Enjeu n°1 :

Mar 6 Fév - 16:23 Expérience : 915 Messages : 273

▶ Sujet: Ombre du Shogunat [Haruko et Noboru]

Ombres du Shogunat - Eté 83, Homura

Après plusieurs semaines, voire plusieurs mois, depuis leur dernière rencontre, le jeune homme décida de prendre les choses en main. Il réserva pour l'occasion l'un des comptoirs les plus prestigieux du centre-ville et invita un représentant éminent de chaque famille noble, membres à part entière de l'organisation secrète. Cette invitation revêtait une importance particulière : le jeune homme souhaitait discuter avec eux de la structuration de l'entité, tout en les tenant informés des développements récents.

Le personnel de l'établissement avait redoublé d'efforts pour préparer une table exclusive, garnie d'une variété de boissons, alcoolisées ou chaudes, ainsi que de mets délicats. Le jeune homme, ponctuel comme à son habitude, fut le premier à arriver sur les lieux. Il arborait son habituel kimono, accompagné d'un haori jaune orangé orné de motifs de nuages blancs. À l'arrière de ce haori, on pouvait discerner l'emblème du clan Fujiwara, finement brodé.

De son côté, l'attente ne fut pas très longue. Ses convives arrivèrent successivement, l'un après l'autre. Accueillant chacun d'eux avec des salutations chaleureuses et un sourire, il les invita à prendre place autour de la table. Avant d’entamer la discussion, le samouraï prit quelques gorgées du thé qui lui avait été servi, puis reposa délicatement la tasse. La candeur de son visage se dissipa peu à peu pour laisser place à une expression plus sérieuse. Il était temps d'aborder des sujets sérieux, à commencer par l'entité du Taiyo no Matsuei. Gen'Ichiro leur exposa en détail les rôles de chacun et les objectifs fixés, ne laissant aucun détail dans l'ombre.

« Étant donné l'estime et la confiance que je vous accorde, il me semble tout à fait légitime que vous soyez pleinement informés des mécanismes de l'organisation. Il est évident que vous bénéficierez tous deux du plus haut niveau d'accréditation, vous permettant ainsi d'avoir accès à l'intégralité des données collectées jusqu'à présent. »

Il fit une pause significative après avoir parlé, leur laissant ainsi le temps d'assimiler toutes les informations qui venaient d'être présentées. Pendant ce moment de silence, il observa attentivement les réactions de chacun avant de reprendre la parole.

« Désormais que vous êtes informés de ces éléments, nous pouvons entamer les discussions sur des sujets plus délicats. Commençons par la situation à Oto, si vous le voulez bien. Mon cousin, Fujiwara Kamui, est actuellement sur les terres du Son pour une mission spécifique, ce qui explique son absence ces derniers mois. Il m'a fait part de la préparation imminente d'un nouveau conflit armé entre Oto et Tetsu. Selon ses dires, cette guerre éclatera très prochainement. Avec lui sur le terrain, nous avons la possibilité d'influencer le cours des événements et de potentiellement changer le cours de l'histoire si cette guerre tourne en notre faveur. Il ne serait pas surprenant que ma sœur, Izanami, actuellement au Pays du Fer, décide de s'impliquer dans ce conflit, étant donné sa propension pour les affrontements intenses. »

Informés grâce à cet échange, Hyûga Noboru et Nara Haruko étaient désormais au courant des événements qui se déroulaient dans les pays voisins de Hi no Kuni. Si cette bataille pouvait être un sujet d’inquiétude pour les nobles présents dans la salle, ce qui allait suivre était d’autant plus préoccupant. Étaient-ils prêts à l’entendre ? C'était une nécessité, songea le jeune homme à la chevelure dorée.

Il se pinça les lèvres, trahissant sa nervosité. Il réfléchissait à la façon la moins brutale de leur annoncer le cas de Janome et les capacités oubliées.

Après une série de respirations profondes, il se lança enfin dans le vif du sujet, écartant d'emblée les détails superflus tels que l'incompétence présumée de Kawakazi Kaito.

