SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei

Asakura Washirō
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyDim 14 Jan - 1:20

Expérience : 635
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[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei Empty
Asakura WashirōChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: [Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei
LES CALAMITÉS DE L'ÎLE DE NORO
feat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Malgré le repos, les soins des docteurs ninjas, et les onguents, rien n'y fit. Outre l'odieuse marque maudite apposée sur son cou, Asakura Washirō était dorénavant parsemé de vilaines cicatrices, témoins de son affrontement avec Shinchū. Son corps paraissait traversé d'assemblages de tissus dont l'étoffe était un mélange de teintes plus ou moins claires alternant entre l'ocre et le cuivre. L'homme n'était pourtant plus à un stigmate près : son visage seul était un vestige vivant de son expérience sur l'archipel de la lune. Il existait bien néanmoins une méthode, assez récente, qui permettrait de se faire souffrance pour purger ces vilaines traces du passé. Mais deux semaines après sa convalescence, une autre préoccupation attendait le Chūnin. Et cette dernière lui offrait l'éventualité de poursuivre la longue gravure qui avait lieu sur la toile de sa peau.

Plusieurs fois le doigt épais de Washirō s'interrompit lors de la lecture de son ordre de mission, comme une lance braquée sur son ennemi. La Brume l'envoyait une fois encore à l'assaut des Yōkais pullulant sur l'archipel. Une manière idéale de tourner la page de sa lutte contre Shinchū, et de poursuivre son œuvre purificatrice. La dernière fois, il s'était arrêté précipitamment sur les rizières abandonnées. Ici, tout en protégeant les citoyens de l'Eau, il trouverait le moyen d'éradiquer la vermine tout en prouvant aux siens qu'il était capable de reprendre son travail de Kirijin. En quittant la demeure des Asakura en direction du port le plus proche, drapée dans les rubans de brouillard de Kiri, l'ombre de Ryōzaburō planait au-dessus de sa silhouette.

*  *  *

A la mi-journée, Washirō arriva sur les quais qui le conduiraient sur l'île de Noro. Il ignorait encore tout de ce territoire septentrional de Mizu no Kuni. Mais cela ne l'empêcherait pas de mener à bien sa mission. Il ignorait également tout du Genin qui l'accompagnerait dans sa tâche. Tout ce qu'il savait à ce stade, c'était qu'il s'appelait Zetsumei, et appartenait à la famille des Kaguya. Mais en arrivant face au navire qui l'attendait, son attention fut toute portée vers son acolyte, et il découvrit bien assez tôt ce qui se cachait derrière ce prénom. Avec une retenue névrosée, son regard découvrit celui qui au prime abord évoquait un Yōkai de par son enveloppe. Son squelette était comme une seconde peau, conférant au Genin une apparence impressionnante. Ce n'était pas seulement cette écorce minérale qui tranchait. Par l'absence de vêtements accompagnant cet exosquelette, Zetsumei exhalait une aura brute. On aurait dit qu'il avait cristallisé la barbarie notoire de sa lignée pour n'en conserver que le substrat le plus féroce. Cette émanation primordiale de brutalité était tout ce qu'il fallait pour exterminer la vermine Yōkai, ainsi que le concevait Washirō pour lequel ces créatures constituaient un trouble existentiel à la prospérité de l'archipel.

Washirō s'approcha de son acolyte et il accorda une brève référence. A côté d'eux, quelques marins terminaient les préparatifs en vue de lever les voiles pour l'île de Noro.

« Je suis Asakura Washirō. Porteur de Misasagi. »

Autour d'eux, on sentait une inquiétude croissante dans les discussions. Impossible pour les marins de contenir leurs échanges entre eux. Le chef du bateau avait grande peine à envisager son approche de l'île. La plage à proximité de laquelle il avait l'habitude de jeter l'ancre se trouvait à proximité d'un essaim de Yōkais. Poser un pied à terre relevait de la folie dès lors. Ils n'étaient que des civils. Tout au plus, leur plus grande menace relevait d'ordinaire de la houle par temps de tempête, parfois de rares orques chahutant leur embarcation. Le Monsieur de Kiri se tourna vers eux, gardant un œil vers Zetsumei. Il s'adressa envers eux avec solennité, bien que ses mots cherchaient davantage à atteindre son acolyte.

« Messieurs, ne craignez rien ; car, en tant que guerriers de la Brume, et au nom du Daimyō de l'Eau, nous vous protégerons et éradiquerons la vermine Yōkai qui infeste Noro. »

Les marins s'arrêtèrent dans leur discussion et leurs préparatifs un bref instant. Si une certaine banalité émanait de Washirō, qui n'avait rien d'un grand orateur, il avait cherché à insuffler dans son verbe une fermeté martiale qui témoignait de sa détermination de fer. Bien qu'investi d'aucune volonté ni libre-arbitre, il était investi d'une lourde responsabilité. Aussi, pour celui qui avait contribué à éliminer Shinchū, ces mots avaient une force réelle, qu'il s'emploierait à convertir en actes. Dans les tréfonds de ses méandres, une certaine présence se mit à ricaner. Certains opinèrent du chef envers le sabreur, quand d'autres baissèrent les yeux avant de poursuivre ce qu'ils étaient en train de faire. Le chef à bord remercia la présence des Kirijins, avant de leur indiquer qu'ils seraient prêts d'ici quelques minutes. L'occasion pour Zetsumei et Washirō d'échanger quelques informations avant de se lancer pour leur première étape : la purification des rivages de l'île.

Ordre de mission:

Kaguya Zetsumei
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyLun 15 Jan - 15:36

Expérience : 1085
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[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei Empty
Kaguya ZetsumeiGenin 下忍 de rang B+

Message Sujet: Re: [Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei
Lentement, tu t’extirpas de la torpeur auto-induite qui te tenait lieu de repos, laissant le flot de tes énergies reprendre son intensité tout azimut et sortir de leur léthargie toute relative. Permettre ainsi à ton corps de se recharger sans totalement sombrer dans l’inconscience était une routine que tu avais conservé depuis ton retour au village, une habitude qui t’avait permis d’encaisser sans broncher le rythme effréné des missions qu’on t’avait confié depuis ta graduation. Tu t’étais vaguement demandé, un matin qui avait vu arriver un énième ordre de mission, si cette frénésie était typique ou t’était destinée à toi en particulier, mais avais finalement jugé la réponse à cette question hors de propos. Que l’intervalle resserré entre tes appointements soit du fait d’une doctrine générale ou d’une forme de test qu’on t’imposait afin de définir tes véritables limites, le résultat serait en effet le même : la réussite, pure et simple.

Revenu à un état pleinement fonctionnel, tu te délectas malgré toi du fait que tu n’avais désormais plus à garder tes sens autant en éveil que de coutume. Au sein de ta demeure familiale, aucun Yokai, aucune bête sauvage quelle qu’elle soit ne pouvait venir te menacer. Cela vint paradoxalement t’irriter, comme si ce regain de confort au quotidien pouvait menacer d’émousser ta garde, rabaisser à terme les standards de survie qui avaient forgé ta rigueur d’aujourd’hui. Comme un rappel à l’ordre, le son percutant sur le bois peu épais de ta porte t’apporta une forme de réponse à cette potentielle problématique : ta prochaine mission était déjà là, recelant son propre lot d’opportunités et de découvertes. Une occasion de plus, songeas-tu, pour mettre tes facultés enrichies par la vie sauvage à l’épreuve. Sans perdre un instant et malgré tout sans te presser, tu allas t’emparer du parchemin pour le lire dans l’entrebâillement de la porte, laissant peu à peu un large sourire envahir tes traits bardés de plaques osseuses. Ce n’était pas encore l’automne, mais le destin t’avait là porté un présent des plus convoité, une exquise opportunité de laisser aller tes plus insatiables pulsions. La chasse aux Yokai, en cette année qui signait ton retour parmi les tiens, commençait pour toi plus tôt que d’ordinaire, et ce pour ton plus grand ravissement.

Comme de coutume, tu n’emportas rien avec à l’exception de ce ceinturon astucieusement bardé des équipements sommaires des shinobis de la Brume, prenant la route du port le plus proche où il était prévu que tu retrouves ton supérieur pour cette mission. Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque tu arrivas à destination, déboulant sur le toit des hangars et autres comptoirs commerciaux qui cerclaient la marina tel un félin aussi imposant que terrifiant. Tu te réceptionnas non loin du ponton avec un grâce qui n’avait d’égale que ta bestialité apparente, te redressas en faisant fi des regards alentours et déposas le tien sur le navire dans lequel tu allais naviguer dans l’heure. Tes pas te menèrent lentement près du bâtiment maritime, tandis que tes yeux ambrés le détaillèrent de toute part. Tu n’avais navigué que deux fois sur les mers de Mizu ces treize dernières années, la dernière occurrence en date t’ayant vu ériger de splendides figures macabres à partir du corps transi de peur des marins qui t’avaient malgré eux ramené au centre de l’archipel. Tu tâchas de ne pas laisser cet exquis souvenir excessivement t’envahir pour éviter de te trouver submergé par l’envie de le répliquer, et fut hasardeusement aidé en cela par l’arrivée sur le ponton de celui qui ne pouvait être que ton équipier. Son apparence ne t’était pas familière : seule l’étendue de ses bandages, sutures et traces de soins diverses te renvoyait au récit guerrier que t’avait conté Bankichi et à sa propre apparence usée.

D’autres stigmates de Shinchû ? Tu laissas la question en suspend en entendant la voix rauque et profonde du dénommé Washirô, et inclinas légèrement la tête sur le côté en fronçant tes sourcils osseux à l’écoute de son introduction. Des tréfonds de ta mémoire, les nuées de souvenirs éteints ressurgirent péniblement, jusqu’à former  radieuses évidences.


« Aaah… Preneur de tête. Honoré, lanças-tu en tapant du poing sur ton poitrail d’ivoire en signe de respect. Et avec toi, Sabre des esprits… Impressionnant. Suis Zetsumei des Kaguya. Content de partir en chasse avec toi. »

Les Sabreurs. Des élus qui tiraient tous leurs pouvoirs de leur lame, mais qui s’en étaient rendus dignes par les prouesses combinées de leur corps et de leur esprit. Des armes formidables à la rigueur incontestable, au servi éternel de la Brume. La pensée seule te fit frissonner de contentement. Promptement, vous allâtes prendre la température chez les marins chargés d’appareiller et diriger le navire. Tu laissas Washirô, d’un contact austère et cependant moins intimidant que le tien, se charger d’insuffler courage et confiance en ces hommes visiblement frileux à l’idée de mettre le cap vers une île envahie par des Yokai. Une faiblesse qui t’inspirait dégoût et perplexité, le tout dans une moindre mesure. Peu de temps plus tard, le bâtiment fut finalement paré : tu en fis le tour, balisas mentalement les points importants de la structure. Le cursus d’Aspirant t’avait enseigné jadis les rudiments élémentaires de la navigation, mais il était incontestablement visible que tu devais rechercher et trouver tes marques à bord.

Cap était mis sur Noro, et seul se trouvait encore entre toi et d’exquis massacres l’attente de la traversée. Stoïque, tu allas trouver le bourreau, accordant un regard insistant à Misasagi sans voiler ton intérêt à son égard.


« As tué beaucoup de Yokai avec, déjà ? Ne connais pas Noro, mais île où je suis resté longtemps était aussi peuplée de démons. Peut-être… reverrai de vieilles connaissances, là-bas. »

Lançant ainsi l’idée que les Yokai que vous alliez devoir combattre pouvaient être d’une espèce semblable à ceux que tu avais appris à connaître sur ton île, tu laissas un large sourire chargé de prédation s’inviter sur ton visage. Oui, tu avais hâte.

Asakura Washirō
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptySam 20 Jan - 23:55

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LES CALAMITÉS DE L'ÎLE DE NORO
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Après quelques brefs échanges entre ninjas et marins, le bateau leva finalement l'ancre, cap vers l'île de Noro. Washirō avait pu faire la connaissance de son partenaire de mission. Zetsumei avait une diction propre à lui, mais rien qui ne devait susciter le dédain. Elle n'était que l'extension de cette aura métallique qui émanait du soldat de la Brume. Un concentré de bestialité primitive forgé dans le moule de la discipline humaine. Le golem du clan Asakura retourna la politesse auprès de Zetsumei avec le même entrain mêlé de zèle et de retenue.

Plus tard, sur la proue du navire, le Monsieur de Kiri fut rejoint par son comparse à la peau de platine. La question de Zetsumei fit des remous dans les méandres de son allocuteur, ces dernières n'étant plus son seul domaine réservé. La réponse du bretteur fut radicale, tandis que son regard de fauve semblait confondre un fantôme au loin.

« Pas assez hier. Trop peu encore demain. »

*  *  *

Après quelques heures de traversée d'une mer agitée, l'embarcation navigua finalement sur des flots moins tumultueux à l'approche de sa destination. L'océan de Mizu n'était jamais clément avec ses enfants ; elle était une mère sévère mais juste qui leur enseignait la rudesse de la vie, tout en les gratifiant de ses bienfaits pour quiconque s'en donner les moyens. Pour les marins qui escortaient les deux Genins, ce roulis énergique était leur quotidien. Ils avaient appris à l'apprivoiser, à se laisser bercer par ce rythme effréné. Leur aisance s'atténua néanmoins aux abords de la côte sauvage de Noro. D'imposantes falaises de gré rose se dressaient devant eux. Certaines, sculptées par l'érosion, se changèrent en une rangée d'éperons rocheux pareils à la mâchoire d'un géant. Contre cette barrière naturelle, venaient se jeter de nombreux vagues écumeuses, si bien qu'on eut dit que le rivage était lessivé en permanence par un bain d'ivoire liquide.

Les regards se tournèrent vers l'unique plage des alentours, cernée par de menaçants reliefs. Au même moment, quelques guillemots s'envolèrent dans un bal affolé. L'île de Noro accueillait ses visiteurs en les engloutissant dans sa gueule minérale et gargantuesque. L'équipage parvint à se rapprocher au mieux du rivage, maintenant néanmoins une distance raisonnable pour éviter d'être happé par la houle et s'écraser au mieux sur la plage de galets, sinon contre les parois de l'île. Plus question pour le navire d'aller plus loin. Pour les deux ninjas, cela ne serait pas un problème : la maîtrise du chakra permettait de s'affranchir des lois de la nature pour terminer leur périple à la surface de l'eau. Mais avant même de pouvoir poser pied à mer, Zetsumei et Washirō furent vite accueillis par d'étranges garde-côtes.

