Un bruit, de la respiration, et une recommandation. Une kunoichi s'invitait dans leur étrange conversation. Bankichi ne la connaissait pas - en tout cas, elle ne ressemblait pas à l'un de ses cousins, mais cela ne voulait pas dire grand chose. Tous les shinobis n'étaient après tout pas nécessairement membre d'un clan majeur. Elle pouvait, à défaut d'être un répugnant sabreur ou Yuki, être simplement une sous-fiffre sans réelle importance.

Ou peut-être pas. Car elle faisait preuve d'un sens pratique bien placé.


Un bon général sait s'entourer de personnes compétentes. La prudence, face à l'inconnu, était de mise. Aussi Bankichi prépara une arme en os, pour souligner son point et que la mise en garde avait été entendue.

Point un piège, shinobis. Mais j'ai besoin d'aide, et les gardes à l'entrée m'ont pris pour un vulgaire Yokai, alors je me dois d'entrer comme je peux dans ce village parano et pourtant seule possibilité de salvation.

Ainsi il n'était pas un Yokaï. Ou du moins, il ne se professait pas comme tel. C'était intéressant parce qu'il n'y avait que les animaux célestes, aussi utilisés comme invocations dans un art spécifique, qui disposaient à la fois de ce degré d'intelligence et des qualités à manipuler le chakra. Eviter les gardes n'était pas donné à n'importe quel quidam - ils étaient doués. Passer par la muraille était risqué ceci dit.

J'ai besoin d'un shinobi pour sauver mon père - il est en mortel danger. L'avenir de mon Clan en dépend. J'ai de quoi faire une invocation inversée sur moi.

Il y avait de la gravité dans sa voix. Une gravité que les Rois comprennent. Bankichi regarda l'autre shinobi - pour voir si elle avait d'autres bons conseils à prodiguer dans cette situation, avant de reporter son regard vers le visiteur, prêt à en savoir plus. Il y avait là peut-être une opportunité pour lui à saisir pour commencer sa légende.
 

La kunoichi resta relativement silencieuse, avant de demander à voir qui était leur interlocuteur. Le trou n'était pas assez grand pour laisser passer la salamandre. Ou alors, cette dernière faisait attention à ne pas déclencher par inadvertance des défenses sophistiquées du village bien au-delà des connaissances des genins face à elle.

Vous pourriez mieux me voir par-dessus le rempart.

Je m'en occupe. Un saut, rapide et preste, avec une modeste quantité de chakra dans ses jambes. Il était rapidement sur l'apex de la muraille et put contempler leur interlocuteur, accroché à la muraille par ses ventouses naturelle. Hmmm. Une petite salamandre, effectivement. Je ne vois rien de particulier, mais... Il s'agit de prendre rapidement une décision.

Oui ou non. Accepter, ou refuser. La peur, la peur de l'inconnu qui battait à ses tempes, qui tonnait dans sa poitrine. Sa respiration halétante, et la crise panique qui prenait contrôle de son corps. Shinobi et Kaguya il était, certes, mais tout autant que pleutre. La salamandre prit son temps à observer elle-même le shinobi avant de poursuivre et de montrer un rouleau accroché à son cou, à la calligraphie étrangères et incompréhensibles aux yeux néophytes.

Pour activer l'invocation, j'aurais besoin d'une goutte de votre sang. Ou de vos sangs, si vous décidez de venir à deux.

Le Kaguya lança un regard à la kunoichi. Elle avait émis ses objections, initialement. Elle avait mis en avant de la prudence avec une sagesse rare. Et lui-même, quelque part, avait cette peur terrifiante et omniprésente, que tout ceci n'était qu'un piège d'un Yokai pour se servir de lui. De le manger intégralement. Il avait pour lui néanmoins quelques protections. Les gardes n'auraient pas laissés de yokaï trop puissants s'approcher, et la taille de la salamandre n'était pas imposante. Une invocation inversée était également une compétence unique aux Kuchyioses. Et puis...

Et puis, si quelqu'un désirait le manger, il risquait de se rendre compte rapidement qu'il avait des arêtes assez coriaces. Pour une fois, une bonne analyse de sa part. C'était un risque qui l'amusait à prendre, pour une fois.

Prends donc mon liquide vital, salamandre. Mais je t'indique déjà mon prix; j'aurais pour dû ma livre de chair, et plus encore.

