SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins

Asakura Washirō
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptyMar 13 Fév - 1:09

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Messages : 159

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Asakura WashirōChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins

LÀ OÙ LE PRINTEMPS NE MEURT JAMAIS

feat. ???



Au sein de Kirigakure no Sato existait une vérité paradoxale, qui avait de quoi faire passer le clan Asakura pour des parasites. Elle paraissait si absurde que pour des esprits de raison comme Washirō ou Ryōzaburō, aveuglés par leur allégeance au Daimyō, elle demeurait tapie dans les interstices ténébreux de la brume. Et pour cause : elle remettait en question leur propre existence en tant que bras armé de la Justice de l'Eau.

Tout au long de sa jeune histoire, le pays de l'Eau avait traversé de multiples crises. Pour réussir à survivre dans cette nouvelle ère du chakra, et s'illustrer parmi ses rivales, la nation insulaire avait entrepris une métamorphose brutale. Là où le chakra permettait d'accomplir des miracles à travers le continent, l'archipel se consacra à son expression la plus froide et déshumanisée : avoir un droit de vie et de mort suprême sur ses terres. L'art ninja fut poussé à ses limites morales, et les divers conflits qui tuméfiaient le chapelet d'îles furent un champ d'expérimentation idéal pour construire ce qui allait devenir l'arme la plus redoutable de Kiri pour s'imposer parmi les autres puissances du Yūsei. La dissuasion de l'ombre.

Un souffle, un battement de cil, et la vie du mécréant s'évanouissait dans la moiteur de la brume. Plus que jamais, la mort pouvait frapper à tout instant, et de n'importe où. Chaque criminel, traître en devenir, créature malfaisante, ennemi de l'intérieur ou de l'autre côté de l'océan, savait dorénavant qu'il agissait avec un couteau sous la gorge en chaque instant. Et ce couteau était fait de la même étoffe que le ruisseau qui serpente à travers les vallées, le clapotis des vagues berçant les ports, la rosée du matin qui caresse la sylve. L'eau, symbole de vie, agissait sur les terres de l'Archipel éponyme comme un rappel permanent de la fragilité de cette vie. Ce dogme zélé avait atteint son acmé avec la légende noire de la Brume Sanglante. La volonté de toute une caste guerrière s'incarnait dorénavant dans un domaine éthéré où la fraîcheur maritime se changeait en étuve corrosive pour désintégrer le Mal.

Alors, pourquoi s'évertuer à conserver des rites d'antan pour condamner les criminels au fil de l'épée ? Pourquoi maintenir l'apparence de la normalité, lorsque dans l'ombre ou la brume, il suffisait d'un clignement d'œil pour que le vice s'évapore ? A cet égard, les bourreaux de la famille Asakura apparaissaient comme des reliques d'un temps révolu, dépassé par le progrès hégémonique du Ninjutsu. Ils appartenaient à une époque arriérée, où l'on exerçait la justice avec des armes, là où désormais le crime se punissait instantanément par les éléments de la nature même. Leur existence devenait une contradiction à l'ordre établi de la Brume. Pourtant, ils demeuraient les gardiens de l'échafaud, appuyés par le soutien de leur Seigneur. Un vernis de discipline et de dignité. Voilà à quoi servait des hommes et des femmes comme ceux du clan Asakura. Entretenir l'illusion d'une justice légitime, qui se traduisait par des lois et des actes, et non des miracles mortifères. Assurer avec confiance que tous seraient traités dans l'égalité, dans la vie comme dans la mort, aux yeux de tous, là où la majorité s'éteignait dans les bras d'une Brume maternelle. On donna un visage humain à la mort ; celui d'un humain aveugle inlassablement dicté par la conduite des normes et de l'autorité de ses maîtres.

Ainsi, pour ces Enfants du Feu perdus dans le brouillard des îles, on confia la tâche au Monsieur de Kiri de faire la démonstration de ce vernis qui peinait à sécher dans le frimas.

[…]


Il y avait ce matin-là plus de monde qu'à l'accoutumée, au sommet de la colline. Les silhouettes se morfondaient indistinctement dans les ombres des arbres, spectateurs séculaires de cette scène sinistre. Insensible à l'assemblée, le sabreur fit glisser sa lame à travers l'air d'un geste sûr. Aucune facilité gâtée par la routine ne guidait son geste. Pas moins que la lourde difficulté d'appliquer la peine capitale envers autrui. Ici, il n'y avait pour Asakura Washirō qu'un jardin de cerisiers qui fleurissait sans cesse, au bon vouloir de son Daimyō. Ici, sur ce sommet où pourtant les rayons du soleil peinaient à darder le sol à travers une chappe de plomb nuageuse, il n'y avait qu'une seule saison. Ce matin ne dérogeait pas à la règle. Le poids du Mal qui pesait sur Mizu no Kuni fut allégé d'une âme en cet instant. Fidèle à l'esprit du Kubikiri Itto-ryū, Washirō gaspilla le moins de pétales possibles pour faire montre de sa maîtrise et du respect accordé à chaque vie humaine. Ceci fait, il purifia la lame de son katana ordinaire et abandonna précipitamment les témoins de cet hanami macabre.

La Brume avait en effet confié une mission en ce jour au porteur de Misasagi. Il devait accueillir un groupe d'étrangers ayant bravé l'océan pour découvrir les mystères de la Brume. En gage d'hospitalité, on décida de proposer la découverte de ce sommet où s'exerçait la justice, loin des allées où la Brume Sanglante faisait la loi.

嘆息坂 — Tansokusaka
la colline des soupirs

Îlot de verdure dans un étang de bâtiments, Tansokusaka se distinguait par son isolement relatif. Ostracisée en périphérie de la cité embrumée, ce lieu préservait néanmoins en son sein le souffle humecté de Kiri. La respiration ténue des ormes centenaires se mêlaient aux sueurs des cèdres dans une mer de mousse qui n'épargnait rien, pas même la pierre. En gravissant les quelques deux cent marches qui séparaient la ville du sommet de ce sanctuaire mortuaire, la relative chaleur urbaine se dissipait dans la profondeur solennelle de ces forêts d'arbres et de stèles. Les derniers éclats de bruit s'évanouissaient dans ce domaine. Ici gisaient les plus démunis, les oubliés, les anonymes, les inconnus. Ceux que la société avait ignoré, de gré ou de force, loin des leurs. Malgré la suprématie de la végétation et la vétusté des lieux, on devinait un soin accordé à la pierre taillée, unique témoin du passage des hommes ici à travers le temps.