« Zetsumei !, rugit Washirō, son sabre dégainé en direction de la plage. »


Quelques grosses vagues semblèrent se figer sur place, sans jamais ne s'écraser. L'instant d'après, elles continuèrent de croître et de s'assombrir, à l'inverse de leurs consœurs venues alimenter le bain d'émail et de sable. Soudain surgirent des ombres de l'eau aux formes humanoïdes. Des yeux globuleux d'un blanc inquiétant ornaient ces visages inexpressifs, si bien qu'on put les confondre de loin avec d'étranges épaulards. Mais ce furent bien des bras malingres qui s'échappèrent des eaux pour amorcer une ruée à contrecourant.

Umibōzu*

Les premiers yōkais de l'île de Noro étaient peu nombreux, mais leurs proportions dépassaient par deux fois celles d'un homme bien constitué. Si leur démarche paraissait lente, elle renforçait néanmoins cette aura angoissante liée à leur apparition inopinée. Cela n'inquiétait plus Washirō, trop accoutumé par l'existence des yōkais. Cela devait cesser, tout comme leur propre existence. Le chien des Asakura échangea un ultime regard avec Zetsumei. C'était ce genre de coup d'œil qui en disait bien plus que des mots. Dans ces iris dorés, le Chūnin transmettait à son comparse la décision de charger à leur tour pour confronter la vague de yōkais. Il abandonna les marins, observant impuissants la scène se jouer sous leurs yeux, et posa un premier pied sur le plancher instable des mers.

Le bretteur prit une profonde inspiration, afin de mobiliser ses ressources internes et mentales. Il ignora momentanément les voix qui lui proposaient de taillader indistinctement la chair de l'umibōzu, comme la coque du navire, afin de faire montre du tranchant de son arme. Son attention se focalisa désormais sur un unique ennemi, celui le plus au centre parmi la demi-douzaine d'ombres qui planaient en leur direction. L'instant d'après, sa silhouette devint trouble avant de disparaître en un clignement d'œil. Emporté par la brise marine, il réapparut quelques mètres plus loin, à proximité de sa proie. Malgré son physique monstrueux, le Monsieur de Kiri avait deviné les contours de la ligne de vie de cette créature. Alors, armé de sa lame maudite, il prit une seconde impulsion sur ce sol fluide et s'éleva à hauteur égale avec la bête et abattit Misasagi sur cette dernière. Tout se déroula en un éclair. Le bourreau se posa derrière sa proie, terminant son geste en jugeant de sa réussite à la lueur colorée de son sabre. L'umibōzu vit sa gorge, à la fois écailleuse et poisseuse, tranchée jusqu'à la nuque. Sa tête vint nourrir les poissons alors qu'il s'apprêtait un moment plus tôt à tenter d'attraper son exécuteur.

Beaucoup d'énergie fut dépensée pour cette seule offensive. Mais Washirō n'était pas là pour économiser ses forces. Il avait une mission à accomplir, et la seule chose en cet instant qui avait été réduite, était le nombre d'umibōzus autour de lui. Tout en se redressant en position d'attaque, il expulsa d'un geste du poignet la souillure du yōkai à la surface de Misasagi et sembla inviter Zetsumei à l'enjoindre d'emboiter à son tour le pas. Les ombres, elles, essayèrent tant bien que mal de submerger leurs assaillants.

* 海坊主 : litt. bonze de mer.
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[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyLun 22 Jan - 0:25

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Message Sujet: Re: [Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei
Le Chûnin Washirô s’avéra aussi laconique que tu ne l’étais toi-même, un trait de caractère que tu appréciais tout particulièrement du fait de l’inutilité des palabres qui t’étaient d’ordinaire adressées lorsque tu échangeais avec d’autres personnes. Vous n’aviez pas besoin de longues logorrhées pour savoir l’un et l’autre de quoi vous étiez capable : toute information utile, en l’occurrence, se trouvait déjà encapsulée dans votre nom et dans l’attirail que vous portiez sur vous, avec vous. A la rétorque aux relents poétiques de l’Asakura, tu te contentas donc de hocher sobrement la tête en souriant. Tu n’avais en effet pas besoin d’en entendre davantage pour savoir quelle détermination recelait le bourreau, ni quelle expertise il pouvait employer dans le cadre de ses fonctions. Aucun Sabreur ne faisait défaut dans ces domaines, jamais, ou il perdait tout bonnement la capacité de manier l’arme qui lui conférait ses pouvoirs. D’un air entendu, tu t’éloignas donc pour la durée de la traversée, observant attentivement les mers agitées, surveillant la main mise de l’équipage sur le navire en dépit des tourments marins. Tu te réhabituais peu à peu à naviguer régulièrement sur les flots, malgré ces années d’isolation terrestre durant lesquelles tu ne t’étais que rarement aventuré sur les côtes, et éprouvais en corollaire un certain respect pour la majorité des marins que tu avais ainsi commencé à côtoyer. Tous n’étaient pas exempts de cette peur primitive éprouvée face à ta silhouette oppressante par nature, mais leur résilience au coeur des flots commandaient une forme d’humilité.

Tes yeux rivés vers l’horizon, tu finis par apercevoir les prémisses annonçant la proximité des côtes de Noro. Les reliefs engendrés par la fureur de l’océan auguraient d’un accostage difficile, mais c’était encore sans compter sur les crocs rocheux qui se révélèrent peu à peu à votre regard. Telle une herse millénaire érigée contre votre avancée, les saillies qui se dressaient contre les vagues le faisaient tout autant contre votre avancée, et seul un étroit corridor se dessina peu à peu. Une voie navigable unique et périlleuse, qui se révéla rapidement trop mortifère aux sens affûtés des matelots. Et à plus d’un titre. L’Asakura, tout comme toi, avait remarqué ces silhouettes à peine humanoïdes, ces paires d’yeux apathiques accrochées à des corps aussi disgracieux qu’ils n’étaient visiblement faits pour arracher la vie des Hommes. Et dès l’instant où tu déduisis qu’il s’agissait là de Yokai, ton corps se vit parcouru d’une concupiscence sauvage. Tu arquas lentement un regard en direction de ton comparse, lisant dans ses prunelles qui partageaient leur couleur avec les tiennes une forme quelque peu différente de ta résolution, mais en tout point aussi puissante.


« Gardez position ! » rugis-tu à l’attention du capitaine du navire.

De concert et sans marquer la moindre hésitation ou besoin de concertation, toi et Washirô bondîtes alors du bâtiment pour vous réceptionner sur les flots, investis de la même conviction et du même élan guerrier.

A toute vitesse, vous progressâtes sur la surface mouvementée de la côte pour charger sur la demi-douzaine de créatures qui détachaient leur silhouette du rivage avec l’audace des conquérants. Washirô sur ton flanc redoubla de célérité pour rejoindre sa première cible avec la hâte du vengeur, tandis que tu conservais pour ta part la même allure droit en direction d’une autre bête écailleuse. La distance entre elle et toi fondit dangereusement, tandis que les vagues se brisaient toujours indifféremment sur le torse déformé du démon. Tu la jaugeas, estimas la portée de ses mouvements, et lorsque l’un de ses bras vicieux se projeta sur le côté, ses phalanges écartées, tu ne cherchas pas à te défiler de son impact. Ou plutôt, de son emprise. Tu sentis ton corps être enserré avec force par les doigts crochus, tes plaques d’armure se resserrer contre ta chair, tandis que la bête semblait te porter plus près de son regard. De ses mâchoires. D’infâmes replis se délièrent devant toi pour révéler les premières rangées de dents, acérées et pernicieuses, qui allèrent tenter sans vergogne de se fondre dans ta chair.

Tu en avais assez vu. Ton héritage Kaguya, sous l’impulsion de ta volonté, se manifesta de façon tranchante et perforante sur toute la surface de ton corps, réduisant la dextre du monstre en charpie tandis que tu utilisais ton inertie aérienne pour charger de puissantes frappes lacérantes à destination de la tête hideuse. Bien vite, tu exposas les secrets intérieurs de son cervelet aux yeux du monde dans de somptueuses giclées noirâtres, tandis que son corps désarticulé basculait en arrière. Dans un salto félin, tu te réceptionnas sur les flots, des excroissances meurtrières toujours extrudées de ton corps, maculées de sang Yokai, et tu balayas les alentours déchaînés du regard. L’Asakura avait également eu raison de sa première proie, dont la carcasse sombrait déjà, et il ne te fallut dès lors qu’un coup d’oeil pour savoir. Vos ennemis n’avaient non seulement aucune chance : ils allaient également pouvoir te servir à peaufiner ton savoir. Ta capacité sans égale à déconstruire, désassembler, déstructurer, détruire, tous les fruits de la Création, dans un ballet parfait de brutalité calculée.

Tu bondis vers ta proie suivante. Te glissas sous ses bras, rendus maladroits par ta prise de vitesse soudaine qui témoignait de ton extase, et l’éviscéras de part en part en faisant se déverser le contenu informe de sa peau poisseuse. Pris dans ton élan de félicité, et souriant tout du long sous le coup du plaisir qui t’avait investi, tu privas ensuite de ses membres la créature suivante, autant par sadisme sanguinaire que pour étudier la réaction du Yokai face à cette privation fondamentale. Cette première échauffourée, jugeas-tu lorsqu’elle fut terminée, avait formé un amuse-bouche absolument délicieux, mais alors que tes pieds vêtus de cartilage résistant foulaient pour la première fois le sable grossier de la plage, tu te fis violence pour en revenir aux objectifs fixé pour vous par la Brume.


« Mer pas assez calme, pour le bateau. Devons faire évacuer les villages ici. Attendre une mer plate, pour les faire embarquer. Les civils en sécurité, toi et moi… commencerons la chasse. »

Un bruissement parvint à tes oreilles derrière les premières traces de végétation éparses qui marquaient la limite de la plage. Ton sang Kaguya ne fit qu’un tour et en quelques instants, tu fus sur lui. Un autre spécimen de ces créatures amphibies, bien plus petit celui-là, que tu fus en mesure de traîner jusque sur les sédiments de la côte en faisant fi de ses couinements à la fois plaintifs et agressifs. Sans laisser poindre une seule once de sympathie ou de compassion à la lumière de l’évidente conclusion qu’il devait s’agir de l’équivalent Yokai d’un enfant, tu lui tordis un membre supérieur en le plaquant au sol, imposant ta fore physique brute pour le maintenir là.

« Occasion de regarder plus de détails. Hrnh.. »

La créature se débattait, tandis qu’un os acéré émanait lentement de ta paume pour venir pénétrer la chair du petit monstre au niveau de ce qui aurait été les reins d’un être humain..

Asakura Washirō
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyDim 28 Jan - 22:58

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Ainsi débuta la bataille de la côte sauvage de Noro, sous le regard circonspect des marins.

Un premier Yōkai avait chuté dans les tréfonds de l'océan, et bientôt d'autres ne tarderaient pas à le rejoindre. Zetsumei emboita le pas, et fit montre d'un déchainement de violence sans pareil. Pour Washirō, ce chaos martial échappa à sa vigilance, bien trop occupé à s'occuper des deux Umibozus qui lui faisaient face. Mais pour les marins qui accompagnèrent le duo de Kirijins, il était clair que le Kaguya et le Sabreur dénotaient radicalement par leur style de combat. C'était la danse de la lune et du soleil. D'un côté, un bretteur à la technique impitoyable. Chaque geste au sabre était exécuté avec une froideur implacable. Aucun superflu. Juste le nécessaire, pour infliger le maximum de dégâts en une frappe. Généralement, une seule devait suffire. Mais pour les besoins du champ de bataille, Washirō le marmoréen avait appris à ajuster le Kenjutsu de son clan, le Kubikiri Itto-ryū, de sorte à ce qu'il soit utile pour la défense notamment. De l'autre côté, une force de la nature monstrueuse. Une explosion de violence, qui détruisait toute convention martiale avec pour seule arme son propre corps. Bien loin de se reposer sur son seul pouvoir, Zetsumei personnifiait une réalité diabolique, réalité qu'il retranscrivait avec fracas en haute mer : le Shikotsumyaku incarnait à la fois l'épée et le bouclier absolus. Aussi puissants semblaient être les Umibozus, ils ne pouvaient résister à cette pluie d'ivoire qui transperçait leurs chairs.

Pour ainsi rivaliser avec la tempête d'émail qui sévissait à ses côtés, Washirō n'avait que son sabre, et une armée de revenants à mater au gré de sa volonté érodée. Deux Yōkais lui faisaient face. L'un des deux, sur sa droite, tenta de lui porter un coup de griffe, le temps que l'autre s'approche pour mieux l'attaquer. Spontanément, le bretteur bloqua l'attaque en opposant sa lame, mais la puissance du monstre dépassa ses prévisions. Le Chūnin s'enfonça d'un tiers dans l'eau, et une vague roula au-dessus de lui. Son corps fut englouti dans un rouleau d'eau mer qui lui fit perdre l'équilibre. Sa vision se troublait. Washirō se débattit pour récupérer sa posture. L'instant d'après, le second Umibozu vint s'écraser sur lui pour l'emporter à son tour dans les profondeurs de la mer. Il eut tout juste le temps de prendre son souffle avant que le Yōkai ne l'emmène dans son propre domaine. Là, tout était confus. Sous l'eau, un orage sous-marin grondait au gré des vagues. Parfois, quelques os fusaient dans l'étendue comme autant d'éclairs auréolés d'écume. Dans ce paysage étrangement familier pour le Chūnin, la créature essaya de la dévorer tout en s'enfonçant vers le plancher marin. Alors qu'il semblait offrir son épaule en pitance, Washirō enfonça son épée dans la gueule béante de l'Umibozu et libéra les portes de Misasagi. La chute des deux combattants cessa soudainement. L'instant d'après, le crâne du monstre fut transpercé par de multiples lances. De son encéphale suinta un sang d'encre, alors qu'entre ses crocs s'échappa une fumée diaphane ; les ashigarus retournèrent dans leur garnison d'outre-tombe manu militari. Leur commandant empoigna Misasagi de plus belle et termina le travail en tranchant net la gorge du Yōkai qui fut laissé seul dans une marée noire.

Lorsque Washirō retrouva la surface, une bonne partie de son bras, jusqu'à l'épaule, était couverte de ce fluide aux allures de pétrole. Son visage inexpressif de marbre masquait une névrose interne, un traumatisme qui essayait d'affecter la concentration de l'épéiste. Ce sang inhumain qui souillait son être lui rappelait, qu'il le veuille ou non, les sécrétions acides de Shinchū, celles-là même qui consumèrent sa chair, traçant de multiples sillons sur peau comme autant de rivières de lave. Le souvenir demeurait vif dans sa chair, aussi il tâcha de balayer ce mauvais rêve d'un coup de sabre. Une parade pour le coup de griffe du second Umibozu, resté à la surface. Dorénavant, Washirō était pareil à un poisson dans l'eau. Il s'était accoutumé aux embruns violents qui balayaient la surface de l'eau. Son corps épousait le rythme des vagues, une sorte de respiration nerveuse de quelque divinité des mers au sommeil agité. L'eau de mer brûlait ses yeux, mais il n'en avait cure. Il s'était préparé à absorber la puissance de son ultime adversaire sur ce plan d'eau. Il recula naturellement, percutant une vague qui prenait naissance quelques mètres plus loin. L'Umibozu se montra plus véhément en l'absence des siens, sans doute mû par l'énergie du désespoir.

