SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

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    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Ashikaga Atori
Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe] EmptyLun 15 Jan - 17:35

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Message Sujet: Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe]


Printemps 83


Jamais les pentes immobiles de Hashiba n'avaient paru si belles.

Atori posa les yeux sur le village qui l'avait accueilli après son errance et sourit. Il y revenait, après une nouvelle errance pleine de ses propres souffrances et obstacles. Une fois de plus, il avait laissé une part de lui-même dans ce voyage. Si la première fois il avait perdu ses bijoux, cette fois c'était son shamisen qui l'avait quitté. Et avec l'objet, c'était un aspect de lui qui était resté dans les montagnes. Il avait à nouveau expérimenté la rudesse du monde dans une ampleur titanesque, trop forte pour lui. Il se dépouillait de sa personnalité à chacune de ces crises que le destin lui faisait traverser. Il n'était pas un homme d'épopée, pourtant les épopées semblaient le poursuivre. Il craignait de se trouver pareil à l'oignon que l'on effeuille et dont il ne reste, au bout du compte, qu'un trognon de germe sans saveur.

Atori dévala les derniers mètres qui séparaient son groupe du village en courant. Les habitants ne le connaissaient guère, mais il était heureux de les retrouver. Leurs regards méfiants, leurs silhouettes sèches, voûtées par le travail et aux muscles forgés dans les rizières étaient autant de trésors qu'il regrettait d'avoir quittés pour aller trouver les pires dangers dans des coins oubliés. On ne le salua pas, on lui décocha simplement ces coups d'oeil suspicieux auquel il accordait, à présent, une telle affection. Oh, on ne l'avait pas oublié : les énergumènes de son espèce n'étaient pas monnaie courante, ici. On avait simplement remarqué, un jour, qu'on ne l'avait plus vu depuis longtemps. On espérait qu'il ne reviendrait jamais. C'était raté.

Atori mena sa bande - Shānyùe et Micheru - jusqu'à la bicoque qui était son foyer. Il en ouvrit la porte avec joie et resta saisi, sur le seuil.

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"Kishi ? KISHI !"

C'était bien lui, l'un de ses compagnons de route entre Hi no Kuni et Hashiba. Les deux hommes s'étreignirent et Atori fit les présentations :

"Shānyùe, Micheru, voilà Kishi : c'est un ami, un homme de confiance. Nous sommes arrivés ensemble à Hashiba. Mais je te croyais en expédition ?

-J'y étais, mais le temps a passé depuis mon départ, tu sais. Moi, je te croyais ici. Et quand je rentre, on me dit qu'on ne t'a plus vu depuis des jours, des semaines même ? Et tes affaires ont disparu !"

Atori fit un bref récit de leurs aventures : comment il avait retrouvé Shānyùe par hasard, comment ils étaient tombés sur Micheru, comment enfin ils avaient décidé de poursuivre une quête commune. Il passa rapidement sur les détails de leur expédition, dont les souvenirs lui étaient assez pénibles à remuer. Finalement, il dit ce qu'ils avaient obtenu à l'issue de leur quête :

"Rien. On a affronté mille dangers pour, au final, n'avoir que la vision d'épouvante d'un dragon. On ne l'a même pas vraiment rencontré, c'était juste une illusion. Mais bon, la piste valait le coup d'être explorée."

Kishi resta songeur. Chercher le secret qui dormait à Sanchu no Kuni était avant tout son but à lui. Atori regrettait de devoir lui porter de telles nouvelles, dont il pensait qu'elles ne pouvaient qu'entamer son entrain. Mais, au contraire, il finit par afficher un large sourire et s'exclamer :

"Eh bien ! Tout ça est très bien, très bien, très encourageant ! On sait au moins que quelque chose de louche se trame là-bas, dans les sommets. J'aimerais avoir d'aussi bonnes nouvelles à te donner…"

Soudain, il devint lugubre. Atori ne s'inquiétait guère, lui : il estimait n'avoir rien à perdre au-delà de cette bicoque, qui avait l'air de se porter le mieux du monde. Kishi reprit :

"J'ai croisé des voyageurs de tous les horizons, sur ma route. La plupart étaient des exilés. Ils venaient d'Oto no Kuni."

Atori sentit ses veines se glacer.

"Apparemment, la guère fait des ravages, là-bas. On m'a parlé d'une troupe de combattants nomades qui essaient de faire obstacle au Daimyô pour lui prendre le trône. Et puis, il à Tetsu no Kuni, à côté. Tout ça fait beaucoup de conflits pour un pays sans grande ressource. Et ce sont les pauvres gens qui trinquent…"

Atori resta muet. La guerre, à Oto. Celle-là même qui lui avait pris… Il ne pensa pas même à ses parents. Le frisson qui le parcourut venait d'un passé qu'il s'était efforcé d'enterrer dans ses souvenirs. Mais voilà qu'on le ramenait brutalement à la réalité. Et sa terre natale s'imposait à nouveau à lui.