En traversant l'imposant torii de pierre qui symbolisait l'arrivée, un gardien veillait sempiternellement sur les visiteurs, perché sur son promontoire rocheux. C'était une statue aux proportions gargantuesques dont les courbes et la béatitude de son visage évoquaient ceux d'un poupon. Un curieux tissu rouge, semblable à un bavoir, couvrait sa gorge mise à nue. Au seuil de la colline, le Kubikiri Jizō* veillait sur les têtes avec bienveillance, qu'elles aient connu le printemps du sommet ou non. Bientôt, une seconde silhouette émergea de l'horizon brumeux. Une autre statue, cette fois taillée dans un marbre marmoréen, et dont la lame à la lueur de jade se mêlait étrangement parmi les pierres couvertes de mousse. Son expression était figée dans une taciturnité sépulcrale. Il s'avança d'un pas lourd, détaillant de son œillade ambrée les visiteurs qu'il devait accueillir, et une fois à bonne distance, s'inclina sobrement avec la retenue protocolaire que l'on réservait aux étrangers de l'Archipel. Sa main était apposée fermement sur le bout du pommeau de Misasagi, le Sabre-Mausolée, comme s'il l'empêchait de libérer une malédiction.

« Hérauts du Feu, je vous salue. Je suis Asakura Washirō, le Monsieur de Kiri. Vous voici à Tansokusaka, la colline des soupirs. »


* 首切り地蔵 : litt. Jizō (divinité gardienne du bouddhisme) décapité.

Spoiler:


Akimichi Miyuki
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptyMer 14 Fév - 1:03

Expérience : 395
Messages : 128

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Akimichi MiyukiChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins

 
I :: Trame de Miyuki:

II :: Soudain, on entra dans la boutique. Mon collègue se leva, reposant le cristal que je lui avais offert sur la table de son atelier. Quant à moi, je rebondis sur mes jambes avec élégance pour me remettre debout. Je le suivis alors qu’il pénétra dans la pièce de sa boutique ouverte au public en soulevant un rideau que le temps avait éreinté.
Mon regard se tourna rapidement sur le cristal que je venais d’offrir à l’homme entre deux âges. Si je pouvais laisser ainsi un peu de mon don dans le monde, aussi facilement, ne pourrais-je pas un jour m’en servir ? Tout le monde semblait apprécier mes cristaux, ces offrandes marquaient mon passage et mes connexions humaines le long de mes voyages depuis des années, désormais. Ex-voto retraçant mes pas, ne serait-il pas possible de les laisser à escient ?
Cette fugace réflexion se termina quand l’artisan dit :
« Haruka Miyuki, oui, elle est juste derrière moi. »

Je terminai de soulever le rideau, voile qui me séparait encore de celui qui me mandait. Je découvris alors le visage familier de mon coéquipier, ami… peut-être. Mes joues prirent une teinte rosée comme à chaque fois qu’il me prenait par surprise. Depuis notre récent échange qui avait, malgré nous, dérapé sur un baiser volé, je ne me sentais plus du tout à l’aise seule en sa compagnie. Il était trop difficile de confronter notre moment d’égarement.
« Ashin ? » dis-je, dans une première incompréhension.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❅ Ko ❅
Tansokusaka – été 83
ft. Homurajin & Kirijin
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]


Alors cela me revint. J’annonçai ce matin même à Gansei Nara et à mes coéquipiers que je me rendais dans une boutique que j’avais visitée la veille, lors de notre précédent temps libre. Je voulais profiter que ce ne soit pas mon tour de garde afin de m’y rendre à nouveau. Laissant l’adresse aux Homurajin, le temps s’était envolé et avait effacé de ma mémoire, l’espace de quelques heures, l’obligation qui nous incombait. Nous devions nous rendre dans ce bâtiment, sur un flanc du village, dont le nom éveillait en moi une étrange mélancolie : Tansokusaka. Les Kirijin nous destinaient un spectacle macabre, mélangeant l’autorité seigneuriale et une funeste tradition. Assister à une mise à mort ne m’enchantait pas, mais dépasser mon temps limité de liberté, dans cet espace étranger où j’avais été missionnée, pouvait coûter cher à mon équipe et à la position que le Shogunat m’avait gracieusement octroyée. Avais-je envie de décevoir l’espace militaire qui m’avait accueillie et sauvée, moi et mon fils, dormant dans l’éternel, bercé par les bras de Kishimojin ?

III ::  L'apparition du médecin me réveilla et je plaquai mes mains contre ma bouche. Encore heureux, si nous nous pressions, nous arriverions à temps.
S’ensuivit une course effrénée vers le lieu de l’exécution publique. Mes cheveux battant mes pas, nous parvînmes enfin dans ce théâtre à l’onomastique mystérieuse. Nous pénétrâmes dans un site empreint d’une mystique pesante, n’échappant pas la Brume qui accentuait cette sensation. Même les divinités de pierre, qui veillaient sur l’endroit, semblaient ancrées dans la terre, comme rappelant le caractère presque chthonien de la vie, rendant sa fugacité encore plus inquiétante. Étonnement, un silence religieux s’imposait à nous, alors que j’aurais voulu me confondre en excuses et en remerciements envers Ashin qui avait sauvé l’honneur de ma discipline vis-à-vis de mon équipe.
Impossible car, quand nous nous mêlâmes à la foule spectatrice pour aller à la rencontre de nos partenaires de mission, nous entendîmes le son sourd de l’exécution. Je me figeai. Certes, j’avais confronté la mort sur les champs de bataille et, une fois, pour le Shogunat même. Cependant, dans ma vie antérieure, mon art shinobi n’avait servi qu’à l’entraînement de ma famille, et en particulier de mon époux, Akimichi. Le clan de l’Automne ne m’avait pas préservé des horreurs, mais il retarda ma rencontre avec le visage de la Mort et du souffle d’Izanagi sur le monde.

Quelques secondes me suffirent pour reprendre mes esprits, alors que la vie de ce criminel, probablement ennemi de sa patrie, s’envolait. Ma sensibilité me jouait encore de vilains tours et j’allais peut-être me retrouver un poids pour mon entourage. Mon visage se durcit, voulant encore rester dans le déni de mon court moment de dérive. D’un pas décidé, j’emboîtais celui d’Ashin pour me rendre auprès de mes compagnons.

Un homme s’avança. Je n’avais pas pu observer son rôle dans toute cette cérémonie. Il émanait de lui une tranquillité imposante qui saillait bien avec la Brume environnante. Cet homme, armé d’une des plus nobles des armes blanches, semblait convenir parfaitement au décorum de ce lieu, dont je n’arrivais pas encore à définir l’ambiance.

Mal à l’aise à cause de mon précédent manquement, empêché par Ashin, je restais d’abord silencieuse jusqu’à ce que mon tour arrivât de me présenter. Imitant l’homme à la verve soutenue, je m’inclinai respectueusement, laissant mes cheveux tomber sur mes épaules. Puis, mon regard de cristal l’observa.

« Haruka Miyuki, enchantée. »

La curiosité me titilla, transgressant les protocoles, alors que mes yeux tournoyaient pour observer cet environnement solennel, qui paraissait être un domaine. Je lui demandai :
« La colline des soupirs… Ce lieu a-t-il toujours porté ce nom ? »
Quelque chose me faisait dire que le pétrichor de Tansokusaka était empreint d’un secret bien gardé. Il était fort probable qu’aucun d’entre nous ne le résolve durant ce séjour, mais les arbres enveloppés par la Brume semblaient murmurer dans un son sourd et tellurique le chant des âmes qui partirent d’ici.

