SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns

Eien no Weihan
Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptyVen 15 Mar - 5:44

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Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 Empty
Eien no WeihanChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns
Difficile de dire ce qui fut le plus déroutant, la créature mécanique qui transportait le nain, ou bien les mots qu’il lui lança, faisant éclater de rire Han, qui semblait trouver la situation des plus divertissantes.

« Je… »

Évidemment le débit des mots de Kaito était bien trop élevé pour lui permettre de placer deux mots et il soupir métalliquement en croisant des bras massifs, légèrement agacé mais quand même dans l’esprit du festival.

« Mais je n’ai fait aucun commentaire ! Vous êtes terribles, vous deux. »

Il secoua la tête, amusé mais dépité tout autant qu’on se paie sa tête de cette manière. Puis, dans ce contexte… Qu’aurait-il vraiment eu à lui dire ?

« Si tu continues, je vais la planter dans ton postérieur, l’hallebarde. Elle a… Elle a autre chose à faire de toute manière pour perdre du temps à me parler. »

Le nain tendait ce qui semblait être de la nourriture et Weihan en prenait un machinalement, tout en se demandant si Kaito réalisait qu’il ne pouvait jamais rien manger en public, vu le léger détail qu’était le heaume sur sa tête en toute circonstances. Mais le Kawasaki était de bonne foi et il s’inclina légèrement par gratitude, tout en refusant les tickets offerts.

« Je ne bois jamais à outrance malheureusement, mais je passerai regarder, peut-être. »

La nabot repartait dans son chatmobile et Han s’esclaffait, surpris.

« J’espèrais que tu te fasses des amis, mais tu as définitivement d’étranges relations désormais. »
« Il pense trop et n’agit pas assez. Mais… Il a bon cœur, comme la plupart des gens ici. »
« Ça ne les sauvera pas. »


Weihan considéra son frère du Culte en silence, au milieu des badauds festifs, des enfants qui s’exclamaient, et du bonheur collectif qui semblait régner.

« Non, en effet. »

Le discours commençait et le public se taisait peu à peu, Weihan une statue de plomb sur le flanc de la foule, presque un élément du paysage. Il songea que la plupart des civils ne devaient qu’avoir une compréhension limitée des changements à venir. Pour sa part, ça ne semblait pas changer grand-chose sinon de centraliser l’influence des clans majeurs déjà dominants dans la Capitale.

Weihan n’avait qu’une compréhension limitée des faits ayant culminé en l’attaque du pays du Son, ou encore les antécédents de Naga, mais il pouvait comprendre la priorité d’y réagir. Peu lui importait. La Voie lui frayerait un chemin entre toutes ces intrigues.

Les flammes des lanternes volantes dansèrent dans les affres de son heaume, et Weihan songea que c’était une idée typique d’Ashin, qui semblait avoir grandit en maturité depuis leur séjour dans un camp de blessé en périphérie du pays, comme s’il avait établi une nouvelle relation avec le fait inévitable qu’était la mort.

Les gens applaudirent et Han soupira.

« Et ainsi est l’hérésie, célébrée et applaudie. »

Weihan resta stoïque.

« C’est leur place dans l’Éternité. Je donnerais ma vie pour eux malgré tout. La Voie le voudrait ainsi. »
« Patience, mon frère. Il n’en sera pas toujours ainsi. »

Le cultiste haussa les épaules en prenant une rasade d’alcool fort.

« Eh bien, tu sembles avoir la situation sous contrôle. Je vais me retirer avant que ce blasphème ne fasse trop de dommage à mon humeur. »

Weihan hocha de la tête.
« La Voie est. »
« Avec Éternité, Weihan. »


Seul, Weihan souffla métalliquement, avant de pousser le chakra de ses pieds pour sauter en hauteur afin de rejoindre les toits des échoppes et bâtiments à proximité. Là, il pouvait observer la foule tout en ayant paix et quiétude. Si le cœur lui disait, il aurait à la taverne ensuite, mais rien n’était moins certain ce soir.

« … »


Spoiler:



EIEN NOWEIHAN

i'll show you the Way, Invité

Yakedo Aruzu
Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptyDim 17 Mar - 14:58

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Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 Empty
Yakedo AruzuErrant 流離 de rang C+

Message Sujet: Re: Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns
Festival d'Homura, été 83

ft. Homura


La nuit était tombée sur Homura, enveloppant la ville dans un voile sombre éclairé seulement par la lumière écarlate de la lune. Au centre de la place principale, un grand feu rugissait, projetant des ombres dansantes sur les visages des participants au Festival de la Lune Rouge. Aruzu se tenait là, captivé par le spectacle qui se déroulait devant lui. Les shinobis et les civils, vêtus de leurs plus beaux habits, convergeaient vers le feu, attirés par sa chaleur réconfortante et son éclat hypnotisant. Les rires et les voix joyeuses remplissaient l'air, mêlés au son des tambours et des flûtes qui accompagnaient les danses traditionnelles.
Les arômes enivrants de plats exquis chatouillaient les narines du kazejin, lui donnant l'eau à la bouche. Des viandes grillées, marinées dans des épices exotiques, émanaient des braseros, tandis que les étals regorgeaient de fruits sucrés et de pâtisseries savoureuses. Les commerçants, souriants et accueillants, offraient généreusement leurs spécialités aux convives, créant une ambiance de festin et d'abondance.

Aruzu se mêlait à la foule, se laissant emporter par l'énergie contagieuse de la célébration. Il observait avec fascination les danseurs tournoyant autour du feu, leurs mouvements gracieux évoquant les légendes ancestrales qui animaient la nuit. Les chants en l'honneur des fondateurs d'Homura résonnaient dans l'air, emplissant le cœur d'Aruzu d'un sentiment de connexion avec le passé et le présent de la ville.
Malgré la diversité des participants, une unité semblait les lier, les unissant dans leur amour pour leur terre natale et leur désir de perpétuer ses traditions. Dans cet instant magique, Aruzu se sentait pleinement intégré, faisant partie d'une communauté vibrante et vivante qui célébrait la vie et l'héritage de ceux qui les avaient précédés. Il oublia un instant qu’il était étranger à ce village.

Alors que l’Ardent écoutait les paroles solennelles de la Shogun Iwao, une vague de respect et d'admiration l'envahissait. Il se tenait parmi la foule, captivé par la présence imposante de la dirigeante et la puissance de ses mots. La lune éclairait la scène d'une lueur pourpre, conférant à l'ensemble une atmosphère auguste et majestueuse. Aruzu sentait le poids des responsabilités qui pesaient sur les épaules d’Iwao et l'importance des décisions qu'elle devait prendre pour protéger Homura.
Les annonces de la Shogun sur la répartition des responsabilités entre les clans majeurs résonnaient dans l'esprit d'Aruzu. Il comprenait l'importance de ces décisions pour la stabilité et la sécurité de la nation du Feu. Cependant, en tant que voyageur solitaire, il se sentait éloigné de ces enjeux politiques et claniques.
Tandis que la Shogun honorait les morts et lançait le début des festivités, Aruzu se sentait partagé. D'une part, il ressentait un profond respect pour la tradition et la culture de Homura, symbolisées par le Festival de la Lune Rouge. D'autre part, il se rappelait son propre chemin.
Alors que la foule applaudissait et que les festivités commençaient, Aruzu se promettait de réfléchir à ses prochaines actions et à la direction qu'il devait prendre dans sa quête personnelle.

D’ailleurs, le kazejin n’était pas venu sans but. Après s’être rencardé de quelques infos, il se mit à la recherche d’une personne. Pendant que la foule se pressait autour du feu, Aruzu cherchait du regard le chef du clan Fujiwara parmi les festivités. Il savait que c'était une occasion rare de le rencontrer en personne et de lui exprimer sa gratitude pour l'accueil chaleureux qu'il avait reçu au sein de leur quartier. Parcourant les rangs des convives, Aruzu observait attentivement chaque visage, cherchant les traits caractéristiques du chef. Finalement, son regard se posa sur un homme au port noble, entouré de plusieurs membres de son clan. Il portait un kimono richement brodé et arborait un air d'autorité tranquille qui attirait naturellement l'attention. Son katana et sa posture ne laissaient aucun doute sur son identité. Déterminé, Aruzu se fraya un chemin à travers la foule, saluant poliment les autres invités sur son chemin. Lorsqu'il atteignit enfin le chef Fujiwara, il s'inclina respectueusement devant lui, les mains jointes en signe de respect.

- Senchi-sama. Commença Aruzu, sa voix empreinte de sincérité. Je me permets de me présenter à vous. Vous ne me connaissez pas mais je m’appelle Yakedo Aruzu. Je tiens à vous exprimer ma profonde gratitude pour l'hospitalité généreuse de votre clan et des habitants du quartier Fujiwara. Votre accueil chaleureux m'a profondément aidé, et je me sens honoré de pouvoir partager ces festivités avec vous et les vôtres. En particulier Fujiwara Gen’Ichiro qui m’a permis de comprendre les préceptes du Bushido. Un code moral dont je n’avais aucune connaissance et qui aujourd’hui m’aident à me relever. Je vous suis redevable et je souhaite vous offrir mes remerciements les plus sincères. Si je peux accomplir une quelconque tâche pour vous rendre la pareille, n'hésitez pas à m'en informer. Je compte séjourner à Homura encore quelques temps.

Isalia (c) 16


Résumé:

Ryokyaku Shinjirō
Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptySam 23 Mar - 13:13

Expérience : 1023
Messages : 83

Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 Empty
Ryokyaku ShinjirōGenin 下忍 de rang B

Message Sujet: Re: Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns

Le monde valsait autour et les lanternes les illuminaient. Il ne manquait ni de couleurs ni de formes, ni de gens ni de mots. Le Festival de la Lune Rouge se dévoilait au Genin comme une hymne à l'appartenance ; les Grands se mêlaient aux plus modestes, s'abaissant humblement à leur niveau, échangeant avec humanité avec le peuple qu'ils protégeaient. Ses pupilles pouvaient voir et comprendre leur accessibilité, c'était un bain dans une foule aimante qui semblait les aduler à juste titre. Ils étaient leurs protecteurs, leurs autorités, leurs symboles et leurs héros, la justice qui frappait et la sécurité qui toisait. Ils étaient comme intouchables, à ce moment-là, abordables et en même temps si immuables. Et peut-être que les derniers maux qui s'étaient abattus sur Homura les avait hissé à ce stade d'Espoir, car c'était ce qu'ils représentaient au dessus de tous les shinobis. Ils étaient l'élite parmi l'élite, les plus à même d'assurer pérennité au Royaume du Feu.

C'était dans ces soupçons d'admiration que Shinjirō, les bras croisés, laissait balader ses prunelles autour de lui. Un fin sourire éclaircissait son visage : il était seul, certes, mais aussi embrasé de ces flammes qui animait la foule. Il les laissait échauffer son âme et imprégner son corps et son esprit ; comme s'il faisait partie du tout, sans s'oser à prendre une place qui lui appartenait peut-être, ses jambes n'oscillèrent pas encore. Il attendait, peut-être patiemment la venue des uns et l'attention des autres, car ce n'était pas comme s'il n'était pas capable d'aller initier quelques mots, plutôt, l'étranger peinait à s'introduire dans ce milieu encore nouveau.

Alors, il regardait les silhouettes de ceux qu'il connaissait ou de ceux qu'il lui restait à découvrir. Il se saisit à les voir échanger, discuter, sourire et s'enivrer, le peuple se rencontrait de nouveau, se retrouvait, partageait à nouveau ces anecdotes qui les liaient ou ces mots qui les faisaient exister ensemble. Et puis, vint ce moment où, à son tour, il fut l'objet de quelques-uns.

Uzumaki Seto fut la première à l'aborder. Il la reconnut à ses yeux clairs qui cherchaient attentivement le contact des siens. Il tourna sa tête en son sens, souriant sobrement comme il n'était capable d'exprimer mieux que cela sa profonde satisfaction, et si ses pommettes semblaient rougies par les lanternes, elles l'étaient également par la présence de la rouquine. Il l'entendait douce et délicate, déjà rassurante alors qu'il n'avait point la moindre inquiétude, mais il aima interpréter ça comme la compréhension de sa timidité. Cela lui donna une profondeur particulière.

« Peut-être nous berçons nous trop d'espoirs, mais je ne m'en fais pas. J'ai aussi le sentiment que tout se passera bien ce soir. », avança t'il en souriant déjà plus ouvertement.« C'est gentil d'être venu me parler. Je ne voulais pas avoir l'air morne, mais je ne me sens pas encore capable d'aller vers tous ces gens. Ils me semblent encore si loin, pour l'instant. »

Ce statut d'étranger ne l'aidait pas. Mais sûrement craignait-il aussi qu'il se sache qu'il avait fui Oto. Ce n'était pas vraiment la période pour annoncer telle vérité.

