Cette pierre était étrange, elle dégageait une énergie à la fois effrayante et à la fois chaleureuse. Tandis que je jouais avec celle-ci dans ma main droite, j’observais mon ami d’enfance Towa, fouillant ses archives à la recherche d’informations. En effet, je l’avais missionné pour comprendre l’origine de cette chose et en quoi elle pouvait nous être utile. Malheureusement, ce fut sans succès, ce qui avait d’ailleurs rendu mon ami archiviste quelque peu sans voi(e)x. Je l’avais rassuré d’une tape sur l’épaule avant de quitter l’enceinte de nos murs, pour réaliser mon entraînement quotidien.

Dans la forêt des Nara, je m’étais dirigé vers ma parcelle préférée, celle où je développais la plupart de mes jutsus.

Aujourd’hui, il n’était pas question d’ouvrir une porte Hachimon supérieure, mais bien de m’entraîner à malaxer mon chakra le plus rapidement possible. Non seulement, cela me permettrait d’ouvrir une porte à toute hâte, mais cela me permettrait aussi de réagir en cas de danger impromptu.

C’était en méditant, comme me l’avait appris un certain Fujiwara, que je commençais à malaxer mon chakra dans l’entièreté de mon corps. Peu à peu, mon chakra m'avait comme enseveli et une seconde peau bleuâtre fit son apparition. Dans une concentration profonde, je sentis une chaleur au niveau de ma jambe droite. Cette chaleur était inhabituelle et était loin d’être similaire à une douleur musculaire, comme j’en avais souvent éprouvé. Malgré tout, j’avais continué cet exercice jusqu’à ressentir l’intensité de cette chaleur croître.

Mon corps s’était comme raidi et d’un réflexe certain, j’avais mis la main dans ma poche droite afin de déceler la source de cette chaleur. J’en sortis alors… la pierre draconique. Les yeux écarquillés, positionnée dans la paume de ma main, j’observais ce spectacle à la fois excitant et surprenant. La réaction était obligatoirement dû à mon entraînement, elle réagissait donc à mon flux chakratique…

{...}

L’excitation s’était emparée de mon corps tout, si bien que quelques heures plus tard, c’était perché dans l’arbre le plus haut de la forêt que je m’étais positionné. J’avais compris la mécanique de cette arme et celle-ci allait m’aider parfaitement dans mes desseins. La main tendue vers le ciel, j’avais malaxé autant de chakra que possible dans cette dernière, afin de créer un trait enflammé, d’une couleur orange plus prononcée qu’un jutsu Katon ordinaire. Cette technique s’était stoppée dans sa course, une trentaine de mètres plus tard.

Les semaines passèrent et j’eus finalement des réponses aux questions que je me posais. J’avais aussi missionné mon domestique de me trouver le profil d’un forgeron, digne de me créer un équipement adapté à ma pierre draconique. Je cherchais un profil non expert, un mélange entre le talent et l’apprentissage. Mon objectif était de nouer une relation de confiance et d’être un des clients privilégiés du forgeron en question.

D’une tenue sobre, comme à mon habitude, j’avais suivi les différentes effluves présentes dans l’air. Une odeur de bois brûlé, de charbon ainsi que de fers chauffés ; cela faisait longtemps que je ne m’étais pas rendu dans un lieu du genre. Curieux, j’avais toisé du regard l’atelier de fortune, qui se trouvait derrière ce qui pouvait s’apparenter à une résidence.


Dis-je avant de montrer la pierre en question.


La personne qui me faisait face était vêtu d’une armure, je ne pouvais voir ne serait-ce qu’une partie de son visage. La raison, je l’ignorais, mais je n’étais pas assez curieux pour vouloir en chercher le sens.

Il était vrai que l’établissement en question, était plutôt sommaire, voir démontrait un léger manque d’expérience. Mais peu importe, dès lors qu’une personne acceptait des commandes, l’on pouvait considérer ça comme un point de vente.

Le sourire en coin, j’avais suivi le forgeron débutant, me laissant ensuite observer davantage l’environnement. À l’image des Nara, je pus discerner la sobriété de mon interlocuteur, au travers de sa demeure. Il n’était pas habituel de rencontrer une personne vêtue d’une armure, surtout dans son antre. Cela me laissait toujours interrogatif et curieux mais certainement pas assez pour en comprendre la raison.


J’avais ensuite exposé ma requête à mon interlocuteur dénommé Weihan. Les réponses apportées furent concises et précises, me laissant comprendre que cette collaboration allait être efficiente. Le sourire en coin, j’écoutais ses dires et réfléchissais même au sens de ses réponses. Bien que j’étais venu avec quelques idées en tête, les interrogations du forgeron remirent en question certaines d’entre elles. Après avoir brièvement observé ma main droite, puis la main gauche, j’avais posé mon regard sur son heaume, cherchant à croiser son regard avec le respect qui lui était dû.


Lorsque mon interlocuteur évoqua le cuir qui pourrait être une matière importante, pour faciliter le port du gantelet, je réfléchis quelques instants à ses précédents mots. Est-il capable de façonner le cuir, comme certains artisans de la capitale, ou les chasseurs qui osaient s’aventurer dans les forêts les plus impraticables ? Vint ensuite la question que j’attendais et qui était bien sûr d’une importance certaine, l’effet de la pierre draconique. Je ne souhaitais rien cacher à cet artisan, voulant nouer une relation de confiance et une potentiellement collaboration commerciale.


