Mer 20 Mar - 14:36
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▶ Sujet: Tekido no Sonzairiyû Mille idées te parvenaient en vagues incessantes, quant à ce que tu aurais pu faire de cet amas de chair conscient que tu trainait par le collet. Des revisites de tes précédentes prestations aux nouveautés les plus exotiques, les possibilités ne manquaient jamais, telles les gouttes d'eau qui composaient les océans et les mers. Ton art en était un de récurrences éphémères, qui devenaient éternelles par le truchement de sa répétition : tels les astres immuables qui fendaient le ciel à tour de rôle, il imprimait progressivement son rythme sur le monde, fut-ce-t-il pour l'heure limité aux frontières de l'archipel, gravait sa marque sur les terres et dans les esprits. Aussi la tâche qui t'incombait en cette heure te révulsait-elle autant que la pire des injustices l'aurait fait d'un parangon de moralité, t'apparaissait plus contre-nature que la plus grande hérésie. Livrer un prisonnier vivant, aux geôles de Kiri. La chose était singulière à plus d'un titre, au sein d'une coté où régnait l'égide assassine d'une Brume intransigeante qui ne connaissait pas le pardon. Servir ses intérêts ou mourir : ainsi en allait-il des deux seules options à disposition pour quiconque sur ces terres, aujourd'hui plus que jamais. Cette étrangeté, tandis que tu faisais avancer devant toi sans aucun ménagement l'objet de ton ire silencieuse, suscita en toi la réflexion. Si Kirigakure se donnait encore l'embarras de tenir ce perpétuer ce genre de pratique, c'était nécessairement pour une raison. Tu gambergeas, retournas et étudias le problème sous tous les angles possibles, et ce ne fut finalement que lorsque tu atteignis ta destination, que tu en captas les embruns méphitiques et pus en contempler le niveau de souillure et d'inconfort qui s'en dégageait, que tu compris enfin.
Ton emprise sur le col de ton colis humain s'en retrouva raffermie, et tu le conduisis avec d'autant plus de force et de violence en direction de son prochain lieu de villégiature pour une durée indéfinie. Il faisait sombre, humide, des effluves de mort et de putrescence éructant des profondeurs des coursives qui allaient progressivement s'enterrer dans les tréfonds voués à l'oubli. Une scène parfaite, songeas-tu avec un ersatz de compromission, pour briser et remodeler quiconque pouvait encore receler une quelconque utilité pour la Brume, et ce à moindre frais. Tu sentis sous ta poigne la révulsion et la réticence grandissantes de ton gibier gracié, tandis que tu le faisais avancer dans le bloc de détention insalubre qui lui avait été assigné. Tu te nourris des quelques miettes d'horreur et d'effroi qu'il exsuda lorsque tu le jetas dans sa cellule, des restes qui peinaient à tenir la moindre comparaison avec les banquets et les festins d'agonie desquels tu étais aussi bien friand que coutumier. Tu refermas avec fracas le mécanisme de métal pour condamner l'énergumène suppliant à sa solitude, regrettant malgré tout une dernière fois de ne pas pouvoir t'en faire un nouveau canevas, puis retournas sans un mot sur tes pas. Tu ne pouvais cesser de te questionner, sur la légitimité et l'efficacité de ce processus d'incarcération qui si il était économique en ressources, ne pouvait espérer disputer sa superbe et son impact à l'expression de ton art ancestral.
Sur le chemin du retour, au cœur des premières allées qui définissaient le périmètre de la prison, tu cherchas du regard autour de toi pour dénicher un interlocuteur. Que tu trouvas,après quelques instants d'errance, silhouette jeune et féminine affublée de cheveux pâmes rendus rose-orangés par la lueur des torches qui repoussaient timidement l'obscurité en ces lieux. Figure de cauchemar monolithique, tu t'approchas d'elle sans détour, t'imposas à elle en faisant fi de sa sphère personnelle.
...Faites quoi, ici. Avec eux. Quelle utilité, de les garder.
