▶ Sujet: [Mission Libre B] Infestations de la faune cadavérique

Sur un rythme de récupération soutenu, tu entamas ta procession en direction de ton domicile familial tandis que les premières lueurs de l’aube commençaient à poindre vivement à l’horizon, derrière l’écran de Brume éternel qui ceignait votre cité. Retrouver le confort d’une vie sédentaire et où aucun prédateur ne pouvait menacer ta vie dans l’enceinte de ton berceau clanique était objectivement appréciable, mais avait le léger inconvénient de te faire relâcher la tension et l’attention que tu avais appris à maintenir au quotidien. Aussi te contraignais-tu, comme ce matin-là, à t’infliger de longs et intenses exercices visant à émuler l’état de sollicitation continuel qui t’avait permis d’affûter à ce point tes talents et compétences. La vie sur ton île t’avait transformé en impitoyable machine à tuer apte à survivre dans bien des milieux, et tu n’escomptais pas te laisser émousser par les facilités offertes par cette vie à la fois nouvelle et retrouvée. Monolithique, tu traversas le quartier appartenant aux membres de ton clan pour rejoindre le seuil de la demeure appartenant à ta famille, à ce qu’il en restait tout du moins, et aperçus du coin de l’oeil la silhouette de ta sœur qui longeait le flanc gauche de la structure pour te rejoindre, bras croisés sur son poitrail.  Dans le creux de sa main droite, notas-tu de ton regard inquisiteur, se trouvait la silhouette familière d’un rouleau de parchemin très certainement frappé du sceau des autorités de Kiri. Un ordre de mission, qu’elle garda comme jalousement contre elle tout en s’approchant pour se mettre sur ta trajectoire, devant l’entrée de votre maison.

...Nii-san. T’es parti tôt ce matin.

Pas l’habitude de ne rien faire. Surtout à cette heure. Pour moi ? Fis-tu en tendant la mains paume ouverte en direction de ta dernière sœur vivante.

Cette dernière te toisa du regard, sans faire montre de la moindre volonté de te transmettre le parchemin, ni infirmer ton assomption qu’il t’était destiné. Tu abaissas ta main lentement, terminas de monter les marches pour te retrouver à la même hauteur qu’Asuka et la toisas à ton tour en plongeant tes prunelles ambrées dans les siennes, d’un bleu brillant et profond. Tu attendis, tâchant de décrypter quel genre exactement de ressentiment te témoignait cette fois ta sœur par ce regard froid et emprunt de jugement.

...C’est toi, pas vrai ?

Moi quoi.

Les nouvelles peuvent aller très vite ici, tu sais. Surtout quand ça parle de types éviscérés et… entortillés... les uns aux autres ? Ceux qui les ont trouvé pensent à un yokai, mais ni moi ni… ni Madoka, avons déjà vu un yokai faire ce genre de truc.

… Vie est ainsi faite. Pleine de surprises… de découvertes.

D’un geste particulièrement vif et incisif, tu arrachas le parchemin de la main d’Asuka, provoquant chez elle un bref soubresaut rapidement compensé par son aplomb naturel, et entrepris de le dérouler devant toi pour prendre connaissance de son contenu.

T’essaies de faire quoi, Zetsumei, hein ? Tu veux finir comme Satoko !? Comme Yuji !? T’as vraiment aucune race.

...Ne ferai pas marche arrière. Pour toi, pour mère. Pour personne.

Tu terminas de lire la missive officielle tout en délivrant ces mots d’un pragmatisme infini, puis la tassas sur elle-même pour aller la livrer au brasero qui entretenait un ardent brasier sur le côté. Tout en te retournant, tu accordas un regard où figurait un relent de compassion distordu à l’égard de ta soeur cadette, puis lui tournas le dos pour descendre à nouveau les marches de votre demeure. Une étrange intrigue de contrebande, de mutilations et de pollution attendait ton concours pour être résolue, une mission que tu pourrais cette fois entreprendre au côté d’un autre Kaguya tel que toi, un dénommé Ryôta. Sans perdre plus de temps, apprêté comme tu l’étais toujours de ton armure intégrale qui agissait pour toi comme une seconde peau, tu rejoignis donc le seuil de la cité, où tu retrouvas dans les plus brefs délais le jeune homme aux cheveux bruns mi-longs. En apercevant ses traits, de vagues bribes de souvenir te revinrent en mémoire. Celles d’un tout jeune bambin, qui avait à l’époque déjà assisté à ses premières réunions claniques.

