SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Mist Symphony [Ft. Eri]

Eien no Weihan
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyMar 6 Fév - 19:20

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Messages : 214

Mist Symphony [Ft. Eri] Empty
Eien no WeihanChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Mist Symphony [Ft. Eri]
Yasahiro avait enfin décidé de se reléguer à une surveillance avec un peu plus de distance, laissant Weihan à une (relative) aise de visiter le village de la Brume. Les autres homurajins étaient occupés à faire de la diplomatie, des conversations ténébreuses ou des choses peu religieuses, alors Weihan était laissé à lui-même cet après-midi.

Pas une mauvaise chose en soi. Après la surdose d’attention reçu lors de son arrivée à Kiri, un peu de solitude faisait du bien, même une qui était en réalité observée de tout angle comme lui promis son cher archer. Mais Weihan était habitué aux regards indiscrets, habituels lorsqu’on portait une lourde armure en public… Et en toutes circonstances, d’ailleurs.

Si on oubliait l’étrange brume qui ceinturait l’endroit en permanence, Kiri n’était pas si différente d’autres villages. Plus sinistre, peut-être. Cette aura assassine qui remplaçait la noblesse guerrière d’Homura semblait peser sur les maisons, les établissements, les chemins… Et les gens, qui semblaient pourtant de bonne humeur en général, si dubitatifs en le voyant. Un air lourd, brisé par les bruits métalliques qui joignaient chacun de ses pas.

Pas complètement perdu, mais pas complètement certain de ses repères, Weihan s’arrêtait comme une statue, observant les alentours. Un banc d’un côté de la rue semblait un bon endroit pour se poser en attendant de confirmer ou infirmer sa trajectoire qui n’avait, en réalité, aucune destination.

Il posait son sac sur le côté, silencieux quelques instants avant d’y plonger les mains pour en sortir l’Erhu de Retsuko. Le violon à deux cordes avait été un excellent compagnon lors de ce voyage. Sympathique, et silencieux à moins d’être convoqué. Il ne jugeait personne sinon celui qui tentait d’en jouer. C’était une attitude rafraîchissante. Mais il était également incompromis, et impitoyable. Tel était l’art du son.

Ses mains gantelets prirent l’archet et après un instant de silence, le posa contre les cordes. Il commença à jouer un air simple, l’un des premiers que la Nara lui avait appris. D’abord mélodieux, et les notes tranchèrent la brume et l’air sans considération. Mais les tons devinrent aussi un peu éraillés, les fausses notes d’un joueur encore débutant. Weihan s’arrêtait, vérifiait la position de ses mains ou de l’archet, réessayait. Apprendre était un jeu d’erreurs.

Un passage difficile l’obligea à s’arrêter. Il avait du mal à se souvenir de la bonne position des mains.

« La Voie voudrait que je sache comment… »

Il eut un petit rire métallique, figure peut-être étrange de voir un colosse d’acier s’esclaffer tout seul sur un banc au milieu d’une rue.  Quelques passants jetaient des regards confus, sans plus. Weihan n’était pas encore assez habile pour amuser les foules, pas comme Retsuko aurait pu le faire.

Mais le genin jouait avant tout pour lui-même. La musique lui rappelait la paix que l’Éternité lui ordonnait d’établir.

Il recommençait à jouer, évitant le passage qui lui échappait pour revenir dans des accords plus complices. La musique l’apaisa, bien plus que les mots n’auraient jamais pu le faire. Yeux mi-clos, il ne remarquait à peine que quelqu’un s’approchait de lui.

@Shimizu Eri


EIEN NOWEIHAN

i'll show you the Way, Invité

Shimizu Eri
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyMar 6 Fév - 21:17

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Mist Symphony [Ft. Eri] Empty
Shimizu EriGenin 下忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]


Mist Symphony - Été 83, Kiri
Ft. Weihan & Akimichi Miyuki


Même à la rue, le temps des caresses n’était point révolu.
Les chats. Ils étaient miséricorde dans la nuit noire obscurcissant mes jours présents, et sous la pulpe de mes doigts, me réconfortaient de leur apaisante douceur. Un simple ronronnement, en vérité, savait me tirer des méandres ténébreuses de mes pensées, et m’emplir de lumière. Prisonnière d’une réalité un rien accidentée, que je croyais d’ailleurs sans issue, ils étaient ainsi, tel un échappatoire devant lequel je ne levais jamais le nez : en leur discrète présence, je touchais du bout des doigts un ersatz du quotidien alors disparu, et si je ne pleurais pas complètement sa perte, je devais avouer que je savourais pleinement l’empreinte de cette enivrante mélancolie qu’il déposait à chaque fois à mon esprit.

Car ces félins errants se faisaient compagnons d’infortune depuis mon arrivée en ces terres étrangères; ils ne me laissaient jamais seule dans la solitude lunaire. Ainsi perdue dans le brouillard, ils étaient à mon image, à contrario des monstres partageant mon sang et des brutes de ce pays insulaire : des âmes vagabondes, assoiffées par l’unique survivance – jamais par la vengeance.

« Tu as faim..? » dis-je à la pauvre bête, ce jour-là, un mince sourire accroché aux lèvres.

Il accueillit ma question d’un miaulement obstiné, brossant son pelage touffu entre mes pieds pour les contourner et revenir à l’assaut sur mon flanc gauche, frottant son corps chétif et ses joues sur ma sandale et la bordure de mon hakama. Il fit doucement valser le tissu sombre par son insistance. Je lui souris.

« Alors, tiens… »

Ma dextre plongea dans ma besace, mais je n’eus pas le temps de l’en ressortir : dans le lointain, par-delà le voile blanc, un son distinct perça la banalité du brouhaha, piquant tout autant la curiosité de l’animal que la mienne. Célestes –  quoique faux par moment – ses timides échos trouvèrent néanmoins grâce aux oreilles de mon compagnon, tantôt balayé d’un élan surréel, tandis qu’il se mettait en quête de la source du bruit diffus, comme animé d’un inexplicable désir.  

« Oh..! M-mais… Attends ! »

Et pour une raison qui m’échappa alors, je le suivis dans la brume, remontant les ruelles dans l’ombre féline, soulevant volutes dans ma course effrénée. L’étrange musique se fit de plus en plus sonore, enveloppante, envoûtante. Elle m'attira aussi.

Je tournai alors à l’angle d’une artère, et dans l’opacité ambiante, je l’entrevis un peu, et les contours de sa silhouette se dessiner, difformes, différents, étrangers. Un corps étincelant, mais surtout métallique, était assis là-devant, jurant d’apparence et de froideur avec la pureté chaleureuse de sa musicalité. Je m’arrêtai, un temps, voyant le chat approcher, sans crainte aucune, du phénomène inusité, puis le suivais, un pas après l’autre, tranquillement, ne stoppant ma marche qu’à quelques pas du banc, écoutant l'entité m’hypnotiser sans oser l’interrompre, secouée par son éther.
Cet instrument, je le connaissais. Le chant des cordes, je le savais. Ils résonnaient et vibraient en moi, en chaque fibre de mon être, en des souvenirs insaisissables. Malgré ses mouvements hésitants, l’essence mélodieusement divine du morceau était incontestable. Je me tus de lui dire, par timidité peut-être. Je ne souhaitais pas troubler l’intimité de son fragment d’éternité…

Jusqu’à cette seconde malaisée où je me rendis compte, rouge comme une pivoine, qu’il avait cessé de jouer – et que mon regard, intense, était le dernier en ces lieux, témoignant encore d’un intérêt pour ce mystère ambulant.

« Oh..! Euh… P-Pardonnez-moi ! »

Je me fendis en excuses, et d’une légère courbette, m’esquivai aussitôt pour me fondre dans le linceul immaculé, trouvant refuge dans une ruelle adjacente… sans qu’il ne sache, en vérité, que nos esprits, déjà, s’étaient liés dans le rêve. Désormais isolée, mais non loin de sa présence, mon dos rencontra la dureté d’un mur, et je l’y laissai glisser jusqu’à m’imposer sur le sol, le katana détaché de ma ceinture reposant dès lors contre mon épaule. Les jambes légèrement repliées sur mon torse, je poussai un long soupir, et ma voix, alors, effleura les songes de l’inconnu en armure.

C’était… Splendide.

Un compliment, rarissime chez moi. Un sourire, de peine contenu. Chaleureux. La musique avait ce don d’attiser le bonheur – la connexion entre les cœurs. De rompre le quotidien fatigué pour quelque chose de meilleur – de plus soyeux.

Qui êtes-vous, donc..?


Même à la rue, le temps des caresses n’était donc point révolu.







Technique utilisée:

Eien no Weihan
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyMar 6 Fév - 22:48

Expérience : 649
Messages : 214

Mist Symphony [Ft. Eri] Empty
Eien no WeihanChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]
Jouer et se perdre dans le son. Celui-ci semble tout envelopper, un peu comme la brume éternelle de ce village, de ce pays. Pendant un instant, un moment, il n’y a rien d’autre. La mélodie est comme un vent léger, le casque une fenêtre entre-ouverte, laissant des filins partout où elle va.

Quelque chose se posa sur le banc et il se sentit retiré de son propre rêve, ses mains s’arrêtèrent et le son de l’Erhu commença à mourir, lent. Comme dans la Voie, sa fin n’était pas triste, seulement une conclusion à son acte du moment. Le Heaume resta immobile, grinça. Un chat ? La créature le fixait, des yeux profonds qui sondaient son âme.

Mais pas que. Comme on peut voir les rafales parfois, des vagues de tissus avait effleuré son champ de vision un court temps, sans lui dire ce que c’était, où elle allait, et surtout… Comment elle était. Des excuses diffuses, un reflet d’innocence ou bien de tempérance peut-être. Il se redressait dans sa pose, un grincement métallique fort différent de la lente complainte de l’Erhu. La violon était doux et léger; il était lourd et terne. Mais si leur opposition semblait avoir fait fuir le plus timide des deux intrus, l’autre miaulait décisivement.

« … »

Le chat avait franchi les derniers pas avec l’aisance qui les caractérisait. Weihan restait fixe, puis relevait une main gantée d’acier, que le félin reniflait avec curiosité. Cette étrange impression qu’avaient ces bêtes de voir à travers tout, comme si la plus épaisse des armures n’était davantage qu’un vêtement de soie, aussi aisé à transpercer d’une lame que d’un regard.

Ce qu’elle entendit après ses prochains mots fut d’autre tintements métalliques, et la vibration de sabatons creusement presque le sol de pierre. La musique était si légère, mais il était lourd. Et comme sa chanson, sans discrétion ou subtilité. Car il était qui il était. Comme un raz de marée, son approche était un crescendo, sa fin aussi spectaculaire qu’ordinaire.

Mais la première chose qui transperçait l’ombre du mur de la ruelle fut le chat, son regard boréal… Et le bras qui le portait, le félin paresseusement reposé contre la plaque de métal sur son avant-bras. Le colosse dépassa le croisement, s’arrêta. Le heaume se tourna dans un grincement, le corps suivant le geste.

« Je suis… »

Il la considéra un instant. Ses vêtements lui rappelaient un membre du clan Fujiwara. Ses yeux, eux… Ils lui rappelaient le printemps. Parfois timide, parfois fugace. Toujours… Une renaissance.

« … Désolé si je vous ai fait perdre pied. »

Un instant, puis Weihan lui proposait son autre bras pour l’aider à se relever. Une main qui semblait infiniment large et entrelacée de fer, terne et usée par le temps et la vie de shinobi. Une main de guerre dans un moment de paix. Un œil dans l’ouragan qu’était Kiri.

« Cette bête ne pouvait souffrir ma musique plus longtemps. Est-elle à vous ? »

Sans savoir pourquoi, il le pensait, même si on pouvait débattre du concept d’appartenance. Les chats n’avaient pas de maître; seulement des servants à leur propre existence. Leur fierté était instinctive, leur besoin de liberté, incorrompu. Comme la Voie, ils étaient, sans plus ou moins. Il se penchait légèrement, déposant la créature presque mécontente de devoir quitter son piédestal, mais trouvant un subit intérêt à un papillon qui flottait à proximité.

« Êtes-vous égarée ? Car je le suis probablement. Mon nom est Weihan. »

Le Heaume se tournait vers la route, main derrière le casque. Sans visage, seul ces gestes pouvaient trahir son léger malaise.

« Je pensais me diriger vers le quartier Yuki, mais j’ai dû prendre un mauvais tournant quelque part. L’orientation n’et pas mon point fort. »

Autant laisser la musique guider ses pas. On pouvait toujours débattre qu’errer ne voulait pas dire qu’on était perdu. Pas pour toujours, en tout cas.

Le printemps finissait toujours par pointer le bout de son nez.


EIEN NOWEIHAN

i'll show you the Way, Invité

Akimichi Miyuki
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyMer 7 Fév - 0:34

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Akimichi MiyukiChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]

 
Au cœur de cette atmosphère délétère s'étendait le village, englouti par une brume persistante qui donnait à l'environnement une teinte grisonnante infinie. Les contours des maisons semblaient se dissoudre dans cet éther épais, rendant chaque rue et chaque recoin du village voilés. Ce paysage, imprégné de brouillard, agissait comme un miroir reflétant les nuances sombres de mon humeur. Ce flux opaque semblait s'insinuer jusque dans les replis de mon esprit, exacerbant une mélancolie déjà présente. Où pouvais-je donc observer une montagne, une colline ou même un mont, quelque chose qui me rappellerait mon pays natal ? Au moins, à Homura, les arbres me donnaient une impression de relief. Dans ce décor, où même le soleil se laissait absorber par la grisaille, la lourdeur des récents événements semblait peser encore davantage. La pression inhérente à la réussite de notre mission et ses conséquences inattendues qui en découlaient, celles-là mêmes qui me firent embrasser un coéquipier, semblaient accentuer mon état d’esprit mélancolique et angoissé. C’est ainsi l'âme meurtrie, que je sortis de l’auberge pour essayer de trouver de l’air dans ce village où chaque pas s'accompagnait d'une pesanteur presque tangible.

Errant parmi les ruelles étroites, pavées de pierres et flanquées de maisons aux façades de bois, je tentais d'éviter les souvenirs qui s'insinuaient dans les recoins de mon esprit. Les images de l'homme qui y avait élu domicile se bousculaient sans que je puisse les contrôler. Les traits de son visage, le toucher de son corps et la sensation de ses lèvres… Ce tournoiement d’ombres indésirables devait cesser ! Il s’alternait cependant avec le souvenir de mon enfant, dormant dans l’éternel l’Automne, dont l’âme reposait dans les bras de la déesse Kishimojin, et qui m’attendait à Homura.

Pourtant, le village semblait étrangement silencieux, dénué de la joyeuse cacophonie enfantine. Aucun éclat de rire, aucune silhouette juvénile ne venaient rompre la monotonie des rues. La lueur de l'éducation précoce qui caractérisait le Shogunat semblait absente ici, plongeant le village caché de la Brume dans une atmosphère étrangement immuable.
Mon vagabondage m'amena finalement devant une boutique de tissu, une oasis inattendue dans ce désert émotionnel, qui faisait l’angle d’une rue. L'opportunité d'observer les étoffes locales, imprégnées de la mode singulière de ce village enclavé, offrait une échappatoire bienvenue à mes pensées mélancoliques. J'entrais, curieuse de découvrir les textures et les couleurs qui pouvaient injecter un peu de vitalité dans cet environnement austère qui contrastait avec la place commerciale de Homura.

