le bâtiment, tout naturellement, que ta destination s’était fixée.

Comme de coutume depuis ton retour, une pelletée de regards se braqua consécutivement sur toi tandis que tu entrais dans le bâtiment avec l’assurance du conquérant qui s’ignorait, accordant en tout et pour tout à chaque personne qui croisait ta route un seul et unique regard. Celui du prédateur jaugeant le bénéfice à trancher ou non « cette » jugulaire. Mais comme tu en avais aussi pris l’habitude, tu te modéras, acceptas l’idée de laisser tous ces gens en vie sans laisser ton art s’épancher sur eux. Au lieu de cela, tu allas à la rencontre d’un officier de l’institution, te remémorant alors du même coup la mention que ton cousin avait faite quant à cette eiseinin.

« … Venu recevoir des soins. Blessure mineure. Appelez… Asami », finis-tu par lâcher non sans un léger sourire presque narquois.

Le réseau. Tu te souvenais bien à présent de cette notion, de l’importance qu’elle revêtait dans ce monde sans merci où chacun ne devait ultimement pouvoir compter que sur lui-même. Bankichi connaissait cette Asami, et tu avais pris grand plaisir à nouer de nouveaux liens sanglants avec ton congénère. Temps était donc venu pour toi de voir pourquoi il avait pensé en premier lieu à elle… et de profiter de ses talents.

@Uzumaki Asami

▶ Sujet: Re: Ishi wo Kaoawaseru

Tu meublas la modeste attente que tu eux à endurer en jetant ton regard autour de toi, dévisageant  avec un surplus d'intensité celles et ceux qui semblaient le plus gênés ou interloqués par ta présence, ton apparence. Ce malaise que tu avais commencé à percevoir chez autrui depuis le début de ton périple pour retourner à tes origines, tu avais eu tôt fait de l’associer à une faiblesse, une tare que tous ces gens avaient laissé croître en eux par lâcheté. Même ici, dans cette partie du monde qui te semblait le plus en phase avec tes principes, tu te sentais déconnecté de leurs mœurs, de leurs usages, de tout ce qui pouvait faire de leur vie un tel enchaînement sans fin de futilités. Tu commençais tout juste à reprendre pied dans cette existence, savais qu’il te restait beaucoup de chemin à parcourir pour te fondre suffisamment bien dans cet environnement. Mais ce qui serait suffisant…. allait suffire, ni plus ni moins.

Absorbé par tes observations, tu remarquas d’abord à peine la silhouette auréolée de cette toison rouge qui fit irruption dans ta périphérie. Tes instincts sauvages, cependant, reprirent vite le dessus en identifiant la trajectoire directe empruntée par la jeune femme, l’associant d’emblée à un danger, un risque. Une proie. Tu muselas machinalement tes pulsions, comme tu savais devoir le faire, et la toisas des pieds à la tête pour prendre sa mesure. Pour autant que tes impressions pouvaient en juger, la jeune femme semblait être de la même génération que toi, d’une constitution raccord avec une kunoichi de terrain. Et ce regard… Tu attardas ton attention sur son regard, plongeant tes iris ambrés cerclés de plaques osseuses dans ces prunelles sanguines, y cherchant une trace de ce sentiment de révulsion qui peuplait les yeux de bien des âmes en ces lieux. Rien. Tu ne te privas pas de sourire en apparence sans raison à cette réalisation, décelant dès ce premier contact visuel une chose des plus singulière au sujet de cette Asami. Une impression qui se renforça sitôt qu’elle eut prononcé es premiers mots, après avoir fait naviguer son regard sur le sang et les traînées qu’il avait laissé sur et derrière toi.

« Pas quand sang doit être mêlé. Doit couler, pour connaître vraiment quelqu’un... »

Mais cette rapide inspection visuelle fut apparemment tout ce qu’elle était prête à t’accorder, t’enjoignant à te présenter aux admissions avant de tourner les talons pour s’en retourner d’où elle venait. Ton sourire s’élargit, ton intérêt grandit, alors que tu laissais à ton corps l’oisiveté de demeurer sur place, quoi que sensiblement incliné vers l’avant. Vers la jeune femme aux cheveux de feu. Tes yeux la détaillèrent alors de plus belle, défiant ses formes et ses courbes du regard, t’attardant sur ses hanches symbole de fertilité. Tu avais déjà techniquement connu deux femmes, dans l’enfer délicieux de ton île isolée. Des actes dont le déroulé s’était avéré tout aussi brutal que le dénouement et qui, tu le savais, n’avaient pas pu révéler tout le potentiel que ce genre de rapport pouvait receler. Lorsque l’eiseinin se retourna finalement en partie pour t’adresser une question des plus pertinente dans ce contexte, tu ne cherchas pas à dissimuler où l’inquisition de ton regard te menait, le laissant poursuivre sa promenade méticuleuse.

