Jeu 11 Jan - 13:30
Expérience : 1085
Messages : 185
|
|
▶ Sujet: [Mission Libre D] Chasse au Trésor
Une certaine agitation règne dans le centre ville de Kiri depuis que des marins font état d’une épave engloutie abritant le butin d’un riche pirate. La valeur du butin est tel que l’œil des dirigeants de la nation de l’Eau souhaite s’en investir les premiers. Vous avez donc pour mission de vous rendre sur les lieux décrits par les marins et réclamer la possession du trésor au nom du village de la brume avant les chasseurs d’épaves et autres brigands qui pourraient s’y intéresser. Étapes —→ Vous rendre au sud de Mizu est découvrir la localisation de l’épave ; → Trouver le trésor caché à son bord avant les pilleurs d’épaves ; → Sceller le contenu dans le parchemin joint à cet ordre de mission et le ramener au instances de Kiri ;
| Récompenses —◘ 3 XP et 30 000 ryôs par participants. |
Assis en tailleur sur ton futon, tu contemplais avec perplexité ce morceau de métal poli que tu tenais entre tes phalanges osseuses, ce symbole d’appartenance qui s’était éludé à toi pendant tant d’années. Tu faisais danser sous tes yeux le reflet terne de la lampe à huile sur les quatre stries ondulées, songeant à tout ce qu’un objet aussi insignifiant t’autorisait à présent à faire de façon légale et officielle. Durant ton exil, les seules possessions matérielles qui avaient pu avoir de l’importance pour toi étaient celles qui avaient joué un rôle actif dans ta survie. Tu ne t’étais jamais encombré que du strict nécessaire, t’étais contenté et même extasié des seuls symboles portés par tes sanglantes cérémonies et magnifiques créations. Aujourd’hui, tu devais re-adopter des codes qui s’étaient enfoui d’eux-même dans ton esprit, accorder à nouveau de la valeur à des choses qui t’apparaissaient foncièrement futiles. Ou du moins, comprendre où « les autres » plaçaient ces valeurs. Le monde était voué à devenir ta proie et comme toute proie, il t’appartenait de la connaître intimement avant lui bondir à la jugulaire. Des préliminaires qui nécessiteraient autant de patience qu’il ne t’octroieraient de plaisirs, telle la longue montée en puissance d’une divine épiphanie.
Les coups donnés en cadence sur la porte de ta demeure, où tu habitais avec ce qui restait de ta famille, te tirèrent de tes projections, mais tu ne cillas pas. Les pas de ta sœur. Tu les entendis marteler au sol en direction de l’entrée, s’arrêter, puis reprendre leur foulée énergique et irrité dans ta direction. A peine le battant de ta chambre s’était-il entrouvert qu’une main gantée apparut dans entrebâillement, t’expédiant vers la figure un rouleau de parchemin que tu interceptas au creux de ta senestre.
« Je suis pas ta bonniche, bouge ton cul la prochaine fois… ! »
Tu songeas à répliquer, mais déjà la silhouette ombrageuse d’Asuka disparaissait, te laissant seul avec ce rouleau et ta porte entrouverte. Toi et ta sœur aviez un nœud d’émotions et de sentiments contradictoires à démêler, et tu guettais l’occasion de provoquer ou de saisir le moment propice pour le faire. Pour l’heure cependant, ton attention fut accaparée par le texte couché à l’encre sur le parchemin, sur lequel ton regard s’appesantit quelques instants. Un trésor à réclamer, des marins et pirates à évincer. Une broutille matérialiste dont tu allais devoir te charger avec un autre Genin que tu étais appelé à retrouver aux Portes Brumeuses. Comme tes réflexions précédentes te l’avaient soufflé, tu embrassas cette cause de façon tout à fait superficielle, éteignis la lame, replias le parchemin sur lui-même et te redressas d’une traite. Ton pas lourd résonna à son tour dans la maisonnée, ample et peu pourvue en ameublement.
« Pars en mission. Devrais en avoir pour deux jours », énonças-tu de ta voix grave et marquée pour être entendu à travers la demeure.
