SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin

Akimichi Miyuki
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptyDim 21 Jan - 14:56

Expérience : 395
Messages : 128

Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin Empty
Akimichi MiyukiChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin

 

Ashin-kun, s’il te plait ne fais pas ça.

Je me souvenais des paroles prononcées avec sincérité, ce soir-là, dans la lumière tamisée de ma boutique. Elles résonnaient dans mon esprit, lointaines, mais vives.

Quand il réalisa son geste de s’infliger une blessure, aux portes du village brumeux, un sentiment intense de crispation m’avait paralysé – cristallisé. Mon teint, déjà blême, tirait vers le livide. L’image du guerrier-guérisseur s’enfonçant un kunai dans l’abdomen hantait encore mes pensées, de façon intempestive, alors que nous avancions vers nos nouvelles commodités pour ce séjour. Si le courage m’avait portée, je me serais ruée sur lui pour l’arrêter dans son geste inconsidéré. Détenir ne serait-ce qu’une once de bravoure,… voilà un désir qui m’habitait depuis des années. Y avais-je seulement renoncé ? Moi qui avais affirmé devant ma famille que je ne comprenais pas ces valeurs guerrières et qui avais érigé mon départ sous l’étendard du pacifisme. Peut-être n’avais-je pas encore saisi de véritables enjeux qui m’auraient poussé à me battre ? Des raisons qui seraient en accord avec mon essence profonde…
Néanmoins, les conflits provoquaient en moi de sombres réminiscences que j’aurais voulu enterrer à jamais. La dernière bataille pour défendre ma terre d’accueil avait propulsé mes cristaux, telles des ombres intransigeantes, dans une danse macabre contre des guerriers étrangers.

Je n’aurais pas hésité à me placer entre la flèche et le corps ensanglanté d’Ashin. Une barrière de cristal se serait dressée entre nous et la situation déjà délicate aux Portes Brumeuses aurait dégénéré en un conflit irrémédiable. Cependant, le sentiment d’impuissance m’avait davantage arrêté que la peur de générer un incident diplomatique. Cette scène alternative hantait mon esprit. Je l’avais visualisée si clairement que je pense que j’en aurais été capable.
Pourtant, la seule réaction que j’eus, à ce moment-là, fut de placer ma main contre ma bouche, étouffant un cri de surprise quand la flèche frôla le corps du médecin.

Heureusement, la situation put s’arranger et nous allions pouvoir nous concentrer sur notre mission. Malheureusement, il allait rester blessé.

*❅ *❅ *


Une fois à l’auberge, nous prîmes le repas sous le regard accusateur et suspicieux des Kirijin, notamment l’archer, qui ne semblait pas vouloir nous lâcher un seul instant de sa vigilance. La veillée allait toucher à sa fin, mais je vis Ashin se rendre seul dans une autre pièce, probablement pour vérifier son état. Une envie soudaine de le voir me prit. Gansei, Seto et même Weihan semblaient se diriger vers d’autres occupations qui induiraient probablement un rapide sommeil et la prise des premiers tours de garde.
Bon… Tant pis… J’y vais.

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❅ Kizuna
Auberge à Kiri – été 83
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Ma main passa dans mes cheveux, replaçant quelques mèches tombantes sur mon visage en arrière. Lèvre inférieure mordue, une expression irritée oscillant sur mes joues, mes paupières se fermèrent et mes sourcils se froncèrent, le temps de ravaler ma frustration… « kss. » Cette scène ne voulait pas cesser de me tourmenter. Pourquoi a-t-il fallu qu’il réagisse ainsi et qu’il prenne sur lui toute cette responsabilité ? Et pourquoi j’aurais défendu un parfait inconnu dans un acte ostentatoire, dont la fierté guerrière m’incommodait, alors que je préférais vivre ma vie à la lueur de la chandelle de mon atelier ?

J’ouvris la porte de la pièce pour découvrir Ashin, torse nu, sa blessure à vue. Mon regard passa des traits de son visage à son abdomen. Je pouvais lire dans les lignes de sa mâchoire et de ses joues les tourments à prévoir pour ma pauvre âme. En effet, il semblait bien être le genre d’homme qui ne s’arrêtait pas à son idée. Il irait jusqu’au bout de ses actes et de ses idéaux, peu importait si cela coûtait la vie et… peu importait si cela me préoccupait… Nous nous connaissions que le temps d’un voyage en bateau, mais nos échanges épistolaires, sa douceur, sa curiosité et sons sens de l’honneur -oui, celui-là même que je redoutais- animaient chez moi une forme d’admiration et d’inquiétude. Ensuite, mes iris se posèrent sur sa blessure scellée. Désormais, je devais lutter entre deux envies répréhensibles : celle de lui assigner une gifle, de colère, quitte à ce qu’il ne comprenne rien à mes sentiments actuels, ou celle de le prendre dans mes bras, de soulagement. Le jeune Homurajin éveillait en moi des émotions que je croyais éteintes.

C’était parce qu’il apportait la vie. J’en étais certaine. Ce dragon en moi, qui partait du mon bas du ventre et remontait jusqu’à mon cœur, le faisant battre à la chamade, devait s’être installé à partir de ce sentiment de protection. Ça doit être cela… ça ne pouvait être que cela…
La raison me guidait à penser que la vie du médecin relevait d’une grande importance pour ces jours actuels, comme pour les futurs, en ce Shogunat qui m’avait si chaleureusement recueillie, mon fils et moi.

« Ashin… »
Mes yeux remontèrent de nouveau vers son visage. Je venais de statuer sur le calme que je souhaitais désormais arborer. Pourtant, il était impossible pour moi de contenir l’éclat de mes iris. Mon désaccord avec cette situation se lisait sur mon visage.
Pour me réfréner, je détournai le regard, serrant légèrement mes poings, et lui assignai ces mots :
« Idiot… »

Il s’agissait des seuls vocables que je pouvais sortir en le voyant dans cet état.

D’un élan éthéré, je m’avançai vers lui et sa blessure.
« Attends… puis-je… ? »
Mes doigts, sans autorisation, se posèrent sur son abdomen, comme voulant observer tactilement la gravité de la situation.
Mes pupilles de cristal se levèrent et se plongèrent dans les siennes. La gêne passa furtivement sur mon visage. Non… ce n’est qu’un désir de protection envers un ami.
Ainsi, je me refusai de fuir son regard ou de me laisser emporter par l’incommodité qui était sur le point de me faire vaciller. Droite, j’arborai un masque de désapprobation pour dissimuler tout mon trouble et mon inquiétude.

« Ça te fait mal ? »  continuai-je, lâchant le contact avec son épiderme et reprenant une distance plus adéquate.

Je me suis trouvée prise dans une toile émotionnelle tissée de douleur et d'attachement. Là, face à lui, les stigmates de ce geste probablement inutile. Dans ce regard intrépide, je lisais l'histoire d'un homme qui défiait la destinée avec une bravoure insensée. Une impuissance déchirante s'élevait en moi, car je souhaitais ardemment qu'il renonce à ces risques inconsidérés. Mon cœur, prisonnier des échos d'une affection non avouée, se serrait à la vue des blessures qu'il portait comme des trophées indésirés.

« Tu vas probablement avoir une cicatrice… tu le sais ? »

Je me réconfortais dans l'illusion que l'attachement que je ressentais n'était que le fruit de notre proximité d'esprit, une connexion qui transcendait la raison. Néanmoins, elle forgeait une désormais triste réalité à laquelle je ne pourrais échapper : chaque bataille menée par lui provoquerait chez moi une souffrance silencieuse que je gardais soigneusement enfouie.



tonight i'll need
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you to stay #a53486
ANAPHORE
Gakusha Ashin
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptyDim 21 Jan - 20:31

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Gakusha AshinChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin
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Rocambolesques aventures idéalisées sous l’égide du bohémien onirique, tissage des contes et merveilles pour enchanter l’âme de gloire et de beautés. Et pourtant, nul ne contait l’ardente brûlure de cette peine sur la chair et le cœur, du souffle saccadé du sacrifié là appuyé contre l’inhospitalière paroi aussi avide de chaleur que le permafroste inaltérable, meurtri, affligé. Des reliefs de son torse dénudé, des bandages coulant sur le sol, de tressaillement entrelacés d’un souffle saccadé, le guérisseur peinait, fort d’un marquage tribal qui ne faisait que s’opposer face à l’inévitable ; Sans soins, sans attention, pas encore. Son esprit semblait happé par la vision de cette scène et surtout une profonde peur comme l’on regardait dans le néant, à tenter de jauger où pourrait s’arrêter cette rage en lui qui désirait défier le monde pour ses ambitions.

Jusqu’où ? Quelles limites ? Qui pour le ramener à la raison et dans cette folie guerrière lui servir d’ancrage pour ne pas prendre le poids du monde sur les épaules.

Miyuki …

Tête relevé d’une gestuelle las et pourtant vivace l’instant d'après, d’une silhouette se reprenant tant bien que mal face à la bordure, parut aux iris du guérisseur la grâce d’une élégance qui même en ces embruns ne perdait de ses tourments palpitant, nimbée d’un paradoxe bien frappant. Incarnations des fresque mirobolantes des étendues enneigés, du voile de la poudreuse aussi douce que mordante, se voulait pourtant la souveraine des cristaux l’unique baume réchauffant le coeur du médecin, comme si de sa présence absorbait cette glaciale et menaçante solitude, repoussait la brume tentant de plonger cette pièce dans une constriction oppressante.

Miyu …

Proche du murmure, proche du soupir, sa voix ne porta pas plus que la cinglante réplique de la jeune femme, voyant en ses poings et sa posture la colére qui la tiraillait, sentiment étrange qu’aucun n’avait porté à son encontre, pas de cette façon. De faciès décrocha le médecin un sourire en coin géné, perdu entre ces remords bien nouveaux pour lui et la dureté de son regard, aux plus sombres recoins de son âme renfermant tout le zèle de sa volonté de fer. Un silence lourd, pesant, tiraillé de ces émotions que son être ne connaissait guère.

L'irraisonnable liberté, l’irraisonnable détermination et … Le lien, l’avis considéré, le pansement quémander par ces actes. Elle.

Ne purent réellement articuler mot ses lèvres, expression de curiosité toisant la gestuelle délicate de la nivéenne au travers de ces légers frissons qui poussaient la musculature de son torse à se recroqueviller en une posture arquée, du moindre touché, pour se retrouver en hauteur, regards entremêlés dans l’instant insaisissable. Cela lui faisait mal irrémédiablement, pourtant, son myocarde battant à la chamade contrecarrait cette sensation, la remplaçant par un duel d’iris à pupilles, électrique valse en un moment de flottement qui se voulait … Indescriptible. Une amie, un compagnon de voyage … Non …

Rien qui ne pusse être ainsi en ces circonstances, de ces émotions fortes, de cette visions onirique propulsée par ce jet d’adrénaline, s'imaginant apposer un doux caresse à sa joue du revers de l’index, tel le plumeau d’un réconfort à sa colère qu’il aurait souhaité si leur proximité n’était pas encore à débat dans son coeur et âme, effrayé en une part de ce dans quoi il pouvait l'entraîner, voir les tourments qui la hanterait dans ces circonstances. Ainsi soupirait le jeune homme, d’une tonalité légère, évasive.

Ce n’est pas si terrible …

S'éloignait lentement ces pupilles de saphirs pour reprendre une distance normale entre eux, le marquant peu à peu d’un frisson étrange, comme si revenait à son esprit les pensées de tout à l’heure. Un instinct, une intuition semblable à celle où son regard avait croisé le sien avant de s’infliger cela devant les Kirijins. Plus elle s’en allait, plus elle s’éloignait, plus le guérisseur sentait partir cet ancrage pulsant dans son âme d’un appel sourd, viscéral malgré la dureté de ses ambitions au fond de ses yeux.

Tu t'inquiètes tant que cela ? Pourquoi ?

Oui, cela allait marquer sa peau, cela allait marquer sa mémoire du premier d’un de ses grands voyages. Pourtant, ses paroles ne cherchaient pas à la blâmer, au contraire ; Quémandaient simplement la raison profonde, peut-être sans réponse logique de cet élan qui l’avait poussé à lui dire ces choses, à être là, par delà les océans, première à s’enquérir de son état.