« J’ai comme l’impression que cet endroit avait été destiné à autre chose avant de se retrouver le théâtre de votre justice… » terminai-je.

Me trompai-je ? Comment un tel endroit pouvait-il abriter les sordides scènes de mort, sous les yeux de la communauté, approuvant silencieusement l’affirmation de son identité dans le rejet de la vie d’un rébus.


Spoiler:



tonight i'll need
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ANAPHORE
Eien no Weihan
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptyMer 14 Fév - 18:23

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« … »

Le forgeron secouait la tête, convaincu de son argument, mais Weihan était dubitatif, retirant son gantelant pour parcourir les doigts sur le morceau de métal forgé dont l’homme jurait les éloges. L’alliage était différent de ceux utilisés par Homura. Plus flexible, pour commencer. Plus mince, aussi. Le minerai devait être plus rare dans les archipels.

Weihan avait passé une bonne partie de son temps à Kiri à examiner et analyser les métaux utilisés. Il n’avait évidemment pas accès aux forges d’arme, mais celles destinées à la construction et autres travaux étaient inoffensives en comparaison.

Le forgeron lui dicta que cet assemblage était très résistant à la rouille et cela, Weihan le considéra avec intérêt. C’était le risque des habitations côtières d’être endommagée par l’air et l’eau saline. Peut-être pouvait-il augmenter la durée de vie de son propre équipement en considérant cet alliage, après tout… Après un moment de réflexion, le Genin tendait une poignée de pièces en échange du petit bout de métal qu’il rangea dans son sac. Inclinaisons respectives et l’armuré repartait dans la rue. Le jour était déjà débuté et on l’attendait quelque part.

Et quelque part c’était, considérait Weihan alors que ses pas métalliques le menait à endroit des plus particuliers. Il n’avait pas exploré cette zone du village avant, ainsi le tout était complètement nouveau pour lui. Le genin souffla métalliquement et trouva l’air, autant que l’atmosphère,  des plus lourdes.

« … »

Le groupe était déjà rassemblé au seuil de ce lieu qui ne plus est lugubre, et apparemment destiné à l’exécution de criminels.  Quel choix étrange pour une visite touristique, mais peut-être que Kiri voulait insister sur son caractère impitoyable. Dans l’ombre de sa propre hallebarde qui dépassait sa tête depuis son casque, Weihan se contenta… De contempler. Plus loin que ce que ce village voulait lui dire, il réfléchissait au sens que la Voie voulait lui montrer dans ce paysage.

Leur hôte arrivait aussi, austère, avec cette attitude qui rappelait encore les Fujiwara. Mais… Les lames jumelles cliquetèrent et Weihan eut un frisson. Oui… Cet homme était différent des samourais.

Il se présentait et s’inclinait fort davantage que « Kiri » ne l’avait fait, tout en prenant pourtant le même nom sous un sobriquet presque identique. Ces Kirijins ne célèbraient définitivement pas leur individualité, au dirait.

« … Weihan. »

Le dénommé inclinait à son tour mais surtout du heaume, dans un léger grincement métallique. Puis il retombait dans le silence, observateur. C’est Miyuki, qui jurait dans l’immaculé de sa robe face aux tons mornes de la colline, qui le brisa. Le casque la considéra un instant, avant de reporter les yeux vers les lieux.

« … »

Tuer était nécessaire pour la paix, l’ultime but de l’Éternité. Mais la paix n’était pas toujours juste. La justice était un concept biaisé et victime de l’humanité.  Les hommes sont imparfaits, comme tout ce qu’ils font. C’est ainsi.

« La justice est victime du point de vue de celui qui l’accomplit. »

Il n’irait pas jusqu’à juger ouvertement la chose. Mais si le moindre de ces condamnés étaient des guerriers, leur meurtre était dans le déshonneur, arraché au champ de bataille qui aurait dû les voir trépasser. Exhibés au milieu d’une communauté qui les rejetaient, ils devenaient des rituels aux yeux des autres. Hérésie.

« Il y a de meilleurs matins que de le débuter en observant l’exécution d’un inconnu. Pourquoi sommes-nous ici ? »


Leur accueil aux portes avait déjà exhibé la fougue que Kiri voulait leur présenter. Y avait-il autre chose que meurtre et assassinat en ces lieux ? Quelque part, fort bien caché…Un peu d’honneur, peut-être…


EIEN NOWEIHAN

i'll show you the Way, Invité

Gakusha Ashin
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptyVen 16 Fév - 21:14

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____________________________________________________



Départ

Spoiler:


Colline des Soupirs


Foule insondable, amas compacts de curieux ou de religieux, entouré de tout part malgré cette hâte embrasée, quasi main dans la main. Ce village, ces contrées, cette architecture, tout pulsait d’un désir tentaculaire d’étreindre, de suffoquer et entraîner ses visiteurs dans les profondeurs d'abysses sans fonds. D’une épaule écartée à gauche, d’une silhouette légèrement repoussée vers droite, se frayaient un chemin le duo du feu, d’un retard rattrapé mais pourtant de mauvaise augure ; Car sonna subitement le glas d’un trépas instantané, d’une condition d'exécution que pouvait reconnaître aisément l’ouïe du spécialiste des défunts.

Cela éveilla en son âme des résonances fantasmagoriques de souvenirs, de hantises, du village de Rindo, ces 90 cadavres, l'exécution de Kurogane et aussi … L’idée de ces civils condamnés à mort, de ces victimes sacrifiées par manque de moyens proche de la frontières d’Oto. Le Chaman essayait tant bien que mal de garder un œil sur sa partenaire, d'ouvrir un chemin, et rejoindre ses partenaires dont la présence s’affinait au loin. Mais plus il s'engouffrait dans cette marée humaine, plus celle-ci prenait des allures d’entités brumeuses l’entourant, l’étouffant, essayant de creuser dans sa propre justice, ses propres valeurs de guérisseur.

Mais alors revenait d’un écho lointain les paroles de Weihan, la réalité entre le réalisable et le nécessaire. Il se souvenait de cette poigne métallique broyant presque l’armure devant ce qu’il dut endurer, malgré ce que l’on désignait comme justice. Ainsi revenait à la réalité le shaman, comme protégé par ce collier à son cou des esprits protecteurs des Zéphyrites, d’un regard déterminé, presque d’une froideur cruelle.

Il demeura des plus silencieux parmi la délégation face à cette ambiance, d’un aspect peut-être contre intuitif par rapport à sa nature, même face à cet homme là, s’avançant vers nous de sa posture plutôt noble pour se pays. Le médecin toisait la scène, l’ambiance, les environs, et surtout sa silhouette, cette lame, de ce qui lui évoquait naturellement les Samouraïs d’Homura … Avec la crainte d’un honneur manquant au vu de la culture de ce pays. Bras croisés, posture assez raide, d’une tension retenue, soupir du zéphyr, sous la bénédiction du Kuunavang pendant que les autres se présentaient, jusqu’à son tour.