Dans l'atmosphère feutrée de la boutique de tissu, le commerçant m'accueillit avec bienveillance, me laissant flâner parmi les étoffes soigneusement alignées. Il partagea avec passion les origines et les techniques qui donnaient vie à chaque création et vêtement. Cependant, c'est lorsqu'il me recommanda un collègue ayant importé des étoffes d'une île lointaine de l'archipel que mon intérêt se raviva. Guidée par ses indications précises, je me rendis dans cet autre atelier, découvrant un éventail d'étoffes exotiques. Fascinée par ces textures nouvelles, je m'attardai, échangeant avec le propriétaire, qui me révéla la présence d’un brillant joaillier Kirijin. Procédant de la même manière, arpentant les rues du village, je m’y rendis. Une fois l’artiste rencontré, notre conversation se mua en une véritable exploration de la mode, et dans un élan d'enthousiasme, je sortis de mon sac quelques-unes de mes créations. La discussion s'anima, nos idées fusionnèrent, et, à ma grande joie, il m'offrit un bracelet en argent aux ondulations délicates, en échange de l'une de mes pièces et de quelques conseils. Quittant la boutique, j'étais heureuse d'avoir partagé autant avec un passionné de l'art comme moi. Le bracelet, nouvel ajout à mon poignet, portait l'essence de notre échange créatif.
❅ Kiri
Rues de Kiri – été 83
ft. @Eien no Weihan & @Shimizu Eri


En sortant de cette dernière étape, je réalisai que cette petite aventure de quelques heures m’avait coûté mon orientation. Perdue au cœur du labyrinthe de Kiri, la consternation allait presque me faire regretter cette brève escapade. Les rues se succédaient sans révéler le chemin familier que j'avais emprunté. La brume omniprésente compliquait davantage ma quête, et les habitants, vaquant à leurs occupations, semblaient peu disposés à m'aider.
Une pointe de nervosité m'envahit alors que je tentais de reconstituer le trajet, mais mes efforts demeuraient vains. Animée par une légère inquiétude, la silhouette armurée de Weihan m’apparut comme un petit miracle dans les méandres Kirijin. Sans même faire attention à notre relation préalable, je m’élançai vers lui, emportée par la joie de retrouver un élément que je connaissais dans cette contrée étrangère.
« Weihan ! » m’écriai-je, en lui faisant un signe de main, tout en accourant vers lui, mon autre poigne serrant la bandoulière de mon sac.
Ma tunique blanche vola derrière moi dans mon mouvement précipité.
« Je suis si heureuse de te voir ! » terminai-je par lui dire, un peu essoufflée.
Je lui souris, mon regard de cristal ne pouvant pas dissimuler la précédente peur que je m’étais faite.

Il se trouvait qu’il n’était pas seul dans cette ruelle. Une jeune fille aux cheveux tirés demeurait en sa compagnie. Je l’observai avec bienveillance, le sourire toujours accroché aux lèvres. Habillée avec solennité et sobriété, elle aussi contrastait avec mon style. Ma tenue immaculée, nouée par un nœud de côté, qui dissimulait ma combinaison de combat, semblait briller dans la brume aux côtés de l’armure métallique de Weihan et la tenue traditionnelle de la jeune Kirijin.
« Oh ! Tu t’es fait une amie… » dis-je avec un petit rire cristallin, ma main se portant élégamment vers ma bouche.
Tandis que je replaçai une mèche de mes cheveux derrière mes oreilles, je me présentai :
« Je suis Haruka Miyuki, une coéquipière de Weihan dans la délégation Homurajin. »
Je m’inclinai légèrement.
« Enchantée. »

Puis, me retournant vers mon partenaire de mission, je lui expliquai mon apparition impromptue.
« Je m’étais perdue. Regarde ce que m’a donné un joaillier d’ici. Ne trouves-tu pas cette pièce magnifique ? » dis-je, extrêmement emballée.
« Mais… Et vous, qu’est-ce que vous faisiez là ? »



tonight i'll need

you to stay #a53486
ANAPHORE
Shimizu Eri
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyMer 21 Fév - 23:09

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Shimizu EriGenin 下忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]


Mist Symphony - Été 83, Kiri
Ft. Eien no Weihan & Akimichi Miyuki


Ainsi lancés dans l’immensité du vide de nos esprits emmêlés comme une bouteille à la mer, mes mots sombrèrent tel l’enclume dans les noirs abysses de l’oubli. Il n’y eut bientôt plus que le poids du silence en ce rêve éveillé, et des échos gris du quotidien dans le lointain, pour taire le souvenir d’une détresse fugace faisant pourtant toujours battre le tambour au creux de ma poitrine.
J’y déposais ma paume, pesant légèrement pour en restreindre le rythme affolé. Pourquoi avais-je pris peur ainsi, au fond? Les paupières closes, j’échappais un soupir, plaintif. De réponses, je n’en eus pas davantage : je les fuyais comme la peste, après tout, elles aussi.

Aux percussions du coeur, d’un coup revivifiés, s’ajoutèrent, en crescendo, d’autres accompagnements : de souffles étouffés, réguliers, de pas métalliques frappant le sol, aux tintements et grincements éreintants d’une carcasse métallique, ils se mêlèrent, dysharmoniques, au motif bondissant, tel un chant de guerre, me criant de partir à toutes jambes. Mais pour une raison obscure qui m’échappait, elle aussi... Je ne répondis pas aux trompettes sonnant la retraite.

Il s'avéra plutôt que la menace appréhendée n'en était point une. Je pouvais, semblait-il, poser les armes une seconde, et souffler un peu, au milieu du royaume de tous les dangers.
Bannissant les nappes meurtrières en moult tourbillons qui valsèrent, souples, dans l’espace, et s'accrochèrent, suspendus un instant seulement, au temps nous séparant, il traça bientôt sa silhouette ombrageuse au-travers du voile opaque, s'étirant encore et encore jusqu'à le dominer et le déchirer enfin ; et de là, surgirent, guidé par les prunelles sauvages du félidé, l'armure étincelante du preux chevalier et son compagnon poilu.
Sans surprise, sa voix s'éleva, caverneuse, depuis le heaume, réverbérant faiblement sur ses parois de métal. Elle parut hésitante, imitant d'abord le ton incertain de l'erhu, comme si d'autres sens venaient en parasiter le flot. Sans doute me jaugeait-il du regard, un bref moment, mais je ne le vis pas : je n'avais désormais plus d'yeux que pour la présence rassurante du félin, faisant poindre sur mon horizon livide des lueurs, timides mais colorées – les prémices d'un sourire, discret, révélant une certaine proximité avec la bête chétive.

L'inconnu me tendit alors son bras libre – je secouai la tête.


« Vous... N'y êtes pour rien. Je... C'est seulement... »


Cette main aidante, ainsi tendue à mon endroit, éveillait en moi une certaine perplexité. La bonté d'âme à mon égard, pensai-je avec amertume, n'avait jamais été inscrite dans mon quotidien : rare, elle cachait généralement de plus sombres desseins.  Dans ce monde tordu, dans le mien, la lame de l'assassin s'y dissimulait toujours, tapis dans le dos de la bienveillance. La survivante qui m'habitait ne put donc se résoudre à l'accepter ; usant du fourreau immaculé de mon katana comme d'un appui, je soulevais alors ma silhouette frêle de ce sol poussiéreux, me redressant entièrement  avant d'épousseter en deux ou trois mouvements les pans de mon hakama.
À nouveau, mes prunelles se posèrent sur le félin évaché, y faisant brièvement halte pour m'abreuver d'un peu de courage, puis glissèrent longuement jusqu'au heaume masquant les traits de l'inconnu – un contact visuel qui, en dépit de sa nature métallique indéchiffrable, m'obligea à revenir sur mes pas, dans ce réconfort offert par le matou haut-perché, et son abondant pelage.


« Pourtant... C'est cette bête qui m'a conduite à vous. »


Je pouffais légèrement.


« Non, elle... Elle n'est pas à moi. Je ne possède rien, ici. Et puis, les chats sont libres... »


Un ricanement. Un malaise. Mes doigts caressèrent brièvement ma nuque.
Je suivis l'armure, dans son mouvement, poser la créature au sol, m'accroupissant du même coup afin de me rapprocher du chasseur de papillon, sans le quitter du regard. J'avais encore une promesse à tenir à son endroit.


« Tiens. Tu avais faim, non..? »


Je posais le morceau de biscuit défraîchi soutiré à ma besace devant le félin enjoué. Il ronronna en guise de remerciement, lécha son festin avec une ardeur renouvelée sans se soucier le moins du monde de nos présences, anodines à présent, à ses côtés.
J'esquissais un autre sourire, plus morne, lorsque j'entendis les paroles, et le nom de l'étranger : Weihan. Un souffle, distant, se faufila depuis mes lèvres jusqu'aux oreilles, invisibles, du shinobi.


« Égarée... m-moi..? Je... Peut-être... Peut-être que je le suis, oui...  »


Il me fit ainsi part de son désir de gagner le domaine des enfants du givre, s'être perdu en chemin vers ce quartier richissime pourtant emblématique de la cité brumeuse. Mes yeux se plissèrent, un instant, scrutant le vide devant moi : m'étais-je fourvoyée quant à la portée réelle de sa question?

Mes joues empruntèrent la teinte éclatante des roses lorsque je compris mon erreur. Je me redressai d'un bond, lui faisant désormais face.


« Ah ! V-vous vouliez dire que... Mais... Mais... Vous n'êtes pas d'ici? »


Alors, elle apparut avec fracas, brisant à son tour la mort blanche et la morosité des derniers jours. À l'instar d'une caresse mélodieuse à mes oreilles, ou de ce doux pelage ayant chatouillé la pulpe de mes doigts, elle égaya de son essence sybiline l'or scintillant dans mes iris. Sa beauté cristalline, à l'image de la porcelaine, ne me laissa point indifférente ; j'emmitouflais davantage mes joues empourprées sous l'égide du tissu sombre pendu à mon cou, et mon regard intimidé fuya en toute hâte les perles céruléennes dorlotant ma silhouette ignoble. Je n'en étais, après tout, pas digne.
Sa voix harmonieuse éveilla en moi une sonorité que je ne connaissais que trop bien, et comme l'instrument à corde avait su le faire quelques instants plus tôt, rythmait la banalité en faisant battre les aiguilles d'un temps plus serein.

La blague, qu'elle lança à son camarade telle une pointe amicale, me força hors du mutisme dans lequel j'étais jusqu'à lors plongée, m'imposant une posture défensive vive que je savais néanmoins aussi futile que candide. Mes paumes se levèrent, d'instinct, chassant l'air et la brume dans une tentative désespérée de dissiper les doutes de la jeune femme.


« Une amie..? Je… C'est… C-Ce n'est pas ce que vous… Je n'ai pas… C'est seulement..! »


N'y dénichant finalement aucune malice, ma voix vint à s'évanouir comme les eaux, un brin agitées, savaient paisiblement noyer la fureur de ses vagues à l'approche des plages ensoleillées...
Sa silhouette aérienne, comme ses mots, se drapait de gentillesse, d'une affabilité seyant à merveille aux mamans, me rappelant quelque peu les étreintes de ma propre mère, autrefois. Un temps, lui, complètement révolu.
Sa chevelure soyeuse, aussi immaculée que ne l'était sa tenue élégante, dansa tranquillement au moment où elle se tourna en ma direction. Elle emprisonna leurs élans de douce rébellion à l'écart de son faciès angélique, puis se présenta, inclinant un peu le buste.

Enchantée. Ses manières respectueuses, bercées d'une noblesse qu'on aurait pu assimiler au clan des glaces, me frappèrent, jurèrent avec la brutalité que je reconnaissais chaque fois avec mépris chez mes compatriotes. L'hostilité à l'égard des autres, de la vermine étrangère, coulait après tout dans les veines des natifs de ce pays insulaire. Il était étrange de constater que tout le monde n'était pas ainsi.

Un détail dans les paroles de la kunoichi piqua ma curiosité, parmi tant d'autres.


« Vous... Venez d'Homura..? »


Douce mélancolie. Elle se tenait là, sans vouloir me lâcher ; me susurrait à l'esprit de brefs éclats d'un passé outre-mer, là où la pluie ne cessait de s'abattre sur son triste pays ; et ces forêts luxuriantes peignant les paysages de verdure, et ses innombrables sentiers que nous avions traversés en famille, loin des regards, au plus près des dangers, de la menace des yokai. Si lointaine, et si vivide était cette époque perdue. Je la regrettais parfois, en silence.
Ma bouille se fit quelque peu morne, mais je sus aussitôt la maquiller de joie.


« Shimizu Eri, de la Brume. Vos contrées sont... magnifiques... Je me souviens encore des forêts à perte de vue. C'était... »


Peut-être ma voix avait-elle été trop timide, car la dame du Feu semblait se désintéresser de ma personne.
Tandis que dans sa fébrilité, elle présentait sa nouvelle acquisition à son camarade armuré, mon attention, elle, ne délaissa jamais la lumière revigorante que projetait  la continentale. Je contemplais la splendeur du bijou à son poignet en même temps que le chevalier, répondant intérieurement à la question qu'elle posait en oubliant alors que j'avais lié mes pensées à celles du dénommé Weihan.


C'est plutôt elle qui orne le bracelet...


Mais la perle précieuse se tenant devant moi me tira bien vite de mes rêvasseries, ajoutant davantage de pourpre au pourpre de mes pommettes. Prise au piège, je ne sus que lui dire dans l'instant, et dans la gêne qui menaçait de me faire chavirer, alors que je n'avais plus que l'envie de fuir, je me retrouvais à bégayer une réponse bancale que je vins promptement à maudire. Je pointai alors le chevalier.


« J-Je ne... C'est... J'ai entendu le son de son instrument et... Ce n'est pas...  »


Il me fallait un échappatoire.


« Votre camarade désire se rendre au domaine des Yuki, alors je... Je me disais que je pouvais le guider jusqu'au quartier... enfin... Si... S'il le souhaite seulement... »


Mes bras se refermèrent sur le fourreau de mon katana, le serrant avec toujours plus de force, comme une bouée contre laquelle je me blotais pour ne pas suffoquer. Je fuyais leurs silhouettes des yeux, appâtée par la relative sécurité de la terre ferme sous mes pieds.


« Je... J'imagine que l'accueil n'a pas été très... enfin... Les gens d'ici n'ont pas vraiment la meilleure vision des... étrangers comme nous. J-Je... peux peut-être corriger ça.

...Vous avez faim?
 »








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Eien no Weihan
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyJeu 22 Fév - 2:23

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Eien no WeihanChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]
Elle refusait sa main et Weihan se redressait, refermant sa main pour la ramener à ses côtés, impassible. Il ne lui en voulait aucunement. L’Eien était habitué à la méfiance que son apparence pouvait causer chez les autres. Ils voyaient l’absence d’un visage comme un élément de possible traîtrise, la preuve insurmontable que plus terrible encore se cachait derrière l’acier qui couvrait ses traits. Mais il n’y avait vraiment qu’un désir de paix… Et le feu écarlate derrière.

Voie… Éternité… Voie… Voie, Voie , Voie , Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie, V...

« … »

Il faisait un pas en arrière pour ne pas envahir l’espace de la femme, la laissant se relever et nettoyer ses élégants habits. Elle semblait bel et bien hors contexte dans l’insalubrité de cette ruelle, presque incompatible. Mais nous foulons tous le même sol quelque soit la teinte de son sang.

Libre.

« Nous le sommes tous. »

Libre. Libre, sous l’œil de la Voie, de l’Éternité. Elle est partout. Elle nous regarde. Elle voit ma confession, et elle voit l’hérésie. De ces gens, de ce village, de ce monde. Elle attend… La Voie m’attend. Elle t’attend.

Une fois le chat déposé, il s’était perdu dans le même jeu qu’elle, à observer la bête chasser l’insecte volant, à mi-chemin entre un essai sérieux et l’instinct de jouer avec leurs proies qui les caractérisaient. Elle lui tendait un bout de nourriture, et le chat s’en saisissait avec empressement, allant se coucher sur le côté pour déguster sa trouvaille.

La femme semblait avoir du mal à mettre les mots en ordre, et Weihan la considéra en silence pendant ce qui sembla peut-être, probablement un instant trop long. Mais au final, il s’esclaffa légèrement.

Perdue. Vous êtes perdue à chaque instant. Vos yeux sont fermés. Vous l’êtes tous. La Voie. La Voie. La Voie. La Voie… Éternité. Eien.

« Perdus, nous nous sommes trouvés. »

Le sens à cette rencontre n’était pas encore clair. La Voie lui dirait en temps opportun. Elle s’interrogeait sur ses origines, et Weihan allait répondre quand un autre éclat de voix, celui-ci familier, retentit, et au lieu de cela le Heaume se tourna en grinçant vers la nouvelle venue.