« Récemment, une escouade a été dépêchée à Rindo pour enquêter sur un cas de génocide où non moins de quatre-vingt-dix individus ont été massacrés, entraînant la disparition totale du village. L'auteur de ces crimes horribles répondait au nom de Kurogane, mieux connu sous le sinistre surnom de "Le Boucher". » fit-il avec une pointe d’ironie. « Cet individu détenait une maîtrise d’un Ninjutsu encore inconnue jusqu'alors, lui permettant de manipuler les fils noirs à sa guise. J'utilise délibérément le passé, car Kurogane a depuis quitté ce monde, terrassé par le plus grand incendiaire que le Shogunat ait jamais connu, en la personne de Yamamoto Janome. La raison de sa présence sur les lieux demeure énigmatique. De surcroît, l'émergence de ce pouvoir inconnu suscite des interrogations au sein de la communauté scientifique. Certains avancent l'hypothèse que ce pouvoir a été effacé de la mémoire collective, pour des raisons encore obscures. S'agit-il d'un cas isolé ou cela s'étend-il au-delà de nos frontières ? Un groupe restreint dirigé par Gakusha Ashin s'emploie à éclaircir ces zones d'ombre. » le nom du guérisseur avait été évoqué avec intention, comme un signe d'approbation tacite de sa part. Il était indéniable qu'un ninja doté des compétences telles que les siennes constituerait un atout pour l'organisation, et l’opalin désirait sonder ses interlocuteurs pour savoir s'ils partageaient son avis quant à la nécessité de favoriser son intégration.

Il porta plus spécifiquement son regard sur le ténébreux détenteur du Hachimon.

« Et vous, mon cher ami ? Quel est l'état d'avancement de votre projet visant à rendre nos communications plus confidentielles ? »

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Lun 26 Fév - 23:07 Expérience : 139 Messages : 29

▶ Sujet: Re: Ombre du Shogunat [Haruko et Noboru]

Sous la lueur terne du phare astral toisant l’empyrée, tes pas septiques retentissent dans le domaine clanique bercé par les ombres. L’impossibilité de tenir en place te gangrène l’esprit, bouchée après bouchée. Ce paysage d’habitude si paisible n’atténue en rien les maux qui s'entremêlent dans les tréfonds de cet encéphale en perpétuel surchauffe. Soupirs éructés de ton être en signe ostensible, tu abdiques face aux tourments de cette vie de barbarie. Si tu ne peux extraire du plafond scintillant une forme d'équanimité de l’âme, ces liquides à meilleure réalité te permettront, peut-être, d’échapper à la morosité de ce fil rouge qui te poursuit.

Allure décidée, un coup d'œil dans ta vision périphérique vient altérer ta stratégie nocturne. Ton géniteur surgit de l’ombre, parlant à voix basse avec une silhouette difficilement discernable par l’intensité tamisée des quelques fanaux. Habité par un désir morbide de curiosité malsaine, tu dévies ta trajectoire pour croiser ce duo nocturne. Révérence noble, tu salues ton devancier, continuant ton chemin sans dire mot. D’une prunelle remplie d’espièglerie, tu plonges ton regard dans les contours fins et gracieux de cet invité mystère, qui est nul autre abbé clanique. Plusieurs occurrences de sa venue en ces lieux se comptent dans le passé, mais l’heure tardive stimule en toi un sentiment d’effarement. Le désarroi s'épaissit, lorsque le foyer de leur départ se révèle à toi. Une route que tu n’avais plus empruntée depuis ton retour du tertre sanglant.

Pas à pas, tu regagnes l’officine boisée de ton adelphe en sempiternelle lutte intestine entre la vie et le trépas. Son état semble inévitablement s’empirer et personne ne peut mettre des mots sur les maux qui le rongent. Tout ce que les tiens savent, c’est que Janome ou ces sbires sont à l'œuvre de cette odieuse cabale poussant ton sang dans cet état léthargique. Un prodigieux guerrier cloué à la couche. Une main sur son front, tu respires à grande bouffée. Le temps, ton rival le plus redoutable dans cet abject charivari.