« Mer- »

Mais il fut coupé par l'arrivée de Kawasaki Kaïto. Son intervention brusque et soudaine amusa le Voyageur et lui laissa échapper quelques brefs ricanement. En un rien de temps, il ne lui fallut que ces deux compagnons pour transformer sa maigre présence en une troupe déjà plus joviale et distinguée. Laissant Kuru vaquer à ses occupations d'écureuil-volant libre et bien déterminé, ce qui semblait amuser l'Uzumaki qui se laissait distraire par la boule de poil, il se pencha en avant en direction du nain, dont l'énergie constante évoquait la vie et le changement.

« Bonne fête à toi aussi, Kaïto. Merci beaucoup pour ce collier. » – Cela me touche, dans ce qu'il y a de plus beau – « Je vais rester ici pour le moment, j'apprécie la vue et la chaleur de l'endroit. Mais ton invitation me touche beaucoup, merci. »

Courbé en avant, ses bras s'affilièrent à ses hanches tandis que ses yeux se fermaient. Il le saluait, visiblement, avec autant de respect qu'il avait de reconnaissance pour les quelques intentions qu'il lui adressa.

Et puis, il ne voulait pas vraiment laisser tomber la compagnie de la rouquine. Elle finit par avancer, elle, Kuru baigné dans la paume de sa main, visiblement heureux, ses pas la menant vers la position de la Shogun. Il ne pouvait plus vraiment s'y déroger ; sa compagnie était toute trouvée, et puis l'écureuil semblait bien décidé à suivre les pas de cette nouvelle maîtresse.

Cela l'intrigua.

Il emboîta ses pas, après quelques instants de réalisation, contredisant déjà les quelques paroles qu'il avait adressé au Kawasaki. Elle l'emmenait déjà de gré.



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Il écouta le discours et l'histoire qui s'y associait, les modifications du système du Shogunat ainsi que son évolution. Il fut témoin des changements, des vœux, des promesses et des éloges, de tout ce qui pouvait le concerner. Il y retint la place qu'il pouvait peut-être prendre après des mois et des années d'effort, cette ouverture qu'avaient les autorités sur tous ceux qui respectaient avec honneur et fidélité les préceptes du Feu. Et puis, évidemment que dans toutes ces harangues qui vantaient les mérites et le travail il trouva sa foi. Car là était quelque part tout le chemin de sa propre rédemption, comme s'il voulait payer pour avoir été du Pays du Son en faisant, à l'inverse, l'apologie de toute la grandeur du plus imposant village caché du Yuusei. Il s'y fit une nouvelle promesse, comme celle d'honorer l'histoire de cette terre d'accueil, en la maintenant aussi discrète qu'à son habitude.

Shinjirō attendit la fin de la prise de parole pour se tourner une nouvelle fois vers la Genin. Il voyait toujours les grands d'Homura se balader et être toujours plus abordés par les civils et les Shinobis, et comme s'il était tiraillé à l'idée du choix d'aller les voir ou non, il se reposa plutôt sur le plaisir du moment.

« Je les ai déjà rencontré, mais je ne sais pas si j'oserai les déranger dans cette foule de monde. Ils semblent si nobles et respectables. Je trouverai intéressant de creuser l'intelligence de Nara Kuenai, la fougue de Fujiwara Senchi, la grandeur de Shogun-sama ou le tempérament d'Hyûga Eimei. Leurs pairs me sont aussi intéressants, je suis certain qu'ils auraient tant d'histoires séduisantes à raconter. Pour être tout à fait honnête, j'adorerai discuter avec chacun d'entre eux. »

Seto pouvait voir cette même admiration dans ses yeux, l'envie d'en découvrir plus sur tous ces personnages qui défilaient à droite et à gauche. Mais elle put également voir que le Ryokyaku se tourna vers elle après quelques instants.

« Mais tu es là, aussi, et je ne voudrai pas te fausser compagnie. J'apprécierai même tout autant rester avec toi. Alors permets-moi de te laisser le choix : qui aimerais-tu aller voir ? Rendons-nous y ensemble, ça pourra être amusant. »

Kuru sauta d'épaules en épaules mais trouva son compte dans les manches des vêtements de la Rougeoyante, il s'était visiblement attaché à la douceur du clan Uzumaki.

Cela devait le changer.




a sealed blade can do no harm

shinjiro

Kawasaki Kaïto
Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptyDim 24 Mar - 14:57

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Kawasaki KaïtoGenin 下忍 de rang B

Message Sujet: Re: Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns
« L’amour n’est pas un sentiment, c’est une force, une vertu. »
D’Elisabeth de Bagréef-Spéranski, écrivaine russe.

Eté 83, Pays du Feu - Homura, centre-ville

Endo Roruko,
bras-droit de Natsumi et père adoptif de Kaïto


Nakayama Akiko,
apprentie du gang (guerrier) et bras droit de Kaïto


Miyamato Jun,
apprenti du gang (comptabilité)


Lorsque les tambours retentirent sur toute la place, les apprentis et les plus jeunes membres du Gang des Sept Nains acclamèrent promptement la shogun. Nous fûmes fort bruyants, certainement les plus tumultueux de toute la place à ce moment-là. Toutefois, lorsque les musiciens cessèrent leur tapage, nous fîmes de même. Nous avions promis à nos aînés que nous serions sages durant le discours de Fujiwara Iwao. Enfin, aussi paisibles et raisonnables que pouvaient l’être de jeunes nains durant un festival de cette importance.

Dès les premiers mots de la shogun, les chopes étaient déjà en train de tourner pour que les fûts les remplissent à nouveau de bière. Nous étions tous conscients que si elle prenait la parole aujourd’hui, ce n’était clairement pas pour nous proposer de venir cueillir des fraises avec elle. En tant que dirigeante de ce pays, elle n’avait guère de temps à accorder à ce genre de futilités. C’était bien dommage pour elle. Et tant mieux pour nous. L’idée de pouvoir partager les récoltes avec un groupe de moindre taille rendait ma panse heureuse.

Alors qu’elle annonçait que l’empereur ne pourrait malheureusement pas se joindre à nous, nous étions déjà en train de nous chahuter. L’ombre de Roruko au-dessus de nos têtes nous intima immédiatement le silence. Assis entre Akiko et Jun, nous plongeâmes tous les trois notre regard dans le houblon de nos verres. De tous les apprentis, mon bras-droit et moi étions connus pour avoir les meilleures descentes lorsqu’il s’agissait de boire. Malheureusement pour moi, je n’avais encore jamais réussi à battre la jeune femme. Mais cette année sera mon année !

Le discours de la shogun fut tellement long que j’eus le temps de fouiller mon nez dix-sept fois, de me faire rabrouer silencieusement par Roruko quinze fois, de péter treize fois, de bailler onze fois, de roter neuf fois, de faire des théories sur Aoba sept fois, de me faire servir une bière et de me rafraîchir le gosier cinq fois, de me gratter le cul trois fois, et de constater qu’il était grand temps que j’aille me vider si je ne voulais pas me pisser dessus une fois. C’était la dure vie d’un nain qui, ma foi, avait quelques difficultés à rester assis sur le toit d’un stand éphémère.

Dès que les derniers mots de la shogun s’envolèrent dans les airs, je sautais sur mes pieds et, suivis de près par Jun, je descendis de notre perchoir. Nous filâmes derrière la boutique tenue par la Taverne et nous nous soulageâmes dans l’un des pots de chambre se trouvant là. C’était certainement l’une des meilleures idées que nous avions eu jusque là. A la vue des quantités de bière que nous comptions ingurgiter tout au long de la nuit, avoir de quoi soulager sa vessie était une bénédiction du ciel.

Alors que nous comptions regagner le festival, Roruko nous tomba dessus - encore une fois - et nous fûmes les heureux gagnants de la première tournée de vidanges des urinoires. Le vieux nain mit très rapidement fin à tout soulèvement de notre part. Il savait très bien comment s’y prendre. Nous n’étions que des petits jeunots pour lui. Enfin… Surtout Jun. Quant à moi, c’était mon père. Il me connaissait suffisamment pour savoir comment ne pas se faire berner par mon blabla no jutsu. Les autres furent chargés d’ouvrir le concours de beuverie aux courageux qui viendraient se battre pour défendre nos intérêts. Enfin… Tout dépendait dans quel camp nous nous trouvions.

Tandis que nous revenions vers le stand, nous discutâmes du meilleur moyen de gagner le concours de beuverie cette année. Nous déposâmes les urinoires à leur place puis, après s’être lavé les mains, nous voulûmes regagner le lieu du concours. Veillant toujours au grain, Roruko nous tomba  - encore et toujours - dessus. Ce n’était pas encore temps pour nous de nous joindre aux festivités. La distribution de chounains n’allait pas se faire seul.

« Profite du festival pour te rapprocher de membres appartenant aux clans principaux. »

Joyeux à cause de l’alcool, je ne pris pas conscience sur l’instant du précieux conseil que mon paternel venait de me confier. Un peu grincheux de ne pas pouvoir boire avec les autres, je me consolais en pensant à toutes ces nouvelles âmes masculines que j’allais conquérir ce soir. Les femmes ne gagneront pas. Pas encore. Trop la honte si elles remportaient le titre pour la huitième année consécutive.

Alors que je récupérais mon chatbus et que je partais à la conquête de la place, Roruko fit signe à Akiko. Ils savaient à quel point je pouvais être collant et insupportable lorsque j’avais bu. Non pas que je me mettais à insulter les gens (je le faisais très bien en étant sobre), mais les déclarations d’amour enflammées que je faisais étaient dignes des meilleurs romans de Molière et Shakespeare. Le vocabulaire et la prestance en moins.

Nakayama Akiko,
apprentie du gang (guerrier) et bras droit de Kaïto


Seijuu Mei,
genin de rang C+


Akiko sur les talons, je me frayais un chemin au milieu de la foule. Après avoir alpagué plusieurs homurajines, qu’elle ne fut ma surprise lorsque je tombais nez à nez avec… un piaf. Ne sachant pas trop ce que c’était, j’étais émerveillé par le fait qu’il puisse parler. Je fis plusieurs fois le tour de l’animal à bord de ma marionnette puis, après avoir jugé que je ne craignais rien, je descendis de mon moyen de locomotion et m'approchais de l’aigle, des étoiles dans le regard.

« Comment t’es trop m… Aïe ! »

Ma compagne venait de m’asséner un coup sur le crâne.

« Mais qu’est-c’que j’ai fait ? »

« Je t’évite de faire une bêtise plus grosse que toi. Je t’avais pourtant prévenu avant le festival. Je ne veux t’entendre dire que des compliments ! »

Nous nous défiâmes un instant du regard puis, l’alcool aidant, je me tournais vers mon interlocuteur.

« T’as un d’ces swags ! T’es stylé de ouf… »

Je me mis à tourner tout autour de lui, comme si je cherchais à l’admirer sous toutes ses coutures.

« Trop mignon ! »

Puis, sans crier gare, je vins l’enlacer pour lui faire un énorme câlin. Tout heureux, je me redressais, fis trois fois le tour de moi-même et me précipitais vers Akiko.

« Dis ! On peut l’adopter ? »

« Ah non, tu ne vas pas recommencer ! »

« S’il te plaaaaaaît ! »

« C’est non. La dernière fois, tu nous as ramené tous les animaux que tu avais trouvé à Homura. Dix-sept chats, quinze souris, sept moineaux, cinq chiens, trois lapins et une chèvre. Et ça, c’était sur une seule journée… »

« Mais… »

Perturbé par la situation, je vins me planter devant l’oiseau, les bras croisés sur le torse, une petite moue boudeuse figée sur le visage. Pourtant, au fond de mon regard, il put voir que je faisais un effort pour tenter de connecter mes petites cellules grises.

« T’es un mec ou une meuf ? Aïe ! »

« T’es insupportable, Kaïto ! »

« Mais arrête de me frapper comme ça ! J’vais finir par d’venir encore plus bête que je n’le suis… J’te signale que mes neurones ne se renouvellent pas… J’en n’ai d’jà pas beaucoup. Alors, merci de me les laisser… »

« C’est quoi ton délire de poser ce genre de questions indélicates à des inconnus ? C’est très malaisant. »

« Bah, t’as qu’à aller voir ailleurs si j’y suis le temps que je discute avec la volaille ! C’est beaucoup moins intéressant si c’est une meuf… »

Akiko plissa légèrement les yeux, agacé par la situation.