Résumé
Kaijû no Yoroi — ANinjutsu SpécialL'utilisateur crée tout autour de lui une armure d'os à base de cartilages renforcés. Une fois entièrement entouré, celui-ci se verra protégé d'attaques à la puissance importante et pourra les encaisser sans broncher.
DEFENSEMULTIDIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG A
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Mer 20 Mar - 18:50
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû L’homme qui n’a plus rien à offrir pour son pays, peut toujours faire don de sa vie. Quant à savoir qui fût le premier à vendre son compatriote pour un peu plus de pouvoir, la question est superflue. Elle est frappée de nullité par la répétition du phénomène et ce depuis la nuit des temps. C’est ce que pense Tamiko en voyant au détour d’un couloir le géant kaguya, tout d’os, d’ivoire et de cartilage qui traîne derrière-lui un nouveau prisonnier. Par instinct de survie et souhaitant éviter une conversation désagréable, la genin tourne instinctivement les talons et retourne vaquer à d’autres occupations : trier les archives, refaire le plein d’eau pour les prisonniers. De toute manière, elle doit s’occuper du périmètre de la prison, vérifier que le mur d’enceinte n’a aucune faille apparente et surtout, que les barreaux ne se déchaussent pas et d’autres bêtises. Pourtant, alors que laisse sa hache heurter à intervalle régulier contre les barres de métal dans un fracas désagréable à l’oreille, elle peut sentir un regard déterminé dans son dos, puis des pas déterminés. Non, plus que sentir, elle a ce pressentiment, un frisson qui lui remonte le long de la colonne vertébrale et vient lui exploser le crâne. Lorsqu’elle se retourne, Tamiko comprend pourquoi elle avait ce mauvais pressentiment. Devant-elle, c’est une montagne de muscle, avec pour pic une tête de tueur et en guise de bras, des troncs d’arbres centenaires. Tout en blanc crème, osseux, ce qui paraît logique vu son clan. Presque par instinct, Tamiko imite le parler de son interlocuteur, ou du moins elle essaie. « On cogne, réhabilite. Les autres, torture-massacre. Pédagogie au kanabo. »Elle jauge son interlocuteur de haut en bas, ou plutôt, elle essaie de mesurer le monde du fond de la mine jusqu’au sommet des nuages avec un bout de ficelle, tant l’autre est grand. Toujours connectée à ses instincts de ninja, elle balance un simple : « Voulez voir ? Salle d’interrogatoire, en bas, ma cheffe qui bosse encore, peut-être, dedans. » De toute façon, si sa maîtresse bosse encore, ils l’entendront aux bruitages. Sinon, ce sera la visite du musée des horr… des confessions assistées. « Beaucoup d’outillage, ça plaît à ceux qui y passent en général. » |
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Mer 20 Mar - 23:33
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû La toute jeune femme, quand elle se retourna vers toi, révéla du même coup son singulier regard violacé, et si tu lus dans sa posture un mouvement certain de recul, il s'avéra bien moins marqué et affecté que la plupart de ceux dont tu étais témoin à ton approche. Ses traits fins, aquilins, ne masquaient pas de fait la rigueur imposée à son corps et qui allait de paire avec un esprit doué d'une force assurée. Fin physionomiste et observateur, tu voyais en effet aisément se dessiner les lignes musculaires et les empreintes de l'effort répété, sur le cou et les mains en l'occurrence. Et c'était ultimement sans même aborder la présence de cette hache en acier, portée d'une main par la kunoichi d'une poigne du même acabit, et qui venait cimenter cette impression de stabilité qui en irradiait. Se tenir stoïque devant toi, cependant, était loin de s'avérer suffisant pour éveiller chez toi un quelconque intérêt ou mériter ton respect. Ton apparence, elle t'était totalement acquise comme l'expression de ta nature fondamentale, imprégnée de ce qui était pour toi le plus pur et le plus efficace, forgée par une longue décennie d'épreuves et de défis. Et ce que tu voulais en cet instant, c'était en définitive simplement des réponses.