Sans plus de cérémonie, tu sortis et te dirigeas vers le seuil du village, les premières lueurs de l’aube, pâles et diluées, éclairant timidement ton chemin. Alors que tu approchais du point de rencontre, toujours paré de ton armures aux accents assassins, tu réalisas que tu tenais toujours à la main ton bandeau, source chez toi de tant de perplexité. D’un geste assuré, tu le fixas à ton avant-bras, entre eux plaques d’armure protubérantes qui le cacheraient dès lors à demi. Ton devoir t’attendait, de même que ta destinée.
Résumé
Yôma no Yoroi — BNinjutsu SpécialL'utilisateur crée tout autour de lui une armure d'os à base de cartilages renforcés. Une fois entièrement entouré, celui-ci se verra protégé d'attaques à la puissance modérée et pourra les encaisser sans broncher.
DEFENSEMULTIDIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG B
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
|
|
|
|
Ven 9 Fév - 4:58
Expérience : 508
Messages : 153
|
|
▶ Sujet: Re: [Mission Libre D] Chasse au Trésor Chasse au Trésor - Été 83, Pays de l'Eau Ft. Kaguya Zetsumei Il est de ces événements que l'on ne peut oublier ; qui hantent et endolorissent chacune de nos nuits, chacun de nos cauchemars, comme une plaie vive que l'on ne sait recoudre, ou une balafre rougeoyante que l'on ne peut guérir...Ainsi se grava en moi leur clause forgeant les mœurs du vengeur, aiguisant le poignard de l'assassin. De châtiment, je n'en eus jamais de pire, sinon celui de sentir le sang des monstres couler dans mes veines et pourrir mes songes. Sept jours durant à survivre, la froide morsure du couperet sur ma nuque, l'effroi nouant mes tripes ; une loi du talion écrasant la vermine étrangère, enfant de l'esprit de surcroît. J'y vis, à l'époque, un juste retour de balancier. La douce ironie du destin des miens. Une rime de l'Histoire, peut-être. Cruelle, assurément. Le passage du temps, des années se succédant, ne vint jamais effacer ce qu'il marqua au fer rouge dans ma chair. L'amertume de subir cet héritage, le ressentiment que j'éprouvais envers la perfidie de mes semblables, ne firent en vérité que s'en nourrir – à l'instar de mon dédain pour ces démons d'ivoire... Jusqu'à ce jour maussade, en la plus répugnante des compagnies. « Fait chier... » Je déchirai la missive entre mes doigts, prise d'un élan furieux, tournant brusquement le dos au dojo d'entraînement vers lequel je me dirigeais alors. Si je manquai de percuter un passant, je ne le vis point s'insurger, ni maugréer ensuite, mes pieds battant à contre-coeur le sol en direction des portes brumeuses, sans égard pour autrui. Ma destination : une autre mésaventure, par-delà les frontières du village, avec la seule brutalité pour camarade d'infortune. Dans mon emportement, j'en vins à franchir prestement la distance m'en séparant, négligeant toute préparation, tout préalable aux circonstances qu'imposait pareille mission. De provisions, je ne fis pas le plein, ni même de vêtements de rechange ou du nécessaire pour établir campement, n'ayant pour seuls outils que ce que je traînais toujours sur moi : un étui de shinobi quelque peu dégarni, et le sabre immaculé de mon défunt frère, fièrement attaché à ma taille, marchant partout, à chaque instant, à mes côtés, fidèle. Ses aspirations, son rêve. Une part de lui, une lueur inextinguible, même dans la mort. Je fus la première, visiblement, à atteindre le point de rencontre. Nulle âme qui vive ne s'y trouvait, autre que ces deux hommes, montant la garde. Les fixant un temps, je m'en approchai enfin pour informer l'un d'eux d'un départ imminent pour le sud du pays. Puis, prisonnière de l'interminable attente, je sentis la nausée me saisir à la gorge, pour ne plus vouloir relâcher son étreinte. Au creux de ma poitrine, mon cœur battait la chamade, tandis que chaque fibre de mon corps se raidissait en prévision d'une lutte qui ne trouverait pas de résolution sur le champ de bataille. Ce combat, il n'y avait que mon esprit pour le mener, s'en libérer. Mais je n'y étais pas encore vraiment préparée. Il apparut donc ainsi, une petite éternité plus tard, traçant sa silhouette déformée par d'étranges aspérités dans le voile meurtrier. Ce que je vis, bientôt, se dresser devant moi, me donna envie de gerber autant qu'il me fit frissonner : je ne voulus d'ailleurs m'y attarder davantage, tournant du même coup le regard, fuyant sa laideur pour de plus beaux horizons. Ma voix non plus ne l'accueillit pas dans la chaleur ou le mielleux : elle résonna instinctivement aussi froide, aussi sèche que la glace des nobles du givre – une lame affûtée brandit contre son torse pour le maintenir à l'écart. « C'est donc... Toi? Allons-y, qu'on en finisse au plus tôt. » M'emmurant aussitôt dans un silence éloquent, j'enfonçais dès lors un peu plus mon visage sous l'égide de mon écharpe. Je ne le saluais pas. Je ne daignais pas me présenter à lui. Je ne désirais ni le regarder directement, ni même le sentir près de moi. J'ouvris plutôt la marche, d'un pas rapide, sans même m'assurer qu'il me suivait, secrètement désireuse qu'il ne le fasse point : car là était la place d'un barbare sanguinaire et sans scrupule en son genre, des monstres de ce clan maudit... Loin, très loin de ma présence.