Au contraire … Il est préférable d’observer directement les contours de la justice d’un pays, sans artifices ni candeur enjolivés, directement de nos propres yeux.

Imperturbable, malgré l’aspect peut-être singulier de sa remarque au vue de Miyuki et Weihan, ni offusqué, ni étranger à la situation d’apparence. Sa demande via la lettre imposait de composer avec des obstacles qui seraient les règles et coutumes des autres nations. Ashin décroisa ses bras, démontrant son intérêt à cette invitation en dépit de la scène observée.

Autant sa justice que son justicier.

La fin de son intervention coïncida d’un regard planté directement dans ceux de Washiro, suivit d’une salutation respectueuse propre à sa tribu, en réponse à la sienne.

Gakusha Ashin, guérisseur et médecin, enchanté.

Salutation terminée, il reprit sa posture précédente.

Êtes vous donc, gardien des lieux et gardien de ces traditions cérémonielles ? Ni torture ni souffrance … Une mort propre … Et pourtant, le vent murmure complaintes et agonies. Quelle est donc l’origine et l’histoire de ce nom, Colline des Soupirs ?

Curiosité, intuition mais aussi une façon de les jauger. De voir le respect alloué ou non en tant que médecin à ces pratiques.



Kaguya Zetsumei
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptySam 17 Fév - 0:11

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Message Sujet: Re: Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins
De leur ombre, tu t’étais fait le reflet, indistinguable entre toutes les sombres projections de leur corps à chacun. Tapi dans les hauteurs, ta présence diluée dans le mortier de la ville, mué en fantôme prompt à s’éclipser avant de reparaître sous des traits de chair et de sang, tu t’étais éludé à leurs perceptions comme le temps vous échappait à tous irrémédiablement, filant entre leurs doigts sans qu’ils n’aient même conscience de ce qui leur échappait. L’exercice n’avait pas été jusque là sans te rappeler celui auquel tu avais dû t’adonner cette dernière décennie durant sur l’île de ton exil, lorsqu’il t’avait fallu échapper à bien des Yokai afin de te soustraire à leur ire sanglante après une escarmouche trop éprouvante pour ton enveloppe. Les moyens que tu employais étaient en effet semblables de bien des façons, mais l’optique visée, elle, s’était adaptée au nouveau moule dans lequel tu évoluais désormais. Immergé dans cette société que tu avais si longtemps laissé derrière toi, apprenant jour après jour un peu plus à te fondre dans sa substance et son rythme, tu devenais progressivement plus adepte des subterfuges les plus évolués, des illusions les plus insidieusement simples. Des approches et des méthodes diversifiées, qui t’offraient chaque fois un nouvel angle, une nouvelle connaissance sur les objets de ton étude. De vastes et délectables préliminaires, qui ne pouvaient guère laisser présager à tes sens qu’une seule issue exquise. Un terme pour l’accomplissement duquel, tu le savais, il allait cependant te falloir exercer la plus grande patience à l’aune des objectifs qui avaient été fixés pour toi par la Brume.

Des prérogatives, ce jour-là, que tu t’évertuas une fois de plus à suivre à la lettre, tandis qu’une invitation à l’adresse de la délégation d’Homura forçait la main à ces derniers pour se réunir dans les hauteurs de Kiri, sur son relief à la fois le plus emblématique et le plus ostracisé de tous. Tansokusaka. Tu te souvenais, au temps jadis de ton enfance, de ces exécutions auxquelles tu avais assisté en compagnie des tiens, de ta famille, entouré par les lueurs blafardes projetées par les cerisiers baignés de lumière. Tu te rappelais, avec une étonnante acuité, de ce que tu ressentais alors en observant ces têtes se séparer du corps qu’elles avaient si longtemps accompagnés, de cette admiration que t’inspirait déjà à l’époque la privation terminale de la vie. La vue du sang, abondant, honnête et véritable. Pourtant, par ces yeux d’enfant qui avaient été les tiens, tu te remémorais également avec une exacte précision du cours que tes pensées avaient prises alors, peu avant ton exil. De ce sentiment d’inachevé, d’imperfection et de manquement que s’étaient mise à susciter en toi ces mises à mort. Aujourd’hui, tandis que tes pas te menaient vers ce lieu de pèlerinage sous couvert d’un Henge, d'un chakra muselé et d’un large drapé cérémonieux, tu réalisais exactement la nature de ce sentiment, et la raison de sa naissance dans ton coeur sanguinaire. Ton attention, et ce sans le laisser paraître, devait toutefois demeurée ancrée aux silhouettes étrangères que tu avais laissé te dépasser quelque part durant l’ascension des marches innombrables menant au domaine. Au lieu de travail sacré des Asakura, pavé d’une seule et unique promesse. Celle d’un dernier voyage digne et sans retour.

Tu n’étais cependant pour ta part pas très en phase avec le concept de dignité, appliqué aux créatures conscientes de tout bord qui pouvaient avoir l’honneur de passer entre tes phalanges, qui dotées d’une imagination aussi vaste qu’impitoyable.

Malgré les différends idéologiques évidents qui existaient de fait entre toi et le Bourreau, qui officiait aujourd’hui une fois de plus, tu agis en harmonie totale avec le personnage que tu t’étais créé, témoin zélé et silencieux de la prestation du Monsieur. La besogne, de façon aussi morne et austère que dans tes souvenirs, fut promptement abattue, et il t’appartint dès lors de te mêler aux autres pèlerins affamés de justice et de t’immiscer dans ce décor onirique afin de garder ton regard et tes esgourdes dévoués à la dissection de ce que ces hommes et ces femmes venus d’Homura pourraient avoir à dire. Car jusqu’à ce que la preuve du contraire ait pu t’être apportée, chacun de leur mot, chacun de leur geste, pouvait avoir son importance. Pour toi... et pour la Brume.


Résumé
Zetsumei revêt une apparence différente de la dernière fois et se mêle au public de l'exécution.

Henge no Jutsu — D

Ninjutsu

L'utilisateur utilise son chakra pour se transformer en quelqu'un d'autre ou un objet quelconque. Cette technique se dissipe au moindre coup ou à la moindre détection.

UTILITAIRE


Zôge no Ho — B

Dissimulation

A l'aide d'un mudra, l'utilisateur est capable de dissimuler très efficacement son chakra et ses émissions d'énergie. Cela lui permet notamment de se déplacer sans que des personnes dépourvues de sensorialité ne puissent le ressentir.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG B


Uzumaki Seto
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptyJeu 29 Fév - 20:29

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Message Sujet: Re: Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Là où le printemps ne meurt jamais été 83, village de kiri – ft. Asakura Washirō, Akimichi Miyuki, Eien no Weihan, Gakushan Ashin & Kaguya Zetsumei

La présence de Seto sur cette colline avait été le fruit du hasard, nourri par une fleur de curiosité.
La veille, elle avait partagé la compagnie inattendue de l'un des bretteurs de ces terres, lovés doucement par les courbes d'une Brume que l'on jugeait assassine, mais qui n'avait à ses yeux que les atours d'un secret dont les reliefs avaient été gravés à même la chair de ce village. Elle lui rappelait l'attention et les sévices d'une mère s'assurant que son enfant suive le droit chemin, gage d'autant de mises en garde qu'elle n'abaissait son couperet pour leur faire goûter au poids de leur erreur. On la pensait maîtresse de toute chose, à la fois juge et bourreau. Seto la croyait servile. Un objet étrange et rare dont son regard n'avait pu se déloger – elle n'en apprendrait pas la vérité avant de reprendre la mer. Elle se contenterait d'avoir eu l'occasion de la contempler, aussi loin de chez elle.

