▶ Sujet: [Mission C] Le Grand Mécréant

C	Le graaaaaand mécréant [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et  [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Dans un village de la côte ouest, les pêcheurs profitent des grandes marées de l'été pour remplir leurs filets. Ces dernières semaines, la pêche est particulièrement bonne pour eux et les ventes de poisson ont permis au village de s'enrichir plus rapidement que prévu. Néanmoins, un groupe de bandits, dirigé par un individu se faisant appeler le « grand mécréant », ont eu vent de ces recettes et ont décidé de faire main basse sur le magot. Faisant pression sur la population pour forcer le village à leur remettre chaque nouveau gain de ryôs, les notables de la ville ont fini par prévenir Kiri. Vous êtes envoyés sur place pour mettre hors d'état de nuire cette bande de malotrus.

Étapes — → Se rendre dans le petit village et y pénétrer discrètement pour ne pas vous faire repérer par la bande du grand mécréant ; → Mener votre enquête pour trouver le repère des bandits ; → Etablir un plan et les capturer vivants, morts ou vifs ;

Récompenses — ◘ 5 XP et 60 000 ryôs par participants.

Rendu au cœur du domaine Kaguya qui t'avait vu naître à la faveur du crépuscule, ta dernière mission passablement dégradante enfin derrière toi, tu vins t'adosser contre le bois verni d'un Tori, t'offrant ainsi la vista contemplative du dojo clanique qui imposait ses lignes agressives au bout de la rue faiblement éclairée. Tu t'étais trouvé naturellement attiré vers cet endroit, tel l'éphémère se ruant vers le feu des lanternes, animé par le désir ardent et inextinguible de la revoir, de la goûter, de communier. Une aspiration sanguinaire qui avait germé en toi ce fameux soir, lors de l'agôgé imposée à ton cousin Bankichi, et qui n'avait dès lors cessé de croître, pulsation charnelle te battant les tempes dans l'expectative du délice. Tu te projetas mentalement ses traits, ses courbes, la grâce et la sauvagerie de ses mouvements, songeas à l'approche la moins risquée que tu pouvais envisager face à un fauve de cette qualité. Mais des risques, tu le savais, il te faudrait en prendre quoi qu'il en soit, car ce prix que tu convoitais, autrement, à jamais éluderait tes doigts.

Tes pensées filant dans la nuit naissante, mère de bien des sévices, elles en vinrent à s'attarder sur les stigmates qui marquaient toujours ton bras. Là, sur l'exosquelette d'ivoire qui ne te quittait jamais, demeurait en effet la morsure de la Brume Sanglante, avertissement lancé à ton endroit pour t'empêcher de faucher une vie sans en avoir le droit. L'armure d'os sur ton avant bras apparaissait comme rongée, mouchée de perforations irrégulières. Tout ça pour sauvegarder l'existence de ce vulgaire commerçant de la chair, qui oeuvrait de facto sous l'égide de la brume mortifère. La chose était irritante, voire proprement insultante, pour toi qui avait hissé le meurtre et l'assassinat au rang d'art appliqué aux codes esthétiques marqués. Réflexion faisant, tu réalisas alors à quel point ces dernières années, sous le joug castrateur du brouillard justicier, avaient dû s'avérer pesantes et anémiées pour la tigresse blanche qui gouvernait tes pensées.

Une échappatoire. Une clause cachée, au creux du mystère. Il devait en exister, mais c'était là une sombre affaire, que tu ne pouvais espérer démêler qu'avec le soutien de tes pairs. Mais ton regard subitement alla darder sur le côté, de l'autre côté de la rue, où une ombre encapuchonnée venait d'apparaître, sa paume fermement refermée sur un parchemin aux pourtours fort familiers. Tu le réceptionnas d'une main sans un mot lorsqu'il te le lança, faisant fi de son départ pour attarder ton attention sur le vélin où étaient couchés les termes de ta prochaine mission. Un mince sourire naquit au coin de tes lèvres derrière le maillage armuré de ton visage, remerciant la providence de te livrer ainsi sur un plateau la vie de ces engeances qui avaient osé s'en prendre aux intérêts de l'Eau. Tu enroulas promptement le papier sur lui-même, tes prérogatives établies, tes objectifs limpides. Adoptant le pas lourd et agile à la fois que tu affectionnais en pareil cas, tu te rendis donc sans tarder aux Portes Brumeuses où t'attendait peut-être déjà ton allié. Un dénommé Shiki, Genin tout comme toi, qui aurait l'honneur d'être témoin de ce que tu peindrais sur tes canevas. Sur ces corps, offerts en sacrifice, qu'il te tardait de soumettre à tes batteries de supplices.

Le seuil du village n'était plus très loin, et déjà une silhouette se détachait dans le lointain. Tu t'en approchas sans marquer une quelconque hésitation, soumettant dès lors ses traits à ton inquisition. Dans tes mains se formèrent successivement plusieurs signes incantatoires, destinés à graver le chakra du jeune guerrier dans ta mémoire.

Shiki.

Oubliables, tout sauf notoires, les traits de l'épéiste t'apparaissaient désormais clairement.

Voyagerons de nuit. Les surprendrons avant l'aube. Interdit de ralentir.

Un dernier avertissement, avant le départ.

Résumé

Kaijû no Yoroi — A

Ninjutsu Spécial

L'utilisateur crée tout autour de lui une armure d'os à base de cartilages renforcés. Une fois entièrement entouré, celui-ci se verra protégé d'attaques à la puissance importante et pourra les encaisser sans broncher.

DEFENSEMULTIDIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG A

Chakura no Toshokan — D

Détection

Avec un mudra, l'utilisateur est capable de prélever les identités chakratiques de toutes les personnes l'entourant. Cela lui permettra, à terme, de les identifier s'il doit effectuer une prochaine technique de détection quelconque. Cette technique n'a pas besoin de s'effectuer pour un personnage isolé, cela se fait automatiquement. Les identités chakratiques sont retenues tout au long de la vie du shinobi.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG D

▶ Sujet: Re: [Mission C] Le Grand Mécréant

Tandis que Jirô formulait timidement sa réponse, tu continuais de le dévisager de tes prunelles ambrées, inclinant modérément la tête sur le côté pour l'étudier. Comme lors de toute nouvelle rencontre, tu aimais prendre le temps de jauger à qui tu avais à faire, de ressentir profondément l'essence qui se cachait derrière cet amas de chair. Il y avait une innocence, tapie dans ces yeux, un pan de conscience teinté de songes ombrageux. Une souffrance, que tu n'aurais su définir, un relent de peur pour lequel tu avais depuis développé une accoutumance. Encore un tout jeune homme, songeas-tu, qui avait surmonté les épreuves qui t'avaient autrefois vaincu. D e quoi à nouveau remettre en question les standards qui régissaient aujourd'hui l'accès des aspirants au rang de Genin, mais tu n'avais pas de temps à gaspiller pour en débattre en ce temps et en ces lieux. Sans un mot de plus, tu dépassas donc Jirô pour t'élancer vers la côte ouest, un peu plus au sud, où était implanté le village de Jûsaka en proie au larcin et à l'extorsion.

Assurément avec le Shiki sur les talons, tu fendis les forêts embrumées et aires marécageuses, profitant des rayons de l'astre lunaire pour guider ta progression. Rejoindre le village, à bonne allure, ne prendrait que quelques heures tout au plus. De quoi vous donner le temps, même une fois sur place, de mettre au point un plan apte à protéger la populace. Ces vies civiles en elles-mêmes t'étaient indifférentes, mais revêtaient malgré tout un intérêt pour la conquête du continent. Pêcheurs, fermiers, artisans : chacun avait son rôle à jouer dans la construction de cet avènement. Nul ne pouvait espérer bafouer les intérêts de la Brume : une leçon que ce Mécréant et sa clique apprendrait quoi qu'il arrive avant de rendre leur dernier souffle.

Genin depuis quand. As déjà du affronter des Yokai ? Sais bien te servir de ça ? Fis-tu en désignant f'un geste le katana au côté de ton allié. Devrons être rapides, là bas. Pas d'hésitation.

La vitesse à laquelle vous passeriez à l'action était en effet l'une des clefs de votre réussite, pour éviter que le couperet de la vengeance ne puisse s'abattre sur les gens de Jûsaka. Éviter la moindre perte dans les rangs de ses habitants demeurait la priorité absolue de cet assignement. Ces prérogatives assurées, cependant plus rien ne t'empêcherait de laisser libre cours à ton imaginaire débordant. Comme tu en avais l'habitude, tu échangeas peu de mots avec ton adjuvant tout au long de l'excursion diurne, concentré sur la célérité dont il vous fallait user pour couvrir promptement la distance. A l'issue du temps que tu avais estimés, alors que vous progressiez au cœur de la forêt, les signes annonciateurs et précurseurs d'installations humaines t'apparurent dans le linceul nocturne. Quelques aires défrichées, abris dédiés au stockage du bois, bribes de sentiers et surtout, constellations de lueurs ténues et orangées dans le lointain, projections blafardes des brasiers qu'abritaient les cheminées.

Arrêt, tonnas-tu en fermant le poing à l'adresse de Jirô.

Vous prîtes position en hauteur, dans l'ombre d'un grand résineux, sur une branche souple et solide bercée par la brise marine qui perçait jusque dans les terres.

Sommes arrivés. Devons savoir si le Mécréant a des hommes sur place. Passer en revue chaque bâtisse. En silence.

Tu marquas une pause en projetant tes perceptions vers le village, qui se prolongeait jusqu'au littoral, afin de capter les positions des personnes civiles comme hostiles qui se trouvaient là.

...Beaucoup de monde dans le Shichôsha. Verrons en dernier. Reconnaissance en tenaille : prend par le sud. Pour l'instant.. interdit de tuer.

Résumé

Seikatsu no Jigaku — C

Détection

Avec un mudra, l'utilisateur est capable de percevoir toutes les cibles présentes dans une zone moyenne. S'il a déjà rencontré les identités chakratiques, il peut les reconnaître.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG C

▶ Sujet: Re: [Mission C] Le Grand Mécréant

Tu étais accompagné pour mener cette mission du plus frais des gardons. Quelques jours à peine : c'était en effet là tout le temps qui s'était écoulé depuis que Jirô avait obtenu son bandeau métallisé. A la lumière de cette information, et considérant les traits de caractère qu'il t'avait laissé à voir, tu comprenais davantage d'où provenaient ces relents de désespoir. Il s'agissait là sans doute pour le Shiki de sa première mission, celle dont dépendrait peut-être sa future progression. Chacun devait en passer par là, songeas-tu d'un air las, mais tu doutais que le produit de ces dernières séries d'examen puisse tenir la comparaison avec celui de tes contemporains. Une dernière fois avant de passer à l'action, du dévisageas ses traits, qui ne devaient pas avoir connu plus de printemps que toi d'années d'exil, passées à perfectionner ton art et ta capacité à survivre. La sienne, de survie, n'était en tout cas pas sous ta responsabilité, de par le simple fait que vous partagiez le même grade ingrat de Genin. Aussi, lorsque le jeune homme s'élança, tu l'observas un court moment avec le plus grand détachement, avant de toi-même glisser dans la pénombre pour entamer ton approche.

Une vingtaine de mètres plus loin, tu joignis les mains, formant le signe incantatoire souverain te permettant de gommer ton essence. De disparaître à la vue de tous et d'évoluer en silence. Comme un murmure tu t'approchas néanmoins avec aplomb des premières constructions, chaumières modestes aptes à abriter des familles du même acabit. Dans le linceul de la nuit, chaque bruit produit par l'Homme prenait de l'ampleur, et il ne te fallut fournir aucun effort particulier pour capter les premiers pleurs. Etouffés, erratiques et saccadés, ceux-ci provenaient de l'habitation la plus excentrée, où se percevait par les ouvertures l'éclat d'un foyer allumé. Apathique, tu t'approchas, entendis le râle sourd d'un mâle infatué, tandis que tes autres sens affûtés te rapportaient le nombre d'entités se trouvant à l'intérieur. Avec la confiance du prédateur, tu t'avanças jusqu'à la porte dont tu délias le battant avec un surplus de douceur. Ombre informe et insaisissable, tu fis un pas dans la demeure avant de refermer derrière toi, portant dès lors ton regard inquisiteur sur les silhouettes qui se trouvaient là.