Seijuu Shānyùe
Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe] EmptyLun 15 Jan - 20:34

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Message Sujet: Re: Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe]

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]reverto ut exeam printemps 83, pays des montagnes – ft. ashikaga atori


Il entendit, plus qu'il ne vit, la silhouette d'Atori dévaler l'ultime descente qui les séparait des plaines d'Hashiba. Son regard s'arracha des détours de ce croc pour le contempler, manquant d'embrasser le sol, en repensant à l'instant où ils étaient parvenus à les ôter de leurs chairs, il y a quelques jours de cela. Lorsque l'influence de la bête paraissait s'être affinée – lorsqu'ils ne pulsaient plus à les en dégoûter – et la montagne avait semblé s'adoucir, près de ce hameau sauvage baigné par la lune que le paresseux adorait tant à leur aller.
Ce ne fut que lorsqu'il croisa le regard des villageois, s'attardant sur la forme du barde et sur celle animale de leur comparse, qu'il réalisa l'étrangeté avec laquelle ils devaient se présenter à eux. Leurs peaux étaient maculées de bleus, de blessures et de coupures que les premiers soins avaient tâché de gommer ; mais lorsqu'il vit avec quelle attention ils s'attardaient sur les plaies plus anciennes qui baignaient par millier sur son corps, il se souvint de toutes ces cicatrices – toutes ces boursoufflures parant ses bras qui n'avaient plus de tissu sus lequel se dissimuler. Elles lui parurent se raviver, sous leurs jugements – brûler, encore. Shānyùe n'en avait cure ; mais sa chair, elle, craignait l'oubli autant que le passé. La plupart de ses biens se trouvaient encore dans la bâtisse du musicien. Il pourrait les endolorir avec le confort du tissu, s'adonner à la chaleur d'un foyer et à la torpeur du sommeil. La vie de nomade ne le dérangeait pas – mais ce soir, la simple idée du confort que l'on lui proposait suffisait à lui arracher un soupir d’aise.

Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsqu'il vit, dans l'ombre du barde, la silhouette d'un inconnu se dresser à l'intérieur de sa maisonnée. Inconnu, il ne l'était qu'à leurs yeux ; car déjà, Atori s'empressait de l'étreindre comme s'il ne l'avait pas vu depuis des lunes, avec une allégresse qu'il n'avait pas vue se dessiner sur ses traits depuis... depuis que son shamisen s'était brisé sur la roche, au sommet des monts. Sa mâchoire se durcit, retenant un soupir, tandis Micheru lui soupira une question, lui aussi témoin de cette embrassade.

« C'est qui ?
Kishi, visiblement. »


Tout son récit durant, Shānyùe ne dit mot. Il se contenta d'observer, de loin, cet individu qu'il ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam, et dont l'air ne lui intimait ni familiarité ni tendresse. Il s'était contenté d'un maigre hochement de tête lorsque le musicien les avait présentés à leur tour à ce compagnon de voyage. Il n'appréciait pas cette façon de considérer son pays comme un attraction, encore moins une étrangeté dont tous les secrets lui revenaient d'être dévoilés. Ainsi était-il encourageant d'apprendre que son comparse avait manqué de laisser sa vie dans les montagnes ; qu'elles étaient la source du chagrin du Seijuu qui les accompagnaient, et à qui il devait la perte de son père. Ce quelque chose de louche qu'il était incapable de comprendre au-delà du prisme de l'hostilité. Il lui rappelait ces bandits dont ils avaient croisé la route, au cours de leur ascension – ignorant à ce où il mettait les pieds.
La fatigue jouait, certainement, sur son aigreur – mais il n'avait pas la force de l'endiguer.

Ce furent ses paroles, plus que tout autre chose, qui le firent sortir de ses gonds. J'ai croisé des voyageurs de tous les horizons, sur ma route. La plupart étaient des exilés. Ils venaient d'Oto. Ils étaient revenus. Avaient de nouveau posés leurs pieds sur cette terre, cherché à se l'accaparer pour survivre au dépend de ceux qui peinaient déjà à s'en nourrir. À tarir son peuple de son sang, à leur ôter leur fierté et leurs vies. Et l'on lui commandait compassion et tendresse envers eux ? Sa paume se crispa sur le croc du dragon qu'ils avaient défriché de ses chairs. Il pouvait sentir la colère s'installer, sourde et lancinante, dans ses veines. Il devait rêver. Ses yeux s'étaient fendus sous le joug de son ire, abandonnant l'humanité que le dragon avait chassé dans les monts. Des squames vinrent couvrir les doigts qui le tenait, roulant parfois sur son poignet au rythme des frissons courroucés qui traversaient sa peau. Pour qui se prenaient-ils ? Pour qui se prenait-il ?