Dernière édition par Shimizu Eri le Dim 3 Mar - 18:40, édité 1 fois |
|
|
|
Ven 9 Fév - 17:35
Expérience : 1085
Messages : 185
|
|
▶ Sujet: Re: [Mission Libre D] Chasse au Trésor Une frêle silhouette aux accents dorés et opalins se détacha des abords des Portes Brumeuses tandis que tu achevais ton approche, et tu pus deviner par ce bref regard échangé avec la jeune femme qu'il s'agissait là de ta coéquipière. Tu la détaillas de tes yeux ambrés, étudias ce profil qu'elle te présenta avec un dédain et un dégoût palpables, cherchant dans ta mémoire. Nulle trace des traits de la kunoichi ne s'y trouvait toutefois,ce qui ne te surprit guère étant donné son jeune âge apparent. Ce que tu reconnus sans mal, en revanche, était l'expression de cette révulsion teintée de peur, de ce malaise que tu semblais porter partout avec toi et instiller chez autrui. Tandis que la jeune soldate tournait vivement les talons pour se mettre en route, tu restas un instant sur place à la regarder s'éloigner, inclinas la tête sur le côté en signe de perplexité. Oui, tu reconnaissais cette aversion, mais il y avait là autre chose qui se terrait sous la surface, une plaie, un passif. Une ancre émotionnelle dont ta comparse ne pouvait se défaire, de laquelle elle ne pouvait pas s'éloigner, en dépit de son effort évident, en l'occurrence, pour mettre de la distance entre vous.
Les missions, en particulier celles pour lesquelles tu peinais à entrevoir la moindre complication sérieuse ou le moindre intérêt de fond, pouvaient s'avérer de fertiles terreaux dans lesquels cultiver les découvertes, et tu entrevoyais là précisément une énigme qui pourrait mériter une part de ton attention. Au moins pendant un temps. Tu n'initias pas le moindre pas, te contentas de joindre les mains pour canaliser tes sens et goûter l'énergie de la kunoichi au sabre blanc dont tu n'apercevais déjà plus que la lointaine silhouette. Lorsque ses contours disparurent pour de bon au cœur de la brume, plus aucun doute ne fut permis quant à sa résolution à s'éloigner de toi quoi qu'il en coûte... même si c'était, songeas-tu avec ironie, au prix de la réussite de la mission. Tu te rappelais en effet du parchemin vierge qui avait été joint à ton ordre de mission, à sa fonction primordiale dans son accomplissement final, et tu avais toutes les raisons de penser que tu te trouvais être le détenteur de l'unique parchemin mis à votre disposition.