J’avais ensuite serré la pierre mystique dans la paume de ma main gauche, avant de malaxer quelque peu de chakra en son sein. Une lumière chaleureuse commença à émaner de cette dernière, peu à peu, la chaleur dégagée se propagea jusqu’à atteindre nos deux corps respectifs.


La confiance, n’était-ce pas l’un des piliers d’une collaboration prometteuse ?


Le forgeron me demanda ensuite de faire quelques efforts, certainement dans l’objectif de congestionner mon corps. Il était vrai que cela pouvait influer ses mesures, il les avait réalisées dans un premier temps lorsque nous étions en train de discuter. J’avais l’habitude ce genre de procédé, je l’avais alors laissé faire.

Mais la course n’était pas nécessaire, non pas que je réfutais son procédé, il était surtout question de mes propres capacités, qui demandaient une certaine… adaptation.


Enfin, cela dépendant de la qualité des ouvrages de mon interlocuteur, mais au vu de son armure, je n’étais pas très inquiet concernant cela.


La seconde d’après, mes cheveux virevoltaient dans les airs et un flux chakratique conséquent m’entourait. Ce dernier d’une couleur rouge, cela cassait réellement avec mon teint. D’innombrables veines parsemaient maintenant mon corps. Malgré l’apparence hostile que pouvait représenter cette transformation, mon attitude ne montrait aucuns signes inamicaux.

Je venais d’ouvrir devant mon interlocuteur, ce qu’on nommait une porte céleste. L’entièreté de mon corps était maintenant contractée, si bien que mes vêtements paraissaient à peine suffisants.

Ne comptant pas trop m’attarder et en subir les contrecoups, j’avais fermé la porte. Mon corps allait mettre quelques longues minutes à retrouver sa forme normale, suffisamment de temps pour que Weihan procède à de nouvelles mesures.

S’il tenait parole, cela pourrait ressembler aux prémices d’une pérenne collaboration. Pour m’assurer de la primeur de sa prestation, je m’imaginais bien lui offrir la possibilité de fournir certains matériels d’entraînements à nos jeunes pousses du clan Nara. Shuriken, kunaï et autres, cela ne me semblait pas être compliqué à réaliser et peut-être même que c’était faisable en “masse”. Lorsque l’artisan évoqua une amie couturière, dénommée Miyuki… Je ne pus m’empêcher que nous avions une connaissance en commun ; cela me paraîtrait bien étrange que nous parlions d’une personne différente avec deux points si précis.

Leurs domaines respectifs les avaient probablement amenés à collaborer sur certains projets. Bien que le talent de la Haruka n’était plus à prouver, sa renommée était encore à construire, tout comme l’homme qui me faisait face.

Contribuer à cette renommée était, pour moi, une opportunité.


Question à coup sûr rhétorique.


Le colosse de fer, évoqua ensuite diverses hypothèses et de temps en temps, se parla à lui-même. Je comprenais le sens de ses mots et de ses réflexions, méthodiquement il avait effectué un tri dans son esprit, pour trouver une solution qui lui semblait le plus approprié à ma situation. Bien que spéciale, il était parvenu en quelques instants à façonner ce qu’on pourrait appeler l’esquisse de marché. Finalement, une interrogation avait requis une réponse de ma part.


Ce n’était pas la première fois que je faisais une démonstration chakratique dans le genre. Habituellement, je pouvais observer le visage de mes interlocuteurs, souvent surpris d’ailleurs ; pour le forgeron, il m’était impossible de saisir une expression, si ce n’était par les mots, ou le langage du corps. Je ne comprenais pas encore la raison d’une cuirasse de la sorte, mais de ce côté-là, elle me paraissait bien pratique. Je devais me contenter de ses dires et il ne tarda pas à montrer son étonnement face à mon initiative.


Je ne dévoilais aucun secrets, dans certains livres de la capitale, il était possible de s’informer à ce sujet. Si ces données pouvaient aider, alors je facilitais volontiers l’obtention de ces informations-...Le prix annoncé ne m’étonna guère et cela me paraissait d’ailleurs peu pour de telles contributions.  D’un signe de la tête, j’avais fait comprendre à mon interlocuteur que je n’étais aucunement dérangé par une telle somme. Je comptais user de mes propres fonds pour ce projet, mais peu importe.

Néanmoins, au vu de la particularité de la demande ainsi que de mes capacités, un alliage spécial allait devoir être utilisé–.. D’après ce dernier, cet alliage était assez rare, voire introuvable en quantité. Me grattant le menton, quelque peu interrogatif, je réfléchissais déjà à un moyen d’obtenir cette matière première, par le biais de mes connaissances et mon clan. Mais je fus interrompu par une proposition, qui me paraissait, à date, être la plus simple pour obtenir ce que j’étais venu chercher auprès de cet homme.


