▶ Sujet: Re: [Mission Rang C - Infiltration Rurale]

Kensho commençait à s'y faire à sa nouvelle vie de Kumojin, il essayait à contrecœur de s'intégrer à ce village qu'il ne reconnaissait pas comme légitime d'être ce qu'il est. Il n'avait pas effectué de mission pour Kumo auparavant, c'était sa toute première et il entendait bien la mener à bien pour bien commencer son aventure.

Fort heureusement, il devait sortir du village pour effectuer cette mission, car elle ne concernait pas le Kumo lui-même, mais un petit village de Kaminari réputé pour son agriculture. Qui plus est, ces paysans étaient, semble-t-il, mécontents. De quoi ? Il n'en savait rien, mais pour le Genin élevé au palais du Daimyô, cela lui semblait impensable qu'on puisse être mécontent en étant Kaminarijin.

Il avait hâte de regarder cela de plus près et il était d'autant plus excité à l'idée de devoir les infiltrer pour les espionner. Il avait, en effet, l'habitude d'effectuer ce genre de mission d'infiltration qu'il maîtrisait bien et appréciait particulièrement. D'autant qu'il pouvait également agir dans les intérêts du Daimyô, espionné une rébellion latente tout en le protégeant, ce qui lui permet de remplir indirectement sa fonction : préserver les intérêts du seigneur la foudre.

Kensho arriva rapidement sur le lieu de rendez-vous, son coéquipier pour la mission s'appelait Tachibana. Ce dernier l'attendait déjà depuis quelques temps visiblement, il semblait très ponctuel. Kensho l'observait et ressentait un clair et flagrant professionnalisme, mais il pouvait aussi ressentir une certaine sensibilité chez son interlocuteur. Il s'était simplement contenté d'observer sa position, sa façon de se tenir, son allure et son physique. Cela n'a duré que quelques secondes et voilà que le Genin avait déjà commencé à dresser un portrait de son coéquipier qu'il n'avait même pas entendu prononcer le moindre mot. Le décor était dressé, le Kaminarijin s'approcha du Kumojin et déclina son identité.

"Bonjour, je suis Kensho. Tu dois être Tachibana, c'est bien ça ?"

Dès lors que les présentations furent faites, les deux protagonistes partirent en direction du village d'Otoboro qu'ils étaient censés espionner. Les deux genin ne savaient pas à quoi ils s'attendaient, mais la mission ne s'annonçait pas si compliqué que cela puisque deux novices ont été mandatés. Il s'imaginait que la colère paysanne concernait un petit nombre de paysans et que cela n'est pas capitale pour le pays. Cependant, il ne pouvait pas se reposer sur ce postula et comme à son habitude, il devait parer à toute éventualité et imaginer différents scénarios. Le pire étant : les paysans sont vraiment en colère et prêt à renverser le pays. Il doutait sincèrement que ce soit possible, mais sait-on jamais ?

"Est-ce que tu as un plan d'action ? Il nous faut déjà les infiltrer et ce ne sera pas simple."

▶ Sujet: Re: [Mission Rang C - Infiltration Rurale]

Le jeune homme se présentait comme un des fameux détenteur des reliques mystiques de Kumo, rien que ça. Ces cinq reliques étaient tout de même les trésors de Kumo et ses porteurs devaient s'assurer qu'elles ne tombent pas au main de l'ennemi. Kensho avait en face de lui l'un des cinq privilégiés, l'un des cinq maîtres des reliques. Leur pouvoir était telle qu'il anéantissait leur capacité spéciale, leur don héréditaire au profit du pouvoir de la dite relique. Elles étaient entreposées dans une chambre du DRK que Kensho n'avait jamais vu, mais dont il avait eu connaissance. Cela fait partie du patrimoine Kaminarijin également qui avait été transmis à Kumo, mais tout en restant sous contrôle du Daimyo par l'intermédiaire du DRK.

"Un détenteur d'une des reliques mystiques ? Que d'honneur !"

Kensho lui avait demandé s'il s'agissait de Tachibana et ce dernier s'était présenté avec des éléments distinctifs en se présentant comme un porteur de l'amulette comme s'il se définissait ainsi. Il n'a pas donné son nom, mais l'étiquette de porteur de l'amulette semblait lui suffire. Il donnait donc beaucoup d'importance à ce prestigieux privilège de pouvoir la porter, il est vrai que ses utilisateurs en sont rares, mais pas au point d'en faire un élément central de son identité. A un tel point que la première chose qu'il souhaitait savoir c'était si Kensho disposait de compétences restrictives, comme si son cas était une généralité ou bien comme s'il ne pouvait identifier Kensho qu'à la lumière de ses capacités claniques.

