Mar 19 Mar - 10:28
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▶ Sujet: MLB | Les mesures d'Aridakoshi Chaque problème sa solution.
Que la solution plaise, restait secondaire. Pour l'affranchi, la situation énoncée par la pègre local l'ayant missionné, relevait du ridicule. Mais pour monter les échelons, pour montrer à Goro et à la Lune Pourpre qu'il était capable d'infiltrer, et de travailler pour le compte de tous au nez à la barbe des commanditaires, Jinmu se contenta d'écouter sans interrompre son interlocuteur du jour. Aridakoshi, sacré nom de bourgade si il en était, était visiblement devenue une épine dans le pieds des mafieux. Et tourner au tour du pot, comme le faisait l'individu à la bedaine suintante ne lui plaisait guère. Plus quelqu'un prenait du temps, et des pincettes, évitait d'aborder le sujet de discorde, mal à l'aise comme il l'était, plus cela sous-entendait qu'on s'éloignait du tolérable. Et si il n'y avait pas grand chose que se refusait à commettre comme exactions, celui qui autrefois les avait subit, il y avait une ligne sur laquelle il était absolument impensable de se travestir. Mais bien sur, ces limitations ne pouvaient être énoncés à celui qui paierait monnaie comptant pour s'occuper de ses problèmes. Et puis même, ce porc à l'apparence humaine n'était pas forcément le décideur, dans les conglomérats de misérables, la décision final était souvent pas le fait du messager.
- [...] Ils refusent de nous envoyer leurs fils et filles, alors que nous avons promit de les rendre à leurs familles, sans séquelles!
Les pupilles fauve de l'affranchi se dilatèrent instantanément lorsqu'il entendit la fin de la phrase. Et à la réaction de son interlocuteur, il comprit qu'il avait laissé transparaître cette réaction. Etrange, qu'il ne pouvait retenir, contrôler son corps alors qu'il avait lui même commit tant de bassesses. Etait-ce donc là, le signe que toute son "humanité" ne l'avait pas quitté? Un comportement le répugnant, provoquant l'ire de l'ancien esclave. Secouant la tête et retrouvant une posture autant neutre que possible, il se redressa. Fixant intensément l'autre, qui chercha à détourner son regard des iris dorés de Jinmu.
- Physiquement! Nous faisons toujours en sorte que la marchan... que leurs rejetons ne subissent aucun abus ...
L'Amejin se leva lentement, son séant quittant le confort relatif que lui offrait le siège de son hôte. Doucement, il posa une main sur ses tempes, les massant avant de plisser son regard, les cieux testaient sa patience et ses limites. La cruauté de l'Homme, et ce qu'il était prêt à accepter. De faire de son semblable un bien, de lui priver de toute identité, de cesser de le considérer comme égal, dès lors qu'on séparait, qu'on scindait en catégories, il était tellement plus facile de justifier n'importe quel bassesse, de se convaincre qu'il n'y avait pas de raison de ressentir un brin de pitié ou d'empathie envers celui qu'on asservissait. D'arracher à une vie déjà pas très rose, des âmes et corps innocents frêles et faibles, et de leur faire subir tout ce qu'était capable d'imaginer comme vice, une clientèle n'ayant d'humain que le carcan de chair et d'os. Qu'une apparence, masquant un comportement pas même bestial ni primitif, mais profondément démoniaque au point que plus le temps passait, plus Jinmu venait à considérer les Yokais comme un moindre mal. Cadenassé ce qui le révulsait, ce qui faisait vrombir ses tympans et bouillonner son sang, cacher ce qu'il ressentait réellement pour ce misérable dont il venait à manquer de sobriquets et d'adjectifs pour le qualifier.
- Est-ce là tout ce qui vous pose problème? Qu'ils refusent de "louer" leurs enfants, et jeunes ?