Une carrière abandonnée se trouvait donc au nord, proche de notre frontière. Le seul problème étant que cette carrière, était dorénavant habitée par des Yokaï. Les bras croisés, je réfléchissais à la proposition du colosse de fer. Celle-ci me plaisait et dans ma tête, était déjà acceptée. Je réfléchissais néanmoins à une autre idée, qui s’était immiscée dans mon esprit…

La main tendue en sa direction, c’était une réponse évidente à sa proposition.


Avant de tourner les talons, j’avais pris le soin de demander la position exacte de la carrière, mon interlocuteur, pour le bien de mes recherches.

___

Il m’était impossible de le manquer, autant visuellement que par mon ouïe. Je me demandais même comment mes yeux n’avaient pu le remarquer, avant notre rencontre. Bien que Homura était grand, il me paraissait difficile de l’occulter.

Une fois à ma hauteur, j’avais abaissé le haut de mon corps, pour le saluer avec le respect qui lui était dû.


Heureux n’était peut-être pas le terme le plus approprié, mais même s’il était question d’un arrangement, j’étais tout de même satisfait de le voir. Cela pouvait m’aider à lui faire confiance.


Dis-je sans froncer un sourcil.


Je n’avais bien sûr pas exposé tous les paramètres et les raisons qui avaient poussé mon clan à investir dans une telle propriété. Cette dernière présentait assurément un risque, mais une opportunité sans pareille.

Dans une expression presque indifférente à ce que je venais d’annoncer à mon interlocuteur, je l’avais invité à prendre les devants.

Le plaisir était partagé.

Lorsque mon interlocuteur évoqua la confiance portée en son projet, je pris le temps de réfléchir quelques instants au déroulé de l’histoire. Il était vrai qu’il existait un risque, comme dans tout investissement ; néanmoins, en tant que Nara, nous avions pour habitude de maîtriser le risque et de le réduire autant que possible. Une remarque du forgeron me permit de comprendre que le Damascus n’était pas une matière aisée à façonner et pas forcément d’usage pour les produits les plus communs. Le sourire en coin, j’étais d’autant plus satisfait de cette réponse.


Pour ce qui était des créatures peuplant le lieu en question, je n’avais pu malheureusement rassembler assez d’informations. C’était pourtant l’une de mes priorités, les seules données que j’avais pu collecter étaient des témoignages en lien avec les agressions. Cela m’avait laissé perplexe, songeur, tout autant que mon clan. C’était un risque non maîtrisé, mais un risque, que j’étais prêt à assumer. Peu importe les strates que j’avais traversées afin d’obtenir l’autorisation de mon clan, j’avais toujours fait le nécessaire afin que mon nom soit tenu responsable, en cas de succès, ou en cas d’échec.


Nous avions pris la route en direction de notre destinée commune, laissant les dieux à leurs desseins. Pendant que nous suivions notre voie, mon partenaire d’excursion, me posa quelques questions-... La curiosité l’avait poussé à ouvrir le dialogue entre nous, durant que j’étais bercé par les grincements de son armure. Une de ses interrogations était légitime, ce n’était pas la première fois qu’on évoquait ce sujet avec moi. Mes capacités pouvaient paraître étranges au sein de mon clan, réputé pour la maîtrise de l’ombre. Pensif, mais toujours avec un air sérieux, qui me caractérisait, j’avais observé brièvement ma main droite. Ce membre témoignait de mon entraînement acharné et de mes efforts sans limite pour être l’un des plus qualifiés dans mon domaine -pour ma génération-.

Une autre question me sortit de mes pensées, puisque mon interlocuteur avait évoqué la prunelle de mes yeux : Retsuko. Il la connaissait ? Les yeux écarquillés, je l’avais observé quelques instants. C’était un réflexe conversationnel, mais au travers de son armure, je ne pouvais rien discerner. Le monde était petit, Miyuki et maintenant Retsuko, les dieux avaient assurément des desseins pour nous.

Je ne pus dissimuler un sourire chaleureux, mon visage changea du tout au tout.


Après avoir marqué une courte pause, j’avais repris la parole.


Maintenant que des sujets qualifiés de personnels, voir d’intimes, avaient été engagés… je m’étais permis à mon tour de faire taire l’un de mes questionnements, en tout cas d’essayer.



{...}

Après avoir foulé des chemins entiers de gravillons, laissant l’environnement se modifier sur notre passage, nous avions pu rejoindre notre destination. Une rapide inspection m’avait permis de qualifier d’important, les travaux à mettre en œuvre, pour ne serait-ce que rendre la mine exploitable par les nôtres. La nature avait repris ses droits à bien des égards et une certaine hostilité s’était installée en ces lieux.

Finalement, c’était l’entrée de la mine qui nous faisait face. Nous n’avions rencontré aucune créature à l’extérieur et… ce n’était pas forcément de bons augures pour notre exploration. Une couleur ébène ne pouvait infirmer cette réflexion ; c’était comme si aucune lumière ne pouvait s’épanouir en cet espace. Rapidement, je me mis à malaxer du chakra, visant à être efficace le plus rapidement possible.


J’avais ainsi pris la pierre draconique dans ma main gauche, avant d’insuffler une dose de chakra suffisante afin d’éclairer mes pas. Le visage sérieux, d’une concentration intense, digne des combattants les plus vénérables, je fis mes premiers pas en direction de cette mine, aux allures hostiles.

