L’esprit de la jeune femme était encore embrumé par la douleur lorsqu’elle quitta la tour de la mizukage pour prendre la direction des bâtiments faisant office d’hôpital pour le village de la brume. Chaque pas l’élançait, réveillant les blessures encore fraîches que lui avait laissé les pieux de roches et il ne faisait aucun doute que ceux qui la croisait ne pensait qu’une chose : « Comment tenait-elle encore debout ? ». Question qu’elle ne pouvait répondre car la genin n’en avait aucune idée. Tout ce qui habitait son esprit était qu’elle devait se rendre à destination et, à ce moment, la douleur n’était plus qu’une vieille amie qui lui rappelait, un pas après l’autre, qu’elle avait la chance d’être encore vivante.

Ce qui lui semblait être une éternité passa avant qu’elle ne pousse enfin la porte des bâtiments médicaux de la brume qui vinrent claquer violemment sous la poussée de la sabreuse qui fit encore quelques pas pour pénétrer à l’intérieur avant de tenter de prendre la parole, ses lèvres s’entrouvrant, mais aucun son ne s’échappait de celles-ci. Puis, quelques instants plus tard, la force qui lui avait permis d’arriver la quitta et un voile sombre recouvrit son esprit alors qu’elle tombait dans l’inconscience, son corps complétement épuisé pour la deuxième fois en quelques mois seulement…

La jeune femme se réveilla dans une couche plus confortable que le dur plancher de l’hôpital, mais dire que celle-ci procurait un quelconque confort était, en soit, une exagération. Alors qu’elle cherchait à se rappeler les événements, une puissante douleur se fit ressentir au niveau de son cou et sabreuse ne put s’empêcher d’émettre un cri alors qu’elle portait sa main sur la base de sa nuque où, un regard extérieur pouvait entrevoir une marque dont la genin n’avait aucun souvenir.

Ce fut d’abord la froide sensation d’un chakra étranger cherchant à s’infiltrer dans son corps qui la réveilla et, d’instinct, la jeune femme se releva, portant la main à son coup où se trouvait cette marque que son regard n’avait pas encore croisé. Toutefois, avant qu’elle ne puisse continuer son geste, une voix qu’elle reconnue comme étant celle d’Asami l’intima d’arrêter ce qu’elle fit non pas par soucis d’obéir à l’ordre, mais plutôt par nécessité de survie car, à peine avait-elle esquisser un geste vers sa lame, que son esprit s’était mis à tourner, lui intimant bien plus efficacement que n’importe quel eisei-nin de rester immobile.

Un mot, une question. Les derniers moments du combat étaient vagues dans l’esprit de la genin qui cherchait, sans succès, à reconstruire les événements. Puis, sans y être invité, une phrase qu’elle avait oubliée lui revint, une phrase qui l’avait perturbé au point qu’elle en avait fait part à son comparse sabreur Imifumei qui avait, par la suite, occupé une bonne partie de ses pensées alors qu’elle le soupçonnait de l’avoir trahie…

Le chakra de l’eisei-nin commençait à faire effet et le voile qui recouvrait ses pensées s’effritait lentement alors qu’une voix au timbre millénaire résonnait en son for intérieur.

Son visage perdit toute chaleur tandis que son regard parcourait la pièce de fond en comble à la recherche de l’origine de cette voix qui semblait écouter son monologue intérieur... Mais ses yeux ne perçurent que l’expression exaspéré de l’eisei-nin…

Son instinct lui criait d’obéir, elle avait sentit la poigne de l’eisei-nin se renforcir, mais c’était plutôt son état de fatigue général qui le lui imposait. Fermant les yeux pour économiser ses forces alors qu’elle se détendait autant qu’elle le pouvait sur le lit inconfortable sur lequel elle était étendue. Le traitement de l’errante dura encore longtemps et la jeune femme ne pouvait que s’émerveiller tandis qu’elle sentait le chakra médical agir un peu partout dans son corps, réparant les dommages causés par la bête cauchemardesque qu’elle et ses comparses kirijins avait affronté.

La voix caverneuse s’était de nouveau fait entendre et cette voix n’était pas étrangère à la genin. Pourtant, elle n’arrivait pas à se souvenir du propriétaire de celle-ci, comme si cette information avait été, tout bonnement, effacé de son esprit comme l’avait été les événements précédents sa blessure lors de sa mission aux côtés d’Imifumei. Était-ce là, encore une fois, son œuvre ?

Encore cette voix… Qui était-elle ?

Une extension d’elle… Sagiri ?

Était-ce là un acquiescement ? Avant qu’elle ne puisse continuer son interrogatoire, le chakra médical cessa de circuler en elle et les mains de l’Eisei-nin s’éloignèrent doucement de sa peau. L’ensemble de son corps continuait de la faire souffrir, mais, visiblement, celle-ci venait de performer un miracle car son prognostique vital n’était plus engagé.

La jeune femme émis un simple grognement en guise de réponse à la tirade de l’Eisei-nin, mais avant qu’elle ne puisse suivre celui-ci d’une insulte bien recherchée, son regard se posa sur les traits tirés de cette dernière. Avait-elle simplement dormi ? L’avait-elle soignée et veillée tout ce temps ? Cette réalisation soudaine rendit la sabreuse muette.

Elle n’était pas certaine si ses paroles s’adressaient à elle ou bien si elle avait simplement perçu les pensées de cet être inconnu qui habitait désormais son esprit, mais elle ne put s’empêcher de ressentir un certain malaise face à celles-ci, Asami n’était pas un simple outil qu’elle pouvait utiliser à sa guise et la perspective qu’un être, potentiellement sa propre lame, puisse penser autrement, la dégoutait. La genin secoua la tête avant d’étirer un sourire fatigué à celle qui venait de lui sauver la vie.

Elle connaissait déjà la réponse à son questionnement, mais elle n’avait pu s’empêcher de l’énoncer malgré tout.

Un changement de sujet complet, mais la jeune femme n’avait, encore une fois, pas été en mesure de contrôler sa curiosité. Était-ce réellement Sagiri qui lui parlait ? Si c’était le cas, il s’agissait du premier cas connu de communion entre un sabre et son porteur chez les sabreurs… Toutefois, ce n’était pas impossible que d’autres cas semblables ait été documenté et cette faible possibilité était suffisante pour qu’elle risque d’informer l’Uzumaki de cette information…