Tu sais, quand je me suis avancé, que j’ai dégainé ce Kunaï, devant ces gardes qui pouvaient me tuer à tout instant … La première chose à laquelle j’ai pensé … C’est …

De son expression, de son apparence, de ces iris d'ébènes se dégageait autant de détermination et de fureur que de peur, même s’il ne l’articulait pas, de la valeur de sa vie, de perdre quelque chose ? Avant de se guérir entièrement, avant d’y appliquer de nouveau ses soins azurés devant elle, Ashin en avait besoin.

Toi … Ce que tu m’as dit …

Il ne savait pas pourquoi. Simple stupeur, simple réminiscence ?

Subitement, sans prévenir et pourtant sans brutalité, simplement cavalier, sa poigne précise s’apposa sur le poignet de Miyuki, la tira à une distance similaire à la précédente, ne la quittant pas des yeux. Sa poigne la relâcha, se rattrapant sur le mur pour s’en servir de support, comme rattrapé par la douleur.

Redis le moi.

Peut-être avec colère, peut-être pour qu’elle relâche ce qui sommeillait en elle.

Redis les moi …

Ces paroles. Ces mots. J’en ai besoin. Ainsi pulsait son corps, son torse, cette dualité qui l’animait, en un regard plus doux derrière la tension, comme pour l’appeler à le retenir, à être un lien pour lui.

S’il te plait …

Avant de lui demander son aide, de rester à ses côtés pour finaliser la guérison, il voulait les entendre. Ces mots de la veille avant le départ, pour qu’à jamais s’ancrent dans son âme ces derniers …




Akimichi Miyuki
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptyDim 21 Jan - 22:38

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Message Sujet: Re: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin

 
Une pulsion irrépressible me poussait à vouloir soigner ses plaies, à offrir le réconfort de mes mains. Cependant, il était bien plus qu'un homme en quête de guérison. Il était un médecin, un détenteur d'arcanes médicales que je ne pourrais jamais égaler. Insouciante, j'avais déjà franchi les limites de la réserve en lui demandant d'examiner de plus près l'étendue de sa blessure. Un élan de curiosité avait temporairement éclipsé les convenances, me laissant dans un état de gêne sincère, que je dissimulais, voulant me montrer mère plus qu’éplorée. La familiarité de ma requête avait été une brèche dans la distance habituelle entre nous, une incursion dans son domaine de compétence. Pourtant, malgré cet embarras légitime, une attraction insaisissable persistait, tissant des liens invisibles entre nos destins. C'était une force énigmatique qui semblait m’attirer, irrémédiablement, irrévocablement, constamment, à Ashin. Un aimant dissimulé dont les pôles opposés ne pouvaient se résister une fois nos regards scellés dans l’emprise.

Il me posa la question fatidique. Celle que je ne voulais pas laisser entrer dans mon esprit. Il avait réussi ! Mon masque d’impassibilité se fissurait. Mes yeux se détournèrent pour de bon.

« Je… Je… C’est normal entre coéquipiers… Si tu mourais, on aurait… on aurait… »

Échoué dans la mission. Perdu un shinobi-médecin de qualité. Versé du sang pour rien.
Autant de réponses qui aurait pu terminer cette phrase, mais aucune ne semblait convenir ou même vouloir passer le pas de mes lèvres, désormais légèrement tremblantes d’émotion.

Alors, ses mots se firent étrangers. Ils résonnèrent sans aucun sens : un aveu inattendu qui laissait flotter une tension électrique entre nous. Mon esprit s'embrouillait, déchiré entre l'étonnement et la perplexité. Comment pouvait-il penser à moi dans un moment aussi périlleux, alors que nos histoires étaient à peine effleurées ? C'était une énigme déconcertante, un mystère tissé dans les recoins les plus obscurs de nos âmes. Les méandres de mes questionnements se heurtaient à la réalité complexe de cette connexion naissante. Un élan de chaleur naissait dans le creux de mon être. Pourquoi moi ? Nous étions des étrangers errant sur des chemins entrelacés par le hasard. Une voix intérieure insistait sur le fait que c'était peut-être plus qu'une simple connexion, ou davantage qu'un lien de protection. La rationalité tentait de s'imposer, clamant que c'était simplement un réflexe de préserver une figure familière dans l'obscurité de l'incertitude. Cependant, il y avait cette force indomptable, une intuition irrépressible qui suggérait que quelque chose nous unissait : un fil invisible et une énigme humaine.
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❅ Kizuna
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L'atmosphère, alors empreinte de tension retenue, se transforma brusquement en une frénésie agressive. Chez lui, une nouvelle dynamique émergeait, teintée d'une intensité nouvelle qui transcendait la simple colère. Un éclair de compréhension me frappa alors, une révélation amère : cette agressivité n'était pas mue par la rage, mais par la peur. Lorsqu'il saisit mon poignet avec une force qui me fit vaciller, son regard incandescent exigea que je lui répète les mots que j'avais eus à son égard. Pas besoin de les préciser, je savais très bien desquels il s’agissait. Ceux-là même qui sonnaient comme une prière dans ma tête.

Néanmoins, la mortification étreignit mon être, tandis que dans ses yeux, la rage dansait en miroir à celle de mon époux, Ryota Akimichi. C'était la même fureur que j'avais fuie en quittant mon pays, celle que mon mari avait déversée sur moi, incapable de lui donner une descendance tant espérée. La peur, insidieuse, envahit mes entrailles, déclenchant une réaction viscérale qui échappa à tout contrôle. Une larme solitaire, symbole de ma vulnérabilité exposée, roula sur ma joue, trahissant la terreur qui me saisissait. La goutte salée marqua le début d'une tempête intérieure, un tourbillon d'émotions tumultueuses dont l'épicentre était la peur, cette compagne silencieuse qui me hantait depuis trop longtemps.

« Ashin… Ashin, lâche-moi. »
« S’il te plaît… »

Non… Pas Ryota… Mais Ashin. Ma main glacée se posa sur sa joue. Mes iris de cristal s’enfoncèrent dans son regard, noirci par des émotions que je voulais lui retirer, le purifier…
« Ashin, regarde-moi. » finis-je par lui souffler.

Je m’efforçais à garder une constance, puisant dans un instinct profond dont moi-même je ne soupçonnais pas l’existence.
« Je ne te laisserais pas seul et je ne te laisserais jamais te sacrifier. »
Un petit sourire triste se dessina sur mes lèvres.

Face à moi, ce guerrier imprudent dont l'audace dévoilait une noblesse dangereuse, je me tenais en silence, témoin de l'inutile péril qui avait frôlé son destin. Les gardes insulaires, gardiens de terres hostiles, avaient déchaîné leur méfiance et leur colère sur notre délégation émissaire, dont la seule faute était d'avoir voulu nous présenter à leur domaine. Les voyages m'avaient souvent plongée dans des abîmes d'étrangeté, mais jamais je n'avais été confrontée à une telle violence dénuée de sens. L'agression gratuite, la fureur sans cause, semblait émerger des abysses d'une incompréhension profonde. Dans ce tumulte, il avait surgi, ce garçon dont l'importance grandissait en moi à chaque battement de cœur. Son geste, une démonstration éclatante d'héroïsme, avait éclipsé la réalité du danger. Un bras levé pour détourner la menace, une bravoure qui aurait pu lui coûter la vie pour un simple passage. Était-ce là la valeur que nous accordions à la liberté de mouvement, à l'échange pacifique entre les terres inconnues ?
Pourtant, au plus profond de moi, je savais que même si je lui demandais de renoncer à de tels risques, il ne le pourrait pas. Son essence était tissée de cette intrépidité, son destin scellé dans le pacte d'une vie pleine d'épreuves. C'était un reflet des océans déchaînés, indomptable et sauvage, mais aussi d'une beauté qui transcende les limites de la compréhension humaine. Et face à cet être dont la témérité m’effrayait, je me sentais à la fois éperdument vulnérable et inexplicablement honorée d’être à ses côtés.

Je l’enlaçais donc, me mettant sur la pointe des pieds pour m’assurer une étreinte autour de son cou, impuissante face à la vie que nous avions tous deux choisie.
Me détachant, une seule pensée me vint à l’esprit : Je suis incapable de protéger ceux que j’aime. Mon fils… glacé dans l'éternel, demeurait le témoin de cette dure réalité. Mais je ferais mon possible pour y arriver. Pour une raison inexplicable, Ashin me poussait dans cette voie. Peut-être était-ce ce désir d’être mère… ? Je l’espère.

J’élargis mon sourire, comme pour le rassurer.
« Tu veux que je t’aide à panser ta plaie ? » lançai-je, comme si je voulais éviter de revenir sur la teneur de notre précédente étreinte.



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Gakusha Ashin
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Les frontières de la raison s’effacèrent, fondèrent peu à peu devant cet écho primordial qui appelaient leurs deux cœurs, leurs deux âmes en cette intensité fulminante, bouillonnante. Ces traits de visages façonnées des plus envoûtantes proses de ce monde se détournèrent, tombèrent à nue en ce tourbillon qui les étreignait, rendant aveugle le médecin un temps, aveugle de sa méticuleuse méthode pour ce à quoi son myocarde s’éveillait, d’une passion naissante en résonance à celle évoquée, ne sachant lui même la désigner ni la qualifier. Tendresse, attache, attraction, songes, murmure …  Et ainsi, à chaque pulsion cédait les fondations de son monde intérieur pour y laisser une place, un cordage pour celle qui à travers le temps et le cosmos pourrait l’extirper de ce que son âme redoutait.

Mais à la vue de cette larme, de cette fragilité exposé, ouvrit les yeux d’un frisson le jeune homme, inquiété sans le dire et surtout intrigué de ce qui pouvait la rendre si triste, de cette perle à la joue qu’il vint effleurer du revers de l’index, délicat, autant que ramené à la réalité d’un frisson par le contact de sa main. Ces mots, elles les disaient, captant son regard en un instant, profond et embrasé sur cette mélodie qui réconfortait ses plus profondes peurs, mais en même temps le déchiraient, de la voir dans une tristesse qu’il ne savait résoudre, voir qu’il ne saurait résoudre sans contredire sa nature. Elle ne le laisserait pas. Jamais, jamais se sacrifier comme ça. Il ne parvint à dire mot, à doté de cet échange de quelconque logique ; Tout émergeait de cette flamme qui l’habitait, des charmes envoûtants que sa présence exerçait sur lui.

Là, tels les deux compartiments d’une fiole d'alchimie ne demandant qu’à être brisé pour se faire, qu’à être bousculé par le destin et la passion pour se compléter. Se toisèrent les deux amants, se laissèrent capturer dans le sablier du temps, instant de flottement, avant que de sa silhouette ne fonde sur lui la nivéenne, telle la barrière du flacon brisé, tourbillon de senteurs et de parfums, de chaleur et des battements de son myocarde. D’abord surpris, puis hésitant face à ses doutes, la peur de lui faire, puis totalement emporté par ce que le voile de sa présence éveillait en ce tressaillement dans sa colonne vertébrale. Ses dextres ouverts, de chaque côté des courbures de ses reins, doigts pianotant d’hésitation en l’air, se fermèrent soudain sur sa chair par dessus sa tenue, complétant cette étreinte d’une intimité plus réconfortante et proche encore, la faisant s'élever légèrement plus sur la pointe des pieds.

Miyuki …

Et telle une parure à son torse, enlacé de ses bras à son cou, Ashin sentit son souffle et sa tendre présence contre sa chair, ses muscles, de son faciès dissimulé au creux de sa nuque dans cette étreinte enroulée. Sa tête aussi s'abaissa alors, se recroquvilla comme pour couvrir sa colère, sa peur et ses craintes, ses senteurs féminines l’énivrant sans comprendre, d’un moment qui semblait éternel. Et dans l’intimité de cet échange, perdu dans ce qui échappait au souvenir ni à la définition, s'apposèrent les lèvres du guérisseur sur sa joue aux teintes de la neige, fugace baiser, comme un souvenir onirique, si bien qu’ils ne sauraient peut-être en parler de suite. Yeux dans les yeux, iris dans les pupilles, nimbée dans une valse statique, ce regard dura infiniment, tendresse et tristesse mêlée, d’une main remontée qui vint même du bout du doigts balayer sa chevelure pour exposer son visage plus amplement. Puis, de retour au bas de son dos, la poigne de ses mains demeurèrent douces et pourtant fermes au creux de ses reins, affermissant leur présence comme soutien à cette étreinte, d’un murmure unique à son oreille, hors du temps.