À l’intérieur, nous pûmes remarquer que malgré une fragilité visible, les fondations boisées avaient fait leur travail et avaient ainsi permis de conserver la structure. Mais c’était étrange, c’était comme si ces armatures avaient été renforcées par du métal, qui dénotaient grandement… Sans un mot, j’avais fait un signe de la tête à Weihan pour qu’il observe cela, nul doute qu’il n'en saurait plus que moi sur le travail de cet alliage.

Je n’entendis rien, si ce n’était le peu de vent qui était parvenu à s’immiscer ; concernant l’odeur, j’avais l’impression que l’air était des fois sec, des fois légèrement humide, humant la mousse verte qu’on pouvait retrouver en forêt.

Sur la route, je m’étais permis de tracer notre passage à même les murs de la mine, ne voulant pas me fier aux vieilles indications créées par les mineurs.

Mon élan fut stoppé lorsque nous nous heurtâmes à une porte double en métal, d’apparence similaire à celui utilisé pour renforcer la charpente. Avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, j’entendis un bois grinçant au-dessus de nos têtes. À quelques mètres, presque indiscernable malgré ma lumière, une trappe en bois vétuste s’était ouverte. Plusieurs pupilles de couleurs dorées vinrent s’illuminer, malgré la pénombre. Les yeux écarquillés, je me mis rapidement en position de combat.

Et… oui, je comprenais l’odeur maintenant.

Le sourire en coin, une expression un brin moqueuse, je ne pus m’empêcher de rétorquer à ses dires, imaginant aisément ce que penserait Retsuko en cet instant. Je connaissais ma sœur plus que quiconque sur cette terre après tout. Au début, cela m’avait un peu étonné lorsqu’il avait parlé d’un apprentissage. Mais finalement, plus j’y pensais, plus je passais du temps aux côtés de cet homme mystérieux, plus je parvenais à comprendre le sens de ses choix.


Concernant la question sur Kuenai, les mots me vinrent seuls, je n’eus pas à réfléchir l’once d’un instant avant de répondre. C’était tout simplement, le fond de ma pensée.


J’éprouvais une profonde admiration pour Nara Kuenai et je ne m’en cachais pas. Je n’avais pas à dissimuler ce trait de ma personnalité. Pour me bâtir, pour construire mon avenir, je m’appuyais sur l’expérience des anciens et elle faisait partie de ce lot-là. Même si je n’étais pas en mesure d’être si clairvoyant, je pouvais au moins marcher dans ses pas, dans l’objectif de réussir mes desseins. Cela dit, je n’étais pas dupe, peu importe sa vénusté, elle restait — trop- intelligente pour ce monde. Si un jour cette intelligence se trouvait détournée, avec les moyens à ma disposition, j’agirais en conséquence.

Concernant la réponse de mon interlocuteur au sens de son apparat, il me donna une réponse brève, avant d’éclaircir un point et me faire comprendre que cela était lié à ses croyances. Peu importe mon manque de connaissance vis-à-vis du culte en question, je ne pouvais que respecter sa dévotion et surtout, ne pouvais le juger.

{...}


L’apparence des créatures était bien plus ignoble que je l’avais esquissé dans mon esprit. Un visage humain, parsemé de soie, d’un liquide étrange dégageant une odeur indescriptible, sur un corps entre le ver et la chenille-... C’était tout simplement écœurant. Mais cet état d’âme n’était pas suffisant pour vouloir mettre fin à la vie d’un démon, créature et évidemment d’un homme ; c’était son hostilité, qui avait poussé mon confrère à utiliser son hallebarde, afin d’embrocher notre ennemi à même la paroi rocheuse.

Avant de projeter son essence à même notre lieu, et sur nos vêtements, le démon nous avait rendu spectateur de son chant perçant. Ce dernier avait contracté des muscles en mon corps, dont je ne soupçonnais pas l’existence.
Tandis qu’un autre s’était jeté sur mon partenaire, j’avais souhaité lui apporter mon assistance, mais je fus aussi arrêté dans mon élan. Après m’avoir fait profiter de ses cliquetis à même les parois de la grotte, le Yokaï s’était jeté sur moi, de tout son poids, ce qui me fit légèrement reculer. Tandis que je tenais sa gueule à l’aide de mes deux mains, de très près, je pus confirmer l’immondice qui nous faisait face.

D’un coup sec, je l’avais repoussé sur quelques mètres, où s’étaient maintenant rassemblé plusieurs semblables.

Deux choix s’offraient à nous, nous pouvions rebrousser chemin ou… continuer dans notre lancée. Je considérais que pour le moment, le danger n’était pas suffisant pour que l’on s’arrête dans notre quête.

Les limites de mon ambition ? En voilà, une bonne question.

Je fis un sourire, malgré la situation, à l’entente de ses mots. Dans ma main gauche se trouvait toujours la pierre draconique, l’artefact qui nous permettait d’y voir plus clair. Cette fois-ci, je comptais l’utiliser d’une autre main.

D’un mouvement sec, j’avais projeté dans les airs la pierre à partir de ma main détentrice ; la pièce devint alors obscure et comme si nous étions seuls, pendant quelques fractions de secondes, il n’eut plus aucun sons. C’était comme si le monde entier s’était tu. C’était comme si la couleur ébène avait envahi tout notre être.