« Dame Miyuki ! »

Croisant des bras massifs, Weihan inclinait la tête respectueusement par salutations. Mais se faisant, des sourcils se fronçait sous son casque. L’éclat de cette voix, la manière dont le bruit avait rebondi sur le sol, les murs qui des bâtiments qui les cernaient… Le Genin jeta un regard vers l’inconnue de la Brume, mais ne pensa pas davantage, pas à ce moment-là.

« Vos mots réchauffent mon cœur. Tant les vôtres que ceux d’Eri au sujet de notre patrie. Vous avez donc voyagé ? »


… Voie… Voie, Voie , Voie , Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie, ERI, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie Voie, Voie , Voie, V...

Elle faisait allusion à celle-ci et Weihan se posait la main derrière la tête, voulant éviter un malentendu qui semblait déjà gêner l’étrangère, qui avait donné son nom, l’un qu’il ne connaissait pas, mais c’était sans vraie surprise, ne connaissant personne ici.

« Je…hmm… »

La jolie femme aussi se perdait en mots tout aussi perdu et Weihan décida de se taire, haussant finalement les épaules alors que Miyuki lui présentait ce qui semblait être un bracelet en argent finement travaillé. Intrigué, Weihan hochait de la tête.

« Je suis bien d’accord. Un cadeau ? Ashin serait jaloux… Puis-je ? »

Sans vraiment attendre de réponse, sa main gantée se posait gentiment sur le bracelet, ramenant le bras de la femme à la tenue immaculée à sa hauteur (il s’était penché pour que ce ne soit pas excessif). Si Miyuki parlait probablement de l’apparence du bijou, Weihan lui s’intéressait surtout à la technique de fabrication. La talent à l’œuvre ici était à des lieux de ce dont il était capable, et…

« C’est… »

Il s’immobilisait. Sous les grillages, les yeux inconnus de Weihan fixaient Eri désormais. Miyuki aurait réagi à ce genre de paroles fortement. Or, il n’avait pas vu le visage de la Kirijine bouger. Mais la voix avait été si claire, absente des intonations métalliques que renvoyait son casque à chaque son. La voix était dans sa tête.

Comment… Que…

Weihan se rendit compte qu’il tenait encore le bracelet de Miyuki et il la relâcha avec douceur, s’inclinant légèrement. Maintenant qu’il y pensait, comment avait-il entendu les mots d’Eri si aisément depuis la ruelle, alors même qu’il jouait ? Il n’y avait même pas pensé une seconde, mais ça ne faisait aucun sens. Une illusion ?

« Mes excuses, mon enthousiasme envers l’artisanat exceptionnel a pris le dessus l’espace d’un instant. C’est là un objet remarquable. Il vous va à ravir. »

Si j’entends les mots sans voix, peut-elle entendre les miens ? Sans importance ! Ses mains sont sur son…


« Je ne le conseille pas. »

Le Heaume considérait Eri et son katana, immobile... Mais les mains du Genin s’étaient serrées, gantés d’un acier bien assez épais pour faire autant de dommages que toute lame. Son hallebarde était encore sur le banc, mais son armure était la seule arme dont il avait besoin dans l’espace restreint de la rue. Il ne la laisserait pas faire du mal à Miyuki. Ceci dit, il n’était pas encore vraiment aux faits de ce qui se passait, encore moins les intentions derrière. Au final, Weihan relevait des mains qui n’étaient innocentes que dans leur gestuelle.

« L’accueil, je parle. Ce ne fut en effet pas très agréable, et quelqu’un quelque part me surveille en permanence, si j’en crois les mots de notre hôte. Il me trouve de son goût, je pense. »

Étrangers ? N’êtes-vous pas de la Brume ? Vous êtes tous des étrangers dans la Voie.

« Je ne dirais jamais non à un bon repas. Visiter le quartier Yuki peut attendre, j’essaie juste de remplir mes journées, après tout. »

Peut-elle toujours m’entendre ? Me voir ? Est-elle réelle ou une illusion ? Est-elle la cause ou la conséquence ? Si je peux l’entendre, que puis-je entendre ? Et que peut-elle voir ? Si elle veut du mal à Miyuki... Je la protégerai de ma vie. Ashin le voudrait, et la Voie aussi. C'est ainsi.

Quelque part dans les tréfonds de son âme, un incendie secret et éternel faisait rage. Elle l'aurait vu, cette passion excessive qui embrasait le fanatisme, consumait son être, guidait ses actes comme un vent inéluctable. Elle pouvait voir, cerner les contours d'un gouffre, une volonté si ancrée qu'il en était sans fond. La gentilesse et l'honneur de guerrier de Weihan, bien réelles mais l'ombre de ses absolues convictions, trempées dans une fournaise ardente et écarlate. Derrière les grillages, les yeux d'un zélote sommeillaient.

Et à trop s’en approcher, elle brûlerait sur l’autel d’un dieu invisible...


EIEN NOWEIHAN

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Akimichi Miyuki
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptySam 24 Fév - 21:50

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Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]

 
À ses mots, je compris que la Kirijin semblait connaître Homura.
Elle avait voyagé et je sentais le poids de cette expérience dans sa douce voix fluette et timide.
Le voyage… Voilà quelque chose qui réveillait en moi des souvenirs étreints d’une myriade d’émotions. Un désir brûlant s’emparait de mon esprit, cependant, retenu par une réserve intérieure. J’hésitai à partager cette passion avec ma toute nouvelle interlocutrice, de peur de me montrer trop enthousiaste ou intrusive. Je décidai alors de laisser mon coéquipier aborder ce sujet avec la demoiselle, espérant qu’il puisse en savoir un peu plus sur le périple de la belle inconnue.

Ensuite, je levai délicatement mon poignet pour présenter le bracelet à mon ami. La pièce, finement ciselée, bordait son contour tel un éclat argenté. Elle arborait des ondulations gracieuses, créant une harmonie visuelle avec ma manche immaculée. L'argent scintillait, révélant chaque détail de cette œuvre exquise à l’homme en armure. Ses courbes élégantes semblaient danser avec le peu de lumière qu'accordait ce temps ombragé, ajoutant une touche de sophistication à l'ensemble.

Une rougeur subite envahit mes joues à la simple mention d'Ashin. Était-il possible que mes sentiments à son égard soient si transparents, si évidents pour les autres ?
Heureusement, je ne fis pas de geste brusque qui me trahirait davantage. D’ailleurs, cette gêne occasionnée se dissipa assez vite, laissant place à la surprise de voir Weihan accorder tant d’intérêt pour cette pièce de joaillerie. Nous avions donc un intérêt commun pour l’artisanat et ses techniques. Je l’observai donc, sans ciller, s’adonner à sa méticuleuse analyse.

Surprise par la franchise désarmante de l’Homurajin concernant l'accueil des Kirijin, je tentai maladroitement de rattraper ce qui me semblait être un faux pas diplomatique. Mon éducation m'avait enseigné l'art de dissimuler et d'enrober les moments de délicat, mais dans cette situation, mes efforts semblaient bien vains.
« Non… Euh… Ce n’est pas qu’on ne le conseillerait pas. » tentai-je de traduire. « C’est qu’il a été assez surprenant. »
Peut-être s’avérait-il que notre délicieuse compagnie partage cette opinion aussi tranchée ?
D’ailleurs, elle l’avait précisé elle-même, elle était également une étrangère dans les rangs Kirijin. La sensation d'être étrangère me revenait en mémoire. Cependant, le Shogunat, cité cosmopolite, parvenait à apaiser cette impression de déracinement. Je ne pouvais qu’imaginer ce que l’expérience sur cette île à la Brume si épaisse devait donner de traumatisant ; que ce soit par les différences de climat, car celui-ci était si endogamique, ou dans les coutumes.
❅ Kiri
Rues de Kiri – été 83
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« Un repas… »
répétai-je fascinée, avant que Weihan accepte la proposition.

Je croyais ne pas avoir particulièrement faim, mais l'idée de partager un repas en compagnie de mon coéquipier et de cette jeune pousse étrangère en terre insulaire me séduisait grandement. Ma main tournoya, laissant le bracelet se mouvoir autour de mon poignet, alors que je replaçai ma main.

« Oui. Je serais enchantée de partager ce moment avec vous, Eri-san. »
Mon sourire s’élargit, tandis que mon visage se pencha légèrement sur le côté, dans un signe d’approbation.

Nous nous aventurâmes dans les ruelles étroites, guidés par la jeune fille. Les pavés inégaux résonnaient sous nos pas, et l'obscurité des lieux donnait à l'ensemble une atmosphère à la fois mystérieuse et pittoresque. Les échoppes aux devantures grises soulignaient des marchandises variées, mais un commerce balbutiant.
Je m’aventurai à interroger notre hôtesse improvisée.

« Vous portez un katana, Eri-san, vous êtres donc kunoichi affiliée à la Brume ? »
demandai-je, me doutant bien de sa réponse.
Mon pas s’accéléra pour me mettre à sa hauteur, délaissant un peu mon coéquipier, qui ne pouvait peut-être pas comprendre ce moment de solidarité féminine entre deux kunoichi étrangères à la patrie qu’elles défendaient.

« Il semblerait que cela se voit à certaines de mes manières. » Je pensai alors à cette tendance aux gestes tactiles et à me montrer facilement chaleureuse. « Je viens moi-même d’une contrée lointaine : le Pays de la Terre. »
Je laissai planer un silence qui suggérait les réminiscences de ces terres poudreuses, ces roches et, en dessous, les mines, qui promettent la richesse à ceux qui arrivent à les atteindre.
« … Mais, désormais, je suis enrôlée sous la bannière du Shogunat. »

Je me penchai légèrement sur le côté, tout en marchant, comme pour me mettre un peu plus face à elle et accéder davantage à ses expressions.

« J’imagine que vos terres vous manquent également ? »
Je poussai un profond soupir, me repositionnant de façon plus droite, mon regard vers le lointain. Du moins, jusqu’où il pouvait atteindre, car la Brume obstruait l’horizon.
« Les ‘passeurs de rives’, voilà comment on appelle ceux qui vivent entre deux terres. Les racines, ancrées dans un endroit quitté, parfois dans des conditions déplorables, et la tête ressortant dans l’inconnu. Un lieu qui parfois nous accueille et nous embrasse, mais qui ne sera jamais pleinement nôtre. »

Je ne pus retenir un autre soupir, mais cette fois, il se termina sur un sourire et un regard extrêmement déterminé lancé à la jeune guerrière :
« Heureusement, il reste quelque chose d’inatteignable dans cette réalité. C’est le cœur. » dis-je en pointant du doigt celui de mon interlocutrice. « Il nous guide vers les valeurs que nous choisissons, en espérant qu’elles s’accolent à celles du lieu où nous aurons établi domicile. Ce lieu, cet espace, peut également être une personne. Il est la boussole nous permettant de naviguer quand les attaches sont toutes déliées. »

Je me tournai vers Weihan :
« Il n’y a pas plus beau cadeau que de se faire guider par une ‘passeuse de rives’, n’est-ce pas mon cher Weihan ? Je suis certaine que votre expérience est d’une richesse infinie de par son recul. » Puis, mon regard se posa à nouveau sur la jeune fille au katana. « Dites-nous en plus sur vous ? Je vous en prie… »



tonight i'll need

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ANAPHORE
Shimizu Eri
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptySam 2 Mar - 1:26

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Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]


Mist Symphony - Été 83, Kiri
Ft. Eien no Weihan & Akimichi Miyuki





Le Clan Yamanaka. Connu pour ses manigances et sa capacité à manipuler les esprits, ce dernier fut rapidement détesté, ses membres persécutés par ceux qui craignaient de voir le pouvoir leur glisser entre les doigts. Le sang de mes ancêtres fut versé. Ils durent fuir leurs maisons, la peur au ventre, pour assurer leur survie, et se cacher, dans la honte et le déshonneur. Des décennies plus tard, cette paranoïa n'a pas complètement disparu et aujourd'hui, je paie encore le prix de leurs erreurs...            

— Extrait du journal personnel de Shimizu Eri,
réduit en cendres quelques années suivant la rédaction du texte, dans la terreur de la Mort Blanche.




La Voie... La Voie... La Voie... Mes yeux s'écarquillèrent, soufflés. J'étais percutée par ses vagues incessantes, l'esprit rongé par les flots déchaînés d'un pieux que je ne connaissais guère, et que j'aurais souhaité ne jamais contempler sous ce jour : chacun de ses traits, sous cette mascarade métallique et froide, à l'image d'un abîme sans fin et bouillonnant, complètement assiégé par le noir et le feu, une infinité de voix empestant mon air de ses embruns incandescents, érodant encore, et encore, la charpante du sanctuaire de nos esprits emmêlés sous ses assauts répétés, calcinés. Je voulus en sortir, m'en extirper, mais n'y parvins pas sur le moment, piégée ici, comme assujettie par une force mystérieuse, inconnue, envoûtante.
Face à l'homme de chair et de métal, toutefois, mes sourcils se froncèrent, et dans le malaise naissant et la céphalée grandissante, je portais subtilement ma dextre à mon front, tel un baume apaisant, puis sur ma nuque, pour en masser, hors de moi, toute tension raidissant mes muscles.

La Voie... Peut-être cela eut-il une quelconque incidence sur la suite de son propos, mais les mots qui suivirent, de sa part, ne résonnèrent pas de la même manière, à cet instant. La musicalité passée de l'erhu sonnait plus terne, étrangement.
Libre. Je ne l'étais pas, moi, malgré son effort, infructueux, pour me convaincre du contraire. Je ne l'avais jamais été véritablement. Pas aux prises avec l'héritage des miens. Pas moi, une enfant d'Izanagi.


« Hm... Certains... le sont peut-être plus que d'autres... »  murmurai-je, morne.


La Voie... Je suivis le chat des yeux, un temps, m'accrochant à cette âme vagabonde dévorant sa prise, celle que je lui avais si gentiment offerte, sans comprendre réellement l'importance de mon action, la cruauté de mon geste : par mes faits, ma propre bonté, mesquine, j'asservissais peu à peu cette bête égarée, l'attachant à une vie de servitude miséreuse. À mon crochet, elle serait ainsi, désormais et à jamais, miaulant avidement pour assurer son existence, quémander sa survie, à laquelle je daignerais consentir, de gaieté d'âme, miette après miette, petite mort après petite mort, jusqu'à sa fin inéluctable. Cela me tira une moue désolée, en vérité. J'étais... hideuse et perfide, comme les autres vipères de mon espèce. Seulement, j'avais oublié un détail, indispensable, à l'égard des félidés : leur cœur, inchangeable, immuable ; leur instinct, toujours sauvage, éternellement affranchi. Des survivants... Comme moi, peut-être.
Moi aussi... j'étais égarée, à l'instar du matou.


« Oui... Il faut croire que... Nous nous sommes trouvés. C'est vrai... » répétai-je, lointaine, distraite.


La Voie... Je souhaitais le questionner à son sujet, connaître la source de son délire, sans succès : par-delà la discussion, autre, que nous menions de vive-voix, et l'arrivée inopinée d'un ange aux ailes duveteuses déchirant la brume rouge par son allégresse soyeuse, j'en vins brièvement en me perdre, moi-même, et à cacher mon intérêt sous l'égide de mon écharpe ténébreuse et de mes joues empourprées.

La Voie... La Voie... La Voie... Eri. Je sursautai légèrement, sous le choc, cherchant mon souffle au milieu de la torpeur. Face au duo, néanmoins, je tentais de préserver les apparences, de ne plus y succomber comme la première fois. Furtive, la courbe de ma main épousa celle de mon front tandis que j'enfonçais chacun de mes doigts sous ma chevelure tirée pour y déloger toutes démangeaisons. Mes paupières se fermèrent, une seconde seulement, cherchant un peu de répis dans ma lutte contre la lumière qui me tailladait le cerveau.
Lorsque je les rouvris enfin, posant l'or de mes yeux sur l'armure argentée de Weihan, je fus attirée par ses confidences au sujet de l'accueil qu'on leur avait réservé aux portes du village. Rien qui ne me surprit plus que cela, en vérité, ayant moi-même subi l'expérience jadis.