Que tu obtins, en un sens, et d'une façon aussi naturelle qu'inattendue. Instinctivement, ta tête s'inclina sur le côté tandis que ton regard ambré plongeait d'autant plus profondément dans celui de la shinobi, comme pour l'étudier sous un angle inédit. Coïncidence fortuite, qu'elle formule ainsi sa répartie avec une familière monotonie, ou bien quolibet bien mal dissimulé visant à te moquer ? L'audace aurait été à saluer, et tu ne sus immédiatement laquelle des deux hypothèses pouvait se trouver vérifiée : aussi décidas-tu pour l'heure, habité par ta patience habituelle de prédateur, de suspendre ton jugement et de t'en tenir au fond de son propos.
Oui. Montre-moi.
C'était donc ça, en définitive, qui expliquait qu'on prit encore le temps de te faire emprisonner certains manants au lieu de simplement te livrer leur vie en pâture. Un maigre soulagement teinté de déception roula en toi tandis que tu te tenais prêt à suivre la jeune femme vers les blocs dédiés aux pratiques qu'elle venait de t'évoquer, et qui faisait modestement résonner en toi l'écho de tes propres pratiques érigées en art souverain. Assurément, ces lieux devaient communiquer au commun de Mizu une aversion sans débat, une révulsion qui avait autant à faire avec l'existence d'un prétendu code moral qu'avec la peur viscérale d'y finir un jour condamné. Il te semblait dommageable, en réalité, de confiner ainsi tous ces sujets pour tenter sans doute parfois vainement de leur extraire la maigre valeur qui en eux pouvait encore subsister. Pour toi qui exerçais en plein air, c'était là une curieuse étrangeté.
...Pas besoin de beaucoup d'outils, pour faire le travail. Ni de rester enfermé.
Tu la suivis sans faillir, pour pouvoir observer de tes yeux comment s'y prenait cette cheffe dont il était question et pour quels résultats. Tu songeas qu'employer tes talents de façon analogue n'aurait en soit rien d'insultant, mais préférait de loin la liberté et l'extase offertes par l'expression de ton art en dehors de ce cadre limité.
Toi. Travailles aussi en bas ? Aide ta cheffe ? Depuis combien de temps.
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Jeu 21 Mar - 18:38
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû « Allons-y. » Déclare Tamiko en emboîtant le pas au Kaguya. Et ils s’enfoncent dans la prison de Kiri, dans les profondeurs du pénitencier-asile de la cité. Là où on dépose les criminels, les traîtres, les déserteurs et parfois, les aliénés dont on ne sait quoi faire, ceux qui suscitent un doute et surtout, une paire de la contagion. Il y a toujours un motif à trahir le village, c’est quelque chose qui se sait et se comprend à défaut d’y compatir, mais quand il s’agit des fous, il y a toujours cette peur primale d’être contaminé par la folie. Comme si le mal de l’esprit pouvait se transmettre. En bas, dans le panoptique où on entrepose les cellules et dedans, les prisonniers, on comprend très vite ou on arrive. Le bruit d’une canalisation d’eau en gros plomb pour l’aisance, une autre plus petite qui délivre un filet d’eau dans chaque cellule, la grosse porte ferrée qui grince horriblement à chaque fois qu’on rentre dans la prison en elle-même et par la même occasion, réduit au silence tout murmure qui se cachait derrière. Dans cet enfer, il n’y a bien que les rares aliénés qu’on a attrapé à l’extérieur qui sont épargnés et surtout, qui sont trop déconnectés pour se rendre compte de l’endroit où ils se trouvent. « En bas, oui, quatre ans. Le bas depuis deux ans. »Tamiko récupère une lampe à huile au bureau du maton et ils traversent le panoptique, direction une petite porte dérobée. Les yeux qui s’étaient posés sur la paire reculent instinctivement dans les ombres quand ils comprennent où ils vont, personne n’a envie d’être le prochain à… A subir ce qui peut se passer dans ces geôles spéciales. Ils restent à la même