De mon autre main, la droite, j’avais rattrapé la pierre d’un geste concis, précis et celle-ci s’illumina à nouveau, nous laissant entrevoir nos propres silhouettes.


Les cheveux virevoltants, ce fût un premier trait enflammé, orné d’une tête d’un dragon, qui s’élança sur nos adversaires. L’intensité du brasier était telle, que mon corps devint chaud instantanément. Au début par à-coup, puis finalement comme un trait infini, je pus entendre les cris stridents de nos opposants. Cette fois-ci, ces derniers étaient liés à la douleur, mais je pus aussi les ressentir jusqu’au tréfonds de mon âme. Ces sons étaient précédés d’une odeur de brûlé qui, pour cette fois-ci, ne nous était pas étrangère. La soie environnante avait, elle aussi, pris feu, ne laissant presque plus aucune trace de leur passage.

Je ne pouvais être fier de moi, après tout, je répandais la mort en cet instant-... Mais malgré toi, j’appliquais la justice. Je rendais juste aux mineurs, à mon pays et en plus de cela, c’était une étape nécessaire à la réalisation de mes ambitions.

Je ne pus compter combien de créatures, j'avais éliminé sur mon passage, une chose était sûre, ils n’étaient plus.

Après de longues minutes, semblables à l’éternité, il ne restait plus rien. C’était comme s’ils n’avaient jamais existé. Seul le sol, parsemé de braises dans le sens de mes attaques, nous rappelait qu’ici, avait eu lieu un carnage.

Un soupir plus tard, je m’étais retourné vers Weihan, affichant mon visage habituel, très sérieux, à la limite de l’impassibilité.


Balançais-je, en montrant de la main la porte.

Il devait lui aussi le sentir, ces vers-là  n’étaient que les prémices de quelque chose de plus grand, de plus effrayant. Un démon à ne pas prendre à la légère régnait en ces lieux. C’était une certitude.

La besogne terminée, mon partenaire d’exploration me fit part de ses premières observations quant à mon maniement de l’artefact. Attentif au possible, j’avais écouté ses dires. Un artisan faisait en sorte de satisfaire son client, mais la praticité était un des éléments les plus importants. Bien qu’ajouter du poids à son corps suite à l’ajout d’un équipement, était inévitable, il n’en restait pas moins que cela ne devait être en aucun cas une gêne pour le porteur en question. Après avoir acquiescé d’un simple signe de la tête, bref et rapide comme à mon habitude, j’avais enfermé la pierre dans un étui, située à même ma ceinture. Ce n’était pas un rangement optimal, surtout au vu de ma façon de combattre, mais disons que c’était une bonne alternative en attendant de voir l’art de mon confrère s’exprimer.

Remarque additionnelle et comme toujours pertinente, les démons que nous avions éradiqués étaient loin de représenter une dangerosité maximale pour les employés de la firme minière.


Conserver le chakra, qui était le nerf de la guerre, me paraissait aussi être une idée forte appropriée au vu contexte.


Balançais-je, avoir de le voir ouvrir les entrailles de la mine. Ces entrailles n’attendirent guère pour nous laisser humer un air respirant la dangerosité des lieux. Des effluves, qui me paraissaient encore plus incommodantes que les premières d’ailleurs-... Et si, il était question de cette odeur et non celle des démons à soie ? Plus nous avancions dans l’inconnu, plus je pensais que cette hypothèse était la plus probable.

Observant les parois de la mine, marquant sur notre passage ces dernières, je pus discerner le travail des ouvriers. Ce chemin avait été tracé à la sueur de leurs bras, cela forçait le respect, bien que brut, c’était admirable. Ce travail nous mena alors à un ravin, qui ne nous laissa pas entrevoir son fond. Quelque peu perplexe, j’avais analysé brièvement la situation, cherchant un moyen pour le traverser tout en faisant attention à ne pas se faire happer par une quelconque créature.

Mon confrère, pendant ce temps, avait fait apparaître ce qui pouvait s’apparenter à un moyen de transport. Quel était ce pouvoir, est-ce que j’avais déjà vu ça dans le passé ? Je n’en avais pas le souvenir.

M’enfin pourquoi pas ? Pensais-je, avant de sauter aux côtés du colosse de fer. Il restait néanmoins une inconnue, ce fond de couleur ébène sous nos pieds. Une mâchoire pouvait aisément se refermer sur nous, nous laissant peu de temps pour rétorquer-..


Finalement, aucun danger venant des ténèbres nous avait fait face. Je ne pouvais pas me plaindre-.. Surtout que… Weihan l’avait trouvé. Oui, c’était bien ça : Le Damascus. L’objet de notre convoitise était sous nos yeux, le forgeron avait suivi ce que dans le jargon, nous appelions une veine.

Je ne pus dissimuler mon plaisir face à une telle découverte. Tandis que je m’apprêtais à demander quelle quantité de Damascus nous pourrions extraire à même ce gisement, un son se fit entendre-... Nous n’étions plus seuls. L’avions-nous été à un moment ?


