20.12.23nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !
31.10.23nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.
24.10.23changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !
18.07.23update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.
04.07.23update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.
01.07.23update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.
24.06.23NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.
23.06.23changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !
Été 83
Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.
Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.
Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.
Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.
Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.
shogunatprintemps 83 →Contexte d'Homura Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.
❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.
❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.
❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.
❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.
❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.
❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.
❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).
❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.
HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.
NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.
À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.
À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ». Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance. À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.
Évènement
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kirigakureprintemps 83 →Contexte de Kiri S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.
▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.
▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.
▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.
▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.
▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.
▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.
▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.
KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.
SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.
Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.
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kumogakureprintemps 83 →Contexte de Kumo Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.
ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.
ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.
ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.
ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.
ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.
ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.
ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.
INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.
À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.
Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.
Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan. Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant. À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.
Évènement
À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio. Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.
Weihan posa quelques pièces dans la main du marchand, hochant la tête avant de prendre le rouleau que l’homme lui offrait. Le parchemin était large et le Genin le coinça sous son bras avant de reprendre son chemin, son pas métallique guidant sa trajectoire. Il attirait encore le regard des passants, leur méfiance. Mais pour toute la cruauté qu’au imputait à Kiri, aucune ne tentait de s’abattre sur lui. Pas encore en tout cas.
Sa destination était simple, puisqu’il y avait déjà été auparavant, dans d’autres circonstances. Son but cette fois était bien plus simple, et pourtant…
La colline des soupirs, cet endroit maudit et hérétique, et pourtant envoutant par son air lourd, la manière dont le soleil perçait la brume qui l’habitait, devenait un vent solaire à travers ses pierres, et la souffrance qui transperçait les souvenirs naissants et mourants des Torii.
Il devenait plus familier des lieux, temps libre oblige. Weihan était peut-être de la délégation diplomatique, mais il n’était rien d’un diplomate. Sans doute trop franc et direct pour ce genre de chose, dirait peut-être Nara Gansei. Weihan commençait à se demander si ça présence n’était pas celle d’un provocateur visant à attirer l’attention là où elle est inconséquente.
Il n’avait nulle intention d’entrer dans la colline elle-même, qu’il en ait eu l’autorisation ou nom. Non, l’objet de sa quête quotidienne était déjà sous ses yeux. Il chercha un endroit où l’ombre serait confortable, le soleil pas excessivement dans ses yeux.
Weihan posait son sac sur le sol, avant de porter la main à son dos pour y décrocher le large bouclier en acier qu’il avait amené avec lui. L’objet en était un de combat, mais pas aujourd’hui alors que le Genin posait la surface plane et large en inclinaison contre son sac. Il défaisait ensuite l’attache du large rouleau de parchemin, déroulant le papier sur le bouclier. Contre toute attente peut-être, le papier était vierge.
Il sortait un petit sac noirci et usé, le posant à côté du parchemin. Le Heaume se redressait en grinçant, un autre long regard sur la colline, son paysage absurde et amer et pourtant magnifique. Sa main ouvrait le sac, y fouillait quelques instants avant d’en sortir son arme choisie… Un morceau de fusain de charbon.
Le bouclier une table à dessin de fortune, et la craie noire son instrument de torture, l’heaume inspirait avant de commencer à tracer, d’abord de large traits qui laissèrent des fragments sur ses gantelets, moutons noires dans un troupeau gris. Les vagues qui faisaient les angles larges du paysage, mais ensuite les détails plus petits mais tout aussi grands.
Weihan n’était pas un artiste. Ses traits étaient carrés, focalisés. L’image naissante était une qui tentait de tout dire sans trop de mots. Pour autant, elle disait une histoire, et la main de Weihan écoutait. Et alors que la colline apparaissait sur le papier, tel était le poids de son existence sur son cœur.
Un endroit si reculé de la Voie en toute chose. Elle méritait mémoire là où elle n’aurait siège d’exister dans sa vision du monde, l’un dominé par la paix d’une Éternité entière et vivante.
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La colline des soupirs. L'endroit n'était pas un lieu de plaisir pour Bankichi. La dernière fois, il était venu pour inhumer sa mère. Cela remontait déjà à quelques temps. Une décennie. Les souvenirs étaient flous. Ces derniers temps, il se posait... quelques questions sur ces évènements. Il était venu là pour essayer de raviver quelques souvenirs. Retrouver une trace perdue. A la place, il vit un homme en armure complète. Une armure qu'il avait déjà vu. Son poing se serra et il sentit en lui une rage. Un désespoir. Une honte.