Ne pars pas …

Ni en rapport avec la situation actuelle, ni avec les soins de tout à l’heure. Cette phrase portait le sens d’un écho, de la volonté que cet instant hors de toute ces tensions fusse cristallisé éternellement, sans jamais être altéré ni dans les mémoires, ni dans les cœurs. Puis, lentement, revenaient à la réalité les amants, se séparent par la gêne et le nouveau que présentait cette affection, cette extase d’émotion, balayé par la proposition de la jeune femme. Ashin ne rebondit pas sur ce qu’il s’était passé, tout comme elle, encore troublée.

Je … Oui je veux bien …

Il lui rendit son sourire, raffermissant la teneur de ses iris pour prendre appui sur le mur, effectuant quelques pas en arrière pour s’asseoir sur ce qui semblait être un lit. Il avait avec lui des outils sommaires pour se soigner, le reste reposant plutôt sur ses techniques en elles-mêmes.

Approches, n’ai pas peur, la blessure peut-être impressionnante.

Il disait cela par habitude, comme pour enseigner, mais se rappelait de son assurance au moment de cristalliser la main de Kurogane. Non, elle n’était pas si facile à impressionner.

Je vais devoir défaire ce sceau peu à peu et appliquer mon chakra curatif dessus … Mais j’ai besoin de toi pour la stabiliser et la remettre en état avant de refermer la plaie. Là, j’ai apporté le nécessaire et quelques bandages … Tu as déjà eu à faire ça ?

Son regard remontait vers elle, meurtri et souffrant de sa blessure, d’une respiration qui se voulait plus lente pour préserver ses forces.

Akimichi Miyuki
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptyMar 23 Jan - 19:30

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Message Sujet: Re: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin

 
TW Violences conjugales:

Mes bras, avides de réconfort, s'étaient élevés avec l'espoir de conquérir les sommets de ses inquiétudes, pour les dissiper dans les hauteurs éthérées de son existence dont j’ignorais encore toute la teneur. Ce n’était pas nécessaire, car, je ne savais par quel sortilège, j’avais l’impression de le connaître. Mon instinct avait perçu la sincérité dans le noir de ses yeux.
L'étreinte, douce et inespérée, se déployait telle une offrande du dragon Izanami, celui-là même qui m’avait auparavant abandonnée. Elle était une réponse divine au désert que je traversais depuis les montagnes de Tsuchi. M’en étais-je seulement rendu compte ? C’était comme si, ses mains, au contact du creux de mon dos, levaient le voile sur la solitude que j’étouffais au fond de mon âme. Une électricité subtile serpentait le long de ma colonne vertébrale, éveillant des sensations longtemps engourdies. La chaleur humaine émanant de cet enlacement saturait mon être d'une tendresse négligée depuis trop longtemps, une douceur occultée par les ombres du passé.
C'était un rappel de la chaleur partagée et à l’espoir porté par la jeunesse. Une innocence que je croyais avoir perdue, laissée au sein de mes premières étreintes avec mon époux. Mais, sans le vouloir, sans même pouvoir le contrôler, le contact de sa peau, que je pouvais sentir à travers le tissu de ma tunique, réveillait cette humanité que j’avais éteinte sous un masque de sérénité et de résilience. J’acceptais donc… pour la première fois depuis longtemps… qu’un homme me prenne dans ses bras.
Que cette chaleur ne soit pas celle fallacieuse des premières ardeurs, celle qui m’avait bernée, durant des années, sur les intentions masculines… Celle qui m’avait déjà autrefois blessée.
Mais je ne peux me tromper, il ne s’agit que d’une connexion pure d’une femme qui protège. La femme plus forte que je souhaite désormais être.

TW Mort, violences conjugales:

Pourquoi Ashin me les avait-il donnés ? Cela dépassait tout bon sens.
De plus, je ne pensais pas les mériter. Je n’avais rien fait pour le défendre ou le protéger. Telle une statue de glace, j’avais laissé le guerrier intrépide prendre sur lui un rôle que même notre chef d’équipe ne souhaitait pas prendre. Passionné… Il l’était. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui, qui me les offre, ces mots que j'avais tant attendus ?
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❅ Kizuna
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Dans le ballet silencieux des étoiles dissimulées sous la Brume, nos regards se croisèrent comme deux constellations s'alignant parfaitement, demeurant statiques. Ses yeux, profonds comme l'obsidienne, capturaient cette surprise silencieuse qu’il avait éveillée en moi. Les miens, des abysses de cristal, reflétaient sa propre assurance au moment de dégager mon visage. Les iris d'ébène, d'une intensité ténébreuse, étaient des portails secrets menant à l'intimité de son être. Irrémédiablement, je voulais désormais la pénétrer…
Face à eux, pouvait-il lire dans mes yeux de cristal bleu la pureté de mes sentiments ?
Dans cet échange muet que nos regards tressèrent, nous établir le contrat du secret face à cette nouvelle solidarité dévoilée.

Afin de ne pas vaciller dans un gouffre que je n’osai entrevoir, telle une nécessité, je prononçai ces mots, prosaïque rappel de la réalité, au sujet de sa blessure, béante, mais scellée, qui avait causé ce rapprochement impromptu.
La gêne rendait notre air lourd et je réussissais seulement à reprendre mon souffle. Seuls nos sourires nous aidaient à nous raccrocher à la réalité de l’instant, oubliant presque cette étreinte onirique, encore plus sensuelle dans mes souvenirs que ce qu’elle avait dû être. Je regardais son corps meurtri se déplacer, son ombre dansant sur le mur. J’avais toujours eu cette impression de me sentir plus âgée que la moyenne, comme si ma précédente vie à Tsuchi avait ajouté du poids aux années. J’arborai souvent une candide sagesse que l’art m’aidait à canaliser dans une forme de résilience. La première fois que les traits tribaux d’Ashin apparurent dans l’entrebâille de ma porte, bien que nous avoisinions physiquement le même âge, cet effet de lointain s’était reproduit. Mes fantômes, mon voyage et… ta perte… pesaient sur mon âme déjà fatiguée. Pourtant, observer aujourd’hui sa silhouette courbée par la douleur, le sourire aux lèvres, son calme olympien, me replaça dans une position d’humilité et d’équilibre. Dans une certaine forme, je le trouvais courageux.

Je m’apprêtai à m’avancer pour le rejoindre. Stoppée par la surprise, soudainement, je reculai plutôt. Ma tunique blanche s’était recouverte de sang lors de notre étreinte.
« Ah ! » m’exclamai-je, levant mes bras comme pour découvrir la tache rougeâtre sur la couleur immaculée de mon vêtement. Mon expression se fit désolée. J’avais encore un peu honte de notre précédent moment.
Ne me sentant pas à le confronter ce soir, tarie par la fatigue, je préférais alors retirer les preuves, me concentrant désormais sur la chaleur de notre soirée pour lui porter assistance.
Mes doigts glissèrent délicatement sur le nœud de ma tunique, libérant lentement les étoffes qui enveloppaient mon corps. Le tissu glissa le long de mes épaules, révélant ma combinaison de combat. Elle épousait le contour de mon corps, de mes jambes à mes bras, facilitant alors mes cristaux à m’entourer, me protégeant dans mes mouvements, moulant mes sorts en bataille. Je tentais de plier la tunique avec élégance, laissant pour la première fois Ashin observer l’apparat de la kunoichi que je dissimulais. Le vêtement immaculé, mais aux reflets bleutés, renfermait ce secret le long du contour de mes courbes, telle une seconde peau. Seules mes épaules étaient dénudées, dévoilant une fragilité gracieuse, accentuant mon port de tête.

Déposant ma tunique, je m’approchai alors de lui, avec cette assurance que je lui avais déjà démontrée. À vrai dire, même si je n’avais jamais connu de ninja-médecin, les femmes Akimichi avaient déjà dû s’occuper de ses géants experts dans un style particulier de Taïjutsu. D’ailleurs, sur les routes, ne pas savoir panser une plaie pouvait donner un tournant funeste à l’itinéraire. Quand il m’interrogea alors sur ma capacité, je me revoyais sur le chemin du port de Hi no kuni, en compagnie de Katsuki qui avait été sévèrement mordu par un chien. La blessure d’Ashin portait, bien entendu, un tout autre enjeu. Plus profonde, le kunai avait laissé une marque qui se trouvait aussi impressionnante que dangereuse si elle était mal nettoyée.

J’acquiesçai d’un signe de tête, mais gardait un air sérieux, pour lui montrer que j’étais prête à me concentrer. Les mots étaient inutiles. Peut-être était-ce la gêne ou l’intimité de notre précédent moment, mais je lui glissai, cependant, des petits sourires, alors que je m’agenouillai face à lui.

« Tu as de quoi désinfecter ? » demandai-je alors.

Sous la lueur douce de la pièce, ses yeux d'ébène exprimaient une confiance que je n'aurais jamais imaginée. Au moment d’approcher mes doigts de son abdomen, mon cœur, battant au rythme de l'inavoué, se confrontait à la réalité de cette intimité inattendue. Avec précaution, mes mains glissèrent sur sa peau, explorant la profondeur de la plaie. Il exécuta son jutsu pour accompagner mes soins. Les ténèbres dansaient autour de nous, mais ma concentration était une lueur vive, focalisée sur la guérison à venir. Les senteurs d'herbes médicinales imprégnaient l'air, une symphonie apaisante au cœur de l'obscurité. Ensuite, les bandages prenaient forme entre mes doigts agiles. Ils glissèrent sur sa peau. Je m'avançai davantage vers lui pour que ces bandes puissent enrouler son corps et serrer la plaie. Ce mouvement me faisait m’approcher dangereusement. Mon geste m’obligeait à m’appuyer sur le lit sur lequel il était assis, parfois, amenant mon visage près de son cou, alors que je regardai où passaient les bandages. Cette opération rendait mon souffle saccadé. Encore une fois, un simple geste, que j’aurais pu effectuer pour un collègue du Shogunat, devenait une épreuve quand il s’agissait de l’exécuter à son contact. Une douce épreuve qui m’obligeait à contenir quelque chose que je n’arrivais pas encore à identifier.

Le soin était presque terminé. Étrangement, maintenant qu’il n’allait plus avoir besoin de moi, l’ombre de la gêne, qui nous guettait depuis notre étreinte, finissait par se resserrer entre nous. Le verbe, comme souvent, aidait à s’échapper.
Me trouvant devant lui et serrant les bandages, je lui dis, doucement :
« J’aimerais tellement avoir le pouvoir de régler la vie et non… de la trancher. »

Peut-être que si les médecins avaient été mis plus en valeur dans notre monde où les manipulateurs de chakra régnaient en maître, mon fils aurait survécu. Cette pensée, Ashin ne pouvait la deviner que dans ce qui allait suivre.
« Je ne comprends pas que nous valorisons tant la mort et non la vie. Ton don est… incroyable… »



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Maladive complainte du coeur, déchirement de l’âme face à l'abandon de l’étreinte de sa muse, soufflait intérieurement le guérisseur d'ébène, affres relancés d’une plaie qui ne semblait s'apaiser qu’en l’écho de sa présence, de l’écho de ses tendres délices qui enjaillaient l’inconscience de son être là, sur le lit. D’un pas se ravivait alors son regard, anticipant de son myocarde la valse de leurs corps, pourtant, stoppée dans l’élan de la désolation et du regret d’avoir terni l’apparence de cette œuvre argentée qui épousait sa silhouette. D’un rictus labiale balbutié, léger mouvement du dextre, allait presque intervenir l’exotique érudit, lorsque déclic, d’une fugace courbure évocatrice, décida de se dévoiler la belle sans que ne puisse s’y attendre son âme cavalière, ici dépassé.

Myocarde battant, pulsant telle la fureur de l’artiste étouffé par la morosité ambiante, brisa peu à peu sous chaque secousse les fondations de ses intimes sentiments, les fissura pour en remplacer les recoins ternes d’un voile de couleur inouïe, inhumaines, hors de ce monde.

Un nœud défait, tunique s’envolant sous la chair délicate de ces épaules dévoilées, un battement. Subitement, le regard d’Ashin grandit, blanc de ses yeux devenant plus appuyés devant ses iris, expression labiale entrebâillée d’un écart léger de stupeur face à ce qui se dévoilait devant lui. Étoffe après étoffe, s’illuminait encore une œillade innocente et juvénile, du moins de ce que la vie de ninja offrait en plus de son rôle de médecin. Elle, ses charmes, ses fins traits aussi fragiles que saisissants, aussi précieux que travaillés à même le plus délicat des joyaux. Miyuki. Muse de son être qui sous cette attention visuelle provoquait en lui une effusion d'émotions donnant à son âme de nouvelles palettes de sensations et désirs, tel des explosions de poudres colorées marquant à vie le tableau de son cœur.

