▶ Sujet: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

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▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

La note que tu avais sous les yeux n'était pas du même acabit que les missives officielles que tu recevais d'ordinaire pour t'appeler à partir en mission. Le vélin te semblait différent, comportait moins de fioritures, et il ne te fallut pas longtemps à la lecture de son contenu pour déduire sa véritable nature. Ton cousin Bankichi, fidèle à l'impression jusqu'au-boutiste qu'il t'avait faite jusque là, rassemblait une troupe de son propre chef pour l'assister dans son enquête visant çà percer les derniers mystères qui pouvaient entourer Shinchû, le Yokai qu'il avait vaincu tout récemment et qui lui avait laissé de nombreux stigmates. Tu souris. Tu avais déjà eu l'opportunité de côtoyer, combattre, disséquer et analyser de nombreuses créatures sur ton île, avais même su observer et t'inspirer de leurs méthodes lorsqu'il était question de faire couler le sang et de révéler les contours intérieurs d'un corps avec le plus de créativité possible. Cette invitation de parlait, oui. Te susurrait à l'oreille qu'elle était nécessaire pour la pérennité suprême de la Brume.

Au-delà de cet intérêt, dans l'ombre projetée par Shinchû, se cachaient cependant pour toi d'autres attraits plus obscurs. Car si les Yokais étaient généralement perçus comme de simples abominations à éradiquer, tu voyais pour ta part en eux une forme de modèle. Des concurrents qu'il t'appartiendrait d'évincer tout en extirpant et réemployant de leurs carcasses la terreur, l'efficacité et l'ambition dont ils faisaient preuve pour les faire tiennes.

Tu avalas un repas rudimentaire mais dense avant de te mettre en route vers le point de rendez-vous, arborant comme à l'accoutumée les atours qui faisaient de toi cette anomalie aussi repoussante que meurtrière, et y retrouvas sans tarder ton congénère et le reste du détachement qu'il avait rassemblé. En apercevant Asami, ta mâchoire s'étendit en un simulacre d'expression amicale, qui ne trahissait en réalité que trop bien quelles velléités se terraient au-delà. Tu savais qu'il te faudrait pour l'heure ignorer ces appels de la chair, mais te plaisais malgré tout à déshabiller la jeune femme du regard, pratiquant l'expectative, cultivant ton anticipation. Tu forças derechef to nattention à se fixer sur ton cousin lorsqu'il prit la parole, tiquant à l'évocation du cadeau qui avait été laissé par la bête à ceux qui l'avaient combattu. Bankichi était certes déterminé à amasser des informations qui pourraient assister à l'éradication des démons sur l'archipel, mais il t'apparaissait évident qu'il était également en quête d'autre chose. Une chose plus personnelle... et controverse.

Sans détour, tu vis Asami prendre les devants pour s'enquérir du pouvoir de ton congénère, souriant intérieurement face à l'absence totale chez elle de ces filtres et de ces codes dont 'encombraient inutilement le reste du monde. En ton for intérieur, tu songeas que ces capacités de tisserand méritaient effectivement un intérêt particulier, mais ce ne fut que lorsque vous fûtes tous sur le départ que tu délias ta propre langue. Inutile en effet de gaspiller du temps au village, quand toutes les informations nécessaires pouvaient être transmises sur le trajet.

« Bankichi. Besoin de savoir, comment était Shinchû. Son corps. Sa façon de tuer. Aussi, pourquoi, par qui, était appelé « l 'Originel ». »

Tu marquas une pause, créant l'espace dans cet échange qui te permettrait d'interroger ton congénère désossé sur la composante peut-être la plus essentielle de cette enquête.

« … Qui l'a tué. Comment. »

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▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

Les volontés du chasseur-trappeur s’étaient acheminées jusqu’à mes oreilles, et son initiative m’avait séduit. Ces derniers temps, je n’avais pas quitté Kiri sous bonne garde depuis mon excursion dans la brume menant à la rencontre de Yuki Fuuha, et un rapport d’enquête à son sujet. L’assassinat de l’émissaire du daimyos avait convoqué des gardes autour du dojo familial, et depuis lors les missions de sentinelles se suivaient et se ressemblaient, jusqu’à l’arrivé de la délégation d’Homura. La surveillance permanente de Weihan était remontée à la hiérarchie, qui avait décidé d’effectuer un roulement d’effectif.