Une envie de meurtre.
Pourquoi ces sales continentaux étaient ici, dans ce lieu sacré pour eux ? De quel droit venait-il ici déranger l'âmes des morts des vaillants Kirijins ? Ou des moins vaillants, sa mère avait été tué par la Brume Sanglante, ce qui signifiait quand même qu'elle avait du avoir des agissements contre Kiri. Alors Bankichi se rapprocha de cet armuré et jeta un coup d'oeil sur ce qu'il faisait. Il tentait de faire un dessin au fusain. Bankichi regarda quelques secondes ce qui dansait sous ces doigts, avant de dire son avis.
Meh, c'est moche.
Mesdames, messieurs, Bankichi dans toute sa xénophobe splendeur.
C'était bien le ressenti que Bankichi éprouvait en regardant ces traits; trop carrés, trop focalisés. Bankichi aimait les courbes, les spirales, les os et les fractures, mais surtout il aimait la guerre, la gloire, la conquête à ces dessins tristes et monotones d'un simple cimetière glorifié. Les morts appartenaient aux morts. Aux vivants appartenaient tout le reste. L'équation était simple à ses yeux. Surtout une création venant d'un continental - de facto une sous création.
Car pour ce continent, Bankichi n'éprouvait que de la haine et un sentiment d'une supériorité telle qu'il était presque dans leur bien à eux de leur apporter la société de Kiri. Alors oui, ils avaient décidés de les laisser entrer à Kiri, ces Homurajins. Ils avaient été tolérés.
Mais cela ne voulait pas dire que Bankichi n'allait pas leur dire quelques mots, et leur faire comprendre à quel point ils étaient les bienvenus ici. Il allait même lui donner un conseil pour rendre cette esquisse beaucoup plus belle.
Il faudrait rajouter du rouge, pour la conquête, pour le feu, pour le sang. Si tu veux, Homurajin, je peux t'en trouver du rouge.
Heu, Bankichi, t'es vraiment sûr de toi là ?
Bankichi aurait bien vu sur cette esquisse une armure et un casque couché au sol, entre deux tombes et un bouclier comme table, et ce rouge parfait les recouvrir comme un linceul.
Désolé de la négativité du poste, l'intention n'est pas d'être toxique, mais bien de montrer à la délégation les sentiments "classiques" des kirijins a leur égard. A ce sujet là, je pense que ce poste donne une vue intérieure sur l'endoctrinement kirijin
Il souffla sur le papier pour faire voler des parcelles charbonneuses, s’interrompant pour regarder le paysage à nouveau. Recréer une scène vivante n’avait rien de facile, et au final il n’était qu’un débutant. Hanabi aurait probablement eu divers conseils à lui donner d’ailleurs. Weihan songea d’ailleurs que les ombres qui pesaient sur la colline étaient difficiles à démarquer lorsqu’on travaillait uniquement avec des tons sombres. Une autre critique d’Hanabi, qui utilisait presque excessivement des couleurs dont il n’aurait pas même compris le mélange.
Oh, il n’avait pas oublié l’homme qui s’était approché, armé d’un commentaire relatif. Il l’avait déjà vu, aux portes lors de leur houleuse entrée au village. La même personne qui avait tenus des propos déplacés sur Seto, d’ailleurs. Dans toute la couardise qu’il pouvait le faire du haut de son mur. Mais c’était Kiri. On lui répétait éternellement qu’ici, ce qui était déshonneur sur le continent était presque encouragé, enraciné dans leur culture.
L’Hérésie qu’ils étaient.