Bankichi passa au travers du trou son bras gauche, avec le pouce ensanglanté, prêt à signer de son sang n'importe quel contrat, pourvu qu'il puissait en tirer un bénéfice supérieur. Et il voyait cette opportunité ici, celle de se faire un serviteur dévoué et loyal. Voir même un esclave, à ses ordres obéissants. Le début de son royaume.

La salamandre murmura des paroles et traça des glyphes avec le sang des deux shinobis. Bankichi eut l'impression de trembler d'une onde interne. Il tomba au sol, déséquilibré. Une autre onde le parcourut, et sa vision se troubla, mélangeant toutes les couleurs et toutes les formes, et sa tête avait la désagréable impression de ne pas savoir reconnaitre le haut du bas, la gauche de la droite. Toute la réalité était comme une grosse soupe de légumes dans laquelle il nageait et suffoquait.

Puis tout reprit forme, couleur, orientation et consistance. La soupe était redevenue un monde avec des légumes bien entiers. Bankichi se redressa tant bien que mal, manquant de peu de glisser sur la soupe a moitié digéré à ses pieds et contempla le monde qui l'entourait. Des marécages, des arbres gigantesques. Il aurait presque pu se croire à Kiri s'il n'y avait pas deux éléments étrangers. Deux petits détails insignifiants. Pas de brume. Et des salamandres gigantesques. Celle en face de lui avait les mêmes yeux dorés qu'il avait vu précédemment. Sa voix était la même, bien qu'il semblait nettement plus à l'aise dans cet environnement.

J'ai fait de vous des membres temporaires pour que la technique fonctionne. Bienvenue chez nous, mais hâtons nous. Le temps presse.

Membre temporaire ? Bankichi nota l'information, bien qu'il ne la comprennait pas tout à fait. Il soupira avant de poser la question importante. La raison de leur venue.

Quel est la tâche à accomplir ?

Il était venu pour s'enrichir. Une mission à accomplir, et un paiement à négocier. Mais avant de négocier ce paiement, il fallait en savoir le plus possible. Il trouva un tronc d'arbre et s'adossa contre l'écorche avant de continuer à écouter. Après tout, il était encore un peu désorienté. La salamandre parla avec de la peine dans sa voix.

Mon père est tombé dans un piège, tendu par des membres du clan des Singes. Il est bloqué au fond d'un trou recouvert de mousse, empêchant ses mains de s'aggriper à la paroi. Nous... devons le nourir par des expéditions, mais le clan des singes connait cette faiblesse, et mène une guerre d'attrition et d'escamourche pour profiter de notre faiblesse. Nous devrions sans doute abandonner mon père, mais cela serait une perte terrible pour le clan et nos adversaires prendraient le dessus de manière irrévocable. Alors nous continuons de le nourrir, même si cela nous mène petit à petit, à la défaite.

Bankichi écoutait attentivement. Et se maudit de ne pas avoir pris le côté qui avait l'avantage de la situation. La situation n'était pas idéale pour les salamandres. Etait-il capable de les affronter de front ? C'était un aspect important à savoir, il n'était pas suicidaire après tout. Ni même brave, par ailleurs. Il était uniquement appâté par l'odeur du gain et de la puissance.

Ce clan des singes, est-il puissant ?

Moins que votre village, shinobi-san. Mais plus que vous, j'en ai bien peur. Même si... et bien, vous pouvez sans doute en affronter deux ou trois membres de la caste la plus basse et vous en sortir. Les meilleurs guerriers sont du niveau de vos garde que j'ai pû rencontrer. Et leur patriarche... Non. Son seul équivalent que je connaisse est mon père, et il perd de ses forces.

La situation était donc dans une instabilité croissante. Le mieux à faire était d'agir vite, ou de ne pas accepter et de fuir. La solution au dilemne était pourtant claire à ses yeux, il lança un regard à sa compagnon du jour, dont il ne connaissait même pas le nom. Il avait prit le lead des discussions, mais il n'interviendrait pas si elle demandait d'autres informations, ou si elle avait ses propres remarques. Après tout, elle semblait jouir de hautes capacités mentales.

Le mieux à faire est donc de briser sa prison pour que la situation revienne à la normale.

Oui.

Appelle moi-Kaguya Bankichi, il nous reste une chose à discuter.

Il y avait donc la mission, ne manquait plus que de négocier la récompense.