Etoffes défaits, pétales abandonnées à l'œuvre de la gravité. Second battement. Cette fois, du marteau féroce du nectar de la passion et des amants brisaient les dernières résistances de ses entrailles pour imposer à ses joues le carmin d’un guerrier encore prude, charmé mais détournant le regard un instant. En temps normal, cela aurait été relativement banal, de son point de vue de médecin, mais là, de la valeur spéciale qu’elle incarnait en lui et la proximité de tout à l’heure, cette scène prenait une toute autre allure. Lentement, son regard revint s’apposer sur ces courbes lentement dévoilés, d’un faciès qui passait peu à peu de la stupeur à l’admiration ardente, l’appel impulsif de flash onirique dans son esprit, projetant sur ces esquisses les pulsions embrasées d’une passion qui n'appelaient que lui, que sa braise inextinguible.

Wow ... Hum ...

Noyé dans la chamade, noyé dans l’émerveillement, noyé par la magnificence de cette vision.

De ses dextres tâtonnant, le médecin chercha à se redresser sur le lit, comme pour se reprendre, essayant au mieux de ne pas la gêner, même si ses iris la cherchaient désespérément, perdu entre ces lignes exquises et ces pupilles de saphir lui évoquant la plus majestueuse étoile guidant les voyageurs le soir. Un flash soudain. S’imaginait subitement dans une valse de cambrure le jeune homme, d’un dextre appuyé contre le mur face à sa silhouette féminine plaquée contre la paroi, d’une main apposé sur ses reins pour la soutenir dans ces esquisses appuyées de leurs plus beaux atours et courbures sensuels, d’un échange de regards embrasés, de souffles entremêlés sous la tension palpitante d’un instant qui prenait vie à l’instar de ses croquis et ses styles de dessins mouvementés. Là, d’une passion infinie à la toiser, se languir de ses charmes et du revers de l’index lui relever le menton, visage contre visage en une romance éperdue. Elle contre lui, lui contre elle, myocarde contre myocarde.

Une pensée fugace, imaginée, rêvée de par cette pulsion créatrice, ramenée à la réalité par une légère secousse de la tête lorsqu’elle s’approcha de lui, d’une assurance qui ne le surprit guère, plutôt fier.

Tu … Tu es magnifique.

Un bref instant juste suffisant pour que le guérisseur puisse reprendre de son sérieux et de son courage, tout aussi gêné, même de ses paroles qu’il ne croyait pas avoir dit. Ce fut léger, presque murmuré, comme s’il avait conscience que cet échange de tout à l’heure les mettait mal à l’aise tous les deux. Pourtant, en dépit de la retenue, la situation dans laquelle les plongeaient ces soins ne cherchait qu’à raviver cette mémoire d’un magnétisme inexplicable.

Oui, ici, regarde ce sont ces flacons.

D’un dextre relevé, il attrapa le flacon en question et le lui porta à la main, mais à peine tourné que sa posture força de nouveau son torse à pulser férocement, à voir sa proximité avec lui. Peu à peu, sa fureur s’y habituait, apprenait à se délecter de sa présence, notamment rattrapé par sa blessure. Ce n’était pas si fréquent pour le médecin de se laisser approcher par une autre personne que lui ou ses confrères à l'hôpital, de circonstances qui mettaient toujours à disposition l’un ou l’autre …

Parfait, tu te débrouilles bien Miyuki …

Il aurait dû succomber à la douleur, sentir davantage le tiraillement de sa chair contre ces manipulations. Pourtant, une douceur telle et une passion l'étreignant au point d’éclipser ces maux, de forcer son attention concentré sur elle. C’était pour le guérir oui … Pourtant si proche, si tendre et si délicat … Là, dans cette posture. De concert, les amants s’épaulèrent, alternant entre soins externes et soins chakratique, entre deux mudras réalisés par Ashin.

Un geste qui le força à se recroqueviller davantage, valse jumelle opposée à celles de la nivéenne qui subitement les portèrent en un enroulement croisés, son regard sur elle, admirant cette concentration et cette attention méticuleuse, presque fasciné. Second flash. L’imaginait valser de son faciès contre la sienne, sourire contre sourire, balai rotatif épousant les traits de son visage du doux caresse de sa chevelure, voile éperdue des étendues de neiges lui évoquant les constellation, en un moment irréel imaginé, à eux deux, seuls, figés dans le temps. Puis revenait à lui le jeune homme, de nouveau concentré sur ses soins, d’un silence qui se voulait pourtant très bavard de rêves et de songe, des mélodies qu’elle évoquait à son âme.

Puis lentement, d’une posture réaussé de la jeune femme qui remontait dangereusement contre son cou, le temps des bandages pour consolider tout cela. Un instant, du contact de la pression de ces tissus serrés, rebondit le torse du guérisseur, le menant à saisir le coude de Miyuki sans la brusquer, mais en sa posture les refaisant se retrouver face à face. Là, ses iris de brasiers se plongèrent dans les siennes, entre assurance, inquiétude et désirs romancés, d’un souffle partagé qui se voulait tressaillant, vibrant, alors qu’un dernier flash éprit son imagination, du strie de ces lèvres rosés que son pouce viendrait caresser, lascif élan qui ferait onduler cette fine chair pour magnifier la beauté de ce visage, avant que ne glisse ce pouce de façon rotative le long la commissure de ses lèvres, son autre main écartant les mèches de sa chevelure pour dévoiler ce qui se cachait de plus précieux entre les cieux et la terre en ce monde.

Et peut-être, en conclusion, un … Non. Avant que ne vienne la quintessence de ces flashs soudains uniquement rêvés, se termina la guérison, le laissant et peut-être les laissant dans un appétit de désirs inattendus.

Les paroles de la jeune femme les ramenaient à la raison, à la réalité, de questions et interrogations qui se voulaient pertinentes et profondes. Un voile retombait sur le visage d’Ashin, pris dans les doutes et interrogations qu’il se faisait depuis un temps déjà et aussi les causes de ce qui l’avait mené à s’endurcir.

Je n’en suis pas si certain … C’est aussi ce que pensait mon mentor, dans ses derniers voeux. C’est lui qui m’a donné l’envie de voyager, voir le monde, sa beauté et surtout croyait fermement que ma capacité qui lui faisait défaut pourrait résoudre tellement de choses. Et pourtant …

Il lâcha un soupir, comme désolé, ramenant un peu son regard sur sa partenaire.

Je me demande parfois si ce n’est pas la même chose. J’ai l’impression que le monde est noyé dans le désir de la trancher, rendant presque risible celle de la régler.

Il parlait bien de désir et non de faculté à trancher, car cela n’impliquait pas Miyuki. La malédiction du médecin était de souvent venir après coup, après les drames, ne pouvant que rattraper ce qui l’était mais ne jamais pouvoir donner leur mots aux victimes, aux morts.

Parfois c’est plus simple de ne pas avoir à se poser la question. Mais …

Son visage se ravivait néanmoins d’un sourire plus pur, plus confiant, cette fois la regardant plus intimement.

Ce sont les gens comme toi qui me donnent espoir. Tu vois le bon en chacun, tu vois ce qui a vraiment de la valeur en nous, en moi.

Il sembla apaisé, comme un maigre repos face aux épreuves qui l’attendait.

Tu as la même faculté que celle de mon mentor, quelque chose de rare. Merci …


Akimichi Miyuki
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptyJeu 25 Jan - 22:09

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Message Sujet: Re: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin

 


Le compliment résonnait dans l'air, une mélodie délicate qui s'insinuait dans les recoins de mon être. Une louange sincère qui cherchait à caresser l'éclat d'une beauté que je ne percevais pas en moi. Pourtant, en dépit de cette tendre reconnaissance, une dissonance persistait au plus profond de mon être. Ces mots perçaient l’air sans réellement m’atteindre, c’est ainsi qu’ils ne purent provoquer une gêne démesurée. Mon corps, mon être et mon existence représentaient des terres que je peinais à aimer. Il portait les cicatrices invisibles qu’un passé douloureux avait laissées. Son ombre planait toujours dans les canaux de ma mémoire. Mon esprit, imprégné de la résilience forgée dans le Shogunat, regrettait parfois les monts et les pierres familières de mon pays d'origine. Si l'on m'avait demandé de réécrire le scénario de ma vie, j'aurais probablement préféré que cette trajectoire qui m’amenait face à lui, à Mizu, n’ait jamais eu lieu… Pourtant, j’appréciais cette nouvelle ouverture d’esprit, ces nouveaux visages familiers, ces nouvelles tendresses partagées… Mais, je ne me trouvais pas encore assez loin dans la guérison. Toujours à ce moment-là, je ne pouvais entendre un compliment qui me tournait vers le futur. Le courage que je prônais, bien que présent, n'effaçait pas encore les fantômes du passé qui me hantaient dans l’obscurité. Cet éloge éveillait, donc, chez moi, une réalité que j'avais volontairement oubliée, tronquée, cachée sous le tapis des illusions. Une tendresse perdue dans les dédales du temps, à laquelle je n’arrivais pas à me connecter. Alors, malgré le sourire timide qui se dessinait sur mes lèvres et la légère teinte écarlate de mes joues, la gêne ne fut pas totalement mon expression. La compréhension demeurait évasive, un mystère qui échappait à la logique de mon être. Je semblais plus rejeter ou passer sur ces mots qui, selon moi, ne me correspondait pas.

Pourtant… Sous la Brume pesante qui enveloppait l’auberge, j’aperçus quelque chose : une voie qui ne m’était jamais apparue auparavant, une possibilité distincte à la vie que j’avais toujours rêvé. S'ouvrait à moi l’éventualité de différentes sensations, d’un monde plus ouvert, tel… un compliment inattendu. Serait-il possible d’échapper à ses précédents choix ? Choisir une autre vie et balayer ses certitudes ?
D’ailleurs, pourquoi ce qui était ordinaire devenait-il étrange à ses côtés ?
Chaque respiration d’Ashin, chaque frémissement de son être, avait empli ce moment d’une intensité presque douloureuse. La proximité, une intimité masquée sous le prétexte des soins, créait un halo de tension électrique qu’il faudrait être fou pour ne pas percevoir. Chaque contact était une énigme à déchiffrer. Cet instant passé à panser sa blessure était devenu un murmure dans le silence de notre connivence non exprimée.
Comment un acte, pourtant anodin pour des guerriers, pouvait revêtir cette forme des plus tendres ?
Je me souvenais, dans une lointaine vie, comment une œillade pouvait réveiller un instinct complice des plus sauvages. Comment un toucher pouvait se transformer en caresse électrique. Comment un mot de sa part pouvait être si attendu, que quand il était enfin prononcé, il emplissait le cœur de l’autre d’une énergie si pure et si vive, qu’elle pouvait brûler. Oh oui…! Je me souvenais très bien de quand une situation raisonnable devenait déraisonnable. Quand un fruit devenait interdit. Mais, cela faisait si longtemps et je n’osais raccrocher mon premier questionnement sur Ashin à ce que j’avais déjà connu. Ainsi, je préférais laisser l’intimité de notre moment dans un coin de cette pièce, bien gardée, en secret, dans une auberge de Kiri, au cœur de Mizu.

*❅ *❅ *


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Tandis que je me trouvai devant lui, son bandage désormais terminé, il répondit alors à ma fascination, en y ajoutant même un fragment de son passé qui attira mon attention.
La lumière qui dansait dans le regard d’Ashin lorsqu'il évoquait son mentor était un éclat touchant. Dans son discours, je discernais les contours d'une connexion profonde qui avait façonné sa vision du monde. Le médecin avait tissé son propre paradigme à travers cette relation, que ce soit à la négative ou en la positive. Je sentais l'acceptation bienveillante ou la rébellion éclairée. Face à cette nouvelle lueur, provenant de son passé, que je discernais, mon propre sourire répondait en écho. Je savais reconnaître l’empreinte indélébile du professeur chez le disciple et elle m’émerveillait. Je voulais en savoir plus sur lui… sur son passé… Une curiosité qui, au moment où elle entra dans mon esprit, me parut un peu mal placée, mais irréfrénable.
Ce qui me surprenait davantage était la vision pessimiste qu’il décrivait. Je pouvais indéniablement la comprendre. Moi-même n’étant pas une personne particulièrement enjouée face aux événements du monde. Mon expérience et mon histoire m’avaient laissé voir des horreurs, cependant, je refusais de passer mon temps à les décrier. J'y voyais le masque d’Izanagi porté sur le visage de l’hybris humaine… Celle-là même qui pervertit le don en le changeant en malédiction. Le pire était qu’elle était destinée non pas à ceux qui déversaient la terreur et la mort, mais davantage aux pauvres innocents, qui ne possédaient même pas le don de la manipulation du chakra. Et… parmi eux… une masse encore plus chaste qui représentait l’avenir du monde : les enfants ; détenteurs de notre héritage, du futur et de l’espoir. Le matin, mes levées étaient pour eux… pour toi, si tu étais encore là. Plus que tout au monde, le sens de mon existence se tournait vers l’avenir que nous leur laisserons. C’est pourquoi je ne pouvais que désapprouver ce que me disait le shinobi-médecin sur plusieurs plans.