« Le peuple du Son ne sont rien d'autre que des bandits qui ont toujours cherché à écraser leur prochain par avidité et le simple plaisir de tuer. », sa voix trahissait à elle seule toute sa hargne ; mais son regard, lui, ne se délogeait pas des traits de l'inconnu. Il en ignora la réaction d'Atori, ne pensa pas même à sa crainte. « Si la guerre fait tant de ravages, qu'on la laisse faire ou qu'on l'abreuve. Le peuple du Fer est déjà bien trop lent à les massacrer pour que je gaspille ma salive à évoquer un pays qui ne sera bientôt habité que par les morts. »


Il ne sentit pas le regard que Micheru éleva vers lui, ni celui qu'il échangea avec le musicien, interloqué par sa réaction. Shānyùe se retint d'avancer ou de ne serait-ce que bouger – la seule raison pour laquelle la tête de l'inconnu graciait encore ses épaules de sa présence, il la devait à son amitié avec le barde et la proximité qu'ils leur avaient dépeinte sans acrimonie. Il pouvait sentir sa nuque se réchauffer par la rancœur, la chaleur du chagrin émietter ses pensées et sa tolérance.

« Et maintenant, tu dis qu'ils tentent de trouver refuge dans les terres qu'ils ont bafoué, pillé et éventré ? Que ce sont les pauvres gens qui trinquent ? Ne me fais pas rire. », siffla-t-il, la colère irradiant ses lèvres.







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Ashikaga Atori
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Message Sujet: Re: Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe]

Décidément, on allait de surprise en surprise. Si Atori avait été estomaqué en retrouvant Kishi, si les bras lui en étaient tombés lorsqu'il avait appris ce qui arrivait aux Otojins, il ne savait trop quel nouveau membre perdre en entendant ce que Shānyùe avait à débiter de rancoeur à l'égard de son propre peuple. Il ne pouvait dire que la violence de ses propos le surprenait, dans la bouche de son compagnon de route. Il l'avait entendu en tenir des assez semblables à l'égard des hommes, dans leur généralité. Il avait mis ça sur le compte de quelque mauvaise expérience, laquelle n'était probablement pas étrangère à ses blessures. Soit. Mais voilà que les choses se précisaient. Et il ne fallait pas être un génie - tant mieux, soit dit en passant, car Atori aurait été mis sur le banc de touche - pour comprendre que ses bourreaux avaient été, précisément, des Otojins. Atori ne put retenir la pensée - glaçante - que c'étaient même des gens à la solde de ses parents, des contrebandiers, des mercenaires, des braconniers, qui avaient tenté de mettre la main sur Shānyùe pour lui arracher le trésor de ses écailles. Nouveau frisson d'horreur.

Mais il ne fut pas le premier à réagir aux propos du métamorphe. Kishi avait retrouvé un léger sourire, à peine un flottement sur ses lèvres, qui contrastait étrangement avec son regard d'une implacable froideur posé comme une chape de plomb sur Shānyùe. Il répondit :

"Ah, tiens donc ? On dirait que ton ami a une sacrée dent contre les Otojins, Atori. Et il doit en savoir, des choses, à leur sujet ! Sinon, il est certain qu'il ne se permettrait pas de proférer de telles énormités. S'il pense que tous les Otojins méritent de mourir dans la guerre, c'est qu'il a forcément déjà visité leur pays, qu'il a déjà parlé à chacun des habitants qui le peuplent et qu'il est arrivé à la conclusion que tous, absolument tous, étaient malhonnêtes, cruels, malfaisants ! Tu es accompagné d'un homme bien savant, alors, et qui voit ce que le commun des mortels ne perçoit pas : parce qu'à moi, il m'a bien semblé que les hommes, les femmes, les enfants et les vieillards que j'ai croisés étaient bien des pauvres gens dont on avait rasé la maison, brûlé les champs et tué les frères."

Atori ne surenchérit pas. Il était mal à l'aise. La tension entre Shānyùe et Kishi était palpable et c'était déjà un motif suffisant pour avoir envie de sortir de cette pièce minuscule où l'air devenait étouffant. Micheru, d'ailleurs, commençait à se tortiller : il partageait le sentiment d'Atori, sans l'ombre d'un doute. Mais il n'y avait pas que ça. Car le secret de ses origines commençait à le brûler, là, à l'endroit de la poitrine. Il n'avait pas spécialement cherché à cacher qu'il venait d'Oto no Kuni : simplement, on ne le lui avait jamais demandé. Aussi n'avait-il pas vraiment menti. Du reste, il ne lui était jamais apparu que ses origines pouvaient être infamantes. À présent, pourtant, il lui semblait qu'être né à Oto et y avoir grandi pouvait devenir la hache qui briserait un lien pourtant si durement forgé sur les sentiers des crêtes.