« Cet... hôte... Vous pouvez m'en parler? Je le connais peut-être. Peut-être que je... pourrais vous aider avec lui..? »


Je regardai ensuite la jeune femme, sourire en coin en constatant sa tentative d'adoucir les affirmations de son camarade armuré. Elle n'y croyait visiblement pas – moi non plus d'ailleurs.


« Surprenant... Oui. Je n'en doute pas. »


La Voie... Ce furent alors aux pensées du chevalier de remplir le vide qui s'infiltrait entre nos trois présences, mais piquée à vif par l'une de ses craintes, je préférai battre en retraite sur ce front, pour l'heure, trouvant-là l'opportunité et l'énergie afin de rompre temporairement le lien spirituel qui nous unissait encore, dans une intimité forcée.

Acceptant finalement mon offre à son tour, je répondis à la belle aux perles céruléennes d'un sourire plein de maladresse, leur faisant dès lors signe de me suivre à travers le dédale de rues et de ruelles enfumées. Sur le trajet, que j'avais appris à connaître par cœur depuis mon arrivée dans la cité cachée, la discussion se poursuivit le plus simplement du monde, menée de main de maître par l'ersatz du clan des neiges. J'y répondis d'abord distraitement, à vrai dire, sans me douter de ce qui allait bientôt suivre.


« Hm... Oui.. Je... suis au service de la Brume. Une genin de la Clause Kaguya. »


Une pointe d'amertume s'insérait dans ma voix, une douleur lancinante que trahissait mon ton, plus sombre. Sans doute l'éthérée le sentit-elle dans mon discours, se joignant à moi, sur mon flanc, accélérant la cadence de ses pas pour tenir le rythme et m'épauler dans la solitude du guide. Je l'écoutai alors me parler d'elle, de son pays natal, bordant le mien par le nord, éveillant en moi d'autres élans mélancoliques qui me tirèrent une moue plus déconfite que je ne l'aurais voulu.


« J'imagine... que ça peut se voir, oui. Vous en voyez en moi aussi? Je veux dire... de... des manières différentes aux mizujins. »


Un nouveau sourire en coin. À mes yeux, cela relevait de l'évidence : j'avais même subi moult railleries au sein de l'académie de Kiri à cet égard. On y enseignait, après tout, l'hostilité envers les ennemis du continent. Les terribles continentaux menaçants. De la vermine étrangère, comme moi.


« Mais... Si je peux me permettre, qu'est-ce que... Qu'est-ce qui vous a fait choisir le Shogunat..? Plus qu'ailleurs, je veux dire.  »


Simple curiosité. Mon regard plongea vers le sol, jaugea lourdement mes souvenirs, mes désirs, les opportunités manquées. Je n'avais moi-même pas eu le choix de la destination, du fait de mon bas âge. Si seulement j'avais su, si seulement je l'avais eu... Mais, au fond, cela importait peu. Les miens n'avaient leur place nulle part au sein du Yuusei. Et moi non plus.


« Non. Il ne me manque pas, pas du tout... Le Pays de la Pluie est... enfin... C'est... sans importance, aujourd'hui. »


La suite me percuta plus que d'ordinaire, alimentant l'explosion à venir. Cette femme... sa tendresse... étaient une anomalie dans mon univers obscurcie par la folie de mon père, de mon clan, et les aspirations vengeresses de ce pays. Son monologue tenait presque de la candeur, à mes yeux. Enfantin, risible peut-être. C'était-là l'avis de mon paternel, compris-je soudain, non le mien.
Je jonglais avec le désir d'en découvrir plus, bien plus, à son sujet, à m'accaparer, me couvrir de sa douceur, de sa chaleur sans jamais en délaisser la couverture. Je ne pouvais pourtant me résoudre à tolérer cette étrange sagesse, ni même sa gentillesse incongrue à mon endroit. Elles étaient fausses, après tout, à travers le voile tordu par lequel je l'observais. Ses mots étaient un masque étincelant avec lequel elle enrobait une vérité, plus cruelle, comme elle l'avait fait des mots de son comparse. C'était sans compter sur mon ascendance maudite... Qu'elle maudirait à son tour, bientôt.


« Sur... moi..? Ce n'est peut-être pas... enfin... D'accord, si vous y tenez. »


Je soupirai, enfonçant ma bouche sous mon écharpe, liant les longues manches de mon haori azuré entre elles, y dissimulant le seul sceau qui mêla alors nos esprits entre eux. Je ne savais trop que dire, ni que faire, mais une phrase singulière, tirée d'écrits désormais brûlés par mon monstre de père, me parut la meilleure porte d'entrée à mon univers délabré.


« Je... Je suis née il y a près de vingt ans, en des contrées lointaines et détestables, au sein d’un clan l’étant tout autant. »


Je m'arrêtai ainsi, laissant temporairement la suite en suspens, sortant d'une ruelle pour me prostrer devant un long banc de bois bordant la façade d'une échoppe. Un petit restaurant du centre-ville, ouvert sur la voie passante, tenu par un vieillard au dos courbé, mon seul confident en ces lieux perdus. Je ne fis pas un pas de plus, attendant patiemment une réaction qui ne vint pas tout de suite.
Ils disparaîtraient bientôt, comme tous les autres horrifiés par mon don, pensai-je. Et s'ils ne le faisaient pas dans l'instant, ils quitteraient tôt ou tard cette terre isolée pour rentrer en leur pays, loin, si loin d'ici. À Homura. Je poussai donc le vice pour me dévoiler davantage, à même leurs esprits, cette fois. Une première déstabilisante, sans doute, pour l'ange de soie. Pour moi aussi.


  Je n'ai rien d'une... passeuse de rives, vous savez. Mes racines à moi sont corrompues par mon sang, dame Miyuki. Celui des manipulateurs de l'esprit.


Dos au duo que j'avais légèrement devancé, je me retournais enfin, à moitié, contenant au mieux mes sanglots, ma senestre empoignant discrètement le fourreau de mon sabre, glissant du bout du pouce, hors de son étui nacré, l'arme fatale dont je comptais me saisir en cas d'agression. Je tremblais, sans le savoir, mon regard gorgé d'humidité. J'avais néamoins le contrôle ici. Oui, je l'avais. Je l'avais...


  Pour les... choses... comme moi, même votre cœur n'est pas inatteignable. En un instant, une fraction de seconde, vous pouvez perdre la maîtrise de votre existence.


Je lui fis face, lèvres pincées, échappant malgré moi une ondée sur mes joues rougies. Je tremblais toujours, terrifiée.


  Les émotions qui vous habitent en ce moment, sont-elles réellement les vôtres, dame Miyuki? Et vos pensées, là, maintenant, Weihan-san? Vos souvenirs? Vos paroles? Et votre corps, dites-moi, le contrôlez-vous vraiment?


Je leur souris, peinée.


  En un instant... Tout cela peut être à moi. À moi seule.


Un soupir, interminable. Je secouais la tête, relâchant doucement mon arme.


  Heureusement, je ne suis pas votre ennemie, au contraire, Weihan-san.


Ma dextre glissa ainsi, timide, sur l'horizon, leur présentant notre destination : deux ou trois tables, disposées à l'intérieur du commerce, d'où émanait un parfum sucré et floral. Celui des dangos et du thé. Ma voix, brisée, se fit entendre, dans ce lieu physique cette fois.


« Pardon... Le... repas vous intéresse-t-il toujours... Gens d'Homura? »


Il nous attendait.








Technique active pour vous deux:

Eien no Weihan
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptySam 2 Mar - 4:26

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Eien no WeihanChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]
La VoiE…Le VoiR… La VoIr…

Le regard fiévreux de Weihan transperçait l’espace, comme un faisceau séparé d’un mince drap, brûlant au toucher, peinant à retenir sa vraie nature. Il était la décision dans un monde d’hésitation. Mais la Voie allégeait autant sa main qu’elle ne l’arrêtait à ce moment.

« … »

Il entendit à peine Miyuki rétablir le tir en ce qui s’agissait de leur accueil, et détourna légèrement le casque en guise de réponse, sa manière de montrer une légère désapprobation. Mais son regard restait sur la Kirijine jusqu’à réaliser qu’ils se mettaient à marcher en la suivant. Un instant à réfléchir, puis des pas métalliques alors qu’il emboitait le pas derrière les deux femmes. Ils avaient dépassé le banc et Weihan s’était penché pour attraper son sac et l’Erhu d’une main. Et de l’autre, la grande et lourde hallebarde posée derrière celui-ci. Il glissa les sangles de son sac à ses épaules, mais l’arme resta dans sa main, longue et sinistre comme un hiver sans fin.

« … »

Weihan s’était clôturé dans un silence tant physique que mental, alors qu’il continuait à suivre les deux kunoichis qui partageaient bien des mots et encore plus d’émotions. Il en apprenait plus sur l’élue du cœur d’Ashin, d’ailleurs, notamment sur ses origines. Le Genin avait déjà séjourné au pays de la Terre, avec le Culte autrefois. Un pays de vallées et de montagnes, de terre et d’escarpements. Une contrée fière, dure et abrupte, bien à l’inverse de l’image que Miyuki projetait. Comment était-elle devenue telle qu’elle était ? L’armuré songea qu’il apercevait peut-être des fragments de ce qui la rendait si chère à son confrère Eiseinin.

Il écoutait, mais au-delà des oreilles, s’attendant à réentendre cette voix crystalline, si assurée… Dans sa tête. Mais les mots ne vinrent pas et Weihan continua à les suivre. Avait-il eu une hallucination ? C’était peut-être un effet de cette chose qu’ils appelaient la Brume sanglante. Mais elle était muette, et sourde à la fois. Ou l’était-il ?

« … »

Mais Eri semblait inconfortable et Weihan ne pouvait croire que c’était une coincidence. Ni décider de ce qu’il devait en faire. Elle brouillait les cartes et l’armuré en faisait de même.

« Un archer. »

D’un clan détesté. Au service de la Brume. Elle avait dit cela avec un tel détachement, le regret d’une âme qui a vu le navire de sa vie naviguer sans elle, sombrer dans des tourbillons qu’elle appelait chez elle désormais. Nous avions tous des rêves écrasés, mais Eri semblait toujours dans le siens, aussi gris et déteint soit-il. L’eau de mer rongeait tout, même nos âmes, non ? Quant à la Clause Kaguya, Weihan ne savait ce que c’était, mais ne pouvait l’imaginer comme quelque chose de positif. Sa patrie ne devrait jamais une telle mélancolie. Un tel désarroi, qui imbibe nos pensées et notre être.

« … Il n'y a qu'un coeur, Miyuki. Et il ne bat que pour ceux qui peuvent l'entendre et le suivre. C'est ainsi. »

Des passeuses de rives. Ces mots ne voulaient rien dire pour lui. Il était hérésie d’être défini par la terre qui nous voyait naître, celle qui nous voyait vivre, celle qui nous voyait mourir. La Voie dépassait l’origine. C’était ainsi. Miyuki était une femme sensible, mais aux yeux de Weihan, elle était aussi naïve, fragile comme la soie qui ornait ses robes. Dans ses yeux était un vent boréal et zéphyrique. Ceux d’Eri était un printemps sans fin, qu’il sentait prendre racine aux quatres coins de ses saisons.

Quant à Weihan… Il n’y avait que le purgatoire de la Voie dans les siens. Une bête infernale et enfermée. Pour l’instant.

Où les amenait-elle ? Les rues défilèrent, un labyrinthe perdu dans les vagues des mots partagés entre les deux kunoichis. Weihan était davantage un orage silencieux sur leur talon. Mais il écoutait, car s’il n’était pas si habile des mots, il savait encore les entendre.

« … ! »

Puis la voix revint, au même moment qu’elle se retournait, son écharpe une danse qui suivait si silhouette si noblement vêtue. Le sabaton de Weihan crissa sur la pierre du sol. Il avait dépassé Miyuki d’un demi-pas, sa large charpente une ombre de biais à l’Homurajine.

Un grand frère qui protégeait sa petite sœur aurait été l’image la plus facile à transposer dans sa posture.

Sa main tenant l’hallebarde s’était resserrée dans un grincement métallique, le sourire exagérée de sa lame attendant frénétiquement son heure, pointée vers le sol…

« …………………………… »

Et c’était sans doute parce que Miyuki avait posé sa main sur son gantelet, son bracelet frappant le métal dans un éclat sonore fin, léger et pourtant perçant. Weihan la considéra en silence, sans pouvoir comprendre qu’elle avait cette sensibilité qui lui avait permis de voir à travers le sens de cet instant, là où il n’était que métal et conviction. Il voyait un danger, elle un cœur en peine et plein de doute. Et à bien y penser, pour Weihan…. C’était la même chose.

Miyuki…

Il écouta, même s’il n’y avait aucun son. Sans autre voix que la Voie qui le guidait même à cet instant. Le regard invisible du cuirassé se porta sur celui aux bords des larmes d’Eri. Sa main d’arme se relâcha légèrement, s’abaissa à son flanc, cessant de bloquer le chemin de la blonde à ses côtés.

Si vous comptiez faire ces choses, vous l’auriez déjà fait. Sur moi, sur elle. Mais vous pourriez changer tous les cœurs que vous ne pourriez changer le vôtre… Et ce qui l’habite. C’est ainsi.

Elle relâchait son arme et après un instant de silence, Weihan fit de même, ramenant la lourde lame à son dos. Il jeta un regard à Miyuki avant faire un pas vers la kirijine, puis un autre, sa carrure une montagne en face d’elle. Son gant se porta à l’avant-bras… Pour en glisser d’entre les plaques d’acier un carré de tissu fin et propre. Sur sa surface écarlate était tissé un symbole bien spécifique, étrange et…  Divin. Un instant immobile, puis pour la deuxième fois il lui tendit la main, cette fois pour lui offrir.

La Voie voudrait que vous ne soyez pas autre chose que vous-même, Dame Eri.

D’Éternité soit rendu, songea l’homme, mais les grillages de son casque.la considérait longuement. Les litanies de la Voie s’était interrompue dans sa tête, remplacée par un vide cosmique. Il était un être de pensées simples et directes, intransigeantes, dénuées de déclinaisons. Et pourtant…

Alors nous verrons ce que vous êtes. Ce que je ne peux être, c’est une source de peine pour une amie. Cessez ou nous pleurerons ensemble. C’est très inconfortable avec ce casque.

Laisse le printemps sortir de ces pluies. Weihan inclina le casque légèrement, l’image peut-être d’un sourire fin.

Et Il la dépassa ensuite, platoniquement, faisant signe à un serveur dans un grincement métallique, frictionnant des mains enjouées et enthousiastes. Weihan était une créature dédiée, et simple après tout.

« Moi qui voulais découvrir les saveurs de thé de ce village… Excellent ! Amenez tout ! »

Il laisserait Miyuki poser les questions, les mots dans ces phrases qui le dépassait. Les adjectifs qui lui feraient absence. Weihan ne comprenait pas tout, mais le sens l’indifférait. Eri n’était pas une menace pour le moment, et il voulait apprendre à la connaître.