Il posa le fusain quelques instants, frottant ses mains pour en faire sortir la poussière de charbon. D’autres mots et Weihan sembla enfin reconnaître la présence du Kirijin, du moins tourner le casque dans sa direction dans un léger grincement métallique. L’armuré le considéra quelques instants avant de secouer la tête. « Vous me confondez avec notre eiseinin, Kirijin. Si vous versez votre sang pour mon œuvre, je ne pourrai qu’élargir la blessure, pas la refermer. »
Il considéra la colline et ses tombes. « Pour le reste, il semble que bien assez des vôtres aient déjà contribué à vos conquêtes. Aucun papier ne pourrait retenir autant. Mais vous vous montrez si serviable et je l’apprécie. »
Weihan croisa les bras quelques instants, avant de rajuster le bouclier alors que le soleil changeait l’angle des ombres, mais aussi de la lumière qui rampait entre les tombes. « Je veux m’en souvenir. De la manière dont vous honorez vos défunts, même ceux qui ont trahis vos lois et votre village. Une blessure ouverte en pleine communauté. Soupoudré de sel continuellement pour ne jamais guérir. »
Weihan sembla réfléchir en silence, son casque aussi immobile que le reste de son corps. « La vérité est que je sais si peu de Kiri, de cet archipel. J’essaie de comprendre, mais les yeux ne donnent qu’une première image. Le fusain traduit, mais il n’interprète guère. »
Le Genin se releva, roulant le parchemin avec précaution. « Prendre le temps de venir parler à un inconnu vous honore. Vous semblez détester Homura. Si je vous donnais l’envers de ce rouleau pour la dessiner, de quoi aurait l’air le résultat ? »
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Bankichi répondit, la rage au coeur. La colère avait ses racines profondes en lui, et son clan en particulier avait été bafoué par l'un des ancêtres de celui qui se tenait devant lui. Alors comment ne pas lui en vouloir ? Il était coupable tout désigné à l'ire du Prince de Kiri.
Ces morts ne sont pas là pour une de nos conquêtes, ce sont au plus les victimes de l'impérialisme xénophobe du continent et de vôtre sauvagerie. Un sacrifice, car un jour le continent tremblera à nouveau sous nos bottes. Et ceux qui trahissent Kiri nous servent à nous affuter. L'acier affute l'acier, vois-tu étranger. Le kunaï le plus aiguisé gagne, l'autre se brise.
Lorsque tu as du tuer ta propre mère, il n'y a plus aucune épreuve qui te parait difficile. Une seconde d'absence. Bankichi secoua la tête, comme si un mauvais esprit lui avait joué un tour, puis embraya sur les questions de l'étranger qu'il trouvait particulièrement arrogant. Oui, c'est le monde à l'envers.
Si tu veux comprendre Kiri, remets-toi dans le contexte historique d'une diaspora, d'un déplacement de plusieurs clans traqués comme des chiens, poussés au bord du précipice et au-delà dans les abysses. Kiri n'oublie pas ceux qui l'ont blessés.
Ni Kiri, ni lui. Il se préparait. Il préparait son village et son pays. Et lorsqu'ils seraient prêt, ils seraient inarrétable. Inéluctable. Morts et désolations seraient synonymes du passage de leur troupe, et la conquête serait d'une gloire millénaire.
Dessiner est une activité bien en-dessous de ma station, c'est du travail... manuel. Mais si je dois commander une oeuvre à l'un de ces artisans, alors je lui demanderai de dessiner la seule pièce qui mérite d'être couchée sur le papier, celle d'un drapeau kirijin flottant du haut de l'un de vos palais engloutit par notre brume lourde, terrible, affamée, omniprésente.
Un rêve de gloire, de conquête et de sang versé pour la mère patrie. Une voix sordide résonna dans sa tête - celle de Shinchu. Il eut pour cette répartie qu'une approbation entière, intégrale. Il félicita Bankichi pour ses ambitions, et quelque part, Bankichi était heureux de voir confirmer ses envies profondes et ses désirs les plus secrets.
Car à la tête de cette conquête, il ne pouvait y avoir que Lui, bien entendu. Porteur d'étendeur, meneur de troupe, fin stratège et général sans égal. Shinchu eut une rire, avant que sa voix ne s'estompa progressivement dans la tête de Bankichi. Il avait dit son mot. Il avait une fois de plus légèrement manipulé Bankichi vers un funeste destin. Alors Bankichi relâcha instinctivement la pression et l'agressivité pour devenir neutre, même son caractère hautain était toujours bel et bien présent.
Connais-tu au moins nos trois clans majeurs ? Avez-vous un semblant de noblesse aussi dans vos contrées ?