Il se dandinait d'un pied à l'autre. Le sol était particulièrement boueux, et il devait faire un petit peu attention pour garder son équilibre. Mais il y avait cet aspect amusant que la boue devenait plus dure quand il y posait une grande force, et qu'elle devenait visqueuse voir liquide quand il n'y posait presque plus de poids. Intéressant comme réaction. Il se concentra de nouveau sur la discussion.

Retirer de la mousse, ou faire une échelle en os.

Il se tourna vers la Kunoichi, puis se rendit compte qu'il avait oublié son prénom. C'était gênant. Il devait tourner ses phrases pour ne pas montrer son ignorance. Nonobstant le détail que la kunoichi ne s'était en fait pas présenté. Puis elle fit apparaitre un flocon de neige, révélant son appartenance au clan Yuki. Sa rage monta en un coup, bien qu'il la calma presque aussitôt. Bankichi grimaça. Ce n'était pas son clan préféré. Après, il n'aimait aucun clan, même pas le sien. Il réussit à tirer tout de même l'affirmation suivante.

L'aide sera appréciée.

Après tout, si les kaguya avaient quelques capacités défensives, elles n'étaient pas aussi développée que ces nobles qui érigeaient des forteresses de glace en un claquement de doigt. Et il ne pouvait pas faire confiance à ces pouilleux pour mener un combat glorieux pour défendre un patriarche. Mais il réfléchit un instant. Cela jouait... En sa faveur. Car s'il était le Héros de cette histoire, il serait capable de demander une plus grosse compensation au Clan des Salamandres, car déjà son esprit tactique avait entrevu sa requête. Obtenir le pacte de leur invocation. Mais il n'en ferait la demande qu'en face du Père, dos au mur, et face à son sauveur. Les parfaites circonstances pour gagner la négociation. Oui, ce plan était bon. Ce plan était bien.

La salamandre hochait aussi de la tête, sans doute pensant à ses propres plans à lui.

Nous envoyons un convoi journalier, en faisant varier l'horaire au possible. Avons-nous déjà ... ?

Il ignorait si le convoi de ce jour était partit. Il tourna la tête, et sans un mot, posa la question autour de lui. Une salamandre plus loin hocha négativement de la tête. C'était donc la réponse.

Cela sera pour aujourd'hui donc. Je pars arranger les choses auprès de mes camarades.

Bankichi acquiesca, avant de tourner la tête et de choisir un promontoire suffisamment élevé pour voir les alentours. Une sorte de repérage. Il opina de la tête en direction de la kunoichi dont il ignorait encore le nom. Tourner la phrase pour ne pas dire ce qu'il ignorait, ni montrer qu'il ignorait ce qu'il ignorait. Ou pire, découvrir qu'il aurait du le savoir pour une autre raison. Le stress ordinaire de la faible mémoire des prénoms.

J'en profite pour visiter votre village. Vous m'accompagnez ?

Il s'éloigna quelques peu des salamandres qui vaguaient à leur occupation pour monter dans un arbre gigantesque. Une fois escaladé tout en haut, la vue était imprenable. Un immense marécage, avec d'autres arbres colossaux comme celui sur lequel ils se tenaient. La mission n'allait pas tarder, sans doute. Il pouvait voir en bas un chariot-bateau, sur un petit ilot. Sans doute ce qui allait porter là nourriture. Son regard portait aux alentours, et il aperçut une région où les arbres se faisaient plus fréquents, plus denses, jusqu'à cacher une énorme forêt. Si ce clan de singes ressemblaient à leur collègues plus ordinaires, cela serait là leur habitacle préférentiel.

Il adressa la parole à cette mystérieuse Kunoichi dont il ne savait rien, sinon qu'elle savait faire des structures défensives. Lui, il lui avait montré ses talents Kaguya, en faisant croitre un pic d'os. Elle savait ce dont il était capable, en théorie. Il n'allait pas nécessairement faire le détail de ses superbes maigres compétences. Mais il avait un message à lui faire passer.

Loin des oreilles reptiliennes indiscrètes.

Il ne va pas sans dire que votre vie est plus importante que ce convoi ou la vie de ces bestioles. Ne surestimez pas vos capacités, ne prenez pas de risque, je n'aurais, de toute façon, pas besoin de beaucoup de temps. Dit-il avec l'arrogance du futur Khan qu'il était, futur conquérant du monde dans son intégralité.

