20.12.23nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !
31.10.23nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.
24.10.23changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !
18.07.23update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.
04.07.23update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.
01.07.23update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.
24.06.23NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.
23.06.23changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !
Été 83
Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.
Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.
Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.
Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.
Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.
shogunatprintemps 83 →Contexte d'Homura Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.
❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.
❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.
❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.
❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.
❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.
❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.
❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).
❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.
HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.
NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.
À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.
À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ». Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance. À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.
Évènement
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kirigakureprintemps 83 →Contexte de Kiri S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.
▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.
▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.
▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.
▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.
▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.
▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.
▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.
KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.
SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.
Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.
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kumogakureprintemps 83 →Contexte de Kumo Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.
ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.
ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.
ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.
ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.
ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.
ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.
ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.
INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.
À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.
Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.
Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan. Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant. À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.
Évènement
À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio. Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.
Après la conversation avec Eri, il avait pris un chemin détourné pour retourner à l’auberge, arpentant les murs de la cité. Il avait bien des pensées en tête. D’abord, sur le sens de leur mission, et sa relative futilité. Même la Kirijine avait avoué que faire confiance à la Brume était une erreur. Que sans surprise, donner sa confiance à des meurtriers était un chemin vers sa propre défaite.
Homura le savait. Mais ils étaient ici pour autant. Et son rôle dans cette délégation semblait de diriger l’attention… Sur lui. De laisser les renards de la Capitale errer pendant qu’il ramenait les loups à lui. Attirés parce qu’ils ne comprenaient pas. C’était bien tout ce qu’il avait à apporter à cette misison. Les enjeux l’indifférait. La politique l’agaçait. Et cette frontière qu’était la prohibition l’irritait.
Laisser ces gens dans le chaos qu’était leur vie l’écoeurait, que ce soit leur rôle ou non dans la Voie. Tellement d’ignorance, de suffisance à mener une vie hérétique et sans but. Puis de voir l’esprit dans les yeux de cette femme, et… Devoir l’écraser, car il ne peut la propager. Parce que la Voie devait rester l’affaire de quelques élus. Pourquoi ? N’aurat-elle pas voulu être partagée ? …
Ses pas métalliques constants alors qu’il croisait quelques badauds. Son silence était d’acier, comme le reste de son corps. La brume glissait sur le fer, se tranchait comme un bateau en mer calme. Cette créature qui d’après la Shimizu, vivait dans cet air chargé d’eau, ce brouillard… Cette sanglante brume. Avait-elle dit l’entière vérité ? Était-elle vraiment vivante, à protéger cet endroit ? Et si c’était vrai, pourquoi cela semblait terrifier tout ceux qui y vivait.
Ses sabatons crissèrent sur la pierre du sol et Weihan songea qu’il n’avait jamais eu d’appartenance au sol qu’il foulait. Pour lui, les frontières étaient des territoires scindés par l’homme et sans vrai signification. Pourtant, dans ce village où la peur était coutume, où il était détesté pour des actes qui n’étaient pas les siens et un drapeau qui lui y était arbitraire… Homura aurait été une vision rassurante et familière, et… « … ? »
Il s’arrêta dans la rue, reconnaissant qu’elle était étrangement déserte à présent. Enfin, ce n’était pas tout à fait vrai : un homme venait de le croiser. Son apparence était ordinaire, sans rien de particulier. Mais ce n’était pas ce quI avait attiré son attention.
