Jeu 29 Fév - 15:12
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▶ Sujet: Mélodies d'un tour de garde [SAWAGI] Sous le ciel étoilé, Seimei se posta au sommet des remparts de Kumogakure, son shamisen entre les mains, caressant les cordes avec une aisance apaisante. Les notes légères dansaient dans l'air nocturne, créant une mélodie qui flirtait avec la mélancolie, mais sans prendre le risque de s'y enliser. Malgré son rôle de garde qui l'incombait ce soir-là, il ne tarda pas à s'abandonner à la douceur de son propre concert. Les accords rebondissaient contre les murs endormis de la cité, emplissant l'atmosphère d'une harmonie qui semblait en parfaite adéquation avec la nuit. Là-haut, les montagnes veillaient silencieusement, complices de la symphonie nocturne qui s'épanouissait ici-bas. Complices discrètes des pensées de Seimei, les étoiles étincelaient et berçaient la scène d'une timide lumière. Dans les moments de calme entre les accords, son esprit se tournait vers son père, disparu au-delà des montagnes dans un malheureux combat. En regardant les pics lointains, il se demandait ce que ce dernier aurait pensé de ses mélodies, de son désir de grandir en tant qu'artiste. La musique était devenue pour lui une manière de se connecter avec son défunt paternel, de transformer la douleur en une forme d'expression artistique qu'il savait dompter depuis maintenant des années. Au lieu de se perdre dans les souvenirs douloureux plus longtemps, il se concentra sur son avenir d'artiste. Comment pouvait-il grandir et se faire connaître au-delà des remparts de Kumogakure ? Les mélodies qu'il créait pouvaient-elles être le tremplin vers la reconnaissance artistique ? Ces pensées l'animèrent tandis que ses doigts dansaient habilement sur les cordes. Seimei ne prêta que peu d'attention à son rôle de sentinelle cette nuit-là. Son esprit était tout tourné vers l'horizon de possibilités qui s'étendait devant lui. Les remparts, témoins silencieux de sa quête artistique, semblaient écouter avec bienveillance ses notes pleines d'espoir. Le shamisen continuait ainsi de chanter, dévoilant un mélange de réflexions, de rêves, et de souvenirs à chaque pincement de corde. Seimei n'était pas seulement un gardien de remparts ou bien un piètre shinobi, il était avant tout un artiste en quête de son propre épanouissement. |
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Jeu 29 Fév - 16:53
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▶ Sujet: Re: Mélodies d'un tour de garde [SAWAGI] Sawagi, après avoir achevé une énième mission de surveillance des environs du Village des Nuages, s'était retrouvée un peu par hasard sur les remparts de la cité, ses pas au rythme de ses pensées l'ayant menée sans trop y penser. L'esprit ailleurs, elle se laissait aller aux bruits ambiants d'une ville toujours en mouvement, et aux lumières vacillantes qui parsemaient les ruelles, suivant les ombres dansantes projetées sur les murs en contrebas.
Son esprit ainsi vagabond, la Seijuu restait pourtant toujours alerte, et captait les sons qui l'entourait. Flottaient alors les bruits, les paroles, les pas, et pour finir, lointaine, la mélodie délicate de quelqu'un qui avait voué son âme à l’art. Intriguée, il n’en fallait pas plus pour que la jeune femme ne redirige ses pas hagards vers ces notes harmonieuses, délivrées plus haut encore sur les remparts. D’un geste aussi élégant que rapide, voilà son corps tout entier transformé, le temps d’un battement d’ailes, pour atteindre l’un des post de surveillance qu’elle connaissait bien. Elle avait elle-même gardé, sous le même ciel étoilé, la ville durant de longues nuitées.
Perchée dans le plus grand silence sur le parapet, un peu en arrière, Sawagi ne voulait pas tout de suite troubler le shamisen et son maître. Peut-être était-ce une déformation professionnelle, mais elle s’était habituée à observer avant de se lancer ; ce n’était pas très spontané, mais la Seijuu avait toujours préféré se préparer. Des minutes encore s’écoulèrent, bercée par la sérénité d’un son mué de rêves et d’espoir, avant que la jeune femme ne reprenne son apparence humaine, considérant qu’elle observait en silence depuis trop longtemps. Moins discrète qu’à l’accoutumée elle s’avança, ne souhaitant pas se prendre une attaque parce qu’elle s’était approchée trop doucement ; l’ambiance dans le village avait toujours été tendue, et son but n’était pas de surprendre le musicien.
Elle qui dans le plus profond de ses montagnes avaient souvent été endormie sous l’air d’oiseaux chanteurs, Seijuu ménestrels dont les sifflements n’avaient jamais encore eu d’égal à ses yeux. Mais pour aujourd’hui, Sawagi voulait bien laisser un peu de place à celui qui devait s'appuyer d'un ami instrument à cordes.