« Non, mais un autre Kaguya te connaît. Bankichi. Ai appris à le connaître, depuis mon retour. Son sang, que je porte avec moi. »

Avec une désinvolture qui frisait la provocation, tu te remis alors en marche à ton tour, marchant dans les pas de cette Asami pour bientôt te retrouver à sa hauteur, au plus près de son corps qu’elle aurait pu décemment te le permettre en pareilles circonstances.

« Sera ton tour, maintenant. Ai passé beaucoup de temps, loin d’ici. Beaucoup de choses à connaître… et de personnes.

… Je te suis. Asami. »




Dernière édition par Kaguya Zetsumei le Mar 9 Jan - 11:14, édité 1 fois

▶ Sujet: Re: Ishi wo Kaoawaseru

La jeune femme accueillit le défi de ton corps avec stoïcisme, inflexible et inébranlable. Tu te gardas bien de pousser trop loin la limite cependant, après avoir ressenti aussi distinctement lors de ton approche le pic d'énergie qui venait de parcourir le corps exalté et exaltant de l'eisei. Un courant invisible à l'oeil nu la parcourait, vrombissait comme cent animaux sauvages déchaînés, et il te semblas que seul ce regard de braise qu'elle fixait sur toi retenait encore pour le moment les élans furieux qui l'habitaient. Un spectacle silencieux captivant pour tes sens, qui éveillaient toujours un peu plus tes appétits aussi variés qu'extrêmes. La balafre sanguinolente sur ton torse, à demi recouverte de plaques d'armure, était loin à présent de figurer parmi tes principales préoccupations. Tu avais encore le temps, avant de te voir contraint de nettoyer la plaie par toi-même. Avant que le risque d'infection ne grimpe en flèche. Et c'était sans compter sur les autres médecins sans doute moins retords que comptaient certainement le centre de soins. Moins retords, certes... mais aussi assurément infiniment moins intéressant que cette Asami. Sans sourciller, tu la dévisageas lorsqu'elle refusas à nouveau de t'accorder son temps, détaillant ses traits marqués par le contrôle et la retenue. Tu osais tout à fait imaginer quel genre de pouvoir la jeune femme pouvait déchaîner, avec le niveau de chakra que tu percevais chez elle, et les perspectives que cela te faisait entrevoir avaient tout pour te plaire et t'enivrer à l'avance.

Rien dans ton éducation ne t'avait à l'époque préparé à ce genre de rapport avec les membres du sexe opposé, mais une intuition ancrée dans tes gènes, une forme de prédisposition naturelle, te faisait apprécier ce moment. Cet « avant-goût ». Ces préliminaires. De façon très analogue, pensas-tu alors soudainement, à l'extase que tu pouvais ressentir à chaque étape des tueries que tu perpétrais. De la bouche d'Asami, cependant, jaillit une bribe d'information qui te fit changer le cours de tes pensées. Tu inclinas légèrement la tête sur le côté, décrivant lentement un demi-cercle autour de la jeune femme pour la détailler de plus belle.

« Dette... ? Lui dois quelque chose, alors. Ça te déplaît. Mais ne suis pas venu pour te faire payer. Tu me racontes... pourquoi tu lui dois. Comment. Et peut-être... irai voir un autre eisei.  »

Prononçant ces derniers mots, tu levas la main entre ton visage et celui de la jeune femme, écartant les doigts comme pour saisir ses traits aquilins, les manipuler, imaginant son visage entre tes phalanges, précipitant tes pensées dans d'exquises possibilités.

« Ou bien, peux me soigner. Aurai une dette pour toi, dans ce cas. Peut servir... de m'avoir de ton côté. »

Tu ne cessais de la regarder, de l'épier, d'apprécier la moindre des lignes de son corps et de son visage. Tu réalisas cependant peu à peu que cette attraction qui était née naturellement en toi pour cette femme n'était pas tant due à son seul physique qu'au simple fait... qu'elle avait embrassé le tien du regard.