Un timbre de voix neutre, alors que ses iris ocre se perdirent un instant sur la pièce, affichant la parodie de luxe transpirant des biens de cet homme. Un moment qu'il n'avait pas mit les pieds hors de la sécurité de son abris, mais comme beaucoup de ses congénères, dès qu'ils obtenaient une position un tant soi peu confortable et surtout la stabilité, l'oisiveté n'était jamais bien loin. Se faire violence, se forcer à ne pas oublier la réalité de ce qu'était la vie dehors pour la quasi totalité de la population et ne pas se mettre des œillères, c'était la seule recette qui maintiendrait le cap. Ils ne souffriraient plus, mais tous ne verraient pas ce jour de "délivrance", pas naïf il ne pourrait pas offrir à tous des jours meilleurs. Car il n'était pas le sauveur d'un peuple, et le ne serait jamais. Refuser de se voir comme un mécène, comme un prophète, avant d'accomplir quoi que ce soit, ne pas oublier qu'il voulait aussi une partie du butin. Le sien, ce serait de déverser la fange infectant son pays, dans les autres contrées. La vie était un choix, et il s'était promit de ne jamais regretter le sien.
- Non, ils refusent d'afficher les couleurs de notre organisation. Et d'accueillir nos partisans et collaborateurs, prétextant que le comportement de ces derniers est "répugnant". Pour qui se prennent ils ces moins que rien? Refuser d'accepter la réalité, et notre miséricorde, d'accepter leur place... Nous ne demandons pas grand chose, et à vrai dire le simple fait de voir demander nous fait passer pour des faibles! Nous ne devrions même pas à avoir recours à vos services...
Jinmu laisse un léger rictus sarcastique se dessiner sur son visage, avant de l'effacer et de se retourner en direction de son interlocuteur. Voilà le cœur du problème, vu le discours et la vision de son hôte, si ils n'ont pas déjà passé la majorité des habitants du bourg au fil de l'épée, c'est pour deux raisons hypothétiques. La première, c'est qu'ils ne peuvent se permettre de perdre cette manne humaine, et les revenus taxés sur Arikadoshi. Le racket étant pour beaucoup d'organisations de second plan une majeur partie de leurs bénéfices. La seconde? C'est qu'ils manquent de mains, ou qu'un conflit et une expédition punitive autant sanglante qu'elle puisse être serait contre productif et engendrerait des pertes des deux côtés. Hors perdre des pions et de la chair à canon, c'est prendre le risque d'apparaître comme un fruit mur et se faire absorber par un plus gros poisson. Car il y a toujours plus fort que soit, et la survie est un équilibre précaire à Ame, comme marcher sur un fil au bord du précipice, au moindre faux mouvement c'est la chute définitive au fond du gouffre. C'est peut-être pour ça que la Lune Pourpre et le lieutenant de Goro lui avaient "offert" ce travail, pour sonder les effectifs et les forces de la pègre locale ? Les enjeux et aboutissements, le cannibalisme des mafias les unes envers les autres, l'affranchi s'en moquait éperdument.
Ce qui comptait, c'était comment trouver un moyen de tirer son épingle du jeu, et de cette situation réussir à ce qu'elle lui rapporte quelque chose. Même si il avait déjà sa petite idée, avec désormais un peu plus d'informations sur le contexte, l'accueil que lui réserverait le village serait sans doute loin d'être joyeux. Mais enfin, à Ame, il y avait pas matière au quotidien pour que les cœurs se réchauffent et les visages affichent autre chose que des mines renfrognés et dubitatives. Le doute, la méfiance, et surtout être prêt à trahir son prochain c'était s'assurer de vivre le lendemain. La confiance n'existait pas, et les communautés se serraient les bras faisant front commun quand elles le pouvaient contre toute menace ou gens de l'extérieur.
- Vous ferez des concassions, je vous en avertis dès à présent. Et si ce que je rapporte comme proposition et acceptation du bourg ne vous plait pas, libre à vous d'envoyez vos hommes enforcer votre volonté. Mais je suppose que si vous aviez pu le faire avant, vous l'auriez d'ors et déjà fait. Je serai de retour d'ici la fin de la semaine, avec une solution à une majeur partie de vos problèmes.