Fallait-il donc se taire ou parler ? Kishi semblait avoir pensé au dilemme qui taraudait le musicien, car il tourna son rictus dans sa direction.

"Enfin, tout savant qu'il soit, on dirait que ton ami fait fausse route, hm ? Qu'il s'est trompé, en affirmant que tous les Otojins étaient des salauds qui méritaient de crever dans les flammes. T'es pas d'accord, Atori ?"

Le musicien ne répondit rien, mais foudroya son ami du regard. Dans quelle situation cherchait-il à le mettre ?

"Alleeeeeeez, y'a pas à hésiter ! Mais c'est pas moi qui vais lui dire, ça non ! Je te laisse le plaisir."

Atori tourna lentement son regard vers Shānyùe. Ce qu'exprimaient ses yeux était à peu près comparable à ce que le chasseur peut lire dans les yeux du cerf, au moment de lui enfoncer le dernier pieu droit dans la poitrine. Quelque chose de l'ordre de l'ultime lueur avant la nuit sans fin. Atori prit une grande inspiration, rassembla ce qu'il avait de courage en lui, et dit :

"Si tu penses que les Otojins sont tous des criminels, Shānyùe, c'est que je me suis bien mal conduit auprès de toi."

Et il sourit, d'un sourire triste et gêné, sans détacher son regard du sol. Kishi, lui, riait d'aise, anticipant la réaction du métamorphe. Il était tellement sûr de son effet qu'il dégaina son sabre - une lame courte, mais affûtée - et le tendit à Shānyùe. Micheru fit quelques pas en arrière, saisi d'épouvante.

"HAHA ! Eh bien ! Tu disais à l'instant que les Otojins ne méritaient que de mourir et tant mieux si c'était la guerre qui s'en chargeait. Il n'y a pas de guerre ici, mais on a un Otojin ! Alors, vas-tu le tuer lui aussi ?"

Atori était glacé d'effroi, à présent. Ses yeux ne se détachaient pas de l'épée, dans laquelle il voyait sa mort certaine. Trop de fois, déjà, il avait vu le regard de Shānyùe se transformer en celui d'une bête et perdre tout ce qu'il avait d'humain. Il était persuadé que c'était ces yeux-là qui lui ôteraient la vie, ici même.

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Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe] EmptyMar 16 Jan - 0:12

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Message Sujet: Re: Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe]

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Shānyùe lui aurait volontiers arraché le sourire qui planait sur ses lèvres si la silhouette d'Atori ne se trouvait pas entre les siennes. Aux prunelles mordorées fulminantes répondaient celle de l'individu, accablées par une froideur moqueuse – et qui avait le don d'attiser davantage la colère qui gangrénait petit à petit son sang, comme une malédiction jetée sur son hérédité. Mais elle n'était que traumatismes et douleurs, que pertes et deuil – nulle œuvre d'un dieu si ce n'est des hommes voulant épouser sa grandeur. Il l'observa longuement, à déverser sa tirade en voulant instiguer dans son cœur l'ombre du jugement, de la pitié ou de la culpabilité ; mais il était venu trop tard, à un temps où il s'était assourdi à toutes ces choses pour survivre. Tout ce qu'il convoquait, aucun autre ne s'en était crevé les poumons pour défendre les morts qui hantaient ses nuits de malheur – ce ne serait pas avec l'indulgence qu'il les ferait taire. Elle ne soulagerait pas son échine endolorie par leurs membres fantômes ou leurs suppliques irréelles ; elle n'altèrerait pas leurs soupirs venant avec l'aube pour leur offrir la paix.
Alors, il s'efforça de contrôler sa hargne par respect pour le musicien, de retenir son hybridité aux prémices de ses doigts quand bien même sa volonté lui hurlait tout autre méfait ; il empêcha son sang de bouillonner dans ses veines jusqu'à assourdir toute lucidité – à s'écouter, il se serait déjà élancé pour le l'occire et arracher cette langue trop pendue, qui conditionnait la bonté aux seules âmes qu'il considérait dignes. Son regard s'empourprait d'une ire qu'il savait mauvaise, qui le replongeait des années en arrière, à une époque où l'hémoglobine des déchets du Son avait maculé l'hiver des monts. Elle n'avait jamais été aussi forte, aussi pesante – aussi réelle. Il ne se souvenait même plus comment il avait fauché leurs vies. Il ne s'en souviendrait certainement pas cette fois encore.