Son vis-à-vis n'eut aucune réaction. Il se contenta de lire dans le jeu déstructuré de la créature, dont la lenteur des coups le rendait de plus en plus prévisible. Le Monsieur de Kiri déjoua chacune de ces attaques, jusqu'à ce qu'une vague providentielle scelle le sort du Yōkai. Washirō recula de quelques pas, et accroché à la surface de l'eau, fut emporté par la vague sur laquelle il glissait en direction de l'Umibozu. Tout en stabilisant sa posture, il feinta une attaque à l'épée, ce qui surprit le Yōkai qui essaya de se protéger en croisant ses longs bras. Ce fut là son erreur : l'Asakura passa à côté de lui à toute allure. A la place de l'acier, ce fut une nuée d'ectoplasmes qui assaillit le Yōkai. La Légion des Âmes s'agglutinait sur lui, de sorte à l'alourdir et finalement le figer sur place. Sous le poids des spectres, la créature courba l'échine, acceptant à son insu la sentence du bourreau.

Sur le rivage, à l'interstice du roulis de deux vagues, on put distinguer le bruit d'une lourde pierre tombant dans l'eau. Quelques minutes plus tard, une légère marée noire polluait la surface. Une toile d'encre fluide animée par la houle, dont la noirceur traduisait l'issue de cette bataille.

Le porteur de Misasagi avait rejoint Zetsumei sur le plancher des vaches. Il constata d'un air inexpressif cette fange sombre qui flottait devant lui. Son regard se perdit vers le navire qui les avait fait venir ici lorsque son camarade s'exprima. Le Chūnin de la famille Asakura opina du chef à la proposition du Kaguya. Il traduisit l'intention du molosse à l'exosquelette auprès des marins, chargés de rester d'amener dorénavant des renforts une fois que la mer se serait calmée pour enfin procéder à l'évacuation. Au vu de la distance les séparant, l'échange se manifesta par d'amples mouvements, parfois interprétés à tort lorsque Washirō semblait menacer les pêcheurs le sabre au poing. A peine eut-il fini qu'il surprit Zetsumei aux prises avec un autre Yōkai. Sa familiarité avec l'exercice du tameshigiri sur des carcasses lui fit vite comprendre l'ampleur de la situation. Les traits du visage du bretteur se durcirent, avant qu'il ne coupe court à la torture. D'un coup net, le ciel et la terre furent séparés. La tête de l'Umibozu juvénile roula sur le sable. En lieu et place de la floraison du cerisier habituellement observée par le Monsieur de Kiri, ce dernier fut témoin de l'éclosion d'un dahlia noir, dont les pétales s'écoulaient de part et d'autres de son calice.

« Assez, tempêta Washirō. »

En digne bourreau de Kiri, Washirō avait pour principe de faire couler le moins de sang possible. A rebours de la légende noire qui entourait les guerriers de la Brume Sanglante, sa famille s'était engagée à accomplir son travail de bourreau de la manière la plus propre qu'il soit. La peine capitale était l'application d'un jugement, pas d'une torture, sauf si explicité par les autorités suprêmes de la Brume. Dès lors, le Kenjutsu Asakura se caractérisa par une simplicité redoutable dont s'était imprégné ses pratiquants. Washirō en était l'un des plus ardents représentants. Le sort de ce Yōkai, aussi monstrueux fût-il, ne faisait pas exception. Cette scène n'était qu'une perte de temps et de sang inutile à ses yeux. Il avait beau contenir ses émotions, son regard d'ambre électrisée supplantait le reste de son corps pour transmettre sa pensée à Zetsumei.  

Le Chūnin purgea sa lame du sang impur qui la maculait d'un mouvement sec du poignet avant de la ranger. Il se tourna vers les hauteurs de l'île, où se trouvaient sans doute les habitations de Noro. Les deux ninjas devraient se frayer un chemin dans l'inconnu pour créer un cordon entre les différentes bourgades assurant leur sécurité le temps de leur faire quitter Noro. Au loin, une épaisse forêt les attendait avant de pouvoir deviner l'ombre d'une bâtisse. Ce serait leur prochaine étape dans leur périple. 

« En route. Nous risquons d'être pris en embuscade par d'autres Yōkais sur le chemin, alors prudence. Et cette fois, pas de quartier, insista-il. »

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[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyMar 30 Jan - 0:20

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Ton instrument n'eut pas le temps d'éprouver la chair visqueuse de la créature. Sous tes yeux, dans un sifflement cinglant, le fil de la lame appartenant à Misasagi venait de séparer tête et corps de l'objet de ton inquisition, te privant de l'expérience de ses tourments. Impassible, quoi que visiblement perplexe, tu réintégras ton os tranchant dans ton corps en te redressant lentement, fixant les traits usés et inflexibles du Sabreur. Tu le dévisageas sans gêne aucune, essayant de comprendre. L'Asakura, de par sa fonction héritée de sa lignée ainsi que de son maniement du sabre aux esprits, était nécessairement coutumier du simple fait d'ôter la vie. Il l'avait prouvé à l'instant, en niant l'existence de ce jeune Yokai, et en amont sur les flots, en ne laissant derrière lui que des monceaux de corps découpé et une marée noire de jais. Non, tuer ne lui provoquait décidément aucun émoi. La souffrance. Le supplice. Le temps qui s'écoulait dans la douleur, au même rythme que le sang : voilà ce vers quoi semblait en réalité être dirigé le dégoût presque palpable que tu avais senti chez Washirô. Une révulsion à la torture et au tourment.


….Hmmm.


Tu conclus ton observation du Chûnin en reportant momentanément ton regard vers sa dernière victime, songeur, sans parvenir à réellement comprendre pourquoi ton comparse paraissait si fermé aux prémisses de ton art. Cette carcasse, ou n’importe quelle autre en réalité, tu la récupérerais sans mal un peu plus tard pour l’étudier afin de parfaire ta connaissance anatomique de ces créatures, mais l’étude sur sujet vivant demeurait ta préférence. Une exigence, même, quand il s’agissait d’exprimer pleinement tes principes sanguinaires. La conclusion inexorable à ce bref échange de regard t’apparut alors, limpide et presque anxiogène : tant que tu serais aux côtés de Washirô, tu ne pourrais opérer aucune forme de rituel sans instaurer entre vous une animosité à la fois chronophage… et dangereuse. Tu mûris silencieusement cette réflexion tout en prêtant attention aux propos du bourreau de Kiri, qui n’avait rien perdu de sa concentration et de sa perspicacité. Tu opinas sèchement du chef, songeant à la meilleure façon de procéder. Pour les civils de Noro… et tes ambitions propres.


Villages sont éloignés les uns des autres, sûrement sur bordure extérieure de l’île. Gagnerons du temps, en faisant une tenaille. Pour ramener ici les êtres inférieurs…


Tu pointas du doigt le versant Est des côtes de Noro, ton corps soudain galvanisé par la promesse de nouveaux combats.


Irai à l’Est. Rabattrai ici les...civils. Prends l’Ouest. Seront plus faciles à défendre ici. A mettre en sécurité sur le bateau.


Ce plan énoncé, tu décidas aussitôt de son application et bondis en direction des hameaux qui se trouveraient sur la ceinture Est de l’île, commençant de fait à instaurer une distance entre toi et ton comparse. Bien des dangers, songeas-tu, seraient encore à braver une fois les êtres dénués du don de chakra mis en sécurité comme c’était ta mission de le faire, des périls exquis auxquels tu ferais face avec le Sabreur pour seule compagnie. Mais d’ici là, pour assurer autant la défense efficace de ces peuplades que l’exercice de ton art en toute liberté, mieux valait faire diverger vos routes. Et malgré  l’éloignement que tu avais souhaité et créé entre toi et Washirô, l’avertissement de ce dernier demeurait vivace à tes oreilles : aussi étendis-tu tes perceptions autour de toi, tandis que tes foulées te conduisaient un peu plus avant dans les terres, vers les positions supposées des hameaux qui suivaient, très certainement, les mêmes règles que tous ceux que tu avais connu auparavant dans leur implantation. Pas trop éloignés du rivage, pour profiter des bienfaits des ressources maritimes, mais aussi loin du centre primaire de l’île, où pouvait toujours régner une part de danger. Tu avalas le plus de distance possible en peu de temps, te propulsas d’arbre en arbre en observant sporadiquement à l’horizon en quête de signes ostentatoires de civilisation.

Puis tu sentis un craquement. Ta cheville soudain s’immobilisa, comprimée par une pression aussi brusque qu’inattendue, ta chair tout juste épargnée par l’armure d’ivoire qui te recouvrait intégralement. Tu perdis l’équilibre en tournant sur l’axe de ta cheville piégée, et ton regard rencontras finalement la cause de cette entrave presque déjà douloureuse. La branche sur laquelle tu avais pris appui avait vu naître une bouche dans sa longueur, peuplée d’innombrables crocs acérés qui s’étaient avidement refermés sur l’extrémité de ta jambe et menaçait à présent de te l’amputer. Tu serras les dents, presque vexé de t’être fait avoir par un piège à la fois aussi simple et aussi vicieux. D’une pensée, tu fis surgir de ton membre affligé une ruade d’os perforants qui pourfendirent cet appendice buccal mortifère, te permettant de regagner ta mobilité et de te réceptionner sur le lit végétal en un salto avant quelque peu hasardeux. L’arbre, ou ce qui tentait de se faire passer pour un membre de cette espèce d’ordinaire inoffensive, semblait hurler de douleur et de colère d’une voix rauque et caverneuse. La surprise passée, tu te retrouvas dans une situation on ne peut plus familière : un ennemi identifié, face à toi, duquel il t’appartenait de découvrir les secrets pour mieux le détruire.

Arbre Yokai:

Une résolution qui t’investit tout entier… et ne faiblit pas d’un iota, même lorsque d’autres arbres, aux semblances ordinaires de prime abord, se mirent à se mouvoir autour de toi. Tu arquas une jambe vers l’arrière, prêt à passer à l’attaque...

Asakura Washirō
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La question du petit Yōkai tranchée, la mission put reprendre son cours. Impassible à la curiosité de son comparse, Washirō profita de l'accalmie pour essorer ses vêtements, souillés à la fois par l'eau de mer et le sang de ses ennemis. Sa peau humide luisait comme un marbre poli, tandis que sa barbe et sa crinière évoquaient l'écume impétueuse qui dévorait les récifs au loin. A ses côtés, la silhouette de Zetsumei demeurait immuable, taillée dans le bloc de quartz le plus pur, insensible aux giclées marines et aux embruns sanglants. Le regard fauve du Chūnin scrutait les alentours, guidé par les paroles de son acolyte. Le bourreau des Yōkais suggéra au binôme de se séparer provisoirement, de sorte à couvrir plus de territoire en peu de temps. Le chien des Asakura n'eut guère le temps de se projeter en direction de l'Ouest que son comparse se précipita vers l'Est. Washirō resta figé ainsi quelques instants, avant qu'un des spectres de Misasagi ne vienne vendre la mèche au creux de son oreille.

« Quelle buse tu fais… tu n'as donc pas compris qu'il voulait faire ses affaires loin de toi ?
»

Ainsi, Washirō s'engouffra seul vers la forêt de l'Est. Il grimpa au préalable sur les hauts de plage recouverts de plantes vivaces, l'horizon de la colline recouvrant peu à peu les galets où s'échouaient dorénavant des volutes de pétrole organique. La marche du sabreur fut ponctuée de vives bourrasques qui charriaient dans son sillage le murmure retentissant des vagues s'écrasant sur les falaises. Ce vent violent poursuivit Washirō jusqu'à ce qu'il pénètre dans la forêt. Il était le seul maître des lieux ; pas une âme qui vive aux alentours n'accueillit Washirō. En levant les yeux, le ciel, bardé de blanc et de gris, muait en permanence : des troupeaux entiers de nuage fuyaient une menace à toute allure au gré du vent.

Après quelques minutes de marche, le vent violent commençait à ne plus emporter la moiteur saline, laissant au sabreur l'opportunité de sécher avant d'approcher de la forêt de pins. Il détailla ce nouveau paysage face à lui. Là aussi, le vent avait fait son office. Les arbres qui constituaient cette bande de verdure ployaient sous la tyrannie de la tempête. Leur tronc était difforme. Leurs branches, pareilles à des griffes crochues tentant de caresser la voûte céleste quand elles n'étaient pas brisées. Avec moins de jugeote, et sous le conseil peu avisé des résidents de Misasagi, Washirō aurait pu envisager d'incendier la sylve, tant ces pins évoquaient davantage des monstres que des trésors de la nature. L'entrée du bois fut ponctuée de la même atmosphère qui régnait dans ses alentours. Un maigre sentier serpentait parmi les chimères d'écorce, dont le feuillage épais et entremêlé dissimulait la sortie. Un maigre linceul brumeux recouvrait la cime. Tout indiquait au voyageur lambda de faire demi-tour. Mais Washirō était peu sensible aux avertissements de la nature, et il entra dans le bois avec la même sérénité que s'il était rentré chez lui.

Peu à peu, la tempête fut étouffée par la masse boisée, et le silence gagna le lieu. Washirō avançait d'un pas sûr, sa main dominante toujours à proximité de la poignée de son arme. Les ombres des feuillages, parfois agités par une maigre brise, évoquaient la silhouette déstructurée de spectres évadés de Misasagi. Son porteur essaya de convoquer au maximum sa concentration pour parvenir à s'extirper de cette paranoïa grandissante. Il fallut repousser d'un revers de la main les murmures permanents qui grondaient dans ses méninges, pour se focaliser sur le bruissement de la verdure et le froissement des feuilles. Ignorer les formes humaines de ces ombres, et accepter l'aléa de la nature. Discipliner son chakra, pour qu'à son tour les portes de Misasagi demeurent parfaitement hermétiques à toute fuite potentielle. Alors, lorsqu'un de ces ombres se manifesta réellement, Washirō manqua de peu de l'ignorer trop intensément. Le froissement des feuilles, cette fausse forme humanoïde, devinrent alors une toute autre réalité à laquelle s'était préparée en amont le pourfendeur de Yōkais.