L’envie de sortir des murs était plus que présente, bien que soucieux de ma sécurité. Je patientais, observant qui accompagnait le Kaguya pour la petite expédition, visant à faire lumière sur les parts sombres de Shinchu, dit le Yokai Originel. Leurs chakra, tous connus, étaient similaires au Chûnin, bien plus puissant que le mien. Une belle escorte, suffisante pour fuir Yuki Fuuha si nécessaire. Je m’approchais, saluant Zetsumei avec appréhension. Me tournant vers Bankichi, poing fermé traditionnellement dans l’autre, tandis que la Uzumaki, harcelant le chef d’escouade, était servis d’un hochement de tête.

– Pouvez-vous nous renseigner sur les zones d’ombre à éclaircir, et les éléments connus sortant de l’ordinaire ? Si les autorisations vous le permettent. Je n’ai pas pu encore lire les rapports, j’ai été.. occupé.

La brume s’épaississait et la végétation grouillait de vie au fur et à mesure des déplacements de la troupe et de la discussion. J’inspirais profondément. Je ne m’étais jamais réellement rendu compte, que malgré les nombreuses heures d’entraînement enfermés dans le domaine familial, je passais également beaucoup de temps dans le territoire sous couvert de missive.

– Pas de présence notable dans les environs pour l’instant.

▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

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tech utilisée:

▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

Tu avais suivi le mouvement sitôt qu'il avait été initié par l'instigateur de cette enquête de terrain, mais n'en étais pas moins resté investi par une profonde perplexité quant au rôle qu'avait voulu t'octroyer Bankichi. Le Bouclier. Le protecteur. Rien dans ton passé, ton présent et à priori ton futur ne venait alimenter pour toi l'idée selon laquelle tu aurais dû te soucier outre mesure de la vie d'autrui, fut-ce cet autrui être un autre shinobi de la Brume. Tu pouvais entrevoir maigrement les origines de cette méprise, dans la démonstration que tu avais faite à ton cousin de ton talent pour la défense et la préservation, mais en aucun cas n'avais-tu l'envie, l'ambition ou le besoin d'étendre ces bienfaits à d'autres que toi. Tu étais un survivant forgé dans la brutalité de l'isolement et la rigueur assumée de l'autosuffisance, pas une béquille sur laquelle quiconque pouvait espérer s'appuyer pour palier ses faiblesses.

La responsabilité de sa propre vie, en tant que soldat de la Brume, revenait à chacun individuellement, et faillir à assumer ladite responsabilité revenait ultimement à s'offrir à la mort. Tu n'espérais ni n'attendais rien pour ta part des facultés de tes coéquipiers pour ce qui était de ta survie. Tu avais suivi ton cousin désossé pour étancher ta soif de connaissances, servir la Brume et connaître ses ennemis, et c'était ni plus ni moins ce que tu allais faire.

Avec attention, tu relevas les informations recelées par le discours de Bankichi, ui te dépeignirent les traits et caractéristiques d'une créature en tout point infernale. Titanesque, capable de se diviser, d'infecter, de posséder, de répandre une substance corrosive,... Il y avait là assez de dangers et d'horreur pour mortifier parmi les guerriers les plus fiers. Chez toi, c'était toutefois la curiosité, l'intérêt et l'inspiration qui l'emportaient : il te suffit d'entendre cette description de la bête, en effet, pour ressentir l'appel du meurtre et de ses délices, et il n'y eut bien que la mention par ton congénère d'une tierce entité à laquelle Shinchû aurait répondu qui te tira de cet élan. Les Yokai, songeas-tu, n'étaient pas connus pour leur sens de la hiérarchie ou pour leur propension à travailler avec quiconque de façon organisée. Outre ses facultés hors du commun, c'était donc les affiliations de Shinchî qui devenaient dignes d'intérêt. Ça... et le fait que tous ceux qui l'avaient affronté, en fin de compte, étaient devenus les dépositaires de son essence.