Dans un grincement métallique, il se tournait vers l’homme qui lui faisait dos désormais. « Je n’ai que faire de la sensorialité… Je préfère faire face à ce que mes yeux peuvent voir. Ceux qui se cachent ne mérite pas l’attention de la Voie. Je ne connais rien à la détection, à la dissimulation… »
Il croisa les bras. « Mais ce que je connais, c’est l’effet d’un corps lesté sous un poids réparti. L’armure nous change jusqu’à dans notre posture. »
Il secoua la tête métalliquement vers celui qu’il considérait inhéremment comme un lâche. « Et pour un homme si légèrement habillé, vos pas trahissent la vôtre. Qui êtes-vous, et que me voulez-vous donc ? »
Observer, écouter et surveiller les moindres faits et gestes des membres de la délégation de continentaux venus du Shogunat d'Homura s'était d'abord révélé facile, presque trop, compte tenu de leur étroite proximité les uns aux autres. Une attitude qui trahissait confiance, camaraderie et connivences de longue date. Pour toi qui avais intégré la traque et le pistage de créatures souvent capables de te désosser comme un réflexe instinctif, une banale routine, exécuter une filature de la sorte relevait presque d'un exercice mondain exigeant de toi retenue et discipline. Au terme de la chasse venait en effet le plus souvent l'estocade, le coup de lance meurtrier qui arrachait son dernier souffle à ta proie esseulée, une finalité dont tu allais cette fois devoir refouler les avances. La Brume le voulait ainsi et au sein même du village qui portait son nom, inutile, futile et imbécile de penser s'y opposer. Satoko et Yuki avaient fait cette erreur : tu ne la reproduirais pas. Toujours était-il que lorsque les hôtes du brouillard sanglant avaient commencé à se disperser pour aller faire porter leur regard sur différentes parties de la cité, la tâche qui t'incombait était devenue un ersatz plus compliquée. Tu avais dû t'organiser, bon gré mal gré, avec tes autres coéquipiers chargés de cette mission, afin de toujours couvrir correctement de votre attention le périmètre occupé par les membres de la délégation. Une communication à laquelle tu étais encore peu coutumier, fraîchement sortie de ton isolation que tu étais, mais à laquelle tu devais te plier pour le bon fonctionnement de votre assignation.
Contre l'avis de certains de tes alliés, tu avais de même dû insister afin de pouvoir faire peser l'inquisition de tes sens sur tous vos hôtes à tour de rôle, et non pas sur un seul. Ta posture stoïque, impitoyable et immuable avait cependant eut tôt fait de faire le travail sans que tu aies à formuler concrètement d'autres arguments, et tu avais dès lors pu prétendre à surveiller chaque membre du groupe venu du continent pour te forger sur chacun ton propre avis. Tu n'avais, en vérité, qu'une confiance conditionnelle en tes pairs de la Brume, car si il y avait indéniablement des choses que tu avait dû apprendre et ré-apprendre à leur contact depuis ton retour, tu étais également certain d'avoir développé toi-même durant ton exil un regard neuf, évolué et plus acéré que le leur. Certains et certaines, tu le sentais en interagissant avec eux, avaient perdu de vue ce qui faisait l'essence d'un véritable guerrier assassin de Kiri, et ce n'était certainement pas par le sermon que tu comptais leur rappeler cette nature profonde qui devait être la leur.
A ce moment de la journée, après t'être occupé d'autres besognes, ton tour était venu de te fondre dans l'ombre du guerrier en armure nommé Weihan, dont les traits anonymisés par son casque intégral avaient provoqué tout cet émoi au seuil du village. Un vague écran de fumée à ton sens, aisément dissipé, qui commandait toutefois une curiosité à la hauteur de l'esprit qui se cachait sous ces couches d'acier. Tu ne pouvais te contenter avec cet étranger-là d'une simple surveillance, te devais de porter au plus près l'assaut de tes sens. Sous le couvert d'une apparence illusoire légèrement différente de celle que tu arborais sous ton armure habituelle, vêtu tel un quidam craignant d'attirer la moindre attention, tu sortis tel un spectre d'une ruelle embrumée et te dirigeas droit sur ton homologue armuré dont la traîne d'énergie n'avait pu t'échapper. Feignant ostensiblement de ne pas le regarder, en dépit de la singularité éloquente de son allure métallisée, tu le frôlas presque en le croisant dans l'artère désertée, poursuivis ta route comme si de rien n'était. Ton appât, comme il l'avait été à l'orée du village, était lancé à son attention et comme tu l'avais soupçonné, ne mit pas longtemps avant d'être consommé. Les pas dans ton dos avaient cessé, l'acier avait parlé.