D'un bond, le ninja retarda la ruée de son adversaire, avant de dégainer son sabre. Il empoigna fermement des deux mains son arme à l'éclat rouillé, et dévisagea la nouvelle menace. Du calme émergea un gazouillis, qui se muta bien assez tôt en une espèce de borborygme confus. Son émetteur adoptait une silhouette humaine, mais c'était presque lui faire un honneur de le qualifier ainsi. La créature se déplaçait en effet sur ses quatre membres, et ses traits rachitiques repoussaient les limites de l'émaciation. A défaut d'être bien en chair, sa peau évoquait l'écorce d'un chêne centenaire dont la croissance disgracieuse de son liège le couvrait de reliefs hideux. S'il tenta de pousser un râle, celui-ci se confondit avec un gargouillis étouffé par des cordes vocales atrophiées.


Gaki*

Sa démarche était apathique, si bien que Washirō n'aurait aucun mal à l'éliminer. Ce qu'il fit aussitôt ; sa lame sectionna son cou avec le même effort qu'une branche cassée. Dans un ultime réflexe, son corps endolori avança quelques instants avant de s'écrouler. Mais ce Yōkai n'était pas seul, et Washirō le découvrit bien assez vite. Au loin, entre quelques fougères, se dessinait les contours d'un cadavre de cerf rongé par quelques autres Gakis, lesquels fondirent sur l'Asakura comme une nuée de cafards. Malgré leur repas, ils adoptaient toujours cette allure rachitique mais plus dynamique cependant que leur congénère. Le Chūnin confronta par le fer ces assaillants inconscients. La seule difficulté reposait dorénavant sur leur nombre. Il prit dès lors garde de se repositionner à son avantage pour éliminer une à une ces goules. Parfois, il fallut repousser du plat de l'épée une main tendue vers sa jambe, alors qu'une rangée de dents annonçait le sort que ces immondices réservaient à la chair du Sabreur. Quelques dizaines de seconde plus tard, le combat était déjà terminé. Mais la bataille ne faisait que commencer. Le froissement des fougères se propagea tout autour de Washirō, et bientôt il fut submergé par un essaim de Yōkais qui recouvrait l'humus tout entier.

Aussi confiant était le sabreur dans ses capacités, une seule option dominait ses intuitions : il fallait courir.

Malgré la lenteur de ces éternels affamés, Washirō demeurait attentif tant ils émergeaient de toute part. Sur sa droite. Un coup de katana pour dégager la voie devant lui. Sur sa gauche, d'autres grouillèrent et chutèrent d'une hauteur. Le cuir bruni des monstres se confondaient avec le tronc des pins. Washirō repoussa du pied l'une de ses créatures, qui s'écrasa à son tour sur un des siens qui ricocha au sol. Cette marée infernale submergeait tant le guerrier qu'il fut contraint de dégager la voie au moyen d'une de ses techniques. Une phalange d'ashigarus fut alors invoquée, et cette ligne de lanciers fantômes piétina et transperça ce lit de bras et jambes émaciés sans grand mal. Washirō profita du trou d'air ainsi généré pour accélérer la cadence. Seul, il réalisa qu'il serait incapable de nettoyer cette forêt de cette nuée de Gakis. Il devait pourtant y parvenir, mais d'abord il fallait atterrir en lieu sûr.  

Un pas après l'autre, Washirō se dégagea de ce capharnaüm de chair avarié. Sa lame à l'éclat d'ordinaire verdoyant était dorénavant baignée dans le sang de dizaines de Yōkais. La fatigue s'accumulait à chaque pas, chaque respiration, chaque coup d'épée. Il fallait faire vite. Plus vite encore. Quitte à sacrifier encore son chakra pour accroître la cadence. Face à lui, le voile éthéré du brouillard laissa place à une lumière vive. Le Chūnin se rua dans cette direction, tout en prenant de la distance avec l'essaim de Yōkais. Après avoir traversé la forêt dans sa longueur en un éclair, Washirō atterrit finalement dans une lande broussailleuse parcourue de quelques arbustes, et surtout exempte de ces goules voraces.

Il se tourna dès lors pour constater la distance qui le séparait de ses poursuivants et s'octroya une grande bouffée d'air salvatrice. Il avait quelques minutes d'avance sur ses assaillants. La teinture pourpre de sa lame témoignait des efforts fournis pour parvenir à s'extirper de cet endroit cauchemardesque. Mais à peine eut-il pu savourer cette liberté qu'une vive douleur au bras l'arracha de ses pensées. Au vu de l'impact, il devina une flèche, mais aucun projectile ne demeurait là où perlait son sang. En relevant son visage, il distingua l'envol d'un oiseau qui tournoyait autour de lui, bientôt rejoint par d'autres congénères. Mais au-delà de cette nuée de corbeaux, l'attention de l'Asakura fut attirée par un son bien plus humain que les grondements amorphes des goules, l'amenant à confronter une nouvelle silhouette imposante.

« Hmpf. Tout ce vacarme pour un simple humain ? »


Karasutengu**


* 餓鬼 : litt. fantôme affamé, preta, esprits souffrants issus de la religion bouddhiste.
** 烏天狗 : litt. tengu-corbeau.

Techniques utilisées:


Kaguya Zetsumei
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyLun 5 Fév - 23:41

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Message Sujet: Re: [Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei
Tes yeux ambrés jetés vers le ciel agité, tu éprouvas chaque bouffée d’air qui entrait dans tes poumons, sentais ton poitrail se soulever avec la même cadence au rythme de la vie. Cette vie dont tu étais toujours investi, en dépit de toute l’adversité que tu avais dû braver au fil ds ans, et encore aujourd’hui. Survivre. Tu étais passé maître dans cet art et exultais toujours autant lorsque tu te sentais échapper aux mâchoires froides et impitoyables de la mort. Contempler les carcasses démembrées de tes ennemis, dans ce cadre, magnifiait ton sentiment de supériorité souveraine, ce que tu t’employas à faire lorsque tu eus récupéré ton souffle en toisant les corps sylvestres déchirés et éventrés de toute part. Ces créatures avaient presque réussi à prendre l’ascendant, durant les premiers instants de votre échauffourée. Étaient presque parvenus à te submerger, dans l’entremêlement de leurs branches voraces et insidieuses. Comme de coutume, tu t’étais cependant armé des deux traits qui faisaient de toi cette force inexorable de la nature, dont tu avais appris à user à outrance afin de sauvegarder ta propre existence : ton sang froid, ainsi que l’égide inébranlable de tes facultés héréditaires.

Partout autour de toi, une sombre tempête commençait à se lever, à s’enfoncer dans les terres que tu te devais de parcourir pour regrouper les peuplades civiles comme autant de moutons pour les mettre en sécurité. Ce genre de phénomène climatique était loin d’être rare, songeas-tu, mais tu éprouvais malgré tout le sentiment qu’il participait en l’occurrence d’une forme de simultanéité avec le déferlement de Yokai auquel Noro faisait face. Une contingence qu’il t’était inutile d’élucider  maintenant, alors qu’il te restait tant de distance à parcourir. Tu repris alors ta course sur la même trajectoire qu’auparavant, trait d’ivoire au milieu de la végétation tourmentée par les vents, jusqu’à finalement identifier deux éléments qui focalisèrent ton attention au loin.

Il s’agissait pour le premier des traces visuelles évidente d’installation humaine, à quelques deux-cent mètres de là, signe que tu touchais au but. Le second, plus mortifère, était le mouvement remarquable qui sévissait à l’ouest de ta position, où une pelletée de silhouettes informes semblaient fondre irrémédiablement vers le village qui se dessinait au loin. Apathique, tu pressas néanmoins le pas, soucieux de tes directives, infléchissant  ta course de sorte à te placer en interception. La scène se précisa, lorsque tu aperçus se masser à l’orée des premières maisonnées une petite troupe de jeunes hommes armés de façon rudimentaire, prêts à accueillir la horde. Tu leur épargnas cette peine. Tu te propulsas vers le flanc du troupeau de créatures en extrudant un barrage d’os perforants sur ton corps, tourbillonnant sur toi-même pour lacérer tous les Yokai se trouvant sur ton chemin dans un ballet de membres, de sang visqueux et d’organes incongrus. Tes appuis restaurés après cette entrée, tu te tournas vers le reste de la horde de ces créatures malingres et pathétiques et expédias aussitôt vers eux une volée de longs projectiles perforants. La quasi totalité des bêtes aux vagues semblances humanoïdes fut ainsi empalée et projetée en arrière, crucifiée pour une partie sur les arbres s’étant trouvés derrière elles. Il ne fallut que quelques instants aux rares monstres survivants pour disparaître dans la dense forêt intérieure. Stoïque, ta carapace d’ivoire maculée de sang noirâtre, tu te retournas alors vers les villageois.



...Devez évacuer. Vers la plage, au sud-ouest. Prévenez tout le monde. Emmenez que provisions et manteaux.

Qu-Qui êtes-vous !? Vous.. Vous êtes quoi !?

Kaguya, de Kiri. Venu pour nettoyer l’île. Dépêchez.


Les jeunes combattants à l’ardeur guerrière refroidie par ta prestation se regardèrent quelques instants d’un air paniqué, mais le nom de Kiri, celui des Kaguya à l’appui, avait malgré tout son effet même dans ces contrées reculées. Quelques uns commencèrent à hocher la tête et à tourner les talons vers l’intérieur du village, bientôt suivis par leurs homologues, criant à tout va en prévenant tous leurs voisins de la capitale nécessité de foutre le camp. Nonchalamment, tu marchas également en direction du centre du village pour surveiller l’avancement du regroupement et initier aussi vite que possible l’avancée du convoi vers la plage où toi et le bourreau étiez arrivés. Il y avait beaucoup de bruit, des cris, des pleurs, mais le mouvement semblait bien amorcé. Tu hélas d’un simple regard un villageois solitaire déjà prêt à partir, qui hésitait à s’approcher de toi. Tu tranchas pour lui cette incertitude en enchaînant plusieurs pas dans sa direction.


D’autres villages, au nord ?

Euhm, non, pas au nord. Y a que le hameau de Namaika… tout à l’ouest d’ici. Ils sont… Comment ils vont s’en sortir.. !?

Ai un coéquipier. S’occupe de l’ouest.


L’information que tu convoitais obtenue, tu te détournas du jeune homme frêle et tremblant, te préparant à regrouper tes ouailles pour les conduire en lieu sûr. C’est alors que tu aperçus plusieurs familles lourdement chargées se diriger vers le centre du hameau, des sacs de jute remplis de bibelots et d’objets indéfinissables cramponnés dans leurs mains. Tu les pointas du doigt à leur approche.


Ca, non. Nourriture et vêtements seulement.

Ne soyez pas ridicule ! On ne va quand même pas laisser tout ça aux Yokai ! Et si des pillards viennent profiter de notre absence, hein !?


Loin de t’émouvoir, tu te rapprochas néanmoins de celui qui s’était fait le porte parole des plus matérialistes d’entre les habitants du hameau. Ta main saisit sa gorge avec la vitesse du félin et la force du taureau, ne laissant en échapper qu’un maigre sifflement, forçant l’individu à lâcher son sac pour tenter vainement de se dégager. En pure perte. Ses jambes se dérobèrent sous lui, tandis que la couleur de son visage changeait.


Morts ne transportent pas d’affaire. Peux vous tuer. Plus simple pour moi. Nourriture et vêtements. Compris ?


L’ersatz d’un hochement de tête erratique en guise de réponse. Tout ce que l’homme pouvait produire dans sa condition, sous l’oeil effaré de ses voisins trop occupés à se demander qui des Yokai ou de toi ils devaient craindre le plus. Tu relâchas ta prise, permettant ainsi au matérialiste de reprendre bruyamment son souffle, et balayas l’attroupement qui s’était créé autour de vous du regard. Tes yeux divaguèrent ensuite vers le ciel, qui s’assombrissait un peu plus de minute en minute, et tu songeas que mener ces dizaines de civiles en lieu sûr pourrait rapidement devenir une gageur sans commune mesure si les conditions climatiques continuaient à se dégrader. Sans parler des potentiels assauts de Yokai en cours de route, mais il s’agissait là d’un risque qu’ils couraient tous en restant ici quoi qu’il en soit. Protéger autrui ne figurait pas pour ainsi dire parmi les spécialités où tu te jugeais le plus prolifique, loin s’en fallait, mais d’alternative, il n’en existait à vrai dire aucune.


… Quand tout le monde prêt, direction plage du sud-ouest. Pas de pause. Restez groupés.


Ainsi mis-tu en route ta lente et vulnérable procession, conscient de la probabilité non négligeable qu’une partie de celle-ci ne finisse en charpie sous les griffes et crocs des Yokai qui semblaient littéralement fourmiller sur cette île.

Asakura Washirō
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptySam 10 Fév - 16:12

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LES CALAMITÉS DE L'ÎLE DE NORO

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Une avalanche de goules éternellement affamées déboulait à travers la forêt de pins. Parallèlement, une nuée de corbeaux sanguinaires virevoltaient autour de leur maîtresse. Washirō était pris en tenaille tout seul en pleine nature. Il n'avait d'autre choix que de confronter ces envahisseurs de Noro. Sa main enserra de plus belle la poignée de son arme, comme s'il étouffait les palpitations affolées d'un cœur de métal. Le vent frais qui parcourait la plaine chassait la fatigue qui s'installait doucement dans ses muscles échaudés.

« A présent, laisse mes petits te picorer, veux-tu ? Ensuite, je viendrai récolter le morceau le plus savoureux… »

Seul au milieu de cette nature déviante, Washirō paraissait vulnérable. Sa vitalité n'était guère à son zénith, et l'avantage du nombre lui faisait cruellement défaut. Ses seuls alliés ne cessaient de le tourmenter dans un éternel débat interne à sens unique. L'imagination de la capricieuse Légion des Âmes n'était aussi féconde qu'abominable à l'égard du sort de son commandant. Dans ces quelques brèves secondes d'accalmie dans cette lande, l'esprit de l'Asakura fut le théâtre d'une lutte périlleuse pour résister à la tentation des pensionnaires de Misasagi. Au loin résonnait l'écho caverneux de Shinchū, alors que Washirō faisait face au précipice de son âme : un abîme profond et ténébreux creusait les tréfonds de son humanité. Il sentait une pluie de mains spectrales essayant de le pousser dans le vide. A cela s'ajoutait la présence impromptue d'un petit yōkai bagarreur qui explorait les limites de la tolérance du bretteur dans un moment aussi crucial que celui qui précédait cette bataille disproportionnée.