Tu l'avais soupçonné sans pouvoir l'affirmer, mais Bankichi le confiait à présent sans détour : il était marqué, investi. Corrompu. Par-delà les pourtours osseux de ton visage, tu adressas un regard insistant à ton cousin devenu tisserand, songeur. Sur tes gardes. Une nouvelle instance d'inconnue venait de s'immiscer entre toi et le Chûnin, un risque qui commandait la prudence que tu exerçais en tout temps et en tout lieu face à une menace. Confronté à ces révélations, ta conclusion ne souffrait aucune hésitation : Shinchû avait été vaincu... mais pas détruit. Cela rendait cette investigation de votre part plus capitale qu'elle ne t'avait déjà semblé et lorsque vous approchâtes e votre destination cible, tu convoquas l'exercice de tous tes sens pour capter et interpréter les énergies qui pouvaient s'y trouver.

« Dernière chose, Itoko. Shinchû... voulait seulement la destruction ? Ou bien, des raisons de penser... qu'il voulait autre chose. »

Se multiplier, tromper, dominer. Voilà à quoi se cantonnaient à ta connaissance les schémas traditionnels des démons. Mais Shinchû, vraisemblablement, était différent. Et trouver ses acolytes pouvait dès lors s'avérer plus important encore que de le détruire pour de bon.

Résumé

Seikatsu no Jigaku — C

Détection

Avec un mudra, l'utilisateur est capable de percevoir toutes les cibles présentes dans une zone moyenne. S'il a déjà rencontré les identités chakratiques, il peut les reconnaître.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG C

Kaijû no Yoroi — A

Ninjutsu Spécial

L'utilisateur crée tout autour de lui une armure d'os à base de cartilages renforcés. Une fois entièrement entouré, celui-ci se verra protégé d'attaques à la puissance importante et pourra les encaisser sans broncher.

DEFENSEMULTIDIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG A

▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

Usiter mes dons de senseur était devenue une seconde nature depuis plusieurs années, spécifiquement en vue de la clause Kaguya, mais ce n’était que depuis la saison dernière que j’en avais repris l’entraînement intensif. Les missions de gardiennage étaient avantageuses, la quasi-totalité de mon chakra à disposition profitait à la détection. Ce n’était pas surprenant que ma sensibilité soit déjà à l'œuvre avant même les ordres du chef d’escouade. La conversation, les nouvelles capacités et maléfices de Bankichi m’intriguaient, altérant jusqu’à ma concentration.

Ce qui me chahutait particulièrement, c’était l’immortalité de Shinchu, une caractéristique reflétant le pire cauchemar d’un assassin. Un ennemi naturel, qui obéissait pourtant à certaines lois connu de lui seul, jusqu’à ce que les chasseurs de yokai en trouvent la faille. Une méthode qui renvoyait à l’esprit du spadassin, professionnel et cartésien, étudiant et exploitant la moindre des brèches. Un combat qui me semblait inaccessible tant les facultés du Yokai étaient impressionnantes. Mais l’information qui me faisait réagir se révélait autrement inquiétante :

– Shinchu a sous-entendu ? Il usait de parole ou de télépathie pour communiquer ? Il a bien mentionné quelqu’un, pas quelque chose ?

Les véritables raisons de l’initiative du Chunin Kaguya prennaient place. Elles étaient multiples, certaines moins cruciales, mais toutes révélaient une importance capitale. Une fois de plus, Bankichi avait prouvé sa valeur et sa puissance : mais à quel prix ? Observateur, je discernais que cette sensation était partagée avec Zetsumei. La furie harceleuse remontait notre position après une petite manipulation, imposant ses conditions. L’eisen-nin était plus forte, plus intimidante que moi, et mon caractère s’écrasait face à de telles personnalités. Néanmoins, j’avais davantage de responsabilités désormais, et gagner quelque peu en assurance m’aiderait à l’avenir.

– Je risque d’être beaucoup moins efficace.. C’est d’accord, si tu consens à ne pas délier ta langue à la moindre occasion à propos de Shinchu.  

J’espérais avoir été assez diplomate. A vrai dire, si l’on faisait une rencontre liée au Yokai, il était préférable de la capturer que de la tuer, que ce soit pour l’analyser ou l’interroger. Imitant le Chûnin vétéran, je composais à mon tour quelques mudras, les rares que je connaissais, afin de convoquer un grand rapace. Sautant sur son dos, assez large pour accueillir deux personnes, j'attrapais doucement mon arc, paré pour la suite.