A ton tour, tu t'immobilisas alors, les bras comme scellés sous ton par-dessus fictif, tournant toujours le dos à l'homme venu du continent. Un mince sourire invisible s'invitant sur ton visage, tu songeas que le plus grand effort qu'il allait alors te falloir produire, serait de ne pas laisser ton verbe affûté et réduis à sa plus pure efficacité trahir la créature que tu étais.
...Ça a vraiment une importance ? Tout et tout le monde ici, veut votre mort. Vous étriper un soir, après le dîner, laisser la lune profiter du spectacle.
Lentement, tu te retournas, allure nonchalante à l'appui, demeurant pour l'heure à la même distance du guerrier en armure. Tu avais beau encenser intérieurement sa lucidité et sa perspicacité, tu ne luis donnas nul indice sur le bien fondé de sa logique, nulle confirmation de son raisonnement empirique.
Mais vous êtes encore là. Ça prouve que vous êtes prudents. Ou intéressants. Peut-être les deux.
Tu te mis à approcher d'un pas lent et leste de l'objet de ton intérêt, lui faisant directement face comme pour venir étudier les détails qui ornaient son armure. Un coup d'oeil inquisiteur qui n'était nullement innocent de ta part, et te permit pas à pas d'examiner et de détailler plus avant les points faible de l'égide de métal. Tu n'interrompis ta marche qu'une fois parvenu à l'ultime frontière de la sphère privée du soldat du Shogunat, figure frêle en apparence qui n'hésitait pas à toiser le colosse recouvert d'acier.
La Voie... La Voie... Hm. J'imagine que vous non plus, vous ne l'intéressez pas beaucoup...
Tu agrémentas ta remarque d'un mouvement du menton à l'adresse du casque du dénommé Weihan, lui laissant le loisir de contempler le poids de l'ironie cynique qui caractérisait ta persona que tu employais.
...Mais vous pouvez peut-être m'expliquer ? Comment attirer son attention sur moi. Comment bénéficier d'un tel honneur.
Tu le regardais dans les plus insondables profondeurs de son heaume, cherchant, fouillant l'éclat d'une pupille de chair, le mettant presque au défi de s'éloigner de toi devant l'inconfort d'une telle fixation.
...Vous pouvez me voir ? Est-ce que vous pouvez vraiment me voir, Weihan.
Résumé Trouver Weihan :
Karyûdo no Kannô — C
Détection
Avec un mudra, l'utilisateur peut décider de ne vouloir trouver qu'une seule présence chakratique afin de la traquer. Il peut dès lors la suivre à la trace sur une grande distance.
UTILITAIREPUISSANCE DE RANG C
Changer de peau pour changer de vie :
Henge no Jutsu — D
Ninjutsu
L'utilisateur utilise son chakra pour se transformer en quelqu'un d'autre ou un objet quelconque. Cette technique se dissipe au moindre coup ou à la moindre détection.
UTILITAIRE
Se mettre sur son 31 :
Kaijû no Yoroi — A
Ninjutsu Spécial
L'utilisateur crée tout autour de lui une armure d'os à base de cartilages renforcés. Une fois entièrement entouré, celui-ci se verra protégé d'attaques à la puissance importante et pourra les encaisser sans broncher.
Ça avait plus d’une importance, mais Weihan se retint de répondre trop vite, une statue d’acier immobile dans cette rue fantomatique. Il ne savait rien de l’inconnu, sinon qu’il lui semblait familier pour une raison ou une autre. Dans tous les cas, sa manière de parler était atypique, et pourtant semblait purement kirijine, si dire une telle chose faisait du sens. « … »
Mais au final ce fut Weihan qui secoua la tête. « … Ou que vous, tout et le tout le monde ici est incapable de mettre son souhait à exécution. »
C’était moins facile quand la cible est capable de se défendre. À vrai dire, après avoir entendu Eri parler de cette clause Kaguya, des barbaries qui avait lieu de ce village, Weihan pouvait difficilement en cacher son écœurement. Toute une communauté bâtie sous les cadavres de ses assassinats, baignée dans une culture de traîtrise. Pour toutes les injustices qui pouvaient avoir mené à leur genèse, ils avaient pris la honte de leur naissance pour la perpétuer, la manier comme une arme.