Comme il continuait, j’en profitai pour essayer de m’éloigner un peu de son corps à moitié dénudé, désormais paré d’un bandage. J’en avais terriblement besoin pour me contenir et retrouver un souffle tranquille. Je pris place à ses côtés, cette fois-ci, à une distance plus adéquate.

Ses paroles semblaient me hisser sur un piédestal, mais la sensation qui en résultait n'était pas celle de la gratitude. Au contraire, cette élévation apparente me laissait perplexe, évoquant une distance abyssale entre la réalité et la perception qu'il avait de moi. Flattée, je ne l'étais point, car sa vision idéalisée semblait résider bien loin des contours concrets de ma personne.
Je haussai alors les épaules, puis hochai légèrement la tête. Mon regard se perdit au loin, dans un quelque part que je ne pouvais pas entièrement partager avec lui. Les ombres semblaient alors découper mon visage pensif.

« Tu te trompes, Ashin… » dis-je, dans un calme flottant.

Une honnêteté soudaine que je n’avais pas pu contrôler, authentique ressort de mes plus profondes pensées. Il n’y avait rien de cinglant dans ma remarque. Le ton s’était juste fait évasif.

« Sur moi, sur ce que je pense et… peut-être même sur le monde. » conclus-je.

Comble de ce mystère, je poussai un profond soupir. Cette journée, riche en émotion, m’avait exténuée. C’était comme si se relâchaient toute la pression de notre entrée dans ce village ainsi que la peur que j’avais portée pour sa vie. Mon regard se baissa et un sourire énigmatique se dessina sur mes lèvres.

« Je ne serais pas en train de me cacher dans une cité, à des lieux de chez moi, si j’avais une vision positive du monde et si je voyais le bon chez les autres. Je vois le bien en ta capacité et…, en toi aussi. »

Mes yeux se levèrent sur lui, comme pour le scruter et vérifier mon hypothèse. Puis, mon sourire s’élargit, ma tête se pencha légèrement vers la droite, amusée.

« Oui, je ne pense pas me tromper »

Un petit son enjoué m’échappa alors que mes épaules se haussèrent presque de plaisir.

« J’en suis certaine »

Je repris une position plus normale, mes iris plongés dans les siens. Il m’éveillait une curieuse luminosité en cette brumeuse soirée et, même si les raisons m’échappaient, elles m’apaisaient.

« Et ne me remercie pas… je suis plutôt du genre à apporter des problèmes… si je fais tout ça, c’est... pour une raison. »

Pourtant, malgré cette confiance inexplicable qu’il m’inspirait, une partie de mon âme se trouvait encore perdue dans des abysses qu’il ne pouvait encore atteindre. Un indice… Un seul… J’avais presque besoin de me soulager du poids du secret que je portais. Pour lui dire, il fallait que je marque une pause et détourne, cette fois, le regard. Lèvres mordues, hésitation retenue, je finis par lâcher, comme un souffle de soulagement :

« Les enfants… je veux rendre le monde meilleur pour la future génération. »

Encore un peu plus, un dernier effort pour libérer ma pensée :

« C'est pour eux qu'il faut diffuser la valeur de la vie. »

Je lui avais dit, lâché le morceau. Mes joues se colorèrent d’une teinte écarlate, bien plus prononcée que lorsqu’il m’avait complimenté... Malheureusement, le sentiment de honte ainsi que nos plus noirs secrets représentent toujours notre faiblesse la plus inavouable. D’un coup d’œil, je vérifiais sa réaction, me mordant de nouveau le coin de la lèvre inférieure, encore un peu nerveuse. D’un geste un peu frénétique, je replaçai une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. J’avais la sensation de me sentir comme une minuscule poupée de cire qui pouvait se briser à tout instant. Puis, sans le vouloir, je pressai le bord du lit de mes mains. Je savais peut-être comment me sortir de ces paroles encombrantes pour mon âme encore blessée.

« Et toi ? Tu sais pourquoi tu te bats et soignes les gens ? »

Je me penchai tout en me tenant sur ces mêmes bords, comme pour avoir un meilleur accès à son visage et à son expression. Quelque chose en moi voulait percevoir l’honnêteté de sa réponse, m’imprégner de ce qui allait me dire, avec une curiosité piquée, peut-être mal placée, mais que je ne pouvais contrôler quand il s’agissait de … lui.
Puis, une réflexion me traversa l’esprit, me détournant de mon inspection.

« Je suis bête… Quand on a le pouvoir de soigner, on doit voir le bien que l’on prodigue autour de nous sur le visage des autres… » dis-je innocemment.



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ANAPHORE
Gakusha Ashin
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptySam 27 Jan - 17:10

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Sur le visage des autres hein ?

Sourire délicat, amusé, d’un contact visuel qui se voulait subitement captivant et nimbée d’un mysticisme aux notes de l'envoûtement. La silhouette du guérisseur s’enroula lentement d’un geste rotatif, d’un mouvement unique entrelacé d’appuis mimétiques à celle de la rose opaline, crispés pour des douleurs d’une raison autre. Jambes croisées, posture en tailleur, tension sur la blessure diminuée, se tenait des contours dénudés de sa chair l'éphèbe devant elle, l’invitant d’un tapotement du plat de la paume à le rejoindre face à face pour ce qui se voulait encore sans explication. Sa timidité et sa gêne insufflée par le nectar de l’émois masculin avait laissé place au téméraire poète investi de ces iris de braises qui se voulaient d’une pointe d’autorité ésotérique.

Approche.

Silencieux, méticuleux, presque guidé d’une gestuelle possédée, l’homme extirpa de sa sacoche ce qui semblait être comme une plume confectionné manuellement, de couleurs chatoyantes et exotiques, d’une texture qui se voulait doucereuse et délicate. Un à un, réalisé par les plus habiles expertises de son hameau, la moindre parcelle du plumage avait été conçue pour une pratique rituelle, ni trop malléable, ni trop tendue, afin que soit évincé son aspect chatouillant. De son dextre l’exposa l’exotique érudit, de façon à ne pas surprendre son interlocutrice mais plutôt éveiller sa curiosité et éventuellement ses sens, une fois que ses courbes et esquisses auraient adopté les siennes sur ce lit.

Ainsi donc serais-tu porteuse de problèmes et de mauvais augures ? On ne va pas se chamailler dans la chambre de l’auberge dis moi ?

Ce fut prononcé d’une tonalité étrangement mélodieuse, comme pour défaire une certaine tension face à ses déclarations de tout à l’heure. D’un léger sourire, il évoquait des problèmes plus volatiles et humoristiques, plus assimilables aux jeux taquins de deux amants.

Je ne peux pas vraiment te contredire … Du peu que nous nous sommes rencontrés Miyuki .. Tu es tel un grimoire aux pages imprégnés d’histoires aussi denses que je ne saurais imaginer ni articuler, bien plus que moi, simple guérisseur n’ayant dans son hameau ni connu la guerre ni les fléaux.

De cette larme perçue tout à l’heure, son poignet agrippé sous l’impulsion, de ces tendres lèvres rosées mordues le long de ces mimiques très féminines, faciès dérobés et détournés, sous le regard curieux du médecin qui n’en avait raté la moindre note depuis leur conversation.

Voici une plume bien spécial à notre lignée de guérisseurs … Il est dit que se comprendre par la parole est bien souvent difficile, mais que le corps lui résonne en une mélodie particulière que la raison ne saurait comprendre ainsi. Dès lors que nous devenons apprenti, c’est par ces deux étapes que nous passons tous.

Les mots cessèrent un instant, laissant place à un symbole onirique réalisé dans l’air à l’aide du plumeau.

Le visage est comme le reflet de notre âme, symbole des émotions, mais à un niveau plus profond, architecture du tempérament et du vécu d’un humain. Cette plume spéciale, de par sa confection, permet d’en lire les traits forgés imperceptibles au commun des mortels. C’est similaire à ce que font naturellement les aveugles pour nous reconnaître … Et nos totems … N’en sont qu’une représentation exagérée.

De son index, fut pointé le collier protecteur à son torse, pour lui indiquer un exemple. Puis, son doigt replié lui fit signe d’approcher son visage.

Je vais te montrer, bien que je sois encore qu’un initié dans ce domaine …

Ashin avait compris en l’écoutant tout à l’heure qu’une part de son âme semblait peu aisée à communiquer directement sur ces sujets, ajouté à toute la gêne ressentit lors de leurs échanges précédents. Cette pratique se voulait plus dans le silence, plus un jeu sensorielle pour s’explorer et se comprendre mutuellement.

D’une concentration de braise, iris dans ses pupilles, pupilles dans ses iris, leurs deux âmes emportées par un mutisme verbale mais éveillé dans un lien plus spirituel, complice et intimiste, flottaient là, sous les premiers élans de l’artiste. Tel le plumeau du peintre, débuta l'envoûtante séance du revers de la plume soyeuse, apposée d’un contact digne de la caresse à la base de son cou, lisière du buste afin de suivre une ondulation rotative intimant l’inclinaison fugace de sa tête, avant de se retrouver sous le creux de sa machoir. Fasciné, fascinant, le jeune homme ne semblait trembler d’aucune hésitation devant une gestuelle précise, ardente, le regard la toisant d’un sérieux intense, comme percevant par delà le voile les teintes de son âme qui se voulaient timides.

Un poids immense à dissimuler … Un lourd fardeau que même le temps ne sait éroder …

Murmure soufflé, à peine perceptible, telle des réflexions à voix hautes, alors que continuait le ténébreux érudit dans cette valse étrange de leur faciès, de la prise de l’index et du pouce venant se poser légèrement sous son menton pour la faire incliner tendrement de l’autre côté, plumeau passant cette fois non loin de la commissure de ses lèvres, d’une trajectoire courbé qui soulignait les lignes de sa joue forgé à même le jade blanc, de la délicate séparation de sa mâchoire pour effleurer jusqu’à son oreille sans le titiller. Lent, doux, comme reproduisant la splendeur d’une fresque uniquement mimée de son dextre, alternait le médecin entre œillade complice et concentration inextinguible, passion d’une magie ancestrale qui pulsait en son être.

Finesse insondable d’une beauté aussi délicate que jamais sublimée, jamais appréciée à sa juste valeur … Voir … Non … Oublie.

Sublimé du contact de la douceur, de ce que ses traits méritaient des plus doux et inspirés en ce monde. Une dualité perturbante, où de cet éclat nivéen, ses yeux percevaient les fissures insensibles d’un joyaux qui ne connaissait peut-être plus sa place réelle, ni l’espoir de celle-ci. Il ne prononça pas la suite, s’en préserva, comme de quelque chose de douloureux, enrageant. Non, son dextre se contenta de relâcher l’appui sur son menton pour cette fois l’avoir de face, profitant des mèches qu’elle avait relevé pour se placer sous celles-ci, longer les reliefs de son front, d’un geste vacillant sur le rythme des vagues avant de parcourir les courbes de son nez, sommet de la grâce qui agrémentait son minois de cire d’une pureté que même le temps n’avait osé défaire en dépit de ce qu’elle avait pu vivre.

Et pourtant, d’un regard, d’une mimique, peut prendre sur ses épaules ce que nul ne saurait imaginer, d’une infinie protection qui se veut sans fond … Tu es une dualité étrange …

Cela le troublait. Dans sa façon de le dire, une nuance de réconfort et de bon s’en dégageait, mais tout comme l’on regarderait dans les abysses, un sentiment incertain s’installa en lui, sans le faire remarquer, sur cette absence de limite. Mais, occultant ces ressentis à sa conscience, le guérisseur reprit un sourire amusé, pointant de nouveau la plume entre eux.

Je comprends mieux maintenant. C’est comme si tu avais les épaules pour prendre sous ta protection ces enfants.

Expression chaleureuse, complice, joueur, curieux.