Et puis surtout, parce qu'il voulait éviter une enquête en interne sur lui, si cette délicieuse Kunoichi d'un clan illustre venait disparaitre. Cela serait tout un tas d'emmerdes, et pas qu'administratives.

 

La Yuki descendit de l'arbre. Bankichi ne la suivit pas de suite. Il attendait que la diversion prenne avant de partir dans sa propre expédition.

Il est temps. La diversion est lancée.

Ainsi la Yuki était partie avec le faux convoi. Il n'y aurait, cette fois-ci, aucune nourriture dedans, car l'Ancien serait libéré par leur action. Bankichi vérifia que tous ses équipements étaient bien présent, il buva une longue rasade d'eau fraîche, avant de simplement dire.

Bien, allons-y.

Ils se mirent en route. Et Bankichi se mit à courir, avec la salamandre sur son épaule. Il filait vite et droit, parfois d'arbres en arbres, car la végétation passait progressivement d'un environnement marécageux à une mangrove, puis à une véritable jungle. L'humidité, pourtant, était toujours là. Présente. Etouffante. Il ralentit la cadence a la demande de son passager qui dut se réorienter quelques fois avant d'arriver à une petite clairière. Déjà, le shinobi pouvait voir un trou.

C'est ici ? Surveille les alentours, je commence à m'atteler à la tâche.

Bankichi s'approcha de l'énorme trou, et compris aussitôt l'ampleur de la tâche. Le trou était énorme, non pas pour rendre difficile la tâche, mais tout simplement par nécessité, car la salamandre qui siégait au fond du trou était énorme elle-même. Un être aux dimensions monstrueuses, et dont la respiration était sifflante. Il semblait être blessé, faible, fiévreux. Etait-il déjà trop tard pour intervenir ? Car s'il était mourrant, alors il était déjà trop tard pour tout shinobi qui n'était pas eisenin. La mousse bleue sur les murs semblaient particulièrement tenace et glissante, mais elle dispersait également des petites particules qui ne semblaient pas être tout à fait anodine. Un léger poison peut-être ? La précaution était de mise. Un simple fémur n'allait pas suffir pour l'aider à monter non plus. Il fallait une structure solide et grande. Une échelle ? Avec deux poutres, solidarisées entre elles par d'autres os... C'était faisable. Difficile, mais faisable.

Sa réflexion fut interrompue par le cri de son allié.

On a de la compagnie !

Bankichi pesta mais continua son travail. Sa main tendue vers le côté du trou où l'énorme salamandre n'était pas présentes (évitons de l'empaler, quand même). Il concentra son chakra dans sa main, et poussa un muscle invisible, un muscle qui n'existait pas. Le muscle qui représentait sa génération osseuse. Il poussait, tirait, et générait un énorme pieu, excessivement solide. De quoi supporter la masse cette gigantesque invocation. Le travail prenait un certain temps, et beaucoup d'effort. S'ils étaient interrompu, cela pourrait poser problème. Il lança rapidement un coup d'oeil au-dessus de son épaule, mais n'aperçut rien pour le moment. Attendaient-ils dans l'ombre des arbres ? La salamandre était sa seule protection, pour le moment.

Tu peux les... retenir ?

L'effort était important. Non, pire que cela. Bankichi n'avait jamais du fournir d'effort aussi important dans sa création d'os. Il faisait un pieu gigantesque pour supporter le poids du boss Salamandre. Et si ce pieu avait réussit à atteindre le sol, Bankichi se rendit compte de son énorme erreur. Il devait faire un deuxième pieu semblable, les solidariser tout en se défendant des créatures simiesques qui s'approchaient. L'épreuve... n'était pas terminée.

Elle venait à peine de débuter.

 

Un pieu était prêt. Bankichi commençait le deuxième, mais ils avaient vu des silhouettes bouger dans les branchages, et dans l'ombre de la forêt. Ils tournaient autour d'eux, se rapprochant lentement. Ils étaient au nombre de quatre. Et le problème, c'était qu'ils allaient sans doute bientôt passer à l'action. Et que le Kaguya ne voulait pas finir crevé sous une montagne de cailloux jeté par des singes. Il devait prendre l'initiative de l'attaque à distance rapidement. En plus, c'était presque sa spécialité. Trop peureux qu'il était pour aimer le corps-à-corps. Il lança à l'égard de son allié salamandre.