hauteur, ils s’enfoncent juste plus loin dans le pénitencier, dans le genre d’endroit où on foutrait un second mur d’enceinte si on avait le budget. Ils entrent dans une grande salle où on retrouve de nombreuses armoires fermées à clefs. Malgré les fenêtres qui apportent un trait de lumière du jour, on s’y sent mal à l’aise. Il y a une chape de plomb dans l’air, avec une odeur de mort. « Qui va-là ? » Demande une femme aux cheveux noirs, le teint halé et lorsqu’elle se retourne, à l’œil jaune : le droit est derrière un bandage. On se doute que les jours glorieux sont derrière-elle alors qu’elle n’a même pas trente ans. « Ah c’est toi Tamiko, tu marches différemment de d’habitude. » Elle a un signe de tête à l’attention du Kaguya. « Mes respects. »Miura, l’une des geôlières et interrogatrice de Kiri. A sa ceinture, nulle lame, mais des cordages, des gourdes et un sablier. Pourtant, à en juger par le cuir de ses sandales, décoloré de part en part avec quelques ilots encore en bon état, ses chaussures ont vu beaucoup, beaucoup de choses. « Musée, prisonnier ? » Demande Tamiko à l’attention du visiteur, « Tamiko. Miura. Vous? -Faites comme vous voulez, mais j’ai des plantes vertes à arroser. Si vous êtes d’humeur à me suivre, soyez aimables et embarquez des cordes avec vous, que je n’ai pas à faire un aller-retour. » Annonce la geôlière en retournant à son travail, un peu plus loin. |
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Sam 23 Mar - 0:02
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû Il te semblait percevoir, à mesure que tu humectais la traîne laissée par la jeune femme dans son sillage, une étrange apathie exsuder de ses mouvements et de sa verve. Tu gardas en tête l’hypothèse selon laquelle la kunoichi cherchait ainsi à se jouer de toi, peinant malgré tout à trouver la raison qui pourrait le justifier, et en formulas une nouvelle à mesure que vos pas vous menaient plus profondément dans la structure pénitentiaire. Des années passées ici, dans l’enfermement et la promiscuité forcée, à exercer un art subtile dans des conditions étriquées, voilà qui pouvait effectivement modeler un esprit de la façon qu’il t’était donnée l’occasion présentement d’étudier. Tu éprouvas un relent de pitié à son endroit, à deviner ainsi un potentiel prisonnier de ces carcans du corps et de l’âme, laissant ton regard momentanément s’égarer sur la hache de la jeune femme pour y déceler les traces de son emploi. L’outil semblait inapproprié pour n’importe quel usage qui se rapprochait de tes prestations habituelles, plutôt usité pour exécuter que pour traiter longuement un sujet ou un autre.
Chemin faisant, vous arrivâtes dans une annexe du complexe où tu pus percevoir la présence d’une autre personne, dont tu goûtas le chakra en même temps que celui de la jeune geôlière en joignant brièvement les main. Il s’agissait d’une autre kunoichi, peut-être de ton âge, un œil occulté par un cache sombre. Affairée, elle te livra certainement sans en avoir conscience deux informations d’importance inégale à propos de sa subalterne : son nom d’une part, et la mise au jour de sa démarche qui tranchait vraisemblablement avec ses habitudes de l’autre. Inclinant sommairement la tête à l’adresse de la geôlière en chef, tes réflexions se tournaient déjà vers les raisons et la nature de ces changements subtiles dans l’attitude de cette Tamiko, envers qui ta suspicion monta d’un cran. Peut-être ne s’agissait-il que d’un mécanisme de défense, mais peut-être pas. Toujours était-il que les pratiques de ces soldates en charge de cet endroit t’intriguaient, toi pour qui la création et l’entretien de l’agonie et du tourment relevaient d’un art à part entière.
Zetsumei, répondis-tu laconiquement.
Miura, la supérieure de Tamiko, semblait sur le départ, et employa un jardon qui invoqua chez toi un froncement de tes sourcils osseux.