La Voie écrirait pour lui, dans l’encre solaire de ses yeux…


EIEN NOWEIHAN

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Akimichi Miyuki
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Akimichi MiyukiChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]

 
« Pourquoi le Shogunat… » répétai-je machinalement, un peu rêveuse.
Mon esprit errait quelques instants. L'idée d'évoquer ma fuite pour trancher les liens conjugaux me caressait l'âme, une échappatoire habile qui aurait laissé à Tsuchi le fardeau funeste de récupérer l'abandon de notre enfant, dorénavant bercé par les bras maternels de la déesse Kishimojin. Un frisson me parcourut quand je me souvins de l’époque où mes cristaux, éclats de mon âme pétrifiée, étaient sacrifiés à l'autel de la puissance des Akimichi. Des êtres forts, empreints de la force brute, qui brisaient mes joyaux cristallins pour s’entraîner. Je replongeai dans une vie où mes dons, hérités des anciennes lignées, n'étaient que des instruments serviles pour des guerriers qui ne les utilisaient que comme support.
Mon esprit divagua alors vers l'imaginaire, peignant le périple qui me menait vers des terres lointaines. Ce moment où des rumeurs flottèrent jusqu'à mes oreilles, suggérant l'existence, à Hi no kuni, d’une terre prospère et noble où l'anonymat me tendait les bras. Une cité immense, où je pourrais trouver refuge dans l'ombre des tours majestueuses, échapper aux regards scrutateurs des puissants et bâtir une nouvelle destinée, affranchie des chaînes du passé.
L'image de rendre mon bandeau, symbole d'une allégeance que je ne voulais plus porter, flottait devant mes yeux comme une plume légère. Une créatrice de rêves, telle aurait pu être ma fin, bâtissant des mirages d'illusion et de lumière à l'aide de mes cristaux. Mais je préférais jeter un voile pudique sur ses réponses bien trop personnelles.
« Sur le continent, même jusqu’au Nord-Est, la grandeur du Shogunat est connue. Je cherchais un endroit pour installer une boutique de vêtements et de bijoux, basée sur mon art si particulier qui me vient de Tsuchi. »
Mon sourire s’élargit.
« Je me suis enrôlée pour financer ce rêve. »

Les paroles de mon interlocutrice évoquant le Pays de la Pluie furent accueillies par une moue discrète, provoquée par une pensée fugace. Ce territoire, éclaboussé d'une réputation sinistre, était connu pour sa misère et la présence de brigands. Les murmures des voyageurs dessinaient un tableau de désolation, une toile où la pluie semblait laver les couleurs de l'espoir. Mon regard, d'ordinaire imperturbable, s'adoucit involontairement. La jeune femme en face de moi, originaire de cette contrée, était porteuse d'une histoire que les mots ne décriraient peut-être jamais. Les traits de son visage, des éclats de son passé, me parlaient d'une enfance forgée dans les ardeurs de la difficulté. Étonnamment, sans détail supplémentaire, mon instinct maternel, ce lien subtil qui transcende les mots, m'informa de sa réalité. Une enfance difficile, des pas foulant des terres où la pluie tombait non seulement du ciel, mais aussi des cieux sociaux délaissés. La pitié, douce compagne de l'empathie, s'immisça en moi, une compassion teintée d'une compréhension silencieuse. Sa candeur et sa pudeur me touchaient.
❅ Kiri
Rues de Kiri – été 83
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Puis, elle commença à vouloir répondre à mon interrogation. Étrangement, j’eus l’impression que sa voix se déplaçait, alors qu’elle entamait son récit. Ce ne fut que lorsqu’elle se retourna que je compris. Ses lèvres restaient closes alors que résonnait dans mon esprit son timbre réservé. La surprise et la frayeur s’emparèrent de moi, alors que s’assombrissaient les mots de la « passeuse ». Émue, torturée, perfide, son geste et la dureté des substantifs qu’elle utilisait à son égard brouillaient les pistes. Les méandres de l'autodépréciation semblaient enlacer l'âme délicate de cette jeune femme.
Plus que de la peur, c'était la tristesse qui m'étreignait. La peur, après tout, était une émotion compréhensible, mais la compassion, c'était la reconnaissance d'une douleur partagée, un écho de sollicitude qui résonnait au-delà des mots. Dans ses yeux, j'entrevis une mer d'émotions refoulées. Je m’inquiétais.

Douce enfant meurtrie par les mots… qui n’a jamais récolté le fruit de son âme pour savoir le distiller en nectar.

Alors, machinalement, j’arrêtais mon coéquipier prêt à se mettre en garde contre la guerrière au katana. Nous en restâmes au son du fer, sans dégainer la furie d’un combat que je devinais inutile. Certes, je ne portais pas en moi les plus fins réflexes d’une kunoichi, mais je sentais les choses comme rares pouvaient le faire.

Inutile… Elle ne fera rien. Elle ne souhaite que de l’attention. Inspirer la fuite pour ne pas subir l’abandon. Si nous restons, nous gagnons.

La voix grave de Weihan me parvint alors. Il analysait la situation de la même manière que moi. Il tergiversa sur une « Voie » inspirée d’une volonté propre. Je ne saisis pas réellement ce que cela voulait dire. Mais, un seul mot me vint alors à l’esprit :
Résilience. En effet… La Voie ou le chemin pour exercer notre existence, peu importante les souffrances dont elle est parsemée. pensai-je. Ne comprenant pas encore entièrement que mes pensées étaient accessibles au petit groupe.
Les mots de Weihan ponctuèrent sa philosophie. Pensée intempestive foudroyante, rompant le silence de mes réflexions.
C’est qu’il est sensible en fait.

Nous pénétrâmes dans le restaurant. J’observai ses contours, ses tables et ses boiseries. Rien de bien extravagant ou changeant en comparaison des établissements de Homura. Seules les nuances différenciaient nos impressions, puisqu’ici tout pouvait sembler gris.
C’est maussade, mais tout ne peut avoir la chaleur de Tsuchi ou les odeurs du Shogunat.

Encore légèrement chamboulée par ce qu’il venait de se passer quand nous prîmes, je décidai de tenter quelque chose dans ce nouvel espace qui venait de me lier à mes interlocuteurs.

C’est… étrange. Vous pouvez réellement entendre ma voix intérieure ?

On vint nous prendre la commande.
Quelque chose de pas trop gras. Je n’ai pas très faim… Quelle horreur de penser cela. À Tsuchi mon clan m’aurait alpagué et sommé d’en prendre plus. Ah… mince… Mais vous entendez encore tout ce que je pense… ?
Je laissai notre hôte se charger de nos requêtes, préoccupées par le fait de ne pas savoir taire mes pensées, accoutumée à ce qu’elles soient mes seules compagnes sur la route.

« Très bien. »
Eri-san… Ce pouvoir est incroyable. Il est une bénédiction des dieux. Comme j’aurais aimé pouvoir transmettre mes pensées à ceux qui me sont chers à… mon enfant.

Non ! Je ne voulais pas y penser. Son existence n’aurait pas passé le pas de mes lèvres, mais elle m’avait échappé en songe. Mon teint se fit livide. Alors, c’est ma voix cristalline qui prit le relais.

« Je… C’est incroyable. Mais, il serait peut-être mieux d’apprendre à se connaître dans le respect de l’intimité de chacun. Nous ne sommes tout de même pas en train de subir un interrogatoire d’une nation étrangère. »
Moi, auparavant si doucereuse et chaleureuse, je devins sèche et abrupte, faisant savoir ma volonté par une pointe d’ironie dans ma phrase ; une autorité détournée que je n'utilisais que très rarement.


Aussi forte mon envie de vous connaître ou de vous aider, accompagner vos pas juvénile sur le chemin de la résilience, il y a des choses que je ne souhaite pas partagée. Les ayant moi-même enterrer dans mes croyances et prières.

« Bien. » dis-je. Replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille, geste qui démontrait mon désir de passer à un autre sujet. « Vous nous avez parlé d’une « clause Kaguya » au sujet de l’académie. C’est… étrange. N’est-ce pas le nom d’un des clans les plus importants de Mizu ? » demandai-je.



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Shimizu Eri
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Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]


Mist Symphony - Été 83, Kiri
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À la source de l'ondée, des prunelles d'une doucereuse mélancolie imbibées, traversant les mémoires pour ainsi s'immerger, et dans un sinistre tableau entièrement se noyer : une nacre discrète s'éveillant depuis les songes, brandie d'un élan protecteur, fraternel, bravant l'or de la furie paternelle. De son corps chétif et de l'immaculée, il s'improvisait rempart et épée, tel un preux chevalier brisant la colère du monstre, comme les rochers escarpés contenaient la mer agitée...
De ma courte hauteur, à peine éveillée, je contemplais la scène, pleine d'impuissance étouffée, hier comme aujourd'hui, en cette triste journée d'été ; car l'armuré, lui aussi, s'évertuait à la protéger des affres de la bête à la crinière dorée, et je le subissais ici, entre regret et amertume passés, pestant intérieurement d'y voir les rôles s'inverser. Dans la lutte de la survivante contre l'abandon et la culpabilité, d'un terrifiant présage je désirais m'éloigner, le fuir et le chasser loin de mes pensées, sans comprendre qu'en vérité, il m'avait déjà retrouvé, dans mes mots et mes manières, autant que dans la surdité de l'amer, profondément enfoui sous tant de couches méprisées. Me métamorphosais-je donc, chaque jour, un peu plus comme lui..? Mon père?


 Gagner..? Pourquoi est-ce que vous ne... Vous devriez... Je suis…
Je détournais le regard, confrontée à l'effroi me saisissant depuis ce constat, relâchant mon emprise sur le katana. Un long soupir et une mine abattue traduisirent le fond de ma pensée, soulevant des contradictions qui n'échappèrent guère à la belle aux traits enneigés, tantôt baignée d'une fugace impression de devenir celle dont on épiait l'intime réalité, me faisant reculer d'un pas, d'un tout petit pas, suffoquant sous l'idée de battre en retraite, de me soustraire à cette inhabituelle ténacité. Seulement... je ne le fis pas. Mais je n'étais pas pour autant armée de la bravoure du chevalier.


« P-Pardon... Je... »

Du carcan de l'incompréhension, elle se faufila alors, fluette, juvénile : la voix d'une gamine rapiécée s'exfiltrant de la peur, après tant d'années prisonnière des barreaux d'une cellule dont elle avait à son tour héritée. Puis, d'autres divagations surgirent, empêtrées, par le choc, dans la tourmente de la confusion. Prise à un jeu dont je ne connaissais moi-même pas les contours, la frustration d'être ainsi dépassée par les événements s'emparait de mon dextre, resserré en un poing tendu, et de mes sourcils froncés, couronnant à présent des larmes dont je ne saisissais plus vraiment la signification...

Leurs mots me frappaient les uns après les autres sans que je ne sache les encaisser, les accepter, projetant de ma psychée réflexions et protestations, oubliant par moment jusqu'à notre onirique connexion.


 Je ne peux pas l'être...
Mon cœur est... Et puis...
Qu'est-ce que ça veut dire... être soi-même?
Ça n'existe pas... Je ne peux pas…
Si je le fais, ils vont… Et alors, je serai...
Je ne suis pas… un monstre?
Je n'ai rien d'une enfant.
La Voie..? La résilience?
Vous... Vous ne comprenez pas...
« Pourquoi vous... »


Incroyable, ce don ne l'était pas. J'étais maudite, mais ils ne le voyaient pas. Avant d'être une personne à part entière, une amie ou une camarade, j'étais à travers lui un souvenir douloureux, une paranoïa généralisée, le cancer se développant dans l'ivresse du pouvoir, un héritage couvert de rouge… Une arme de chaos massif. J'étais celle qui errait sur le monde sans attaches ni racines, celle que l'on aimait autant détester que manipuler, dans les plus vils desseins.
Était-ce ce qu'il signifiait par être moi-même… embrasser la part de monstrueux chez moi? Ou devais-je m'en libérer? S'affranchir du destin n'est pas chose aisée pour ceux qui y trimballent sur leur dos la lourdeur accablante d’une histoire nauséabonde. Mon seul don dévoilé suffisait à en témoigner ; mon nom à en faire frémir plus d'un. C'était ainsi.

Un pas, puis un second, me tirèrent alors du murmure assourdissant des fantômes. Je le vis tendre sa main métallique, portant sous mon attention un bout de tissu s'apparentant à un mouchoir. Je le jaugeai, dubitative, questionnant le heaume, puis l'ange zéphyrien d'un minois apeuré, attendant quelque sorte d'approbation pour oser m'en saisir.
Une inspiration plus tard, mes doigts s'y aventuraient, timides, ponctuant son approche d'une brève hésitation, alors à portée de l'objet fin, le soulevant doucement, l'observant une seconde de plus, puis une autre, et une autre, avant d'y enfouir les pleurs déjà déversés sur mes joues empourprées.


D'accord, je... Pardon, Weihan-san... Je ne veux pas que...  


Une pause, bienvenue, à la rixe identitaire intérieure. Nous pénétrâmes ainsi le bâtiment sous l'impulsion du métal emballé par l'idée de découvertes gustatives inédites. Le vieil homme courbé n'était pas présent, remplacé par l'un de ses fils, de plusieurs printemps mon aîné. Il me remarqua à peine, se signalant simplement d'un hochement de la tête sur notre air d'allée : je n'avais après tout pas pour habitude d'être si bien accompagnée, partageant peu d'atomes crochus avec les natifs de la sanglante cité. L'amitié ici, à mon égard, était une denrée aussi rare que le riz de bonne qualité...
Nous prîmes la première table sur la gauche, au plus près du large banc délimitant la façade de l'établissement, coupant son univers, un peu maussade, de la rue embrumée l'étant plus encore. Une fois déposés sur nos chaises, ce fut la voix intérieure de la guerrière opaline qui s'invita dans le sanctuaire de nos esprits emmêlés. Sans la fixer, je pris un certain temps avant de rompre le silence à nouveau, répondant timidement à ses questionnements.


Oui... Oui, c'est de la... télépathie.  
Oui... Toutes vos pensées...


Le malaise, en surface de prime abord, vint peu à peu creuser ses sillons en moi, toujours plus loin, toujours plus profondément. Mon cœur, j'en abandonnais de minuscules éclats chaque fois que je pénétrais en la demeure spirituelle des gens sans y être invitée, le poing comme éraflé, laissant perler davantage de mes gouttes carmins au sol en ne toquant pourtant jamais à leurs portes fermées. Des blessures de part et d'autre, tarissant les connexions, soufflant sur les braises de leurs craintes, des miennes. Il n'en alla pas différemment pour les membres de la délégation homurajin dont j'avais foulé au pied l'intimité, sans égard pour leurs plus lointains secrets.

Pour fuir la nausée qui sembla nouer ma gorge, je fis discrètement appel au serveur, proposant au chevalier vert le soin de choisir selon ses préférences, sans se soucier de l'état de sa bourse : en tant qu'hôte improvisée, il en allait de mon devoir de les accommoder au mieux afin de leur fournir le meilleur de ce que le pays de l'Eau avait à offrir. Pour la princesse à l'éclat boréal, ce fut le thé d'Aikuro, que j'avais moi-même rapporté de mission quelques semaines auparavant. Une boisson se rapprochant de la tisane, enveloppant le nez et les papilles de notes florales et d'une saveur délicate de fruits ensoleillés, la minuscule bourgade d'Aikuro vivant en parfaite symbiose dans l'épaisseur d'une jungle qui dominait cette toute petite île du sud de l'archipel mizujin. Pour ma part, je restais fidèle à mes habitudes, ancrées dans la caresse du jasmin et le parfum brûlé des mitarashi dango.

Alors, seulement, les pensées de la belle s'emballèrent. C'en fut trop, trop vite, trop loin, sans doute, pour Miyuki. Confrontée au bafouement de son antre psychique, sa langue vint à s'assécher ; son ton, à se raffermir. Son teint pâle, sa volonté de s'extirper de cette brèche taillée dans son esprit était en tout point légitime. Je comprenais les fondements de son désir : je l'avais si souvent partagé, sans en être graciée, auprès des miens. De par ma naissance parmi les monstres, je n'avais jamais vécu le luxe de préserver l'intimité de mon esprit... C'était ainsi, semblait-il, chez les damnés. Une normalité.

Alors devant sa détresse évidente, je me fondis en excuses, d'une voix certainement peinée, la mine coupable et fuyarde, comme une gamine prise en flagrant délit, songes et paroles bousculées.


 Pourquoi m'aider? Je ne comprends pas... pourquoi vous le feriez.

« Pardon... Weihan-san, Dame Miyuki, je... C'est ma faute, pardonnez-moi... J'aurais dû vous... »



L'air se faisait plus pesant, mes phrases plus décousues. Sous l'égide du silence, je vins néanmoins m'enfouir, me protégeant un peu d'un soudain élan dysphorique tandis que les plats et breuvages commandés se posaient à tour de rôle sur notre table. La précédente discussion fut bientôt chose du passé, rapidement balayée derrière nous, comme le fut la mèche scintillante de la cristalline, la soldate du shogunat rebondissant sur une information que j'avais laissé filtrer lors de notre déplacement.