Couverte par le flanc de la nuit, la jeune femme avait vagabondé dans les rues de la cité assassine avec une indifférence qui pourrait s'apparenter à bien des âmes pour de la négligence. La brise fine qui se logeait sur son cou mimait, à elle seule, la fraîcheur d'un couperet ou d'une lame nichée dans les aléas de la bruine ; elle n'avait jamais craint la mort, véritablement. Elle aimait la vie – la chérissait, même. Si elle devait s'arrêter, en ce soir où l'astre ne s'était pas encore dressé pour redorer le monde, il aurait pu en être ainsi – mais sa marche docile n'avait rien de celle qui laissait son existence aux mains d'un quelconque destin.
Kiri était belle, à la lueur des étoiles : voilà le seul constat qui s'était dévoilé à elle. Elle admirait le paysage de ce village baigné perpétuellement par l'écume qui chargeait son air avec tout l'attrait qu'elle éprouvait pour la nature. Elle n'avait pas besoin d'autre raison pour le faire, car il n'était nullement question de garde à redresser. Elle préférait mourir que vivre dans la peur – pour elle, voilà tout ce qu'était la définition de la liberté.

Elle avait trouvé, bien par le jeu du hasard, les abords d'une colline que la lune graciait de ses reflets d'argent. Les tombes reluisaient de sa chaleur froide, les statues aussi. Ses doigts avaient effleuré la pierre sur son passage, partageant la douceur de la mousse qui avait trouvé là son maigre logis. Un sourire tint ses lèvres, tandis qu'elle s'avançait au creux de ce lieux : là où l'ombre du Jizō invitait l'orbe blanche à prendre possession de sa nuque, où nulle tête ne siégeait pour l'incarner, semblait trôner le cœur de cette esplanade dénuée d'âmes pour l'animer. Leurs présences, pourtant, elle pouvait les sentir charger l'espace de tous leurs soupirs, de tous les ultimes murmures que leurs esprits avaient portés dans leurs prières. Seto se demanda où est-ce qu'elle avait pu mettre les pieds, de façon aussi étrange que l'un des maîtres d'armes lui avait confié que l'un de ses confrères arpentait ses reliefs de ces hauteurs avec la familiarité d'un foyer.




La jeune femme s'était assise, muette, à l'ombre de l'un de ces grands arbres. La lune souveraine aspirait sa quiétude, insufflait ses poumons de toute la pureté de l'air marin. Elle se laissa aller à l'indolence de ces lieux, son crâne reposé contre le bois martial. Elle contempla le joug du temps sur cette colline, l'audace folle des nuages de percer ainsi le manteau opaque de la sentinelle.
L'aube était venue bien vite. La chaleur du soleil mourant sur les dunes du brouillard aussi. Le froid avait ancré sa psyché, immobilisé ses pensées. Les frissons discrets qui avaient paré sa peau avaient chassés ceux de la nuit, dont il ne demeurait plus que le goût amer du fer et du sang sur sa langue.
Les premières âmes vinrent gagner les lieux, après un temps. La rage se lisait sur leurs traits. La colère, la tristesse pour d'autres. Le deuil, elle le reconnaissait sans l'avoir vécu – celui-ci n'était pas récent. Il était à venir, bercé par cette aigreur des derniers instants à chérir d'une chose que l'on allait nous ôter. Les curieux se joignirent à cette masse informe, spectateurs intéressés, fascinés ou porteur de rancune envers le mort en devenir. Les dédales gracieux du torii accueillaient chacun sans détour, sans jugement. Seto les observait, ses genoux à peine redressés vers son buste – ses bras les couvraient sans grand désir de les retenir, ni de se rassurer. Il n'avait dans sa position que le confort de l'habitude, sans autre signification, au sommet de cette butte.

Puis elle avait vu cet homme la gravir.

Son visage était fermé – aussi scellé que la garde de son épée. Il ne laissait transparaître aucun changement, aucun tremblement ; la lame demeurait servile, patiente. Elle connaissait son rôle quand bien même elle nourrissait la hâte éternelle d'être tirée pour refléter les rayons du jour, de goûter au sang et faire de nouveau son lit. Une habitude rituelle, dégainée sans le moindre plaisir – seulement l'impulsion d'un coup et des sévices qui s'en suivait. Régulier, habituel, mesuré – parfois pesé, comme le poids de l'âme ou du cœur de la victime.
Chacune trouvait pourtant le même destin. Une mort fine, irrémédiable, qui avait pour elle l'assurance et la sûreté de son avènement. Une lame qui ne mentait pas, qui n'était pas en retard. Elle venait avec son heure – mais surtout avec la leur.

Il y avait quelque chose de curieux, à le voir agir ainsi. Pour beaucoup, la mort était source de craintes, de peur, de terreur. Elle pouvait avoir des attraits de fascination, de vengeance, d'honneur ou de sacrifice. Pour cet abatteur, elle n'avait que la rigueur de son exécution. Sans fanatisme, ni frisson, ni lâcheté. Une neutralité régulière, détachée. On pourrait attendre cette attitude de bien des âmes adonnées aux mêmes devoirs – mais sa façon de faire, elle, avait quelque chose de presque religieux. Elle n'était pas insensible au point de dénaturer les vivants ou absoudre leur existence en les réduisant à de simples nuques que l'on fendait de leurs corps ; ni trop acharnée par le tourment de les amener à leur trépas. Elle était... discrète, comme l'ondulation de l'eau que laissait derrière elle la barque de Charon. La lame d'un passeur fendant le vent comme la vie – une simple étape dans l'assouvissement de toute chose. La lame était presque commandée, ecclésiaste. Elle ne convoitait pas ; et pourtant, retenait. Elle les emportait ailleurs, là où elles devaient l'être. Un jugement, aveugle car il ne lui revenait pas de le porter. Simplement de l'exécuter.

Alors elle s'était contentée de l'observer. Ni malsaine, maladive, ou fascinée. Aucun mot n'avait traversé ses lèvres, aucune condamnation n'avait gagné l'ombre de son regard, même lorsqu'il trouva son reflet d'encre dans celui du bourreau. Elle ne l'avait pas jugé, ni ne l'avait loué – une observatrice silencieuse, rien de plus, rien de moins, animée par l'intérêt de terres qu'elle ancrait dans ses souvenirs avec toute la grandeur de leurs différences ; ni bonnes, ni mauvaises. Simplement contraires.