Un corps gras, massif et dénudé, s'imposait sur les courbes d'une femme transi de douleur. Un autre homme, armé et imbibé, maintenait sur le côté en respect deux enfants terrifiés, tandis qu'à ses pieds gisait un pêcheur inconscient, visiblement malmené par ses deux « invités ». Dans un souffle mortifère, tu t'approchas du second, lui assénas sur l'arrière du crâne un coup de poing en marteau. Dans la torpeur et les cris qui s'ensuivirent, tu glissas sur le côté et réservas le même sort au violeur qui s'était vivement redressé. Tes traits et tes saillies assassines, alors, apparurent aux yeux des enfants ainsi qu'à ceux de leur mère, qui se rua vers eux pour faire une égide de son corps afin de les protéger. Stoïque, les deux agresseurs inconscients à tes pieds, tu fixas la famille et portas ton index au devant de ta bouche, commandant le silence que tu obtins après quelques instants. Mère et enfants enlacés tremblaient, en proie au trauma, mais tu avais malgré tout besoin de leur contribution avant de poursuivre. Tu plias donc les genoux pour te mettre à leur niveau, faisant ainsi montre de toute la froide empathie calculée que tu étais capable d'employer.

Plus de danger ici, mais dois m'occuper du reste. Dois savoir, combien d'hommes sont là. Du Mécréant.

La mère haleta, tâcha de reprendre son souffle, de ne pas céder à la panique face à ta silhouette squelettique, puis parvint à se reprendre, à rationaliser. Une femme forte, à n'en pas douter.

S-Sept... Ils sont sept... Ils...

Où.

L-Les autres, ils... Peut-être... Deux, chez les Yamada, de l'autre côté du village. Ils ont trois filles, ils-...

Les sanglots étouffés coupèrent court à ses maigres explications. Nul besoin d'avoir beaucoup d'imagination en effet, pour deviner ce qui pouvait se tramer dans le foyer des Yamada.

Alors, trois autres dans le Grand Hall. Avec votre Ancien ?

Elle hocha cette fois vigoureusement la tête, ses joues couvertes de larmes, ses enfants serrés contre elle. Tu avais ce dont tu avais besoin. Tu te redressas donc de toute ta hauteur, puis entrepris d'extraire de ton corps deux colonnes vertébrales aux teintes ivoiriennes. Tu les utilisas pour ligoter fermement tes deux premières proies, puis te tournas vers la porte pour faire mine de sortir.

Ai un coéquipier avec moi. Jirô. Obéissez, si vous demande quelque chose.

Tu regagnas alors l'extérieur, humectant l'air marin, puis joignis à nouveau tes phalanges pour diluer ta présence au cœur des embruns.

Résumé

Note : les informations glissées dans le Rp à propos de la famille Yamada concerneront directement Jirô. Je te laisse décider comment les exploiter, à quoi exactement est confronté ton personnage, si difficultés il y a, etc... Tu es libre, en somme ! Sauf si il est question de faire poper un éléphant rose !

Tômei no Ho — B

Dissimulation

A l'aide d'un mudra, l'utilisateur est capable de se fondre avec son environnement et de dissimuler les bruits de ses pas et de ses mouvements de façon assez efficace. Cela lui permet notamment de se déplacer sans que des personnes dépourvues de sensorialité ne puissent le voir, le discerner ou l'entendre.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG B-

Seikatsu no Jigaku — C

Détection

Avec un mudra, l'utilisateur est capable de percevoir toutes les cibles présentes dans une zone moyenne. S'il a déjà rencontré les identités chakratiques, il peut les reconnaître.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG C

▶ Sujet: Re: [Mission C] Le Grand Mécréant

Tu avanças consciencieusement au côté des bâtisses de Jûsaka, sondant patiemment leur intérieur à chacune pour vérifier le nombre d'occupants en glissant sans un bruit, un pas après l'autre, sur les sentiers et les pontons. A en croire les dires de la femme que tu avais incidemment secouru, tu ne risquais pas de tomber sur un autre malandrin avant d'atteindre le grand hall. Tu ne pouvais toutefois pas considérer son témoignage comme une vérité immuable, te permettre de laisser dans ton sillage d'autres malfrats qui auraient pu changer de position dans l'intervalle. Aucune demeure, cependant, ne s'avéra abriter plus de résidents qu'elle n'était supposée, et tu arrivas donc après quelques instants au devant du Shichôsha, grande bâtisse où se regroupaient d'ordinaire les villageois, traditionnellement maisonnée de l'Ancien qui se faisait leur représentant auprès des autres communautés alentours. Tu restas immobile un moment, projetant précisément tes sens à l'intérieur pour déterminer le nombre de personnes présentes dans l'enceinte, mais t'interrompis soudainement en sentant approcher sur le côté l'énergie caractéristique de Jirô.

Tu l'observas d'abord, sous couvert de ton camouflage, baigné dans la nuit qui tirait sur sa fin. Le jeune shinobi avait vraisemblablement été blessé au bras, une plaie qui ne pouvait toutefois aucunement expliquer la quantité de sang dont il était imbibé. Sans te remarquer, il te dépassa, jeta son regard tout autour de lui avec méfiance et frénésie. Inutile pour toi de te lancer dans des conjectures hasardeuses : tu laissas ton corps reparaître sous la pâle lueur mourante de la lune, et interpellas dans son dos le bretteur blessé.

Avais dit de ne pas tuer. Combien.