Il se rapprochait et Weihan décida de rester fixe, les flammes derrière le heaume un faisceau inflexible. Il n’avait pas besoin de la hallebarde dans son dos; au besoin il écraserait son poing entouré d’acier dans le visage de son interlocuteur, découvrant à la fois son identité mais également si le sang ici était encore rouge, ou aussi noir que les valeurs de ses habitants. « … »
Il ne pouvait y avoir qu’une raison à l’entendre parler de la Voie; il avait été l’un de ceux à le surveiller. Depuis quand ? Et surtout, qu’avait-il entendu ? Pour autant, Weihan y voyait une sorte de provocation; pour à la fois mettre sa foi en question, mais également signifier qu’il avait été traqué comme un animal. En autant… « Dans la Voie, la scène est la même, pour l’acteur et son spectateur. »
Pouvez-vous déduire lequel est votre rôle ? Il voulait une explication et Weihan souffla de dépit. « Peut-être qu'écouter est plus difficile qu'observer. La Voie n’en est pas une de chemins détournés. Me demander comment y accéder sous le manteau de votre propre chaos est une hérésie. »
Entre les grilles, le heaume s’abaissa légèrement, intense. « ...J’en vois assez. »
Dans son dos, les lames jumelles cliquetèrent dans les longueurs de sa lance, impatientes… Assoiffées. Une pensée et…
Les yeux pouvaient lui montrer un individu banal, mais ses sens lui irradiaient la présence colossale d’un prédateur, un qui débordait d’une soif de sang. Weihan songea que pour la première fois depuis son arrivée au village, il faisait face à un vrai avatar de Kiri. Un qui n’était pas motivé par sa haine du passé, ses croyances ou encore un sentiment de supériorité. Non, il faisait affaire à une vraie égide de la Brume. Une qui traquait pour traquer. Qui tuait pour tuer. Mais il était aussi différent qu’identique à ses pairs. « …Montrer les crocs et gronder. Cela doit être si efficace envers vos collègues, si aisément emportés dans la colère qui les ronge. »
Weihan secoua la tête. « Mais au final un autre chien fou, au bout d’une autre chaine. J’en ai tué plus d’un. »
À voir quelque chose qui brille dans la brume et s’y intéresser. Et pour autant… Différent. Un souffle métallique. « Un autre qui utilise mon nom à outrance, sans donner le sien en retour. Vous êtes différent, mais l’êtes-vous vraiment ? »
Au final, Weihan se détournait en reprenant son chemin, en apparence. « Vous m’indifférez. Retournez m’observer à distance, nourrir votre haine du continent et entretenir votre hérésie, si vous n’avez rien de mieux à offrir. Vous oseriez prétendre être un guerrier pour me parler ainsi ? »
Cet homme auréolé de métal poli avait fait peu de cas de sa propre intelligence, lors de l'arrivée de son groupe d'étrangers au seuil de Kirigakure, et tu avais déjà alors percé à jour les contours de ce mensonge symbole de duplicité. Tu avais certes face à toi un guerrier qui portait sur lui tous les atours de sa fonction, mais stopper là ton étude aurait été une formidable erreur de jugement. Il existait bien d'autres armes, bien d'autres mécanismes de défense que ceux qui paraissaient à l'oeil nu – une leçon durement apprise lors de tes années d'exil – et aussi imposant était l'équipement dont ta proie était bardée, il ne révélait pour autant en rien toute l'étendue des capacités de leur porteur. Un instant, tu songeas à l'origine de ce soldat et au moule inconnu dont il était issu. Était-ce possible en ces lointaines contrées par delà les océans, que les rouages de cet esprit ne trouvent réellement pas la valeur que tu y avais décelé ? Était-ce donc ça d'être stupide, aux yeux des castes militaires étrangères ? Tu ruminas la réflexion un moment avant de t'en défausser tout à fait, arrivant à la conclusion qu'il t'aurait fallu d'autres points de comparaison pour pouvoir la mener à son terme.