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Des victimes de l’impérialisme xénoquoi ? Weihan, un peu confus par les mots plutôt extravagants de son comparse, se contenta d’hocher de la tête pour signifier qu’il comprenait, même s’il ne comprenait vraiment pas tout. Ce qu’il comprenait en revanche, c’était les bases de l’art de la métallurgie qu’il étudiait depuis quelques temps déjà, ce qui ne faisait d’ailleurs qu’accentuer sa confusion. « …D’où je viens, de l’acier sur de l’acier ne fait qu’émousser, non ? Et en toute logique, ce n’est pas le kunai le moins aiguisé qui se briserait, mais bien l’inverse, puisqu’à deux lames identiques, le kunai émoussé serait plus épais et ainsi plus durable. »
Peut-être utilisait-il un métal des plus uniques à Kiri ? Si c’était le cas, Weihan voulait le savoir immédiatement. À vrai dire, à entendre son interlocuteur, les forges ici fonctionnaient hors de toute logique ordinaire. Weihan le considéra quelques instants, avant de lever un doigt victorieux. « Oh, vous parlez métaphoriquement ! »
Weihan considéra la chose sous cet angle qui, si farfelu, déversait son contenu. L’homme semblait avoir tellement de colère en lui. La Voie n’aurait pas voulu qu’il vive de cette manière, malgré le chaos qui régnait sur ce monde. L’Éternité était un chemin sans fin, s’arrêter pour chaque écueil n’était profitable à personne. « Je vois… Ça ne semble pourtant pas si mal, comme abysse. Me ferez-vous l’honneur de me montrer d’autres coins de votre village ? »
Il pouvait imaginer à un certain niveau. Mais n’étant ni d’une famille shinobi ni d’un clan majeur, Weihan n’avait qu’une connaissance très relative des faits que le Kirijin avançait. À supposer que sa version était entièrement vraie, son désir de vengeance était peut-être justifié. La Voie n’avait rien contre la revanche, mais elle n’était pas nécessairement indiquée pour faire régner la paix non; elle n’aurait pas approuvé un geste qui causerait une nouvelle invitation au chaos, un cycle sans fin. « Hmm… Et que ferez-vous, après ? »
Silence, puis Weihan haussa les épaules. « Une fois votre village vengé, votre drapeau sur notre… Palais englouti ? »
Weihan haussa les épaules légèrement à nouveau, comme si la question allait de soi. « Vous méritez un futur qui dépasse votre désir de rétribution, ami de la Brume. Car c’est ce que nous devenons si rapidement il semble, non ? »
L’armuré hocha de la tête en s’esclaffant légèrement. « Nous sommes là, après tout, à converser comme de vieux amis. Car cela semble bien l’intention de votre Mizukage en tout cas. D’établir une relation avec Homura, un accord, voir même peut-être une alliance un jour. Ça ne doit pas être facile pour vous, de voir le gouvernement qui vous représente établir des liens amicaux avec des étrangers que vous détestez simplement par la bannière qu’ils servent… Quel est ce mot que vous avez employé… Xénophobie ? Étrangement, il me revient en tête à cet instant. Comme la Voie m’est charitable … »
Weihan haussa des épaules dubitatives. « Mais que sais-je de ces choses ? Je vous remercie pour votre franchise. »
Moment où le silence reprit ses droits, et Weihan balaya de la main un peu de fusain sur le dessin, rajoutant quelques détails qu’il remarquait en observant plus attentivement la colline. L’illustration se précisait, lentement mais sûrement. « Vos clans majeurs ? »
Weihan se posa la main derrière la tête, l’air de réfléchir. « On m’a parlé du clan Kaguya. Je sais que certains de vos épéistes sont renommés… Et le riche clan Yuki est bien connu dans le monde. Mais si vous êtes, comme vous le décrivez, un ensemble de rejetés du continent, m’en auriez-vous voulu de ne pas connaître le nom de tous les chiens que nous avons traqué ? »
Candide, Weihan leva des mains dubitatives. Weihan n’était peut-être pas cultivé, mais il ne fallait pas croire trop longtemps qu’il était sans crocs. Sous les grilles du heaume, des feux écarlates sommeillaient. Toute cette conversation n’était qu’une hérésie, au fond des choses. Pour autant, la Voie aurait voulu qu’elle se poursuive. « Une noblesse métaphorique ou littérale ? Nous avons aussi des clans majeurs, des nobles qui se partagent le pouvoir. Notre code est celui d’un guerrier. Il n’a nul besoin d’un endroit comme la Colline des Soupirs, et c’est peut-être pourquoi ce lieu me captive tant. D’où je suis, le champ de bataille est notre cimetière. Et nous ne nous présenterions jamais en ce monde, au début ou sa fin… Comme des victimes de celui-ci. »
Le casque se tourna vers l’homme dans un grincement. « J’ai peur de ne posséder aucune noblesse. Mes origines sont modestes et en conséquence, j’éprouve bien du plaisir aux tâches manuelles. Pourquoi ne pas me laisser vous servir une tasse de thé ? Vous pourriez me parler de vos clans, de vos traditions, et de cette brume sanglante… Peut-être même me dire votre nom, qui sait. »
Son interlocuteur, lui dégageait un certain air de noblesse et Weihan songea qu’il était peut-être le mieux placé pour lui parler de l’histoire de Kiri, mais plus particulièrement sur les Kaguya, depuis sa conversation avec l’énigmatique Eri...