Tu laissas le temps à ton allié amateur de se remettre de sa probable surprise et de te donner l'information que tu attendais de lui, perplexe quant au fait que le Shiki ait pu rencontrer tant de difficultés face à un simple malandrin. Stoïque, tu mis sa réponse en relation avec ce que tu avais perçu à l'intérieur du grand hall, tirant dès lors tes propres conclusions.

...Sont regroupés à l'intérieur. Quatre hostiles. Vais rentrer discrètement. Toi... restes là, fis-tu en pointant ton index armuré vers Jirô. Si homme du Mécréant essaye de s'enfuir, empêche-le.

Une tâche simple, dont tu espérais bien que le jeune épéiste saurait s'acquitter sans faillir. Sans perdre plus de temps, tu tournas les talons et fit le tour du Shichôsha pour te soustraire au regard de ton allié, dans l'ombre du bâtiment. Avec l'agilité du félin et dans un silence noyé par la brise marine, tu te paras à nouveau de ton manteau d'ombre pour monter sur le toit et chercher un point d'entrée, que tu finis par trouver sous la forme d'un volet que tu eux à peine à pousser pour te frayer un chemin à l'intérieur. Tel un fantôme, tu évoluas dans les couloirs de l'étage faiblement éclairé par une poignée de lanternes éparses, repéras les escaliers menant au rez-de-chaussée et scrutas méticuleusement l'agencement des pièces à ce niveau. Les sons produits par les agressions en cours, au niveau inférieur, ne trahissaient que trop bien l'emplacement des brigands. A l'étage, dans un recoin dédié au stockage, tu entrevis la silhouette d'un homme s'adressant tout haut au corps inanimé d'une femme qui gisait là, une traînée de sang originant de sa tempe. Sans coup férir, tu coupas court à son soliloque d'un coup sec entre le crâne et la nuque, imperturbable face à la mort apparente de la jeune femme.

D'un pas leste et serein, tu rejoignis ensuite le rez-de-chaussée, où un grand feu faisait darder sa teinte orangée depuis son foyer au fond de la pièce principale. Au sol et sur les tables éparpillées, tu voyais là les stigmates d'une soirée bien arrosée, d'une fête qui, tu n'étais pas sans l'ignorer, avait certainement été menée aux dépends des habitants. L'un des trois malfrats restant, alors, sortit d'une pièce attenante pour traverser le hall, lança dans ta direction un regard insistant avant de s'approcher lentement, ses sourcils froncés. Tu réalisas alors que dans ton détachement, tu avais omis de prendre en compte les reflets projetés sur toi par l'imposant brasier qui chauffait et illuminait la grand salle.

Qu'est-ce qu-... !!

Il esquissa un geste vers la garde de son arme, mais tu ne lui laissas aucun loisir de l'utiliser : de tes mains, redevenues visibles comme le reste de ton corps, jaillirent en effet une série de petits os perforants, qui allèrent successivement clouer ses mains et ses cuisses. Le bandit hurla, tant sous le coup de la surprise que de la douleur cinglante, et l'agitation s'empara dès lors de ses deux comparses encore affairés dans les pièces adjacentes. Ils bondirent tout deux dans le hall, leur arme au poing, leurs sens émoussés par leur nuit d'excès et d'abus en tout genre. L'un d'eux, sans doute plus lucide, prit rapidement la direction de la porte principale pour quitter les lieux, te laissant pour seule proie immédiate le moins affûté des deux. Tu jaillis sur lui comme une panthère, lui décochant trois frappes contondantes rudimentaires. Désarmé, déstabilisé puis assommé, ce larron là ne représentait plus le moindre danger. Mais déjà son comparse prenait la tangente, vers un salut qu'il n'atteindrait jamais.

▶ Sujet: Re: [Mission C] Le Grand Mécréant

Tu enjambas le corps inanimé de ta dernière proie, marchas sobrement jusque sur le seuil du Shichôsha. Tu y aperçus sans difficulté le sabre de ton allié, ce jeune Genin tout de sang imbibé, pointé vers le brigand affalé sur son séant. Sans te hâter, tu le rejoignis au bas des escaliers, toisant la silhouette fébrile du malandrin neutralisé et adressas à ce dernier un coup en manchette vicieux sur le côté du crâne, l'envoyant ainsi dans les bras de Morphée. Ton regard alors se rehaussa en direction de Jirô, dont la posture trahissait qu'il passait vraisemblablement par différentes phases d'états second, comme si son esprit devait encore digérer et assimiler le fait qu'il avait dû ôter la vie. Une première fois pour lui, sans aucun doute, une aberration pour toi qui te faisait l'avocat d'une formation d'Aspirant sans compromissions ni compassion.

Bien. Vas chercher les deux hommes, dans la maison au nord. Doivent toujours être inconscients. Vais regrouper les autres. Les déposeras là-bas, sur le ponton, fis-tu en désignant l'avancée de bois principale du village, auprès de laquelle ballottaient timidement les quelques navires de pêches de la flotte de Jûsaka qui y étaient amarrés.

Otages déjà loin. Ne risquent rien pour l'instant. Nous en occuperons plus tard.

Tu laissas le Shiki obtempérer à tes consignes, ignorant ses potentielles remarques quant au fait que tu laissais volontairement de côté la vie de ces femmes enlevées de leur foyer pour être amenées au Mécréant. La sombre vérité était que, sachant leur vie garantie par l'utilité charnelle qu'elles revêtaient pour ces brutes écervelées, tu n'avais aucune envie ou besoin de te presser pour remonter leur piste. Aucune raison, de repousser à plus tard la réalisation de tes cruelles intentions.