Immobile face à la montagne d'acier, tu ne pris pas la peine de cacher ton mince sourire en réaction à sa rhétorique, appât lancé à tes pieds de façon à peine détournée. A l'image de la verve employée par l'armuré avant son entrée dans la cité embrumée, celle dont il usait à présent cherchait une fois encore à piquer, provoquer, susciter une réponse vive porteuse de vérité. Tu ne lui offris cependant que ton sourire sibyllin en retour, gardien immuable de réponses que ce Weihan possédait déjà sans doute en partie. Tu avais une vague notion de la réputation de votre peuple auprès des étrangers qui n'avaient presque plus que leurs mythes sur lesquels baser leurs préjugés, celle de barbare sauvages et indisciplinés incapables de réfréner leurs plus basiques instincts. La réalité était toutefois sensiblement différente, marquée par l'empreinte de la Brume Sanglante et de son jugement souverain auquel il était futile d'aspirer à déroger. Assurément, c'était dans l'espoir de racler des bribes d'information au sujet de cette égide assassine que cette créature de métal avait lancé sa provocation, mais de même que pour l'hypothétique présence de ta propre armure aux teintes ivoiriennes, tu le laissas en proie à ses doutes et ses questions. Tu l'observas, exécuter ce qui te sembla une pirouette de mauvaise foi alimentée par cette croyance ferme et inflexible en cette Voie qui revenait dans son propos. Ce Weihan n'était ni dupe ni naïf, préférait garder pour lui les tenants de ce qui lui tenait vraisemblablement lieu de religion face au cynisme que tu lui avais témoigné. Sans doute, songeas-tu, ne se serait-il fendu d'aucune explication supplémentaire même si tu avais abordé la chose sous un jour moins caustique, influence comme tu l'était toi-même par des préjugés qui ne poussaient pas à l'ouverture.
Tu sentais l'animosité affluer vers toi depuis ce heaume, à la fois muraille et reflet fidèle de son sentiment à ton égard, révulsé par ce que tu était et par ce qu'il pensait savoir de toi. De concert avec l'expression de son opprobre à ton égard, l'une des armes du colosse cliqueta dans son dos, et tu ne cherchas pas à cacher ton intérêt pour ce phénomène, ta tête s'inclinant lentement et amplement sur le côté avant de regagner sa droiture initiale. Indice semé à dessein quant à la singularité de son armement ou manifestation non voulue d'un pouvoir qui le dépassait, tu n'aurais su le dire.
La colère, oui. La rage. Sans elles, notre peuple se serait sûrement éteint. Ça vous aurait arrangé, non ? Vous aurait épargné le voyage, de venir ramper ici, à la recherche d'alliés qui ne pensent qu'à goûter votre sang.
Tu débitas ta réponse avec une neutralité routinière et anodine, faisant danser ton regard sur les fentes sombres du heaume pour y scruter avec toujours plus d'insistance le moindre signe de tissu organique qui pourrait y transparaître. Suivant ta répartie, tu gardas le silence en étudiant le moindre ersatz de mouvement chez l'étranger, notant tout autant le contrôle sans faille qu'il exerçait sur lui-même que le volcan aveuglant qui semblait là en sommeil, tapi derrière le mépris et les velléités combatives étouffés. La discipline. La rectitude convoyée et affirmée par la foi. Il les exsudait malgré lui, au travers de la menace naturelle et silencieuse incarnée par son équipement fourni, et lorsqu'il choisit de te tourner le dos, tu retins ton instinct sanguinaire et carnassier qui te hurla de le dépecer. Au lieu de t'en remettre à la pulsion, tu joignis les mains avec malice, t'évanouissant dans l'humidité omniprésente, gagnant dans le plus grand des silence la hauteur des toits environnants. De ton perchoir mouvant, tu suivis le mouvement du soldat recouvert d'acier, et fis vibrer le son de ta voix dans le corridor déserté où il continuait à évoluer.