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L'homme armuré n'était pas sans répartie intellectuel. Ce qui, d'habitude, aurait amusé Bankichi. Mais ce n'était ni l'heure, ni l'endroit, ni la bonne personne, car la rage de Bankichi et sa colère envers l'Autre, l'Etranger qui s'immisciait en ces murs ne lui laissait aucune mesure d'apprécier ces échanges, et encore moins d'apprécier la demande de pouvoir visiter le coin. Cela démontrait un certain intérêt de la part du continental. Bankichi, lui, n'y voyait qu'un risque d'espionnage.
Je ne suis point un guide, et de toute manière, votre mission n'inclue certainement pas de faire du tourisme.
Un refus sec. Puis l'Armure posa une question sur l'après Homura. Bankichi eut un sourire carnassier. Il savait très bien quoi après. La tâche était suffisante pour nécessiter moult générations. Une conquête ultime, totale, plénière jusqu'à posséder l'intégralité des terres du monde connues. Voilà l'ambition du personnage, sa volonté interne et profonde.
Le monde, évidemment. Le monde est notre juste récompense. Homura ne sont pas les seuls à avoir commis des exactions, même s'ils figurent parmis les têtes de liste. Un monde embrûmé, protégé des yokaïs et des mécréants, du genre à se moquer des enterrés ici.
L'Etranger rajouta quelques détails sur son fusain, avant de répondre à la question sur ce qu'il savait des clans. En réalité, Bankichi était impressionné, même s'il ne l'aurait jamais avoué. Il avait cité correctement les essences des trois clans majeurs. Ce n'était pas donné à tout le monde, et cela démontrait une certaine éducation, même si l'Homme se vantait être humble d'origine - il avait eut précepteurs ou professeurs, c'était certain. Bankichi ne pouvait pas en dire autant. Ou plutôt, il n'avait jamais fait attention aux clans externes de Kiri, car sa première étape était avant tout de prendre contrôle de ce village bien entendu. Les clans majeurs des autres pays, cela viendrait plus tard.
Vous avez au moins étudié nos clans majeurs, quels sont ceux de votre contrée ? Peut-être qu'ils sont suffisamment civilisés pour reconnaitre la dévotion et le respect aux morts. Je n'ai aucune patience pour expliquer nos traditions. Et je vous déconseille de poser des questions sur la Brûme Sanglante, vous pourriez y perdre la vie, et contrairement aux autres, votre corps ira nourrir au mieux les Yokaïs marins. Il est des secrets que même les Kirijins les plus téméraires n'osent pas approcher. Priez de ne jamais la voir en action, car sa sentence est sans appel et hors de tout contrôle humain. La Brume entend tout, connait tout, elle juge, elle tue les traitres, comme beaucoup de diplomates de par le passé qui se sont rêvélés être des espions.
Bankichi allait sortir une réplique encore plus cinglante, mais se retint lorsqu'il entendit le mot magique. Le thé. C'était une des rares choses qu'il appréciait particulièrement dans la vie tout en étant accessible à sa maigre bourse de noble fauché. Il se tût quelques secondes, avant de dire rapidement.
Le thé est une noble occupation, et je veux bien goûter une tasse. C'est la première et sans doute la dernière chance que je vous donne, Homurajin armuré.
Qui sait, si le thé se révélait satisfaisant, peut-être même que le noble Kaguya daignerait donner son nom.
Une visite diplomatique n’était-elle pas une forme de tourisme. De quoi l’impétueux inconnu avait-il peur qu’il trouve s’il flânait au mauvais endroit. Ça semblait vraiment l’inquiéter. Qu’es-ce que ça cachait ?
Des ambitions démesurées, au dirait. « Les morts sont morts. Dans cette colline, il n’y a que poussière et mémoires. D’où je viens, les circonstances de notre décès sont bien plus importantes que ce qu’il y a après, c’est-à-dire rien. Mais je vous souhaite une jolie tombe, si c’est ce qui vous importe. La Voie le voudrait ainsi. »
C’était ce qui l’attendait s’il tentait de réaliser ses fantaisies un jour, après tout. Mais cela, Weihan préférait lui réserver la surprise. La Voie ne l’aurait voulu de renier à un hérétique son héritage de spectateur.