Il se dirigea vers la porte, et une main sur le loquet de celle-ci, il tourna légèrement la tête, avec un dernier avertissement.
- Et si jamais l'idée de lancer une autre opération, pendant mes négociations vous passait par la tête, soyez certains que si je croise l'un de vos laquais j'en disposerai avec soins...
Rien de plus énervant que d'avoir un concurrent, ou de faire affaire avec un imbécile incapable d'attendre le résultat de ce qu'il avait demandé avant de mettre en action un autre plan. |
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Jeu 21 Mar - 13:33
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▶ Sujet: Re: MLB | Les mesures d'Aridakoshi Le trajet jusqu'à Aridakoshi se passa sans encombre, en approchant et dès qu'il distingua les contours du bourg ses iris fauve distinguèrent de la fumée s'échappant de plusieurs cheminées. Ame, était certes victime d'une paupérisation lancinante résultat logique du racket et contrôle imposé par les différentes mafias, et du monopole de l'exercice des pouvoirs exercé par ces conglomérats. Mais le pays conservait des regroupements de population ayant un rythme et des conditions de vies décentes, Aridakoshi en était la preuve. Guère étonnant donc, que se jette dessus comme des charognards sur une carcasse, une myriade de concurrents, en compétition pour le contrôle de celle-ci. Les ressources étaient rares, le sol n'avait pas encore dévoilé des trésors, minéraux et gisements apportant fortune. Ainsi, la manne financière se reposait sur l'asservissement de son prochain, Jinmu n'avait pas un passé unique, l'esclavage était "perpétuel" depuis sa naissance, et bien des générations. Les us et coutumes locales, pour les étrangers, le seul moyen de survie pour les miséreux désespérés. Les habitants du bourg, duquel se rapprochait l'affranchi, n'étaient pas prêt à franchir le pas de vendre leurs progénitures en échange de quelque pièces, mais dans d'autres coins et régions du pays de la pluie, beaucoup n'hésiteraient pas.
Le bourg était cerné d'une enceinte, des palissades de pierre, le bois étant en permanence trempé à cause du climat d'Ame, il pourrissait rapidement si il n'était préalablement mit au sec. Les pieds dans le sentier boueux, loin d'être tête en l'air, en tirant de ses vêtements le masque qui ne le quitterait plus lorsqu'il se présenterait, Jinmu se présenta aux portes de la ville. Du bruit derrière les portes, s'entrouvrant légèrement pour laisser sortir une figure, un homme quasiment aussi grand que lui. Pas vraiment trapu, la dégaine presque cliché de l'Amejin, à cela près qu'il n'apparaissait pas famélique pour autant. L'on mangeait ici, peut être pas à sa faim, mais assez pour ne pas être victime de malnutrition, la grimace se dessinant sur le visage du local était à prévoir. Surtout quand l'affranchi avait décidé de cacher son visage et son identité par la même occasion, levant les bras au ciel il haussa les épaules. Désamorcer la situation, essayer de faire retomber au maximum la tension.
D'un autre côté, ce n'était pas comme si ils avaient le choix, d'au moins ouvrir leurs portes. Le dialogue restait la solution préférable pour les deux camps, et si la pègre n'avait pas vraiment de problème à venir pacifier le bourg, même en y perdant hommes et temps investit, ceux qui avaient tout à perdre c'était bien les habitants de la localité. Aussi, en se moquant de paraître présomptueux ou non, Jinmu se rapprocha de l'homme. Si il savait, que bien qu'étant conscient des limites de ses capacités, à lui seul l'affranchi pouvait probablement occire la totalité des habitants du bourg…
- Inutile de présenter ceux que je représente et qui m'ont missionnés… Non… engagés pour parlementer, et je pense que nous gagnerons tous deux à sauter les formalités.