Une imbrication intéressante, sur laquelle tu t'appesantis quelques instants avant de te mettre à ton tour en mouvement, avec une mollesse volontaire et calculée. En adoptant une allure typique de shinobi, atteindre le village portuaire d'Oyama d'où les rumeurs et ragots concernant le trésor avaient leurs origines consistait en un voyage d'un peu moins d'une demie journée, en y incluant une halte de récupération réglementaire. Tu laissas donc se creuser l'écart entre toi et la jeune kunoichi, vérifiant sa position à intervalles réguliers pour contrôler l'évolution de son itinéraire, puis te décidas enfin après une heure de marche énergique à adopter la célérité d'un véritable soldat de la Brume. Tu maintins la distance entre toi et ta comparse opiniâtre, gardas son chakra à portée et fis taire l'expression du tien, progressant agilement et rapidement au travers du cœur de l'Archipel. Lorsque finit par poindre le milieu de la journée, anticipant un arrêt prochain de la soldate aux cheveux d'or,, tu accéléras, grignotas l'écart qui vous séparait en repérant au loin à l'horizon un versant boisé propice à l'inévitable halte. D'un mudra, tu focalisas à nouveau précisément tes sens, resserra l'étau de tes perceptions.
Là.
A l'arrêt, comme tu l'avais supposé. Un mince sourire de banale satisfaction traversa ton visage armuré, alors que ta course se faisait graduellement plus mesurée et silencieuses. Quelques minutes plus tard, tu tombas finalement les masques, levant le voile de dissimulation dont tu avais drapé ton énergie tout en paraissant soudainement au devant de la bretteuse, une paire de lièvres tenue en main. Tu en lanças un à ses pieds. Libre à elle, dès lors, de le faire cuir si elle voulait le consommer, mais tu avais pour ta part acquis d'autres habitudes au cours de ces dix dernières années. Tu altéras l'ossature de ton visage, te créas des rangées de canines coupantes et arrachas la peau de l'animal d'une vive traction de la mâchoire, mettant sa chair et ses os à nu. Sans un mot, dévisageant ta coéquipière en étudiant la moindre de ses expressions, tu commenças à déguster ton gibier. Faire du feu, sur l'île où tu avais mené ton exil, pouvait s'avérer plus dangereux que profitable, attirer certaines créatures dont tu avais appris qu'il ne fallait pas courtiser la compagnie. Manger cru, de fait, s'était avéré une solution adéquate, quoi que difficile à gérer pour ton corps dans les premiers temps.
...Prends des forces. Là bas, ne ferons pas de pause. Devrons faire vite, quand les marins auront compris. Que Mizu vient pour le trésor.
Tu continuas à manger, ton regard ancré sur la jeune soldate. Tu étais coutumier à présent du fait de susciter la peur sur les visages et dans les esprits, même si tu ne comprenais pas encore toutes les ramifications de ce phénomène. Ce que tu avais entendu plu tôt dans la voix de ta coéquipière allait toutefois au-delà. T'évoquais une vieille rancoeur indélébile.
...On... ne se connaît pas. Mais, m'en veux, pour quelque chose. En veux... à un Kaguya.
L'hypothèse n'avait rien d'extravagante. Tu connaissais bien les tiens, en étais toi-même un représentant taillé dans le brut, et savais dès lors quels tords ils pouvaient faire à autrui, même si savoir cela ne t'inspirait aucune sorte de sympathie pour celles et ceux qui en faisaient les frais.
...Sera un problème ?
Une question posée avec une neutralité qui pouvait tout aussi bien cacher la politesse la plus banale ou l'ombre d'un poignard d'ivoire prêt à s'insinuer entre les côtes de la jeune femme.
Résumé
Chakura no Toshokan — DDétectionAvec un mudra, l'utilisateur est capable de prélever les identités chakratiques de toutes les personnes l'entourant. Cela lui permettra, à terme, de les identifier s'il doit effectuer une prochaine technique de détection quelconque. Cette technique n'a pas besoin de s'effectuer pour un personnage isolé, cela se fait automatiquement. Les identités chakratiques sont retenues tout au long de la vie du shinobi.
UTILITAIREPUISSANCE DE RANG D
Karyûdo no Kannô — CDétectionAvec un mudra, l'utilisateur peut décider de ne vouloir trouver qu'une seule présence chakratique afin de la traquer. Il peut dès lors la suivre à la trace sur une grande distance.
UTILITAIREPUISSANCE DE RANG C
Hone no Ago — CNinjutsu Spécial & TaijutsuL'utilisateur renforce sa mâchoire en extrudant des os sur son visage et se créé une dentition comparable à celle d'un dent-de-sabre avant de mordre violemment une cible proche.
ATTAQUEMONOCIBLEMONODIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG C
|
|
|
|
Dim 3 Mar - 18:34
Expérience : 508
Messages : 153
|
|
▶ Sujet: Re: [Mission Libre D] Chasse au Trésor Chasse au Trésor - Été 83, Pays de l'Eau Ft. Kaguya Zetsumei Je marchais en solitaire, en brumeuse compagnie, la mort blanche dominant la voûte céleste, avalant l'horizon lumineux de son haleine fétide empestant l'hémoglobine. Sous mon regard en perdition, effrayé par toute chose, par mon ombre peut-être bien, elle dansait en volutes muettes, murmurait ses sombres desseins, étouffant les terres humides sous son linceul et, bientôt, les passages boisés que je franchissais sans me retourner, d'un pas pourtant hésitant, comme un bâton tapotant les environs, scrutant les reliefs de son extrémité arrondie dans la peur misérable de se buter à un obstacle prochain ou de trébucher. De part et d'autre, devant ou derrière, j'avais cette vague et sinistre impression d'avancer à reculons, piégée dans ce monde de songes opaques, distordu par un voile emprisonnant autant mon avenir que mon passé dans un présent auquel je ne pouvais plus échapper ; des paysages figés dans le temps et dans l'espace, incapables du moindre mouvement, du moindre progrès malgré la marche ; des assauts de moult bras d'écorce, déformés, s'extirpant vivement çà et là, à tour de rôle, sur chacun de mes flancs, s'entichant de ma silhouette, de cette âme vagabonde, avide de ses peines et de ses douleurs lancinantes. J'étais seule, oui... mais pas vraiment : car tapis par-delà le brouillard éternel, les monstres rôdaient toujours, par milliers peut-être – et lui aussi, traquant mon aura vacillante parmi tant d'autres, guettant l'instant idéal, un infime écart, une preuve de ma faiblesse pour surgir de la pénombre, féroce et menaçante, tel un prédateur désireux de se divertir, de jouer juste un peu avec sa proie, prémice funeste au carnage. Ce fut d'ailleurs ce que la bête fit, là, dès lors que je vins à fléchir, à flancher sous mes jambes endoloris, épousant un arrêt bienvenu dans ce voyage au milieu de nulle part, de moi-même peut-être, sous la cime d'un petit feuillu au tronc noueux. On ne pouvait donc les fuir aisément, compris-je alors, amère, pestant d'un long soupir tandis que je jugeais son indésirable dégaine, sa carcasse recouverte d'écailles d'ivoire, d'aspérités que je savais meurtrières, et repoussantes, propres aux monstruosités que recelait cette espèce vengeresse. Un corps maudit, à l'instar de mon esprit, du don des miens... Mais ainsi égaré dans la brume, mon regard se refusa pour l'heure à une telle comparaison. Deux lièvres abattus dans la fermeté de sa poigne, il en balança un à mes pieds, fixant ses pupilles dilatées sur moi, dégustant sa prise de son attention, se délectant de chair animale crue à grands coups de mâchoire, de canines protubérantes, uniques resultantes de la bestialite assumée des siens. Le voyant agir avec si peu de considération, s'inquiétant ironiquement de mon état futur, j'en vins à saisir la vie éteinte, près de moi, entre mes doigts, pivotant son corps tiède, mais flasque, jaugeant son sacrifice inutile... De la nausée : voilà tout ce que m'inspirait l'ordre déguisé du Kaguya, devant lequel je ne pus obtempérer. « Je... n'ai pas faim. » maugreai-je, serrant les dents, sourcils froncés, un rictus méprisant retroussant légèrement mes lèvres délicates. Le poids de son intérêt envers ma personne devenait toujours plus pesant, toujours plus insupportable, s'infiltrait en moi, pénétrait insidieusement mes défenses sans que je ne puisse véritablement riposter ou battre en retraite. La mission me piégeait en sa compagnie, et cela me révulsait, C'était cependant là la volonté de la sanglante Kirigakure, dont j'entrevis toute la cruauté : notre rencontre, ce duo, pensai-je avec âpreté, ne pouvait être dû au seul hasard. C'était un châtiment. Une condamnation. Les échos de la clause, réverbérant