Dernière édition par Kaguya Zetsumei le Ven 12 Jan - 22:52, édité 1 fois

▶ Sujet: Re: Ishi wo Kaoawaseru

Un court instant, tu lus une forme d’hésitation chez la jeune femme au teint légèrement rosé, face à la proposition que tu lui avais faite. Bien vite la résignation y succéda cependant, et tu sus dès lors que tu allais obtenir ce pour quoi tu étais venu. Aucun des scénarios que tu avais anticipé, à vrai dire, ne te privait ultimement de ton dû, sous une forme ou une autre. Ainsi s’offrait à toi la beauté de ce monde nouveau que tu redécouvrais avec appétit, fourmillant de codes, d’impératifs et de barrières qui pour la plupart ne te concernaient plus, mais avec lesquels tu restais libre de jouer à loisir. Observant les courbes d’Asami obtempérer à tes désirs, tu lui emboîtas le pas sans hésiter, t’enivrant de sa seule présence tout en formant un bref mudra pour te créer une empreinte sensorielle indélébile de sa personne. Tu la suivis avec un plaisir qui était pour toi tout sauf coupable, te baignant dans ses effluves, laissant vagabonder tes yeux ambrés sur son corps, et pénétras à sa suite dans ce qui sembla être une salle d'examen tout à fait banale. Loin de l'intimité plus révélatrice qu'aurait pu avoir un bureau attitré.

Entre bien d'autres choses, ta décennie passée à parfaire la sauvagerie t'avait appris à étudier et comprendre les dangers qui t'entouraient pour mieux les conquérir, mais cet environnement aseptique et sans relief était loin de te fournir la plus petite once d'information sur la jeune rubiconde. Aucune aspérité à laquelle accrocher, pour mieux comprendre la dualité que tu avais perçu chez elle un peu plus tôt. Son attention revint se fixer pleinement sur toi, ce qui t'enjoignit à lui offrir la réciproque pour ne rien rater de ses faits, gestes et requêtes.

« Bien sûr », répondis-tu à son injonction avec un sourire plein d'appétit.

Tu te rapprochas, observas les mains blanches et agiles de la jeune femme tandis que tu rétractais les plaques d'armure qui entravaient les soins que tu t'apprêtais à recevoir. Au contact de la paume, tu laissas un frisson te parcourir, laissas ton corps faire librement circuler ce chakra étranger. A ce premier contact de la chair, tu te trouvas rapidement à en vouloir davantage, sentis tes épaules s'incliner vers l'avant et tes mains partir en chasse. Ton ambition charnelle fut toutefois tuée dans l'oeuf, lorsque la poigne impérieuse d'Asami agrippa ton cou. Tu écarquillas d'abord les yeux de surprise, sentis à nouveau cette intensité énergétique parcourir le corps de l'eisei, et sentit tes pieds quitter le sol. Instinctivement, tes deux mains allèrent se harnacher au bras de la jeune femme. Pas pour tenter de te dégager, non, mais pour pouvoir t'y percher, soulager la tyrannie de la gravité qui aurait autrement pesé lourdement sur ta nuque. Éprouver toute l'étendue de sa force... qui était colossale.

Son emprise sur ton cou ne te priva pas d'air, tenue en respect par les plaques de ton exosquelette à cet endroit, mais tu ressentais malgré tout la pression inhumaine imposée à ta seconde peau cartilagineuse, et à la chair qui se trouvait en dessous. La raison de ce soudain accès de colère de la part de la médic t’importa peu au premier abord : tu étais en effet bien plus intéressé sur le moment par la nature de ce qui était en train de se passer, le comment, plutôt que par le pourquoi. Tu n’eus cependant pas longtemps à patienter ainsi, suspendu au milieu de la salle d’examen par une poigne qui allait en s’intensifiant, pour apprendre de sa propre bouche pourquoi Asami venait de t’agresser de la sorte. Avec un sourire tout sauf de circonstance, t’appuyant toujours sur le bras de l’eisei pour soulager la tension créée par ton propre poids, tu décortiquas alors la situation avec le détachement qui caractérisait un pur assassin tel que toi. Cette danse que tu avais entamé avec la jeune femme depuis le hall d’entrée commençait à attiser en toi des braises que tu savais devoir modérer, mais la bougresse pensas-tu faisait en l’occurrence tout pour souffler dessus à gorge déployée.