Il n'était que le messager, et il avait insisté dessus du mieux qu'il pouvait pour que son interlocuteur saisisse la situation et le rôle de l'affranchi. Derrière son masque, ses iris fauve fixèrent l'homme. Celui-ci arqua un sourire mauvais, laissant un instant penser à Jinmu, qu'hélas il aurait à montrer qu'il n'était pas simplement doué du don de parole. Néanmoins un signe de la main du local et les portes du bourg s'ouvrirent un peu plus, sans un mot l'autre l'invita à le suivre en se contentant de hocher la tête. Une fois les portes passées, et à l'intérieur du bourg, la suite des évènements ne dépendant plus uniquement de lui, mais reposant sur un facteur aléatoire beaucoup trop important à ses yeux, Jinmu décida que jusqu'au moment ou il quitterait l'endroit, moins il parlait et mieux il s'en porterait. D'un naturel déjà introvertie, et prudent, il arborait l'idée d'être enfermé derrière des murailles et privé de sa liberté même temporairement. Cela dit, et en relativisant sur le danger potentiel que représentait le lieu, il lui restait toujours la possibilité de forcer la main de ses "hôtes" en créant une nouvelle sortie et entrée à Arikadoshi.
- L'Honorable est occupé aujourd'hui, aussi vous recevra-t-il demain "messager". Cela ne vous pose, je suppose pas le moindre problème?
La question se voulait rhétorique, assuma Jinmu.
- Je ne suis que votre invité et me plie bien entendu à vos règles, si l'Honorable doit s'acquitter d'autre devoirs, qui suis-je pour ordonner quoi que ce soit? Toutefois transmettez à l'Honorable que ceux qui m'envoient ne m'ont donné qu'une semaine pour régler ou non la situation, et le trajet me prendra une journée pour apporter je n'ai pas de doute, la solution aux problèmes des deux partis.
Il avait volontairement changé des détails et sciemment rallongé la durée de ses déplacements, mais après tout : d'une, il ne comptait pas s'éterniser ici, aussi le plus tôt il en aurait terminé, le mieux il s'en porterait. Deuxièmement il n'avait pas pour habitude de s'écraser face à quiconque, encore moins face à des paysans et villageois pensant avoir la main dans une partie de jeu truquée dès le départ. Le visage de l'homme se renfrogna, et il afficha une mine manquant de trahir la haine qui débordait de son être. Mais il ne fit rien, se contentant de marmonner surement quelques jurons et noms d'oiseaux avant de guider Jinmu vers une des maisonnées du bourg. On lui annonça sommairement qu'on viendrait le chercher, et on lui demanda, non on lui imposa de ne point quitter la demeure sans en prévenir l'un des villageois en gardant l'entrée.
Et comme l'affranchi n'avait déjà pas prévu de dormir, et encore moins vu la situation dans laquelle on l'avait mit, respecter ces règles ne lui convenait pas. Aussi alors que la nuit tombait et que le son de la pluie battante aurait presque pu rendre le moment pittoresque et lui donner un sommeil réparateur, Jinmu entreprit de procéder à l'étape suivante de son plan. Et tant pis si cela déplaisait ses hôtes, les sentiments qu'avaient à son égard ces bougres, lui importait autant que ceux de la pègre l'ayant missionné. C'est à dire pas le moins du monde. |
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Sam 23 Mar - 7:19
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▶ Sujet: Re: MLB | Les mesures d'Aridakoshi Des clones.
Copies de sa personne, il fallait se faufiler hors de la baraque, passer par la fenêtre en profitant de l'obscurité de la nuit. Se dirigeant grâce aux quelques lumières émanant des maisonnées. Le feu et les torches à l'intérieur de celles-ci, irradiant d'une lueur tantôt plus faible que la précédente, les rues et le sol spongieux d'Arikadoshi. Calme, trop calme était le bourg notèrent les deux imitations de l'affranchi, surprise notable que de constater l'absence d'habitants, et même de patrouille. Aussi, afin de ne pas s'éterniser et de pouvoir démentir son excursion, si jamais on venait à découvrir sa petite manœuvre, l'un des deux clones utilisa les capacités de l'affranchi pour sonder les environs. Sans trop de détails, ni même de précision, les capacités cognitives des pauvre hères dans les alentours résonant en harmonie. Les méninges, pas besoin de se les creuser, affuté comme l'original, le clone détecta un rassemblement à sa droite. En associant cette détection et ce qu'il distinguait depuis sa position, il discerna le lieu de cette réunion. Une grande maison, probablement celle de l'Honorable. Ce titre, avait supputé Jinmu, appartenait sans doute au chef du village qu'il était censé rencontrer le lendemain.