Tiens-toi prêt...

Bankichi leva son autre main, en direction des silhouettes, et commença à prolonger un de ses doigts d'os acérés, avant de le propulser dans la direction d'un des singes, le blessant au bras. Rien de trop grave - Bankichi pouvait difficilement maintenir ses efforts dans deux directions différentes de la même manière. Le deuxième pic d'os grandissait lentement, encore et encore, solide pour pouvoir supporter le roi des salamandres. De sa main ? Il ne pouvait que lancer l'équivalent de kunais. Cela suffit à faire prendre la fuite au malheureux être simiesque qu'il avait touché.

Mais les trois autres avaient décidé de charger en direction de son allié salamandre.

Merde merde merde.

Bankichi ignorait à quel point son invocateur était doué ou non dans l'art du combat rapproché, aussi tira-t-il plusieurs rafales de petits projectiles d'os. Cela ralentit son autre tâche - sa concentration était partiellement sur le caractère dangereux de la situation et comment ne pas mourir dans les trentes prochaines secondes à venir. Il toucha un autre singe, et un autre. Ils ne prirent pas la fuite, ils s'élancèrent avec des armes improvisées sur son allié qui se protégea du mieux qu'il pouvait avec sa queue.

Qui tomba au sol, bien endommagée, et étrangement coupée à sa base. Comme si cela avait été une stratégie volontaire. Il avait également profité pour cracher un liquide étrange sur les singes, et ils semblaients ralentir dans leur mouvement. Ils semblaient... léthargique. Des cible faciles pour des véritables kunais que Bankichi envoya dans leur direction et à des points vitaux. Il lança un dernier regard à son allié - et constata que s'il était mal en point, il n'était pas en danger directement, et qu'il pouvait encore un peu se défendre pendant que d'autres silhouettes bougeaient dans l'ombre des arbres. Bankichi se focalisa pour finir de générer son deuxième pic d'os qui toucha le sol.

Ce qui pouvait faire office d'échelle !

Est-ce que les pieux sont stables pour vous, boss ?

Une vibration sourde, dans le sol. Une deuxième. Des arbres qui frissonnaients au loin, et des cris d'oiseaux apeurés tandis qu'une voix gigantesque tonna dans la forêt.

Vous allez mourir. Vous allez TOUS mourir.

C'est le Roi des Singes, dépêche-toi Bankichi !

Le chef salamandre essaya de bouger son corps imposant sur les deux pieux, et arriva à s'accrocher dessus... mais se faisant, il écarta les pieux et retomba au sol. Il itéra l'essai avant de s'avouer vaincu.

Les pieux roulent sur eux-même... je... je n'arrive pas à m'accrocher. Je pourrais... faire reculer le roi des singes si j'y arrivais

Et pendant ce temps, Bankichi hurlait des profanités à gorge déployée en réfléchissant à une solution.

 

Bankichi saignait à la tête. Il s'était pris une volée de projectiles improvisés. Ses membres lui faisaient mal. Son chakra commençait à diminuer dangereusement. Il ne pouvait pas se défendre ET oeuvrer pour libérer le seigneur des Salamandres. Il devait se focaliser sur sa tâche, ou perdre connaissance. Misaki se battait comme une diablesse en arrière fond. Elle faisait diversion. Une bien bonne diversion tandis que Bankichi s'attarda au problème du moment. Ses deux pieux roulaient sur le sol. Il fallait les enfoncer. Il recouvrit ses poings d'os solides et se mit à frapper de tout son poids dessus. Il accéléra son rythme - et le taijutsu avait cet effet pour lui de demander moins d'effort que le ninjutsu. C'était du pure physique. Des muscles. De la volonté. De l'endurance. Il ne faisait plus attention aux cris effrênés autour de lui. Il ne faisait pas attention au colossal singe qu'on pouvait deviner dans la canopée et qui s'approchait de leur clairière.

Il y avait les pieux.

Il y avait ses poinds.

L'adage disait, pour un marteau, tout ressemble à un clou.

Existait-il pour tout clou un ensemble de ressemblance à un marteau ?

Sa vision se troublait, sa tête lui faisait mal et la réalité se mélangeait tristement à la fiction. Enfin, plus que d'habitude.

et voila...