Je suis désolé, mon frère. J’avance à pas feutré pour me rapprocher de la cause du mal qui t’érode, mais le temps, lui, se déplace à grande foulée. J’ai peur d’être perpétuellement en retard. Puisses-tu me donner la force de hâter mes enjambées, car tu le sais, mon très estimé et honorable frère, je ne m’arrêterai jamais de courir pour toi.

Profitons des dernières lueurs d’une bougie à la mèche incandescente, tu restes près de ton semblable, en silence, laissant la fatigue gagner ton être cacochyme.

Les éclaircies de l’aube viennent lécher ton visage pour animer ta matière organique. Un réveil en douceur, suivi d’un vacarme brusque. Une invitation des hoirs du soleil. Dans l’empressement, tu gagnes tes quartiers pour te préparer et rejoindre le lieu de l’accolement. Prenant place, tu te délectes des mets préparés, tout en écoutant l’instigateur.

Je vous remercie pour la confiance que vous m'accordez, Gen’ichiro-sama. Nous représentons, à notre façon, le futur des grandes forces claniques du Shogunat. Cette entente dans l’ombre ne peut qu’être bénéfique pour notre avenir respectif et j’espère que nous pourrons tous collaborer du meilleur qu’il soit, à la hauteur de nos compétences, certes, hétérogènes, mais complémentaires.

La guerre du pays du Son est mise en évidence par le bretteur et tu ne tardes pas à rebondir.

Voilà qui est… Intéressant. Par quel biais pouvons-nous intervenir tangiblement dans ce conflit ? La présence de Fujiwara Kamui à elle seule me semble délicate pour avoir un impact aussi fort que vous le décrivez. Néanmoins, je suis curieux. Quel camp victorieux profiterait le plus au Shogunat en cas de victoire ? Nos actions et agissements seraient drastiquement différents en fonction de la réponse.

Dans un tracas perceptible, le lame-tempête s'attelle à un autre sujet, tout aussi sensible. Bien entendu, tu étais au courant de cette sordide affaire et tu pouvais ajouter ta pierre à l’édifice.

Je tiens d'ailleurs à étayer les propos de notre confrère Fujiwara. L’escouade dépêchée pour retourner au sein de Rindô et enquéter était composée d’un certain Hyûga Tatsuya. Mon clan désirait s’entretenir avec ce dernier dans les plus bref délais et je me suis proposé pour le remplacer, dans l’espoir de pouvoir glaner des informations supplémentaires à rapporter à notre conclave.

La quête n’a pas été vaine, loin de là. Sur place, nous avons découvert que ces très nombreuses morts, faites par “Le Boucher” sous les ordres de Janome, font partie d’une sorte de sacrifice à grande échelle. J’ai pu observer de mes yeux un large sceau, actif lors de notre reconnaissance, en forme de pentagramme s’étendant sur tout le village de Rindô avec des cadavres à chaque extrémité des branches. Une découverte glaçante qui soulève de nombreuses questions. Je suis intimement persuadé que cette marque à grande échelle est liée au pouvoir de Jamone.

Laissant le silence planer, tu ranges tes bras au sein des amples manches de ton kimono avant de regagner le fond de ton siège.

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Mer 28 Fév - 9:01 Expérience : 781 Messages : 216

▶ Sujet: Re: Ombre du Shogunat [Haruko et Noboru]

Comment répondre négativement à une telle invitation ?

Cela faisait maintenant quelque temps que je fréquentais Gen’Ichiro, j’avais eu l’honneur de combattre à ses côtés maintes fois. On disait souvent que l’on pouvait juger de la valeur d’homme au travers de sa lame. S’il s’agissait d’une vérité générale, alors la sienne était toute prouvée. La quête de puissance, nécessaire, m’apparaissait comme l’une des plus grandes difficultés de mon existence. Si je devais en citer une autre, cela serait probablement s’entourer. Il était aisé de nouer des liens vides de sens, mais il était bien ardu de se faire des amis. Je considérais l’éclair, au même titre que Towa, comme l’un des miens.