"Je maîtrise le Ranton et je n'ai pas de restriction particulière. Corrige-moi si j'ai tord, mais toi tu n'as pas d'autres compétences que celle de l'amulette, c'est bien ça ? Que t'arrive-t-il si tu ne l'as plus en ta possession pour une raison ou pour une autre ? Et d'ailleurs, quel est le pouvoir de cette amulette ? En quoi tu pourras booster mes capacités ?"

Beaucoup de questions en suspens pour Kensho qui avait la chance de croiser un des utilisateurs des fameuses reliques et il comptait bien en profiter pour comprendre le fonctionnement de ces trésors qui représentent un atout conséquent pour les forces de Kumo. Enfin bref... place à la mission. L'idée du Genin de se déguiser en paysan était évidente et très simple, mais pourrait s'avérer diablement efficace si bien exécuter. Kensho acquiesçait donc forcément puisque c'était la meilleure façon de faire et probablement la meilleure.

"Bonne idée, je te laisse t'occuper des tenues. Il faudrait que chacun ait un personnage avec sa propre histoire. On se retrouve d'ici une demi heure."

Kensho avait l'habitude de se faire passer pour un marchand, il avait donc une grossière idée du personnage qu'il devait incarner, cependant il ne voulait pas tomber dans la caricature en faisant habiller son paysan en guenille. Cela pourrait être très mal perçu et même potentiellement le griller aux yeux de tous. Tachibana semblait avoir le contrôle de la situation, il récupéra deux tenues parfaitement crédibles qu'il donna au kaminarijin. Ce dernier fut très satisfait de son camouflage et ne cacha pas sa surprise face à un tel effort de recherche. Il n'était pas au bout de ses surprises, car le Genin semblait en savoir un rayon sur les paysans et leurs habitudes.

"Tu connais personnellement des paysans ou c'est simplement ta vision d'un paysan ? Ca me paraît un peu trop caricatural, d'autant que nous sommes jeunes et que nous ne pouvons pas nous faire passer pour vieux avec un simple changement de tenue. Avoir le dos courbé à notre âge, ça ferait un peu trop, tu penses pas ?"

Les deux Genin arrivèrent à Otoboro, ils virent un convoi de paysans venus discuter principalement de politique. Ces derniers semblaient remonter, mais avaient tout de même suffisamment de discernement et étaient intelligibles à un tel point qu'il était possible de parler avec eux. Ils n'étaient pas de ceux qui crient avec passion leur mépris des instances dirigeantes, mais semblaient tout de même exprimer leur colère dans une forme plus courtoise. Avaient-ils peur du courroux du Daimyo ? Sans doute, car ils se doutaient peut-être qu'un espion était là dans la foule et qu'il pourrait rapporter leur comportement auprès des instances, ce qui entraînerait de sérieuses et irrésistibles  conséquences pour ces hommes. Cependant, les deux genin ne savaient pas qu'ils avaient affaire aux cadres de la mouvance et non à la plèbe.

"On devrait se séparer et enquêter de notre côté."

L'heure était donc à la discussion entre les paysans, les protestations du jour n'avaient pas commencé pour le moment, une manifestation semblait se préparer et les partisans s'amassaient sur les lieux. Pour l'heure, seul les plus engagés étaient présents, les plus téméraires venaient petit à petit, on pouvait nettement sentir l'accroissement des tensions au fur et à mesure que les paysans affluaient. Kensho observa les visages et tenta de lancer la discussion avec certains afin d'en apprendre plus sur eux, il se faisait passer pour un militant qui souhaitait créer une coalition de paysans contre le Daimyô.

Pour cela le Genin comptait sur ses aptitudes politiques qu'il avait acquis lors de sa formation dans la cours du daimyo, il avait en effet reçu des cours dans ce domaine. Il maîtrisait donc cet art et s'en donnait à cœur joie, il était donc complètement dans son personnage. Cela lui permettait de légitimiser sa prise de contact avec un grand nombre de paysans sans pour autant passer pour un informateur, car il s'intéressait à eux parce qu'il souhaitait les connaître individuellement pour les fédérer. Il était tel un politique qui cherchait à comprendre ses partisans sans pour autant en avoir quelque chose à cirer de leur personne. Il ne faisait cette démarche que dans un but intéressé et non dans un but fédérateur comme cela pouvait être perçu par les paysans.