Arroser des plantes. Veut dire autre chose, oui ? Veux voir comment vous faites, avec vos sujets. Cordes peuvent avoir beaucoup d’utilités.
Tu empoignas un cordage enroulé sur lui-même et emboîtas le pas à Miua, exerçant consciemment la patience qui te caractérisait afin de ne pas montrer les dents à tes deux hôtes pour te faire ainsi subir leurs errements. Il y avait pour toi peu de chances que leurs pratiques puissent venir disputer sa superbe à ton art, surtout dans un tel endroit, mais tu te devais malgré tout de l’apprécier de tous tes sens.
Pourquoi démarche différente, Tamiko. En quatre ans, as dû prendre des habitudes. Beaucoup apprendre. Quelque chose de particulier, aujourd’hui ?
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Sam 23 Mar - 15:10
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû « On arrose les prisonniers. » Répond Tamiko d’un ton très prosaïque, qui commence tout doucement à se dégeler, « il y a d’autres méthodes pour obtenir des aveux, mais les frais de lessives sont toujours difficiles à justifier. En particulier quand il faut éviter d’entrer dans les détails. » Elle toise de haut en bas le Kaguya, engoncé dans son armure d’os, « vous aussi, vous avez trouvé une manière d’esquiver les frais de lessive. »Mais pour revenir à sa présentation. « Enchanté Zetsumei. »La genin récupère des cordages et un sceau d’eau. Elle enroule les mètres de corde autour de sa poitrine et se met en route. Durant le trajet, elle en profite pour s’étendre un peu sur le… l’ambiance en prison, les raisons de sa démarche différente et plus généralement, la manière d’interroger. « J’étais un peu mal à l’aise. C’est la première fois que je vois une telle armure, et pas de fringues. Pas à l’aise. Pas mon train-train quotidien. J’ai vu beaucoup de choses en quatre ans oui. »Ils arrivent dans une grande salle dans les teintes brunes : pierre marron en guise de sol, une rigole permet à l’eau de ménage de ruisseler vers un drain hors de la pièce, quelques lucarnes donnent la lumière du soleil sans permettre de voir depuis l’extérieur. La lumière vient des côtés, sur le plafond, et quelques rais de lumière filtrent, cela va faire longtemps qu’on n’a pas fait les poussières, mais en même temps, certains endroits sont propres, beaucoup trop. Au fond de la pièce, il y a une grande planche de bois et des briques qui traînent sur un grand tapis en fibre de plantes. Au centre, des gros anneaux au plancher, au plafond et sur les murs. Assez gros pour qu’on y fasse passer des cordages. Il y a un tonneau rempli d’eau dans un coin de la pièce. « Vous pourriez tirer le tapis au centre de la pièce s’il vous plaît. » Elle récupère les cordes et commence le petit numéro quotidien. Elle les fait passer dans les anneaux de sorte à pouvoir manœuvrer facilement un objet suspendu dans le vide, dans toutes les dimensions sans avoir à fournir trop d’efforts de force. Il est toujours un peu technique de faire cet assemblage, mais pour des raisons de bienséance et d’hygiène, elles sont nettoyées après chaque usage. « Évidemment, ce serait plus simple avec des poulies, voire une grue, mais on fait avec ce qu’on a. Le but est de pouvoir manipuler un prisonnier et de le contraindre sans avoir à utiliser trop de personnes, puis de l’interroger sans risquer de trop l’abimer. Que ça soit en restreignant ses mouvements et en le laissant mijoter dans une position inconfortable pour qu’il ait des crampes, ou tout simplement, le soumettre par des méthodes plus brutales. »Elle hésite un instant, puis en comprenant que de toute façon, ils vont bientôt aller dans le vif du sujet, Tamiko se permet la question. « Vous faites comment vous ? » |
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Dim 24 Mar - 15:15
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû Tu opinas du chef subtilement en entendant le début d'explication de Tamiko quant à l'expression employée par Miura, comprenant immédiatement et dans de très vastes proportions ce dont il était question. Il existait en effet d'innombrables moyens d'utiliser un liquide ou un autre – ta préférence allait pour l'eau de mer – afin de mettre n'importe quel être non amphibie au supplice. Tu employais le plus souvent ces méthodes à de simples finalités d'exécution, lentes et agoniques, mais avais déjà trouvé également des usages plus « légers » à cet élément qui avaient pu arracher à tes suppliciés des hurlements à fendre les tombes. Tu avais déjà connu la noyade, connaissait de première main quel effet produisait sur l'âme ce sentiment profond et inexorable d'impuissance et d'abandon de toute chose. Comme de bien d'autres, tu avais tiré de cette expérience une expertise particulière, qui te permettait d'édifier ton art chaque fois un peu plus haut, un peu plus loin, toujours plus près du divin.