Il s'écroula au sol sous l'effort. Ses yeux étaient troublés, et ne voyait plus... qu'une seule texture. Ses oreilles, par contre, marchaient encore bien. Trop bien. Des vibrations sourdes qui faisaient trembler ses poumons, d'abord. Puis un hurlement lui fit particulièrement mal aux tympas.

Je... suis libéré. Je suis LIBRE. ENTENDEZ MOI CLAN DES SINGES, JE SUIS EN VIE !

Bankichi aurait bien mit ses auriculaires dans ses oreilles, mais là, plus la force. Plus l'envie. Il voulait juste se laisser mourir dans cette flaque de boue et contempler le néant de son existence. Voilà, cela synthétisait bien son état de fatigue. Vaguement il entendit une voix familière dire.

Merci à vous, shinobis-san. Rentrons au campement.

Il était d'accord. Après, il aurait été d'accord avec tout ce qu'on lui aurait demandé. Sa respiration était rauque. Sa tête lui faisait mal. Ses mains lui faisaient mal. Tout lui faisait mal. Il était un peu prêt sûr d'avoir pété les os de sa main. Foncièrement pour un Kaguya, c'était un peu anecdoctique, mais quand bien même !

Avant qu'ils ne comprennent que je bluffe à moitié.

Il se mit à rire. Il vit ensuite des cheveux onduler pas loin. Les salamandres n'ont pas de cheveux ? Ha oui. Sa partenaire. Il n'était pas venu seul, se rappelait-il dans la mélasse de sa réflexion. Pénible d'avoir des idées. Cela faisait mal de réfléchir. Il acceuillerait bien le noir et le néant pour un petit moment. Mais d'abord, avant la sieste...

Tout va... bien Misaki ? Tu te défends bien... pour une Yuki.

Sa respiration se stabilisait. Oui, c'était une bonne idée, cette charette de nourriture. C'était parfait pour le transporter, et lui laisser l'occasion de piquer une petite sieste pour retrouver son chakra. Et se mettre à ronfler bruyamment.

Il se réveilla, les blessures pansées, dans une grande hutte. Misaki était là, le roi des salamandres aussi, ainsi que plusieurs de ses conseillers. Sa couleur semblait déjà plus vivace. Il avait déjà repris quelques forces vraisemblablement. Bankichi se leva et s'assit en tailleur devant lui. Il était temps de négocier sa récompense, et leur retour à Kiri.

Bankichi-san, notre clan t'es redevable. Tu as sauvé ma vie. Je suis également reconnaissant envers les actions de ta collègue... mais ma vie t'appartient avant tout. Alors que désires-tu comme récompense ?

Il eut un sourire carnassier. La réponse à sa question, il la connaissait déjà. Il était en position de force en ce moment parce que malgré sa faible puissance relative à certaines invocations, il avait eut dans sa panoplie de techniques celles qu'il fallait pour sortir de cette situation spécifique. C'était donc pour lui le moment de viser de gagner plus de puissance et de sortir de sa petite planque.

Que mon nom soit inscrit de manière permanente sur votre pacte. Simplement.

Silence totale hormis une salamandre qui mâchait une grosse mouche. Certains regardaient inquiet leur roi. D'autres observaient ce shinobi assez arrogant pour demander une alliance alors qu'il n'avait que la puissance d'un nouveau-né chez eux. Enfin, certains mangeaient. Le roi des salamandre pris un long moment de pause, avant de soupirer. Il annonça.

... Accordé. Ce n'est pas une mince requête, shinobi. Tu demandes beaucoup. Mais tu as beaucoup apporté. Tu peux remercier ton allié. Comment t'appelles-tu, humaine ? Que ton nom sois gardé en mémoire, à défaut d'être écrit dans le sang.

Il s'était tourné vers Misaki, lui laissant un temps de parole, et peut-être une requête de sa part ?

Mais l'aventure arrivait à sa fin. Leur invocateur s'approcha deux et sortir de son gosier un parchemin qu'il tint dans une de ses mains, avant de la déchirer par une affinité futon concentrée. L'invocation des deux shinobis était rompu. Ils allaient rentrer tout seul chez eux. Il eut le temps de leur dire un dernier mot.

Au revoir, shinobi-san.

A bientôt, salamandre.

Et l'invocation inversée pris fin. Ils étaient de retour à Kiri, sur les murailles, après une bien périlleuse aventure comme on n'en rencontrait qu'en discutait avec des monstres étrangers, aux abords des remparts du terrible village de la Brume Sanglante.