Elle reconnut, au loin, l'ombre familière sur le visage de ses comparses auquel l'homme adressait quelques mots. Dans son dos, bien éloignée d'eux, elle éleva une main discrète près de son visage pour les saluer, sans un mot – leur faire percevoir sa présence à leur tour. Un sourire fin avait gagné ses lèvres. Elle attendrait qu'ils rejoignent le sommet, eux aussi. Le jade de cette arme jouerait la mélodie des morts : avec patience, elle s'enivrerait de son art sous les fruits mourants du printemps.






a mere ripple can become a tidal wave, child

元号は、皇位の継承があった場合に限り改める


Asakura Washirō
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptySam 16 Mar - 17:31

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Asakura WashirōChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins

LÀ OÙ LE PRINTEMPS NE MEURT JAMAIS


Finalement, ce furent quatre silhouettes étrangères qui émergèrent de la brume. Washirō était le seul parmi les siens à faire face à ces porteurs de flamme. Lorsqu'ils prirent la parole, le porteur de Misasagi fut confronté pour la première fois de son existence à une voix venue de l'autre côté de l'océan. Malgré la solennité du moment, il y avait quelque chose de chaleureux dans leur intonation. Cet accent qui tranchait avec celui des sujets de l'Archipel évoquait la caresse d'une flamme, momentanément rafraîchie par l'austérité de la Brume. Le maître de l'échafaud contint son étonnement sur son visage immobile. Par contraste, il découvrait la nature du parler local. Si le Continent était un vaste assemblage de multiples territoires aux cultures et aux histoires diverses, alors Hi no Kuni était au carrefour de cette diversité, et cela se sentait à l'oreille d'un Mizujin. En revanche, des années d'autarcie, accentué par la crainte de l'ennemi continental, avait confiné la voix du Mizujin au stricte nécessaire. Ainsi, tout du moins dans son entourage, le verbe de l'Eau embrassait le dogme de la Brume : un certain respect du calme et de la quiétude, par crainte de faire précipiter une quelconque menace qui se traduirait par le silence éternel.

Lorsque chacun s'introduisit, le sabreur prit soin d'inscrire dans sa mémoire le nom des diplomates. Des années de formation le conduisirent à considérer ces émissaires du Feu comme des ennemis potentiels, venus confirmer la prophétie apocalyptique qui avait conduit les bâtisseurs de la Brume à l'exil. Son corps lui hurlait de se tenir sur la défensive, de voir la colline des soupirs comme un champ de bataille, et non comme un lieu sacré. A cet avertissement somatique se joignaient volontiers les incitations vicieuses des condamnés de la Légion. Chacun voyait dans cette rencontre singulière une opportunité tangible de voir le porteur de Misasagi basculer dans la folie. Un incident diplomatique serait le vecteur idéal du sombre dessein de la Légion des Âmes, infligé comme une malédiction à chacun des porteurs de l'Épée-Mausolée. Pourtant, en cette journée, on avait confié à Washirō le rôle de hôte. Ces personnes qui lui faisaient face seraient donc des invités, et non des menaces.

Pour cette raison, le pantin des Asakura délia sa langue au service de ses invités, comme l'on dégainerait une lame émoussée de son fourreau.

« Vous êtes ici invités par la Brume pour découvrir cet endroit, indiqua le bourreau à l'endroit de l'homme en armure. On m'a chargé de vous accueillir, et de vous présenter les lieux. »

L'hospitalité à la Kiri manquait certainement de tact, mais elle avait le mérite d'être franche, au contraire de la réputation obscure qui l'entourait. Washirō et les siens ne s’embarrassaient pas de plateau de biscuits et de tasses de thé pour accueillir les étrangers qui bravaient la mer pour fouler leur terre. En gage de confiance, à la place, ils préférèrent faire la lumière sur cette aura sanglante qui caractérisait l'Archipel par delà les océans. Sans toutefois ternir l'image de cette nation qui avait élevé l'art de l'assassinat à des hauteurs jamais égalées. Dans ce curieux jeu d'équilibriste, on avait envoyé Washirō confronter les diplomates de Homura pour présenter à ces derniers un lieu à la gloire de ce mantra homicide. Un monument qui sécularisait cette mentalité, afin que l'image d'un peuple barbare avide de sang ne se mue en une nation sanctuarisé par la peine capitale. Craindre la mort, c'était là leur moyen de protéger la vie. Et en cette journée, il était de la responsabilité de Washirō de transmettre cette réalité auprès de ses convives.

Ils furent au moins deux à exprimer leur intérêt sur les origines du nom de cet endroit. Le premier réflexe de Washirō fut de faire montre d'une franchise implacable.

« J'ignore d'où vient ce nom. Aussi longtemps que je représente le Daimyō sur ces hauteurs, cette colline a toujours porté ce titre. »

Néanmoins, cette franchise avait un goût amer d'insatisfaction. Non pas qu'il le sente - Washirō en était bien incapable - mais les consignes strictes et exigeantes de son géniteur à la veille de cette rencontre affutèrent la recherche de perfection de ce porte-parole en herbe. La recherche du geste au sabre idéal se mua en une appétence pour une réponse complète. À défaut de s'intéresser à l'histoire qui avait traversé ce plateau sinistre, Washirō décida de convoquer à ses côtés un des témoins de ce passé ignoré.

De sa main dominante, il fit doucement glisser la lame rouillée de Misasagi en dehors de son fourreau. De son autre main, tendue interposée entre son corps et celui des diplomates, il invitait à l'attente, réfrénant tout malentendu quant à la suite des évènements. Misasagi luisait d'un éclat malsain, sa surface à jamais usée incarnant une étrange insulte au conseil des sept sabreurs érigé en panthéon divin. Washirō sacrifia une partie de son chakra pour nourrir le sabre. Les portes menant à la Légion des Âmes furent ouvertes pour une fraction de seconde, permettant à l'un de ses membres les plus anciens de goûter à la lumière du jour. Un mince filet de fumée s'échappa de son arme, avant de prendre forme humaine. Au lieu de se condenser, la brume éthérée ne fit que s'étendre, avant de se figer au gré du chakra de Washirō.

« Oh… où… hé… cet endroit. »

Sa voix était à la fois caverneuse et transparente. L'écho sénile d'un temps ancien, condamné à des éons d'enfermement.

« Parle. Dis tout ce que tu sais du nom de ce lieu. »

L'ordre de Washirō eut bien du mal à atteindre la conscience usée de ce vieillard dont les pieds peinaient à effleurer le sol. L'esprit invoqué par le porteur de Misasagi s'avança pour prendre connaissance de son environnement. Les mains dans le dos, il redécouvrit la colline, ignorant les diplomates de Homura. Son apparence témoignait d'un passé ancien à plus d'un titre. Ses vêtements dénotaient nettement avec ceux des vivants qui l'entouraient. Son visage, quant à lui, portaient dans ses sillons ridés le poids du temps qui fait ployer le dos de l'homme.