Tu ricanas légèrement. Cette kunoichi connaissait les Kaguya, leur pouvoir. Elle devait donc nécessairement savoir ce que toi, un membre du clan visiblement pleinement capable d’en canaliser les facultés, tu étais capable de faire. A cette distance, soulevé dans les airs ou non, il te suffisait pour ainsi dire d’une pensée pour répandre le sang à coup sûr délicieux et raffiné d’Asami. Et elle le savait. Raison pour laquelle tu ne cherchas pas à marchander ta liberté de mouvement, forçant sur tes cordes vocales pour te faire comprendre sans la moindre inflexion.

« Se battait, oui… Plus maintenant. Peux t’en dire plus, si tu me soignes. Dette contractée… dette payée. »

Tu penchas la tête sur le côté, difficilement du fait de ta position, mais par trop désireux de marquer ton incrédulité face au comportement crépitant de l’eiseinin. Ton intérêt, également, pour celle qui s’élevait de minute en minute un peu plus vers un statut de proie tout à fait spéciale.

« … Ta colère. Tu tiens à lui, ou alors… me crains moi, finalement ? Comme les autres ?… Non. Tes yeux, disent autre chose. Haine du mensonge… Droit à la vérité. Tu vis...pour des principes. Ce qu’ils sont… dois le savoir. Le découvrir... »

Spoiler:

▶ Sujet: Re: Ishi wo Kaoawaseru

Une dette de vie. Voilà qui expliquait au moins en partie le pourquoi de cette apparente fidélité indéfectible envers ton congénère de la part d’Asami. Vous évoluiez tous deux dans une cité militaire rigide dans ses engrenages et meurtrière dans ses principes, un environnement naturel qui t’apparaissait à peine moins adapté à ta nature que ne l’avait été ton île, mais certains liens ne se choisissaient pas, ne s’altéraient pas. Ne se tranchaient pas. C’était souvent le cas lorsqu’un tiers vous sauvait la vie et que ce tiers n’était pas assez philanthrope pour le faire simplement par bonté d’âme sans réclamer un dû quelconque. Et Bankichi, sans que cela ne te surprenne le moins du monde, n’était apparemment pas du genre à s’abaisser à donner sans rien exiger en retour. Le contraire, à vrai dire, t’aurait passablement déçu. Hissé au gré de la poigne de la médic, tu sentis la marée de ses émotions s’altérer subtilement au fil des secondes qui s’égrenaient. Sans doute avait-elle toujours su où cette démonstration était vouée à la mener, mais tu attendis patiemment sur ton perchoir fait de ses muscles qu’elle arrive consciemment à cette conclusion. La question qui restait en suspend pour toi était de savoir sous quels termes Asami, du haut de sa force physique incroyable, te relâcherait vers le sol.

En cela, elle prouva finalement sa mesure et sa capacité à garder la tête froide, une forme de contrôle qui défiait cet autre versent de sa personnalité que tu venais également d’entrevoir. Ton corps regagna en effet le niveau du sol sans heurt ni projection impromptue, te dispensant de l’étreinte relativement inconfortable de l’eisei tout en pavant la voie à la suite de cet échange délicieux.

« Comme proposé, oui », confirmas-tu sobrement.

La lueur curative commença dès lors à irradier des mains d’Asami pour venir pénétrer tes tissus meurtris, créant un lien entre vous que tu n’aurais voulu trancher pour rien au monde. Cette proximité, avec cette femme en particulier, déliait en toi tous tes vœux de concupiscence les plus enfouis, et il te fallut te rappeler de comment il était bien vu de procéder avec les jeunes filles, à ton époque, pour t’éviter de te laisser aller à ce que tu savais être un impair majeur. Tu avais, heureusement, de quoi t’occuper l’esprit pour t’éviter de t’appesantir sur ces pensées.

« Pouvoir de Bankichi a changé. Transformé. Ses os lui échappent, maintenant. Remplacés… par des fils. Noirs, comme le jais. Ai mis ce pouvoir à l’épreuve. Plein de potentiel. »

Tu t’interrompis, observant nonchalamment les mains d’Asami, et constatas la lenteur relative de ta guérison. Lente, car elle n’était toujours pas terminée, relative, car tu n’avais jamais eu auparavant le luxe de bénéficier de tels soins et n’avais donc pas de point de comparaison.

« Es meilleure au combat que dans un hôpital, peut-être… ? » te permis-tu comme une pique insidieuse à l’encontre des capacités de la jeune femme à employer du Ninjutsu médical.