« Fais très attention à ce que tu vas dire pour justifier ces propos misogynes. »

« Ouaaaaah ! Mais redescends sur terre… Je ne vais pas donner mes précieux tickets de beuverie à une femme. Il ne m’en reste plus beaucoup. A ce stade-là, hors de question que je recrute pour autre chose que notre viril groupe d’hommes ! »

« Tu tiens vraiment à gagner, hein, cette année ? »

« Evidemment ! Et pour la peine… »

Je sortis un ticket de ma poche pour le concours de beuverie et, après avoir attrapé un sachet de chounains sur mon chatbus, je tendis l’ensemble à notre interlocuteur.

« Tiens ! Joyeux festival de la lune rouge à toé ! T’es grave moche, mais tu restes quand même la plus sexy des volailles que j’ai croisé cette nuit ! Bon… En même temps, t’es la seule que j’ai croisée… »

« Kaaaaaaïtoooooo ! »

Je posais le tout aux pieds de l’aigle, esquivais du mieux que je pus Akiko et m’enfuis hors de sa portée, le cœur léger, persuadé d’avoir fait une bonne action. La jeune femme s’inclina devant l’oiseau.

« Je vous prie d’excuser mon compagnon. Il ne pensait pas à mal… Il ne sait pas apprécier la beauté à sa juste valeur. Ne prenez pas ombrage de ce qu’il vous a dit. Il a voulu vous complimenter, mais il est trop con pour le faire correctement. »

Et elle s’éclipsa à ma suite, alors que je disparaissais déjà au loin, à bord de mon chatbus.

Nakayama Akiko,
apprentie du gang (guerrier) et bras droit de Kaïto


Nara Enman,
membre du clan Nara


Nara Shoku,
membre du clan Nara


En me glissant au milieu de la foule, je pus apercevoir deux silhouettes en train de manger… Tout en avançant dans mon chatbus, j’humais l’air. Oui… Mon nez ne me tromperait pas. Mon estomac non plus. Ça sentait les épices ! Ni une, ni deux, je me précipitais vers le couple. Je manquais de rentrer dans plusieurs passants et évitais, à chaque fois, l’impact de justesse. Je finis par installer ma marionnette non loin d’eux.

J’en sortis précipitamment, eus du mal à trouver mon équilibre et finis le cul au sol. J’attendis que le ciel arrête de tanguer autant puis, plus ou moins sûr de mes appuis, je me relevais et fis quelques mouvements de main sur mes vêtements pour y enlever la poussière. J’attrapais deux paquets de chounains et m’approchais, un grand sourire niais mais heureux et sincère sur le visage.

« Joyeux festival de la lune rouge à vous ! »

Je leur tendis mes présents et attendis qu’ils veuillent bien les récupérer. Je restais ainsi durant un temps qui put paraître une éternité.

« Dites… Vous faites bien partie du clan Nara ? »

Je sortis deux tickets pour le concours de beuverie de l’une de mes poches. Je les observais un instant. Je tendis le premier à Enman et, lorsque ce fut le tour de Shoku, j’hésitais un instant, avant de lui présenter le morceau de papier. Je me mis à ronchonner.

« Si j’ne vous en donne pas un, mon bras-droit va encore m’éclater le crâne. J’ai d’jà pas beaucoup de neurones… »

Puis, sans crier gare, je retrouvais mon entrain et mon sourire benêt habituel lorsque j’avais bu.

« C’sont des billets pour participer à notre concours de beuverie. Les hommes contre les femmes. J’dois vous avouer que… »

Je continuais sur le ton de la confidence, alors qu’il n’y avait rien de secret dans mes propos.

« … ça fait sept années consécutives que les femmes gagnent. Sept. C’est vraiment scandaleux. Va falloir qu’on se sorte les doigts du cul pour pouvoir espérer remporter la victoire cette année. Et puis, on n’va pas s’mentir, ça s’rait cool qu’on ait plus de représentants des trois plus puissants clans d’la capitale. On n’vous a pas beaucoup vu ces dernières années… Pourtant, c’est un événement qui rassemble pas mal de monde. Certes, la plupart d’entre nous font partie du p’tit peuple, mais c’est là tout l’intérêt pour vous… »

Dès qu’il s’agissait de défendre un projet qui me tenait à cœur, je pouvais avancer un argumentaire censé. Du moins, c’est ce que je croyais. Mettre des paillettes dans la vie des gens lors d’un festival, c’était dans mes cordes.

« … Les p’tites gens comme nous peuvent vous voir, vous admirer. Et de près. C’n’est pas tous les jours qu’on peut se permettre d’inviter des individus d’votre trempe à festoyer avec nous. »

Je m’inclinais respectueusement devant eux.

« J’vous serai infiniment reconnaissant si vous acceptiez d’vous joindre à nous, même si c’n’est que quelques instants. »

Oups. Je m’étais un peu trop penché. Emporté par mon propre poids, je basculais, tête la première, vers le sol. J’eus la présence d’esprit de faire une roulade qui, faute de ne pas me permettre de me relever, m’étala de tout mon long, dos contre le sol, le regard vers les étoiles. La beauté de ce ciel constellé me donna envie de danser.

« Dites… »

Je me relevais tant mieux que mal, retombant plusieurs fois sur le cul, le temps de trouver un semblant d’équilibre pour tenir sur mes deux pieds.

« … auriez-vous quelques conseils à me donner ? »

Lorsque mes yeux se posèrent à nouveau sur mon duo d’interlocuteurs, ces derniers purent apercevoir dans mon regard des astres briller de mille feux.

« J’aimerai beaucoup inviter mademoiselle Kuenaï… Non, madame ? Mademoiselle ? »

J’interrogeais les deux Nara à ce sujet.

« Qu’est-ce que je dois dire quand j’m’adresse à elle ? Madame ou mademoiselle ? Elle est encore super fraîche pour une dame de son âge. Le premier terme va très bien avec sa stature et sa sagesse, mais l’second rend justice à son éternelle jeunesse physique. Vous en pensez quoé ? »

Il n’y avait aucune méchanceté ou arrière-pensée dans mes propos. Je voulais simplement bien me faire voir par la noblesse du shogunat. Toutefois, le vocabulaire et les manières employées étaient ceux d’un paysan du coin.

« Elle est grande comment, mad’moiselle Kuenaï ? Non pas que cela soit une information d’une importance capitale, mais disons que… notre différence d’taille s’ra quand même suffisante pour que je fasse attention à c’que je lui propose comme danse… Parce qu’on n’va pas s’mentir, c’est obligé que j’n’arrive pas à la bonne hauteur… »

Je croisais les bras sur mon torse, signe que je réfléchissais, un air soucieux sur le visage.

« Pour peu que notre différence de taille ne s’accorde pas du tout et j’me retrouve la tronche dans sa poitrine. Trop indécent et maladroit. J’n’ai aucune envie d’passer pour un pervers ou un homme à femme. Parce que, tout à fait entre nous, mad’moiselle Kuenaï est… »

Mes rétines ne manquèrent pas Akiko qui, les bras croisés sur sa poitrine, me regardait d’un air sévère. Je la connaissais suffisamment pour savoir qu’au moindre faux pas de ma part, j’allais morfler. Fort heureusement pour moi, elle n’avait pas assisté au début de la conversation. Par principe, je vins protéger mon sexe de mes mains. Je repris avec force et conviction.

« … est tout à fait charmante. Je ne voudrais guère lui manquer de respect. »

Mon regard fut attiré par les mouvements sur la scène. Certains de mes confrères shinobis s’étaient déjà approchés des notables d’Homura. Parmi ces ninjas, la présence d’Haruko me fit tiquer. Le contenu de sa lettre me revint en mémoire. Bien qu’il ne m’ait envoyé personne, je n’étais pas stupide au point que si aide il allait avoir besoin, ça serait là-bas et maintenant.

« J’vous remercie du temps que vous avez daigné m’accorder. »

Je m’inclinais une nouvelle fois et, par je ne sais quel miracle, je parvins à rester debout.

« J’dois malheureusement prendre congé. J’espère pouvoir partager un verre avec vous au stand de la Taverne Onirique. J’vous souhaite un bon festival. »

Akiko s’inclina à son tour puis, bien décidé à ne pas me lâcher d’une semelle, me talonna comme si nos vies en dépendaient.

Endo Roruko,
bras-droit de Natsumi et père adoptif de Kaïto


Nakayama Akiko,
apprentie du gang (guerrier) et bras droit de Kaïto


Hyûga Aoba,
époux consort de Fujiwara Iwao


Hyûga Zento,
prince d’Homura


Hyûga Aomidoro,
princesse d’Homura


Fujiwara Iwao,
shogun d’Homura


Remontant à bord de mon chatbus, je pris mon élan et nous partîmes en direction de l’estrade, en zigzagant toujours au milieu de la foule. Akiko me hurla quelques mots mais avec le brouhaha ambiant et l’alcool n’aidant pas, je ne compris pas un traître mot de ce qu’elle me dit. Alors que j’arrivais à une vingtaine de mètres de l’estrade, ma marionnette fut stoppée nette dans son élan. Je fis un vol plané mémorable et roulais sur plusieurs mètres. Je me retrouvais le cul en l’air, face contre terre, non loin de l’escalier qui menait à la tribune.

« Je ne te prêtais guère de pulsions suicidaires, Kaïto. »

Les pieds de Roruko apparurent très rapidement dans mon champ de vision. Je levais la tête vers lui, les sourcils froncés, de la terre dans la bouche. Je crachais l’humus, une grimace digne des plus grandes tragédies grecques sur le visage.

« Pourquoé tu m’dis ça ? »

Le vieux nain poussa un soupir désespéré.

« Kaïto… Tu as vraiment cru que tu pourrais t’approcher de la shogun, de sa famille et des chefs de clan sur une marionnette ? »

Akiko, qui venait de nous rejoindre, se positionna à côté de Roruko, un petit sourire en coin.

« Ce n’est pas faute d’avoir tenté de te prévenir. »

Fidèle à moi-même, je me mis à bouder.

« En même temps, si tu ne m’avais pas autant tapé sur la tête, j’aurais peut-être eu un peu plus de neurones à disposition. »

« Oh, ça va ! Arrête de faire ton choqué. Tu n’as déjà pas beaucoup de cervelle quand il s’agit de gérer la vie de tous les jours… »

« Wesh ! T’es dure en affaire, Akiko. T’es jalouse parce que je n’ai pas l’intention de t’inviter à danser, c’est ça ? »

« Rêve pas trop… »

Elle ajouta en ricanant :

« … Je suis certaine que Kuenaï va décliner ta proposition. Qui voudrait danser avec un nabot déjà torché par l’alcool ? »

« Même pas vrai ! Je suis juste un peu… joyeux. Et j’vais te prouver de ce pas que… qu’elle va accepter ma proposition. J’suis un nabot, mais je suis le plus beau gosse des nabots ! »

« Redescends sur terre. Ta bite, c’est un asticot, pas la saucisse montagnarde, hein. Tu as la tête d’un ado prépubère en manque d’affection et certainement pas celle d’un prince charmant venu conquérir je ne sais quelle dulcinée. »

Vexé, je bondis sur mes jambes et voulus me précipiter vers la scène. Roruko me retint par le col.

« Kaïto… Si tu ne veux pas finir saucissonné sur le toit de notre stand, je te conseille de te calmer et d’y aller en marchant. »

Je luttais quelques instants contre mon père adoptif mais, comme à chaque fois ou presque, c’est lui qui eut le dernier mot. J’époussetais mes vêtements puis, avec la prestance d’un nain imberbe et sûr de ses capacités de tombeur, je montais les marches qui menaient sur l’estrade. Alors que je cherchais la cheffe du clan Nara, mon regard se posa sur Aoba. Il eut alors toute mon attention. Il était la définition même du prince charmant. Ni une, ni deux, j’oubliais Kuenaï et me dandinais jusqu’à l’homme de mes convoitises.

« M’sieur Aoba ! M’sieur Aoba ! »

Lorsque je fus à quelques pas de lui, je lui tendis un sachet de chounains. Je venais sortir celui-ci de ma poche.

« Joyeux festival de la lune rouge à vous ! »

Complètement sous le charme, je lui fis savoir :

« Vous êtes encore plus beau de près. Vous êtes encore plus beau que la plus belle des feuilles vertes. Enfin… »

Je me mis à réfléchir, un peu perplexe face à ce qui venait de sortir de ma bouche.