En tournant ce même visage vers les Homurajins, ces derniers purent deviner la cause de son trépas : une imposante balafre qui traversait son faciès du sommet de son front jusqu'aux hauteurs de sa gorge. Cette faille béante semblait ne pas avoir de fond dans les profondeurs de son crâne. Le reste de son corps, en revanche, paraissait évanescent. Sa structure échappait à la logique du plan terrestre, puisque l'on distinguait les différentes couches qui composaient son être, superposées les unes aux autres, jusqu'à deviner ses entrailles comme autant de fruits gâtés enfermés dans une cloche en verre luminescente.

« Il fait si sombre ici… et pourtant le ciel est si clair… je sens à peine la brise venue de la mer caresser mes articulations… »

Il fit encore quelques pas, avant de s'arrêter devant Uzumaki Seto. Il la contempla vaguement. Ses yeux étaient deux bougies en mal de cire et dont la lueur crépusculaire vacillait doucement.

« Tu te souviens de cet endroit Matsu ? Avant, cet endroit était vivant. Et encore avant, il n'y avait que des murmures. Hier… Beaucoup de monde… des hommes, des femmes, des marchands, des nobles… Ils disaient qu'on se consacrait à des fausses idoles. Des dieux… sans valeur… Qu'au plus près du soleil, nos cris essayaient de les atteindre. Mais toi… tu connais la vérité, n'est-ce pas, mon enfant ? Ils se trompent… ils se sont trompés. Sinon, comment aurais-je pu guérir de la peste, si les dieux… ne m'avaient pas écouté, hein ? Comment j'aurais pu gagner le concours de pêche de l'an dernier ? »

L'ancien fixait encore l'anonyme, avec la même familiarité qui animait ses propos.

« Oui… je sais que tu n'es pas toujours d'accord avec qui se passe ici. Cet endroit ne devrait … pas servir à semer la vengeance, ni nourrir les conflits… Trop de bruit, trop de bruits… Nous sommes allés… loin. Trop loin, pour les dieux. Pourtant… ta mère et moi t'avons formé aux rites avec grande attention… Tu savais quelles fleurs offrir. Qu'il ne fallait… pas cueillir les fleurs de pêchers avec moins de cinq pétales pour le début de la nouvelle année. Qu'il ne faut… pas toucher au jasmin. Jamais ! Tu t'en souviens, n'est-ce pas ? Tout devait bien se passer. Sans doute qu'en arrivant ici, les toraijins* t'ont embrouillé… l'esprit… »

Washirō surveillait attentivement le spectre. Un mince sillon de fumée le reliait à son épée. Une infime chaîne, dont l'épaisseur n'avait d'égal que la fraîcheur du détenu à son extrémité.

« Vous… vous entendez… ? C'est si… agréable… Le fantôme s'adressait maintenant à Ashin et Miyuki. Les cris, ils se sont… calmés… Oooooh… ces toraijins… Qu'ont-ils fait ? Où est passé le parfum de l'encens et du sang ? A qui appartiennent ces statues ? C'est si calme, si agréable… et étrange, à la fois. Non… les murmures… ils sont revenus… je peux les entendre à nouveau. Ils se mélangent aux oiseaux. Tant que ce ne sont pas des faisans, ça me va. Hama ne les aime pas. Ça, et les rouleaux de printemps. Il y a les vagues, qui chantent. Mais… c'est différent. C'est plus proche… C'est donc ça… l'harmonie ? Soit. Maudits rejetons d'Aikuchi… Qu'il en soit ainsi. »

Finalement, son attention se déporta vers Weihan.

« Hé, toi là, le garde ! Viens… donc m'aider à décrocher cette grosse poutre… en pierre. On dirait que quelqu'un… l'a laissé traîner, sur les… piliers sacrés… »

Le vestige d'un temps révolu s'éloigna du groupe, proposant à qui voulait l'entendre de nettoyer les piliers du tori qui marquait l'entrée de la colline des soupirs. A force de creuser la distance avec Washirō, le spectre se délita, avant de disparaître, comme une mite écrasée par le poids du temps. Le lien qui le reliait La poussière spirituelle qui résulta fut emportée par un courant d'air mystique, avant que ces vingt et un grammes ne retournent au sein de Misasagi. Son possesseur actuel rangea son épée, comme l'on refermait la page d'un livre poussiéreux d'un temps dépassé.

Le maître des lieux adressa un regard aux Homurajins. Puis, d'un geste de sa main dominante, il les convia à le suivre pour un tour des lieux. Outre l'échafaud, le plateau était ponctué de stèles bercées par le souffle frais des pins. Tout en dévoilant la nature présente de cette colline, le chien des Asakura se tiendrait à disposition pour toute question ou remarque de la part de ses convives. Telle était sa mission en ce jour, après tout.

* 渡來人 : litt. Peuple qui a traversé (Colons ayant quitté le continent pour s'installer sur l'archipel) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

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Akimichi Miyuki
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptyLun 18 Mar - 23:30

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Akimichi MiyukiChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins

 
La colline des soupirs, son nom résonnait comme une sentence, une prophétie funeste qui imprégnait l'air d'une aura sombre et mystérieuse. Les pierres revêtaient une teinte grise et froide, couvertes de mousse comme des reliques oubliées par le temps. Les habitants de la Brume, après avoir regardé stoïques l'exécution publique, comme si la mort faisait partie intégrante de leur quotidien, redescendaient, impassiblement, le mont. Ce mouvement grégaire nous portait à contre-courant, immobiles et rassemblés autour de l’homme s’étant introduit comme le Monsieur de Kiri. Le lourd silence qui précédait chaque jugement semblait suspendre le temps lui-même, créant une atmosphère oppressante qui s'entremêlait au voile épais qui nous enveloppait. Même le son des discussions éparses, nos voix ou les bruits de pas ne pouvaient chasser cette ambiance glaçante qui précédait une mort.

L’épéiste austère, dont la droiture semblait résonner avec la gravité de cet endroit sacré, se tenait immobile, comme figé dans le temps. Jamais je ne m'étais sentie aussi étrangère, aussi déconnectée avec mon environnement que maintenant. Et pourtant, il y avait à peine deux années, je quittais mes terres natales, mes racines brûlantes de soleil, pour m'enfoncer dans les dédales labyrinthiques de la cité de Babel : le Shogunat de Homura. Le particularisme insulaire de Kiri laissait des traces indélébiles, une empreinte d'isolement et de secret qui semblaient peser sur chaque âme, y compris la mienne.
La réplique qu’il asséna à notre interrogation collective pouvait laisser transparaître de rogues manières. Peut-être n’étais-je seulement pas accoutumée aux rigoristes postures, éduquée à marivauder pour incarner une maîtresse de maison et une noble épouse.