Tournant distraitement la tasse chaude entre mes doigts, je considérai longuement sa question avant d'y accéder de vive-voix, un brin réticente à l'idée d'éclairer leur lanterne au sujet de ce cauchemar.


« Vous avez raison, Dame Miyuki. C’est bien... le nom du clan des os. Ils sont… à l’origine des examens genins. Et de la clause qui porte leur nom si vous y échouez. »


Un ricanement. Mes muscles se tendirent sous le poids de mes souvenirs, des images tordues et des démons défilant dans ma tête, comme un douloureux rappel de ce temps passé sur l’île de la Seconde chance, des vies fauchées et du sang de tant d'aspirants versé pour... une simple place parmi les shinobis de la Brume. Une boucherie orchestrée par des monstres pour trier le bon grain de l'ivraie parmi la vermine, native ou, surtout, étrangère.


« C'est juste... Hm... une épreuve qui... empeste un peu le... enfin. Un... exercice... Une épreuve de survie. Je... J’y ai survécu, c'est tout. Je n'ai pas eu le choix. Je... enfin... Ça... Ça n'a plus d'importance maintenant... Pardon... »


Un doux mensonge. Je ne pouvais leur en dire davantage sur les pratiques du village alors que le brouillard meurtrier écoutait aux portes. Je raclai ma gorge, avalant un peu de thé chaud dans l'espoir de contourner le sujet à mon tour, y allant d'une acrobatie mentale assez maladroite afin d'éviter de replonger plus que de nécessaire dans une époque ô combien morose de mon existence.


« Mais euh... Dites-moi... Vous pouvez me parler du Shogunat ? Je veux dire... votre culture, vos valeurs. La capitale est aussi grande qu'on le dit? Vos thés sont bons? Et vous... Weihan-san, vous jouez de cet instrument depuis longtemps? Et votre boutique... Dame Miyuki... Comment est-elle? Vous aimez beaucoup les bijoux? » demandai-je, en pointant son bracelet.

Un sourire morne s'accrocha à mes lèvres en pensant à la suite. Plongée sur le liquide fumant dans ma tasse, j'y contemplais mon reflet, ou ce que je pouvais en distinguer, toujours étreinte de cette étrange mélancolie... et d'un certain pétillement dans le regard.


« ...et, l'accueil des étrangers, chez vous... Il est aussi surprenant qu'ici? Ils sont... bien traités, à Homura? »




Télépathie — C

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra, la Yamanaka peut établir une connexion mentale avec quelques cibles qui pourront alors discuter dans la confidentialité directement à partir de leurs esprits. Le nombre de personnes dépend de la distance qui les sépare tous.

UTILITAIRE Puissance de rang C



Eien no Weihan
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Eien no WeihanChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]
Rester pour gagner.

Rester pour gagner. Weihan avait jeté un regard vers Miyuki lorsqu’elle l’avait arrêté dans son geste. Le genin ne savait ce qu’elle voulait dire, mais sans savoir pourquoi il comprenait pourtant ce qu’elle disait.

« … »

Sensible, lui ? Quand même pas... Weihan avait soufflé lentement, les yeux suivant les gestes hésitants de la Kirijine avec son arme. Elle avait beau être vêtue à la manière d’une samourai, le kenjutsu ne semblait pas sa discipline première. Une façade, comme le reste peut-être. La vraie Eri semblait ailleurs, plus près de ses cheveux d’or que des mots qu’elle utilisait pour se décrire.

Elle parlait dans sa tête alors qu’il lui donnait le mouchoir et Weihan fut d’abord peu affecté, la dépassant. Cette douleur qui semblait l’affecter, ce doute, ce poids qu’elle donnait aux impressions des autres sur ce qu’elle était censée être ou non… Tout cela ne voulait rien dire pour l’armuré. La Voie répondait à toute ces questions. La Voie l’avait toujours fait.

…Cessez.

Mais ses sabatons s’étaient arrêté pas même un pas un pas en avant et il s’était immobilisé, son souffle métallique en cadence à travers sa visière, puis il s’était retourné vers la Shimizu.

Dans ce qui aurait sans doute sembler être une scène impossible – Miyuki aurait bien du mal à convaincre que qui ce soit plus tard de sa véracité- Weihan se penchait en avant d’entourer la Kirijine de bras couverts d’acier, une enlace qui allait au-delà des mots et des pensées. Une étreinte incomfortable parce qu'elle était celle d'un guerrier, mais une étreinte quand même. Il fallait comprendre que Weihan était un homme qui restait bien incapable de transmettre avec éloquence les mots et pensées que Miyuki pouvait si aisément décrire. Il n’était qu’un autre homme faisant son chemin à travers le Yuukan, et sa peau restait froide car elle n'était qu'acier.

Près de son épaule, Eri aurait peut-être vu au travers des grilles une lueur écarlate, étrange et d’une chaleur froide.

Assez. Tant de souffrance… Enfant ou monstre. Sans importance. Vous n’êtes que vous. Et c’est bien assez pour moi. Pour nous.

Bien assez pour la Voie.

Être soi-même est d’être libre. Vous êtes libre. Qui qu’ils soient… Ils ne sont pas vous et vous n’êtes pas eux. Vous méritez mieux, qui que vous soyez.

Elle lui demandait pourquoi et Weihan secouait la tête en guide de réponse, avant de la libérer de cette étreinte métallique.

« … Parce que la Voie est. »

Elle séchait ses larmes avec le mouchoir et Weihan hocha de la tête.

« Vous excuser d’être humaine.  De ressentir. Hérésie. »

De retour à la vraie vie, et le petit restaurant qui les entouraient. Miyuki échangeait des interrogations mentales qu’Eri confirmait, et Weihan lui faisait signe au serveur, désintéressé.

« Tout. »

« …  Quoi ? »
« Je ne connais aucune de ces saveurs de thé. Alors amenez-tout. »

Confus l’homme repartait et le casque reportait son attention au même moment que Miyuki semblait laisser sortir une information qu’elle semblait immédiatement regretter. La mention d’un enfant lui fit froncer les sourcils. Il lui semblait étrange qu’elle ne l’ait jamais mentionné dans le passé. Sauf si… Hmm. Weihan ferma les yeux quelques instants. Le gant métallique se posa quelques instants sur la main de Miyuki, le casque tourné dans sa direction, inexpressif. L’armuré ne dit rien, ne pensa rien. Tout ce qu’il exprimait, c’était qu’il était là pour sa collègue d’Homura.

Miyuki…

Un moment plus tard, le heaume retournait dans la direction de la Kirijine.

Vous êtes brisée, Dame Eri. Chaos. La Paix. L’Éternité. La voulez-vous ?

« Non, vous n’auriez pas dû. Miyuki a raison. Vous avez entendu des pensées qui m’appartiennent, et fait de même des siennes. C’était irresponsable. Injuste. Traître et assassin. Mais vous ne l’avez fait avec aucune de ces intentions. »


Comme ce village. Cette clause Kaguya était révoltante, cruelle et hérétique. Elle leur demandait de parler d’Homura, mais le serveur arriva alors, posant plusieurs boissons chaudes sur la table, chacune propageant son propre parfum.

« Au centre d’Homura est l’identité guerrière. Elle est vaguement inspirée du Bushido pratiqué par l’un de nos clans majeurs, les Fujiwara. L’honneur, le respect, la compassion et le devoir sont des valeurs qui nous sont inestimables. Nous sommes impitoyables à nos adversaires, mais respectons le droit à la dignité du vaincu et celui de l’innocent. Nos lois sont strictes, l’insubordination sévèrement punie. La capitale est bien plus vaste que Kiri et notre population est multiculturelle et issue des quatre coins du continent. »


Il sortait une paille d’acier de son sac, remuant l’une des tasses de thé avant d’y mettre la paille pour en prendre une gorgée à travers son casque sans devoir le retirer, au grand dam d’Eri et Miyuki, sans doute.

« Homura est célèbre pour son thé, et il est d’une qualité exceptionnelle, bien que je ne sois qu’un débutant sur la question, tout comme l’Erhu d’ailleurs. Êtes-vous également musicienne, peut-être ? »

Mieux traités que vous ne l’êtes dans votre propre village, Dame Eri. Vous vivez étranglés par la haine, le ressentiment, la méfiance. Nous faisons le choix de croire l’un en l’autre. Si vous nous le permettez, nous croirons en vous aussi. Pour vous.

La Voie le ferait dans tous les cas.


EIEN NOWEIHAN

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Akimichi Miyuki
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Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]

 
Le thé fumait devant moi tandis que le gantelet de fer de Weihan vint se poser sur ma main vacillante. Je ne levai pas les yeux pour le remercier de ce geste ou même expliquer d’un regard ma peine ou ma décontenancée.
La jeune femme qui se tenait devant nous semblait bien plus torturée que moi à la seule idée d’avoir introduit nos pensées.
Pas de sa faute… Pas le bon moment… Aider son prochain parce qu’Izanami nous a bénis du chakra et que ce don extraordinaire nous confère une responsabilité : protéger le monde de ses fléaux.
Mes pensées n’osaient poursuivre leurs flots habituels, comme retenus par une émotion étouffée, un indicible que je contenais, pincé pour qu’il ne prenne pas la forme du mot ou du sens. La terreur et la douleur de la perte de mon petit, désormais dormant dans le blasphème d’un cristal, veillant sur sa mère meurtrie et amputée. Il ne fallait pas que ce secret se fige dans mes iris et soit ainsi prononcé aux esprits de tous. Je me concentrai alors sur la demoiselle aux cheveux d’orge.

Ce village aux âmes blessées… Je pouvais le sentir. Si ma détection prenait sa forme la plus aboutie sous mes jutsu, les êtres et les ambiances avaient souvent tendance à se révéler à moi plus substantiellement que pour les autres. Mon chakra ayant cette nature, telle une sensibilité bénie ou maudite, dormante, me faisant discerner intuitivement les choses avant de les analyser. Le tableau que nous dressait la kunoichi au katana de l’épreuve Kaguya évoqua en moi un destin tragique, une violence inutile et traumatisante, une façon de forger des guerriers dans le sang plutôt que dans la discipline. Mes sourcils se froncèrent malgré moi. J’aurais voulu me montrer plus attendrie depuis ma remarque plus tranchante au sujet de la télépathie, mais le discours de la torturée me laissait perplexe.
Buvant ses paroles plutôt que mon thé, toujours fumant devant moi, j’écoutais Weihan répondre à ses propres interrogations.

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« Le portrait que tu dresses de notre cité est, certes, assez fidèle, mais… Tu oublies quelque chose d’important ! »
Parler pour ne pas penser, en voilà une bonne initiative.
« Ce qui distingue Homura des autres terres c’est son fondement sur la noblesse des clans. Notre honneur en combat découle de ce respect hiérarchique pour le sang, pour l’immuable, pour les piliers qui tiennent notre Shogunat. Si un guerrier sans nom peut recevoir une médaille ou la reconnaissance de la Shogun, c’est bien parce qu’existe cette institution de respect et d’identification aux grands clans. »
Je me tournai vers la dénommée Eri.
« Nous respectons donc nos ancêtres et les ancêtres qui ont fondé notre village caché. Enfin… le village caché qui m’a accueilli. » corrigeai-je, comme pour montrer à la douce les bienfaits d’Homura. J’avais bien compris à sa remarque que Kiri n’était pas le lieu le plus accueillant pour les âmes de passage.
« Kiri a une toute réputation à l’étranger… j’imagine que vous le savez. Un pays fertile pour les semences assassines. » me permis-je de dire, en me servant d’une image pour n’offenser aucun habitant de ce village.
« Un village qui dissimule dans la Brume les plus sanglants des shinobis. Vos exploits ou, du moins, vos secrets font la gloire de vos arts martiaux. Quand je vois le genre de don qu'ils abritent dans leurs rangs, je ne peux que le comprendre. »
Mon compliment lui était intentionnellement dirigé, comme pour soulager sa gêne et sa torture intérieure.
« Cette Brume… elle ne peut faire que vous aider à cultiver ce mythe. Elle est si pesante. Je suis particulièrement sensorielle et… J’imagine qu’elle vient… »
Elle n’est pas que météorologique… N’est-ce pas ? Elle est si lourde et épaisse autour du village. Ce phénomène est étrange. Surtout s’il est là toute l’année malgré les vents marins.

Quand Weihan détourna la conversation sur le thé, je me souvins enfin du mien. De mes deux mains, je le portai à mes lèvres, sirotant alors l’eau parfumée. Il s’agissait d’un thé raffiné et exotique, me rappelant les senteurs amères des embruns. Dans ce village à l’ambiance délétère, je considérai que la jeune fille voulut nous accorder un accueil des plus chaleureux.
Merci pour ces mets.
J’ignorai si le lien avait été coupé, comme à ma demande. Je me retenais donc, encore, de penser de façon intempestive. Il me semblait encore entendre celles de Weihan.

« Mon coéquipier à raison, ce thé est exquis. J’ai voyagé dans maintes contrées, je sais reconnaître un mets délicat. Et ne sois pas rustre, Weihan, même si les spécialités du Shogunat sont probablement plus variées, la proximité maritime de Kiri et son lien avec les îles doivent lui conférer des goûts des plus exceptionnels ! » dis-je, afin de valoriser ce village étouffé par la Brume, au sein duquel je ne vivrais pas même payée pour le faire.

« Mais oui, parlez-nous un peu de vous. » sortis-je, corroborant ainsi la question de Weihan au sujet de la musique.
Ma main se glissa sur la table, comme pour appuyer mon intérêt.
« Musicienne ? En tout cas, bénie par un don extraordinaire, épéiste de la Brume. Vous devez avoir une vie des plus intéressantes. »
Je souris de manière espiègle et exécutai quelques mûdra. Mes doigts tournoyèrent ensuite sur eux-mêmes. Un souffle glacé traversa l’air et un éclat de lumière semblait réaliser sa marche depuis mes doigts jusqu’à la paume de ma main. Un fin petit cristal, d’une couleur rosée, s’était glissé dans son creux. Je le tendis, cérémonieusement, des deux mains, à la Kirijin. Cette petite relique chakratique renfermait ma gratitude pour cette invitation et cette conversation.

Spoiler:

« On a tous nos petits talents ou passions cachés à côté des champs de bataille. » dis-je, en accompagnant mon geste d’un clin d’œil.
« Je vais même vous confier un secret, avant que vous nous confiiez d'autres de vos centres d'intérêt. Je connais des shinobis qui font avec ce type de cristal, des armures presque indestructibles. »
Je cultivai le mystère d'un court silence. Puis, amusée, je lançai une question rhétorique.
« Connaissez-vous ce genre de phénomène ? »


hrp:



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Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyMar 12 Mar - 18:43

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  Izanami ne m'a peut-être pas abandonné…
Elle est là, devant moi. Ils le sont.
Mais ils partiront bientôt.
Je…


Du haut du firmament, mêmes auréolés de chants solaires, les anges ont parfois la peau froide, dit-on. Leurs ailes n'en restent pas moins duveteuses, et l'étreinte de leurs cœurs, illuminée d'une douce ardeur.