En repoussant du plat du sabre la ruée d'un premier corbeau, Washirō réalisa la vérité sur sa personne. Il était avant tout un bourreau converti en shinobi pour le bien de son clan. Toute sa vie, le fil de son épée n'avait servi qu'à sectionner un segment bien précis, sur une poignée de temps définie, à l'endroit d'un criminel à la fois. Dans quelques instants, il devait amplement pervertir la finalité de son art sur une immensité démoniaque qui ne se satisferait sans doute pas de la virtuosité du Kubikiri Itto-ryū. Dans ce maëlstrom naissant de plumes et de griffes où fut aspiré ses principes, une seconde réalisation invita Washirō à passer à l'acte. Il dégaina un kunai, et observa sa silhouette crépusculaire dans le reflet métallique de l'arme.

« Hé bien, qu'est-ce que tu fais ? Je te préviens, si tu te fous en l'air avant que mes enfants ne fassent le travail, je serais très fâchée !
Pardonnez-moi… pardonnez-moi… marmonna Washirō, l'essentiel de ses mots demeurant inaudibles. »

Il s'était dorénavant accroupi à proximité d'une touffe d'herbes hautes. Un coup de vent suffisait en principe à le faire vaciller et le laisser à la merci des agents de la harpie. Mais un examen plus approfondi de cette femme ailée lui fit réaliser que ce kunai ne trouva en aucun cas le cou de sa proie, mais vint à la place se percuter contre une grotesque pierre. Une pluie d'étincelles jaillissait à ras du sol, révélant l'intention de Washirō, ainsi que la teneur réelle de ses paroles. Le Karasutengu commença à s'inquiéter.

« Mon père, Maïtre Mizukage, notre Seigneur… pardonnez-moi… pardonnez-moi… pour ma conduite. »

A l'endroit où scintillaient les étincelles naquit rapidement une flamme, que les rafales nourrirent avec intensité. Elles incarnaient quelque chose qui sommeillait en Washirō, et qui grondait au même titre que les grognements amplifiés des gakis qui s'apprêtaient à quitter la clairière. Dorénavant, il était impossible de faire marcher arrière. Washirō se releva, torche en main, et son visage avait changé d'expression. Nul ne saurait jamais décrire par la suite ce masque de cire défiguré à la lueur d'un incendie naissant. Le Chūnin se tourna vers la forêt de pins, lança la torche dans un bosquet et laissa la bourrasque faire le reste. Quelques instants plus tard, chacun put suivre la propagation du feu rien qu'en tendant l'oreille : le crépitement des flammes se confondait avec les vociférations des goules en proie aux flammes. Lorsque les premiers gakis traversèrent la lisière de cette clairière enflammée, ce fut le moment que choisit Washirō pour passer à l'action, sabre en main. Les digues qui retenaient son calme marmoréen rompirent brutalement, et il s'élança à corps perdu vers l'ennemi le plus proche qui lui fit face.



Les minutes qui suivirent seraient à jamais épargnées des chroniques officielles de la Brume. Le déchaînement de violence qui se déroula en ces terres n'eut comme seul témoin que le mugissement de la tempête. Ce serait une anomalie inconnue dans l'histoire du Monsieur de Kiri. Mais pour les témoins défunts de cet affrontement, il aurait tout d'une œuvre d'art dantesque.

C'était une fresque vespérale de l'humanité luttant contre ses démons. Une mise en scène artistique de l'apocalypse avec pour arrière-plan une forêt de pins tordus, aux multiples embranchements pareils à autant d'éclairs sombres se rejoignaient en des nuages d'orage d'aiguilles progressivement consumés par des flammes infernales. Le brasier projetait une lumière coruscante au premier plan, embellissant le sabreur en plein mouvement. Il se tenait au centre de cette composition tragique, tel le dernier homme debout sur cette terre rongée par la vermine brune tapissant le sol, l'ébène poudrant le ciel et l'écarlate ruisselant comme un pont de sang et de flammes entre les deux. En abandonnant toute retenue pour une sauvagerie insoupçonnée, Washirō bondissait sur ses ennemis avec la férocité d'un lion de bronze à la crinière d'argent dont la lame de jade tranchait indistinctement. Les membres et les ailes volaient, avant de retourner à la poussière. Des murets de chair et d'os se faisaient et se défaisaient. On croyait deviner, dans la pénombre des flammes, l'ascension sisyphéenne d'un guerrier gravissant une montagne vivante avec pour canne sa propre épée.

« CREVEZ ! CREVEZ, CREVEEEEEEZ VERMINES ! »

Son rugissement se confondait dans un vacarme assourdissant que constituaient le crépitement des flammes, le craquement des os et le hurlement du vent. Le guerrier affrontait sans jamais reculer les hordes de monstres, jetant toutes ses forces dans la bataille. Quant son sabre ne pourfendait pas ses ennemis, il se frayait un passage à la seule force de ses poings et de ses pieds. Son père lui avait appris avec insistance : Ton sabre doit être aussi délicat qu'un cerisier en fleurs aux premiers jours du printemps ; pas un pétale ne doit tomber inutilement au sol. En cet instant, Washirō était en train de saccager un jardin zen, piétinant et déchirant chaque plante sur son passage, jusqu'à arracher chacun de leurs pétales à la main avant même qu'elles ne bourgeonnent, pour enfin mettre le feu à l'ensemble et ne laisser dans son sillage qu'un champ de ruines et de cendres.

Quelques gakis virevoltaient par-ci par là comme un jeu de quilles percuté de plein fouet. D'autres furent délestés de leurs membres, au point d'entraver leur ruée folle. Dans le même temps enfin, les corbeaux se jetaient désespérément sur leur proie. Certains poursuivirent leur vol, d'autres firent office de repas aux goules. Bientôt, ce fut une guerre macabre des mondes qui se confrontèrent sur cette lande chaotique : des nuées d'oiseaux noirs se heurtaient à la cavalcade des damnés ; leur créateur quant à lui bravait des vagues de goules qui s'assemblaient et se désassemblaient au rythme d'un immense cœur brun à la pulsation malsaine.

Il n'était plus question de technique, ou de dextérité pour le sabreur. Il laissa libre court à une violence démente accumulée depuis bien trop longtemps. Sa rage se propageait à la même allure que les flammes dévorant la forêt d'où émergeaient des yōkais carbonisés, alors à la merci de Washirō. Sa solitude était ici son salut : seul la terre brûlée serait juge de sa barbarie.

[…]

« Préparez-vous à partir ! On ne peut plus rester ici longtemps.
Mais, que fait-on des anciens et des malades comme Kōsuke ?
Il a raison Makiko-dōno, on peut pas les laisser comme ça !
C'est trop risqué de partir maintenant, on … Attendez, regardez là-bas !
Qu'est-ce que… on dirait… un oni ? Que tout le monde se prépare à… »

Au loin se dessinait effectivement une silhouette menaçante. Sa peau luisait d'une teinte érubescente comme celle d'un ogre. Ses haillons étaient tachetés de points sombres pareils à la fourrure d'un fauve. A mesure qu'il s'approchait du hameau isolé, on distinguait une sorte de fumée émanant de sa gueule, pareille à celle qui assombrissait l'horizon lointain.

Certains villageois furent pris de panique face à cette apparition prématurée et se précipitèrent pour fuir, quand d'autres, résolus à protéger la terre de leurs aïeux, s'armèrent de fourches et de pioches, prêts à défendre l'endroit où ils avaient toujours vécu au péril de leur vie. D'autres enfin furent figés sur place, incapables physiquement ou psychologiquement, parfois les deux, de prendre une décision.

Dans l'entrée du village, quelques téméraires se massèrent devant la doyenne Makiko, armes pointées vers la créature qui s'approchait de plus en plus d'eux. Certains tremblaient, mais comptaient sur le nombre pour triompher de cette unique menace. Lorsque quelques mètres seulement séparaient les humains du monstre, ce dernier avança d'un pas lourd mais déterminé vers la doyenne. Il la dévisagea brutalement du regard, comme un rapace jaugeant sa proie avant de fondre sur cette dernière. Au lieu de bondir sur la vénérable du lieu, l'ogre se contenta de jeter à ses pieds un bandeau métallique orné des quatre vaguelettes qui faisaient de lui un shinobi de Kiri, ainsi qu'une tête humaine.

« Emportez vos affaires immédiatement. Nous partons pour la plage. Je vous escorterai, puis des bateaux vous amèneront en lieu sûr. »

Des bruits s'élevèrent dans l'assemblée, inspectant circonspect un Washirō imprégné d'un obscur mélange de sang séché et de plumes noires. Faute de mieux, les murmures se turent, et personne n'osa interroger l'arrivant sur sa capacité à les protéger. Sa seule présence suffisait à clore les débats. Alors que la petite bourgade se prépara à de déchirantes séparations, une personne osa néanmoins s'approcher pour s'enquérir de la nature de cet étrange bagage que charriait le lion esseulé. Il s'agissait d'une tête humaine, dont la chevelure prolixe fut épargnée. Celle d'une femme, précisément, bien qu'en réalité ce crâne constituait la seule trace d'humanité en elle.

« Que l'un d'entre vous l'emporte sur le trajet. Elle nous protégera des corbeaux. »

[…]

A l'issue d'une longue marche, le petit groupe de villageois arriva enfin sur la côté méridionale de l'île. La plupart étaient épuisés par l'escapade. Washirō, lui, paraissait impassible. La fatigue bonifiait son allure. Il avait appris à apprivoiser le vent violent qui sévissait sur Noro. Les rafales balayaient ses sombres pensées, apportant la quiétude à laquelle aspirait chaque Asakura. En s'approchant de la plage de galets, il distingua aisément parmi d'autres silhouettes celle de Zetsumei, alors arrivé plus tôt. Son apparence repoussante l'incita à le saluer sobrement avant de s'approcher du rivage pour se nettoyer à l'eau de mer. Il en profita pour brièvement confirmé avoir évacuer un des hameaux de l'île, et ne s'étala en aucun cas sur les péripéties qu'il rencontra sur le chemin. Cela appartenait à jamais aux secrets de Noro.

Washirō observa l'horizon marin, brouillé par quelques rivières de brouillard. Une seule conclusion s'offrait à lui, qu'il partagea derechef.

« Les marins sont finalement partis chercher des renforts. En attendant, nous devrons défendre cette plage de l'arrivée d'autres yōkais. »

Il n'eut pas le temps de poser sa main sur l'extrémité de Misasagi que la dite menace se manifesta dans leur dos. Sur les hauteurs des collines dominant les galets, trois ombres se dessinèrent dans les fourrées, leurs yeux luisant dans l'ombre comme une constellation d'astres menaçants en pleine nuit. Le Chūnin se retourna, et détailla d'un œil lassé les trois bêtes qui les toisaient avec férocité. La lutte reprenait, et Washirō comme Zetsumei devaient dorénavant parvenir à terrasser ces créatures tout en protégeant la vie de villageois innocents et impuissants.




Kaguya Zetsumei
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyLun 12 Fév - 0:22

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Message Sujet: Re: [Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei
Les vents cinglants sifflaient à tes oreilles, en dépit de toute la végétation qui leur faisait obstacle au travers de l'île, signe que la tempête ne pouvait guère qu'empirer. Les arbres à la constitution la plus modeste ployaient sous leur joug impitoyable, et il te sembla à plusieurs reprises entendre le bois craquer dans le lointain au cœur de la forêt, duquel tu tâchas de garder éloignée ta procession d'insulaires vulnérables. Tu ne pouvais plus te fier à ton ouïe, devenue au milieu de ces tourments météorologiques une tare plutôt qu'une aide quelconque, aussi t'assuras-tu du concours de ton chakra pour te prémunir des mauvaises surprises qui pullulaient assurément partout autour de toi, de vous. Tu étais coutumier de l'utilisation de ce jutsu, depuis tes années passées seul sur ton île, qui visait à te créer un périmètre de sûreté absolu au sein duquel nulle créature ne pouvait te prendre en défaut. Tu n'avais jamais pris la peine, toutefois, d'augmenter son aire d'effet de sorte à pouvoir cerner largement un groupe étendu. Un groupe comme tu te trouvais aujourd'hui en charge de protéger, et qui évoluait en colonne à un rythme qui te paraissait comparable à celui d'une truie prête à mettre bas.

L'expérience t'imprégnait d'un ennui profond. Tu ne te faisais guère de souci pour ta propre survie, assurée par ton expérience étendue en la matière, mais la fragilité de ces êtres inférieurs était telle qu’il te semblait qu’ils pouvaient être balayés par les seules houles qui traversaient présentement leur île. Malgré tout, tu fis ton possible pour te positionner en marge du centre de la procession, faisant ainsi un usage optimal de tes sens. Régulièrement, tu les invectivas, les motivas par le verbe appuyé par ta silhouette mortifère pour leur faire presser le pas, pour des résultats tout juste mitigés. La peur, semblait-il, avait déjà fait culminer les capacités physiques de ces ramassis de chair inutiles. Mais alors que ton regard se perdait dans l’étude du terrain escarpé qui vous attendait plus loin, dans l’expectative du danger à venir, une bourrasque d’une terrible intensité vous flanqua tous en saturant ton ouïe, manquant presque de te faire manquer un appui. Et ce fut de l’arrière que la menace survint, aussi rapidement que l’éclair, aussi ardemment que le feu, dans un déchirement de sang et d’os fracassés.

Yokai:

Tu pivotas aussi vite que tes muscles te le permirent, ton regard cherchant puis se fixant sur une large silhouette velue, des mâchoire de laquelle se balançaient une paire de jambes sanguinolentes. La bourrasque passée, les cris de terreur des voisins de l’infortunée victime te parvinrent, mais tu n’avais pas attendu d’entendre leur panique pour te mettre en mouvement. D’une impulsion, tu avais chargé sur la bête, mélange incongru quoi qu’efficace d’un ursidé et d’un humanoïde affublé de caractéristiques monstrueuses. La queue du convoi se dispersa sous l’emprise de la peur, t’offrit le champ libre pour charger sur la bête depuis une branche surélevée. Tu espérais ainsi prendre ta proie de court, terminer l’échauffourée avant même qu’elle ne puisse commencer... mais fut accueilli par une furie sanguinaire d’une rare vivacité, lorsque la créature se retourna vers toi pour t’asséner un coup de patte chargé d’une éminente bestialité. Ton corps armuré fut projeté violemment au sol, ton exosquelette dangereusement fragilisé en plusieurs endroits. Tu aurais pu jurer, si tu en avais eu le temps ou le vocabulaire, mais la frustration d’avoir été surpassé dans cet échange de coup était tout ce dont tu avais besoin pour allumer en toi le brasier originel, la source primordiale qui faisait de toi un pur outil de mort et de carnage.