Mais lorsqu'il détacha son regard pour le déposer sur Atori, Shānyùe aurait pu jurer qu'un diable vint lui susurrer de l'éventrer. Il ignora si ce fut cette façon mielleuse de l'encourager dans son argument, de l'inciter à le rejoindre dans cette folie qu'il dessinait de ses mots d'injures, ou si ce fut l'air furieux que le barde lui lança en les entendant, et qui ne pouvaient trahir que son inconfort. Sa voix retentit une nouvelle fois – détestable, le forçant à tirer de sa bouche des paroles qu'il ne souhaitait formuler et dont il pouvait se douter de la nature. L'hiver avait accueilli sa venue au shogunat du Feu. Il en avait lu les lignes, connu le secret qu'il voulait attiser pour lui prouver ses torts ou le forcer à le dénigrer, infecte qu'il était. Alleeeeeeez, je te laisse le plaisir. Il allait le tuer.

Durant tout ce temps, il s'était efforcé de ne jamais plonger ses yeux dans ceux du musicien – de ne se focaliser, lui et son ire, que sur l'infâme qui les avait fait naître. Il aurait dû poursuivre ainsi, sans se détourner – car lorsqu'il le fit, à peine une seconde pour s'assurer de son bienêtre, l'air aussi honteux et diminué qu'un enfant que l'on blâmait pour les torts d'un autre, les gonds qu'il avait retenu avec la finesse d'un funambule volèrent en éclat. Son sourire, mêlé de tristesse et de gêne, suffit à ce qu'il écrase ses prunelles sur l'auteur de ce rire aussi vantard qu'il n'était odieux et qu'une centaine d'écailles ne vrombissent sur sa peau en hurlant vengeance. Elles coururent, éparses, jusqu'à l'ombre de son coude, se glissèrent sous les vêtements qui couvraient ses jambes – et bien assez tôt, le fer qui fut tiré comme une incitation se plongea dans le sang de son maître, pourfendant la paume qui l'avait chassée de son fourreau lorsque ses griffes la retournèrent contre son auteur.

Il entendit, avec une forme de délice, son insolence se changer en cri ; mais il se refusait de lui laisser pas le temps de s'époumoner - il en avait déjà trop dit. Sa dextre s'écrasa sur sa gorge, enserrant ses doigts autour de son cou à en broyer os et cordes vocales qui se nichaient, aussi couardes que leur possesseur, sous cette chair dégoûtante. Il l'entendit hoqueter sous son joug, l'air se raréfier. Son corps heurta le mur de la bâtisse de plein fouet, chassant l'alizée de ses poumons – et doucement, si doucement pour se délecter de chaque rictus infecte qui traversait ses traits, Shānyùe éleva sa silhouette au-dessus du sol, condamné à s'étouffer avec son propre poids qui le tirait vers le bas.
Là, seulement là, son visage se rapprocha du sien, paré d'un air épris de rancœur – aussi calme et mesuré qu''un homme devenu fou de colère. Sa voix susurrait tout son dédain et son ire, sifflant entre ses lèvres pour ne pas l'occire trop vite.

« Je le savais déjà. Son nom et son origine sont placardées aux côtés des déserteurs du Shogunat. J'ai eu une saison entière pour le comprendre, mais le simple fait que tu aies tenté de l'utiliser contre lui me dit déjà tout ce que j'ai à savoir de toi, Kishi. », son regard ne cessait de se planter dans le sien, ses pupilles tremblant de démence. « Tu dis être un compagnon son voyage, voire un ami, mais tu n'hésites pas à tirer ton arme pour que je le pourfende avec ton propre fer. Et tu oses invoquer ma pitié ? »


Sa main se confina autour de son cou, relevant son emprise jusqu'à l'ombre de son menton où, pressé entre le courroux et la fureur, elle accueillerait bientôt la mort. La paume indemne du pendu enserrera la sienne, tentant éperdument de desserrer son étau – elle n'y arriverait pas.

« Le fait est que je n'ai pas envie de les connaître. Ni eux, ni leurs vies, ni leurs peines, ni leurs pertes. Eux non plus ne connaissent pas les bêtes qu'ils mettent à mort ou leurs pairs qu'ils assaillent et humilient grâce à leur nombre par simple désir de le faire. », dans ses dernières paroles, susurrées avec bien plus de mal que d'aigreur, il glissa les affres qu'avaient vécu le musicien aux mains de ces bandits, qu'il n'avait osé lui dévoiler plus que nécessaire. Sa colère s'intensifia, davantage, de la façon dont il traitait le barde que de ses paroles envers lui. « Lui demanderais-tu d'excuser ses bourreaux ? Lui en voudrais-tu pour les avoir abattus comme il en avait les pleins droits de le faire ? Non. Et j'espère bien que la seule fois où je foulerais du pied cette terre putride sera lorsqu'elle sera couverte de cendres. »


Il pouvait sentir ses pieds s'agiter sous sa forme vide, tenter de le heurter avec des coups qui pourfendraient son abdomen, heurter ses coudes pour le faire flancher ; mais chaque fois qu'il tentait de retrouver ainsi sa liberté, des écailles venaient trouver ses membres pour l'en empêcher. Son visage s'empourprait d'un sang qui ne pouvait plus affluer, rougit et boursoufflé par un air que l'on refusait de lui gracier.
L'arme qu'il avait planté dans sa paume, il l'empoigna avec une ardeur qui avait tout de la démence – d'un seul geste, l'angle qu'il lui imposa brisa les cartilages épargnés avant de l'en retirer. Sa voix gronda du fond de ses pensées, comme possédée par l'esprit d'un autre ; celui qui, dans toute la grâce impure d'Izanagi, saurait faire abstraction de l'humanité du monde pour venger les morts.