Au loin derrière les collines à l'est, les premiers rayons porteurs de l'aube commençaient à poindre, jetant un voile rosé sur les toits du village. Une heure parfaitement propice à l'exercice de ton art, qui rendrait son salut à l'astre solaire par sa majestueuse expression. Tu t'affairas donc également de ton côté pendant l'absence de Jirô, dragua nonchalamment les corps inconscients des quatre manants qui s'étaient adonnés à tous les vices dans le Grand Hall pour les disposer sur le bois humide du ponton qui servait à l'embarquement des pêcheurs et au déchargement de leurs cargaisons. Jirô, bien sûr, remplit également son office, et tu te retrouvas dès lors avec six canevas sur lesquels imprimer ta marque. Tu pris le temps d'observer aux alentours, tandis que le village se réveillait de sa torpeur et que la lumière propagée par delà les reliefs à l'est se faisait plus douce et enveloppante. Tu aperçus au loin les premiers habitants sortir de leur bâtisse, s'interroger entre eux, probablement, sur ce qui s'était produit cette nuit. Tu n'allais toutefois pas attendre d'avoir un public avant de commencer ta prestation, la seule présence de ton allié Genin suffisant en ce sens à donner toute son ampleur à tes futures créations.

Tu ne lui donnas cette fois aucune consigne, t'employas par toi-même à mettre la scène en place. Chaque malandrin, patiemment, fut crucifié par tes soins aux poteaux en bois qui bordaient l'allée du ponton, les réveillant tour à tour de leurs songes artificiels tandis que des os extrudés de tes bras les liaient à la structure sans susciter en toi le moindre émoi. Les cris de douleur et de désarroi emplirent bien vite l'espace du port, attirant vers lui, vers toi, l'attention des habitants. Hommes, femmes, enfants, tous dragués vers le ponton comme autant de papillons de nuit vers la vive lueur de la lanterne, témoins en devenir de ce qui attendait tous ceux qui osaient menacer les intérêt de l'Eau. Mais les cris et suppliques arrachées à tes suppliciés, pour autant, n'étaient pour l'heure qu'une vague prélude.

…. L'aurais appris, tôt ou tard. Mieux vaut maintenant. Quel prix doit être payé... Par ceux qui s'opposent à Mizu.

Tu commenças alors ton rite sans plus de préambule, usant d'un petit os tranchant pour donner corps à ton châtiment divin. Un concert de hurlements débuta alors et se propagea dans toute la crique, tandis que tu pelais méticuleusement les chairs de chacun des hommes du Mécréant pour dévoiler leurs chairs à vif et les pourtours suintants de leurs muscles mutilés. Dévorés par l'anticipation du supplice qui les attendaient, les malandrins destinés à subir les derniers ces sévisses tentèrent par tous les moyens de marchander leurs vies, sans parvenir toutefois à susciter en toi le moindre ersatz de sympathie ou d'hésitation. C'était là ton œuvre, l'expression de ton don, et tu ne commenças à sentir l'exaltation monter en toi que lorsque tu eus achevé la première partie de cette prestation. Six hommes, aux bras, jambes, torses et visages rougeoyant, leur sang ruisselant dans l'ardeur du soleil naissant, bercés chacun par le chant de leurs tourments. La magnificence de cet instant se grava en toi au côté de tous les précédents, et tu tâchas d'en profiter le plus longtemps, avant de devoir te décider à porter le point final à cette toile.

La marée était haute, offrait une profondeur acceptable, sous les colonnade de bois formant le ponton. La conclusion de cet acte, dès lors, t'apparut telle l'évidence. Tu jetas un regard appuyé à Jirô, un mince sourire carnassier au coin des lèvres.

...A déjà essayé... Laver une plaie, avec l'eau des mers ?

Tu décrochas violemment un premier brigand en lui arrachant une partie des mains et des pieds, enfonçant sans ménagement tes phalanges armurées dans son corps ravagé. Puis, en t'imprégnant de la terreur et de la souffrance qui irradiaient de ses yeux, tu l'offris à l'océan en le projetant dans son étreinte. Emporté par ta frénésie, tu répétas la manœuvre avec le manant suivant, te délectant des cris et de la douleur qui jaillissaient dès lors de l'océan. Avant de t'occuper du troisième, tu te tournas néanmoins vers Jirô, une lueur presque fraternelle dans les yeux.

T'en laisse un, si tu veux.

Qu'il refuse ou qu'il accepte ton offre, qui était à tes yeux fort généreuse, le destin des six hommes était décidé. Et tous finirent ainsi, noyés dans leurs tourments, ballottés par l'eau salée de l'océan.

▶ Sujet: Re: [Mission C] Le Grand Mécréant

….Ou c'est du moins ce que tu avais dans l'idée de concrétiser. Tu avais même compté, en lançant ta proposition à Jirô, que ce dernier n'hésite et prenne le temps de la réflexion, avant de prendre sa décision. Un intervalle qui ce serait avéré suffisant, pour arracher au dernier malandrin encore en vie de précieux renseignements. En lieu et place de cet interlude, une toute autre sonorité parvint cependant à tes oreilles. Celle de l'acier dégainé et de la chair tranchée. Dans un sursaut, tu interrompis ton geste à l'adresse du troisième supplicié, te retournant derechef pour percevoir d'où pouvait provenir le danger. Force était toutefois de constater qu'il n'y en avait point sous tes yeux, la silhouette de Jirô seule s'animant avec sa lame couverte d'un mince filet de sang. Tu le vis alors, interloqué, se diriger à grandes foulées vers un second prisonnier, et compris immédiatement de quoi il retournait. Ton sang ne fit qu'un tour, face au gâchis et à la trahison, ta mâchoire se serrant à en faire craquer les jonctions. Tu te ruas d'un pas vif vers le jeune soldat, extrudas tout aussi subitement des cascades d'ossements qui allèrent s'entremêler autours du corps en plein mouvement. Pas assez rapidement pour l'empêcher, toutefois, de te priver d'un deuxième sacrifié, le tranchant de son arme allant trouver la gorge du malfrat torturé.