La question de l’homme était étrangement raisonnable si on considérait son hostilité dans le reste de sa conversation et Weihan hocha de la tête tout en roulant le parchemin soigneusement, se promettant de le terminer plus tard. « Hé bien, il y a les samouraïs de la famille Fujiwara. Puis le clan des ombres, les Nara. Et le Hyûga et leurs yeux divins. La plupart s’expriment à votre manière, et heureusement le reste d’entre nous a la patience pour y répondre. »
Cette insistance à tenter de le culpabiliser sur ces pratiques hérétiques était presque louable, mais le Kirijin parlait à la mauvaise personne à approcher d’un angle moralisateur. En autant que Weihan était concerné, la vraie moquerie était de vénérer des os mangés par les verts au lieu d’avoir rendu leur mort glorieuse lorsqu’elle arriva. Une amenait la paix, l’autre… Rien.
Mais ce qu’il disait sur la Brume sanglante était intéressante. Difficile de dire s’il disait strictement la vérité ou si c’était un mélange de peur et de superstitions. Si on en jugeait à sa manière de parler sur des sujets dont il ne semblait que peu connaître – comme la métallurgie – chaque scénario semblait tout aussi possible. « Bonne chose qu’elle soit cloîtrée dans votre abysse je suppose, dans ce cas. »
Pour l’instant, tout ce qu’elle faisait c’est faire rouiller son armure, cette brume. Si elle avait vraiment une pensée propre, ça supposait que c’était une sorte de jutsu, peut-être un yokai, ou quelque chose d’autre peut-être. Mais à entendre le Kirijin, ils n’avaient aucun contrôle dessus. La Voie aurait voulu qu’il partage cette information avec les autres membres de la délégation plus tard, puis Homura. Il devinait que Seto serait particulièrement intéressée.
Il parlait de chance et Weihan s’esclaffa légèrement en hochant la tête. La chance était une hérésie, et il n’en voulait aucune venant de lui dans tous les cas. Weihan réfléchit puis déplaça le bouclier pour le poser pleinement sur le sol, créant indirectement une table basse, avant de ramener son sac à ses pieds pour fouiller dedans. « Les herbes sauvages qui poussent sur le continent sont très variées, comme nos climats et saisons. »
Il sortait quelques croquis ratés qu’il roulait en boules avant de les placer sous le bouclier. L’armuré frappa son gantelet et la plaque d’acier sur son avant-bras, projetant des étincelles pour allumer un feu minuscule. « Je serais fort honoré si vous partagiez celles qui caractérisent votre village. J’ai pu en essayer plusieurs, mais vous devez avoir une préférence, quelqu’un d’aussi décé- je veux dire décidé que vous. »
Une gourde produisait l’eau nécessaire, une théière cabossée le réceptable du breuvage, la même que l’archer avait si honteusement ignorée lors de son arrivée à Kiri et les évènements désastreux qui s’en suivirent.
Il sortit un petit emballage préservé, l’ouvrant pour révéler des feuilles d’un vert limier et foncé, odorant et pourtant frais, qu’il proposa à l’homme d’inspecter avant l’infusion. « Le sencha est l’une des favorites à Homura. Elle est séchée en plein soleil, un processus long qui la rend plutôt onéreuse mais indéniablement supérieure au matcha réservé aux paysans. Pour ajouter un peu d’unicité, j’ajoute de l’hibiscus des prairies. Ça balance l’amer inhérent aux infusions basés sur une source végétale. »
Le liquide commençait à bouillir, prenant des tons légèrement rougeâtres, à cause de l’hibiscus surtout. « La fraîcheur est indispensable. Comme le reste, à Homura nous utilisons nos ressources lorsqu’elles sont à leur apogée, pas à leur fin de vie, ou en conséquence de. »
Il versa le liquide dans deux tasses de voyage, usées et ordinaires. Et pourtant… « Cette recette est sans nom. Comme vous. J’espère qu’elle sera tout aussi inoubliable. Santé. »
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On ne pouvait pas dire que la conversation fleurissait entre l'homme armuré, et l'homme désossé. L'un essayait de faire paix avec l'autre, et l'autre ne voulait que la guerre et la violence. Pourtant, parfois, le dialogue de sourd ne rencontrait pas un mur doton en face d'un crâne ou d'un casque, et certaines phrases passaient outre la barrière de la culture (enfin, tant qu'on pouvait appeler l'éducation Kaguyesque une culture).