… Plus efficace, simplement. Vêtements sont des failles. Ne m'encombre pas, de failles.
Ce qui n'était dans les faits pas totalement vrai, surtout depuis ton retour à la civilisation et l'ouverture qu'il avait suscité chez toi quant aux façons de chasser de nouveaux types de gibier. Tu apprenais peu à peu à te travestir, à imiter, à singer, tout et tous ceux qui t'entouraient, ce qui impliquait parfois de revêtir quoi que souvent de façon illusoire de quelconques vêtements se prêtant à l'exercice. Tromper et étudier avaient fait partie de tes routines, cette dernière décennie, pour survivre et conquérir sur cette île sur laquelle tu avais prospéré, et c'était à des fins d'évolution, jamais à satiété, que tu éprouvais jour après jour les limites de tes facultés.
Tamiko quant à elle tombait progressivement le masque, révélait sans gêne son précédent inconfort qui l'avait vraisemblablement poussé à se caler sur ton phrasé pour ne pas être trop désarçonnée par ton apparence. Des apparences qu'elle avait réussi jusque là à sauver, qu'elle révélait sans complexe, marque d'un psyché à la fois linéaire et profonde. Tu ne répondis rien à sa rétorque, déjà trop familier des remarques et des regards jetés sur toi par les gens de Mizu et de Kiri, même de la part de ceux de ton sang. Abandonner la praticité et l'efficacité d'une telle pratique était une responsabilité qui leur revenait à chacun, mais jamais plus tu ne te départirais pour ta part de cette égide d'ivoire. Chemin faisant, votre trio finit par parvenir jusqu'à une salle faiblement éclairée par les raies de lumière blafarde envoyées là par quelques ouvertures. Sans piper mot, tu t’attelas à la préparation du dispositif sans vraiment y croire, sentant déjà le caractère étriqué de cet endroit ruiner l'expression des tourments qui y seraient infligés. Tu entrevois assez nettement ce qu'il est prévu de faire avec le supplicié qui vous serait prochainement amené, mais te sens étouffé par la structure rigide et cimentée de l'endroit.
Restreindre est facile. Suffit d'un arbre, de kunai. En avoir deux, ou plus, est le mieux. Chacun peut voir. Sentir, ce qui vient pour lui. Travailler des extrémités, vers le tronc. Éviter les artères, si possible. Mais ne devriez pas avoir peur, de les abîmer. Vais vous montrer.
Amenez-moi le sujet, fis-tu finalement à l'adresse de Miura sans la moindre considération pour son grade que tu ignorais toujours jusque là.
Peu importait cependant pour toi la chaîne de commandement, dans ce genre de contexte. Que ce fut sur des êtres humains ou des yokai, tu avais passé ces dix dernières années à poser les bases d'une forme artistique unique et sans frontières, et tu n'étais pas près d'admettre que le simple grade de quiconque puisse lui donner préséance sur le fruit de ton expérience.