« Toute ma vie, les hommes ont passé les leurs à prendre mon clan pour des bêtes, des yokai, à justifier leurs crimes par leur animalité quand bien même ils étaient les plus abjectes d'entre tous. Vous n'implorez la clémence et n'invoquez la différence que lorsque cela vous permet de sauver vos pauvres existences. Lorsqu'il s'agit d'en prendre, vous préférez la généralité et l'aveuglement. », elle s'adoucit, presque, appuyant chaque mot pour s'assurer qu'il parvienne jusqu'à ces yeux révulsés. « J'ai compris il y a bien longtemps que la violence était le seul langage que vous compreniez, alors je me suis mis à l'apprendre. Est-ce que c'est assez clair pour toi jusqu'ici, ou est-ce qu'il faut que je te rompe le cou pour que cela rentre ? »


Il n'aurait pas dû le tenter. Pas au crépuscule d'un voyage qui leur avait éreinté le corps et l'esprit ; qui avait occis leurs espoirs ou leur énergie. Micheru aurait pu fuir, apeuré par ses actions, qu'il ne l'aurait pas même remarqué. En l'observant, là, Shānyùe pourrait presque voir ce qu'Atori lui trouvait, ses prunelles le dédaignant dans l'ombre que sa silhouette faisait planer sur la sienne. Il en devenait plaisant, lorsqu'il savait se taire.
Son regard crépusculaire se planta une dernière fois dans celui de ce comparse, dont les couleurs s'étaient ternies avec l'étouffement.

« Tu n'es peut-être pas otojin, mais après tout, je ne suis pas à une exception près. »


Son corps retomba sur le sol, vidé de toutes ses forces – et il fallut quelques secondes où la vie et la mort se partageaient son destin avant qu'une maigre inspiration trahisse le silence qu'il avait imposé à sa langue.





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Ashikaga Atori
Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe] EmptyDim 21 Jan - 18:49

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Message Sujet: Re: Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe]

Micheru s'était d'abord plaqué les pattes sur les yeux, puis avait carrément décampé de la maisonnette lorsque les choses avaient commencé à vraiment s'envenimer. Qui aurait pu le blâmer ? Après les horreurs dont la petite troupe avait été témoin et actrice pendant son expédition, il était légitime que le retour au bercail soit un retour au calme, à la paix et à la sécurité. Alors, que le sang dût encore être versé, et des mains d'un des leurs, contre un ami qui plus est, avait quelque chose de révoltant. Etait-il simplement sorti pour ne pas voir de ses petits yeux noirs cette violence ? Ou bien avait-il décampé pour de bon, parti se terrer de nouveau dans sa tanière, là-bas, quelque part dans les montagnes ? C'était pour l'instant un mystère et certainement pas une priorité à gérer aux yeux d'Atori.

S'il avait trouvé la façon qu'avait Kishi de présenter les choses plutôt glaçante - surtout le fait qu'il tende sa propre épée à Shānyùe pour qu'il l'utilise contre lui - il était bel et bien révolté, lui aussi, par la réaction de son partenaire de voyage. La peur qu'il avait auparavant connue lorsque Shānyùe se mettait en rage, au point de perdre le contrôle de lui-même et de laisser son animalité s'exprimer par tous les pores de sa peau - qui n'avait plus de peau que le nom, car elle se couvrait de ces écailles si belles, mais si traîtresses - avait cédé la place à une véritable colère. Cet homme dont il avait empalé la main, qu'il tenait à présent en soumission, à deux doigts de l'étouffement, était un de ses amis à lui, Atori. Est-ce que ça n'avait aucune valeur à ses yeux ? Quand bien même, est-ce que ses propos méritaient un tel châtiment ? La réponse était un non sans équivoque. Et, une fois encore, ce non était une déchirure dans l'attachement qu'Atori portait à Shānyùe.

Après avoir senti - trop longtemps - le sang battre à ses tempes, Atori se précipita sur le corps inconscient de Kishi. Il bouscula au passage et sans le moindre ménagement Shānyùe.

"Pousse-toi de là !"