Un problème demeurait néanmoins, si il se fiait à la relative précision de sa technique, les habitants se trouvaient six pieds sous terre. Au sens propre, cela dit un peu de réflexion basique et l'on pouvait aisément deviner, ou supposer qu'il y avait une salle ou à défaut un endroit assez large pour y faire tenir ce beau petit monde. L'autre copie tapota légèrement sur l'épaule du premier, et pointa du doigt une torche sous un parapluie primitif se déplaçant dans la pénombre en direction de la bâtisse du chef du village. Qui que c'était, il ou elle, n'était pas seul, car malgré tous les soins déployés pour rester discrets, les deux imitations entendirent plusieurs voix fluettes tantôt se plaindre de l'heure à laquelle ils étaient entrain de se déplacer, tantôt entrain de chuchoter que l'aventure dans laquelle ils s'embarquaient était beaucoup plus distrayante que de rester caché chez eux.
En se repliant, l'une des copies marcha sans s'en rendre compte sur une planche de bois, craquant et alertant quasiment immédiatement le petit groupe devant eux. Instinctivement, le premier fit disparaître l'autre, avant de se hâter de retourner à l'endroit ou attendait sagement l'original. Entrant en contact via la pensée avec celui dont il émanait, le clone partagea les informations en sa possession, avant de disparaître à son tour. Et lorsque moins de cinq minutes plus tard, la porte de son logement provisoire s'entrouvrit, Jinmu attendait en position du lotus dans un faux état de méditation. Aucun trace d'intrusion dans sa demeure, du point de vue dubitatif et circonspect des deux villageois étant entrés dans la pièce, l'affranchi derrière son masque ne semblait pas avoir bougé d'un iota.
- Que me vaut l'honneur de cette visite nocturne? L'Honorable est-il prêt à me recevoir?
Le premier grimaça et manqua de dégainer la faucille à sa ceinture, mais son compère l'en dissuada se contentant de lui susurrer à l'oreille, des propos contenant l'ire qui montait en lui. Ils sortirent aussi vite qu'ils étaient entrés, et celui de corvée de garde passa un très très mauvais quart d'heure au vu du ton employé. Des réprimandes, des hommes plus enclin à dégainer et poser des questions que l'inverse... la situation était bien plus tendue et la tension palpable que ne l'avait anticipé Jinmu. La progéniture et l'avenir du bourg étaient en danger, et la pérennité menacé. Du moins pour les habitants d'Arikadoshi, ce qui convainquit le natif de la pluie que son employeur du moment avait sciemment omit de mentionner des détails, ou des informations, et que si les deux camps se méfiaient l'un de l'autre et étaient proche d'en venir à un affrontement, la pègre local avait bien du mal à estimer réellement les défenses et les efforts que cela lui prendrait de mater une insurrection. Ou alors on voulait se débarrasser de lui, mais ça Jinmu en doutait fortement.