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Dim 24 Mar - 18:33
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû « Je préfère les fringues personnellement, plus polyvalent. » Répond Tamiko avec candeur. Mais l’atmosphère se refroidit lorsque le Kaguya parle de sa manière d’interroger les détenus et les cibles potentielles. Une suite de principes et un processus opératoire qu’on pourrait réduire à « être un kaguya ». La genin a un haussement de sourcil et préfère détourner le regard, n’étant pas à l’aise avec l’idée de tout cela, quand on peut simplement verser un peu d’eau sur un visage recouvert d’un linge et laisser la biologie humaine faire le reste. Ils parlent tous au bout d’un moment, en particulier quand on a déjà une idée précise de ce que l’on souhaite et… Baste, la prison de Kiri est suffisamment sordide pour ramollir la plupart des détenus. L’isolement, l’obscurité et la faim amorcent déjà le travail, il suffit d’un peu de patience et d’eau pour obtenir des résultats qui sont tout à fait satisfaisants, aux yeux de la genin du moins. Peut-être que les méthodes brutales du Kaguya ont une utilité face aux ninjas les plus retors, mais celles de Miura la geôlière, portent leurs fruits. « Non, » intervient cette dernière à propos de l’ordre du Kaguya. « Mon job, ma salle d’interrogatoire, mon prisonnier, mes règles. Prépare de l’eau Tamiko. On du pain sur la planche. Si vous voulez faire ça à temps plein comme moi, il n’y a pas grand monde qui postule à ce genre de boulot. »Et après une bonne heure d’interrogatoire, les voilà à l’extérieur de la prison. Ou tout du moins, du bâtiment. Pas de lessive à faire, du moins, pour Miura et Tamiko. Quant à savoir ce qui s’est exactement passé durant cette heure au plus profond des cachots, c’est un secret qui sera absorbé par les murs de la prison. Tamiko réprime un tremblement en glissant entre ses dents un morceau de gomme d’acacia, puis tasse avec une gorgée d’eau. Mâcher quelque chose l’aidera à se passer les nerfs. « Et du coup ? » Demande finalement la genin, toujours sous le stress de l’épreuve, « les fringues ? » Elle serre les poings et la bouche pleine de gomme, s’enquiert, « pas trop froid de ne porter que l’armure ? »Avoir une conversation normale, après une journée normale. |
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Jeu 4 Avr - 22:10
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû Ta tentative de prendre en main ce qui ne s'annonçait de toute façon que comme un pastiche sans saveur de tes prestations habituelles fut tuée dans l'oeuf, lorsque Miura prit sur elle de réaffirmer la préséance de son autorité en ces lieux. Monolithique, tu la dévisageas alors comme l'aurait fait un félin de sa proie, tes muscles gorgés de pulsions sanguinaires que u avais heureusement depuis longtemps apprises à canaliser. De surcroît, tes instincts avaient beau te susurrer à l'oreille, il n'en demeurait pas moins évident que la chaîne de commandement se devait d'être respectée, contrainte dont tu avais anticipé l'ingérence dans tes affaires lors de ton voyage de retour vers les terres qui t'avaient vu naître. Ce périple, tu ne l'avais cependant pas initié avec la grande idée de réformer l'ensemble des codes moraux et les infrastructures de la cité qui fut ton berceau, et te devais en toute chose de t'armer de la patience et du recul nécessaires pour rester focalisé sur ton unique dessein malgré les obstacles qui pouvaient se dresser devant toi, à l'image de la Brume Sanglante dont tu avais appris l'existence et avais déjà fait la connaissance.
Fermé et attentiste, tu te muras donc dans le silence et l'inaction en observant la routine de Miura et de son assistante Tamiko, dénotant rapidement le manque de passion, de soin et d'application dont faisaient preuve les deux kunoichi à l'égard de leur travail. A l'image du bâtiment, enfermé et cloisonné, leurs pratiques exsudaient à tes sens l'austérité et la platitude, et tu dus bien des fois réprimer de longs soupirs gutturaux de mécontentement face à ce triste spectacle dénué de tout panache. Au sortir de la séance d'interrogatoire, tu fendis promptement la longue des coursives en direction de l'extérieur, t'aperçus bien vite que la kunoichi à la hache t'avait emboîté le pas. Tandis que les tiens continuaient à te mener vers les rues de Kiri, tu l'entendis alors dans ton dos t'interroger sur tes habitudes vestimentaires, t'arrachant un rictus passager de perplexité.