« J’ne suis pas certain qu’ça soit un compliment d’être comparé à une feuille verte. Après… On vous a appelé comme ça parce que vous ressembliez à une feuille verte quand vous étiez petit ? »

Mes sourcils se froncèrent légèrement.

« Bon, j’ne vais pas vous mentir, m’sieur Aoba… Mais j’ne suis pas certain que ça soit très judicieux d’ma part de vouloir lier des compliments sur votre beauté physique à la signification d’votre prénom… Comparer vos cheveux à du feuillage… Vraiment… On dirait des branches de saule pleureur qui pendouillent mollement après la pluie. Ce… Ce style vous va très bien, hein. Mais… euh… dis comme ça… Ça ne vous rend pas justice… Puis, bon… En terme de verdure… Vous avez trois poils qui tentent de s’battre en duel sur le menton… Du coup… Bah, c’compliqué… Au moins, vous en avez plus que l’autre… Comment il s’appelait déjà ? C’était un Nara… Un truc qui rimait avec abeille… Et le début, ça ressemblait à un gant… comme le gant pour se laver… Gan… Ganbeille… Ganeille… Gansei ! Voilà ! C’est ça ! Gansei ! Lui, il n’en avait que deux des poils sur le menton… Vous en avez toujours un de plus ! C’est déjà ça… »

Bien que cela ne plaise pas à tout le monde, je m’adressais toujours avec franchise, sincérité et indélicatesse à mes interlocuteurs. Peu importe leurs origines sociales.

« M’sieur Aoba, j’viens d’avoir une illumination ! »

Je sortis de ma poche un ticket.

« Comme chaque année, on organise un concours de beuverie. Les hommes contre les femmes. Ça fait d’jà sept années d’suite que les femmes gagnent. Mais on compte bien leur mettre la raclée d’leur vie cette année. »

Je lui tendis le billet.

« Ça vous dit d’m’accompagner ? J’suis sûr qu’avec quelques bières supplémentaires, j’pourrais vous sortir la plus belle des déclarations… Et avec vous dans notre équipe, c’est sûr qu’on remportera la victoire. »

Mon regard se déporta sur deux jeunes personnes non loin de lui.

« Ce sont vos enfants ? »

Mes yeux firent des allers retours entre Aoba et le duo.

« J’me demandais comment c’était possible qu’un homme aussi beau que vous fasse des enfants aussi m… »

Un toussotement me fit sursauter. Je n’eus pas besoin de me retourner pour savoir que Roruko et Akiko veillaient au grain. Je m’approchais du prince et de la princesse et leur tendit également un ticket.

« Tenez ! Vous êtes invités aussi. Au moins pour la première partie de soirée. Parce qu’après, il y aura certainement un strip poker de lancé, et ce n’est certainement pas de votre âge. »

Mon attention se reporta sur Aoba, des étoiles plein les yeux.

« Alors ? Vous acceptez d’m’accompagner ? Pour que j’puisse vous faire ma plus belle des déclarations autour de bière ? On n’va pas s’mentir, hein. Quand j’suis sobre, mon langage et mon vocabulaire n’me permettent pas d’faire des confessions dignes de ce nom. J’vous jure, vous n’serez pas déçu ! »

J’aperçus Iwao à l’autre bout de l’estrade.

« Madame la shogun ! Madame la shogun ! »

Je lui fis de grands signes.

« Faut absolument que j’vous parle ! A propos d’un truc super méga important… C’est… hic… Sur le temple. »

Tout en attendant mon tour auprès de la Fujiwara, je crus bon de préciser à Aoba :

« Vous f’rez attention avec les chounains… Enfin, plutôt, vous m’excuserez. J’crois bien que je me suis assis d’ssus durant le trajet. Mais ils sont toujours aussi bons. Écrabouillés, certes, mais très bons. Certifié par un professionnel. L’nombre de fois où j’me suis assis sur mon casse-croûte… J’ai d’jà testé ! N’vous inquiétez pas, vous ne craignez rien ! »

Résumé:

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Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptyDim 24 Mar - 17:43

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Narrateur

Message Sujet: Re: Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns
Yukita Eiko:

Fujiwara Gen’ichiro & Akedo Aruzu:

NARA HARUKO & AKIMICHI MIYUKI

Nara Kuenai,
Cheffe du clan
Nara

Quelques minutes après la fin du discours, Kuenai s'était rapprochée du jeune homme et l'avait remercié une nouvelle fois pour la boîte de douceurs qu'il lui avait offert – et dont elle ne tarda pas à en piquer quelques uns, avant qu'ils soient interrompus par la venue d'une demoiselle encore inconnue à ses yeux.
Ce ne fut que lorsqu'elle mentionna le nom d'une des membres de son clan dont les noces avaient été célébrées récemment que son regard s'illumina – cela lui disait quelque chose, en effet.

« Oh, effectivement. Enchantée, Miyuki. », elle fut quelque peu surprise par son cadeau, mais l'accepta avec un sourire dont on parvenait difficilement à lire l'intention. « Je vous remercie, ce n'était pas nécessaire ; après tout, vous avez déjà fais honneur à cette confiance en confectionnant cette robe aux goûts de la mariée. »

Une once de malice se glissa dans l'encre de ses prunelles, avant qu'elle ne la salue à son tour, le regard glissé en coin vers Gansei qui se rapprochait doucement de la Shogun, accaparant son attention pour une discussion au loin – tandis que Senchi l'était tout autant par deux silhouettes :

« Quelque chose me dit que nous aurions peut-être encore bientôt besoin de vos services, Miyuki. Je ne manquerais pas de vous faire signe. Passez un bon festival. »

Kuenai ne réagit pas tout de suite aux mots d'Haruko après son départ, se contentant d'échanger un regard entendu avant d'hocher la tête.

« J'imagine, oui. C'est touchant de ta part. », son attention balaya la foule, un temps.

Fujiwara Iwao,
Shogun d'Homura


Nara Gansei,
Membre du clan Nara

Gansei plia l'échine face à la Shogun, avant d'échanger quelques mots de politesse.

« J'aimerais accompagner la délégation qui se rendra au Pays de l'Eau, si vous le permettez.
Je n'y vois pas d'inconvénient, bien que j'admet avoir pensé à vous pour le Pays de la Foudre étant donné la complexité de la situation là-bas. Auriez-vous un nom à me recommander pour votre remplaçant ? »
Kuenai eut un petit sourire, avant de remarquer que Senchi était tout aussi occupé, tandis qu'Aoba embrassait la foule avec ses deux autres héritiers. Elle avisa Haruko avant de s'avancer vers un stand – échangeant quelques pièces contre une bouteille de saké – avant de revenir sur son flanc.

« Nous sommes déjà là où nous devons être, Haruko. »

Son regard vint trouver l'arche de la Lune, qui étendait sa noirceur sur l'ensemble du Shogunat. Elle parut pensive, un temps – puis apporta une autre des douceurs confiées par le genin à sa bouche. Sa voix s'éleva alors, presque pensive, comme si elle exposait quelque chose d'évident en se remémorant d'autres souvenirs.

« Cette nuit est la seule de l’année où la cité d’Homura est plongé dans une telle pénombre que l’on ne distinguerait pas même l’ombre du Shogun, si ce n’était pas pour ce grand feu derrière nous. », elle observa Haruko, un temps. « Mais pas assez pour que les nôtres ne puissent pas exister. »

Après avoir échangé un regard entendu avec son cousin au loin, elle détourna ses yeux d'Haruko pour contempler celle de ceux qui quittaient doucement l'estrade – Eimei, qui ne tarderait pas à être interpellé par Enman.

« C’est également la nuit où nos ombres sont les plus fortes. À cause de l’obscurité, les Fujiwara donnent naturellement la main au clan Hyûga pour assurer la protection de la Shogun. Leur Byakugan est un don qui fait défaut aux samouraïs, qui distingue tout même dans le noir le plus complet. Avec les années, j’ai réalisé que les jours précédant le festival étaient particulièrement prolifiques pour notre clan, car chacun cherche à s’assurer de notre fidélité renouvelée, à l’approche d’une soirée où nous pourrions tenter de contrôler le shogunat tout entier. », elle laissa un amusement étouffé trahir ses lèvres. « Fort heureusement, cela n'a jamais été notre objectif, mais c'est à cette période de l'année que je demande un juste retour à la plupart des services que j'ai rendu, que le contexte du festival me permet de gonfler quelque peu. C'est étonnant comme, à cette période, certains sont prêts à m'accorder bien plus de choses qu'ils l'auraient fait d'ordinaire, simplement par crainte de nous voir faire quelque chose que nous ne désirons pas. »

Kuenaï saisit un morceau de papier des plis de son kimono et se tourna vers Haruko – délaissant quelques seconde le spectacle qui allait se dévoiler devant elle. Elle le glissa sous le pan du haut du jeune Nara pour le dissimuler aux yeux d'autrui, là où son vêtement se croisait sur son torse. Sa dextre tapota l'emplacement où se trouvait désormais la missive, un sourire aux lèvres avant d'aviser à nouveau l'échange entre les membres de son clan et le chef des Hyûga.

« Alors pour te récompenser, voilà tes informations. Vous ne pourrez pas pénétrer au sein du Pays de la Terre sans vous heurter au clan Akimichi. Ce sont des êtres bourrus, têtus et téméraires que l'on ne peut pas simplement acheter ou adoucir avec de belles paroles. Tu trouveras à l'intérieur de cette enveloppe tout ce dont tu auras besoin de savoir pour les convaincre et les ranger de ton côté, pour te permettre d'explorer cette grotte. »



Hyûga Eimei,
chef du clan Hyûga et héritier d'Iwao


Nara Enman,
Membre du
clan Nara


Nara Shoku,
Membre du
clan Nara

« C'était un beau discours, Eimei. J'aurais aimé profiter de l'occasion pour vous parler de quelque chose, si vous me le permettez.
Bien sûr. À quel sujet ? »

Le visage de Kunaï se pencha, à peine, vers celui d'Haruko – sans qu'elle ne change sa position, le corps faisant face au reste de l'esplanade tout comme lui. Les deux hommes poursuivaient leur conversation, plus loin, sans être gênés le moins du monde par la venue d'un certain chef du clan Fujiwara.

« Une des leçons que tu dois encore apprendre est de mesurer la valeur des faveurs et des dettes que tu acquiers, et quand les collecter. », souffla-t-elle en observant le futur qui se gravait devant eux. « Ce n’était pas idiot de me demander d’être présent lors de l’entrevue avec Eimei. J’aurais fait la même chose – ne jamais accepter un service rendu sans être certain qu’il te sera bénéfique. Tu as simplement manqué de me demander ce dont il allait en retourner. », elle considéra Haruko, du coin de l’œil. « Si tu avais su que cela se limiterait à un rôle de spectateur, je ne suis pas certaine que ce soit contre cela que tu aurais choisi d’échanger la faveur que je t’ai demandé. »

Elle eût un petit sourire, avant de poursuivre sur un air plus sérieux.

« Tout ce que j’ai fait, au cours de ma vie, a été et sera dans l’intérêt du clan Nara. Mais je ne suis pas dupe. Un temps viendra où je ne serais plus là – assassinée, tuée lors d’une bataille, ou simplement de vieillesse si la chance me sourit. Pour être tout à fait franche avec toi, ce n'est pas cela qui m'inquiète. », confia-t-elle. « Beaucoup de vieillards du clan hurlent au respect dès que l'on ne considère plus leurs vieux os avec leur force d'antan. En ce qui me concerne, notre avenir se trouvera toujours dans les nouvelles générations – pas les anciennes. Tout ce que je souhaite, avant de mourir, c'est assurer la place du clan Nara au Shogunat ; vous laisser le meilleur à vous, ceux qui venez après, pour que vous connaissiez une ère de gloire et d'influence. »

« Navré, je n'ai pas fait les présentations. », déclara-t-il quelque peu embrassé d'avoir manqué à son savoir-vivre – faussement, pour qui le connaissait bien. « Voici ma sœur, Nara Shoku, plus jeune de quelques années. Shoku, je te présente Hyûga Eimei, que tu dois connaître., il prit soin de taire son héritage, comme le souhaitait l'intéressé – qu'avant qu'il ne monte sur le trône, il ne soit qu'un chef de clan, sans aucune autre minauderie.
Enchantée. », souffla-t-elle doucement, en courbant l'échine en guise de salutation – par politesse, mais aussi par respect. Le Hyûga en fit de même.
Le Hyûga en fit de même. « Le plaisir est pour moi. »

« Et je me suis assurée que ce futur me mange dans la main il y a des années de cela. »

Eimei appréciait Kuenai ; et peut-être cette affection, ce respect pour son intelligence, avait été le déclencheur qui avait changé la dynamique des trois clans.
Quelle étrange coïncidence avait-ce été, alors, qu’au moment précis où les fruits étaient suffisamment mûrs pour être récoltés, la femme du précédent chef soit retrouvée morte, les yeux crevés dans la pénombre de sa chambre.