Sans même mouvoir mon corps, mes yeux cherchèrent du coin de l’œil à démasquer la menace. Je ne voulais faire aucun mouvement brusque, ne voulant pas provoquer la menace environnante davantage.


Le chakra affluait dans mon corps, suffisamment pour réagir de façon explosive et nous laisser faire face.

D’un mouvement sec, j’avais poussé Weihan de ma main gauche, et avais utilisé son poids non négligeable pour parvenir à m’écarter à mon tour. À quelques microsecondes de notre esquive commune, un jet d’acide vint s’exploser à même le mur, laissant de la fumée s’échapper en réaction au contact. Cette fumée avait directement provoqué des irritations au niveau de ma gorge, laissant ma toux s’exprimer.


Tandis que j’avais mis un morceau de tissu de fortune au niveau de ma bouche, avant de l’attacher derrière ma tête.

Que dire sur la créature ailée ? Je ne pouvais aisément décrire son horreur et son impressionnante carrure. Chacun de ses mouvements d’ailes était si puissant, qu’il pouvait faire voler des personnes de moindre poids. Son corps dégageait une aura similaire à une créature que j’avais malheureusement rencontrée dans le passé. Sa silhouette était parsemée de cicatrices en tout genre, sur sa peau, de couleur ébène et brillante, comme si elle était lustrée.


Après un souffle, comme coupé ou saccadé, une aura rouge entoura mon corps. Ma chevelure s’était, elle aussi, teint d’une couleur écarlate, bien plus noble que celle de notre essence. Le chakra affluait à même mon corps.

Telle une provocation, j’avais tourné le dos à ma cible avant de saisir de mes mains un rocher qui était encore soudé à même le sol. En utilisant l’entièreté de mes forces, je l’avais arraché et sans crier gare, j’avais effectué une rotation sur moi-même avant d’envoyer la roche volumineuse sur notre adversaire.

Il était temps de déployer mon potentiel.

Mon offensive s’était malheureusement soldée par un échec. Ce fût avec une facilité déconcertante, que la créature avait évité  le projectile que j’avais envoyé à toute vitesse sur sa position. Bien que cela m’avait fait tiquer, je n’en étais pour autant pas entièrement déçu. Nous commencions peu à peu à en apprendre plus sur les capacités de l’ennemi qui nous faisait face. Agilité, jet d’acide, vol-... J’avais dressé l’ébauche de ses compétences, il était nécessaire que je sois attentif à chacun de ses mouvements pour ne pas finir six pieds sous terre. Pendant que les projectiles retombaient à même notre position, je pus entendre mon partenaire me prévenir de faire attention à mes attaques, prétextant la fragilité de notre environnement. J’avais simplement acquiescé, il avait raison sur le fait que nous devions être prudents.

Tandis que le forgeron faisait une autre observation pertinente, nous furent stoppés dans notre élan par le démon, qui grâce à son déplacement d’une rapidité certaine, nous avait projeté à même le sol, dans deux directions opposées. J’avais pu me stabiliser dans les premières fractions de secondes, mais cela ne m’avait pas empêché de finir le dos collé à une paroi, face à mon échec.

Cela commençait à créer en moi un sentiment de frustration, oui, je commençais à être énervé. C’était l’un des effets que j’avais remarqués avec les portes, lorsque le combat durait trop en longueur, j’étais quelque peu hors de moi. Ça ne m’empêchait pas de réfléchir d’une façon similaire à mes confrères Nara mais-... mon approche était différente.

Après avoir craché à nouveau du sang, à même le sol, je vis arriver en ma direction une énième plateforme. Mon rôle improvisé était le suivant : je devais occuper la créature. C’était un poste que j’avais accepté, sans même en avoir lu les conditions au préalable.


Dis-je en sautant sur la plateforme, qui s’était dirigée à toute vitesse sur la créature. Peu à peu, je pris de l’altitude et alors que l’impact s’annonçait imminent, une fumée épaisse et blanche entoura mon corps. Mon pouce à même la planche, des sceaux s’étaient formés de part et d’autres, pour faire apparaître une créature qui, elle aussi, était habituée aux profondeurs.


Le serpent cristallin m’avait entouré le corps, presque dissimulée par mes vêtements, tandis que l’impact était proche. J’avais ainsi sauté de la planche non identifiée de mon partenaire, en chargeant mon poing d’une dose modérée de chakra. L’aura écarlate formant comme une seconde peau, celle-ci provoqua une explosion chakratique à l’impact de la cuirasse ébène de la créature. Je n’entendis pas un seul cri, c’était comme si je l’avais à peine effleurée. La dureté de son corps était aussi à toute épreuve.

Une rotation de son corps avait suffi à projeter le mien dans une paroi opposée, créant un cratère par la même occasion. Mon dos avait amorti le choc et bien que j’étais solide, j’avais senti la toute puissance de son attaque. La fumée qui se dégageait de mon trou nouvellement formée, m’avait laissé quelques secondes de répits. À ce moment-là, j’étais sûr que la créature avait pu apercevoir mes yeux d’une couleur blanchâtre, tournant légèrement vers l’azur.


Un instant plus tard, à toute vitesse, j’avais heurté son corps pour la projeter à mon tour de l’autre côté. L’impact fut tel, que cette fois-ci, la caverne entière avait pu profiter du cri strident du Yokaï. Fort heureusement, son corps avait amorti le choc et la grotte était demeurée intacte, laissant Weihan à son extraction.