« Je me suis toujours demandée d’où pouvait provenir une telle mélodie, ces quelques soirs où j’étais de garde. »
Mentionna-t-elle en guise de présentation, un sourire en coin, fière d’avoir trouvé la réponse à une question qu’elle ne s’était pas posé. Sawagi se demandait ce qui avait bien pu l'inspirer, celui là. Ses rêves, son passé, ses idées? Qu'est-ce qu'il avait prit, et qu'est-ce qu'il voulait donner ?
« Beijuu, non ? » demanda-t-elle en le désignant. « C’est un style particulier, mais je me souviens d’un homme plus vieux. »
La Seijuu avait bonne mémoire, et les notes et rythmes inimitables lui rappelaient les festivals et fêtes qui avaient ponctué son adolescence au village. Si Seimei ne connaissait pas vraiment Sawagi, il pouvait remarquer qu'il l'avait déjà forcément vu ou entraperçu, jeune habitante du village depuis de nombreuses années. |
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Jeu 29 Fév - 17:42
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▶ Sujet: Re: Mélodies d'un tour de garde [SAWAGI] Seimei esquissa un sourire à la mention de son père, une lueur de nostalgie dans le regard. Il observa la jeune femme apparue dans la nuit, reconnaissant son visage bien qu'ignorant encore son nom. Un silence complice s'installa entre eux, seulement rompu par les notes douces du shamisen. Sans un mot, le musicien reprit son instrument et se laissa emporter par la mélodie, reprenant là où il s'était interrompu. Les cordes répondaient à ses doigts agiles, créant à nouveau l'une des fameuses symphonies qui flottaient souvent dans l'espace Kumojin. Après quelques instants, le nonchalant risqua même un chant, poétique et lent, une ode improvisée à la situation qui se déroulait sur le rempart. Les mots dansaient avec les accords, créant une toile lyrique qui décrivait deux êtres inconnus partageant un moment éphémère au clair de lune. "Sur les remparts de la nuit, deux âmes se rencontrent, Yeux bleus cherchant l'inconnu, secrets qu'ils escortent. La lueur des étoiles, complices de cette danse, Révèle l'histoire d'une musique qui s'élance.
Dans les cordes tissées, le passé murmure, D'un père musicien, la mélodie perdure. Beijuu en héritage, notes d'un temps révolu, L'ombre d'un vieux paternel, souvenir éperdu.
Les mélodies flottent, entre ciel et terre, Portant des rêves et des souvenirs à l'envers. La nuit nous écoute, son silence bienveillant, Deux êtres, deux destins, prisonniers de l'instant."À la fin de la chanson, Seimei laissa planer un court silence avant de reprendre son shamisen. Les notes flottèrent à nouveau dans la nuit, enveloppant les deux individus d'une ambiance paisible. Puis son élan enfin conclu, il s'interrompit, fixant le ciel étoilé avant de laisser échapper un profond soupir. - Le vieux dont tu te souviens est parti, emporté par le temps comme une feuille au vent. Je ne suis que le rejeton, moins doué et moins sage. Mais... J'essaye.Un soufflement de nez précéda son mouvement de tête, qui lui permit de connecter ses pupilles à celles de l'inconnue. - Et toi alors, qui es-tu ?Seimei s'exprimait d'un ton calme et reposé, comme si rien au monde ne pouvait le déranger. Peut-être allait-il s'endormir d'une minute à l'autre ? C'était une question que la jeune Seijuu pouvait se poser. |
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Ven 1 Mar - 1:23
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▶ Sujet: Re: Mélodies d'un tour de garde [SAWAGI] Sawagi s’asseyait sur le sol froid de la pierre, n’étant pas pressée par une réponse : la nuit entière était encore devant elle. Emportée par la douce mélodie de son shamisen et puis par les paroles poétiques qu'il avait improvisées, elle était impressionnée par la vitesse à laquelle il avait créé ce poème de toute pièce ; sous ses airs fatigués, le musicien avait pourtant choisi ses mots avec soin. Le poids des souvenirs et des attentes familiales ne lui étaient pas étrangers, sa main sentant la forme d’un de ses carnets se dessiner contre le tissu de son sac ; porteuse et rapporteuse des mémoires de son peuple, à elle pour qui ses parents avaient échangé l’écriture contre du village ses murs.
Bercée elle aussi par la musique de ses ancêtres, les mélodies de la nature résonnaient toujours en elle : le chant des oiseaux, le murmure doux du vent dans les feuilles des arbres ou son sifflement hurlant entre les rochers du Pays des Montagnes, la pluie qui s’abat, l’eau qui ruisselle, tous des compagnons fidèles. Le silence avait presque autant de poids que ce qui l’avait brisé juste avant ; la fin de la chanson, mais aussi celle de la mélodie, ramena Sawagi de son petit nuage enveloppant. « Tu te présentes comme le rejeton, mais ta musique témoigne de ton dévouement et de ton talent... Peut-être que tu te sous-estimes un peu. » Le regard de Seimei croisa le sien, et Sawagi se sentit soudainement prise au dépourvu par sa question, somme toute banale aux premiers abords. Qui était-elle, en effet ? Comment se définir, quels mots pouvaient la contenir ? Voilà une question qu'elle avait du entendre des dizaines de fois, mais pour laquelle il n'y avait jamais eu une véritable réponse. Si elle n'avait pas pour habitude d'y réfléchir, pour cette nuit, la Seijuu voulait bien y songer.