La bête bondit vers toi pour finir le travail et faire de toi la suite de son repas, dont les prémisses pendaient toujours pour certaines au coin de sa gueule. Tu paras, ripostas avec toute la létalité de ton héritage en faisant naître un croissant d’ivoire au travers du poitrail imposant du Yokai. Mais quand un autre monstre aurait alors rendu son dernier souffle, celui-ci poussa un hurlement de rage qui noya tes tympans sous un déluge de haine et sembla éveiller en elle des ressources surnaturelles. La bête repassa à l’assaut, son sang marron s’écoulant de la plaie béante et se mêlant à l’écarlate de sa précédente victime, et il te fallut déployer des prodiges d’agilité et de densité osseuse pour fait fi des mutilations que tu aurais encourus sans ton égide d’ivoire. Tes forces. Tu les sentais péricliter peu à peu, entamées par les affrontements précédents, drainées par un affrontement avec cette force de la nature qui refusait de mourir. Tu tins bon néanmoins. Répliquas coup pour coup, perforas et lacéras à chaque occasion, pourfendant le cuir épais du monstre, vidant peu à peu sa chair et ses entrailles sur le lit végétal balayé par la tempête. Et alors que tu sentais ton énergie s’étioler de façon inquiétante, finalement, la bête expira son dernier souffle. Tu avais le souffle court. Les giclées de sang noirâtre qui t’avaient presque entièrement recouvert masquaient à peine l’état de ton armure, endommagée en dépit des fortifications que tu avais dû lui apporter au fil du combat. Tu exaltas en tournant tes prunelles ambrées vers le ciel tourmenté, te murant dans un silence qui n’avait d’égal que la profonde satisfaction que tu éprouvais. Que tu sentais inonder le moindre de tes membres endoloris, balayer le moindre de tes maux. Celle de ta survie.

Tes yeux se reportèrent sur la créature. Tu n’en avais jamais croisé de telle, doutais de pouvoir revenir sur tes pas pour l’étudier plus avant. A l’aide d’une lame extrudée de ton bras, tu tranchas donc méticuleusement sa tête que tu empalas sur une aspérité de ton armure, puis arrachas sommairement les crocs et griffes les plus saillants du monstre. Quelques foulées plus loin, tu retrouvas la procession de civiles, désorganisée mais à priori exempte d’autres pertes, et termina de l’escorter vers le sud-ouest. La vue de la plage t’apporta un vain réconfort, celui de pouvoir te débarrasser de la responsabilité de toutes ces vies, alors que tu estimais la tienne à ce point plus importante et souveraine. Les habitants des deux villages se mêlèrent bientôt les uns aux autres, lorsque le convoi mené par Washirô arriva à son tour, et tu pus alors lire dans sa posture, son maintien, qu’il avait certainement bravé au moins autant d’embûches que toi du côté ouest de Noro. Mais il était Sabreur. Bourreau de Kiri. Jamais un tel homme, porteur de la puissante Misasagi, pourfendeur de Shinchû, n’aurait pu trouver sa fin aux griffes d’une poignée de Yokai sans envergure. Et il en allait de même pour toi : Kaguya, héritier d’un pouvoir divin qui transcendait les peuples et les nations, imposait sa loi sur la chair d’un monde.



Protéger encore.... Hrrn.


Tu abhorrais la perspective, mais n’eus d’autre choix que de l’embrasser. A plus forte raison lorsqu’un trio de Yokai quadrupèdes aux yeux brillants et au pelage ondulant dans la houle se présenta au loin sur la hauteur qui surplombait la plage de galets. Dans leur sillage, il te sembla apercevoir les stigmates de leur aura méphitique, chacune aux propriétés différentes. Des plantes figées par le givre, la noirceur d’une terre brûlée, le crépitement d’une foudre noire...


...Te laisse celui de droite.


Celui-là, te dis-tu, t’évoquais en effet des périls particulièrement ardus à déjouer au contact, mode d’attaque qui avait nettement ta préférence. Le trio se déplaçait pour l’instant avec langueur, vous détaillait avec une appétence presque palpable, le spécimen bleuté s’écartant légèrement en direction de votre flanc gauche tandis que celui qui ne laissait que des cendres dans son sillage demeurait en retrait. Tu cillas. Ces monstres étaient-ils en train... de mettre en place un plan de bataille ? Si tel était le cas, alors tu connaissais ton devoir : le réduire en charpie. De ton corps jaillit alors une volée d’ossements longs et perforants qui allèrent jeter le chaos dans la formation des trois Yokai, sans les toucher pour la plupart, éraflant leur toison,.. provoquant leur ire. Mais tu n’attendis pas d’en voir les aboutissants. Tu allas puiser dans tes ressources, te propulsas directement au coeur de la mêlée, droit vers le Yokai ardent resté en retrait au centre. Et sur celui-ci, alors, tu fis déferler toute la hargne sanguinaire et sauvage propre à ton clan. Cette violence que tu avais parachevé, dans l’isolement de ton exil.

Asakura Washirō
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptySam 9 Mar - 20:18

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Asakura WashirōChûnin 中忍 de rang B

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LES CALAMITÉS DE L'ÎLE DE NORO

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Par les flammes, la foudre, et le blizzard, les soldats de la Brume allaient se battre à corps perdu pour espérer protéger les sujets de l'île de Noro.


Après la horde de golgoths des mers et la nuée de goules mêlée de corbeaux, un nouveau danger guettait Washirō et les siens. Les trois fauves toisaient leurs proies avec un mélange de férocité sourde et d'arrogance bestiale. Washirō leur rendit la pareille, sans trop forcer. Sabre au poing, il fit quelques pas pour se séparer définitivement de la masse de civils attroupés sur la plage de galets. Malgré un bref passage sur le rivage, son corps était encore couvert de taches sanguinolentes et de plumes par endroits. Le sabreur inspecta intérieurement son état. La fatigue l'accablait déjà, et son chakra fut déjà mis à rude épreuve lors de sa précédente bataille. Mais était-ce une raison suffisante pour abandonner ? Ce mot n'appartenait pas au vocabulaire du pantin de Ryōzaburō. Seule comptait la réussite. Pour devenir Monsieur de Kiri, il avait appris à maîtriser son sabre des journées durant, répétant inlassablement le même geste libérateur à l'excès. Jusqu'à épuisement, jusqu'à maculer la poignée du sang de ses efforts. Toutes ces années d'entraînement ininterrompues et imposées par son géniteur poussèrent le spadassin à se conditionner à poursuivre son élan pour porter ce même coup fatal à sa cible.

« Reculez, ordonna-t-il. Nous nous occupons d'eux. »

Au même moment, Zetsumei s'élança sur sa proie, invitant son vis-à-vis à s'occuper du fauve des tempêtes. Sur cette suggestion, le porteur de Misasagi fixa fermement le yōkai en question tout en marchant. Malgré la nature bestiale de ces trois créatures, il y avait quelque chose d'étrangement familier dans leur comportement. Elles auraient pu fondre sur leurs proies conjointement, déchaîner leurs pouvoirs sur une foule désorganisée et acculer ainsi les deux shinobis. Pourtant, elles se tenaient toujours à l'écart, attendant que leur adversaire, et non leur proie, vienne les défier. Alors Washirō s'avança de plus belle, et désigna son adversaire de la pointe de son sabre, lequel descendit de son promontoire pour accepter le duel. Il n'était plus question d'une chasse primitive, mais bien d'un affrontement à la loyale. A seulement quelques pas l'un de l'autre, les deux opposants se tournaient en rond, appréhendant lequel des deux ferait le premier pas. Washirō tenait son katana à deux mains, la lame élevé parallèle à son corps. Son souffle se révélait et mêlait à la fraîcheur des rivages. Face à lui, le yōkai aux traits félins l'observait avec des yeux qui semblaient surgir avec éclat de l'obscurité. Sa respiration, lente, évoquait le grondement d'un orage, alors qu'à chacun de ses pas, de petites étincelles couraient le long de ses pattes.


Finalement, Washirō ne laissa pas l'opportunité à la bête de porter le premier coup et se rua sur cette dernière. Sentant que ses forces lui interdisaient de conclure le duel en un coup, le chien des Asakura chercha à acculer le félin dans un premier temps. Le fauve répondit d'un bond en arrière, avant de se jeter à nouveau sur le sabreur. Washirō repoussa la charge du plat de son épée, prenant appui sur ses deux jambes pour solliciter tout le poids de son corps. Il tenta à nouveau de frapper la bête, laquelle réagit avec ses griffes acérées pour parer à son tour l'assaut. Les échanges se multiplièrent entre les deux opposants en suivant une alternance de ces différentes approches.

Tout autour d'eux, le temps paraissait suspendu. Il n'existait dorénavant que ce cercle imaginaire duquel l'homme et le monstre semblaient ne jamais s'échapper et qui constituaient en cet instant leur unique monde. Le fer s'entrechoquait avec les crocs et les griffes. L'électricité chargeait l'air d'une atmosphère explosive. Parfois, un coup de vent grésillait au passage des deux combattants. C'était une danse d'une redoutable dangerosité, qui s'admirait avec fascination et crainte.

Dans un moment de faiblesse, Washirō fut submergé par son adversaire. Profitant de son gabarit, le yōkai chargea à nouveau sur lui et l'écrasa de tout son saoul pour chercher à le déchiqueter avec sa mâchoire. Ses crocs s'élançaient comme autant d'éclairs déchirant le ciel obscurci par l'orage, prêts à fondre sur le bourreau. Ce dernier, couché au sol, n'eut d'autres choix que de repousser la bête avec sa lame en opposition. Une des canines transperça son bras gauche, lui arrachant un cri de douleur. A cette première douleur, s'ajouta le fléau de la foudre qui s'injecta dans sa chair comme le plus violent des poisons. La vision du guerrier se troubla. Ses muscles furent tétanisés. Il manqua bientôt de perdre l'emprise sur son sabre. De laisser une horde d'esprits bourdonnant dans son oreille prendre le dessus dans ses derniers instants. Mais son chakra lui imposa de reprendre le dessus. Sur eux, comme sur ce yōkai. 

Misasagi entra en éruption. Une masse de fumée charbonneuse explosa le long du fil de l'arme maudite, et se matérialisa soudainement en une colonne de flagellants éthérés. Ces adorateurs de la douleur firent écran pour leur maître, et repoussèrent dans un premier temps le fauve électrique avant de se sacrifier avec plaisir sous les coups de ce dernier. L'espace libéré brièvement par ces entités infernales permit à Washirō de rouler sur le côté pour se libérer de l'emprise de la bête, avant de se relever. Là, à mi-genou, il en profita pour libérer toute la puissance du Kubikiri Ittō-ryū. Une tempête de coups submergea le fauve, alors à peine remise de son assaut sur la rangée de spectres. Ses pattes avant furent lacérées, tout comme son épaule. La brise maritime leva quelques pétales de cerisier sanguinolentes qui se mêlèrent à l'air salé.

Au même moment, ce qui devait correspondre à une relative accalmie auprès des civils s'avérait être une véritable boucherie.
Le troisième yōkai, jusqu'ici en retrait, avait profité de la cohue des deux duels occupant le Kaguya et le Sabreur pour s'infiltrer sur la plage et semer chaos et désolation dans son sillage. Ce qui s'apparentait à un comportement chevalier à l'égard de duellistes de même rang n'était qu'une apparence. Une feinte, pour tromper la vigilance de ses proies, qui se voyaient alors en combattants, avant de s'inviter dans le troupeau pendant que jouaient les chiens de berger. Face au félin du grand froid, la partie paraissait d'ores et déjà terminée pour les survivants de Noro. Un premier villageois, en panique, fut dévoré par la bête, dont la chair fut raffermie par le souffle glacial du yōkai. L'expérience horrible se rapprochait d'une dégustation de viande crue qui se changeait en glace pillée à chaque bouchée.

Washirō détourna brièvement son attention pour observer le duel redouté entre les civils et le yōkai. Il n'avait pas d'autres choix que de les laisser jusqu'à ce qu'il neutralise la bête des tempêtes. Certains villageois essayaient de se regrouper au plus près de l'eau, quitte à se laisser emporter par les vagues pour se sentir à l'abri. D'autres, en première ligne, essayaient de repousser tant bien que mal la créature avec des bâtons, des pelles ou autres outils. Leur souffle affolé se givrait à l'approche du yōkai. L'instant d'après, le monstre au rugissement électrique revint à la charge. Washirō s'enferma à nouveau dans cette sphère invisible, et confronta le fer avec elle. Malgré ses pattes avant ensanglantées, cela ne l'empêchait pas de bondir sur sa proie. Si la fatigue handicapait le Shinigami, il sentait qu'elle n'était rien face au désavantage qu'il avait infligé à son opposant, dont les mouvements s'étaient amenuisés au fil des saignements. Sa technique faisait effet.

Peu à peu, Washirō prenait l'ascendant dans son duel. Si son épaule lui faisait mal, et que son jeu de jambes manquait de vigueur, il parvenait à épuiser son opposant. Même lorsqu'il essaya de convoquer le pouvoir des orages, il fut aussitôt rappelé à l'ordre par l'Asakura qui bondissait sur lui pour briser toute sa concentration. Les échanges de coups progressaient en la faveur de l'escrimeur. Il se permit même quelques entailles supplémentaires. La bête commençait à ployer devant le guerrier. Quelques minutes supplémentaires s'étaient écoulées. Dans leur esprit, c'étaient peut-être des heures entières qui paraissaient s'être déroulées dans cet octogone parfait. La torpeur était à son maximum. L'ardeur des deux duellistes se condensaient au creux de leurs lèvres. Un ultime échange de regard précéda l'issue de cet affrontement.

« Finissons-en. Jamais n'avait-il auparavant adressé autant de considération à l'égard d'un yōkai. »

Toute sa concentration fut focalisée sur cette poignée de secondes. Son corps lui hurlait d'abandonner. Ses muscles peinaient à suivre son esprit. Mais il fallait conclure. Des gens périssaient autour de lui. L'Eau pleurait des larmes de sang, celui de ses sujets. Cela devait cesser. Washirō se concentra sur sa respiration. La bête fit de même. Chacun miroitait les gestes de l'autre à sa manière. Puis ils chargèrent à l'unisson. L'instant d'après, chacun était dos contre dos. Une brise marine circula entre les deux guerriers. Dans son sillage, elle emporta une trainée de sang. Le sabre de Washirō perlait ce nectar bordeaux. Son porteur porta un genou à terre. Le yōkai, lui, s'écroula, et une dernière décharge précéda une mare de sang.

Washirō se releva. Il tenait à peine debout. Son épaule saignait légèrement. Sa respiration était tenue. Son visage de marbre s'effritait sous la fatigue. Mais la mission passait en priorité. Il se retourna, prêt à se sacrifier pour éliminer le dernier yōkai, quand il assista à une scène qui manqua de le prendre par surprise. Pareille à une armée de fourmis submergeant l'araignée, les civils étaient en train de terrasser le yōkai glacial. La force du nombre permit aux non-guerriers de dominer l'animal. Si seule, la bête parvint à éliminer une poignée de sujets de Mizu, le temps passer à les achever permit à tout un chacun de prendre l'ascendant. Ils étaient blessés. Transis de froid. Dévastés. Mais une grande partie d'hommes, de femmes, d'enfants écrasaient la créature pour restreindre toute agression. Le reste persistait à transpercer, lacérer, frapper jusqu'à épuisement.