Vêtu d’un apparat simple, sobre, à l’image des Nara, j’avais rejoint le lieu de rendez-vous, essayant d’être parfaitement à l’heure. Après avoir salué chaleureusement mes homologues, j’avais pris place à mon tour à la tablée. Je ne pus m’empêcher de remarquer l’attention de notre hôte. Ce dernier nous avait accueillis dignement. Ce n’était pas la première fois que j’assistais à ce genre de spectacle, lors de la fameuse réunion clanique, j’avais aussi pu remarquer ce sens de l’hospitalité.

En introduction, l’éclair jaune d’Homura nous confirmait notre position au sein de l’organisation fraîchement créée. C’était un honneur pour moi, d’être considéré ainsi. Avoir accès à l’information me paraissait essentiel. D’autant plus maintenant, que je savais qu’au sein des miens, se cachait un réseau d’information. En guise de remerciement, j’avais fermé les yeux quelques instants avant d’abaisser le haut de mon corps. Laissant la discussion se dérouler, je pus écouter les nouvelles concernant Oto.

Une guerre ? Cela n’était pas étonnant en soi, c’était le cours de l’histoire après tout. La présence de Kamui me paraissait être une information essentielle, d’autant plus qu’elle était jumelée à la possibilité qu’il soit rejoint par Izanami. J’avais déjà eu l’occasion de collaborer avec cette dernière, elle était, pour le moins qu’on puisse dire, très douée. Selon son frère, elle possédait un attrait pour le conflit… J’espérais que cela n’aille pas très loin et ne desserve nos intérêts.

Quatre-vingt-dix personnes massacrées ? Je ne pus dissimuler mon étonnement à l’annonce de cette nouvelle. Comment était-ce possible ? Je n’attendis pas longtemps avant d’avoir des réponses à mes questions, qui découlèrent à nouveau sur d’autres questions.

Noboru vint complémenter le récit du Fujiwara, amenant des détails qui nous faisaient nous sentir petit en ce monde.

Les bras croisés, j’avais laissé quelques instants de vide afin de réfléchir à ce qui venait d’être dit.

« Je tiens tout d’abord à vous remercier à mon tour Gen’Ichiro, nous sommes la nouvelle génération, faisons honneur à nos ancêtres tout en veillant à ne pas répéter les mêmes erreurs que ces derniers-.. »

Cela me faisait repenser à mon entrevue avec Kuenai et à la dangerosité de cette femme. Cette dangerosité forçait le respect et en même temps, pourrait devenir un de nos plus gros problèmes dans un futur proche.

« Le cas Oto m’intrigue autant que mon confrère Hyûga, j’aimerais moi aussi connaitre la position du Shogunat et ce que nous aurions à gagner à influencer un tel affrontement. Et de façon plus précise, quelle est la position de votre clan vis-à-vis de la présence de Kamui et potentiellement, celle de Izanami ? Pensez-vous que nous devons agir, d’une façon ou d’une autre, afin de garantir leurs sécurités et nos intérêts ? »

Après avoir bu quelques gorgées de thé, ce liquide aussi majestueux que l’apparence de notre homologue Hyûga, je repris la parole.

« J’ai eu l’occasion de rencontrer Ashin par le passé, c’est une personne de confiance. Je pense que nous devrions nous appuyer sur sa personne dans le futur, il est intelligent et doué dans les divers arts qu’il pratique. Le fait qu’il ne soit affilié à aucun clan sera certainement avantage pour nous. Les propos rapportés et précisés par Noboru prouvent une nouvelle fois l’utilité de notre organisation. Mais nous ne sommes encore qu’un grain de sable dans l’étendue du désert de Kaze no Kuni. Nous devons devenir plus fort pour adresser les plus épineuses des problématiques, comme celles liées à Janome ou bien celles relatant de gestion du Shogunat. Pour cela, nous allons devoir grossir en faisant attention à ne pas se perdre en chemin. »

Et à mes yeux, Ashin était un candidat idéal. Je pensais bien à une autre personne, la manieuse de Shôton qui m’avait fait une très bonne impression.