Vous auriez donc une appétence pour l’instinct maternel, mademoiselle ?

Son ton se fit plus théâtral, taquin, bien que cela lui paraissait bien tôt pour son âge ou du moins de ce qu’il ignorait sur son passé.

C’est beau, comme projet. Si je devais te désigner, tu serais … “Celle qui protège”.

Simple conclusion, peut-être erronée. Pourtant son regard voulait tout dire, ne l’obligeait pas à dévoiler quelconque sujet qui la rongeait là, mais qui serait difficile à évoquer. Ils avaient suffisamment échangé dans leur jeu de regard pour cela. Elle pouvait retenir une chose quant à lui. La confiance.

Tu voudrais essayer ? La finesse de tes créations me font penser que tu y arriveras aussi.

Et tendit alors la plume vers elle, attendant de voir ce qu’elle préférait.

Tu trouveras peut-être ce qui me motive qui sait … Ce n’est pas si éloigné de ce qui t'anime toi …

Il ne l’avait pas proposé de suite, mais ce rituel comportait une seconde étape, une étape qui consistait à partager ce qu’ils avaient été inspiré de cette première étape puis, d’une pratique qui se voulait proche de certains marionnettistes, faire entrer en symbiose leur propre rythme et synchronicité, ce qui d'habitude servait à créer une meilleur cohésion entre guérisseur. Une façon de comprendre la signature humaine, la mélodie des rouages de leur êtres.


Akimichi Miyuki
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptySam 27 Jan - 23:56

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Message Sujet: Re: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin

 
Ashin s’installa en tailleur, adoptant une posture étrange et inhabituelle. Pour moi, cette position semblait presque exotique, tant elle ne semblait ni naturelle ni habituelle. Le positionnement m'apparut comme une énigme à laquelle je n'avais jamais songé de toute ma vie. La surprise et l'incertitude se lisaient sur mon visage, mes pensées enchevêtrées dans une tentative maladroite de comprendre comment mes jambes devraient suivre ce mouvement singulier. La première tentative était hésitante, gauchement exécutée. Mes membres étaient peu familiers à cette nouvelle configuration. Cependant, persévérante, je réessayai, ajustant lentement mes jambes jusqu'à ce que la position soit acquise. Un sourire, à moitié gêné, à moitié amusé, s'esquissa sur mes lèvres alors que je levais les yeux vers le médecin. La scène pouvait sembler comique, mais dans cet instant de légèreté, une connexion partagée se dessinait.

Il tira de sa sacoche un artefact étrange, une plume. Perplexe, il m'était difficile de déterminer si c'était le fruit d'une plaisanterie ou si une intention sérieuse se cachait derrière cet acte. Mon air curieux ne pouvait être dissimulé, mes yeux scrutant l'objet avec un mélange de fascination et de questionnement. Dans cet échange énigmatique, la plume semblait porter avec elle une aura de mystère, invitant à la découverte de son dessein caché.

Je saisissais les paroles d’Ashin, elles avaient une résonance profonde avec la réalité de ma situation. En effet, je portais des secrets lourds, des fardeaux que j'aurais préféré oublier, et d'autres qui pesaient sur mes épaules tel un supplice chthonien. Mes lèvres ne pouvaient libérer mon intimité, mais la plume de la vérité semblait être entre nos mains, prête à tracer le récit de mes secrets les plus enfouis. Il serait mentir de dire que je n’appréhendais pas ce moment. Je ne me sentais pas encore prêtre à laisser s’échapper les pétales de mon jardin secret.

Une expérience mystique et étrange débuta, alors que le guérisseur glissait la délicate plume sur mon visage, comme s'il lisait en moi des secrets inscrits dans l'étoffe de mon être. Chaque mouvement de la plume semblait orchestré par une force invisible, en correspondance avec des aspects cachés de ma vie. Au départ, une envie de rire, de cet habituel rire cristallin qui fait ma signature, chatouilla mes lèvres devant la bizarrerie de la scène. Cependant, je me laissai progressivement emporter par l'ambiance ésotérique qui se développait. Ce qui était d'abord apparu comme une situation cocasse se transforma, sous la lumière tamisée de cette chambre d'auberge, en une expérience mystique. Le toucher délicat de la plume, apaisant comme doux, apportait à ce vécu. Et puis, je lui faisais confiance.
Ce qui me surprit le plus fut l'incroyable véracité des affirmations d'Ashin à mon sujet. Il s’agissait d’une exploration introspective au-delà de la réalité tangible. C’est à ce moment que je pris peur. Mais, le ton qu’il employa pour évoquer mon ardent désir me permit de prendre les choses avec plus de légèreté. Effectivement, je voulais être mère. Non, je l’étais, mon petit trésor.
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J’appréciai l’appellation qu’il me donna. Il illumina mon regard et je me délectai de cette nouvelle vision qu’il avait de moi. Oui, je te protègerai. Toi, mon trésor, les autres enfants et… Ashin.

Sans le vouloir, en réponse à ses mots, ma main se posa sur ma poitrine, du côté droit, là où reposait en secret, dans mon soutien-gorge, contre mon cœur, le dessin que m’avait offert le médecin. Dessus, ma boutique, mais, surtout, invisible dans les traits du fusain : toi, mon petit.

Il me proposa l'idée d'expérimenter cette lecture mystique de l'autre à travers cette plume. Dans une ambiance de curiosité mêlée à une pointe d'embarras, je me sentis tout à coup un peu ridicule, incertaine de ma capacité à réaliser un geste aussi ésotérique. Cependant, l'invitation à tenter l'expérience me poussa à prendre la plume entre mes doigts. Rouge de gêne, je hoquetai un bref instant, puis hocha frénétiquement la tête. J’hésitai puis, de ce mouvement de lèvre pincé qui m’était propre, je signifiais mon accord pour me commencer cette expérience mystique. Mes iris se plongèrent dans son regard de jais. Le rouge de mes pommettes ne s’était pas encore estompé.
D’un geste maladroit, qui trahissaient à la fois l'excitation et la réticence face à l'inconnu qui m'attendait, je passai la plume sur la base de son cou. Mais… étant plus petite que lui, pour réaliser ce geste, je dus changer de position. Dans le bruit du tissu froissé, je pris appui sur mes genoux, me relevant à sa hauteur, pour être plus à l’aise. Je fis comme lui, j’attrapai son menton, pour passer la plume le long de son cou sur le côté gauche. Mon visage se trouvait dangereusement face au sien pour exécuter ce geste. Je devins écarlate et je lâchai prise, me relaissant tombée sur mes jambes pliées.

« P… Pardon, je ne sais pas si j’en suis capable. »

Je me sentais idiote. Je voulais vraiment y arriver. Grâce à un long soupir, je pris donc la décision de retenter l’expérience. Je me remis sur mes genoux. J’exécutai à nouveau le geste, je sentis beaucoup de douceur, mais également, une rage… une étrange colère. Une noirceur amère.

« A… amertune… » tentai-je d'examiner.

Je l’imitais pour l’autre partie de son visage. Je ne pouvais, pourtant, rien savoir. Ses yeux me fixant me troublaient trop pour que je puisse me concentrer sur quoique ce soit d’autre. De plus, cette situation incommodante représentait trop de pensées et de questionnements pour que je puisse être à l’écoute d’une quelconque expérience mystique.

« P… Pardon… » dis-je.

Je me repositionnai, lui rendis la plume, et tentai de me remettre en tailleur, avec un peu moins de maladresse que la première fois.

« Je… Je ne sais pas être très à l’aise avec… ce genre de chose. »

Mon éducation au domaine Akimichi, comme jeune fille de la branche principale à marier ou comme possible héritière, avec ma sœur, des mines Haruka, me plaçait à mille lieues de toutes possibilités d’écoute des forces de la nature. Si l’empathie était un domaine dans lequel j’excellai, l’art, la taille, les pierres, étaient des choses qui me correspondaient davantage que la plume, l’oiseau ou le vent. Je décidai de me justifier à moitié :

« Je n’ai jamais fait ce genre de chose et j’ai vécu dans des endroits où… on ne restait pas à une heure tardive à parler avec un homme dans une étrange position. »

Mon ton se fit un peu amusé face à l’immensité du chemin parcouru.

« Ton mentor pratiquait ce genre de lecture ? » demandai-je, piquée par cette curiosité mal placée qui voulait tout savoir de lui.

« Il semble avoir été quelqu’un d’important pour toi… plus que tes propres parents, même. »

J’avais reçu mon savoir de mon père et de ma mère, ainsi, cette configuration de professeur et de disciple me surprenait.



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Gakusha Ashin
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptyMar 30 Jan - 20:38

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Promesse sur promesse, chapardage sur chapardage, se mordaient, se morcellaient leurs deux âmes en ce qui paraissait qu’une sorte d’amusement passager là, au milieu d’un univers sauvage dénué de toute tendresse. Entouré, cerné, voilé de tout part sous ces mimiques d’hésitations, cette finesse vibrante dans la moindre parcelle de son être, s’exclamait d’un rire bienveillant le guérisseur devant la maladresse de la rose, comme d’une fresque dont on se voudrait ériger le souvenir intemporel. Courageuse, ouverte d’esprit, confirmait la nivéenne l'appétence de son caractère face à l’inconnu, écho à l’attraction pulsant et brûlant chez son homologue masculin, qui, entre deux échecs se figeait un temps de regards insaisissable, à s’abreuver de sa beauté d’un appétit qui n'eût été remplit pas même du cosmos entier.

Amertume.

Dangereux voile percé à jour, foudroyante sonorité vidant son expression de tout engouement, se rendit compte le médecin que cette part redoutée de sa personne s’avérait si intense qu’elle débordait même à une inconnue de ces pratiques … Une part de son être lui intimait d’arrêter là, de fuir, de ne pas vouloir exposer ses plus profondes et détestables facettes qui le différencirait peut-être de son mentor ; Mais alors, d’un coup submergé par la vision de ces joues écarlates, s'immisça au plus profond de son monde intime la conviction que sa présence, sa seule vision perçait une part de lumière dans cette profonde rage et amertume qui l’animait. Miyuki s’excusait, devant lui, décrochant de nouveau un léger rire mélodieux sur le faciès du jeune homme, comme soulagé.

Ce n’est rien … Tu as déjà fait pas mal de choses, j’aurais plutôt pensé que ça te fasse fuir. De là où je viens aussi il n’est pas très commun de faire ce genre de rituel avec une femme à des heures si tardives … Tu es comme qui dirait privilégié, hum …

Ashin décrocha un sourire en coin taquin, cela se faisant d’habitude dans le cadre de rituels à heure fixé lors de processions d'apprentis guérisseurs.

Non, il ne pratiquait pas cela, mon mentor était un ninja d’Homura qui s’est retrouvé aux abords de mon hameau, gravement blessé au retour d'une mission. Nous l’avons trouvé et j’ai insisté pour le soigner … Notre hameau risquait d’attirer l’attention, mais ce dernier n’en parla à personne. Il y avait trouvé comme un havre de paix, un endroit où il pouvait se ressourcer sans penser au monde extérieur. C’est lui qui m’a donné envie de voyager, de découvrir le monde extérieur. Ces rituels me proviennent de mon maître guérisseur, issue de toute une lignée.

Il ancra ses iris profondément dans les pupilles de la belle puis posa une main sur le côté comme appuie.

Je n’ai pas de parents. Je fais partie des quelques orphelins de ma tribu que le maître guérisseur prend sous son aile, et si doué de talent, en fait ses apprentis. Mon mentor était …

Son dextre marqua un appuie prolongé pour faire passer sa silhouette de sa posture en tailleur vers une posture inclinée.

Comme un père pour moi. Il m’a tout transmit. Sa vie, ses carnets de croquis, ses espoirs, ses hantises et ce qui m’anime …

Au fil de son récit marqué de légères pauses, son corps se pencha et pivota comme pour se décaler mais dès lors se réenclencha la douleur de la blessure, le faisant se tordre dans un mouvement involontaire. Déjà proche de la jeune femme, Ashin ne put que se rattraper sur son propre coude et de son autre main sur le bras opposé de Miyuki, la faisant irrémédiablement basculer sur lui d’un élan rotatif, son dos plaqué contre le mur, se rendant subitement compte de ce qui venait de se produire. Visage contre visage, contours des yeux agrandis, souffle contre souffle, courbes entremêlées en une spirale peinte à l’aquarelle, de deux êtres opposés et pourtant si semblables.