Il passa le reste de la nuit à méditer, cherchant à lier les éléments en sa possession, de quel côté pencherait il? Jusqu'à temps qu'il ne rencontre, et ne fasse une idée de la figure d'autorité du bourg et de ce qu'il valait, tout ceci ne le concernait pas. Les enfants devaient être hors d'atteinte de l'emprise malsaine et vicieuse de la mafia, cela était la seule certitude qu'il conservait. En revanche faire comprendre à ses hôtes qu'il n'était pas forcément une menace, voir même un allié de circonstance dépendait autant de la réaction de l'Honorable, que de la motivation qu'aurait l'ancien esclave à s'impliquer d'avantage dans ce conflit n'étant qu'une goutte d'eau dans l'océan de problèmes dans lequel était plongé le pays. Et certes l'adage sur le forgeron et la répétition intensive du même mouvement était valable, autant et surtout depuis qu'il avait embrassé cette nouvelle identité derrière avec son masque, l'envie de "secourir" ou de marchander avec chaque groupe, village, et bourg peuplant le pays l'avait définitivement quitté.
Alors que le matin et le soleil se levait derrière les nuages et les intempéries continue d'Ame, Jinmu haussa des épaules, fit craquer ses articulations et concentra de nouveau son attention sur le moment présent. Il avait hâte d'en avoir déjà finit, mais chaque chose en son temps, et il arborait faire son travail à moitié. Le même homme qui l'avait reçus aux portes du bourg entra sans toquer, ni politesse supplémentaire et d'une voix sèche et froide annonça la délivrance qu'attendait désespérément l'affranchi.
- L'Honorable est prêt à vous recevoir. |
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Ven 29 Mar - 6:43
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▶ Sujet: Re: MLB | Les mesures d'Aridakoshi Jinmu acquiesça sobrement en se levant, ajustant légèrement son masque pour s'assurer qu'il soit bien en place. Il suivit son guide à travers les rues du bourg, observant silencieusement les habitants qui vaquaient à leurs occupations matinales malgré le climat maussade. Leur regard était méfiant, mais Jinmu s'y était habitué. Il savait que dans ce monde d'intrigues et de complots, la confiance était un luxe rare.
Ils arrivèrent finalement devant l'imposante bâtisse, sans doute la résidence de l'Honorable. Jinmu se tint droit, prêt à affronter ce qui l'attendait à l'intérieur. Son guide ouvrit la porte et l'invita à entrer, et l'affranchi pénétra dans la demeure. À l'intérieur, il fut accueilli par une atmosphère feutrée et une odeur de bois ciré. L'Honorable était assis à une table, le visage impassible derrière un masque de sagesse et d'autorité. Les cheveux blanchis par le poids du temps, une barbe taillé ou il restait encore des teintes de jais, si l'homme était clairement âgé il n'apparaissait pas pour autant grabataire. Se tenant droit, sa stature définissant clairement la position et l'autorité de laquelle il jouissait dans le bourg. Jinmu s'inclina légèrement en signe de respect mais son regard fauve, au travers des fentes de son masque, ne trahissait aucune soumission. Il observa son interlocuteur avec attention, cherchant à percer le masque de façade pour discerner la véritable nature de cet homme.
- Honorable commença Jinmu d'une voix calme mais assurée. Je viens de la part de ceux qui m'ont engagé pour parlementer avec vous. Mes employeurs ont entendu parler des problèmes qui affligent votre bourg, et je suis ici pour trouver une solution qui convienne à toutes les parties impliquées.
L'Honorable hocha la tête, un léger rictus se formant sur son visage signe qu'il était prêt à écouter. Jinmu poursuivit :
Je comprends les préoccupations de votre communauté, et également conscients des difficultés auxquelles vous êtes confrontés. J'ai prévenu ceux qui m'ont embauché, qu'ils devraient être prêts à faire des compromis, à trouver un terrain d'entente qui soit acceptable pour tous.
L'Honorable sembla réfléchir un instant, puis il hocha lentement la tête.
- Les problèmes que nous rencontrons ici sont nombreux et complexes. Mais avant que nous ne discutions plus en détail, j'aimerais connaître vos intentions réelles. Quel est votre intérêt dans tout cela ?"»