Ce fut là toutefois le dernier mouvement dont il fut capable, enserré bientôt de toute part dans les intrications d'ivoire qui avaient jailli de ton corps, et qui formaient dès lors une prison propice à toutes les formes de soumission. D'un pas lourd et lent, tu te rapprochas du Shiki tout en raccourcissant la longueur de tes os, amenant son visage à côtoyer de très près les contours du tien, d'où émanait de profondes émanations sanguinaires. Tu plongeas tes iris ambrés dans ses prunelles brillantes, comme pour y chercher l'humanité et la souffler de ton ire brûlante. Tu restas ainsi un moment, tandis que les deux bandits survivants s'époumonaient en horribles hurlements, laissas redescendre en toi ces pulsions vindicatives et chargées de sublimes châtiments. Tu n'avais cure de savoir, si cela en faisait trop d'un coup pour le jeune Jirô, et n'étais pas prêt à tolérer ce genre d’ingérence au cœur de ton Nindô. Tu parvins malgré tout à trouver la patience, en ton for intérieur courroucé, pour passer cette fois-ci outre cette audace éhontée.

….Du gâchis. Première et dernière fois, Jirô. Te tuerai sans hésiter, si profanes encore une fois un sacrifice.

Aucune once de pitié dans ta voix, malgré la clémence dont tu faisais preuve. Tes os réintégrèrent ton corps et libérèrent ton coéquipier avec une grande magnanimité, mais tu ne le quittas pas pour autant du regard, tandis que tu approchais des deux derniers suppliciés.

… Mort rapide, pour celui qui donne les informations qu'on veut. Emplacement de votre repère, et nombre de vos congénères.

Les deux hommes déblatérèrent d'abord un flot de propos inintelligibles, noyés par la souffrance, mais il ne fallait pas sous-estimer l'influence de la concurrence lorsqu'il s'agissait d'échapper à ce genre de tourments.

(...)flanc de la colline, au sud-est.. !!

Douzaine... Une douzaine... !! Poste de garde...

Dehors, et dedans.. !! Des-(...)

Vous aviez ce dont vous aviez besoin, ni plus ni moins. Dans ton dos, la populace de Jûsaka s'était rassemblée, hypnotisée et sans doute incapable de juger si la scène leur évoquait davantage l'horreur ou la splendeur d'un justice rendue sans équivoque. Tu jaugeas d'un coup d'oeil Jirô sur le côté, lui interdisant fermement par ce seul regard d'une fois encore t'importuner.

Difficile, de désigner un gagnant. Mérite... revient aux perdants.

D'un seul geste, tes bras soudainement parcourus d'appendices d'ivoire, tu arrachas alors les deux suppliciés de leur pilori respectif, les propulsas dans l'océan et son sel corrosif. Messe était dite, et faite du même coup, et tu pris alors le temps de dévisager celui qui avait voulu s'y opposer. Tu pus lire dans ces yeux mouchetés de sang le poids du changement, d'une charge lourde à porter pour celui qui n'avait été qu'un enfant. Mais plus maintenant.

Colline mentionnée est à une heure d'ici. Y serons dans trente minutes, en pressant le pas. Sois prêt... ne t'attendrai pas.

Résumé

Hone no Dan'Atsu — A

Ninjutsu Spécial

En étant à portée de corps-à-corps avec une cible, l'utilisateur extrude très rapidement de nombreuses côtes incurvées de son corps, qu'il agrandit afin d'encercler ladite cible et piège ensuite cette dernière en faisant converger ces excroissances osseuses à toute vitesse, l'immobilisant totalement dans leur entrelacement.  

ENTRAVE TOTALEMULTIDIRECTIONNELLEMONOCIBLERAPIDEPUISSANCE DE RANG A-

Dernière édition par Kaguya Zetsumei le Lun 4 Mar - 14:22, édité 2 fois

▶ Sujet: Re: [Mission C] Le Grand Mécréant

Le soleil se levait sur une mer rouge où la chair humaine dépecée se mêlait au sel et aux algues de la marée, sanctifiant la côte de ton ire sacrée. Le plaisir que tu avais éprouvé en magnifiant l'existence de ces sbires, si il avait déjà côtoyé les hauteurs du divin, atteignait à présent son apogée, tandis que tu méditais sur la majesté de leur trépas. Une beauté et une justesse qui échappaient vraisemblablement au jeune Jirô, sans que cela te surprenne vraiment, et qui provoquait visiblement en lui un tumulte d'écoeurement et de révulsion. Tu ignorais si le Shiki était un Genin représentatif de la nouvelle vague de soldats qui avaient gagné leurs galons ces dernières années, et espérais en ton for intérieur que cela ne soit pas le cas. Yoshinori n'était plus là, après tout, pour véhiculer ses idées malsaines et tenter de museler vos traditions. D'un air presque apitoyé, tu dévisageas le tout jeune homme, vaguement désapprobateur, affichant presque de la pitié pour ce soldat incapable de percevoir tout le magnifique de ton rituel ou même plus simplement, d'en reconnaître la juste légitimité. Peut-être apprendrait-il, songeas-tu en commençant à t'éloigner pour fendre les rangs des habitants de Jûsaka, qui formèrent malgré eux une haie d'honneur ou de condamnation en se faisant un passage. Le temps et les expériences, tu étais bien placé pour le savoir, forgeaient la force et la résilience, comme tu l'avais appris toutes ces années sur l'île de ton exil, et même si tu ne sentais aucune prédisposition chez le shinobi bretteur, il ne fallait pas sous-estimer le poids de ces éléments dans son parcours à venir.

Sans te préoccuper des regards qui convergeant vers toi et incidemment vers ton coéquipier, tu t'éloignas rapidement des prémisses du village pour t'élancer dans les hautes branches des conifères qui l'encerclaient de leur barrière naturelle, décidé à saisir le reste de la petite bande du Mécréant avant que la matinée ne puisse réellement débuter. Les volutes rosées projetées dans le ciel par l'astre brûlant offraient une teinte claire à votre itinéraire, vous permettant de filer au plus vite vers le repaire indiqué par les deux derniers suppliciés.

Pourras tuer, cette fois. Pas de quartier. Sécurité des trois filles, priorité de la mission.