Attends …

Soudain, subite, elle aurait bien eu toutes les raisons de se retirer mais son appel se fit d’un ton étrangement interpellant, intime, d’une histoire qu’il ne voulait pas couper ainsi et surtout lui partager. De tous ces regards, de ces infimes échanges, de ces interrogations au sujet de l’un et l’autre, son cœur avait choisi en dépit de toutes ces voiles une envie particulière.

Je les lui ai montrés aussi, ces rituels. Celui-ci aussi.

Lentement, son bras remonta légèrement pour venir de sa paume s’apposer sur la sienne, sentir les délicats reliefs de sa peau et sa main, regard concentré sur la précision du geste dans un premier temps, plus sérieux et intimiste que jamais. Se tissaient des liens étranges, silencieux et plus profonds qu’avec quiconque sans s’en rendre compte, de ces rares personnes qui entraient dans ces recoins de son âme. Doucement, ses doigts se recroquevillèrent sans jamais perdre contact de leurs extrémités avec celles de la muse, alternant furtivement la cible de ses iris entre le geste et son faciès.

Chaque corps, chaque être, dans les plus profonds recoins de ses fondations recèle comme une mélodie propre qui la décrit. Pour réaliser une intervention sérieuse nécessitant deux guérisseurs, il faut être parfaitement synchronisé et en confiance avec nos rythmes. Se comprendre parfaitement. Cela est un peu comme ce que font les marionnettistes …

Confiance. L’un à l’autre, à Homura ou par delà les océans, liées par cette chose mystérieuse qu’ils s’apportaient sans le savoir. Sans le décrire, sans le formuler, sans l’exprimer. Et peu à peu, d’un regard remontant pour se plonger dans la profondeur des saphirs des yeux en face de lui, le jeune homme débuta comme une lente symphonie, ses doigts pianotant d’un rythme précis et spécial, le sien, invitant naturelle et par réflexe celles de Miyuki à le suivre, à y insuffler du sien pour que s’accordent peu à peu leurs deux âmes. Si la gêne était là, si son coeur battait à la chamade, la magie du moment, l'envoûtement de la situation envoyait le tout valser pour ne placer ce qui opérait dans cet échange fin, mélange de dextérité et de réflexions du corps instinctif.

Mon mentor pensait qu’en apportant son aide un peu partout dans le monde, en protégeant et en enseignant, l’on pouvait semer comme des graines à travers ce dernier pour changer les choses et offrir un monde meilleur à ceux qui ne pouvaient rien contre les guerres. Voici ce qui m’anime et j’ai entendu ce qui t’anime aussi, Miyuki.

Ici, le mot entendu prenait le sens de l’accueil profond de cette volonté qu’elle avait. La mélodie exécutée par son doigté commençait à prendre une forme intense, non pas en rythme mais en profondeur, comme si se reflétaient peu à peu les promesses qu’ils se faisaient entre eux. Et ce sans jamais ne quitter l’extrémité de ses doigts, ni la base de sa paume, l’une après l’autre, telle une partition jouée sur un piano.

Qu’importe ce qui pèse sur tes épaules, de ton passé ou de tes tourments.

Plus tendre, plus doux dans l’intensité caractéristique de ses iris d'ébène, une confiance étrange commençait à naître en Ashin, ce en dépit de la part d’ombre qui se cachaient en eux.

Je te fais une promesse de confiance. Je serais là, je vais t’aider dans ton projet. Dans ce que tu aimes.

Promesse en l’air ou réel engagement forgé dans le plus solide des cristaux ? Malgré le doute, la jeune femme pouvait pourtant le voir dans ses yeux. Puisqu'après tout, son maître guérisseur l’avait désigné au cours du premier rituel. Il était … Le Sans limites.



Akimichi Miyuki
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptyMer 31 Jan - 19:44

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Message Sujet: Re: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin

 


Heureuse de la bienveillance d’Ashin à mon égard, je m'abreuvai de ses paroles. Cependant, une lueur de soulagement m'envahit également quand nous nous mîmes à parler plus normalement, car ce rituel semblait revêtir une intimité particulière. Je m'imaginais le guérisseur invitant hommes et femmes à partager une proximité similaire, peut-être dénuée de ces frissons et de cette dimension secrète et sensible. Une inquiétude me prenait, celle de vivre des émotions inappropriées pour une kunoichi de mon rang social. Il m'arrivait de craindre que mes années d'isolement et les souffrances personnelles n'aient altéré ma perception, me poussant à ressentir des émotions impures. Serait-il possible que je me fasse des idées sur la nature réelle de cette scène vécue ? Mon cœur, alors, s'emballait, laissant planer le doute sur la véracité de mes propres sentiments, peut-être simplement inappropriés ou naïfs.

Heureusement, le médecin se mit à partager son passé, et je pus me perdre encore davantage dans ses paroles. Son récit évoquait un hameau, une vie sauvage qui faisait naître en moi des rêves d'ailleurs. C'était l'antithèse du domaine rigide des Akimichi, enchâssé dans des pierres immuables. La relation que mon ami avait eue avec son mentor me touchait profondément. En mon cœur, l'idée d'explorer les terres du Pays du Feu, de les contempler de mes propres yeux, germa comme un désir secret de me rapprocher de lui. Cependant, une ombre planait sur ce souhait. Aurais-je envie qu'il découvre Tsuchi, mon pays natal ? Malheureusement, cette terre était étroitement liée à mon histoire avec mon époux et ma famille. Si le shinobi de Homura venait à apprendre ces sombres secrets, craindrais-je son rejet ? La peur de la trahison s'insinuait en moi, car je gardais enfoui un lourd secret. Pourtant, je sentais que cette partie de ma vie m'appartenait, et je n'étais pas encore prête à en faire le deuil. Ainsi, dans un sentiment de culpabilité, je me plongeais dans l'imaginaire de l'enfance et de l'adolescence d’Ashin, assoiffée d'en savoir plus. Un déséquilibre pesait sur cette relation, une asymétrie que je n'appréciais pas, mais que je me sentais incapable de changer, du moins pour le moment.
Lorsqu'il évoqua son père de substitution et l'absence de parents dans sa vie, mon cœur se contracta. Mes yeux trahirent mon étonnement empreint de compassion, ma lèvre inférieure pincée, comme si je retenais un mot à son égard. Une réaction qui révélait ma réserve, ne me sentant pas tout à fait à ma place dans l'intimité de sa vie familiale. Pourtant, mon cœur de mère souhaitait rassurer cette blessure portée par les orphelins. Face à moi, néanmoins, un homme, que j’admirais de s’être construit sur ces bases incertaines.

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Puis, un étrange moment. La douleur semblait le reprendre à sa blessure. Je le vis vaciller, prête à réagir, mais au moment de me pencher vers lui, il se rattrapa à mon bras. Nous nous retrouvâmes alors face à face, nos visages dangereusement rapprochés. Un indéniable moment d'étonnement face à l'indécence s'installa, avec une gêne palpable chez moi : une envie de disparaître. Pourtant, je ne pouvais plus nier désormais ce que je ressentais. C'était dès lors évident.
Il me retint, m'empêchant de me détacher de son corps. Je me sentis comme prisonnière et incommodée. Son calme admirable contrastait avec ma confusion grandissante. Qu'attendait-il de moi ? Était-ce ainsi que des collègues, des amis, se traitaient ? Ces moments d'affection ambiguë dans une relation, je ne les avais pas connus, m'étant mariée jeune dans une union arrangée où mon corps avait immédiatement appartenu à mon époux. Appartenait-il désormais à Ashin pour se trouver ainsi, contre lui ? Nous étions trop proches pour nier maintenant une quelconque plurivocité à notre relation. Notre lien.
Avais-je envie de me détacher ? De mettre fin à l'inévitable ? Trop de choses lourdes pesaient en moi. Je ne me sentais pas capable de gérer cela maintenant... même si la chaleur du corps d'Ashin et la douceur de sa main m'électrisaient, ne pouvant nier ces sensations. Mais, la raison me poussait à vouloir m'échapper. Figée dans cette transe face à ma position, je me laissais faire par le médecin qui jouait avec ma main. Mon souffle était désormais saccadé, j'avais du mal à respirer, mon cœur battait trop vite. Ainsi, je ne pouvais me défaire de cette emprise masculine. Si j'avais été à l'aise, si je m'étais laissée emporter par le moment, j'aurais fermé les yeux pour profiter de cet instant intime, laissant la main d'Ashin donner un nouveau rythme à mon cœur et à ma respiration. Mais, je ne pouvais pas. Figée, mes iris fixaient l'homme qui parlait. Les paroles du médecin semblaient lointaines, et je ne réussissais pas à m’y raccrocher pour rester dans la réalité. Je tentais et essayais, de toutes mes forces, afin de ne pas me laisser emporter par la lascivité. Pourtant, j'écoutais à moitié son discours, qui résonnait comme une vérité : un écho au loin qui ne pouvait atteindre ma raison. Le Bien parsemait le monde, il s’agissait de la volonté d'Izanagi pour le chakra. Cette réalité et cette croyance retentissaient désormais sur le sort que m'avait jeté le médecin.

Soudain, des paroles jaillissent de son exposé, éclatantes et rayonnantes, comme si elles ouvraient en moi une porte qui avait toujours été close. « Une promesse de confiance ». Il le dit. Une personne qui sera à jamais présente à mes côtés et qui respectera ma vision de la vie, qui la partagera même. Déjà dans un état second, j'ai l'impression de rejoindre un autre éveil de transcendance. La lumière de ces mots me réchauffe. Je ne peux plus rien faire que de les laisser envahir mon corps. Ils changent tout. Ils font tomber toutes les barrières. C'est comme si je les avais attendus, sans même savoir qu'ils existaient.

Un moment d’égarement ou un chemin retrouvé ? Je l'ignorais. Mais, ce mouvement, ce geste, était intuitif. Il semblait comme normal. Il se présentait même comme une évidence. Je m'avançai plus près du visage d'Ashin. Les mots qu'il avait prononcés me guidaient. Cependant, c'était les yeux du médecin qui m'animaient. Je l'embrassai d'un baiser passionné. Un baiser qui voulait dire merci ou « je t’attendais ». Un baiser qui semblait plus réel que l’auberge du Pays de l’Eau. Il répondait à toutes mes questions. Il balayait mon passé. Il rendait le reste improbable, surgissant comme le réel.

Enfin, je me détachai. Nos regards se lurent, et je revins à la dimension de la mission que nous devions accomplir. Dans ma gorge remonta Tsuchi, mon époux abandonné, mon enfant décédé, mon collègue et ami que je risquais probablement de perdre à cause d'un geste mal placé. Je me retirai brusquement, me levant du lit et me rendant d'un mouvement rapide de l’autre côté de la pièce, mes mains plaquées contre mes lèvres qui avaient osé toucher l’interdit.

« P-p… Pardon. Je… » aucun mot n’était suffisant pour exprimer ma confusion.
Je me retournai, ma main sur la poignée, prête à fuir la scène.



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Gakusha Ashin
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Message Sujet: Re: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin
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Réalité fracturée, amnésie incompréhensible devant ces fragments oniriques virevoltant au glas de l'incandescent appel du cœur, se présentait soudain un voile immaculé, dimension inconnue et pourtant si paisible d’un élan plongé dans le mutisme. Où, quand, comment ? Rien, si ce ne fusse que vérité dérobée, absorbée par le merveille de ces ombres semblables aux vagues du fusain dont les ondulations évoquaient le crépitement de ce feu là, au milieu du campement du vagabond, de l’ermite solitaire. Valsaient ainsi les formes et ombrages, d’une vision difficile à décrire, tourbillon d’émotions et de rêves projetés aux prémices de son esprit incontrôlé. Son monde intérieur, fresque fugace et passagère d’un bien être qui se mêlait à la réalité, là, posé en une compagnie chère à son cœur. Elle. Un autre voyage ? Une autre escapade ?

Pourtant, ne lui laissa guère le temps l’instant de comprendre, réalisant de paupières ouvertes légèrement que la nivéenne s’était élancé d’un baiser aventurier, explosions sensorielles ayant fracturés son esprit de nouvelles proses inédites.

Paumes contre paumes, doigts contre doigts, fondaient leurs silhouettes l’un à l’autre en une union infusée de la tendresse des cieux, furieux éclats orageux en son âme, si bien que de l’harmonie, du rythme de leurs dextres finirent peu à peu s'entremêler leurs doigts sans se serrer entièrement. Le guérisseur ne sut comment réagir, se laissa porter par la surprise, puis le nectar de ces surfaces labiales, la plus infime de leurs aspérités sous ses sens décuplés, envoûtés, charmés, défait de toute résistance. Se laissait juste guider l’érudit dans le ballet de leurs visages, des traits attendris de leurs passions, chair contre chair, pulsant et se hérissant des frissons les plus innommables en cette existence. Miyuki … Tourmentes de ses pensées, tourmentes de ses émotions qui s’imposait là, de l’alchimie insoupçonnée de leurs deux âmes.