Enman laissa ses bras se croiser dans l'ombre de ses manches, un habile sourire glissé sur ses lèvres lorsqu'il observa sa sœur avec une once de fierté.

« Je crois me souvenir que vous êtes un amateur de go et de shōgi. Shoku en est une habile joueuse. Je dois admettre qu'elle m'a plus d'une fois donné du fil à retordre. »
La jeune femme rougit, balayant sa dextre devant elle comme pour chasser les flatteries de son frère avec l'humilité. « Ce n'est pas vrai. Mon frère me flatte, mais j'ai encore beaucoup à apprendre. »
Eimei, lui, semblait intrigué, ses mains liées derrière son dos et un sourire peint sur son visage – entre la gêne, le charme, et la droiture. Sa rétorque aurait pu être prise comme une simple courtoisie à l'égard du clan Nara – mais si l'on observait bien, il se jouait dans son regard bien autre chose sous ces airs de civilités. Le désir de la connaître.

« Peut-être pourrions-nous faire une partie, à l'occasion. », son attention s'éleva vers Enman, ne voulant pas l'embarrasser. « Si votre frère n'y voit aucun inconvénient, bien sûr.
Évidemment. Bien que je craigne que je ne puisse plus sauver la face une fois qu'elle aura appris quelques coups de vous. »

« Je n'ai eu aucun enfant ; alors la place de chef du clan Nara reviendra au plus vieil héritier de la lignée. Enman, mon cousin, que tu as pu rencontrer. J'imagine que tu peux comprendre ce que cela signifie, pour quelle raison j'ai fait ce choix et pourquoi Shoku se tient à ses côtés. », c'était évident : le prochain chef du clan deviendrait par extension la personne la plus proche du futur Empereur, si sa sœur venait à l'épouser. Cette même sœur qui pourrait, sous les conseils avisés de son frère, soupirer à l'oreille d'Eimei – lui intimer son avis, comme le faisait Aoba, sur les affaires du Shogunat... et ce, toujours, dans l'intérêt des Nara.

Eimei et Shoku rirent de concert, amusés – mais toujours d'un manière effacée, comme le voulait la bienséance.

« Shoku pourra faire le déplacement au domaine Hyûga, dans ce cas. Vous êtes un homme occupé.
—  Non, non. C'est à moi de venir – c'est moi qui vous impose ma proposition. Qui plus est, nous pourrons en profiter pour discuter plus amplement du sujet dont vous avez soulevé plus tôt. Je devrais avoir quelques explications d'ici quelques jours, si cela vous convient.
Parfait., Enman observa sa sœur, un temps. Nous n'allons pas prendre plus de votre temps et vous laisser profiter des festivités.
Entendu. Passez un bon festival. »

Les trois silhouettes se saluèrent sans un mot de plus – mais un regard échangé entre Eimei et Shoku, le Hyûga tenant fermement ses mains dans son dos, un sourire à la fois gêné et chaleureux sur ses lèvres.

Kuenaï se tourna vers son vis-à-vis, un sourire satisfait discrètement glissé sur ses lèvres. Elle lui tendit une coupe de saké, une seconde tenue entre les doigts de sa senestre. Comme une invitation à la suivre dans ce chemin qui élèverait leur clan au plus haut rang, qu'il n'avait plus qu'à saisir s'il désirait prendre part à la danse des ombres.

« Alors ce soir, observe, Haruko. Contente-toi de contempler ce que je vais vous laisser, et trinque avec moi à l'avenir pendant que ces vieillards se remémorent le passé. »

Il pouvait aisément comprendre quel était le devoir d'Enman, qu'elle avait mentionné quelques jours plus tôt. Introduire sa sœur à l'héritier du Shogunat, en acceptant qu'elle lui soit arrachée par le palais si leur union devait se concrétiser – la garder dans l'ignorance de toute entreprise, pour s'assurer qu'elle ne soit jamais la cible de représailles. Leurs enfants deviendraient les héritiers à leur tour, à la fois Fujiwara, Hyûga… et Nara.
Celui d'Haruko avait été d'empêcher Senchi de s'approcher, pour que cette première rencontre se déroule sous les meilleurs auspices.

Celui de Kuenai, elle, avait été de ne pas intervenir quand bien même elle en avait planifié chaque instant ; de demeurer dans l'ombre pour ne pas dévoiler cela comme le piège évident que cela était, en faisant mine d'être préoccupée par l'un des plus jeunes membres du clan.

Mais il n'en était rien. La femme avait placé ses pions des années durant. Les prochains mois détermineraient si elle remportait la partie... ou si une nouvelle manche s'imposerait à elle.

Matsurika Hanabi:

Gakusha Ashin:

Kawasaki Kaïto:

résumé:

Nara Haruko
Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptyLun 25 Mar - 19:56

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Nara HarukoChûnin 中忍 de rang B

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ハンティング


Touchant de ma part ? Peut-être, peut-être pas.

Kuenaï ne l’avait peut-être pas compris à ce moment-là, mais ce murmure à son oreille n’avait nulle autre intention que de la protéger. Peu importe le respect incommensurable que je lui portais, ses ancêtres ne m'intéressaient guère ; sa vie à elle, la vivante, était bien plus importante à mes yeux.

Un objet façonné à partir de chakra représentait un danger. La matière pouvait être déformée et répondre à son créateur.

Ici, il était question de Miyuki en qui j’avais entièrement confiance. Pour une raison qui m’échappait encore, je n’aurais aucun mal à lui confier ma propre vie. Néanmoins, je ne voulais pas qu’elle soit forcée d’utiliser cet objet contre Kuenaï un jour ou l’autre. Cette offrande avait été réalisée dans un lieu public après tout. Cette information était dorénavant connue. Afin de protéger ces deux femmes qui m’étaient chères, il m'était apparu nécessaire d’être sur mes gardes et de prendre ces dispositions.

Alors que je m’attendais à escorter humblement l’Ombre, celle-ci m’arrêta net dans mon élan. À notre place ? Que voulait-elle dire par là ?

« J’ai peur de ne pas comprendre–... »

Et je ne mis pas longtemps à saisir la situation.

Tandis que la voix de mon interlocutrice me berçait, les faibles lueurs de la lune avaient fait apparaître une toile, qui s’étendait sur le festival tout entier. C’était comme si Kuenai était l’araignée prédatrice, comme si Homura était son terrain de chasse. Cette femme était effrayante–... Et alors que certains auraient pu en être écœuré, moi, j’étais admiratif.

Peu à peu, elle me dévoila son plan de longue date, son vocabulaire changea de temps en temps pour finalement montrer ce qu’elle était réellement. Comme au Shôgi, elle avait méticuleusement élaboré une stratégie, quitte à utiliser les pions de sa propre communauté. Je n’étais pas étonné, toujours pas écœuré.

Au passage, elle m'avait même transmis très discrètement mon dû, touchant légèrement mon kimono et mon corps, à travers ses mains. Dans une autre situation, j'aurais pu être gêné, mais au vu de notre échange, je n'avais pas sourcillé.

Cela dit, elle m’avait donné une leçon, qui malgré tout, avait écorché un tant soi peu mon égo. Je ne pouvais le nier.

Le long de la conversation, mon expression ne changea pas, cherchant à camoufler mes émotions et à réfréner mes pensées.

« Alors, vous aviez tout prévu — ... Je ne suis pas étonné pour être honnête. Certains auraient pu être outrés par un tel comportement, puisque soyons francs, j’ai joué mon rôle, tel un pion dans votre partie. »

Balançais-je avant de tourner mon regard vers elle, cherchant à croiser son regard ne serait-ce qu’un instant.

« Tout comme vous, je ne souhaite que la prospérité de notre clan. Je comprends donc le sens de ces manœuvres et même conscient de mon rôle, je le jouerai à nouveau avec plaisir, dans ce même scénario. Sachez dans un premier temps que je ferai mon possible afin que votre mort soit naturelle, votre trépas, malgré vos précautions, fragiliserait le clan. Dans un second temps, votre volonté sera transmise de génération en génération. Peu importe les stratégies à élaborer, peu importe les sacrifices à réaliser, de mes mains, votre héritage perdurera. Je vous en fais la promesse solennelle. Vous savez, que je serai éternellement reconnaissant pour nous avoir accepté au sein des Nara, Retsuko et moi-même... Je pense chacun de mes mots, vous pouvez avoir confiance en moi. »

Bien que l’alcool n’était pas mon fort, j’avais pris de ma main droite la coupe de Saké, afin de goûter cet alcool réputé comme revigorant. J’avais bu le breuvage en même temps que mon homologue, ne faisant qu’un avec cette dernière.

« À l’avenir. »

C’était le moment, celui que j’attendais pour faire ma demande. J’avais longtemps réfléchi à cette possibilité et elle m’apparaissait encore plus nécessaire en ce jour.

« Je me dois de vous remercier pour cette leçon. Cela dit, je ne pense pas que ce soit la seule qui pourrait m’être prolifique. Vous ne me devez rien, mais je souhaiterais tout de même vous demander une dernière faveur. »

Je m’étais positionnée face à elle, laissant mon kimono se mouvoir au gré de mes bercements.

« Bien que je pense que mon grade actuel ne sera bientôt qu’un souvenir. J’ai soif de connaissances et personne n’est mieux placée que vous en ce monde pour m’aiguiller dans cette voie. Vous êtes au fait ma dévotion et de mes récents progrès à l’entraînement, je ne serai pas une gène. Je vous prie d’accéder à ma requête Kuenai, et de me laisser devenir votre disciple. »
 
Dis-je avant d’abaisser le haut de mon corps, pour appuyer mes propos.

Je voulais être à ses côtés.

Je sentais, au fond de moi, que les dangers à venir allaient être bien nombreux. Je souhaitais devenir à la fois son élève et son protecteur. Même dans l’élite de ce monde, je ne voyais pas qui pouvait résister à sa puissance des ombres alliée aux portes divines Hachimon. Je ne les avais pas encore utilisées, mais la sixième porte était un aperçu du pouvoir destructeur que je pouvais déployer.





Résumé:



the future lies in the shadows


Fujiwara Gen'Ichiro
Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptyVen 5 Avr - 14:18

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Fujiwara Gen'IchiroChûnin 中忍 de rang B+

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Festival d’Homura - Été 83, Homura


Les mots de l'Éclair jaune trouvèrent écho auprès de son aîné, qui saisit immédiatement l'importance de la discrétion et l'entraîna loin des regards trop curieux. Cette réaction vive de Senchi ne fit que renforcer la conviction du jeune Fujiwara quant à la délicate question des yokais tourmentés au sein du quartier des épéistes.

Alors qu'il s'apprêtait à répondre, leur échange fut interrompu par l'arrivée du jeune ébène, rencontré par le flavescent quelques jours auparavant. Visiblement reconnaissant, l'enfant du désert exprima sa gratitude envers le patriarche des Fujiwara pour l'accueil qui lui avait été réservé. Ses paroles étaient empreintes d'éloges à l'égard du jeune blondinet, qui, gêné, resta silencieux et rougit légèrement face à tant de compliments.

En voyant le Kazejin s'éloigner, le flavescent se sentit soulagé de pouvoir enfin aborder ce sujet délicat. Il commença par passer sa main dans ses cheveux, une habitude qui trahissait son embarras imminent. En effet, il allait devoir mettre en difficulté sa propre sœur. Les informations sur l'existence des chambres de torture lui avaient été transmises par Izanami, mais il ignorait comment elle avait pu y accéder. Peu importait les détails à ce stade, il avait une confiance absolue en sa sœur, et si elle affirmait quelque chose, c'était qu'il y avait certainement un fond de vérité dans ses paroles.  

À voir votre réaction, il semble que mes paroles vous ont mis dans l'embarras... Je vous assure que ce n'était pas mon dessein. un regard fuyant qui caractérisait sa gène. Cette révélation m'a été confiée par ma sœur. J'aurais souhaité pouvoir vous en parler à un moment plus opportun, mais malheureusement, je serai indisponible dans les semaines à venir. En effet, je m'apprête à entreprendre un voyage vers les terres de Tsuchi aux côtés de Nara Haruko.