La Voix ? Vous entendez une voix dans votre tête ?
Vous aussi ? Mais l'expression de son visage disait plutôt "Encore un cinglé". Bankichi était évidemment expert dans le domaine, il s'était soumi à un genjutsu d'Eri qui lui avait permit de discuter à deux malgré une certaine distance - très pratique comme genjutsu - et puis il y avait également le fragment de Shinchu en lui qui lui murmurait souvent des encouragements. Ou parfois, il rigolait simplement. Là, par exemple, il rigolait. Bankichi commençait à avoir l'habitude de cette voix rauque et désincarnée, il ne fit pas attention à sa réaction, et écouta plutôt la très vague description des clans majeurs de Homura. Il aurait sans doute du porter plus d'attention en cours à l'Académie. Des ombres. Des samourai. Des yeux Divins. Les samourai, au moins, il pouvait s'imaginer ce que cela devait ressembler. Des Kaguya désossés, spécialiste en arme, et passivement inférieur à ses cousins. Certainement. Les yeux divins et les ombres étaient beaucoup plus cryptiques. Tant pis.
Le visiteur s'affaira, jetant quelques croquis avant de préparer un peu de thé. Il semblait s'y connaitre. Bankichi connaissait bien entendu la cuisine. C'était pas de sa station, néanmoins, c'était un concours de circonstance. Surtout, les Kaguyas sont les fauchés de kiri. Mais rêvéler qu'il s'y connaissait serait jeter le discrédit et le dédain sur son origine à lui. Pire, il pourrait le croire Roturier. Non, il décida de faire semblant de ne pas s'y connaitre.
Je n'ai aucun intérêt pour les plantes du village, ou du processus utilisé à Homura. Faut demander à quelqu'un d'autres. Ce qui m'intéresse, c'est si le thé qui en résulte est bon, ou pas.
Il regarda la tasse de thé. Ordinaire. Il préférait la belle vaisselle. Seulement voilà, il n'en avait jamais touché. Le thé qu'il buvait ressemblait à celui-ci. Il but la rasade chaude lentement, pour bien s'imprégner du goût. Et c'était pas mauvais. Pas mauvais du tout. Il alla même jusqu'à penser que c'était élevé dans son classement de tous les thés qu'il n'avait jamais goûté. Pas tout en haut, mais suffisamment pour qu'il soit surpris, et qu'il en prenne note. Il déposa la tasse.
Celui-là l'est. Mes félicitations. Une recette sans nom et bien savoureuse - comme moi. A défaut de devenir peintre, vous avez peut-être un avenir dans la restauration.
C'était carrément un compliment de Bankichi... bon à sa façon hautaine et sympatique, bien entendu. Puis vint, un peu maladroitement une question.
Pourquoi t'être porté volontaire pour une mission dont tes prédécesseurs sont morts dans d'atroces souffrances ?
C'était une question directe, mais également véritable. Bankichi était curieux sur les raisons de l'homme en Armure pour entreprendre un tel voyage et prendre autant de risque. Car Bankichi était un pleutre, et rencontrer le vrai courage en face de lui était un phénomène dissonnant de sa personne.
Sans en ajouter davantage, il hocha simplement du heaume devant les commentaires du Kirijin, posant une paille de fer dans sa propre tasse pour en prendre une réconfortante gorgée. Dans les saveurs de l’hibiscus, il trouvait un répit à l’acidité qu’était la brume sur son âme, son armure et sa foi. Il se désolait de voir cet endroit avoir dégénéré ainsi. Un chaos si profond qu’il semblait avoir pris racine dans l’identité propre de ses habitants.
On pouvait lui donner le crédit de savoir ce qu’il voulait dans ses gestes et questions, comme un requin qui avançait vers l’odeur du sang, peu importe son origine. C’était la Brume personnifiée peut-être, cet esprit assassin qui regardait le monde comme un aigle affamé, les yeux scrutant le moindre signe de faiblesse pour s’y fondre et fermer des serres indiscriminées.