Tu détaillas sa réaction, afin de jauger tant son niveau que celui du soin qu’elle te prodiguait. Des informations, toujours des informations, que tu emmagasinais depuis ton retour au bercail comme un enfant lâché dans un champ d’arbres fruitiers. Elles étaient là, toutes, plus ou moins aisées à cueillir, n’attendant que toi. Anticipant ta morsure sans pitié.


« ...Je… sais, le pourquoi. Te le dirai, quand tu auras terminé. Ensuite… pourrons parler. Village est le même… mais différent. Dois savoir les différences. Savoir pourquoi. »

▶ Sujet: Re: Ishi wo Kaoawaseru

La médic aux doigts de fée et au tempérament tempétueux parut d’abord incrédule face à ton récit succinct et pourtant parfaitement exhaustif. Encore une fois, plutôt que d’adopter une quelconque posture défensive, tu laissas toutefois la jeune femme mener son inexorable raisonnement jusqu’à son terme. Ton intérêt à formuler un tel tissu de mensonges était en effet proche de zéro, et il aurait vraiment fallu que tu nais absolument rien d’autre à faire pour t’adonner à pareille futilité. Une probabilité qui allait également côtoyer les abysses du néant. Dans le même temps, tu ne perdais pas vraiment une monnaie d’échange de valeur en dévoilant cette information à Asami. Cette dernière connaissait déjà assez bien ton cousin, et aurait fini par apprendre le délicieux mal qui l’avait pris d’une façon ou d’une autre, tôt ou tard. Plus important encore, Bankichi ne t’avait à aucun moment demandé de faire un secret de ce changement profond qu’il avait subi, avec lequel il composait d’ailleurs déjà plutôt bien et serait apte à dominer comme tout bon Kaguya. Ossements ou pas.

Mais dominer ne figurait certainement pas dans l’agenda de l’eisei, qui était en train d’accélérer ta guérison à un point que tu n’avais jamais pu observer par toi-même auparavant. Le processus semblait long et fastidieux, mais à en croire ce que tu pouvais lire sur les traits si appétant de la jeune femme, il ne requérait aucun effort quel qu’il soit. Preuve de son expertise dans le domaine et de son indubitable capacité à faire bien mieux que ce qu’elle produisait sous tes yeux malgré tout ébahis par ce Ninjutsu. Elle l’avoua d’ailleurs bien volontiers en réponse à ta remarque, sans se courroucer d’un iota de son sous-entendu, mettant d’elle-même en lumière ses lacunes au combat. Une franchise qui ne manquait pas d’intérêt, après de telles manifestations d’animosité. Etait-elle en train, sous tes yeux, de s’ouvrir malgré elle ? S’en sentait-elle obligée, ou bien… le faisait-elle de bon coeur ? Tu pensas oser un geste, tendre tes larges mains osseuses vers sa taille pour les faire ensuite remonter contre ses vêtements. Éprouver son corps, sa fermeté, la vérité de ses formes,…

Tu t’abstins. Parvins à porter davantage attention au savoir que dispensait sa langue plutôt qu’à ce que tu aurais pu faire de la tienne à son encontre.

« Créature.. Un Yokai ? Devait être puissant, pour avoir besoin d’être deux. Mais la chance… ne faut jamais compter dessus, Asami-chin. Devrais combler tes faiblesses. Détesterais… voir ton visage abîmé. »

Une mesure d’exception que tu lui octroyas sans l’ombre d’un regret, entrevoyant depuis plusieurs minutes à présent tout le potentiel qui pouvait résider dans l’union bestiale et déchirante de vos corps, loin des étalements de viscères qui te procuraient depuis déjà longtemps tant de moments d’extase. Tes pensées vagabondant, tu en vins presque à ne pas porter attention au nouveau questionnement de la rubiconde, qui sembla pour cette occasion plus intéressée que jamais par ta personne. Tu lui répondis d’abord simplement par un sourire, qui irradiait encore et toujours de ta plus pure concupiscence, puis avec un regard. Le désir.

« ...Normal. N’étais pas revenu depuis… Hm. L’année était 70. Beaucoup de maladies à l’époque. Ai échoué aux épreuves, alors envoyé sur une île, loin à l’est. Y suis resté… plus longtemps qu’exigé par la Clause. Me suis trouvé bien. Libre. Tout me paraissait… naturel.

Mais aujourd’hui, est naturel aussi de revenir. »