Ses paroles transpiraient la sincérité. Effectivement, étant donné les contraintes de son emploi du temps chargé, le jeune opalin n'avait guère eu d'autre opportunité que celle-ci pour partager sa découverte. Guidé par son honnêteté naturelle, il en profita également pour prévenir son chef de clan de son prochain voyage. Restait à voir si Senchi ferait preuve de compréhension.

Il m'apparaît évident que les yokais sacrifiés lors des festivités du Nouvel An proviennent probablement des sources que j'ai mentionnées. Je suis conscient que ma confiance n'est pas encore pleinement acquise au sein du clan, ni la vôtre par extension. Cependant, je ressens le besoin de m'investir davantage dans les affaires de notre lignée, prêt à consentir aux mêmes sacrifices pour maintenir notre position actuelle. Pourriez-vous m'éclairer davantage sur les actions menées par nos pairs à l'égard de ces créatures ?

Ses yeux s'embrasaient d'une lueur ardente, comme un reflet de la flamme intérieure qui brûlait en lui. Depuis les premiers jours de l'organisation clandestine, le jeune homme blond n'avait plus reculé devant aucune tâche, aussi sombre soit-elle, pour servir les intérêts de son clan et de l'autorité du Shogunat. Il était prêt à exploiter toutes les ressources à sa disposition pour atteindre ses objectifs.

De surcroît, le périple dont nous avons fait mention auparavant s'inscrit parfaitement dans le domaine qui nous a été assigné par Iwao-sama, à savoir la gestion des forces armées. En nous dirigeant vers le Pays de la Terre, notre objectif est de mettre en place une route sûre en établissant des avant-postes, ce qui permettrait au Shogunat de renforcer son emprise dans la région.

Depuis les pourparlers à Tetsu, Gen’Ichiro avait parfaitement conscience que le Shogunat cherchait des alliés dans sa lutte contre l'Alliance. Si une alliance avec le Pays du Fer ne se concrétisait pas, il était donc impératif de rechercher d'autres partenaires. C'est pourquoi il prit le temps d'en discuter avec le représentant de son clan.

Spoiler:


Kawasaki Kaïto
Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptyDim 14 Avr - 22:12

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Kawasaki KaïtoGenin 下忍 de rang B

Message Sujet: Re: Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns
« Faites connaître vos décisions, jamais vos raisons. Vos décisions peuvent être bonnes, vos raisons seront certainement mauvaises. »
De Murray, écrivain anglais du XVIIIème siècle

Eté 83, Pays du Feu - Homura, centre-ville

Endo Roruko,
bras-droit de Natsumi et père adoptif de Kaïto


Araï Natsumi,
Chef du Gang des Sept Nains et père adoptif de Kaïto


Hyûga Aoba,
époux consort de Fujiwara Iwao


Fujiwara Iwao,
shogun d’Homura


La bière aidant, je ne fis guère attention au silence pesant qui s’était installé à cause de mes déclarations.

« Je n’vois pas ce que vient faire l’audace dans notre discussion, sieur Aoba. J’estime que l’monde est bien assez dur et cruel comme ça. Lorsque je croise un individu ou un objet qui trouve grâce à mes yeux, peu importe les relations qu’il peut avoir, j’pense que c’est important d’lui dire. Même si c’est maladroit - et j’ai bien conscience que v’nant d’ma part, ça doit être d’une incontestable maladresse -, je n’serai pas parti sans vous avoir dit l’fond d’ma pensée… On dit toujours c’qui n’va pas, mais jamais assez c’qui va… »

Je fis quelques pas de danse sur un rythme que moi seul semblait pouvoir entendre.

« Vous savez, sieur Aoba. J’vous aime bien. Vous vous entendriez à merveille avec mon père ! Enfin… Pas celui-là… »

Je fis un signe de la tête en direction de Roruko qui se trouvait non loin de là. Celui-ci plissa d’ailleurs légèrement les yeux.

« Même s’il a dix mille fois plus de tact et de vocabulaire que moé, il est loin d’avoir l’niveau de mon autre père, Natsumi. Vous avez l’même humour et j’suis sûr que vous auriez des conversations très intéressantes auxquelles j’ne comprendrais rien du tout. Dame Iwao a beaucoup d’chances d’vous avoir rencontré en première… Pour rien au monde je voudrais sa place de shogun. Bien trop compliqué et ennuyeux comme métier… J’préfère largement être les p’tites mains dans l’ombre… »

La vérité, la vraie… Si quelqu’un portait la culotte dans ce couple, ce n’était clairement pas Aoba. Ce mec, aussi beau soit-il, se faisait mener par le bout du nez par la shogun. Une shogun qui devait tout de même avoir de sacrées culottes pour dire à son mari combien de poils il pouvait avoir. Est-ce qu’elle tenait vraiment un compte des poils d’Aoba ? De quelles couleurs pouvaient bien être ses petites culottes pour que le consort se laisse ainsi faire par Iwao ? Je jetais un coup d’oeil en direction de la Fujiwara et, après avoir baissé la voix, comme pour faire une confidence au sieur Hyûga, je lui fis savoir :

« Et j’ne parle pas des mains baladeuses, hein. Loin de moé l’idée de rendre dame Iwao jalouse. J’ai moult défauts - pour certains irrécupérables - mais j’ne suis pas un briseur d’famille. J’suis un homme d’honneur, m’sieur, même si ça n’se voit pas aux premiers abords. On ne touche pas à l’une des formes les plus sacrées qui puissent exister dans notre société. La famille, c’est la famille. Et elle doit être protégée. Peu importe sa forme, son rang et le lieu où elle vit. De plus, ça s’rait clairement irrespectueux vis-à-vis d’votre personne. Je ne me permettrais pas une telle infâmie. »

Je vins poser mes mains sur mes hanches, satisfait d’avoir partagé avec mon interlocuteur l’une de mes plus profondes convictions. Je repris sur un ton plus guilleret et jovial, digne d’un nain avec quelques coups dans le nez.

« Tout ceci ne m’empêchera tout d’même pas d’faire l’éloge d’votre beauté, d’votre humour et de toutes vos qualités. C’est bien dommage qu’on n’puisse pas rencontrer plus d’hommes comme vous. »

Je ne pus néanmoins retenir un profond soupir.

« Mais quand même… elle a trop d’la chance d’vous avoir comme époux… Rien qu’pour ça, j’suis quand même un peu jaloux de dame Iwao… »

Une ombre sur ma gauche me fit bondir. Roruko s’était avancé et s’inclina respectueusement devant le Hyûga.

« Mes salutations, sieur Aoba. Bon festival de la lune rouge. »

« Qu’est-ce que tu fais là, wesh ? J’suis super méga sage… Enfin… sage… Je suis sage… Un petit peu sage… »

Tout en me mettant son index devant ma bouche, il me lança un magnifique :

« Chut, Kaïto. »

Quoi ? Comment ? Je venais de me faire chuter par mon propre père. Je voulus rétorquer mais mon aîné fut le plus rapide.

« Je vous prie de pardonner les bavardages incessants et incommodants de mon fils. Il a la fâcheuse tendance à prendre autrui pour une extension de sa personne et à lui partager tout ce qui lui passe par la tête sans y mettre les formes. »

Il m’adressa ensuite quelques mots.

« Kaïto. Tu te tiens bien devant dame Iwao. Tu as eu beaucoup de chances que sieur Aoba ne se soit pas fâché avec les dingueries que tu lui as sorties. »

« Mais, Roruko, je… »

« Mon index est toujours devant ta bouche. Je te prie donc de te taire jusqu’à ce que je te donne l’autorisation de parler. »

Il savait que si personne ne m’imposait de limites verbales, je n’en avais pas.

« Voilà comment va se passer la suite. Tu vas commencer par soumettre tes excuses au sieur Aoba. Puis, quand tu te présenteras devant dame Iwao, tu lui adresseras tes respects et tu lui diras exactement ce que tu as répété avec ton père ces derniers jours. Ni plus. Ni moins. Tu ne t’écartes pas du texte. Tu ne lui parles pas de tes théories. Tu ne l’embarques pas dans tes dingueries verbales. Tu ne lui fais pas part de tes réflexions sur le monde. Le texte et uniquement le texte. C’est compris ? »

Son index n’ayant pas bougé de place, je fis plusieurs mouvements de tête, de haut en bas, pour lui signifier que j’avais compris.

« Bien. Autre point important. J’ai entendu dire que tu voulais inviter dame Kuenaï à danser. »

J’ouvris de grands yeux ronds : comment était-il au courant ?

« Ne me regarde pas comme ça. Je suis autant ton père que Natsumi et je te connais suffisamment bien pour savoir que durant les festivals, avec un petit coup dans le nez, tu enchaînes les dingueries plus vite que ton ombre. Tu appliques exactement les mêmes règles qu’avec dame Iwao. Pas de théories. Pas d’excentricités verbales. Pas de réflexions sur le monde. Tu t’en tiens au protocole de base que nous t’avons fait répéter ces derniers jours. Et non, tu ne peux pas y introduire de marque personnelle. Commence déjà par maîtriser correctement l’étiquette de base avant de vouloir y apposer une quelconque signature. »

Il retira son index.

« Bien. Permission de parler. »

La réponse fut immédiate.

« Mais, pour le sieur Aoba… »

« Aucune contestation possible pour le moment. Je prendrais le temps de t’expliquer ce qui n’allait pas dans tes propos. Garde simplement en tête que le sieur Aoba ou n’importe quel autre individu présent sur cette scène n’est pas ton pote. Ne fais pas attendre dame Iwao. »

Il m’attrapa par le col alors que je voulus me précipiter vers la shogun.

« Ce n’est pas par ça que tu dois commencer. »

Je ronchonnais, mais mes protestations furent vite mises hors d’état de nuire par un simple regard de Roruko. Je m’inclinais respectueusement devant le Hyûga et ses enfants.

« Je vous prie de me pardonner pour mes propos s’ils vous ont paru offensants. »

Puis, avant de leur fausser compagnie, je lançais joyeusement au consort :

« N’oubliez pas de v’nir faire un tour au concours de beuverie. J’sais que le vieux a amené de très bonnes bouteilles d’alcool de riz et, malheureusement pour lui, j’ai vu où il les avait cachées ! J’vous en servirais avec plaisir… Quoé que… Non, on verra… Je n’serais certainement plus en état d’le faire au moment où vous débarquerez. »

Fujiwara Iwao,
shogun d’Homura


Lorsque je parvins devant la shogun, je m’inclinais respectueusement devant elle.

« Bon festival de la lune rouge, dame Iwao, shogun de notre pays. »

Je lui tendis le traditionnel sachet de chounains. Elle déclina avec respect. Ne surtout pas oublier que ce n’était pas ma « pote ». S’en tenir au texte.

« J’vous remercie humblement de me recevoir en de telles circonstances. »

Ce n’était tellement pas naturel pour moi que j’en avais mal au crâne. Pourtant, à la vue de mes derniers exploits, il était grand temps que je me conforme un minimum aux protocoles en vigueur.

« Mon rapport à la sortie de votre palais était complet. Uzumaki Otsuge a pu confirmer avec l’une de ses techniques que je n’avais pas menti ou omis de détails. Néanmoins, de nouveaux éléments sont apparus et, face à l’ampleur de… de ce que représente ce temple souterrain, il est de mon devoir de vous informer que des objets ont effectivement pu être sortis de la quatrième salle de ce temple. Lorsque Nara Megumi m’a sorti de cet endroit maudit, je portais sur moé une vieille coupe, une paire d’alliances, un livre rendu illisible par l'humidité et quelques pièces d’or frappées de l'emblème inconnu glissées dans une bourse de textile. Avant de me confier à vos soins, elle les avait pris et glissés dans une petite malle qu’elle a ensuite portée à la taverne et confiée à mes pères. »

Je déglutis difficilement. C’était compliqué pour moi de rester dans cette ligne directrice. J’aurais tant aimé pouvoir détailler ce que je venais de dire.

« Dame Iwao, je me présente aujourd’hui devant vous pour obtenir votre bénédiction. J’ai pris acte de vos directives concernant le Sanctuaire Condamné et me conformerai à vos désirs. Néanmoins, et avec tout le respect que je dois au clan Uzumaki, je refuse de laisser une partie de notre histoire aux mains d’étrangers. Si dame Otsuge ne souhaite pas partager ses informations avec nous, c’est son droit et je respecte son choix. Toutefois, nous avons une opportunité à saisir avec ces objets. Je suis convaincu qu’ils sont les maillons d’une chaîne bien plus grande et qu’il nous suffit de chercher pour obtenir des réponses. »

Je devais à tout prix la convaincre de me laisser ma chance. Je n’avais pas particulièrement brillé ces dernières semaines. Entre ma mise à pieds après le massacre de Rindô et mon extraction de force du temple souterrain, j’avais conscience de ne pas être dans les bonnes grâces de mes supérieurs.