Accroché à son corps, j’avais sa gueule béante à quelques centimètres de ma tête. Je pouvais bien sûr remarquer et humer son odeur insupportable. Des effluves que je ne pouvais encore moins décrire à cette distance. Les dieux faisaient bien des choses, mais cette création… Je ne savais comment l’approuver.

Elle se mit… soudainement…  à rire. Oui, elle me riait au visage.

Pardon ? D’un cri, nous étions passés à un ricanement ? Que cherchait-elle ?

Accroché à son corps comme on pouvait l’être à ses rêves, mon attitude changea, je me mis aussi à rire, en concert avec ma proie.


Soudainement, le silence le plus total, avant que le reptile invoqué précédemment s’évade de mes vêtements pour entourer la hideuse tête de la créature. Sans attendre l’once d’un instant, j’avais plongé ma main gauche dans sa bouche, explosant sur mon passage de nombreuses dents.


Une lumière d’une couleur pure vint illuminer notre terrain de combat, une seconde plus tard, un dragon enflammé, projeté à même la pierre à l’intérieur de sa bouche, fut envoyé directement dans ses entrailles. Bloquée par Yukith, elle n’avait pu réagir à temps et malgré mes précautions, l’explosion des flammes dracronique m’avait projeté en arrière, avoir de voir mon invocation repartir dans son monde d’origine.

Je pus in extremis m’accrocher à la planche de chakra, pour observer la maîtresse des lieux heurter les parois une par une, dans sa détresse. Ses cris nous laissaient aussi entrevoir sa douleur, elle prenait de plus en plus d’altitude. Ses ailes avaient été écorchées de nombreuses fois pendant qu’elle essayait de prendre la fuite. Un détail avait retenu mon attention-..

Puis finalement, une énième explosion, mais cette fois-ci, c’était par de mon fait. C’était l’insecte volant qui s’était jetée sur une voie, qui pouvait s’apparenter à une sortie naturelle. Seulement, à cause de son état, elle ne s’était pas adaptée à l’environnement. Elle avait tout simplement enfoncé la porte de sortie, offrant l’opportunité à la lumière naturelle d’inonder la grotte de sa beauté.

Sans comprendre le pourquoi du comment, j’étais parvenu à faire de la planche de chakra mienne et avais pu rejoindre mon partenaire de mission. Les vêtements à moitié brûlé, je fis face à Weihan, avant d’emboîter mon épaule, qui s’était légèrement déplacée lors de mon affrontement.


Selon nos observations, la cavalerie Nara allait être requise. Et puis, je n'avais pas non plus utilisé l'entièreté de mon arsenal...

D’ailleurs, en y repensant, lorsque j’avais évoqué l’excursion à Shun, qui lui-même en avait parlé à Kuenaï… cette dernière semblait connaître Weihan, d’une façon ou d’une autre.

À peine avais-je foulé le sol, que je me sentis quelque peu barbouillé. Non, ce n’était pas à cause des effluves toujours aussi prononcées de la bête, mais bien de la technique de Weihan, qui m’avait transporté dans les airs. Lorsque que mon confrère me parla de maîtrise de la technique, je fis un sourire tandis que j’étais simplement en train de me concentrer intérieurement pour retenir cette nausée, qui ne semblait pas vouloir plier bagage. Pendant que je m’étais attelé à retenir la créature autant que possible, mon confrère s’était attelé à sa quête et-... Sincèrement, au vu de l’extraction, on pouvait dire qu’il n’avait pas fait les choses à moitié. Je compris rapidement la raison de cet encombrement grâce aux explications de mon interlocuteur, qui souhaitait davantage de Damascus pour prévoir de potentiels échecs et mise à jour de l’équipement.


Pendant la conversation, je m’étais permis de regarder au-dessus de notre tête, cherchant à discerner si la bête était de retour ou non. Au vu de la vitesse de sa régénération, nous ne devions pas tarder en ces lieux, je m’inquiétais donc de notre survie. Un détail m’avait échappé, mais qui finalement paraissait plutôt cohérent, m’avait été transmis par Weihan. Apparemment, la créature utilisait l’air afin de le mêler à du chakra et son mécanisme interne, dans le but de gagner en vitesse. Ses appendices devaient en effet recéler le secret de cette technique-.. Les démons étaient vraiment surprenants. Je comprenais le retard de l’humanité à ce sujet.

Tandis que tout nous amenait à la fin de notre quête, Weihan évoqua à nouveau “La Voie”. Selon lui, nous avions créé un déséquilibre dans ce qu’on pourrait appeler “la force”, une sorte de balance spirituelle ? Je n’en comprenais pas encore le sens pour être tout à fait honnête, mais, soit, le respect des croyances faisait partie de la vie en communauté et me paraissait nécessaire pour créer un monde meilleur.

Par contre, lorsque le colosse de fer évoqua un pacte de guerrier, là, je me sentis tout de suite plus à l’aise et compris le sens de ses mots. Comme une tension s’était créée, presque agréable, alors qu’il me tendait son avant-bras comme pour sceller cet accord.