...Non. Échange thermique meilleur que les vêtements. Ne prend pas les odeurs, plus efficace pour tromper les bêtes et les yokai.
Tu avais répondu sans t'arrêter ni te retourner, distillant les fruits de tes expériences passées sans te faire la réflexion que ces conseils ne seraient d'aucune utilité à une non-Kaguya. Chemin faisant, une autre pensée vint à poindre dans ton esprit quant aux motivations de la jeune femme. Tu t'arrêtas cette fois-ci sèchement pour te retourner vers elle et la dévisager, te postant sans gêne au cœur de la sphère personnelle de la geôlière.
Ne prend pas de plaisir ici, oui ? Contraintes sont inévitables, mais poursuite du plaisir, doit toujours continuer. Sinon, pas plus libre que ceux que tu interroges. Travail ici ne vaut rien, aucune saveur, aucun intérêt. Devrais aller trouver autre chose.
Ironie pour toi que de conseiller ainsi à autrui de s'éloigner de ces sombres couloirs remplis des cris des suppliciés, mais la pureté de ton art ne souffrait d'aucune compromission, et tu ne pouvais souhaiter à aucun de tes pairs de rester enfermé dans ce genre de carcans. Passé un moment, tu tournas de nouveau les talons en faisant retentir l'ivoire de tes pas sur les lattes sylvestres, tes réflexions glissant déjà en d'autres lieux.
...Donnerai ton nom, aux supérieurs. Veux te voir utiliser ta hache.
Dernière édition par Kaguya Zetsumei le Dim 7 Avr - 14:36, édité 1 fois |
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Sam 6 Avr - 16:24
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû Tamiko croise les bras lorsque Zetsumei se pose devant-elle, dans son espace vital : elle a un haussement de sourcil, quel est l’intérêt de la manœuvre ? Ils sont dans le même camp aux dernières nouvelles. L’adrénaline la laisse de marbre, elle ne réagit pas, elle est crispée : ce n’est pas la première fois qu’on tente de l’intimider, à moins que… Non, c’est simplement la manière d’être de l’autre. Après un interrogatoire et plusieurs dizaines de litres d’eau utilisés, il trouve la méthode déplaisante, elle n’est pas à son goût mais le protocole reste le protocole. « Ce n’est pas une question de plaisir, mais d’expérience. » Elle ne tire aucun plaisir de ces séances d’interrogatoires, en revanche, elle en tire des enseignements utiles et certains soirs, la satisfaction du bon travail, d’avoir accompli une mission d’intérêt public, même si peu veulent s’en occuper. « Mon travail a de la valeur. » Elle ne va pas laisser un type qu’elle connaît depuis quelques heures lui dicter sa conduite et ses intérêts dans la vie. Mais le Kaguya est déjà en train de tourner les talons pour… Partir faire sa vie manifestement. La ninja ne dit rien, s’il veut la voir en action, il aura bien des occasions de la voir sur le terrain. Elle n’est pas du genre à refuser une mission et elle a le poing solide, merci aux nombreuses bagarres entre sœurs. L’adrénaline redescend petit à petit et c’est une fébrilité dans les jambes qui accueille Tamiko alors que l’entrevue avec le monstre d’os prend le chemin du départ. En un sens, elle est soulagée, de l’autre, elle a l’impression d’avoir subi un affront et elle compte bien le laver une fois qu’elle aura identifié la cause de ce trouble. « Soit, j’attends moi aussi de vous voir à l’œuvre. »Les kaguya ont leur (mauvaise) réputation et celui-là semble particulièrement fidèle aux traditions du clan. Elle est curieuse de le voir en action. |
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▶ Sujet: Re: Tekido no Sonzairiyû |
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