« Si Naga est venu pour ce temple, c’est qu’il doit avoir besoin de l’individu qui s’y trouve enfermé… ou d’un objet. Peu importe. Ce sanctuaire fait partie de son plan. La présence de Janome et du pentacle à Rindô ne sont pas à négliger non plus. Ces traîtres font tous deux partie de l’Alliance. Ces objets sont donc un lien indirect avec l’Alliance. Comprendre le temple serait un pas en avant pour également comprendre un fragment des desseins de ce groupuscule qui sévit dans tout le pays… et peut-être même au-delà. »

Sans avoir à me vanter, je savais que je possédais de l’or entre mes mains. Je n’étais pas certain que d’autres genins pouvaient prétendre détenir autant d’informations et d’objets donnant des pistes de recherches fabuleuses sur des secrets et des ennemis du shogunat. Que cela soit pour la traque des membres de l’Alliance ou la résolution des mystères du Pays du Feu, je comptais bien défendre mon bout de gras dans ces histoires.

« Je suis prêt à défier les Enfers eux-mêmes si cela me permet d’atteindre nos objectifs et de défendre les intérêts du shogunat. Il est grand temps de reprendre ce qui est à nous. Les Uzumaki ont régné sur le yusei pendant un temps. Avec la perte de Kyubi, l’équilibre que ce clan représentait et défendait a été rompu. Malgré leurs forces et leurs compétences, leur déclin a déjà commencé. Nous n’pouvons plus compter sur eux pour maintenir quoé que ce soit. »

A la vue de mes exactions et de mon rang, Iwao n’avait aucune raison de me confier ces objets. Ni de me faire confiance. J’étais un parfait inconnu pour elle. Un genin tout en bas de l’échelle, mais qui avait conscience que le monde était en train de changer. Si le shogunat ne se prenait pas un minimum par la main, nous courions à notre perte. Manger ou être mangé… Voilà à quoi se résumait notre choix actuellement.

« Ma force ne réside pas dans mon physique, mais dans ma persévérance à chercher la vérité, quelle qu’elle soit. J’suis un irrécupérable fouineur et suis prêt à tout pour que justice soit rendue pour notre peuple. Personne ne se dresse contre le shogunat sans en subir les conséquences. Pour leurs attaques et leurs malversations au sein du shogunat, l’Alliance doit payer. Il en est de même pour les Uzumaki. S’ils ne souhaitent pas partager leurs informations pour nous aider à protéger tous les homurajins qui s’en remettent à nous, alors nous irons trouver et récupérer ces informations par nos propres moyens. Nous nous passerons de leurs concours. »

C’était une façon très polie de lui dire que je ne m’arrêterais pas tant que je n’aurais pas trouvé la solution à toutes ces énigmes qui s’offraient à moi.

« Laissez-moé être votre ombre, vos yeux et vos oreilles pour faire toute la lumière sur ces objets. Avec des réponses, ne serait-ce qu’un début, vous auriez de nouvelles billes pour, si vous le souhaitez, obtenir des renseignements auprès des Uzumaki… »

En ce qui concernaient l’Alliance et les informations nécessaires à la justice de fonctionner, je savais à qui m’adresser. Quant à mon autre demande, elle attendra que je fasse mes preuves auprès de la shogun et de sa famille.

Hyûga Eimei,
chef du clan Hyûga et héritier d'Iwao


Après ma discussion avec Iwao, je savais pertinemment bien vers qui me tourner. Bien que je n’ai pas été des plus sages durant le discours de la shogun, j’avais retenu les informations qui, à mes yeux, étaient les plus importantes pour mettre en place mes projets.

« Sieur Eimei ! Sieur Eimei ! »

Il dirigeait actuellement le clan Hyûga et sera amené à prendre la place de la shogun actuelle. Un jour ou l’autre. Se rapprocher de lui était, à mon humble avis, l’une des meilleures choses que je puisse faire à l’heure actuelle. Outre le fait qu’il dirige le monchujo, il était ma meilleure porte d’entrée pour me rapprocher de la shogun et de sa famille. Je m’inclinais respectueusement devant lui.

« Mes salutations, sieur Eimei. »

Je devais absolument garder en tête les conseils octroyés par mes pères : l’étiquette, la courtoisie, ne pas s’égarer en conjonctures inutiles, aller droit au but… Que c’était compliqué. Pourtant, j’étais prêt à tout pour défendre mon bout de gras. Car, aujourd’hui et maintenant, j’avais décidé de m’engager. Je suivrais cette voix. La mienne.

« Je vous souhaite un bon festival de la lune rouge. »

Je savais exactement ce que je voulais. Que les autorités soient avec ou contre moi, cela ne changera rien à mes objectifs. L’Alliance sera mise hors d’état de nuire. D’une façon ou d’une autre. Les peuples du shogunat n’auront alors plus à se lever chaque matin avec la peur au ventre. Ou du moins, ils ne seront plus la cause de leurs angoisses. Toutefois, le vieux m’avait bien fait comprendre que se mettre les pouvoirs en place à dos n’était pas l’idée du siècle.

« Veuillez pardonner mon impertinence. Suite aux annonces faites par dame Iwao, je souhaiterais m’entretenir quelques instants avec vous concernant le monchujo… et votre personne. »

Je devais rester concentré sur mon objectif. Pas de données superflues. Seulement la vérité et mes intentions. La jeunesse d’Eimei me faisait douter de lui. Je n’étais pas certain qu’il soit capable de gérer une personne aussi bordélique que moi. D’un autre côté, son âge jouait en notre faveur : son ouverture d’esprit était, je l’espérais, plus encline à accepter mes fantaisies et mes dingueries.

« Suite aux évènements qui secouent le shogunat depuis l’invasion d’Oto, j’ai décidé de me positionner en mon âme et conscience en faveur du shogun, non pas en tant que personne, mais en tant que fonction. Cela implique de ce fait de servir celui ou celle qui détient cette fonction, mais également protéger et servir les membres de sa famille… Du moment que ces derniers ne souhaitent que le bien de notre pays. »

Par ces mots, je voulais lui faire comprendre que je m’engageais au service de la fonction et non au service d’un clan en particulier. Le shogun était, est et restera la pierre sur laquelle repose le pays du feu. Les trahisons et autres vénales magouilles n’avaient guère leur place en ce bas monde : elles étaient utiles mortes ou vives.

« Vous êtes voué à suivre les traces de votre mère, dame Iwao, et à administrer la justice. Laissez-moé vous aider à asseoir vos positions. Le pouvoir ne m’intéresse guère. Je préfère, et de loin, œuvrer dans l’ombre et résoudre les mystères du Pays du Feu. En termes de force brute, je ne vous serais d’aucune utilité. En revanche… »

Il était temps de montrer en quoi je pouvais lui être utile. Il était hors de question que je laisse passer cette chance que de me démarquer des autres.

« … lorsqu’il s’agit de démêler le vrai du faux, de chercher la vérité comme une aiguille perdue au milieu d’une botte de foin, je suis votre homme. Ou votre nain, comme vous préférez… »

Je secouais vivement la tête. Je devais rester concentré et ne pas me perdre dans des conjonctures qui, ma foi, n’allaient guère trouver oreille attentive durant un festival. Je réservais donc ces histoires pour un autre public dans un autre lieu.

« Je m’égare. Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, laissez-moé vous aider à asseoir vos positions grâce au monchujo. Le shogunat est actuellement comme une pomme véreuse. L’Alliance a infiltré notre société et a pris ses aises, jusqu’à penser pouvoir régner sur notre pays, sans craindre les conséquences de leurs actes inconsidérés. Naga et Janome profitent et jouissent depuis bien trop longtemps de leurs positions. Le sanctuaire condamné, Rindô, Kyubi, la guerre avec Oto… »

Janome et Naga ne perdaient rien pour attendre. Le premier avait eu la part belle dans les événements de Rindô et de l’incendie de 64. Quant au second, le laisser dans la nature alors qu’il avait pris possession de Kyubi et entreprit je ne sais quels actes insensés dans le temple condamné ne pouvait clairement pas être laissé en liberté. Ces deux personnages étaient une menace sérieuse pour notre pays.

« Il est grand temps pour nous de reconquérir le shogunat et de réclamer justice pour leurs entreprises meurtrières. »

Sur cette scène publique, je voulais lui montrer que, malgré mon rang de genin et mon manque d’expérience flagrant dans certains domaines, j’avais réussi à obtenir des informations. Dans ma voix, il n’y avait aucune hésitation. Je savais exactement de quoi je parlais lorsque je réclamais justice pour les homurajins.

« Laissez-moé vous aider. Je serais votre ombre. J’enquêterais et récupèrerais pour vous les informations sur les membres infiltrés et leurs éventuels complices à Homura même et dans le Pays du Feu. Je ne lésinerais pas sur les moyens pour obtenir ces renseignements. Je vous laisserais le plaisir de les arrêter, de les traduire en justice et de récolter les lauriers de leurs captures. Tout c’que je d’mande en échange… »

Au fond de mon regard brûlait une flamme. Non, un brasier prêt à tout dévorer sur son passage. J’avais conscience de mes forces et de mes nombreuses faiblesses. Pour autant, j’étais convaincu du bien fondé de mes actions, mais surtout de mes capacités à réussir. Les moyens d’y parvenir étaient déjà en marche. Je m’octroyais le droit de perdre quelques batailles, mais certainement pas la guerre. Bien que je fasse tout cela pour le shogunat, c’était également pour défendre des convictions plus personnelles : s’il devait y avoir un vainqueur, ce sera moi. Et personne d’autres.

« … c’est qu’vous me gardiez dans votre ombre. Quelque soit les circonstances, je n’veux jamais être mis à la lumière. Et si un jour j’deviens trop gênant pour vous - c’que je ne souhaite évidemment pas -, j’vous prierais d’m’éliminer dans les ombres où j’souhaite rester et évoluer. »

Je voulais me préserver de la folie, mais l’esprit humain avait ses propres lois. Certains pouvaient se permettre de jouer avec la cervelle des autres, sans aucune pitié pour le corps qui l’abritait. Je n’étais pas plus à l’abri qu’un autre. J’en avais fait l’expérience dans le Sanctuaire Condamné. Depuis cette triste nuit, les mots de la shogun résonnaient encore et toujours dans ma mémoire. Plus jamais je ne serais un boulet à cause d’un autre. Plus jamais…

Nara Gansei,
membre du clan Nara


Après avoir fini mon entretien avec Eimei, je pris le temps d’une courte réflexion quant à la suite de mon plan. Kuenai et moi ne jouions pas dans la même cour et faire appel directement à elle mettrait, je le crains, mes propres plans en échec. Je devais trouver un individu qui fasse partie de son clan, mais qui était… disons, polyvalent mais beaucoup moins voyant. Lorsque mon regard se posa sur Ganseï, un petit sourire satisfait vint se figer sur mon visage. Tantôt, je l’avais vu discuter avec Iwao pour lui demander une faveur concernant la délégation du Pays de l’Eau. Il était l’homme de la situation.

« Sieur Ganseï ! Sieur Ganseï ! »

A force de parler, mon gosier se faisait aussi sec qu’un abricot séché. L’idée même de pouvoir rejoindre mes camarades pour la beuverie me ragaillardie et c’est le sourire aux lèvres que je m’inclinais devant le jeune homme.  

« J’vous prie de me pardonner de vous aborder de la sorte. Auriez-vous quelques instants à m’accorder ? J’aurais… une proposition à vous faire : un marché qui pourrait être bénéfique. A vous. Comme à moé. »

J’avais bien conscience que m’engager auprès d’Eimei ne sera pas suffisant pour mener à bien mes projets. Non. Il fallait que je vois plus loin et que je bâtisse des ponts entre ces deux administrations. Ma loyauté allait au shogunat et je n’hésiterais pas à faire tout ce que je jugeais nécessaire pour maintenir l’institution debout. Oui. Cette même institution que j’avais haïe pendant des années. Même si elle ne me convenait pas parfaitement, elle avait le mérite de mener et diriger le pays.