Les tori, ces portails sacrés, semblaient marquer le passage vers un autre monde, un monde où la vie et la mort se mêlaient dans un maillon invisible. Je ne croyais pas si bien dire.
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❅ Ko ❅
Tansokusaka – été 83
ft. Homurajin & Kirijin
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Dans un prodige blasphématoire, le Kirijin fit apparaître de son étrange lame une… âme. Un esprit. Une réminiscence de l’ancien temps. Ou était-ce seulement une personne quelconque ? L’être éthéré semblait vivre une scène parallèle, ne prenant guère en compte notre présence séculaire. Sans réellement comprendre pourquoi, je fus prise d’une sueur algide, je me tétanisai. S’adressant à nous, pourtant sans cohérence apparente, une frontière imperceptible nous séparait de ce fantôme. Quand son attention prit ma direction, telle une sylphide, je me rapprochai d’Ashin, me positionnant légèrement derrière lui. Je m’attendais à un spicilège de savoirs, mais il s’agissait davantage d’une fenêtre sur le passé. Ses propos prenaient une tournure inintelligible pour moi.  

Je brûlais d’envie de demander à l’épéiste la provenance de cet esprit, semblable à un Yokai prisonnier d’un théâtre inaccessible. Quand il s’éloigna et s’évapora, je compris cette connexion inexorable avec l’arme de l’Asakura.

« Était-ce… un mort ? » interrogeai-je dans un murmure à peine adressé à notre hôte.

Avait-il pu entendre ces mots qui avaient peiné à passer le pas de ma bouche ?
Il était, cependant, évident que ce lieu thaumaturgique représentait un passage entre la matière et l’éther. L'esprit affirmait y avoir été guéri, j'étais convaincue qu'il retenait les vies qui y mouraient. La sentence prononcée par cette arme représentait la clef de ce mystère. Mes sens, maudits dons qui circulaient dans mon chakra, me faisaient entrevoir les contours d’une réponse qui me glaçait. Cavalière dans mes déductions, elles se trouvaient plus nébuleuses que je ne voulais l'admettre.

Mes pas se faisaient hésitants au moment de suivre celui qui s'était converti en notre guide. Ankylosée dans mon déni, je me rapprochais du médecin, annonciateur de vie, alors que je craignais, par-dessus tout, ce qui me rappelait le repos éternel ; héritage de la scotomisation qui obombrait mon existence. Un lourd secret que je ne pouvais pas prononcer, pas même en pensée. Source de mon trouble : le sommeil de mon tout petit dans les bras de Kishimojin. Un stigmate oublié, mais vif, qui conditionnait encore chacune de mes réactions les plus inconscientes.

« Où…Où… Où est-il retourné ? » soufflai-je à l’adresse d’Ashin, m’inquiétant vraiment pour cette énigme macabre. Mes iris se troublaient presque face à mon émoi.
Perceptible saisissement, je n’osai, encore une fois, poser la question de façon directe à notre guide. Alors que nous passions à côté de l’échafaud, une certitude intuitive me fit penser qu’il ne comprendrait pas mon émotion.

S’avancer davantage et formuler la pléthore d’interrogation qui animait désormais mon esprit relevaient d’une dure épreuve. Je laissai à d’autres, surement moins intimidés, initier cette conversation qui planait sur nous. Quant à moi, excessivement secouée, je préférais me muer dans un silence sage et pudique. Un comble, pour une chaleureuse Akimichi.  



tonight i'll need
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ANAPHORE
Eien no Weihan
Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins EmptyMar 19 Mar - 3:48

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Message Sujet: Re: Là où le Printemps ne meurt jamais — ft. Délégation Homurajin/Libre Kirijins
« …Les mêmes observations vous ont trahi autrefois, confrère. Les yeux voient ce qu’ils veulent voir. »

C’était peut-être cruel. Mais qui connaissait Weihan le savait direct et sans filtre, et d’une répartie exemplaire. C’était pourtant sans méchanceté; ramener les faits du massacre c’était aussi les circonstances de sa défaite absolue. Il devait sa vie à Ashin; rien ne changerait ce fait, jusqu’à ce que la dette soit renversée. La Voie verrait à ce que ça arrive.

Seto s’était jointe à eux, dans un silence presque insondble. De ce qu’il avait vu d’elle jusqu’à présent, la femme semblait du genre à partager des avis une fois ceux-ci longuement mûris. Si elle avait quelque chose à dire, sans doute attendait-elle encore le meilleur moment pour le faire.

Leur hôte semblait également plus familier au silence des actes plutôt que celui des mots, et son geste aussi lent soit-il portait l’armuré à faire un demi-pas posé, grinçant et métallique en avant pour dépasser ses collègues; il était une créature décisive. Pour autant, il n’avait fait aucun autre geste, son casque légèrement penché, concentré, comme s’il attendait de quoi répondre de manière plus significative. Aucune diplomatie ne l’aurait retenu s’il s’agissait de protéger ses semblables, c’était la promesse éternelle d’un guerrier d’Homura.

L’arme de l’homologue de la Brume était corrodée et mal entretenue, presque un sacrilège pour ce qui semblait être une arme de facture supérieure. Mais alors que le chakra semblait s’y concentrer pour libérer…

« ...? »

Incertain de ce qu’il voyait, Weihan gardait le silence. Une sorte d’illusion ? Mais ça semblait différent, trop profond, trop… Réel.  Et si les autres voyaient ce qu’il voyait…

Les mots de ce spectre, qu’il soit vrai ou non, lui arracha un souffle métallique, un murmure au fond de son heaume.

« …! »

Hérésie.

Hérésie !

Sa main se fermait, s’écrasait dans son gantelet. Ce simulacre de contrôle sur la vie et la mort était une aberration. Il la supporta sans broncher, une statue au milieu des stèles, sa silhouette suspendue dans son dernier geste.

Il entendit sans pourtant écouter, parce que faire autrement aurait été de donner la moindre part de son acceptation de cette scène grotesque et tragique, et la Voie le lui aurait refusé. La mort était l’une des Paix les plus universelles; la déranger elle ou sa mémoire était un chaos absolu et sans rédemption. Sacrilège et blasphème. Impardonnable. Sa main vibrait presque dans son armure, mesurait l’effort d’écraser la trachée de cet hérétique et l’offrir à ceux qu’il tenait en esclavage par cette arme souillée et malveillante. L’esprit lui parla et il dût résister avec toute sa fanatique volonté pour ne pas trancher cet infidèle, ce monsieur cadavre en deux et repeindre cette colline de ses viscères, le transpercer et…

Mais l’honneur d’un guerrier était aussi d’être maître de lui-même, et la gloire de la Voie était celle de savoir que le moment viendrait, celui où il rétablirait l’ordre dans ce déséquilibre. Le temps viendrait; et ils brûleraient tous. Tous. Dans le feu du purgatoire il trouva une sérénité pour le sortir du gouffre de sa propre colère. La promesse d’une rétribution divine était un baume sur son cœur mis à vif, l’heaume le seul miroir de ses dents serrés, du feu fanatique qui brûlait dans son regard.

Alors il ne fit rien. Lorsque le maître des lieux se mit en marche pour leur faire visiter les liens, il laissa les autres le dépasser, prenant une longue inspiration avant de fermer la marche, comme c’était ainsi qu’il était.

« … »

Premier en avant, et dernier à partir.

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EIEN NOWEIHAN

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