Je ne prétends rien, Weihan. Je ne suis que ce que vous voulez voir. Vous me croyez différent, mais de qui, de quoi exactement. Votre indifférence, elle ne cachera pas longtemps votre ignorance. Pas plus qu'elle n'éteindra mon désir de vous connaître. Oui, Weihan, je veux vraiment vous connaître. Je guetterai l'occasion de le faire. De goûter ce que le continent a à m'offrir. Vous me nourrirez. Me montrerez votre façon de tuer. Vous m'offrirez quelque chose que je viendrai vous prendre.
Résumé
Tômei no Ho — B
Dissimulation
A l'aide d'un mudra, l'utilisateur est capable de se fondre avec son environnement et de dissimuler les bruits de ses pas et de ses mouvements de façon assez efficace. Cela lui permet notamment de se déplacer sans que des personnes dépourvues de sensorialité ne puissent le voir, le discerner ou l'entendre.
Son vrai regret fut de ne voir la créature céder à ses instincts lorsqu’il se détourna. Ça l’aurait été l’excuse parfaite pour l’abattre en raison de cause, et éviter une immédiate catastrophe diplomatique. Mais son interlocuteur n’était pas complètement dominé par ses envies et au lieu de cela, Weihan ne pouvait vraiment que continuer sa marche jusqu’à avoir un meilleur plan. Ça, et retenir les lames jumelles d’agir sous sa simple intention, même involontairement. S’il ne faisait pas attention, une idée serait suffisante pour les voir entreprendre un ballet mortel… Et pour l’instant injustifié « Ce qui m’arrange est sans conséquence. Pour autant, vivre dominé par ses émotions n’est pas vivre. Êtes-vous certain que vous n’êtes pas éteint ? Vous me le semblez pourtant. »
Il n’y avait aucun honneur à vivre enchaîné à des émotions aussi puériles que la colère ou la vengeance. Et il n’y avait aucune comparaison avec celle motivée par un désir de rétablir la Paix, d’ailleurs. « Comme un enfant perdu, à s’interroger de ce qui aurait pu être. Ce qui est, est. »
L’intrus avait-il besoin d’être ramené à sa mère, peut-être ?
Il continuait ainsi son chemin, mais la voix persistait, sans origine précis. De toute évidence, l’interlocuteur avait décidé de se cacher à nouveau, d’une façon différente. Weihan secoua la tête de dépit à travers les mots interminables de l’homme. « Vous m’avez mal compris, au dirait. Je ne devrais pas m’en surprendre. »
Dans les grincements métalliques, il souffla longuement dans un effort de tempérance. « Différent ne veut rien dire d’autre. Les vôtres sont prisonniers de leur passé. Vous êtes prisonniers de votre nature. Les deux sont chaos. Les deux seront purgés un jour ou l’autre. Différent, mais sans l’être. La Voie est sans appel. »
Il s’esclaffait légèrement en secouant la tête. « Non. Vous n’en ferez rien. Votre chaine est trop courte. Certains chiens arrivent à la briser, c’est vrai. Ceux-là errent sans but, ne sachant que faire de la liberté qu’ils voulaient tant. Ils courent, gueule ouverte, voulant tout voir et tout consumer. Aucun ne vit très longtemps. »
Il tourna le coin en soupirant. « Vous offrir quoi ? Une fin rapide ? Vous apprendrez peu de votre propre mort. Je ne sais que peu de choses, mais je sais que le courage ne vous trouvera pas dans vos derniers instants. Comme les autres qui vivent dans l’ombre, vous disparaîtrez, inconséquent. Comme cette conversation. »
Qu’y avait-il à ajouter ? Ils n’avaient rien en commun, et seule ses obligations le sauvait de la Voie. Ce ne serait pas toujours le cas, pour autant une gangrène ne célébrait pas sa propre existence. « Retournez donc faire peur aux enfants. Vous parler dans cet échange inégal est une hérésie auquel je ne me porterai pas plus longtemps. J’en ai assez dit. »
Spoiler:
Weihan ne répondra plus à aucun dialogue si Zetsumei est dissimulé !