Il donna quelque claques à Kishi, dont il trouvait le visage d'une pâleur inquiétante. Il ne reprit pas conscience, mais au moins il respirait : c'était déjà un signe encourageant, compte tenu de la sinistre marque rouge qui barrait son cou, à l'endroit où il avait été serré. Atori prit ensuite dans sa main celle qui avait été pourfendue par l'épée. Il dut retenir une nausée à la vue de ces chairs déchirées. Vint ensuite la panique. Il ne savait pas comment traiter ces blessures. Il n'avait d'ailleurs aucun matériel pour le faire, ici. Hors de question de demander quoi que ce soit à Shānyùe.

"MICHERU ! MICHERU, REVIENS !"

Il avait lancé un appel désespéré. Les larmes commençaient à gagner ses yeux : il les essuya d'un revers de manche. Il baladait ses mains au-dessus du corps de Kishi, sans savoir quoi faire. Finalement, il entendit les pas du paresseux, bien reconnaissables. Il se retourna et le vit, sur le seuil de la maisonnette. Grâce au ciel.

"Cours au temple, amène le prêtre ici, dis-lui qu'il y a un blessé grave. Fais vite !"

Son ton, brusque comme il ne l'avait jamais été, avait valeur d'autorité. Micheru décampa sans attendre. Il avait cet avantage d'être particulièrement docile. Un peu soulagé d'avoir remis une partie de sa charge sur les compétences d'un autre, Atori se calma un peu. Ses yeux se posèrent sur Shānyùe. Alors, la colère ressurgit. Mais elle était froide. Certainement pas explosive, comme l'avait été la sienne. Il ne lui adressa pas un sourire, pas un regard de complaisance. Il ne pensait pas qu'il regrettait son geste. Quand bien même il s'en excuserait, mettrait ça sur le compte d'un accès de colère, il n'était pas certain de vouloir lui pardonner. Il se contenta de lui asséner sa sentence sèchement :

"J'en ai assez de te chercher des excuses. Tu as presque tué un de mes amis les plus chers, je pense qu'il n'y a rien d'autre à dire. Tu n'es certainement plus le bienvenu ici."

Il lui désigna sans rien ajouter la porte, restée ouverte. D'ailleurs, le prêtre s'y faufilait déjà. Micheru avait été bien rapide. C'était heureux, car le vénérable homme se mit aussitôt à l'oeuvre, sans poser une seule question. Atori resta pour l'assister. Il était prêt à chasser Shānyùe lui-même, s'il refusait de suivre ses consignes. Il n'avait aucune envie d'être en sa présence. Et d'ailleurs, il se savait à présent en danger véritable, avec lui dans les parages.

Seijuu Shānyùe
Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe] EmptyMar 23 Jan - 12:58

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Message Sujet: Re: Reverto ut exeam [Seijuu Shānyùe]

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]reverto ut exeam printemps 83, pays des montagnes – ft. ashikaga atori

Shānyùe observa la scène qui se jouait sous ses yeux comme s'il fut devenu sourd aux cris et à la panique. Son regard s'était abaissé, simplement, vers la forme du barde, agenouillée face à son comparse et à sa vie qu'Izanagi n'avait pas désiré ôter. Il entendit les pas de Micheru s'éloigner sans se tourner pour le voir, contempla la façon dont la panique pressait les mains d'Atori sur son corps, évaporait graduellement chaque once de tolérance qu'il prêtait à son comportement. Sa mâchoire se serra lorsqu'il vit perler des larmes aux coins de ses cils – lorsqu'il réalisa qu'il en était la cause. Ses mots avaient chassé ses écailles, mais ses yeux, eux, étaient demeurés égaux à eux-mêmes – fendus, dans l’aspect glaçant d’une nature perlant sur le rivage de son humanité. Mais lorsque le barde releva ses iris humides vers ceux du Seijuu, plantant l'égide de sa colère dans le berceau de la sienne, une myriade d’émotions traversa son esprit – seul un fragment d’entre elles s’installa sur ses traits. Une forme de refus, de tristesse que l’on étouffait. Puis le couperet tomba – et le voile revint sur son esprit. Le recul, la dissociation.
Il soutint son regard comme si ce fut la dernière fois qu'il pourrait le faire, dans le silence pesant laissé par le départ du paresseux et l'inconscience de l'autre homme. Ses prunelles oscillaient entre celles de son vis-à-vis, comme pour cerner son état ; comme si ce simple fait le ramenait au calme. Il ne pouvait pas s'excuser pour ses actes ; mais désolé, il l'était – profondément, pour avoir donné naissance à ces larmes qui creusaient des sillons sur son visage. Il ne s'était pas attendu à ce qu'il tolère son acte, lorsque la colère avait tranché ses derniers filons d'indulgence. Ni à ce qu'il demeure immobile ou excuse ses gestes. Shānyùe avait agi en connaissance de cause ; mais face à la peine qu'il aurait dû éprouver en voyant ainsi leur lien s'effiler, la seule chose à laquelle il pouvait penser fut ce sourire triste et gêné qui avait paré ses lèvres, la honte qu'il avait lu sur son visage et qu'il n'avait pu supporter. Il en ignorait la raison... mais jamais ne souhaitait-il le voir comme il l'avait été. Comme si cet air-là qu'il avait arboré était pire, à ses yeux, que sa haine ou sa peur.