Et tu pus presque deviner, dans l'absence de réponse verbale de ton coéquipier, combien cette permission conjurait en lui une dualité d'émotions contraires. Jirô, aux prémisses de votre voyage, n'avait jamais présenté les atours d'un tueur, et il répugnait certainement toujours, songeas-tu, à prendre la vie d'autrui avec l'efficacité qui était attendue de lui. Après le dégoût que tu avais suscité chez lui en menant ton rituel, toutefois, aucun doute ne pouvait exister quant à sa volonté d'épargner à d'autres hommes le sort que tu leur réservais, dans le cas de leur survie. Un mal pour un bien, en quelque sorte, qui éveillerait en lui les qualités requises pour faire un bon assassin, incisif et précis. Telle était de même l’ambivalence de ton art, porté à son apogée au prix d'années de pratique assidues : celle de savoir donner toute sa valeur à une vie déclinante, tout en étant également capable de trancher son fil aussi aussi rapidement et aisément que possible.

Quelles que furent en tout cas les réticences de Jirô à te suivre, il parvint à suivre ton rythme effréné, permettant à votre duo de parvenir à l'orée de la zone désignée en une vingtaine de minutes à peine. Tu pris position en hauteur, comme tu l'avais fait à l'approche de Jûsaka, noyant le bruit de tes pas dans la brise et les contours de ton corps dans ceux de l'égide végétale. Il vous était dès lors possible, même à bonne distance, de deviner le mouvement des silhouettes à l'extérieur d'une large cavité à flanc de colline, quelques installations sommaires se laissant entrevoir où trônaient indifféremment lances, restes de nourriture et tonneaux débordant de poisson frais. Les trois otages, assurément, avaient dû être emmenées à l'intérieur, dans les profondeurs de la grotte qui semblait d'ici vaguement aménagée, les lueurs des torches ouvrant et montrant la voie.

Hm. Allons devoir les faire sortir. Obliger à utiliser les otages comme bouclier.

Tu propageas plus avant tes perceptions vers la zone des opérations afin d'établir plus précisément votre plan.

Cinq à l'extérieur. Quelques fortifications en bois. Au moins sept dedans. Vais y aller de front. Provoquer une réaction. Toi, contourne-les. En hauteur, là, fis-tu en désignant du doigt un relief qui surplombait l'entrée de la cavité. Saisi l'opportunité. Ne la rate pas.

Tu te laissas alors tomber lestement sur le lit végétal en fléchissant tes genoux à l'atterrissage, puis commenças à marcher mollement droit vers les postes de garde rudimentaires et la ligne de défense des sbires du Mécréant. Tu laissais ainsi amplement le temps à Jirô de manoeuvrer, de se placer avec le plus grand avantage. Arriva le moment où tu devais assurément entrer dans le champ de vision des sentinelles et sans que cela ne te surprenne, considérant tes atours sanglants et meurtriers, tu entendis l'arc se tendre et décocher. Ton avant bras alla parer la menace en déviant le trait sur le côté et tu repris ta marche, comme si de rien n'était. Un nouveau projectile s'en vint tenter de te pourfendre, qui rebondit cette fois sur l'arrondit de ton épaule armurée, et tu sentis dès lors l'agitation gagner les cinq malandrins chargés de garder l'entrée. Une par une, tu défias leurs vaines tentatives de te stopper à distance, finis par arriver au pied des fortifications où deux sbires prirent sur eux de te charger lance à la main. Tu dansas avec eux un instant, parant et contre-attaquant, perforant leurs cuisses et épaules de tes os sans merci qui jaillissaient de ton corps comme autant de promesses de mort. Les cris des autres bandits se propagèrent vers l'intérieur, tandis que la retraite s'organisait, et tu ne fis aucune tentative pour leur courir après. L'un des archers voulu tenter sa chance en bondissant vers toi depuis un angle mort, mais son poignard échoua à percer l'épaisseur de ton égide d'ivoire. Ton appendice laiteux plus dur que la pierre, lui, trouva sans peine sa jugulaire et lui découpa le cou, faisant échouer sur le sol son corps et son sang du même coup.

Kaguya !!! On a des otages !! Recule !!!

Dans l'ouverture de la cavité, un malandrin vêtu comme un noble de seconde zone qui aurait rampé dans un boyau de charbon  venait de se présenter, quatre de ses semblables autours de lui, une femme apeurée tenue entre ses mains bourrues et menacée de mort par son wakizashi. Tu t'arrêtas, stoïque et monolithique, au niveau des postes de garde que tu avais conquis.

Deux filles, avec elle.

Un signe de tête du supposé Mécréant, et deux autres de ses hommes émergeaient de la cavité, une petite fille en pleurs chacun menacée de leur lame grossière.

Dégage, ou on les saigne !! T'as compris enfoiré !!?

… Donnez-les, et vous laisse partir. Résistez... vous tous, mourrez.

Hey on comprend pas quand tu parles sale con !! Tu comprends pas bien la situation j'crois. Je répète, tu dégages ou les filles meurent, tu piges !!?

Un moment de silence et d'immobilité.

….Hm. Tant pis.

▶ Sujet: Re: [Mission C] Le Grand Mécréant

Positionné comme tu l'étais, les stigmates presque imperceptibles du passage de Jirô sur les hauteurs surplombant la caverne n'avaient pu échapper à ta vigilance, et le savoir arrivé sur sa position désignée te donna du même coup tout loisir de synchroniser ton effort avec le sien. Tu le vis, atterrir avec une élégance et un doigté assassin dans le dos des trois cibles prioritaires, pourfendre la première d'un coup au sabre parfaitement exécuté. Comme tu l'avais soupçonné, le jeune Shiki ne désirait plus rien laisser au hasard de tes mains sadiques et expertes si il pouvait se le permettre, et c'est avec une sauvagerie méticuleuse et redoublée qu'il enchaîna les frappes avec le tranchant létal de son arme. L'attention du Mécréant et de ses sbires temporairement happée par l'irruption aussi mortelle que rapide du bretteur, il en devint presque trop facile pour toi de repasser à l'assaut. De tes avant-bras, des pieux rocheux deux fois plus longs et plus perforants que de simples kunai jaillirent en hâte pour saisir au pectoral et au cou les deux hommes qui avaient jusque là tenu en joug la mère et l'une des deux filles, assurant leur échappée paniquée vers les bois à l'extérieur de la cavité.