« Malgré la densité de nos échanges, je vais devoir à mon tour vous présenter les dernières nouvelles. Tout d’abord, je souhaite réaliser une expédition à Tsuchi no Kuni, explorer les environs afin de déceler les opportunités et ouvrir ainsi la voie pour notre patrie. Potentiellement, certains secrets claniques se trouveraient au sein du pays, dans des grottes mystiques les plus reculées. Ces secrets pourraient s’avérer être un avantage certain pour le Shogunat. Ayant besoin de personnes de confiance pour cette aventure, je me tourne naturellement vers notre communauté. J’ose penser que vous êtes tous deux des candidats idéals. Qu’en dites-vous ? »

Ce n’était pas tout, je n’en avais pas encore terminé.

« De nature prudent, je me suis tourné vers Kuenai, comme nous l’avions fait par le passé. Cette dernière m’a apporté son support et a fait part d’un désir à la fin de notre entrevue–... »

Avec Kuenai, il y avait toujours des surprises après tout.

« En fin de discussion, cette dernière a évoqué son souhait de rencontrer Hyûga Eimei, lors de la prochaine assemblée au festival. Elle se sait épiée et des occasions comme celles-ci, sont uniques. Je pense que nous devons forcer le destin et instituer cette opportunité, à tout prix, afin de comprendre les desseins de nos clans respectifs. Je ferai en sorte d’imposer ma présence, dans le but d'assister à cette entrevue et en récupérer le plus d’informations possible. Je me tourne naturellement vers vous Gen’Ichiro, au nom de notre organisation et notre amitié, j’ai besoin que vous me fassiez entièrement confiance et me créiez cette opportunité. Vous l’avez compris, Kuenai souhaite s’affranchir de la présence de Senchi et vous êtes le plus à même de pouvoir m’aider dans cette quête. Je n’ai aucun doute sur les nombreux sujets, importants, que vous pourriez aborder avec votre dirigeant. Ainsi, vous ne trahirez personne. Si nous souhaitons nous enjoindre dans les affaires internes, nous devons comprendre ce qu’il se passe au sein de notre capitale, même si cela implique jouer le jeu dangereux des nôtres, du moins en apparence. Ainsi, nous aurons une plus grande latitude pour agir. »

Un Fujiwara, un Hyûga et un Nara, les dieux avaient-ils écrit ce moment ? Après un regard à chacun de mes confrères, je m’étais laissé transporter par mes ambitions, comme si mes pupilles étaient portées vers le futur.

« N’est-ce pas une des raisons pour laquelle nous avons décidé de nous réunir ? Nous devons nous immiscer partout où cela est nécessaire, saisir la moindre bribe d’information. L’ancien temps est révolu, nous devons édifier le futur de notre pays. Cela est impossible sans prendre part à la partie de Shogi, sans faire des concessions. L’important est de rester fixé sur nos ambitions et conserver l’intégrité de notre groupe. »

Kuenai était pour le moment nécessaire, mais serait certainement un obstacle dans le futur. Malgré toute l’admiration, presque infinie, que je lui portais-... Je savais très bien, au fond de moi, qu’elle allait devenir un obstacle. Et comme dit, lorsque cela sera nécessaire, des concessions seront faites.

Mer 6 Mar - 16:12 Expérience : 915 Messages : 273

▶ Sujet: Re: Ombre du Shogunat [Haruko et Noboru]

Ombre du Shogunat - Eté 83, Homura

Les poils se dressèrent sur sa peau, ses yeux s'écarquillèrent, l'effroi se peignit sur son visage à mesure que Noboru ajoutait des détails sur le village de Rindo. Quel sombre dessein Janome ourdissait-il avec un rituel aussi macabre ? Mieux valait peut-être ne pas y penser, de peur de sombrer dans la folie, se dit-il à cet instant.