Sa voix le trouva, sur un ton effacé. Ses yeux ne l'avaient pas quitté, ni n'imploraient sa pitié. Ils étaient le reflet de ce qui était déjà acté, qu'il acceptait quand bien même il ne pourrait se résoudre à remonter le temps et à en faire autrement.

« Tu as une bien étrange conception de l'amitié, si t'envoyer au-devant du danger en fait partie. », un murmure, lorsqu'il se souvint des affres qu'ils avaient essuyé, au creux de cette montagne ; des douleurs qui avaient cerné leurs corps, celles qu'il avait pansé. Son regard trouva le visage d'Atori, s'attardant à l'endroit où la chute l'avait blessé. L'onguent et le bandage avaient disparu, la plaie aussi. « Je me souviens n'avoir fait que t'en protéger. »


Aussi démesuré son geste avait été, attisé par la colère, son intention n'avait pas changé. Elle s'était mêlée à celle de punir son compagnon, dans une forme de jalousie qu'il ne reconnaîtrait pas. D'aigreur, lorsqu'il l'avait entendu traiter ses bourreaux comme les siens ne l'avaient jamais été. D'une ire sourde, en voyant le malaise et la honte qui avaient cernés les traits de son comparse, à ses simples paroles. D'injustice. De peine, de deuil, de cette tristesse qui parasitait son corps. Blessé par ses mots, il l'était – mais si les rôles s'étaient vus inversés, n'aurait-il pas fait bien plus que le chasser ? S'il avait cru qu'il avait fauché la vie d'un de ses proches, aurait-il seulement pu se retenir de lui ôter la sienne ? Il connaissait suffisamment cette coquille creuse qu'était devenu son être pour savoir que non, il n'aurait pas eu cette clémence. Pas tel qu'il l'était aujourd'hui.
Au fond de lui, une petite voix lui susurrait que c'était mieux ainsi : s'il devait avouer son attachement au musicien, il devrait reconnaître qu'il méritait bien mieux que sa personne, oscillant au pied d'un précipice à chaque instant, à toujours se demander de quel côté la folie le ferait pencher en observant le lever du jour. Une part de lui aurait voulu le garder à ses côtés malgré tout, pour s'enivrer d'une présence qu'il appréciait tant, si rare dans l'allégresse qu'il lui apportait – quelque part, il serait demeuré égoïste face à ce peu de cette vie-là.
Mais avec le détachement venait la clarté. Sa peine était la sienne – Atori n'avait pas à la porter, ni elle, ni ses conséquences. Plus que tout, il se refusait à ne pas respecter sa volonté, elle qui avait été bafouée bien des fois. Ce n'était pas un adieu : mais une barrière, une limite à ne pas franchir. Shānyùe ne l'outrepasserait jamais.

Ses yeux avaient retrouvé leur humanité lorsqu'ils se plongèrent éperdument dans ceux du musicien, rendus humides par les larmes qu'il avait versé pour le blessé.

« S'il pose un pied à Oto, il mourra. »


Il ignora si ses paroles furent adressées au barde, comme une menace faite à son ami luttant pour demeurer conscient ; ou une adresse à celui qui ne pouvait l'entendre, de protéger Atori en l'empêchant de s'aventurer là où sa peine l'aveuglerai – comme une fatalité qu'il craignait plus que toute chose. Il n'eut pas le temps de se décider – la silhouette de Micheru les avait retrouvés, celle du vieil homme elle aussi. Shānyùe fit un pas sur le côté pour le laisser passer sans quitter le musicien des yeux. Lui, le ferait certainement, oscillant entre le prêtre et sa présence qu'il voulait voir disparaître. Quelques secondes s'écoulèrent malgré lui, avare de son regard, avant qu'il dépose son baluchon sur le sol et saisisse les vêtements qu'il avait laissé dans la chaleur de cette maisonnée. Il ne lui fit par l'outrage d'oser un nouveau coup d'œil derrière lui et laissa là les onguents qu'il avait dérobé aux macchabés, tournant les talons pour ne plus revenir. Il senti les yeux de Micheru s'attarder sur lui, le suivre jusqu'à ce qu'il ne dépasse le seuil de la porte sans lui rendre son attention.

Lorsqu'il avisa l'horizon, sa mâchoire se serra davantage, tandis qu'il s'éloignait des maisonnées et des ombres qui les habitaient. Il trouverait refuge là où il l'avait trouvé, près des crépitements d'un feu sans sommeil. Au creux du lit d'un rivière, sûrement. Il s'en fichait éperdument.
Jamais les pentes d’Hashiba ne lui avaient paru si mornes.

Fin du RP.





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