En un sens, eux aussi incarnaient l'esprit de la Brume et de l'Eau : tout humain investi de son essence vitale avait le pouvoir de contribuer à la sauvegarde de ses terres. Eux aussi avait hérité de la férocité, la ténacité et la combattivité des premiers pionniers ayant fondés Kirigakure. Le sacrifice de chacun avait permis au tout de survivre. Le credo des ninjas de Kiri s'incarnait dans cette scène presque surréaliste de victoire.

« Nous nous en sommes occupés, monsieur le sabreur. »

La créature s'effondra à son tour. Sa tête céda à la pesanteur, et elle chuta au sol sur le côté, gueule béante grande ouverte. Son haleine hivernale s'exténua, et les civils exultèrent de soulagement. Le visage presque ébahi du guerrier suggérait qu'il s'apprêtait à poser une question. Mais il s'en empêcha. Ce qui n'empêcha pas en parallèle les civils d'y répondre. L'un d'eux s'approcha de lui, une tête quasi-humaine et familière à la main. Peu après, les regards se tourneraient vers Zetsumei pour constater l'issue de son propre duel.

« Vous nous avez dit qu'elle nous protégerait des corbeaux. Elle nous a également sauvé de ce monstre. »



Kaguya Zetsumei
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyJeu 14 Mar - 23:35

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Kaguya ZetsumeiGenin 下忍 de rang B+

Message Sujet: Re: [Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei
Tu sentis immédiatement le poids de l’air autour de toi t’oppresser alors que tu gagnais le contact avec la bête crépitante, fruit de la chaleur intense propagée par cette dernière qui asséchait tout ce qui avait l’audace de la côtoyer de trop près. Toi y compris, réalisas-tu après une première passe d’arme qui te vit repoussé d’un violent coup de tête dans les côtes et te fit opérer une roulade en catastrophe sur le côté. Tes forces sérieusement ponctionnées, tu ne donnas pas pour autant la satisfaction au quadrupède ardent de te voir peiner à te relever, te redressas aussitôt pour le toiser avec un aplomb bestial. D’un coup d’oeil vers ton abdomen, tu estimas les dégâts occasionnés par ce contact avec la bête et le mis en rapport avec ton ressenti. Le revêtement d’ivoire se trouvait écaillé et bruni par la chaleur, et tu ne pouvais pas nier le relatif étouffement qui avait manqué de peu d’étreindre les chairs qu’il avait justement vocation à protéger. L’intégrité de ton égide tiendrait bon sans aucun doute, même face à une pluie de coups du yokai, mais il n’en irait pas de même de tes tissus irrémédiablement mous et vulnérables. Une conclusion tirée rapidement et qui te sauverait très certainement la vie, comme tant d’autres auparavant lors de tes échauffourées quasi routinières avec les créatures qui peuplaient – ou avaient peuplé – l’île de ton exil.

Tu adaptas ton jeu de jambe, alors que le canidé sulfureux pliait ses membres inférieurs pour se préparer à bondir, et maintins la distance entre vous avec une apparente lâcheté en te défaussant de sa ligne de front. Tu pus sentir, humecter, presque palper l’oppression calorifique charriée par la créature charbonneuse, dont l’appendice caudale balaya l’air devant toi en signe de défiance et de mépris. Une créature aussi férale pouvait toutefois décrocher de toi son attention, face à une telle stratégie d’évitement, aussi t’assuras-tu qu’elle te prenne toujours autant au sérieux. Répétant la forme d’attaque que tu avais employé en guise d’ouverture, tu fis darder sur le flanc de la bête une série de trois longs et larges pieux osseux, dont le premier fit mouche en perforant sa jambe arrière gauche d’où éructa une giclée de sang orangé aussi épais que de la mélasse. Piqué au vif et revoyant aussitôt en toi le prédateur dangereux que tu étais, le yokai avait eu tôt fait de bondir à nouveau sur le côté pour se mettre hors de portée des traits perforants qui suivirent, mais ce n’était pas sa gueule grande ouverte et exhalant une rage chargée de souffre qui attira alors le plus ton attention. Là sur le sol, la traînée orangée de sang vicié avait déjà commencé à changer de couleur, à foncer, à fumer,... à consommer dans un souffle de feu étouffé tout ce qui se trouvait en dessous. Ce ne fut en fin de compte que grâce à ton passif extensif sur l'île où tu avais séjourné plus d'une décennie durant, et où  tu avais été témoin et acteur de tant de merveilles et d'étrangetés, que tu pus reconnaître sous tes yeux les propriétés de la lave.

A plus d'un titre, cette bête révélait à chaque instant des atours de plus en plus volcaniques, qui rendaient son étude en temps réel dans le creuset torride du combat tout aussi captivante que potentiellement létale. Malgré les dangers, en dépit du péril jaune en son sang incarné, ce démon quadrupède représentait et encapsulait toutes les raisons qui faisaient pour toi des yokai des camarades de jeu aussi fascinants, loin de la régularité éculée du corps humain pour lequel tu devais produire des prodiges d'innovations artistiques afin de les magnifier avec justesse. Son ire désinhibée par sa blessure, la créature bondit vers toi toutes griffes dehors, une aura enflammée engloutissant ses pattes avant dans de véritables maelströms orangés. Tu marquas un pas de recul, avant de projeter en opposition une large égide osseuse qui craquela promptement avant de s'effondrer en d'innombrables fragments. Elle avait toutefois rempli son office, brisé la charge du canidé des enfers, t'avait permis de le contourner pour projeter vers sa patte arrière droite la silhouette d'une colonne vertébrale acérée extrudée de ton dos. L'appendice perforant trouva sa cible, la traversa de part en par0 pour s'y ficher durablement, anéantissant pour de bon la mobilité de la bête de braise incarnée. La lave à nouveau ruissela de la blessure, rongea précipitamment les maillons d'ivoire tandis que les hurlements du démon emplissaient l'air de cendres et d'embruns charbonneux. Placé dans le dos du monstre fascinant, tu aperçus les prémisses de sa tentative de se retourner vers toi, mais poursuivis ton mouvement circulaire derrière lui en tirant violemment sur la chaîne d’ossements pour le contraindre. L’intégrité de ton appendice menacée par le sang magmatique, tu savais n’avoir que peu de temps avant qu’elle ne cède, aussi investis-tu un surplus d’énergie dans tes bonds suivants pour exécuter un tour complet de ton adversaire calorifère et lui ficeler les membres, le réduisant à un porc promis à l’abattoir s’affalant sur son flanc.

Incisif et opportuniste, tu préparas et expédias dans la continuité de ton mouvement de nouvelles itérations de pieux d’ivoire perforants à destination de la tête de ta proie, clouant sa mâchoire, crevant sa cornée, enfonçant son crâne. Ainsi changeas-tu la bête en un amas de charbon dégoulinant de magma exerçant ses derniers râles d’agonie, grand prédateur relégué au banc de tes innombrables suppliciés. Le souffle court sous le poids de tes efforts soutenus, tu commenças alors malgré tout à te hâter en direction de la plage, vers laquelle s’était dirigé le yokai de givre pour s’en prendre aux civils amassés là, mais eus alors le luxe d’interrompre ta foulée en apercevant la scène qui y exposait sa conclusion. Tes sourcils osseux se haussèrent de surprise et également d’admiration devant le spectacle de la créature abattue et de ses victimes congelées et éparpillées au gré du rivage. Tu n’avais pas soupçonné l’existence d’une telle force collective chez ces hommes et ces femmes ordinaires et balayant l’horizon du regard, tu constatas un étonnement similaire chez ton coéquipier. Blessé à l’épaule, ce dernier était parvenu malgré tout à pourfendre son adversaire et jetait un regard teinté d’une sourde félicité vers vos ouailles. Tu te dirigeas vers la foule, à la fois terrorisée et extatique face aux fruits de sa lutte acharnée, puis t’arrêtas au pied des premiers membres et torses mutilés. Tu te laissas alors choir à genoux, écartés sur le sable, levas les bras au ciel avant de les présenter allongés face à toi paumes ouvertes.



Faibles par le corps, forts par l’esprit. Honorent l’Eau et la Brume, par leur volonté.


Tu inclinas la tête et relevas les bras en tirant douloureusement sur tes épaules, puis demeuras immobile un instant. C’était tout bonnement pour toi la première fois que tu étais témoin chez des êtres inférieurs d’une telle détermination à survivre et d’une telle combativité, et tu sentais dans tes entrailles qu’il te fallait dès lors présenter, aux morts comme aux rescapés, une forme de respect tout particulier. Tu finis par te relever, inclinas la tête à l’attention des survivants, et aperçus au loin sur les mers l’ombre de navires bravant l’intempérie. Dans moins d’une demi-heure, estimas-tu, ces gens pourraient y avoir été embarqués et votre mission à toi et Washirô pourrait dès lors suivre son cours. D’un pas lourd chargé de fatigue, tu rejoignis le sabreur et son estafilade, t’accroupis à son côté en allongeant les bras sur tes rotules pour laisser la tension de l’effort s’échapper.


Es blessé, je vois. Peux monter avec eux sur le bateau, si problème.


Une pique presque amicale mais pas tout à fait dissimulée, qui pourrait aisément te faire tâter du moral et du caractère de l’Asakura en pareilles circonstances.


...Hâte de voir ce que réservent les terres intérieures. Noro… Me rappelle mon île. Mais plus dense, plus… active.


Tu respirais profondément pour gorger ton corps d’énergie, laissant les maux de ton corps s’apaiser au gré des bourrasques. Les locaux pourraient bientôt embarquer, déserter temporairement ce nexus de yokai qui avaient convergé vers leur foyer, vous permettant dès lors à toi et au sabreur de vous concentrer sur l’étude et l’annihilation de ces démons.


… Devrons camper plus près du centre. Surveiller, prendre des forces. Trouver peut-être la raison, pour telle concentration de yokai.


Ton souffle recouvré, tu pris le temps de couper les têtes des trois créatures et de les isoler dans une cage d’ossements à l’orée de la forêt. Lorsque temps fut venu pour vous ensuite de quitter la plage, tu pris les devants pour fendre la végétation quasi tropicale qui prospérait ici, estimant autant la distance que le danger à vous rendre trop profondément dans les terres pour la nuit. La pénombre du crépuscule gagnait du terrain : impensable et téméraire, jugeas-tu, de vouloir aller plus loin pour l’instant.


...Vais prendre premier tour de garde. Surveille ta blessure.


Toisant les hauts monuments végétaux qui composaient la jungle, tu te hissas à l’un d’eux et y installas re liés respectivement à deux autres piliers sylvestres deux hamacs rudimentaires faits d’ossements extrudés en un entremêlement complexe que tu avais mis au point durant ton exil. Une façon efficace, avais-tu établi, pour s’autoriser du repos parfois nécessaire hors de portée d’une grande majorité des nuisibles et prédateurs terrestres. A l’aide de quelques productions d’ivoire supplémentaires, tu installas également dans le corps d’un arbre plus en aval un ersatz de structure où prendre place, pareillement usitée jadis pour te constituer des postes d’observation aussi inconfortables que fonctionnels. Tu t’y positionnas, le regard dans le lointain qui s’obscurcissait à vue d’oeil.


...Ne prends pas de plaisir, à tout ça, oui ? Devoir des Asakura, deporter Misasagi, devoir de tuer. Devoir donne une direction mais sans plaisir, vie reste incomplète.


Une réflexion partagée, loin de tout reproche, lancée comme un point d’interrogation sur les traits et l’âme ostensiblement usés du bourreau de la Brume.

Asakura Washirō
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyLun 1 Avr - 0:01

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Asakura WashirōChûnin 中忍 de rang B

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LES CALAMITÉS DE L'ÎLE DE NORO

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Lorsque les voiles se hissèrent par-dessus l'horizon, il ne resta debout sur cette plage que des vainqueurs. La vue de la triade des fauves à terre libéra en surface toute la fatigue accumulée par Washirō. Ce dernier, alors blessé, s'octroya une brèche dans son visage de golem pour souffler longuement et expulser davantage cette torpeur qui le gagnait. Le soleil s'engouffrait lentement vers l'orient, emportant avec lui le sang cumulé des hommes et des bêtes. Une dernière fois, le Chūnin observa autour de lui l'étendue du sinistre. Les galets de cette plage furent les témoins de cette bataille surnaturelle qui se joua sur l'île de Noro : des pierres nacrées de vermeil, parfois couvertes de cendres ou de givre. La conscience du porteur de Misasagi relevait du même paysage bouleversé. Si aucune sidération à l'égard de ses ouailles massacrés par les yōkais ne le traversait, il demeurait en revanche à la merci de ses propres démons. Tapie dans l'ombre du lion esseulé, la Légion guettait en embuscade, harassant le guerrier de ses éternelles lamentations pour briser le peu de sanité qu'il lui restait. Parfois, le silence de la horde spectrale était bien plus insupportable, alors que quelques pas à côté, un enfant sanglotait devant le corps sans vie de ses parents ayant donné de leur vie pour la sienne. Plus loin, un vieillard que l'on condamnait à la perte d'une jambe, à jamais emportée par le souffle hivernal du yōkai. Les peines des vivants et des morts semblaient se répondre et se rejoindre dans l'esprit de Washirō. Une sorte de nausée l'invita à vider son esprit en allant se passer de l'eau de mer fraîche sur le visage. Il en profita pour rincer ses blessures, éprouvant la morsure du sel en serrant les dents.

Les murmures des spectres hantaient encore ses pensées. Ce ne fut que par l'entremise d'une voix moqueuse que le bourreau de Kiri fut tiré de son introspection maladive. Ce dernier se tourna aussitôt vers Zetsumei, lequel invitait avec humour son acolyte à repartir sur un navire si la fatigue avait eu raison de lui. Sa réaction fut sans appel.

« Je ne partirai pas tant que cette mission ne sera pas accomplie. »

Un inflexible masque de bronze recouvrait à nouveau son visage. Ses forces furent davantage drainées pour maintenir un tel effort. Washirō n'était guère sensible à l'humour, encore moins le sarcasme. Il était le pantin jouant une tragédie, non une comédie.