« Vaste question, difficile à résumer en quelques mots. Mais je veux bien me prêter à l’exercice. » Dit-elle, amusée. La jeune femme se laissa un petit temps de réflexion, avant d’ajouter : « Une enfant des montagnes, un oiseau perdu dans le village des Nuages, et parfois, une observatrice silencieuse des histoires que raconte la nuit. » Jouer avec le lyrisme qui animait les paroles de son interlocuteur lui remémorait ses longues soirées, petite, à marmonner dans son lit les paroles des conteurs en se rêvant d’être à leur place. Si le futur ne lui avait apparemment pas réservé cette place, elle avait toujours en son sein tous ces récits qui épelaient des destins. Peut-être que le sien était de ne pas les laisser se faire oublier, tous serrés à travers son écriture déliée. « Tu peux m’appeler Sawagi, c’est un peu plus court, mais un peu moins amusant aussi. » Elle laissa un léger sourire flotter sur son visage, l'atmosphère empreinte de la tranquillité qui entourait deux presqu’inconnus. « Et toi, comment t’appellerais-tu ? » |
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Ven 1 Mar - 14:35
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▶ Sujet: Re: Mélodies d'un tour de garde [SAWAGI] Seimei contempla l'obscurité qui les enveloppait, ses yeux révélant une lueur d'appréciation pour la manière dont Sawagi avait partagé sa propre essence à travers des mots soigneusement tissés. La nuit étendait ses bras étoilés au-dessus d'eux, comme un témoignage silencieux de la magie qui se créait entre deux âmes mélodieuses. Ses doigts se mouvaient doucement sur les cordes du shamisen, produisant une mélodie douce qui accompagnait la conversation. Les notes semblaient danser dans l'air, établissant une connexion harmonieuse entre les deux musiciens d'âmes. S'il ne répondit pas à la première phrase de son interlocutrice, c'est simplement parce qu'il n'était pas d'accord avec ses propos. Non, Seimei ne se sous-estimait pas, mais Sawagi ne pouvait imaginer le monde qui le séparait de son père. Son talent brut compensait bien évidemment, mais le manque d'expérience ne se rattrapait pas en quelques années. Il aurait aimé profité plus longtemps des enseignements du meilleur musicien qu'il avait jusque-là connu. Peut-être l'idéalisait-il avec le temps... Toutefois, appréciant le charme des réponses de Sawagi, il répondit d'une voix empreinte de calme et de réflexion : - Sawagi, enfant des montagnes, oiseau égaré et observatrice silencieuse. répéta-t-il alors, tandis que sa camarade attendait sa réponse. Il esquissa un sourire, reconnaissant la beauté des mots de la jeune femme. - Je suis Seimei. Beijuu, donc. Un vagabond musical, un narrateur capturant des bribes d'histoires dans les brises du temps. J'ai toujours vécu ici, et j'ai décidé de devenir shinobi pour me faire un peu d'argent. Je crois que c'est à peu près tout. Le silence s'installa de nouveau, ponctué par la douce symphonie qui émanait du shamisen. Seimei, les yeux plongés dans ceux de Sawagi, poursuivit d'une manière plus légère, moins formelle : - Ah si, j'oubliais, j'ai été prénommé ainsi car à ma naissance, j'étais plus blanc qu'un kirijin. Une "blague" qui le fit sourire, même si le moindre mouvement qui déformait son visage semblait ralenti par la fatigue. Il donnait souvent l'envie aux gens de le secouer un peu. - Apparemment, je tiendrais ça de ma mère. Mais tu sais comment sont les oiseaux, n'est-ce pas ? Ils s'envolent après la saison et ne reviennent que rarement dans le même nid. Enfin, peut-être que je me trompe ? Je dis ça mais je n'en ai en réalité aucune idée. Le musicien avait juste apprécié la comparaison, mais n'éprouvait aucune honte à avouer son potentiel mensonge, surtout devant celle qui se qualifiait elle-même d'oiseau. La mélodie continuait de couler, changeant parfois de rythme ou de niveau. Il s'adaptait aux discours de chacun, mais s'amusait aussi à tenter des choses. Seimei semblait assez doué pour entretenir une conversation sans s'arrêter de jouer. |
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▶ Sujet: Re: Mélodies d'un tour de garde [SAWAGI] |
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