Elle l’embrassait, subitement, d’un élan que jamais n'aurait soupçonné chez elle Ashin, de cette timidité et cette gêne qui nimbait son aura dans ces affaires-là. Si les profondeurs de ses attentes se réjouissaient, il ne s’agissait pourtant pas uniquement d’une affection évasive, cette embrassade lui insufflant tel un flot libéré de craintes qu’elle semblait porter depuis toujours. Un subtile changement, de subtiles mimiques perçus inconsciemment juste avant le geste, dont les quémandes marquaient au fer ses instincts masculins, comme si … Ce n’était là qu’une gouttelette dans un immense océan. Cela résonnait en lui, tel un appel, tel des larmes de complaintes invisibles de l'étoile de saphir envers sa personne.

Promesse de confiance.

Paupières closes, de nouveaux évadés au gré du baiser, en cette vision étrange et indéfinissable, pourtant soudainement plus sombre et moins vivace, comme si le crépitement du feu s’affaiblissait … Quelque chose semblait manquer, comme plongé dans les réminiscences de ce moment inoubliable, le désirant ardemment du plus profond du cœur. Et de concert avec ce flash onirique en son monde intérieur, baiser terminé et muse évadée, tâtonna d’un réflexe maladif le médecin la place à proximité, comme cherchant la chaleur de sa présence sans la retrouver. Miyuki … Il comprenait dès lors cette pulsion qui l’appelait à elle, ouvrant de nouveau les yeux pour se rendre compte qu’elle fuyait de ses courbes gracieuses, de gêne et timidité des premiers émois de l’amour.

Iris affinés, yeux grand ouverts, Ashin tendait comme d’un geste non abouti sa main après son départ et leur regards, comme pour la retenir. Son for intérieur lui intimait de la rattraper, de ne pas la laisser partir sur cette note incertaine, de ne pas laisser ce qui pouvait le pousser à défier villages et continent partir ainsi, s’envoler et ne plus jamais le croiser. Erreur ou destin ? Il ne savait pas, ne se posait pas la question. Ses déplacements se voulaient aussi silencieux que entremêlés aux pas de la nivéenne, plus lent cependant de sa condition, mais suffisamment pour qu’elle n’eut vision de sa présence, perdu ainsi dans le carmin de ses joues et sa gêne grandissante.

Ne pars pas.

Nulle parole, nulle envie d’expression, nulle autre concentration. Seule cette idée résonnait en lui, alors que la rose blanche balbutiait des excuses, d’une main portée contre la poignée de la porte, noyée dans la confusion de la précédente scène. Qu’importe la peine, qu’importe la douleur, qu’importe la blessure … Et qu’au moment où la mélodieuse voix désira révoquer ce geste, l'enveloppa la présence de son torse, de sa musculature, son aura et son souffle derrière son dos orné de la finesse des plus beaux attraits féminins, sans contact encore. Aucun son, aucune phrase formulée, ni même d’interstice temporelle. Son regard seul, investi de l'indomptable brasier insufflé en son être, le sans limite, prononçait oniriquement le prénom de la belle, tonalité sensorielle suave, tendre, envoutante.

Moitié de seconde fondu dans l’intemporelle sablier de la passion, se toisant de confusion et d’attraction, la jeune femme put lentement sentir l’étreinte glissante de son bras gauche au niveau du ventre depuis son dos, gestuelle roulée pour finir de sa main sous sa côte opposée, d’une prise juste assez ferme pour l’attirer contre lui et naturellement la faire s’élever sur la pointe de ses pieds. Et au même moment, délicat caresse de son  autre dextre sous son avant bras remonté par l’élan, comme pour la rassurer que ce départ pouvait être retardé juste un petit peu, là, sans fuir, juste un peu. Frissonnant contact, d’un fugace instant qui pouvait pourtant paraître infinie, venait glisser ses doigts dans les siennes sans les serrer, telle une simple caresse fondant sous la nature de leurs émotions partagées, pour abandonner son bras au repos et ses courbures à son étreinte.

Iris noyés dans ses pupilles, pupilles noyées dans ses iris. Tout se passa trop rapidement, comme d’un ralentit avant l’acte cavalier du guérisseur qui laissait retomber le bras de la belle pour cette fois glisser de ses doigts à son cou, subite et habile d’une dextérité éprouvée. Sa prise à sa taille se resserra légèrement, de concert avec ses doigts à son cou qui formaient désormais une prise lascive et suave sous sa mâchoire, appuyé du pouce sur le côté comme pour guider celle-ci à s’incliner et abandonner ses lèvres aux siennes. Plus rien, ni doute, ni tressaillement, ni interrogations que les battements de sa passion pour elle, de la confirmation que ce geste ne fut pas erreur, au contraire, désiré.

Abandonnés à ses bras, à son étreinte, d’une attention particulière qu’il avait pris à ne pas la brusquer au vue de ce qui l’avait surprise tout à l’heure. Des pressions exercées, de cette proximité, elle pouvait en percevoir la douceur et surtout la nature, non d’une cage mais d’un voile de protection, de sa présence qui se ferait en dépit de tout ce qu’elle portait sur ses épaules. Chaque ondulation, chaque pulsation de cette furieuse joute labiale en démontrait la quintessence, affinait la pression de sa paume à son cou, de son bras à sa taille, embrassade chapardée, passionnée, enflammée, comme signe de s’abandonner, juste une seconde. Il n’attendait même pas de suite, ne réfléchissait ni ne s’imaginait à rien, pas même un contact visuel si elle fusse trop gêné. Juste démontrer à son coeur que cette promesse était réelle, palpable, là, comme sa présence.

Tendrement, délicatement, son pouce effectuait d’infimes mouvement pour la réconforter et la guider alors que l’énivrait naturellement ces senteurs, souffles partagés et ardentes notes de leurs plus appétissant attrait, de ces coeurs qui pulsaient, battaient en eux à la chamade, souffle court et pourtant âmes évadés dans l’infinie de cet instant. Long et court à la fois, décuplé par leurs sens, par l’adrénaline, par l'envoûtement … Elle pouvait partir à tout instant, s’échapper par la porte qu’elle ne serait pas retenue …



Akimichi Miyuki
Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin EmptyJeu 1 Fév - 19:32

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Message Sujet: Re: Un dernier pansement ft. Gakusha Ashin

 


Sous la lueur tamisée, la caresse de ses lèvres sur les miennes arrêtait le temps. Son toucher, sur mon bras, puis, sur mes hanches, m’animait d’un seul et unique frisson, une sensation qui résonnait dans l'intimité de l'instant. Je n’étais plus moi-même. Je me perdais dans une espèce d’aura langoureuse. Les bras d'Ashin, bien plus qu'une simple étreinte, étaient un rempart solide contre les tourments du passé. Chaque contact était un doux ballet, une danse où nos souffles entremêlés formaient une mélodie envoûtante. L’énergie qui m’habitait n’était plus mienne, elle provenait d’un désir presque animal, profondément ancré dans le creux de mon âme, réveillée d’un long sommeil.
L'admiration que je nourrissais pour lui prenait une nouvelle dimension, une fusion de force et de tendresse qui me captivait. Sa main, posée sur ma hanche, se trouvait pareille à une gardienne protectrice. Il s’agissait d’une force virile que je n’avais pas voulu soupçonner chez lui, ni même imaginer qu’elle me serait un jour dirigée. Tandis que celle qui me gouvernait vers lui, guidant la cambrure de mon cou, me berçait dans une émotion profonde. Les échos de ses paroles résonnaient encore, affirmant une confiance nouvelle, une promesse de présence et de compréhension. Pourtant, au milieu de ce moment électrique, une larme solitaire glissait sur ma joue, une goutte incertaine entre la joie, l'espoir et la culpabilité. Dans ces bras, je ressentais un équilibre fragile entre les sentiments contradictoires qui m'assaillaient. Mais à cet instant, tout ce qui comptait était cette étreinte, cette connexion profonde qui me procurait une sensation de sécurité inattendue.

Peu à peu, lentement, je me libérais de son emprise qui, en réalité, suivait mes mouvements. Il m’accompagnait dans mes gestes et dans mes doutes. Ma main, celle qui auparavant était prête à ouvrir la porte pour fuir l’évidence, se posa sur son torse, alors que je m’éloignai. Je ne le repoussai pas, je plaçai seulement une distance tendre pour que nous reprenions nos esprits. Cette main, entre appui et contact avec sa peau, m’aidait à m’ancrer dans la réalité du moment.

Tête baissée, quelques mèches dissimulant mon expression écarlate et confuse, j’espérais qu’il n’ait pas vu l’ampleur de l’émotion qu’il m’avait prodiguée.
Un silence… Même la brume semblait respecter l’intimité de ce moment. Ce n’est que quelques secondes après avoir rassemblé plus ou moins mes pensées, que mes mots se firent comme un souffle à son égard :

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« Je pensais tout ce que je t’ai dit. »

En effet, ce baiser n’était que la conclusion de l'estime que je lui portais. S’il avait été suspendu dans les airs sans jamais se réaliser, il aurait tout de même dirigé mes pensées et mes sentiments à l’égard du guerrier-médecin. Je n’osai imaginer qu’ils puissent être partagés. De toute évidence, je ne pouvais pas y songer maintenant.
Je me retournai donc, voulant dissimuler la larme vagabonde et la culpabilité que je ravalais. Cette fois, je sortis et lui dis :
« Tu me ramèneras ma tunique, s’il te plaît. »
Pas un instant de plus, non, je ne pouvais pas, c’était au-dessus de mes forces. Une énergie que je ne pouvais ni transcrire ni lui expliquer m’obligeait à partir dans l’urgence. La porte en bois se referma sur le médecin, alors que, désormais dans le couloir de l’étage qui nous était destiné, émoustillée en tenue de combat, je devais fuir. Je courus, mes cheveux blonds battant contre mon visage humide et mon dos. J’ouvris la salle qui nous avait été réservée pour notre hygiène et intimité.

Je me retrouvai devant un miroir de pied dont l'antique surface fissurée révélait l'écho du temps écoulé, chaque irrégularité portant en elle les vestiges de récits passés. La glace, bien qu’altérée par l'usure, conservait avec dignité sa capacité à refléter des images, témoignant de la persistance des instants. En ce lieu de réflexion, je me tins, observant mon être dans cette surface imparfaite. Ma silhouette, en dépit de l'opinion conventionnelle associée aux guerriers, se dessinait délicatement dans la combinaison d'une blancheur éthérée aux reflets bleus. Il ne s'y dégageait aucune force brute, suggérant une subtilité insoupçonnée. Les mèches de mes cheveux, semblables à des fils d’or blanc, s'entremêlaient dans un désordre calculé, drapant mon visage d'une manière sauvage et indomptée. Mes yeux, des orbites cristallines, étaient des fenêtres embuées, révélant dans le reflet une dualité intrigante : une énergie animale qui palpitait, créant une aura mystérieuse dans ce regard, qui était pourtant le mien.


Mon sourire s’élargit. Mes doigts passèrent sur ses lèvres qu’il avait touchées et embrassées. Je me pris alors à rêver de quelque chose que j’avais oublié, abandonné à Tsuchi à jamais. Amusée de notre naïveté et de ce moment d’intimité volée, un rire cristallin s’échappa de ma bouche. Désormais calmée, je replaçai mes cheveux derrière mes oreilles, encore chamboulée par ce qui venait de se passer.
Pourtant, nous étions en mission et je refusai de me laisser aller à des badinages. Il était certain que jamais je ne laisserais plus Ashin se mettre en danger. Que je le protègerais de toutes mes forces ? Celle qui protège. Il m’avait comme réveillée.
La prochaine fois que je le verrai, je lui sourirai. Cependant, je garderais ce moment secret dans un coin de mon cœur. Il me changeait, mais il n’entraverait pas nos objectifs et la dynamique de notre équipe. Enfin, dans quelle mesure cela était-il possible ?
À vrai dire, peut-être que désormais, j’éviterai de me retrouver seule avec lui… Cela pourrait nous conduire sur un chemin glissant qu’il ne faudrait pas emprunter en terre inconnue.



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