Les navires accostèrent enfin, prenant soin d'éviter les carcasses flottantes des umibozus qui dérivaient au gré des vagues. La vue de ces cétacés démoniaques vidés de leur sang huileux avait de quoi impressionner. Mais aux côtés des trois têtes nues des fauves, cette vision n'avait plus rien de choquant pour ces civils qui quittèrent leur île en silence dans le deuil. Certains quittaient pour la première fois Noro, parfois avec peu sur eux, pressés par l'urgence. Malgré la fatigue qui tiraillait ses muscles, Washirō surveilla attentivement le rivage jusqu'à ce que le dernier insulaire abandonne ses terres natales. Sur le pont du dernier bateau, il distingua un de ces villageois qui l'avait accueilli, enserrant la tête de cette karasutengu comme l'on tenait une relique ancienne. Il y avait quelque chose d'à la fois morbide et mystique dans cette scène, et il n'appartenait pas à Washirō, trop terre à terre, d'en juger.

Une fois l'île enfin évacuée, Zetsumei et Washirō furent enfin livrés à eux-même. Le tandem aurait dorénavant quatre jours pour finir de purger Noro de la vermine yōkai. Guidés par la lumière de la brune, ils mirent le cap au cœur de l'île pour trouver refuge. Là, dans la sylve profonde, ils établirent un camp de base pour passer la nuit. Si Zetsumei s'employa à faire montre de son Shikotsumyaku pour faciliter son installation, Washirō se refusa à libérer quelques ouvriers spectraux pour son compte. Il s'en tint à quelques rudiments de survie en forêt enseignés à l'académie shinobi de Kiri pour passer la nuit sur les hauteurs de quelques pins centenaires.  

Dorénavant, seule la nuit régnait en maître sur Noro. Le silence était son obligé. Parfois, la brise marine caressait les branches, portant aux narines du Kaguya et du Sabreur une curieuse odeur de bois brûlé et d'embruns marins. Profitant du tour de garde de Zetsumei, Washirō en profita pour se reposer momentanément. Il grignota quelques provisions, s'hydrata et s'occupa de sa blessure à l'épaule. Sa famille lui avait confié un onguent pour ces occasions. Tout en appliquant le baume sur la plaie préalablement nettoyée à l'eau de mer, il fut attentif à l'énième remarque de son comparse à son égard. Il tenta de tourner son visage vers celui de son interlocuteur, par respect, mais appuya par mégarde sur sa plaie. La grimace du guerrier, une imperfection sur le visage minéral du golem, fut gommée par la pénombre nocturne.

« Sans devoir, ma vie n'aurait aucune valeur. Je ne vis pas par plaisir. J'existe pour poursuivre la mission qui a été confiée à mon clan depuis son installation sur l'Archipel de l'Eau : être le bras armé du Daimyō, appliquant sans distinctions la justice envers tous. »

Sa voix grave s'évanouissait calmement dans la brise nocturne, tant ses mots sonnaient creux. C'était comme s'il récitait une réponse toute faite, sans besoin préalable de considérer la réflexion morale de son comparse. Ou plutôt, c'était comme si ces mots n'étaient pas les siens. Qu'ils venaient d'une autre personne tapie dans l'ombre qui jouait au ventriloque avec les lèvres du pantin des Asakura. Il en avait été toujours ainsi. Washirō continua de fixer son camarade, et il s'apprêtait à poursuivre sa pensée. Mais les spectres polluant sa conscience, il s'abstint de corrompre ses propos précédents du sceau de l'infamie de la légion des âmes. L'instant d'après, il détourna finalement son regard de ce dernier, de peur de voir apparaître cette maudite ligne à la surface de son cou. Une mauvaise habitude qui se manifestait d'autant plus que la torpeur gagnait Washirō.

Après quelques maigres heures de repos, le temps d'échanger les rôles arriva. Le sabreur fouilla dans ses affaires, avant de sortir une petite bourse tenant dans la paume de sa main. Il considéra une nouvelle fois son partenaire de mission, et préleva une pilule de la bourse, avant de faire signe au Kaguya. Aussitôt son attention attirée, il lui lança la bourse, lui suggérant de faire comme lui avant de récupérer l'objet.

« Avale cette pilule en cas d'urgence uniquement. Tu auras l'énergie de tenir debout pendant des heures sans avoir besoin de dormir. Mais chaque effort considérable pèsera plus tard davantage sur ton corps. »

Après cette considération, Washirō tendit l'oreille. Lorsqu'il avait parlé, il avait entendu un froissement végétal en contrebas. Tous ses sens se mirent en alerte, tandis qu'il invita Zetsumei à l'imiter. Le bruit se répéta. Plus aucun doute, ce n'était pas le vent. Lorsqu'il se multiplia, un frisson d'effroi parcourut l'échine du porteur de Misasagi, contenu par une pensée lucide obtenue au gré des fraîcheurs de la nuit. Washirō s'avança lentement sur la branche sur laquelle il se reposait. En se concentrant davantage sur la source de ces bruissements, il distingua quelques grognements affaiblis qui lui étaient familiers. Le sabreur s'immobilisa immédiatement, de sorte à ne faire aucun bruit pouvant trahir sa présence. Quelques minutes plus tard, les bruits étouffés devinrent plus insistants, jusqu'à envahir les alentours. Une douce cacophonie prenait racines à la surface de cette forêt. Pour quelque voyageur ignare, la scène aurait eu de quoi plonger dans la terreur. Mais Washirō avait déjà encaissé ce calvaire, et savait à quoi s'en tenir : une nouvelle horde de gekis errait au pied des pins. Cette présence envahissante convoqua derechef une obligation qui s'imprima dans la conscience du guerrier : dans son état, il serait impossible de lutter dans la pénombre contre une horde de cette vermine. Alors, il fallait s'en tenir à l'immobilisme absolu, et espérer que le vent emporte dans son sillage ces goules éternellement affamées.


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Kaguya Zetsumei
[Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei EmptyMer 3 Avr - 14:48

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Message Sujet: Re: [Mission B] Les calamités de l'île de Noro — ft. Kaguya Zetsumei
Au fil de tes échanges minimalistes et décousus avec l'Asakura, tu parvenais graduellement à affiner les contours de son esprit pour t'en faire une représentation plus fidèle à la réalité, sondant et effleurant avec doigté comme tu l'aurais fait d'une bête dangereuse et redoutée. Peu de choses transpiraient de ce masque de bronze érigé par Washirô entre lui et le monde, de façon assez analogue à ce que tu laissais paraître toi-même par-delà ton exosquelette opalescent, un caractère hermétique que tu respectais mais qui n'en commandait pas moins ton inquisition. Tu ne pouvais élucider le rouage qui était à l'oeuvre, derrière ces traits burinés et immuables, et qui pouvait ainsi ancrer chez le bourreau de Kiri cette absence de besoin propre ou d'aspiration allant au delà de ses seules fonctions. A défaut, tu entrevoyais là l'ombre d'une chaîne enroulée autour de sa nuque, la marque d'un asservissement mutique qui maintenait le Sabreur dans son carcan sans qu'il n'ait la volonté ou la présence d'esprit de vouloir s'en extirper. Aucun désir, aucune passion, aucune envie : tu ne pouvais concevoir pour ta part l'existence sans que ces choses ne puissent en réclamer une partie, même si le devoir depuis ton retour parmi les vivants te dictait également une bonne fange de ton comportement. Tu exécutais cependant avec ferveur et non sous la contrainte, flirtais avec la plus pure exaltation à chaque vie qui passait entre tes doigts et jubilais au cœur de la symphonie que jouaient pour toi les chairs tranchées et les os fracassés. Un schisme de taille, qui creusait son sillon insondable entre vous à l'image de celui qui existait entre l'archipel et le continent. Entre un Kaguya, élevé dans le besoin du sang, et l'héritier d'un clan aux origines lointaines qui le reléguait à la simple besogne.

Ton tour de garde s'achevant, tu évoluas en silence jusqu') ton hamac d'ossements et interceptas au creux de la main une étrange bourse pleine de petite billes adressée par ton coéquipier. Tandis que tu écoutais l'explication de ce dernier quant à leur nature, tu prélevas un spécimen de cette drogue de soldat en éprouvant sa texture entre tes doigts.



Hrmm.



Tu remisas la pilule dans un replis de ton armure que tu réservais à ce genre d'usage, songeant que tu n'appréciais guère t'en remettre au concours de ce type de substances pour triompher de tes tribulations. Toi et Washirô vous fondîtes dans un silence et une immobilités totales, lorsque parvinrent à vos sens les prémisses distinctes propagées par une horde dans le lointain.. Les bruissements, frottements et grognements divers finirent par se préciser pour former un tourbillon insidieux au-dessus duquel vous trôniez, anonymes, et il devint dès lors évident que vous étiez à présent encerclés. Tu ne t'en trouvas pas ému pour autant, coutumier de ce genre de situation, et finis de te tasser en silence dans ton hamac en t’imprégnant de l’énergie des gakis qui fourmillaient en contrebas. Plusieurs heures durant, tu laissas ainsi ton corps au repos, et ce fut toujours au coeur de profondes ténèbres que tu rouvris les yeux au terme de ton cycle de restauration. Suivant une routine que tu avais usitée durant tout le temps de ton exil, tu gorgeas tes muscles de chakra pour t’assurer de leur éveil et pris acte de la présence de l’Asakura non loin. Alentours, le calme était revenu, et l’aube ne mettrait à présent plus très longtemps avant de poindre à l’horizon. Un créneau parfait, pour aller porter le combat sur les territoires envahis par les yokai.


Prêt pour la suite. Vais prendre la horde de tout à l’heure en chasse. Avancer vers le coeur de Noro. Disperser et éradiquer.



Tu expiras longuement après une courte pause, laissas affluer tes souvenirs, te berças dans leur nostalgie autant que dans le plaisir que tu prenais à présent à revivre autrement ces expériences éculées.


Hrm. Ne pouvais pas prendre ces risques, avant. Conquérir tout seul, l’île de la Clause. Aujourd’hui… Aujourd’hui, Misasagi et son porteur, sont avec moi.



L’extase et l’expectative se lisaient dans ta voix aussi nettement qu’un idéogramme couché sur du parchemin de qualité seigneuriale. La tâche qui vous attendait était colossale et dangereuse, mais tu peinais malgré tout à percevoir autre chose qu’un revisite enthousiasmante de la lutte d’attrition que tu avais mené en solitaire cette dernière décennie.


Ralliement ici, si perdus de vue.


Sans autre forme de procès, tu t'élanças alors au travers de la canopée en direction du cœur de l'île avec, certainement, ton allié Sabreur sur les talons. Passées quelques lieues, tes sens accrochèrent l'empreinte énergétique de la horde, qui semblait à présent se masser plus bas que terre, sous le niveau du plancher végétal fait de lierres, mousses et racines de plus en plus luxuriantes. A la faveur de la lueur ténue qui commençait timidement à naître au-delà de la ligne d'horizon, tu entrevis bientôt le relief qui expliquait ce phénomène : s'étendait au loin dans la largeur, telle une divine balafre, une immense crevasse millénaire zébrée ouvrant sur le ciel, vestige d'un antique scission sismique dont tu ne pouvais qu'imaginer l'origine. C'était là, que se trouvaient les gaki. Là, que s'inversaient les rôles de chasseur et de chassé. Tu joignis alors les mains pour te concentrer et effacer ta présence dans les ombre sylvestres, chacun de tes pas devenus plus inaudible qu'un murmure, et te glissas au devant de tes proies. Tu descendis d'abord au plus profond de la crevasse pour atteindre son lit minéral, froid et humide. Régnaient ici bas des effluves de charogne et de pourriture, des relents de moisissures qui te donnaient le sentiment de te trouver au cœur d'une plaie de géant. Et chaque yokai qui se prélassait là dans l'obscurité, un kyste à exciser.

Tu en choisis donc un premier, duquel tu transperças le poitrail d'une estocade propre et nette. Son râle s'épanchait encore dans l'espace caverneux que déjà, tu tranchais et découpais un deuxième spécimen qui brailla de douleur, immonde déchirement vocal annonçant le trépas. Silhouette informe et silencieuse, tu pris alors ton rythme de croisière en remontant graduellement vers la surface, te gavant de la panique en train de naître tout autour de toi comme d'un banquet d'exquises victuailles. Tu démembras à tour de bras les pauvres hères incrédules, étalas leurs entrailles inhumaines à tous les niveaux de la crevasse, les poursuivis sans relâche jusqu'à l'extérieur pour leur donner la chasse, et semas partout dans leurs rangs le chaos et la peur. Tel une brise sanguinaire, insaisissable et inexorable, tu renvoyas ces créatures à leur condition inférieure, t'approprias leur repaire pour en faire ton royaume, et émergeas de ces profondeurs en calamité anonyme, recouvert de sang noir, de fragments d'os et de viscères. Alentour, les gaki étaient en déroute, leur couche désacralisée et leur nombre largement clairsemé. Une meute brisée, qui aurait en d'autres circonstances largement pu te submerger mais qui ne pouvait désormais plus se permettre ces velléités. Washirô n'était pas loin, tu le sentais, et tandis que tu laissais l'exaltation de ce moment t'inonder, tu te mis en marche pour le rejoindre et convenir de la suite. Le grondement strident et le piétinement dans ton dos, cependant, te forcèrent  interrompre ton mouvement.

Alpha Gaki:

Tu eux à peine le temps de te retourner pour apercevoir le tas de chair hideux et malingre qui avait jailli de la crevasse pour bondir dans ta direction. Le coup de patte te faucha et t'expédia vers la canopée en creusant de dangereux sillons dans ton armure d'ivoire. La créature, vivace et acharnée, t'avait déjà suivi d'une foulée ascendante, te forçant à ériger en hâte une défense entre elle et toi en usant d'une réplique de ton omoplate qui se fendit aussitôt. Sur le recul, tu cherchas tes appuis dans les plus hautes branches de la forêt primaire bondit vers l'arrière au-delà de la cime pour te donner de l'espace et préparer ta riposte. Mais alors, tu te senti attrapé et tiré vers les hauteurs du ciel. Tu sentis ton souffle t'abandonner, tes entrailles se révolter contre la soudaine prise d'altitude, tandis que les arbres semblaient s'éloigner à vive allure et que les vents se mettaient à battre à tes tempes. Tu arquas ta nuque pour apercevoir la cause de cette envolée, tombas nez-à-nez avec la bête écailleuse qui te tenait entre ses serres. Ton sang bouillait de l'envie de la pourfendre et de l'écorcher, mais tu dus t'en abstenir devant la hauteur qui te séparait désormais du sol. Tu te devais désormais d'attendre, dans l'inconfort et l'anxiété, que la bête ailée ne se rapproche d'un relief.

Yokai ailé:

Rapidement, tu vis l'horizon changer sous les auspices de la lueur rosée de l'aube, et aperçus se rapprocher les pentes escarpées et rocailleuses d'un monument minéral que tu ne reconnaissais que trop facilement. Les contours d'un volcan.


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