Mais il était aussi tragique. Et vain. « Nous serons ainsi d’accord sur ce thé si rien d’autre aujourd’hui. C’est déjà cela. »
Il se releva, son sabaton écrasant le feu pour éviter qu’il ne se propage, quelques étincelles mourant sur l’acier terni. Rangeant ses affaires, il considérait les dires de l’homme, non pour leur venin mais bien l’idée idyllique qu’ils projetaient. « Pourquoi pas ? Il y a plus d’une forme de paix. Quand j’aurai accompli tout ce que j’ai à faire, ouvrir un salon de thé ne serait pas l’idée la plus déplaisante. Je ne vous retournerai pas la question, n’ayez crainte. »
Il avait des générations de croisades devant lui, après tout. Au milieu des cendres de la paix renaissante, le genin lui ne manquerait jamais de flammes pour l’eau des théières. Weihan se releva dans un grincement métallique, soulevant le lourd pavois d’acier pour le ramener à son dos, terminant sa tasse de l’autre main, le regard porté vers la colline une fois de plus. Les mots du Kirijin reprenaient son attention, et il se surprit à s’esclaffer légèrement. « …Aucun de mes prédécesseurs n’est venu ici. Nous n’aurions pas cette conversation si c’était le cas. »
Cette colline n’existerait, et un soleil radieux percerait cette brume. C’est ainsi. Il secouait la tête, profondément amusé dans l’ironie de la question maintenant qu’il y réfléchissait vraiment. « Devrais-je craindre une mort violente, ou celui qui la craint ? »
Les deux, ou ni un ni l’autre ? Si souffrir était l’angoisse de la Brume et de ses habitants, le continent ne semblait rien avoir à craindre. « Je suis là parce que je crois à un monde en paix. Mais la Voie ne me protège pas de vous. Elle vous protège de moi. »
Pour l'instant. Homura avait jugé bon d’avertir la Brume de certains secrets qui mettaient ce monde en péril et c’est tout ce qui l’avait mené ici, l’avait conjuré à être la diversion qui permettait à d’autres plus éloquents de transmettre leur message. Mais ça ne serait pas toujours ainsi. « J’en ai assez dit. Mes remerciements pour cette discussion instructive. Si un jour vous venez nous voir, j’aurai d’autres parfums de thé pour vous. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Bankichi n'aime pas les Homurajin Ft. Bankichi et Weihan
Il semblait y avoir plusieurs axes de mauvaises communications entre les deux hommes borgnés. Le Haume se mit à s'esclaffer, disant que si ses prédecesseurs étaient venus, il n'en serait pas là. Cela sonnait vaguement comme une menace aux oreilles du Kaguya qui, pourtant, ne pris pas la mouche.
Il connaissait l'emplacement de quelques tombes d'Homurajin soit-disant diplomates. Et plutôt espion. Entre ça et sa vision mégalo qu'un kirijin valait trois continentaux...
Oh, si cela te plait à croire cela.
Bankichi s'esclaffait à son tour. Ils rigolaient ensemble, et pas de la même chose. Weihan pensait peut-être à une colline sans brume. Bankichi voyait des fosses communes supplémentaires. La Brume était implacable, et elle était protégée par sa Brume Sanglante, une quasi divinité imprenable et imprégnable. Il le savait. Il avait celle-ci en pleine action à quelques reprises. Il eut une pique de douleur à sa tête. Sa mère. Il arrêta de rire, et fut pris d'un regain de rage, bien que moins élevée qu'avant.
Sommes toutes, Weihan savait se comporter de manière à ne commencer un conflit.
Il mentionna l'idéal de la Voix qui lui parlait. Un idéal de paix, mais que Bankichi ne lui laisserait soit-disant pas atteindre. Rien de plus faux à ses oreilles, la paix était atteignable par la conquête, purement et simplement. C'en était la forme la plus parfaite et complète. Tout autre paix était un compromis de basse extraction, ou traités temporaires - préludes aux massacres. Une grande dynastie, et une terre sans Yokaï, voilà qui allait sauver les hommes. Ce n'était probablement pas ce que l'Armuré avait en tête.
La paix est un idéal qui vaut la peine de se battre pour. C'est la deuxième chose sur laquelle nous sommes d'accord, mais cela fait sans doute trop pour aujourd'hui. Si d'aventure mes pas m'amèneraient à Homura, je te laisserai ouvrir ton magasin de thé, sois-en assuré.
Il était prêt à l'épargner.
Et Bankichi partit sans se retourner. Cette conversation c'était mieux passé que ce qu'il avait envisagé. Il n'aurait jamais pensé voir un tel idéal chez les sauvages du continent. Comme quoi, ils n'étaient pas complètement perdu. Et peut-être lors de sa conquête du monde, il pourrait les épargner pour leur laisser le loisir de développer leur hobby. Après tout, celui-ci faisait un thé acceptable. Il y avait de l'espoir pour le continent.
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Mer 28 Fév - 22:44