Le pieux au souffle ardent me le confirmait. Dans ce qui relevait davantage de la rigidité d'une cage que de la chaleur d'un contact humain, la froide morsure du métal traversant le tissu fin de mes vêtements me fit frémir. Pourtant, armé de murmures inespérés, il consuma, mot après mot, les flammes plus sombres, plus destructrices brûlant en mon esprit. Au-delà de ce qu'il espérait taire, l'ondée ne cessa point, trop occupée à noyer, une perle à la fois, braises et tisons s'accrochant aux parois du sanctuaire ; combler le gouffre pour y réfléchir les lueurs d'un astre incandescent ; irriguer des champs fertiles en ne les inondant plus jamais des tourments de jadis. Défricher. Construire. Élever. Libre... Solides furent les bases qu’il posa avec soin à même ses pensées, mais je ne m’en rendis pas tout à fait compte, dans le brouillard de cet instant.
Je le laissai faire, avide de cette surprenante proximité d'âmes, m'accrochant à lui longuement sans pour autant le serrer en retour, jusqu'à ce qu'il ne relâche enfin sa prise, nous invitant à tourner la page, à déguster autre chose que de larmes salines ou l'amertume passée.  Les arômes réconfortants du thé nous attendaient, comme les filins de l'espoir, discrètement dissimulés dans les dorures égayant subtilement les poutres de bois du maussade établissement, et les élans de curiosité partagés de nos discussions à venir.
Je le suivis du regard, un temps, s'éloigner de nous dans la simplicité, touché par l'allégresse de la découverte. Puis, perdus de voir sa silhouette ainsi s'effacer derrière la façade, mes yeux dorés rencontrèrent brièvement l'éclat boréal de la princesse opaline, offrant en silence mon minois le plus désolé.
Ainsi étaient les anges du Feu, pensai-je alors, en ricanant intérieurement. Les rumeurs à leur sujet disaient donc vrai : par-delà leurs steppes enneigées, leurs cœurs, flamboyants… Oh, ils l'étaient, véritablement.

Il ne m'en fallut pas plus pour emboîter le pas à l'armuré, apaisée par cet intime fragment d'éternité. Le méritais-je seulement..?

Dans la morosité du restaurant, face à l'affront d’avoir ainsi foulé au pied les secrets de leurs jardins personnels, j’en vins à en douter. La culpabilité, depuis trop longtemps déjà, avait ouvert en moi des brèches profondes, m’avait couvert, par le passé, des balafres les plus affligeantes. Il n’avait suffit que d’une fermeté, toute justifiée, apposée sur ces plaies mal soignées pour en raviver douleurs et insécurités, la honte d’avoir autrefois été blessée.
Lorsque le chevalier s'inquiéta de mon état délabré, qu’il m’offrit entre les lignes l'opportunité d’une Voie nouvelle, ce fut cette même culpabilité qui me retint de m’y blottir. Celle des victimes de l’histoire, peut-être. Hésitante, je ne savais guère quoi en penser, observant mes doigts qui se nouaient et se dénouaient nerveusement, agités sur la table.

  Je ne sais pas si… une personne comme moi y a droit. Mais… Je… Oui… Oui, j’aimerais bien… un peu de paix. Juste un peu. Juste… un moment. Rien de plus.

Je relevais des prunelles imbibées de désolation sur le heaume, trahissant une fois de plus tout le mépris que je nourrissais pour mon héritage clanique, ce don empestant le venin des vipères. Lèvres pincées, ce fut une sonorité fluette, juvénile, presque éteinte pourtant, qui s'extirpa malgré tout de cet étau de chair.


« Pardon... Je... Non, ce n'était pas mes intentions. C'est seulement que... Je... Je suis vraiment désolée. »


Pour chasser le malaise, comme la morosité suintant de ces discussions animées, quoi de mieux que le réconfort des délicates effluves du thé. Leur arrivée, timide virgule dans la rencontre de nos destinées, ponctua à merveille la transition entre lourdeur et légèreté. Je sautai sur l’occasion pour me désaltérer un temps, grimaçant doucement en m’ébouillantant le bout de la langue — comme toujours — avec l’infusion au jasmin, mordant aussitôt un dango pour y éponger la brûlure, sans succès.
J’engouffrais néanmoins mes démons, loin, très loin, sous moult nuances savoureuses, et mes yeux désormais pétillants devant le tableau chatoyant, coloré de leur patrie guerrière. Une lueur d’espoir, une flamme allumée sur les seuls horizons, gris ou brumeux, que j’avais connus jusqu’ici, ravivant ma voix et mes pensées autrefois assombries.


« Weihan-san, Dame Miyuki... je... ne savais pas qu'il existait ce genre de contrées, dans le Yuusei. Vos... forêts, ont beau être magnifiques, on... ne sait jamais ce qui se cache vraiment derrière  les arbres. Mais je ne suis pas déçue. Enfin... peut-être un peu... mais pour d'autres raisons... Enfin, peu importe. »


Sur mes derniers mots, presque souffle, mon ton avait perdu de sa fébrilité. Lasse, morne, il me rappelait le choix funeste de mon paternel, qui avait souhaité nous entraîner avec lui, à l'écart du continent, en ce pays insulaire hostile aux étrangers. Le portrait que me fit la belle immaculée ne fit que creuser davantage mes doutes quant aux réelles intentions de mon père à cet égard. Étais-je ici véritablement réfugiée, ou prisonnière? Sauvée ou condamnée? La réponse me paraissait de plus en plus claire.


« C'est un village... surprenant, non? » dis-je, sourire en coin, en prenant une nouvelle gorgée de breuvage fumant.

Permettez-moi de répondre à vos propos, ici, encore un peu... par souci de sécurité. Kirigakure était un peu plus... accueillante, lorsque ma famille est arrivée ici, quand le pays était dirigé par le précédent Daimyo. Le fils du premier, un... pacifiste... Il n'a pas fait long feu, croyez-moi. Les natifs d'ici ne jurent que par la vengeance et le mépris envers les continentaux. C'est même sévèrement inculqué à l'académie : l'hostilité envers les étrangers. Je ne sais pas ce que votre délégation est venue faire ici, mais si je peux me permettre... Prenez garde : si vous cherchez à faire de ce pays un allié, vous aurez tôt ou tard un poignard entre les côtes. Vous êtes au royaume des assassins — d'assassins qui vous détestent par ailleurs.

À sa mention de la mort blanche, mes traits se crispèrent. Je manquai de m'étouffer avec le liquide, toussotant pour dégager mes voies respiratoires. Mes yeux se fixèrent alors sur la dame de soie, puis sur le heaume, comme terrifiés, bousculés par leur naïveté suicidaire face à cette puissance meurtrière.  


Weihan-san, Dame Miyuki... N'en discutez jamais de vive-voix. La Brume sanglante n'est pas qu'un surnom, qu'une rumeur ou qu'un mythe. Elle est bien réelle. Et elle a déjà fait bien plus de victimes que n'importe quel shinobi de ce pays, croyez-moi.

Weihan-san, vous me disiez qu'on vous surveillait, non? Et cet... archer. Ils sont inutiles. Une... distraction grossière, peut-être. Kiri n'a pas besoin de soldats pour vous épier. La Brume sanglante suffit. Peu importe où vous serez dans ce village, barricadés derrière la porte d'une auberge ou marchant au grand jour, en pleine rue... Soyez certains qu'elle vous voit, qu'elle vous entend, qu'elle vous lit. Rien ne lui échappe, ici. Il vous suffit d'un écart, d'une parole mal placée, d'une menace... et votre peau fondra comme neige au soleil, si c'est réellement son désir. C'est... ce genre de... pouvoir, dans lequel vous êtes plongés, en ce moment même. Ne la questionnez jamais ouvertement.


J'eus un petit rictus, visiblement affecté, derrière la tasse que je portais à mes lèvres. Je fermais alors les paupières, le visage toujours marqué d'une pâleur éloquente.


Heureusement... Il se murmure aussi que la Brume ne sait pénétrer les pensées. Vous avez de la chance, non? Que cela reste entre nous, donc. Entre gens qui en savent trop. Prenez ces informations comme un cadeau… Je… Pour…  pour m’excuser d’avoir infiltré vos esprits.


Je raclai ma gorge, déposant l'objet de céramique, vide, sur la surface du bois, signalant qu’il valait mieux changer de sujet. Le lien spirituel qui nous unissait, dès lors, fut coupé, et la discussion se fixa à nouveau sur les breuvages chauds.
Les bons mots de la belle à l’endroit de mon choix me tirèrent un sourire fin, sincère. Une rareté dans le paysage d’ordinaire grisâtre que je leur affichais.


« Je… euh… Je… Je suis heureuse qu’il vous plaise, Dame Miyuki. C’est un thé d’Aikuro, une petite île tropicale de l’archipel. Je… hm… l’avais ramené de mission, pour l’offrir au propriétaire, ici. Il y avait un gros jaguar dompté et… je… enfin… peu importe... »


La mine gênée, je m’empiffrais d’un autre dango, savourant sa sauce soja sucrée doucement caramélisée. Une vraie gamine se libérait, à travers mes manières fébriles, de plus amples gesticulations. L’enfant brisée profitait de ce rare moment de complicité, de confiance lentement et durement bâtie, pour témoigner de ses couleurs ensoleillées jusqu’alors fortement réprimées. Comme ce félin, chassant les papillons, inconscient des horreurs de ce monde.


« Vous parler de moi… hm…  »


Je m’interrompis une seconde, pensive, massant la peau de ma nuque de mes doigts, faisant fi du commentaire positif à l’endroit de mon don, auquel je ne croyais pas.


« Je… préfèrerais qu’elle soit un peu moins… intéressante, dans ce sens-là, justement. Et, non, je ne suis pas musicienne… Mais j’aimerais bien apprendre.  »


Je fixai l’erhu, captivée par l'instrument découvert au détour d'une rue, en suivant le félidé égaré.


« Weihan-san, c’était une vraie… symphonie, plus tôt. Hm… Vous… pensez que vous pourriez… »


Je secouai la tête, repoussant l’idée absurde.


« Non, c’est idiot. Pardon… »

Le reste ne fut que caresse pour mon regard enfantin. Il semblait bien que leur temps n’était point révolu, en effet. Un éclat d’éternité que j’ajoutai à ma collection du jour, pour mon plus grand bonheur, pétillant de surprise, bouche bée devant la délicatesse de la scène qui se jouait sous mes yeux, l’ange sculptant avec finesse son chakra pour égayer cet instant d’un cadeau étincelant, à l’apparence cristalline. Cette femme était plus que chaleur et douceur : elle était poésie au milieu du malheur, de la morosité.
Émue, je ne pus qu’accepter cette relique aux allures de phare pour l’âme errante que j’étais, ainsi perdue dans les nappes vaporeuses. Je tendis les mains pour prendre le cadeau, tel qu'il me fut offert.


« Je… C’est… si joli. Ça vous ressemble beaucoup, Dame Miyuki ! »


Je compris, trop tard, la portée de ma candeur.


« Euh… Je..! Je voulais dire que… C’est… P-Pardon..! Ce n’est pas… »


Je m’enfonçai sous mon écharpe noire, joues empourprées.


« Ce… C’est un pouvoir… magnifique. Voilà, tout… Il ressemble beaucoup à celui du clan Yuki. Tout aussi… noble, et élégant. C’est… hm… un… un vrai don, que vous avez là. C’est du cristal, donc..? »


Ce pouvoir angélique était une bénédiction. Et il lui allait comme un gant. Ce qu’elle voulut savoir à mon sujet, cependant, ne trouverait jamais le même écho éthéré à leurs oreilles. J’avais peu à offrir, croyais-je, au-delà de mon identité pluvieuse. C’était ainsi.


« Je… Hm… ne sais pas si on peut considérer que… s’occuper des chats errants est une passion ou un centre d’intérêt, mais… J’y passe un peu trop de temps, sans doute. J’aime bien aider le vieux commerçant ici aussi, parfois. »


Ma vie ici, dans la brume, n’avait, contrairement à eux, rien d’une agréable symphonie. C’était ainsi. Et ça le resterait...


« Pardon… Je ne suis pas la kunoichi la plus… intéressante. Une vraie kirijine, finalement.  »




Télépathie — C

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra, la Yamanaka peut établir une connexion mentale avec quelques cibles qui pourront alors discuter dans la confidentialité directement à partir de leurs esprits. Le nombre de personnes dépend de la distance qui les sépare tous.

UTILITAIRE Puissance de rang C






Précisions:

Eien no Weihan
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyVen 15 Mar - 1:49

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Eien no WeihanChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]
Vous vivrez la Paix, ou elle vous sera infligée. Il y a une différence, et vous n’y échapperez pas. Vous pouvez encore réinventer, reforger l’acier que vous êtes. Changez votre vie. Prenez votre rôle. Nous croyons en vous, Dame Eri.

Weihan tournait le heaume légèrement vers Miyuki. S’il avait pu faire un regard entendu, il l’aurait fait. Eri leur révélait de précieuses informations sur un nombre de sujets, mais celles au sujet de la Brume sanglante était inestimable. Mais de ce fait, elle ne commettait rien de moins qu’une forme de seddition envers Kiri…  Que fallait-il en comprendre ?

« … »

Miyuki parlait de la suprématie des clans majeurs et Weihan se gardait de rajouter quoique ce soit.  Si ces grandes familles étaient la fondation de la Capitale, elles n’étaient pas le fondement d’Homura pour lui. Pour autant, Kiri semblait vivre la même situation, avec la noblesse au-dessus des gens ordinaires. L’armuré songea que Miyuki devait être plus proche d’un clan majeur qu’elle ne l’aurait prétendu, pour parler ainsi.

Un village d’assassins. Quel est la valeur de la force si elle n’existe que dans l’ombre ? Un chaos dirigé, un chien fou avec une longue chaîne.

Si c’était le cas, il n’y avait rien de plus à discuter. La Voie n’aurait pas voulu qu’il s’écarte de son chemin pour la rédemption d’une hérétique adhérente à ce genre de valeurs destructrices. Mais s’il y avait la moindre parcelle d’honneur chez elle… C’était tout autre chose.

Il fallait distinguer la conviction et la trahison. La Voie en elle-même n’interdisait rien lorsqu’il s’agissait de faire régner la paix. Mais si celle-ci était obtenue par la duperie, le mensonge, la lâcheté et toutes ces tares de l’humanité… Ce n’était cycle de chaos perduré. La passion avait sa place, tout comme la colère et même la rancœur; mais ces émotions devaient être canalisées, accomplies puis relâchées… Pour la Paix.

Cette brume est donc surnaturelle… Une hérésie si intense et prospère… Et enchaînée dans cet archipel.

« … Rustre, moi… Quelle honteuse accusation… »

Il secoua la tête, faussement offensé. Il essayait les différents parfums de thé, notant rapidement ceux qu’il préférait et les moins savoureux, de même que la qualité des feuilles utilisées. Kiri semblait préférer des saveurs plus acidiques, aigres, sans doute à l’image de leur nature houleuse, changeante comme les vents.

« … Surprenant. Mais pas à votre manière, Dame Eri. »

Comme une tempête qui prend racine et s’abat en un instant. Comme ce village. D’un autre côté, si prévisible. Rempli de honte et d’hérésie. La Voie viendrait pour eux, un jour. Ils seraient tous jugés et purgés. C’est ainsi.

Ils parlèrent de l’histoire de Kiri, de sa nature assassine. Même Eri insistait sur le fait qu’on ne pouvait avoir confiance envers la Brume. Il restait fort intéressant d’apprendre que ça n’avait pas toujours été ainsi. Que le village avait autrefois eut davantage d’honneur, d’espoir envers un régime de paix. Mais ça avait échoué. Et désormais, Kiri était noircie jusqu’au cœur, une pomme qui a déjà trop longtemps mûrie…

Nous savons tous que Kiri n’attend que son heure pour exacter ce qu’elle pense être une vengeance méritée. Mais nous sommes venus ici avec des ordres qui ne sont pas les nôtres. Ce que nous pensons de Kiri ne change rien à l’affaire. Ce sont des jeux décidés d’avance.

Eri prétendait partager des secrets pour s’excuser d’avoir utiliser ses capacités sur eux, mais Weihan n’y croyait pas réellement. L’usage de ce pouvoir était probablement si habituel qu’elle n’y avait sans doute pas réfléchi outre mesure. Même outre cela… Elle voulait quelque chose. L’armuré ne lui en voulait pas sur ce fait, car c’était la nature humaine. Et elle l’était, humaine, jusqu’au bout des doigts.

« Non. »

La voix métallique avait percé au travers de la conversation entre les deux jeunes femmes, alors qu’Eri parlait de musique.

« Étant moi-même un débutant, il faudrait des semaines pour vous apprendre les bases. Mais si un jour nous avons ce genre de temps devant nous… J’en serais honoré. »

Mais ça ne risquait pas d’arriver, non ? Avant peu ils repartiraient à Homura, et Weihan ne comptait pas revenir ici avant un certain temps. Quelque chose avec l’hospitalité locale, étrange je sais.