Pris de terreur, il avala bruyamment sa salive, témoignant ainsi de son état émotionnel palpable. Pour l'instant, ni lui ni ses compagnons n'étaient en mesure d'entraver les desseins incendiaires de l'assaillant, car le fossé qui les séparait était abyssal. C'était presque frustrant de constamment prendre du retard sur ses agissements. Le jeune homme blond peinait à l'accepter, non par fierté personnelle, mais par souci de sécurité nationale. Animé par un profond sentiment patriotique, il lui était inconcevable de laisser un criminel aussi dangereux vagabonder en toute liberté. Hélas, par manque de puissance, il se trouvait contraint de rester un simple spectateur pour l'instant.

Submergé par les événements de Rindo, le samouraï laissa échapper un soupir empreint d'exaspération, témoignant ainsi de son état d'esprit face à la situation.

Il essaya de se recentrer lorsque la conversation aborda le sujet d'Oto. Il était naturel de percevoir l'intérêt que la Pupille Blanche et le Céleste portaient à cette question, notamment en ce qui concerne la position du Shogunat face à ce conflit qui menaçait aux frontières du pays. L'éclair jaune d'Homura parcourut successivement chacun de ses interlocuteurs du jour.

« La situation est bien plus complexe. Ni Kamui ni Izanami n'ont bénéficié de l'appui officiel des autorités pour s'engager dans la bataille ; leur initiative est donc personnelle. Dans ce contexte nébuleux, ils ne sont pas seuls, heureusement. Ils ont réussi à rassembler des partisans et à former des troupes pour prendre part au conflit. Cependant, cela ne garantit pas le succès. En d'autres termes, il y a une chance sur deux qu'ils soient désavoués par nos dirigeants si les choses venaient à mal tourner. »

En effet, les comparses claniques prenaient d'énormes risques en agissant en dehors de la chaîne de commandement, ce dont le flavescent était parfaitement conscient. Son rôle dans cette opération consistait à adoucir les angles auprès de son représentant clanique, mais aussi auprès des dirigeants dans leur ensemble.

« Il est purement hypothétique, mais en cas de réussite, même partielle, de leur part, le Shogunat pourrait en tirer avantage et ainsi incliner la balance du côté de Tetsu. Vous n'ignorez pas que notre gouvernement aspire à renforcer ses liens avec notre voisin Tetsujin ; j'ai moi-même eu l'opportunité de prendre part aux pourparlers à ce sujet. »

Après ces paroles, il leur détailla succinctement le fonctionnement du Pays du Fer ainsi que le rôle et les figures importantes au sein du Kan’Rei. Cette clarification s'avérait nécessaire pour permettre au Nara et au Hyûga de mieux appréhender cette situation géopolitique particulièrement complexe. Il insista sur l'importance de se méfier de Konishi Saitô, qu'il décrivit comme la pire engeance que le pays de l’hiver ait jamais portée.

« Désormais, vous êtes informés des partenaires avec lesquels notre Shogunat envisage de renforcer ses liens. » fit-il simplement.

Il profita de l'intervention de son fidèle ami, Haruko, pour se désaltérer. Ils partageaient la même opinion au sujet d'Ashin, estimant qu'il serait un atout précieux pour leur organisation. Un simple signe de tête exprima son accord avec ces propos.

Son expression trahit sa perplexité lorsque le Céleste mentionna que les secrets du clan Nara étaient connectés à Tsuchi no Kuni, et qu'il nourrissait le désir d'entreprendre une expédition dans ces contrées pour éclaircir ces mystères.

« Il est étonnant d'apprendre l'existence de secrets claniques qui dépassent le domaine du clan et s'étendent même au-delà de nos frontières. Si mes souvenirs sont exacts, vous avez été impliqué dans la sécurisation des routes menant à Kirigakure par le passé, n'est-ce pas ? » une question purement rhétorique. « En vous accompagnant, nous pourrons reproduire cette réussite et ainsi faciliter les échanges entre le pays de la Terre et celui du Feu. Si cela contribue à étendre l'influence de notre organisation ainsi que celle du Shogunat, je ne peux que me joindre à vos côtés, cher ami. »

L'opalin laissa entrevoir un sourire qui en disait long. Fidèle en amitié, il avait traversé maintes épreuves aux côtés de son acolyte Nara et était déterminé à préserver cette dynamique en affrontant de nouveaux défis avec lui. Il se réjouissait de voir que Noboru se joignait également à l'aventure, offrant ainsi l'opportunité de nouer des liens avec un membre de la Soke.