Mon intérêt réside dans la stabilité de cette région et dans le bien-être de ses habitants. Répondit le natif de la pluie, derrière le masque cachant son visage. Cette réponse n'en était pas vraiment une, et l'ancien l'avait très bien comprit, parler pour rien était ce qu'arborait l'ancien esclave mais dévoiler publiquement qu'il n'avait rien à gagner, n'arrangerait pas la situation. Le visage de l'interlocuteur de Jinmu, sembla se renfermer derrière un voile de sérieux et de froideur. Vous dites être venu trouver une solution déclara-t-il d'une voix grave. Mais que pouvez-vous offrir qui puisse réellement résoudre nos problèmes?
Bonne question, il n'était rien, et les Cieux semblaient refuser de lui donner les moyens d'avancer, de progresser et de s'élever. Autrement dit, il était l'incarnation même de la situation rongeant Ame No Kuni : bloqué dans un cercle perpétuel de violence et de décadence. Et même en se faisant violence, rien ne semblait provoquer une accalmie ou une occasion de construire quelque chose de stable, dans la boue et la fange politique et sur le terrain semblable aux sables mouvants. Une inspiration, son visage se tournant légèrement de droite à gauche pour observer la pièce et les autres villageois présents. Puis Jinmu répondit à la question du vieil homme.
Honorable, je comprends les enjeux auxquels vous êtes confrontés, et votre position. dit-il avec sincérité. Néanmoins, mettons nous d'accord sur plusieurs points, le premier : Je n'offre pas de solutions miracles, mais je suis prêt à travailler avec vous pour trouver des compromis acceptables pour toutes les parties. Je l'ai dit et le répète, j'ai tenu le même discours à ceux m'ayant missionnés. Il marqua une pause, laissant ses paroles résonner dans la pièce. Puis, il poursuivit : Ensuite, pendant que vous me questionnez mes capacités, vous perdez du temps. Si je ne suis pas rentré avant la fin de la semaine, la pègre marchera sur votre bourg. Et, même si je ne doute du courage des hommes et femmes d'Arikadoshi, vous savez comme moi qu'à la fin quand le bain de sang sera terminé, vous aurez non seulement perdu la vie mais également ceux que vous vous efforcez de protéger. Et que la génération d'après ne connaîtra pas le luxe de vivre "librement".
Un nouveau blanc, que la réalité et l'équilibre des forces s'imprègne clairement dans l'esprit de chacun.
Je propose donc que nous commencions sans perdre plus de temps par discuter ouvertement des problèmes que vous rencontrez avec la pègre locale. Ensemble, nous pourrons trouver des solutions qui préservent l'intégrité de votre communauté tout en répondant aux besoins de l'autre partie. |
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Ven 29 Mar - 7:35
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▶ Sujet: Re: MLB | Les mesures d'Aridakoshi L'équilibre des forces étaient en train de se révéler à tous les présents dans la pièce. Jinmu avait réussi à toucher une corde sensible chez l'Honorable, et ce dernier sembla réfléchir sérieusement à ses paroles. Pendant ce temps, les autres villageois écoutaient avec attention, leurs regards passant de l'affranchi à leur chef, puis de nouveau à l'homme au masque. Finalement, l'Honorable brisa le silence, sa voix empreinte d'une gravité certaine :
Vous avez raison sur un point, messager. Si nous ne trouvons pas de solution pacifique, nous risquons de tout perdre. Nos enfants, notre dignité, notre avenir... Nous ne pouvons pas permettre de prendre ce risque, mais comprenez que nous ne pouvons laisser pleinement la pègre dicter nos vies. Il marqua une pause, semblant peser ses mots avec précaution.
Je suis prêt à discuter de compromis, mais je dois m'assurer que mes concitoyens seront en sécurité. Comment pouvons-nous être sûrs que vos employeurs tiendront parole et n'agiront pas avec violence si nous ne cédons pas à leurs demandes ?
Jinmu hocha la tête, compréhensible étaient les inquiétudes de son interlocuteur, et celles des habitants d'Arikadoshi. Il savait, mieux que quiconque présent en ces lieux, que les engagements de la pègre étaient souvent sujets à caution, mais il devait trouver un moyen de les rassurer.