▶ Sujet: Re: [Mission Rang C - Infiltration Rurale]

Il était étonnant qu'à Otoboro, aux confis du pays de la foudre, se formait une rébellions  de paysans en colère contre le système féodal mise en place depuis toujours. Ce village n'avait pas d'importance particulière, il se situait simplement dans une large zone paysanne. Il représentait un foyer de mécontentement, un risque pour la suprématie du Daimyô que Kensho défendait tant.

Les deux genin étaient chargés d'infiltrer le groupe pour tenter de désamorcer la bombe et éventuellement d'essayer de ficher les trouble-faites. Ils pouvaient ressentir une tension palpable qui faisait suite à des semaines de contestations sans répercussion, le mouvement n'avait cessé de prendre de l'ampleur, tandis que les autorités restaient assez loin pour le moment. Sans doute que le village était trop petit pour que le Daimyo s'en préoccupe et c'est bien là la source du problème.  

Ils s'infiltrèrent chacun de leur côté au sein du groupe de paysan en colère, il ne prononça pas un seul mot pour ne pas attirer l'attention sur lui et se contenta d'observer. Les paysans en profitaient pour critiquer l'autorité, le daimyô et ils en profitaient même pour critiquer le Raikage qui était perçu comme une marionnette du chef de Kaminari n'hésitant pas à le dézinguer lui aussi au passage.

L'heure était donc au règlement de compte puisque tout le monde y prenait. Rien ne ressortit si ce n'est les raisons de leur mécontentement, c'était donc les prix de revente fixé par les autorités qui posait problème. Il semblait même que les taxes avaient aussi augmenté et atteint un niveau tel qu'il était difficile pour eux de pouvoir survivre. Un resserrement de leur marge causait donc leur colère.

C'était même précisément les taxes foncières sur l'exploitation des terres agricoles qui avaient été mise en cause. Rien de choquant pour Kensho, ces terres qui étaient un bien publique à la propriété du peuple de Kaminari, ceux qui l'exploitent et en tirent profit doivent verser une partie de leur bénéficie sous forme de rétribution au Daimyô qui incarnait le peuple.

Au bout d'un certain temps, Tachibana arriva auprès de Kensho, il s'approcha discrètement pour lui parler sans que les deux kumojin se fassent repérer. Il avait réussi à trouver des informations très intéressantes sur ce qu'il se passait. Les paysans avaient caché toute leur production dans un lieu et avaient refusé de les céder aux autorités. Les stocks s'accumulaient, l'arrêt des ventes a créé un choc sur l'offre, les prix explosaient en conséquence. Pour les plus opportunistes, c'était l'occasion ou jamais de faire des bénéfices exceptionnelles.

"Bon travail Tachibana, il semblait également que les taxes soient un problème."

"On doit d'abord déterminer où se trouve cette grotte, je ne me suis pas fait repérer, je peux partir en filature pour essayer de la trouver."

"Ensuite on peut tenter de semer la discorde par deux moyens: soit on détruit discrètement les stocks et on leur fait croire à une attaque faite par un paysan infiltré, ce qui les rendra parano et méfiant. Soit, on peut faire croire qu'un paysan a trahi le mouvement en profitant des prix haut pour vendre discrètement, ce qui les poussera à faire de même."

Ces deux options n'étaient que des solutions de circonstance pour retarder le mouvement, ce n'était pas des solutions durables. Elles avaient au moins le mérite de stopper l'explosion de colère des villageois qui avait, semble-t-il, gagné les paysans de la région. Le mouvement avait considérablement grossi depuis le dernier signalement qui avait été fait, la mission des deux Genin n'était pas de le stopper, mais d'enquêter. Cette décision s'avèrerait donc risquer, car cela pourrait compromettre leur couverture.

"On s'arroge des responsabilités supplémentaires, mais le mouvement semble avoir bien grossi depuis le dernier signalement. Il faudrait le ralentir avant que ça explose. D'un autre côté, cela risque de compromettre notre couverture."