Que ce fut face au colosse de métal ou perché sur les toits de la cité embrumée, tu eus tout loisir de guetter chez lui toutes les intrications de sa répartie et les détours de son discours. Chiens enragés, dominés, enchaînés : le soldat du Shogunat démontrait à chaque minute quelle vision il avait de votre civilisation et quel sort il aurait souhaité lui réserver, occasion lui en aurait été donnée. Tu sentais là s’épandre tout le poids de l’isolation qui avait frappé depuis tout ce temps vos peuples respectifs, aliéné les uns des autres par les choix de vos grands aïeux en des temps lointains. Les raisons de cet éloignement géographique autant qu’idéologique t’importaient toutefois autant que la couleur des yeux de ton prochain supplicié, et toute la rhétorique employée par le guerrier étranger pour tenter de rabaisser ton art et son dessein s’en trouva donc jetée en vain dans l’océan noir et inextricable de ton âme. Cela ne t’empêchait pas toutefois de placer une valeur intrinsèque sur l’esprit de cet être armuré qui était en cela ton analogue des confins arborés, et qui comme tu l’avais supputé dès son arrivée était bien plus retord et agile qu’il n’avait voulu le laisser penser. Ce que tu n’avais en revanche pas pu anticiper, c’était l’adhésion fanatique de ton sujet d’étude à cette Voie qu’il ne cessait d’invoquer, figure religieuse dont tu ne parvenais pas à élucider les contours. Tout comme toi, ce Weihan se trouvait convaincu de servir un plus grand dessein, une cause souveraine qui supplantait toutes les autres. Prisonnier, à ton image, d’une ligne de conduite imprimée en lui par une existence et des influences passées que vous aviez assimilées pour forger vos identités.
Des bêtes, domestiquées par les facettes opposées d’un monde qui charriait les âmes et les corps vers leur fin.
Mais tu étais loin pour ta part de te trouver en capacité de nourrir ce genre de réflexion. Ta liberté, tu avais toujours su précisément quoi en faire et dans quelles directions la faire fructifier, que ce fut ces treize années durant sur l’île de ton exil quasi volontaire, ou maintenant, au sein de la Brume qui t’avait vue naître. Impossible de déconstruire ou ne serait-ce qu’ébrécher l’intégrité inébranlable qui siégeait à présent en toi, que ce fut par les mots, par la lance ou le poison.
Non, Weihan. Ce ne sera pas rapide. Pour personne. Je vous apprendrai, ce que vous devez savoir. Ce dont vous aurez besoin, pour apprécier le reste de votre vie.
Prophétique, tu ne te départis pas de ton camouflage occultant et continuas à rendre tes pas aussi silencieux que la brise, conscient du peu et à la fois de l’ampleur de ce que tu avais appris et confirmé à propos du soldat recouvert d’acier. Ton propos comme ton approche avaient beau pouvoir se travestir aux yeux d’un non initié en une vaine tentative de rayer et d’intimider, l’un comme l’autre se voulaient en réalité vrais et authentiques, porteurs d’un message qui, tu le savais à présent, ne pouvait pas être entendu par les troupes du Shogunat. Le verbe et la posture du soldat, en dépit des apparences, laissaient entrevoir les faiblesses qu’il te serait possible à l’avenir d’exploiter afin de le dévoyer, d’usurper sa foi et d’en user pour le disséquer. Un prospect enchanteur pour lequel tu nourrirais bien des attentes, mais qui ne t’empêcherait pas de jouir de tous les autres canevas que tu peuplerais d’ici là. Sans un bruit, tu t’effaças dans la Brume en suivant encore quelques temps les agissements de ton hôte, ombre indistincte et fantomatique. Déjà, les idées fusaient dans ton esprit, quant à l’épilogue que tu souhaitais offrir à l’existence de ce colosse serti de métal. Des élans créatifs qui ne te quitteraient plus vraiment, jusqu’à ce que le temps soit venu d’en infliger les tourments.
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Dim 17 Mar - 4:17
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