Son sourire s’effaça lorsque le nom de Kuenai fut prononcé. Plus précisément lorsqu’on lui demanda d’occuper son propre chef, Senchi, pour permettre à la la cheffe des Ombres de s’entretenir en privé avec le représentant des Hyuga. Quelles étaient encore ces manigances ? Pourquoi vouloir écarter délibérément le Fujiwara de la discussion ? Cela échappait totalement la jeune tête blonde, qui n’arrivait pas à saisir l’objectif réel de la manœuvre.

« Ce que vous me demandez pourrait me placer dans une position délicate vis-à-vis des membres de mon clan si cela venait à être divulgué, vous en êtes conscient, n'est-ce pas ? Il faut reconnaître que votre proposition tombe à pic. J'avais l'intention d’échanger avec Senchi-sama dans le but d'éclaircir certains points. »

Sa réponse pouvait être qualifiée de politiquement correcte. Il acquiesça à la demande de son compagnon sans pour autant la confirmer explicitement.

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Mar 26 Mar - 21:41 Expérience : 781 Messages : 216

▶ Sujet: Re: Ombre du Shogunat [Haruko et Noboru]

ハンティング

Non seulement Kamui n’avait reçu aucun appui officiel dans sa quête, mais c’était aussi le cas pour son homologue Izanami-... Cela me laissait bien perplexe quant au respect de la hiérarchie. Je ne pouvais pas me rassurer en me disant que ça frôlait l’insubordination, ça l’était clairement. Je n’étais par contre d’agir dans l’ombre, c’était la raison même de notre organisation fraîchement créée après tout–... Néanmoins, je préférai le faire avec un peu plus de… délicatesse. Sans même avoir analysé toutes les données, j’étais certain que leurs longues absences respectives, étaient ou allaient être remarquées. Que leurs aventures se soldent ou non sur une réussite, cela n’importait peu finalement, ils allaient voir leurs statuts être bouleversés.

Je ne serai pas étonné de les voir prochainement dans les geôles militaires, pour leurs entreprises.

La position du Shogunat vis-à-vis de ce conflit était au centre de notre discussion. Je n’étais pas assez informé sur la situation, il me manquait des parties du puzzle afin de comprendre le sens de toute cette histoire. C’était sans compter le support de mon frère d’armes, qui éclaira ma lanterne.

Pour ma part, je n’avais rien à ajouter à ce sujet. Je ne comptais blâmer personne ni même proposer davantage mon assistance. Si cela était nécessaire, Gen’Ichiro savait où me trouver, assurément.

Le sujet de Tsuchi no Kuni avait été abordé et nous pouvions finalement échanger autour de ce dernier. C’était le moment pour moi, de propager habilement les informations dont j’étais le possesseur, afin d’aiguiller mes camarades vers le droit chemin.

« Vous avez raison, j’ai participé aux côtés de votre chère sœur à l’esquisse d’une route sécurisée, en direction de la Brûme. Nous avons rencontré de nombreux dangers, mais fort heureusement, nous avons conservé nos têtes et avons pu retrouver la chaleur de nos foyers, entiers-... Cette suggestion me paraît la plus appropriée puisque dans tous les cas, nous allons devoir emprunter cette route. Je vais réfléchir à notre itinéraire dès ce soir et vous transmettrai ce dernier en fin de semaine, sans faute. Vous pouvez compter sur moi. »

Dis-je avant de porter une tasse de thé à ma bouche, laissant en suspend quelques instants la discussion. Je ne pouvais reculer, je ne pouvais pas non plus ignorer les doléances de mon interlocuteur. Cet homme, je le considérais à sa juste valeur et je lui devais du respect, c’était dans cette optique que je comptais lui répondre, sans détours.