Je peux vous assurer que mes employeurs sont prêts à négocier de manière équitable. Mais je comprends que vous ayez besoin de garanties supplémentaires. Après tout, pensez vous que si ils avaient réellement toutes les cartes en mains nous aurions cette conversation? Souffler le chaud et le froid, un funambule, tentant de trouver sans être maladroit un équilibre stable pour assurer la pérennité de ces pauvres hères.
Vos inquiétudes sont néanmoins légitimes, et les décisions et actions que vous avez déjà mit en place pour mettre loin des regards indiscrets la jeunesse d'Arikadoshi sont des choix que je ne peux que saluer. Que vous ayez confiance en moi ou non, je n'éprouve rien qu'un dégoût et une profonde haine pour les porcs et misérables osant avoir un comportement plein de vice, envers les seuls êtres véritablement innocents de nos contrées. Aussi, soyez assurés que je tairais et m'assurerait personnellement que cesse ces immondes prétentions et agissements de la pègre local.
L'Honorable sembla satisfait de cette réponse, en mettant le sujet des chérubins sur la table, sans avouer clairement qu'il avait plus ou moins deviné les manigances et manœuvres des locaux. La conversation continua, et après plusieurs heures de négociations intenses, un accord fut finalement conclu. Les habitants d'Arikadoshi accepteraient l'autorité de la pègre locale, en échange de garanties quant à la sécurité et au bien-être de leurs enfants. La pègre, de son côté, s'engageait à respecter les droits et la dignité des habitants, et à mettre fin aux pratiques abusives qui avaient causé tant de souffrances. En gardant le même ton respectueux mais relativement ferme, en laissant la décision "final" à la figure d'autorité locale, Jinmu obtint que cesse le refus d'héberger les hommes et collaborateurs de la pègre : Les habitants construiraient une extension au bourg, un "quartier" pour héberger les invités envoyés par les malfrats. Mettre une distance de sécurité minimiserait les incidents, et les hommes du bourg seulement seraient autorisés à rentrer et interagir avec ceux qui seraient logés, blanchis et nourrit aux frais d'Arikadoshi. En attendant, les couleurs de la pègre seraient affichés à l'entrée et aux alentours du bourg, en guise d'avertissement et pour dissuader de toute attaque les groupes de bandits et malfrats écumant la région. Jinmu obtiendrait également que tout comportement irrespectueux à l'encontre des locaux soit jugé et réglé selon les us et coutumes locales. Servir d'exemple et montrer que la collaboration et l'entente entre les deux entités ne signifiait pas l'asservissement des villageois. Lâcher du leste, autant que possible, tout en maintenant une décence et un rythme de vie garantissant une liberté maximal pour les habitants d'Arikadoshi.
Alors que Jinmu quittait la résidence de l'Honorable, quittant le bourg et qu'il reprenait le chemin de la pègre pour rendre compte de sa mission. Jinmu sentit un poids se lever de ses épaules. il se sentait satisfait de sa mission. Il avait réussi à éviter que n'éclate un conflit violent et inutile. Et surtout à trouver des solutions qui bénéficieraient à tous. Néanmoins derrière son masque, son visage restait renfrogné sachant pertinemment que son travail n'était pas terminé. Il devrait rester vigilant et s'assurer que les engagements pris seraient respectés de part et d'autre. Car à Ame, le mot paix avait disparu depuis des décennies non seulement du dictionnaire mais également des esprits locaux. Des trêves tout au mieux qu'un seul faux pas, faisait replonger dans le chaos et la violence omniprésente du quotidien. Lui restait néanmoins un problème à régler, afin que la relation entre Arikadoshi ne reparte sur une base saine et de "confiance", mais pour ça il passerait par l'organisation qu'il avait rejointe.
Après tout Goro ne serait sans doute pas contre étendre son influence dans cette région, et mettre sous un nouveau management, la pègre locale... |
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▶ Sujet: Re: MLB | Les mesures d'Aridakoshi |
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