sur ce jour maussade. Une ultime raillerie du destin pour noyer ma rancoeur envers ce clan sanguinaire, ou m'enterrer avec elle. Sa voix caverneuse, au phrasé primitif, presque inhumain, fit rapidement naître au fond de ma personne, le vent sourd de la protestation. Une brise qui, soudain, s'éleva en bourrasque. Je le dévisageais à mon tour, des poignards dans les yeux, serrant le cadavre entre mes mains tendues pour rétorquer sèchement, comme à un vulgaire déchet. « Pas un – Vous tous. Votre clan. V-Votre Clause. Tout ce que vous êtes. » J'envoyais valser le lièvre à ses pieds, me relevant d'un bond pour me détourner du miroir qui semblait se dessiner entre lui et moi. Je tremblais un peu, un pincement me torturant la poitrine, l'esprit. « Moi, je... Je n'ai rien à voir avec les monstres comme vous... » Mes mots roulèrent dans ma bouche, sur ma langue – distants, lointains, comme s'ils ne lui avaient jamais été destinés. « N-Ne me suis plus. » Je faillis vomir, mais retins mes maux, avant de m'éloigner de la bête, me rapprochant encore plus de mes démons, dans la solitude du retrait. À quelques mètres de sa position, hors d'atteinte de ses miroirs envahissants, je retrouvais la froide étreinte du sol, soulevant un timide nuage de fumée. Je craignais une réponse violente de la part du fauve aux dents de sabre, et n'attendis point qu'elle soit sous mon nez : dans l'angoisse de l'attente, je fermais simplement les paupières pour souffler, me liant à son esprit à travers ses intentions, ses émotions – un radar qui saurait m'éviter ses affres, après un coup d'éclat suicidaire. I CAN FEEL YOUR ANGER — CNinjutsu Spécial - DétectionÀ l'aide d'un unique mudra, la Yamanaka peut détecter les intentions ou les émotions négatives à son égard dans un périmètre moyen autour d'elle, sans pour autant en préciser ni la position, ni la source exacte.
UTILITAIRE MULTIDIRECTIONNELLE Puissance de rang C |
|
|
|
Lun 4 Mar - 0:50
Expérience : 1085
Messages : 185
|
|
▶ Sujet: Re: [Mission Libre D] Chasse au Trésor Tu l'observais toujours, tandis que son faciès angélique trahissait ostensiblement son dégoût pour ton offrande de chair et de sang. A moins que sa révulsion, en l'occurrence, n'ait eu besoin que de ta présence pour s'exprimer dans toute sa véhémence. La peur, coutumière chez celles et ceux qui partageaient une promiscuité souvent désagréable avec toi, semblait chez cette jeune femme noyée sous des torrents de haine et de ressentiment qu'elle ne se privait pas de véhiculer par son simple regard, froid et incisif. Par cette simple distinction singulière d'avec les autres shinobi que tu avais pu rencontrer depuis ton retour à Kirigakure, cette Eri avait su attirer sur elle un regard neuf de ta part. Une attention semblable à celle de l'étude, sous tous les angles, d'un nouveau problème à résoudre, d'une énigme à décortiquer, peler et analyser afin d'en dénicher le point de rupture. Cette faille, qui se trouvait en toute entité du monde connu, et qui portait en elle le pouvoir de faire et défaire celui ou celle qui la portait en son sein. Trouver cette clef de voûte, c'était détenir sur ce dont elle soutenait l'intégrité le pouvoir absolu, le droit d'annihilation, la préséance divine, et faisait donc tout naturellement partie du processus inhérent à ton art et son expression.
Vous tous. La langue acérée de l'angélique se déliait, suivant le rythme dicté par la tienne. Son aversion pour ton clan tout entier était vraisemblablement si grande qu'elle ne pouvait être contenue, se devait de jaillir telles des lampées de venin que tu te trouvas fort aise d'accueillir sur toi sans broncher. Si tu avais mis du temps à comprendre pourquoi les regards depuis ton retour s'étaient braqués sur toi avec tant de crainte, tu te souvenais en revanche fort bien de l'impopularité de la Clause Kaguya que les tiens étaient parvenus à imposer au village, chez ceux qui trouvaient ses termes trop durs et cruels.