Toujours à la recherche de ses pupilles à travers son heaume, je pris un air sérieux et à la limite du solennel.


Dis-je avant d’attraper le haut de son avant-bras avec ma main, tandis que sa main s’était, elle aussi, hissée à cette même hauteur. La force employée pour sceller ce serment avait retenti dans le lieu. Bien que je sentisse que je m’étais blessé en l’empoignant avec vigueur, cela n’était rien comparé au combat précèdent alors, je n’avais même pas sourcillé.

Quelques minutes plus tard, lorsque nous étions sortis de la grotte, j’avais empoigné mon sac et avais gribouillé quelques signes à même un parchemin orné d’un sceau Fuînjutsu.

{...}

Quelques bandages autour de mon corps avaient été nécessaires pour conserver mon intégrité et permettre à mon corps de se régénérer. J’avais mis en pause certains entraînements, me limitant à des exercices très simples.

À mon retour, j’avais naturellement dû clarifier la situation à mon paternel, qui avait pris mon parti et s’était engagé sur notre succès. La créature n’étant pas éliminée, nous ne pouvions pas encore préparer l’industrialisation de la mine et l’équiper à nouveau-... Néanmoins, ce n’était pas dérangeant puisque la voie sécurisée jusqu’à Tsuchi no Kuni n’était pas encore lancée. Nous avions encore un peu de temps, afin que cet investissement soit un gain pour les nôtres.

En effet, à la sortie de la grosse, j’avais signalé sur un parchemin Fuînjutsu, que la transaction pouvait être approuvée. Tôt ou tard, nous allions libérer les lieux, ce n’était qu’une question de temps.

Le temps, nous en possédions encore à ce moment-là.

Sept jours de création ? Voilà un chiffre qui pouvait être évocateur pour certains. C’était à cette date bien précise que je m’étais présenté, sans avoir une seule seconde de retard. Je parvenais à dissimuler mon excitation, mais au fond de moi, j’étais réellement pressé de voir le résultat de mon confrère. Je misais sur cet homme, sur bien des sujets.

En ce jour, j’allais voir un premier retour sur investissement. J’espérais que cela soit à la hauteur de mes attentes. Face à une nappe nacrée, j’avais l’impression de ressentir la même sensation que lorsque j’étais petit, face à un présent.

Lorsque le rideau fut levé, je pus directement voir l’équipement d’une couleur ébène, magnifié par les lueurs du jour. Les yeux écarquillés, la bouche entre-ouverte, je n’avais aucun mots pour décrire la beauté de cette création. Pour rajouter du charme à ce moment, c’était comme si Weihan avait vu juste une seconde fois, en nommant cet objet “La morsure du serpent” ou Ningaeda. À peine le colosse avait-il prononcé ce mot en langage ancien, que la marque qui se trouvait sur mon épaule, la morsure du sang-froid de mon pacte Kuchiyose, s’était agité. Je sentis une brûlure à la limite… de l’agréable.


Dis-je alors que le gant était maintenant positionné à même ma main,

Les explications étaient claires et me permettaient de comprendre le fonctionnement de la morsure du serpent.


Je m’étais ensuite avancé vers le lieu indiqué par mon interlocuteur, où je devais reproduire son geste et parvenir à utiliser la pierre draconique. La pierre insérée, il ne manquait plus qu’à faire une démonstration et valider le fonctionnement.

Je pris le temps de fermer les yeux quelques secondes, me remémorant avec précision le geste du colosse. De la main libre, le long de ma jambe, je m’étais tenté à l’imiter plusieurs fois, cherchant la perfection.

Oui, je voulais rendre ce moment parfait, je voulais qu’à l’image de cette arme, conclure le récital sans aucune fausse note.

Sans attendre une seconde de plus, j’avais ouvert les yeux, la main tendue en direction du mannequin d’entraînement. Emporté par mon excitation, j’avais malaxé autant de chakra possible à mon niveau et ce dernier s’était naturellement diffusé dans l’équipement. Comme infusé, la pierre redirigera son énergie afin de faire jaillir de mon gantelet une tête de dragon.

Cette tête resta en stationnaire, le temps que j’active mon jutsu.

J’avais cherché à sonder la résistance du Damascus et… il allait sans dire que je ne ressentais aucune sensation désagréable, alors que la flemme de l’artefact réchauffait déjà les environs. Finalement, le dragon s’élança et vint complètement annihiler le mannequin d’entraînement, qui peu importe sa matière ou son renforcement, avait fini en cendres.

Le sourire en coin, d’un air satisfait à la limite du hautain, j’avais observé l’objet d’entraînement être réduit à néant. Mon regard se tourna alors vers Weihan, qui avait créé quelque chose qui allait être à coup sûr déterminant dans sa destinée.

Un simple signe de la tête en guise de réponse, mon expression était suffisante à exprimer ce que je ressentais.


Un trait d’humour ? Ce n’était pas mon fort, je pouvais le concéder. Retsuko me l'aurait certainement rappelé en cet instant.

Bien que cela était la fin de cette entrevue, ce n’était pour autant pas la fin de notre collaboration. Au-delà du serment inviolable qui nous unissait dorénavant, nos destins étaient assurément entremêlés… restait à savoir, où cela allait nous mener.