Téknik:

▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

Chemin faisant, avant que vous atteignîtes le site où s’était déroulé la bataille contre Shinchû, tu vis l’esei aux cheveux écarlates se positionner au devant de toi et de Yasahiro. Son regard véhiculait une intransigeance sans faille, songeas-tu, un caractère inflexible qui se retrouva sans le moindre filtre dans ses propos. A l’écoute de ces derniers, tu tâchas de retenir l’expression de ton dépit en te murant dans le silence, imbriquant cette nouvelle facette de la rubiconde avec les traits que tu lui connaissais déjà. Ce mélange de principes paradoxal, au-delà de l’irritation à court terme qu’il suscita en toi, t’évoquait cependant une ambivalence intéressante chez la jeune femme qui avait, par ailleurs, dors et déjà capturé une part de ton intérêt. Sa fermeté dans la préservation de la vie n’avait apparemment d’égale que son indifférence face aux mutilations et sévices en tout genre. Izanami et Izanagi, pensas-tu non sans ironie, semblaient ainsi mener une profonde lutte spirituelle dans la psyché de la plantureuse kunoichi, se la partageant tels deux prédateurs avides de la conquête d’une nouvelle âme.

Parole n’a pas d’importance. Seulement les actes.

D’un point de vue pratique, les conditions d’Asami n’imposaient pas pour toi de lourde contrainte : tu étais coutumier, en effet, de l’exercice de la patience et de la méthode pour mener à bien tes meurtres rituels, la conclusion desquels intervenait le plus souvent à la suite d’une longue communion sanguinaire, aux antipodes d’une bête et sommaire exécution.

Reportant ton attention sur le champ de bataille à proximité duquel vous arriviez, tu étendis tes sens sur la zone, dans une optique de reconnaissance et de prévention. Des ersatz de chakra te parvinrent de façon diffuse, des stigmates sensoriels effacés du déferlement d’énergies qui avait inondé les lieux. Lorsque tu te fus suffisamment approché, tu pus contempler proprement dite l’étendue de la scène, où les charognards volant avaient déjà entamé leur morbide besogne. Il y avait là toutes les traces d’un affrontement dantesque, à une échelle dont tu n’étais pas familier, et les monceaux de corps monstrueux en pleine putréfaction témoignaient de la hargne dont avait du faire preuve l’unité kirijin pour l’emporter. Méthodiquement, tu ratissas le périmètre par sa délimitation extérieure avant de converger avec tes pairs vers le centre du charnier, partageant rapidement les mêmes observations que ton cousin. Il n’y avait plus rien ici digne d’un plus grand intérêt que la simple collecte d’appendices et de trophées Yokai, ce que tu allas t’employer à faire en te penchant plus avant sur les carcasses les mieux préservées.

Tu t’accroupis près d’elles avec un intérêt quasi scientifique, forgé par des années, une décennie à vrai dire, passées à étudier les forces et faiblesses des créatures qui menaçaient ta vie pour respectivement te les approprier et les exploiter. Rangées de crocs aiguisées, derme cartilagineux en apparence presque aussi résistant que celui que tu étais en mesure de produire,  griffes rétractiles mortellement insidieuses,... Les traits notables chez ces Yokai en particulier ne manquaient pas, et n’étaient pas sans te rappeler certains spécimens contre lesquels tu avais dû mener de sanglantes guerres de territoire sur l’île de ton exil. Des conflits que tu n’avais jamais pu véritablement remporter, mais qui s’étaient soldés in fine par des massacres inquantifiables de créatures, là où ton existence, elle, avait perduré. Tu t’armas d’un os fin et tranchant et détailla de sa pointe le corps inerte d’un monstre, avant de lui ôter méticuleusement ce qui lui servit autrefois de dentition. T’attardant à la suite sur les restes d’une autre bête enfantée par Shinchû, tu y trouvas cette fois une paire de cornes aux aspérités particulièrement vicieuses, qui trahissaient par leur courbe toute la souffrance qu’elles avaient pu servir à infliger.

Une vague empreinte olfactive attira ensuite ton attention, vers une troisième carcasse cette fois. Ce spécimen s’avéra avoir été proprement éventré, mais par-delà la puanteur afférente à la décomposition du corps, tu percevais dans les restes de ce Yokai une senteur mortifère proprement révulsante, une odeur qui aurait pu te mettre toi-même en déroute en dépit de toutes tes expériences passées. Après un moment à observer les sillons noirâtres et suintants du corps, tu te décidas à y plonger tes mains armurées, évidant la dépouille de ses viscères avec méticulosité en étudiant leur consistance et leur rôle probable. Puis tu les sentis, là dans les replis internes de la créatures. Deux glandes ovoïdes, que tu fit en sorte d’extraire pour les porter à ton regard. Au vue de la puanteur insoutenable que ces organes déployaient, il n’y avait aucun doute qu’ils étaient à l’origine de cette empreinte que tu avais senti. Mécanisme de défense, moyen de communication ou encore source d’un liquide nocif quelconque, tu l’ignorais encore, mais une observation plus approfondie t’apporterait les réponses en temps voulu.

▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

Asami et moi étions parvenus à un compromis, sans véritable sacrifice d’une des deux parties. Je hochais la tête pour sceller dans le silence cette entente profitable, revenant à mes réflexions internes. Des yokai dotés de paroles ont déjà été recensé, aperçu, vu, parfois même combattu. Les rapports allaient en ce sens, parfois étant le sujet même des missions, bien que ce fait était rare. Les cas de télépathie m'étaient inconnus, il s’agissait plus fréquemment d’humain qui à travers de rumeur profitait d’une situation pour commettre méfaits ou renversements. jusqu’à parfois user d'illusions pour ancrer la tromperie. J’en avais fait les frais durant mes premières missions.

Le cas de Shinchu combinait la parole, rare mais présente, et la télépathie, unique jusqu’ici. Kaguya Bankichi avait raison, en plus de ses capacités combatives, le Yokai Originel n’avait rien d’ordinaire. A ma connaissance, cette faculté d’esprit n’était exercée que par les Yamanaka, et l’une d’entre elle sous le nom de Shimizu Eri avait migré à l’académie de Kiri depuis quelque année, en provenance du Pays de la Pluie. Si le collaborateur était un Yamanaka, il me fallait son aide pour le prouver. Je sentais la nuque de Yumiko, le grand hibou, se pencher en direction de Bankichi, le toisant de son regard perçant et prédateur.

– Yumiko, ce n’est pas de toi qu’il parle.

Yumiko fixait le Kaguya une dernière fois avant de céder. Il n’appréciait pas que l’on remette en cause sa discrétion. De sa hauteur il se relevait, les pupilles posées sur les corbeaux, proies trop petites pour lui et son appétit dantesque que le compère chasseur avait pu être témoin.

– Hmmpf, il n’y a même pas de quoi picorer.

Des cadavres impropres, à la chaire pourries et aux blessures suintant de pus parsemaient l’ancien champ de bataille. Le terrain portait le passé d’un combat de masse, ravagés par les monstres et les techniques d’ampleur qui s’y étaient écrasées. Des animaux avaient commencé à nettoyer, mais face à un telle quantité, c’était bien les charognards qui profitaient d’un festin à volonté.

– En senseur expérimenté, il y a Yuki Shun’u, mais je me rapproche doucement de son niveau, je ferai probablement l’affaire. Tu n’as qu'à me demander si tu as besoin d’un senseur pour ces cadavres. Je pense demander aux autorités les autorisations nécessaires pour quelques expériences non orthodoxes, sur des Yokai vivants. L’idéal serait de disposer de larves de Shinchu ayant survécu, mais le retour sur un autre Yokai pourrait être intéressant. Avec le confinement nécessaire.. Peut-être que la demande provenant de deux Chûnin auraient davantage de poids, qu’en dites-vous Bankichi ?

Mon regard s’était progressivement décaler de la kunoichi cramoisi au chasseur bleuté. Si la partie laboratoire intéresserait visiblement Asami, la partie chasse, capture et confinement des Yokai était plus propice aux mains de Bankichi, fort de son expérience et de son haut-fait contre Shinchu. Chacun s’affairait à une tâche lui étant propre, aux méthodes plus ou moins fines. Je descendais de l’hibou géant, ne ressentant pas de menace aux alentours. En observant la scène, Yumiko savait qu’il aiderait au transport des Yokai morts. Pendant que l’escouade ne ressemble ses preuves et trophées, je m’attardais à son complément :

– Je vais sonder le corps principal. Ce fameux collaborateur a peut-être laissé des traces.

▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

Tu entendis au loin Asami quémander ta contribution au sujet du transport des carcasses sélectionnées. Toutes ne se valaient pas, mais il y en avait là pléthore qui vaudraient le coup d'être étudiées : dans un mouvement volontairement lent et fluide, tu te redressas donc en te retournant, pour faire porter ton regard sur la silhouette rouge et ombrageuse. De quelques pas, tu te rapprochas d'elle sans la quitter un instant des yeux, percevant dans son comportement tous ces relents facétieux. Tu t'arrêtas finalement, à quelques mètres de la rubiconde, adoptas une posture propice au miracle de la création. Dans un déchirement de chair et d'os, tu extrudas alors pour commencer une large cage thoracique, qui grandit à vue d'oeil à mesure que tu luis donnais vie. Tu affaiblis volontairement le sternum, pour y pratiquer une ouverture qui dès lors, transformait les deux pans de ces ossements en vantaux ouvrant sur l'extérieur. De ton dos, tu te mis ensuite à extraire une longue colonne vertébrale, nouant l'une de ses extrémités à la cage précédemment formée. Ton œuvre achevée, tu tendis ton appendice d'ivoire à la jeune femme aux cheveux de feu, lui offrant ainsi tout à la fois le moyen de transport demandé et un symbole du lien qui vous unissait.

Tu ne pipas mot, en offrant ainsi tes os, te contentant de déposer dans le traîneau macabre les quelques pièces d'intérêt sur lesquelles tu avais déjà fait main basse. Ton attention se détacha ensuite non sans mal de la kunoichi pour s'en retourner vers le reste du champ de bataille, où tu aperçus le chasseur Yasahiro patrouiller avec son volatile au regard pénétrant. Tu écoutas distraitement le début de son discours, ancras soudainement ton regard dans le sien à la mention des Yokai. De leur étude, de leur confinement.

Yokai s'étudient mieux dans leur habitat. Plus efficace, pour observer leurs méthodes. Analyser leurs mouvements. Comprendre leurs motivations. A Kiri... mieux vaut des Yokai morts.

Tu n'avais ni l'envie ni le poids nécessaire dans cette affaire pour forcer tes vues sur la question. Ton expérience en la matière, quand bien même tu n'avais pas eu l'opportunité d'affronter Shinchû, se basait néanmoins sur plus d'une décennie à mener une guerre d'attrition silencieuse et sanguinaire contre des créatures de cet acabit. Et si ta survie, tout ce temps, avait été garantie par l'égide de tes ossements, elle avait également été permise par la constante analyse des forces et faiblesses de tes voisins démoniaques. Par la lente et patiente accumulation de ce savoir, de cette connaissance. Mais ce n'était ultimement pas à toi de décider comment procéder, aussi laissas-tu promptement le sujet de côté pour te concentrer sur l'étude d'autres carcasses alentour. Chacun à tour de rôle, vous chargeâtes les plus intéressantes dans la cage d'ivoire, les deux patrouilleurs de votre unité quadrillant toujours la zone à l'aide de leur Kuchiyose. Oeillant quelques fois les courbes majestueuses de ces animaux aux dimensions prodigieuses, tu t'interrogeas avec détachement sur les bénéfices et les contraintes qui venaient avec les pactes conclus avec ces créatures.

Votre ratissage de la zone complété avec méticulosité, et face à l'absence de toute anomalie digne d'intérêt, temps fut venu pour vous de quitter les lieux avec vos prix. Habité par cette force qui la caractérisait, Asami prit la responsabilité de draguer sur le terrain irrégulier la cage de chargement qui renfermait votre butin. Elle ne s'acquitta cependant pas de cette tâche sans se fendre de plusieurs commentaires, piques verbales qui dénotaient d'un caractère bien trempé mais peinaient à ne serait-ce qu'érafler ton armure immaculée.

Dois savoir prendre le temps. Patience permet d'éviter les erreurs. Précipitation... qui mène à la mort.

Tu dispensais ces conseils de ta voix rauque la plus monotone, derrière ton masque d'ivoire, sans vraiment te soucier qu'ils soient écoutés ou non par tes alliés de la Brume. Chacun tenait sa vie entre ses propres mains et en était responsable : la compassion, concept ambiguë dans ton esprit, ne pouvait guère trouver pour toi d'application que pour la dernière sœur qu'il te restait. Au fil des réflexions qui peuplaient ton crâne, tu en vins à considérer le danger représenté par ceux qui avaient combattu Shinchu, affublés de sa marque, porteurs de son chakra. Tu songeas alors qu'en matière de sujets vivants à étudier, peut-être qu'il ne te fallait pas chercher plus loin que ces coéquipiers, Bankichi le premier. Une méfiance animale, instinctive et primale s'était érigée entre toi et ces marqués. Une distance que tu entretiendraient, aussi longtemps qu'il le fallait.

▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

– C’est décidé alors, j'appuierai votre demande de la mienne, Bankichi. J’y ferai mention de l’expérience que je souhaite faire entreprendre.

Il aura fallu peu de temps avant que ma promotion ne soit à ce point utilisée. Chûnin, je pouvais accéder à davantage de rapport, et ceux de Shinchu n’y ferait pas exception, en particulier si je devais faire une demande qui y était liée. Je n’avais pas prévu de m’investir autant dans les chasses de Bankichi, mais il est vrai que je m’étais toujours senti plus perspicace que mes semblables, et je disposais d’un élément connu d’une poignée à Kiri. Au final, il ne s’agissait que d’une enquête, auquel j’incorporais une piste à écarter et à éliminer.

– Il y a une différence entre l’observation d’un cobaye en liberté et l’expérimentation sur un cobaye confiné, sieur Kaguya. Yokai comme humain.  

Le sauvage Zetsumei ne me surprenait plus, il y avait des notions bien particulières gravées en son sein, dont les plus civilisées et déshumanisées semblaient lui échapper. Un interrogatoire ou une torture, imposait de par leur nature un assujettissement artificiel, bien plus efficace en territoire contrôlé. Si cela continuait ainsi, les instances me considéreraient bientôt comme une véritable fouine, ce n’était pourtant pas le cœur de mon métier et de ma formation. Je devais avouer y avoir un certain attrait, et je savais me taire ou m’arrêter au moment opportun, sans mettre Kiri en danger.

L’Uzumaki, elle, s’affairait déjà aux tâches les plus ingrates, posant de sa collaboration la première pierre à l’édifice de l’effort. Elle imposait le rythme par l’exemple. A ses dires, chacun se remontait les manches. Je me dirigeais vers la plus grande des larves, à défaut de Shinchu qui avait disparu, commençant une inspection à l’aide de Yumiko. J’en décortiquais le chakra résiduel de l’énorme amas de chair, dont des petits êtres se chargeaient déjà d’y évoluer. Je veillais à des incisions discrètes, preuve d’une intervention humaine sur le corps du Yokai pour en prendre le contrôle.

Mon hibou s'affairait à un exercice plus complexe alors, sous ma requête. Bec ouvert, gonflant ses poumons, il lâchait un cri inaudible, à quelques bruits près. Une technique de chasse, propre à son espèce de rapace nocturne, capable de faire rebondir le son sur des insectes les plus petits. Une écholocalisation prêtant sa nature à une échographie improvisée. Si ce qui restait de plus gros de Shinchu avait un corps étranger et inorganique dans son cerveau ou ses entrailles, celui-ci avait tout intérêt à y être profondément dissimulé sous la tonne de tissu larvesque.

Ouïe du Hibou — D

Kuchiyose Animal – Détection

Le hibou est capable de percevoir les sons présents dans une toute petite zone. En émettant des ultra-sons (inaudibles pour l'homme sans sensorialité), il peut détecter par écholocalisation les formes, et les reconnaître s'il les a déjà rencontré. En modifiant sa silhouette (couverture, camouflage

UTILITAIREPuissance de rang D

– Rejoins-nous quand tu as fini Yumiko, je vais.. Aider comme je peux.

J’attrapais l’un des corps au sol, quand celui-ci me glissait des mains. D’une flèche, je perçais dix petits trous dans lesquels j’enfilais mes doigts. Si la poigne d’un archer n’était pas à contester, son dos n’était pas à sous estimer, et les esquives m’avaient appris à ne pas négliger mes jambes. Pour autant, il n’y avait l'œuvre d’aucun Ninjutsu, seul une forme physique taillée au fils des entraînements des plus insoutenables. J’étais habitué à l’effort et si ma force motrice diminuait à vue d’oeil, c’était bien car la masse de ces fichues larves requierait de s’y épuiser. Je reprenais mon souffle, lorsqu’enfin, de ses serres, Yumiko venait déposer deux cadavres, chacun dans l’une de ses pattes, d’un air arrogant et insolent.  

▶ Sujet: Re: Les vautours qui tournent autours des cadavres [Libre - enquête Shinchu]

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