Ah... Enfant de la Clause, toi aussi lanças-tu avec détachement en regardant avec apathie le lièvre mort rouler mollement à tes pieds.
Tu arrachas un nouveau morceau de ton gibier pour le mâcher avec énergie, entrevoyant dès lors une composante de plus à ajouter au puzzle formé par la kunoichi. Éprouver une rancoeur si forte envers la Clause, en effet, ne pouvait guère s'expliquer que de deux façons : ou la jeune femme avait perdu un être cher aux griffes de ce protocole juste et intraitable, ou en avait pâti elle-même en traversant les épreuves induites par le séjour forcé de sept nuitées sur une île sauvage de l'archipel. A cette pensée te revinrent en mémoire de majestueux souvenirs de ta longue décennie passée ainsi, à apprendre la survie, l'autosuffisance, la résilience et la patience. Avec le temps, tu avais également appris la quintessence du concept de domination, la puissance qu'il portait, ainsi que les façons de l'ériger en étendard sans compromission. Sorti de tes songes, ton repas terminé, tu notas l'hésitation dans la verve emportée de ta fuyante alliée. Monstre. Qu'était donc un monstre, si ce n'était quoi que ce soit qui n'était pas humain ? L'étiez-vous, l'un comme l'autre, du haut de votre maîtrise du chakra et de ses prodiges ? Mais tu comprenais bien sûr là où voulais en venir la jeune fille, en particulier à la lumière de ce que t'avait appris le Genin nommé Jirô sur la façon qu'avaient les autres de percevoir ton Nindô. La vie, la mort, toute la douleur qui se trouvait entre les deux : le plus grand nombre éprouvait encore des difficultés à les appréhender comme un grand tout indissociable dont il était inutile, même futile, de tenter de les séparer avec des frontières imbéciles.
Ne te suis pas, non.
Tu te relevas, emboîtas cette fois le pas de la kunoichi aux cheveux dorés sans marquer le moindre temps mort et te retrouvas sans peine à sa hauteur en mimant son rythme.
...Mais ai une mission à remplir. Même que la tienne.... Eri. Suis curieux. Voir comment on fait... quand on est pas un monstre.
A ces mots, tu fis darder un regard plein de prédation et de cynisme vers la toute jeune femme, lui faisant comprendre ostensiblement par ce biais que tu comptais bien retourner incidemment ses propos contre elle. Avec ou sans son assentiment, tu terminas donc de couvrir la distance qui vous séparait d'Oyama en sa compagnie, ne te privant pas dans l'intervalle de scruter tous les signes évidents de son mépris et de sa haine à ton égard. Sans pour autant pouvoir dire qu'elles t'amusaient, ces manifestations dénuées de filtre t'intriguaient et t'intéressaient sans aucun doute davantage que la visée même de votre mission. Une besogne pour laquelle tu étais également impatient de voir quelle méthode allait pouvoir employer ta coéquipière afin d'éviter de tomber dans les travers qu'elle avait si durement condamné. Au loin, le tumulte et l'agitation de la ville portuaire se précisèrent au fil de votre avancée, tandis que le zénith menaçait de son apogée.
Nous faut vite une source, pour l'épave. Mot a pu arriver à Kiri. Beaucoup déjà doivent savoir. Si trésor n'est pas encore réclamé, veut dire... difficilement accessible. Te regarde. Montre-moi, comment fait un humain.
La tâche pouvait sembler facile, anodine même, quand le sigle de Kiri se trouvait en évidence accroché sur votre attirail à chacun. Les arguments d'autorité, en effet, pouvaient s'avérer les meilleurs en ce genre de circonstance, pour forcer la main à quiconque pouvait oser se mettre entre Mizu et son dû. Mais à avancer vers l'orée d'Oyama, il put vous apparaître clairement que le gros de la population locale n'était pas fait d'humbles pêcheurs en quêtes d'honnête commerce. Les dégaines, les regards, et surtout les armes blanches aux tailles et qualités diverses qui jouxtaient le flanc d'une part non négligeable du trafic urbain ne trahissaient que trop bien avec quel genre de piétaille il allait vous falloir composer.
Demander gentiment... Va marcher, c'est sûr.
|
|
|
|
|
|
▶ Sujet: Re: [Mission Libre D] Chasse au Trésor |
|
|
|