Miyuki lui donna un morceau de crystal et Weihan termina ses échantillons de thé, prenant un carnet pour y noter quelques commentaires sur les parfums qu’il préférait. Avant de repartir, il s’assurerait d’acheter des réserves. Eri semblait définitivement trouver l’autre blonde de son goût. Ces jeux d’attractions… Ne justifiaient-elles pas l’armure à eux seul ?

Assez.

Weihan se relevait dans un grincement métallique, mettant fin aux conversations causales.  Elles l’intéressaient peu, mais au de-là son esprit se portaient sur les optiques.

Si nous sommes vus ensemble trop longtemps, ils soupçonneront quelque chose, là où rien n’existe… Pour le moment.


L’armuré jeta un regard vers Miyuki, déposant quelques pièces sur la table.

Vous devez réfléchir à la vie que vous voulez mener, Dame Eri. Si vous avez vraiment besoin d’être sauvée, ou simplement de vous sauver vous-même. Si vous n’êtes une vraie Kirijine, qu’êtes-vous ? Nous vous montrerons la Voie, mais vous devrez l’entreprendre de votre propre volonté. Nous croirons en vous. J’en ai assez dit.

Il la considéra quelques instants, avant de se détourner.

« Nous nous retrouverons à l’auberge si je ne me perds pas une fois de plus, Miyuki. »

Il avait besoin de réfléchir. Les pas de Weihan l’éloignait, mais la litanie sans tête reprenait ses droits.

La Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Rêve, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Miyuki, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Ashin, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité, Voie, Voie, Voie, Voie, Voie, Purger, Voie, Voie, Voie, Kiri, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Voie, Voie, Voie, Brume, Voie, Voie, Voie, Hérésie, Voie, Voie, Purifier, Voie, Voie, Futur, Voie, Voie, Voie, Voie, Eri, Eri, Eri, Voie Voie, Voie, Éternité…



EIEN NOWEIHAN

i'll show you the Way, Invité

Akimichi Miyuki
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyDim 17 Mar - 9:24

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Akimichi MiyukiChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]

 
Les révélations de la jeune fille me laissèrent pensive.
Ses paroles résonnaient encore dans mon esprit, révélant la sinistre vérité sur la Brume qui enveloppait ce village. Une confidence qui avait ébranlé mes certitudes et fit vaciller mon assurance. Mes sens, aiguisés par mes dons chakratiques primordiaux m'avaient crié que cette Brume était bien plus que ce qu'elle semblait être à première vue. Une étrange angoisse m’envahit alors que je me demandais si ce voile sanglant possédait une volonté propre, s’il était doué de conscience. Le simple fait d'y penser m'avait glacé le sang, car cela aurait signifié que nous étions confrontés à une force bien plus redoutable et insaisissable que nous ne l'avions imaginé. Malgré mes efforts pour dissimuler ma surprise et ma crainte, mon visage avait trahi mes émotions. La peur m'avait étreint, mais je savais que je devais rester concentrée et faire face à cette nouvelle réalité avec courage et détermination.

Encore une fois, je remarquai l’habilité de la dénommée Eri. La kunoichi au katana jonglait entre les pensées et les banalités sur le thé, deux conversations aux teneurs opposées. Malheureusement, j’en étais incapable.
Le reproche cinglant de mon époux, réminiscence traumatique de Tsuchi, m’empêchait de progresser sur ce point. Je savais que ma sensibilité représentait ma plus grande faiblesse, surtout pour un soldat du Shogunat. Que faire… Le passé lacéré m’immobilisait.
Le cadeau que je fis à la jeune Kirijin pour l’ouvrir à nous, pour nous rassurer face aux circonstances ou même répondre aux doutes par le don, me sentant ainsi plus forte, venait, en ce sens, brouiller les pistes sur notre conversation secrète.
❅ Kiri
Rues de Kiri – été 83
ft. @Eien no Weihan & @Shimizu Eri


La réponse à mon présent de la Shimizu me touchait sincèrement. À travers ses paroles, je sentis une profonde résonance avec ma propre expérience. Nous étions toutes deux des femmes marquées par les épreuves du passé, cherchant à trouver notre chemin dans ce monde souvent impitoyable. Je sentais en elle une vulnérabilité similaire à la mienne, un mélange de doutes et d'incertitudes face à l'avenir. Malgré nos différences, nous partagions cette quête commune de confiance en nous-mêmes, une quête jonchée d’épreuves. Cependant, contrairement à moi, la liseuse de pensée se trouvait au seuil de sa vie de femme. Je voulais tellement qu’elle franchisse cette porte, celle-là même qui la libèrerait et qui transformerait ses épreuves en savoirs.
Il y avait quelque chose de profondément sincère dans ses paroles, quelque chose qui allait au-delà des simples échanges entre étrangères. Nous étions comme des « passeuses de rives », naviguant à travers les eaux tumultueuses de la vie, comprenant intuitivement les blessures invisibles qui marquaient nos âmes. Dans cette conversation, j'avais réalisé qu'il existait différentes formes de cicatrices, certaines visibles à l'œil nu, tandis que d'autres restaient enfouies au plus profond de notre âme. Et pourtant, malgré nos blessures, nous avancions, prêtes à affronter les défis à venir.
J’aurais voulu vous donner autre chose. Mais je ne peux pas. Pas ici. Pas maintenant.

Weihan nous rappela à l’ordre. Si nous restions ensemble trop longtemps, passant d’une conversation à une autre, nous risquions de nous faire repérer dans un village qui ne nous avait montré aucun autre accueil que l’hostilité.
Nous devons partir. Weihan est sage et a raison.

« Attends-moi. »

Il ne fallait pas qu’il m’abandonne ici. Je risquerais de laisser parler mon cœur et de vouloir prolonger ma compagnie auprès de la jeune Eri. Connaissant parfaitement mes faiblesses, sur le chemin de la guérison et de la résilience, je ne voulais pas mettre dans une situation qui me causerait du tort à moi, à mon équipe, à Ashin et au Shogunat.

« Rentrons ensemble. Il y aura moins de risque que nous nous perdions cette fois-ci. »

Je sentais que je le coupais dans quelque chose. Quelque chose qui m’était désormais inaccessible. Ma chevelure d’or blanc fouetta le vent une dernière fois, alors que mon regard azuré se posa une dernière fois sur la kunoichi « passeuse ».
D’un monde à l’autre, du verbe à l’esprit, d’un pays à la Brume, d’une famille à une autre… Je lui adressai un dernier sourire. Certes, timide, attristé, bienveillant, mitigé, mais il s’agissait bien là d’une dernière complicité.



tonight i'll need

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ANAPHORE
Shimizu Eri
Mist Symphony [Ft. Eri] EmptyDim 24 Mar - 22:26

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Shimizu EriGenin 下忍 de rang B

Message Sujet: Re: Mist Symphony [Ft. Eri]


Mist Symphony — Été 83, Kiri
Ft. Eien no Weihan & Akimichi Miyuki




Même à la rue, le temps des caresses n'était point révolu — il n'en était, en vérité, qu'à ses débuts.
Les anges du Feu. Ils étaient miséricorde dans la nuit noire obscurcissant mes jours présents, leurs lyres chantant les louanges d'une patrie méconnue et distante, réconfortants de rêves mélodieux et d'espérance. Prisonnière d’une réalité un rien accidentée, que je croyais d’ailleurs sans issue, ils étaient ainsi, tel un échappatoire devant lequel je ne pouvais lever le nez : en leur présence pas si discrète au fond, je touchais du bout des doigts un ersatz d'un quotidien dont je me languissais déjà. Une vie de paix, pour une âme féline vagabonde. La liberté, peut-être, enfin.

Fugace éclat lumineux perçant le morosité brumeuse, mes prunelles d'or scintillèrent brièvement, illuminées des reflets argentés dansant sur la peau métallique de l'armuré à la lueur des lanternes accrochées çà et là dans l'établissement, en pleine journée de grisaille. En dépit du carcan d'acier auto-infligé, du grillage du heaume et de l'omnisciente Mort blanche, son verbe onirique ne souffrait d'aucune contrainte, d'aucun barreau : le don des miens était sans doute, en cela du moins, au plus près de ce que l'opaline entrevoyait comme une bénédiction. Il était libre, comme les chats errants de ce village ; voyait par-delà les miroirs de l'âme pour nous percer au grand jour, comme le regard des félidés.
Je me surpris d'ailleurs à m'imaginer, un instant seulement, qu'il pouvait se terrer un peu de bon, quelque part, sous cette puissance horrifique. Un peu de cette paix que j'hésitais encore à saisir sous la pulpe de mes doigts, dans le chaos ambiant. Mon chaos.

Je ne répondis donc pas aux encouragements du pieux chevalier, pas verbalement — malgré les doutes raidissant mes muscles, mes épaules et mon cou, mon faciès, lui, semblait s'ouvrir doucement au chemin que m'offrait l'homurajin. Un premier pas, un début, loin de ce que je croyais jusqu'à lors un châtiment mérité, en ce village d'assassins et cette longue chaîne tels qu'il les décrivit si bien, pour une monstruosité de l'éternelle pluie. Un monstre se devait d'être enchaîné ou encagé, après tout ; à l'instar du voile meurtrier qui nous entourait dans l'instant, pénétrant la façade ouverte du bâtiment pour nous recouvrir de son linceul, sans pour autant s'en prendre à nous.

À cet égard, je voulus aussitôt leur répéter une mise en garde, liant mes doigts par deux fois en un sceau unique, sous les manches turquoises de mon haori, pour leur fournir un morceau de ma propre mémoire, et les conseils avisés d'une ombre, d'une paria du village. Ils purent dès lors voir les images, d'abord confuses, défilées sous leurs yeux, et le chuchotement leur parvenir, émergeant d'un autre espace, d'un autre temps, précédant de peu leur venue en ce pays.


TRANSMISSION — D

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra et d'un contact physique avec la tête de la cible, la Yamanaka est en mesure de transmettre un court extrait de ses souvenirs à celle-ci, qui pourra alors prendre connaissance de cette parcelle de mémoire à la manière d'un film, comme si celle-ci lui appartenait. Si un lien télépathique est déjà établi à travers une technique, il ne suffit alors que d'un signe incantatoire pour effectuer la transmission.

 UTILITAIRE MONOCIBLE Puissance de rang D



Dans l'obscurité d'une ruelle, me guidant je-ne-savais-où dans toute sa grâce sibylline, la renégate des Yuki déliait les paumes de son dos, ses dires en mon esprit, en ceux des guerriers du Feu ; mes propres pensées, perdues dans les méandres du temps. Ils ne pouvaient les entendre ;  les siennes, si.

La Brume ne peut pas atteindre les pensées. Elle se fonde sur les actes, les mots, les discours qu'elle entend au détour d'une taverne. Les échanges scrupuleux au fin fond d'une cave que l'on pensait inconnue des autorités. Garde ce que tu sais pour toi, n'en laisse jamais aucune trace, écrite ou dite à autrui, et tu t'en sortiras. Ne te fie pas aux astres – elle est là, nichée quelque part, quand bien même le soleil t'aveugle. Parle sans assurance, et tu pourrais très bien signer ton propre arrêt de mort.

Et son sourire discret, la fierté voilée, se dissipa dans un nuage opaque, tandis que le présent se reformait petit à petit devant eux.


Une moue préoccupée les attendait à leur retour. Je fis à nouveau résonner ma voix intérieure dans notre sanctuaire intime, appuyant une dernière fois sur les paroles de Fuuha avant de chasser dans le lointain cette discussion pour le moins glaçante, pouvant sentir l'effroi étreindre la belle immaculée à la suite de ces révélations inattendues.


Oui... Une hérésie, Weihan-san. Je... Gardez-vous d'en discuter ou d'écrire à vos camarades à son sujet, et vous n'aurez rien à craindre... Dame Miyuki. Lorsque vous serez loin d'ici, hors de l'archipel... Vous en faites ce que vous voulez. Vous serez hors d'atteinte. De la brume sanglante, du moins... tant qu'elle est enchaînée ici, avec l'hostilité des kirijins à votre égard. C'est... ma vie, qui est entre vos mains.

Je poussai un soupir à la remarque du shinobi à la hallebarde à mon égard et en direction des intentions de Kiri, mêlant naturellement deux réponses, en des lieux si différents et si près l'un de l'autre. Une démonstration de souplesse d'esprit, résultat d'entraînements parmi les plus brutaux auprès de mon paternel.

«  Surprenante... hein... »

Je sais que les ordres ne sont pas les vôtres...
Je... J'espère seulement qu'ils ont conscience de... du risque. Simplement.


L'atmosphère pesante et la lourdeur écrasante de cet échange dédoublé ne trouvèrent jamais d'équilibre parfait dans les discussions légères qui suivirent ensuite, me voyant initialement essuyer un refus partiel lorsque mon intérêt se porta sur l'apprentissage de l'erhu, rattrapé néanmoins par la poésie cristalline qui avait enveloppé la création du cadeau de l'enfant de la terre.
Dans cette connexion d'âme à âme qui semblait nous lier, nos destins, sans nous en douter encore, s'entremêlaient. La bienveillance avec laquelle elle me berçait me ramenait à mes premières impressions, alors qu'elle déchirait les nappes mortifères de sa seule présence éthérée. Je voyais en elle des échos, des reflets de ce qui aurait pu être, d'un désir secret de support, mais surtout, de vie nouvelle, sans désarroi ni détresse. Elle avait l'étoffe d'une mentor. Une figure maternelle qui n'existait plus, dans mon présent sans avenir, que je voulais découvrir davantage, comme ce chevalier au grand cœur.

Malheureusement, le temps nous manqua. Surprise de le voir ainsi se redresser d'un coup et couper court à l'échange de nos réalités, je ne pus le stopper dans son élan de méfiance. Il n'avait pas tort, au fond, pensai-je à mon tour. À trop s'étirer, notre rencontre devenait un piège pour nous tous.
Il entraîna ainsi Miyuki à sa suite, non sans, tous deux, me considérer une dernière fois, complices — et lui de me pousser dans mes ultimes retranchements. Emmurer dans le silence, les poings serrés, ce fut un regard humide qui s'accrocha à leurs silhouettes tandis qu'ils s'effaçaient dans les volutes blanchâtres.

Pour ne pas qu'ils m'oublient, sans doute... je posais d'une pensée le point final à la cacophonie de nos esprits. Presque criarde, paniquée. Pour les atteindre dans la distance, les garder près de moi, sinon en souvenir.


Y-Yamanaka..! Yamanaka Eri ! C'était mon nom... Je..! J'espère vous rev... v... o... r...  
...
...



La connexion se brouilla, étouffée par l'écart se creusant entre nous. Puis elle ne fut plus qu'une trace, éternellement gravée dans leurs mémoires, et la mienne. Un secret éphémère partagé un temps, une brise passagère dans l'intimité du lien spirituel.

Ainsi, ils se souviendraient peut-être — dans la reconnaissance... ou la crainte.


« A... Adieu... étrangers...   »


De mes lèvres, prises de soubresauts mélancoliques, mourut le son de ma voix, réprimé dans sa tonalité comme l'était sa lumière, au milieu de la brume sanglante. Un flot distordu, abattu. Le présage à une mort, à une renaissance. Car, au-delà de ceux-ci, par-delà le rivage et les embruns, la musique de l'erhu résonnait toujours, attendant mon appel, un regard curieux, une volonté de changement — ma flamme, mon cœur, inaltérables dans le chaos du monde et la sanguinaire symphonie du brouillard.

La seule Voie à suivre se traçait, pierre par pierre, devant moi. Il ne me resterait bientôt plus qu'à l'emprunter... En espérant ne jamais revenir en arrière.




Télépathie — C

Ninjutsu Spécial

À l'aide d'un unique mudra, la Yamanaka peut établir une connexion mentale avec quelques cibles qui pourront alors discuter dans la confidentialité directement à partir de leurs esprits. Le nombre de personnes dépend de la distance qui les sépare tous.

UTILITAIRE Puissance de rang C







Conclusion:


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