« J’ai pris la décision de m’engager dans le monchujo. Parmi les raisons qui m’ont poussé à faire ce choix se trouve celle de réclamer justice pour les atrocités commises par l’Alliance contre les populations homurajines. De ce fait, je compte traquer et débusquer chacun de ses membres présents dans le pays… »

Savoir appâter la cible. Je savais que je ne m’adressais pas à n’importe qui. Même s’il n’avait pas un rang mirobolant, il appartenait tout de même à l’un des plus puissants clans du shogunat. Je devais donc faire en sorte qu’il s’intéresse à moi.

« Je ne cherche ni la gloire, ni la fortune. Je laisse cela aux bons soins de ceux qui souhaitent opérer dans la lumière. Pour ma part, seules les ombres m’attirent. Elles sont le meilleur endroit pour mener à bien des opérations de grandes envergures. Mieux encore. De me permettre de me mesurer à des défis dignes de ce nom. »

Je lui faisais part de mes intentions, tout en mettant en avant certains points communs que je pouvais avoir avec les Nara, et tout particulièrement les ombres.

« Etant un homme investi pour votre clan, je ne doute pas que vous soyez au courant de bien plus de choses que le commun des mortels, notamment sur les derniers évènements qui ont secoué la capitale… »

Quelques petits compliments bien placés pour se le mettre dans la poche ne faisaient de mal à personne.

« J’ai d’ailleurs eu le plaisir de croiser l’une de vos consoeurs, Nara Megumi, a deux reprises, lors des événements qui ont touché le temple souterrain. Aujourd’hui condamné, ce sanctuaire a toutefois permis à ce qu’elle et moé, nous formions une alliance. Une alliance qui préserve les intérêts de chacun et permet l’ouverture d’un canal spécifique entre elle et moi. Je dirais… un échange de bons procédés pour des informations spécifiques. »

Je pris également le parti de lui montrer qu’il y avait déjà eu un précédent et que, en l'occurrence, bien que les descentes en ces lieux avaient été chaotiques, elles avaient permises d’avoir accès à des informations que peu de personnes pouvaient se targuer d’avoir aujourd’hui.

« Penser que l’Alliance n’a investi que le Pays du Feu serait une erreur. »

Mon regard s’était planté dans le sien. Je venais d’entrer dans le vif du sujet. Voilà ce que je voulais. Ce brasier allumé durant ma conversation avec Iwao n’avait pas faibli. J’étais déterminé. Oui. Déterminé à mettre tous les moyens de mon côté pour gagner la guerre.

« Suite au discours de la shogun, les Nara se sont vus octroyés le mandokoro. Parmi leurs prérogatives, il me semble que vous n’êtes pas désintéressé des politiques étrangères… »

J’observais la moindre de ses réactions. J’étais sûr de moi, persuadé que Ganseï ne pourrait pas refuser une offre aussi alléchante.

« Sieur Ganseï. Je vous propose que nous passions un accord. Vos informations sur l’Alliance et leurs possibles soutiens, contre les miennes de même nature. Souhaitant me concentrer sur le shogunat, je ne vous cache pas que votre engouement pour les autres pays est un plus pour notre arrangement. Nous y trouverons chacun notre compte. Vos informations pourraient me permettre de mieux comprendre l’Alliance et les débusquer à l’intérieur de nos frontières. Les miennes vous permettront de conforter les vôtres et, pourquoé pas, de débloquer d’autres renseignements qui seront, ma foé, de bons moyens de pression si la situation l’exige. »

Je laissais le silence planait quelques instants, histoire qu’il intègre correctement les informations puis, sans autre préambule, je lui demandais :

« Cet accord vous semble-t-il acceptable et bénéfique pour vos affaires ? Si c’est l’cas, puis-je espérer une réponse positive de votre part ? »

Nara Kuenai,
cheffe du clan Nara


Je ne pouvais sciemment pas quitter cette scène sans avoir invité dame Kuenaï à danser. Tout en me dandinant sur mes petites jambes de nain, je me dirigeais vers la cheffe des Nara. J’avais fait beaucoup d’efforts pour grappiller de ridicules renseignements quant à ma façon de lui faire ma proposition.

« Dame Kuenaï ! Dame Kuenaï ! »

Je manquais de foncer dans Haruko.

« Décidément ! Toé, j’te jure, t’as vraiment dû être un poteau de taverne dans une autre vie ! »

Je m’inclinais respectueusement devant Kuenaï. Cette femme était certainement de la même trempe que la shogun. Je devais donc envisager le fait qu’elle possède également de sacrées culottes. Est-ce qu’Iwao et la Nara faisaient des sorties shopping spécial « petites culottes » ? Peut-être même qu’elles prenaient le thé ensemble pour débattre des meilleurs sous-vêtements actuellement sur le marché. Les femmes avaient-elles vraiment le temps d’échanger sur les petites culottes autour d’un thé ? Question intéressante, mais qui ne rentrait pas dans les règles imposées par Roruko. Je tenais à ma tête. Je la gardais donc pour moi, à défaut de pouvoir la partager avec mon interlocutrice.

« Je vous souhaite un bon festival de la lune rouge ! »

Je sortis un ticket pour le concours de beuverie et lui tendis.

« Ma dame, puis-je humblement vous inviter à danser lors du concours de beuverie qui ouvrira ses portes d’ici quelques instants au stand de la Taverne Onirique ? »

Araï Natsumi,
Chef du Gang des Sept Nains et père adoptif de Kaïto


Endo Roruko,
Bras-droit de Natsumi et père adoptif de Kaïto


Saito Emiko,
lieutenant du Gang des Sept Nains (logistique)


Nakano Hisashi,
lieutenant du Gang des Sept Nains (espionnage)


Wada Manami,
lieutenant du Gang des Sept Nains (comptabilité)


Miyazaki Shiori,
lieutenant du Gang des Sept Nains (médecin)


Kudo Tsuneo,
lieutenant du Gang des Sept Nains (diplomatie)


Nakayama Akiko,
apprentie du gang (guerrier)


Yokoyama Makoto,
apprenti du gang (logistique)


Yokoyama Kimiko,
apprentie du gang (espionnage)


Miyamoto Jun,
apprenti du gang (comptabilité)


Kojima Takahiko,
apprenti du gang (médecine)


Adachi Naoki,
apprentie du gang (diplomatie)


Lorsque j’eus fini mes petites affaires sur la scène, je remontais en hâte dans mon chatbus et me dirigeais à toute vitesse vers le stand de la Taverne Onirique. J’arrivais juste à temps pour voir les feux d’artifice annonçant le début du concours de beuverie être tirés. Je m’installais avec les autres apprentis, bien décidé à me mettre une murge colossale dans la tronche. Il fallait au moins ça pour gagner ce concours. Nos aînés se chargeaient de faire le servir et de compter les points.

Au bout de quelques pintes seulement, nous nous décidâmes à faire du glisser de nains. Quatre d’entre nous attrapaient un cinquième nain par les bras et les jambes. Nous prenions de l’élan et le lancions ensuite sur des tables en bois rectangulaires que nous avions, au préalable, alignées, mouillées et savonnées. Faute de catapultes pour nous envoyer dans les airs, nous trouvions ce que nous pouvions pour nous amuser.

Aidé par l’alcool, je me mis à défier tous ceux que je croisais au bras de fer. Plus ils étaient grands et musclés, mieux c’était. Généralement, je finissais debout sur la table, les deux mains sur le poing de mon adversaire, à tenter de le faire bouger, en vain. J’espérais croiser quelques têtes connues, mais surtout qu’Aoba tiendrait parole. Je me mis alors à déambuler entre les tables, en beuglant à qui voulait l’entendre que je cherchais un nouvel adversaire :

« C’EST QUI… HIC… QUI V… HIC… VEUT ME DÉFIER AU B… HIC… BRAS DE FER ? HIC… »

Résumé:

Hyûga Noboru
Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns - Page 2 EmptySam 27 Avr - 12:40

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Message Sujet: Re: Festival d'Homura, été 83 / À l'ombre pourpre de la lune s'élève le futur divin des opportuns




Zénith carmin baignant l’horizon dans ce pourpre opaque au voilage inquiétant. Une nuitée où les ombres dominent le visible. Dans le silence et la fraîcheur des ténèbres, le fanal séculaire se retire, dans une agonie terne. Le paysage se laisse surprendre par cet instant crépusculaire où les visages se discernement avec difficultés et les âmes se révèlent sous couvert de cette épiderme noirâtre.

Les tambours battent le rythme sur lequel tous les myocardes du concile se calent. Diapason des masses, le silence regagne son tertre, laissant présager le discours éminent de l’élite de cette nation cramoisie. Un moment ô combien primordial pour tous. Face à l’étreinte mortifiante des récents événements, l’espoir doit jaillir des fines fleurs poussant bien au-delà de ce parterre.

Une beauté froide aux paroles pourtant si chaudes. La révérence ne peut qu’être absolue face à une telle personne, maniant le verbe, la politique et l’empathie avec autant d’élégance et de volupté. Sève mielleuse s'immisçant dans les oreilles de ces récepteurs, la Shogun revient pas à pas sur les affres contemporaines avant d’exposer ses réformes. Nouvelle structure, nouvelle hiérarchie. Le rôle de ton clan se métamorphose pour se vêtir de l’auguste affiquet des justes. Marteau dans une main, balance dans l’autre. L’équilibre devra être glaner pour assurer la pérennité d’une telle institution. Une joute insonore débute sous le couvert de ces révélations. L’axe de la justice donné aux principaux accusés du meurtre prémédité du premier Shogun. Les langues affûtées ne manqueront pas de semer leur poison dans les esprits les plus malléables. Un point qu’il te faudra étudier avec précision, en temps et en heure.

Coupe levée dans une chorégraphie harmonieuse, tu honores ce qui doit l’être. Les victimes récentes, les guerriers émérites garant de la sûreté de la nation et toutes ces âmes comptant sur toi et les tiens pour protéger, servir et dissiper le voile de ces incertitudes gangrénantes. D’une synchronisation insoupçonnée et involontaire, ton patriarche et toi-même tiennent le même discours.

Hyûga Yasuhiko,
Père de Noboru


Gloire au Shogun et à son Empereur !
Gloire au Shogun et à son Empereur !

La foule s’agite de nouveau face à l’effervescence des derniers mots et des festivités qui reprennent. Contrairement à tes homologues, tu décides de te dérober temporairement. Laissant l’amas organique quitter la place centrale, tu patientes avant de t’approcher de l’esplanade pour rejoindre celle que tu avais amené à bon port. De part leur place étroite auprès de la Shogun, tu n’avais plus aucun doute sur leur identité. C’est belle et bien la princesse Aomidoro que tu as extraite de la kyrielle humaine. Avant de t’adresser à elle depuis le sol en-deçà de l’estrade, tes paroles s’orientent sur son chaperon.

Prince Zento. Veuillez accepter mes plus sincères et humbles excuses. Je n’avais pas reconnue la Princesse Aomidore et j’aurais redoublé de vigilance pour l’amener auprès de vous le cas échéant. Cette erreur ne trouvera pas de seconde itération.

Révérence respectueuse, ton regard se porte sur la demoiselle.

Princesse Aomidoro. J’espère ne pas avoir été trop cavalier avec vous. Si mes actions ou mon comportement vous ont dérangés, je vous présente mes plus plates excuses. Si d’avenir vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas à me faire appeler. Vous trouverez en moins un appui et un allié indéfectible.

Une inclinaison plus appuyée avant de te relever.

Puissiez-vous passer un agréable festival.

D’un signe de tête, tu te retires sous le phare astral rougeâtre. L’heure est aux festivités. Goûter les mets, participer aux activités, s’émanciper du poids accablant que le temps laisse sur tes épaules. Entre deux coupes, tu entraperçois Eimei discutant avec bon nombre de notables. Saisissant une fenêtre tu te rapproches de lui.

Eimei-dono. Je ne vous dérangerai pas très longtemps, je vois à quel point vous êtes prisé en cette soirée.

Je voulais sincèrement vous remercier d’être venu auprès de ma famille suite aux derniers événements qui nous ont trop ardemment touché. Votre présence fut une bénédiction.

Quand l’exaltation des festivités retombera, je me rendrai dans les quartiers de notre clan. Les annonces de la Shogun pour la direction de notre clan font échos en moi et je désire m’investir pleinement dans la monchūjo. Je préférais vous prévenir plutôt que vous prendre par surprise. Nous aurons l’occasion d’en reparler pleinement et en profondeur.

Je vous souhaite un bon festival et je vous remercie encore pour ce que vous avez fait pour les miens.


Auguste révérence, tu te retires, laissant le chef bien accablé vaquer à son devoir.

Résumé:


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