La voie libérée, et Jirô lancé dans un ballet d'acier mortel, tu pus dès lors plonger toi aussi librement dans le pugilat sanglant, apercevant du fond de la grotte aménagée par les malandrins les derniers d'entre eux qui jaillissaient comme des démons, armes au poing. Le carnage, alors, s'ensuivit avec un naturel qui t'enivra d'extase, la danse de tes mouvement à chaque pas arrachant un torrent de sang ou les chairs ravagées de vos assaillants sans que la moindre pitié ne vienne atténuer la vigueur de ton ire sanglante. L'escarmouche, en tout et pour tout, ne dura pas plus d'une minute, et ce fut bientôt un lit mêlant minéral et végétal baigné dans le fluide écarlate de vos ennemis que toi et le jeune Shiki eurent le privilège de fouler du pied. Tes yeux tournés vers le ciel, qui transparaissait timidement au travers de la canopée des conifères, tu exultas et expiras longuement en laissant parvenir à tes oreilles le son délicieux de l'agonie des derniers blessés. Tu finis par lancer sur eux un dernier regard, repérant parmi eux celui qui arborait ces habits de nobliaux égaré et qui avait été blessé tant par toi que ton coéquipier. Son sang se répandait allégrement, signe d'un trépas imminent, impropre à une quelconque forme de rituel.

Tu allas alors chercher Jirô du regard, le forças pour ainsi dire à partager un instant la vue de ton corps et le reflet qu'il pouvait lui renvoyer quant à sa propre performance guerrière.

T'es bien battu. Te laisse prendre leurs souffrances, si important pour toi. Mais n'oublie pas, celle causée par eux.

Prononçant ces mots, ton regard alla cette fois trouver les deux filles et leur mère, tremblante de peur et peut-être aussi en conséquence des vices dont elles avaient été les cibles, leurs bras s'enlaçant les unes les autres dans une vaine tentative de réconfort.

Finis ici. Retournerons ensuite à Jûsaka, pour les ramener.

Un voyage retour qui vous prendrait bel et bien une bonne heure, cette fois, si ce n'était plus, mais la sécurité des habitants du village restait, malgré ton stoïcisme à cet égard, une composante essentielle de la mission.

▶ Sujet: Re: [Mission C] Le Grand Mécréant

Imperturbable face au trauma qui se lisait sur les traits de la jeune femme et de ses filles, tu le fus tout autant face au tumulte que tu percevais irradier depuis la silhouette qui marchait à leur côté, ce jeune Genin dont tu venais de façon fortuite et bien heureuse de compléter la formation. Tu n'attendais pour cela nulle gratitude, bien sûr, comme tu n'en avais jamais éprouvé toi-même jadis, pour la maladie qui t'avait ravagée, ou encore pour les innombrables démons qui avaient manqué de peu d'avoir ta peau tout au long de ton exil. La vie était une série d'apprentissages difficiles parfois teintés de tourments, et si tu avais pour ta part laissé derrière toi tout un pan de ton existence dédié exclusivement à l'adversité la plus totale, tu n'en oubliais pas pour autant cette précieuse leçon. Ce mantra, par lequel et pour lequel tu vivais, en propageant autour de toi son influence sanguinaire et sans frontière. Jirô aurait encore beaucoup à apprendre, de fait, mais tu trouvais une forme de froide quiétude dans la certitude qu'en ce jour, le jeune aspirant qu'il avait été avait totalement cessé d'exister. Qu'au côté de ses futurs coéquipiers se trouverait désormais un véritable assassin, dévoué à la netteté de son travail et à son efficacité. Peu t'importait le code moral que le Shiki déciderait de suivre dès lors : tu n'avais pas pour ambition de te faire prosélytique, et n'aspirais pas à convaincre qui que ce soit.

Bientôt, vous eûtes en vue les prémisses de Jûsaka que vous aviez quitté quelques temps plus tôt, et les demoiselles que vous veniez de secourir se ruèrent dans les bras de leur homme et père qui imita leur geste, dans un déluge de soulagement et de bonheur. Monolithique, tu les dépassas en fendant la foule en ébullition, partagée entre la relâche de la crise terminée et les heurts encore vivace qui leur avait été infligés. Tu laissas tout loisir à Jirô se profiter de ce petit quart d'heure durant lequel les civils se rappelaient encore à qui ils devaient leur vie, leur intégrité, la sécurité de leur village. Des sentiments qui tendaient souvent à s'étioler rapidement avec le temps, mais qui ne t'étaient heureusement d'aucune importance. Ton regard, une dernière fois, se porta en effet sur le ponton où tu avais officié, ressassant avec exaltation les échos des suppliciés venus des profondeurs de l'océan qui les avait englouti à jamais. Tu traversas le village, figure sanguinaire et pourtant si paisible en apparence, laissas le temps à ton coéquipier malgré lui de te rejoindre. Temps était venu pour vous de retourner au village pour y faire votre rapport, un exercice que tu découvrais pour ainsi dire depuis ton retour et qui te forçait de fait à renouer avec l'écriture de façon intensive, au vue de ton utilisation rarissime de cet art cette dernière décennie.

Tu sentais Jirô fuyant, fermé, courroucé même. Rien qui ne pus toutefois t'empêcher de lui imposer ta présence tandis que vous vous prépariez à quitter les lieux pour retourner à Kirigakure.

Auras appris des choses, aujourd'hui. N'as pas aimé, peux le dire. Mais sois prêt. N'était... que le commencement.

Tu lui lanças un dernier sourire, aussi franc que monstrueux selon les standards en vigueur, avant de mener la charge. La réflexion te vint, subitement, que peut-être Jirô espérait jeter sur toi une forme ou une autre de discrédit dans son rapport aux autorités. Une audace qui lui aurait correspondu à merveille, et que tu souhaitas silencieusement qu'il produise le moment venu. Qu'ils sachent, oui. Qu'ils sachent tous, au village de la Brume, combien tu avais toi-même appris.