« Oui Gen’Ichiro, j’ai conscience que cela vous met dans une position délicate et ce n’est pas par gaieté de cœur que j’ai décidé de vous demander cette faveur. Je me doutais néanmoins de votre réponse, pour être tout à fait honnête–.. Je vous remercie d’avance pour vos actions, sachez que comme dit, je vous serai redevable. Je ne reviens jamais sur ma parole, croyez-moi. »

Cela était encore à vérifier, je n’avais jamais trahi ma parole, mais les Nara n’étaient pas les plus fiables ces derniers temps.

« Pour en revenir à Tsuchi no Kuni, en effet, le fait que des secrets liés à nos clans soient si… éloignés de notre patrie, est très étonnant. Peu importe les centaines d’hypothèses auxquelles j’ai réfléchi, il n’y a qu’un seul moyen de parvenir à nos fins : c’est de se rendre directement au pays. Avant de continuer mon monologue, je tiens tout de même à signaler la dangerosité de la mission qui nous attend. Je n’ai pas connaissance d’une seule mission que nous avons, chacun accompli, ensemble ou séparément, qui s’approcherait de ce niveau de dangerosité-... Je crois en notre collaboration, mais je tenais tout de même à partager le fond de ma pensée. »

Dis-je avant de marquer à nouveau une pause, pour que mes interlocuteurs saisissent la gravité de la situation.

« Concernant les informations que j’ai en ma possession… Premièrement, j’ai pu vérifier auprès d’une source pertinente la topologie de la carte et les défis qui nous attendent. Comme précisés dans les écrits, le pays est délimité par une chaîne de montagnes insurmontables, ou presque. Profitant de leurs positions géographiques, de nombreux brigands ont pris possession des terres et sévissent dans les zones avoisinantes. Bien que je sois de nature optimiste, je ne me voile pas la face quant à ces malfrats. Nous n’allons pas pouvoir éviter éternellement l’affrontement. Dans ce cas-là, un nettoyage de fond en comble s’imposera, nous ne pourrons laisser des traces. »

L’information qui allait suivre était la plus excitante, celle qui avait fait jaillir dans mon regard une certaine excitation.

« Dernière chose et pas des moindres… Il est dit qu’un peuple de géants peuple les montagnes. Le gigantisme serait leur domaine de prédilection. Sans aucun doute, un seul de leur mouvement peut refaçonner un paysage tout entier. S’ils sont amenés à marcher, ensemble, ils pourraient tout anéantir sur leurs passages. »

L’information concernant Miyuki et sa position délicate vis-à-vis de sa famille n’était pour le moment, pas intéressante à partager. Il en était de même pour le médaillon qu’elle m’avait confié, néanmoins je voulais rassurer mes comparses.

« Je suis, en ce moment même, en train de réunir des informations pour qu’on puisse minimiser ce problème au maximum. Plusieurs sources doivent me fournir des données d'ici à quelques semaines. Je vous tiendrai au courant des avancées. »

Il était temps de conclure, j’en avais déjà bien trop dit.

« Je tiens aussi à vous informer que j’ai fait en sorte d’officialiser notre exploration auprès des autorités. Nous n’avons pas de craintes à avoir de ce côté-là. Cette quête se compose donc en deux parties, la première étant la sécurisation d’une voie jusqu’aux frontières. Comme lors de ma première mission, des sceaux de Marquage nous seront créés spécialement pour l’occasion. Cela permettra aux artisans de savoir où positionner les infrastructures militaires. Il va sans dire que les positions de ces marquages seront déterminantes. La deuxième est l’exploration de ces contrées tant mystérieuses, en ne créant aucun incident diplomatique, malgré notre anonymat et… en faisant le nécessaire pour couvrir nos arrières, par tous les moyens à notre disposition. Pour ce qui est des secrets claniques, gardons ça pour nous pour le moment. Nul doute que cela servira notre organisation, la discrétion est de mise. »

Une fois de plus, nous avions l’occasion de remercier notre patrie, une fois de plus, nous avions l’occasion d’ériger le futur des prochaines générations. N’était-ce pas notre raison de vivre ?

▶ Sujet: Re: Ombre du Shogunat [Haruko et Noboru]

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