Ryôta. Me souviens de toi. Bien plus grand, maintenant. Plus fort. Impatient de voir, ce que ta génération peut faire.

▶ Sujet: Re: [Mission Libre B] Infestations de la faune cadavérique

Impassible devant le jeune shinobi, tu le détaillas de la tête aux pieds comme l'aurait fait un félin d'un rongeur qu'il s'apprêtait à croquer, formulant ostensiblement devant lui le signe incantatoire qui te permettrais de garder l'empreinte de son chakra en mémoire. Ryôta te sembla humble et discipliné, dans la retenue et le culte de l'aîné, et de par les traits de son visage n'était pas sans te rappeler ton frère cadet Taishiro, emporté par la maladie peu après ton exil. Les relents du regret, des tréfonds sauvages de ton être, faillirent se frayer un chemin jusqu'à la surface à la pensée de ce qui t'avait échappé, mais échouèrent à traverser les strates cimentées de ta psyché animale. Tu n'étais plus vraiment un Homme mais pas encore tout à fait une bête, et devais à présent fournir un effort conscient et continu pour lire par delà les mots qui t'étaient adressés et te constituer une personæ apte à y répondre. Un exercice qui devenait peu à peu pour toi comme une seconde nature, naturel et emprunt de fluidité.

...Te sentirais capable, être un obstacle pour moi ?

Tu adressas un ersatz de sourire, à peine visible derrière tes traits armurés, au Genin issu de ton clan. Un défi sibyllin lancé à demi-mot, suite auquel tu te détournas enfin du tout jeune homme pour te tourner vers le nord.

Verrons d'abord, si tu suis l'allure.

Tu t'élanças alors sans autre forme de procès à travers les alentours boisés de Kirigakure, confirmant bel et bien en creux à ton coéquipier que parvenir au plus tôt au point d'origine de ces perturbations qui allaient vous occuper était en effet votre priorité. La nécessité de cette obédience sans faille et en tout point efficiente, tu l'avais anticipée et acceptée avant même ton retour sur l'île principale de l'archipel, maigre prix à payer pour voir se multiplier sous tes yeux les opportunités de parfaire et de diversifier ton art pour le faire attendre les divins sommets qu'il méritait de tutoyer. La souffrance et la mort étaient ton langage, seul dialecte universel qui donnait à la vie tout à la fois sa saveur et sa valeur.. Et ton instinct, en cette occasion, te soufflait que l'opportunité allait t'être donnée de converser en usant dudit langage dans le cadre de cette mission. Ses paramètres en effet, si ils laissaient en l'état bien des hypothèses se débattre dans ton esprit, laissaient également présager les contours de conflits d'intérêts très humains au cœur de cette intrigue. Restait pour toi à savoir à quel point tu pouvais ou non compter sur lavivacité d'esprit de Ryôta afin de démêler le vrai du faux.

...Ton avis. Quelles raisons, pour tous ces animaux mutilés. Si comprends le pourquoi, détiens la clef. Le pouvoir.

Tu le laissas méditer, voire même répondre sur le sujet de ton intervention, tandis que tu accélérais et allongeais tes foulées aériennes afin d'atteindre ton rythme de croisière. A l'allure que tu employais, et à supposer que ton coéquipier ne te contraigne pas à ralentir, vous deviez être en mesure de rejoindre la zone côtière troublée par ces rejets d'animaux morts en moins de deux heures. Nécessité avait fait loi, durant cette décennie passée pour toi en autarcie totale, et te déplacer rapidement et efficacement avait entre autres choses été garant de ta survie.

Devrons aller enquêter au village le plus proche. Inspecter ces animaux et yokai. Pourrons déduire de premiers éléments...

Des conclusions dont tu suspectais peu ou proue la teneur, mais que tu devais malgré tout passer à l'épreuve des faits avant d'initier votre action. Une heure trente d'intenses foulées plus tard, toi et Ryôta arrivâtes au sommet d'un relief arboré qui offrait une vue large et dégagée du littoral en contrebas, vous permettant d'observer les contours du large village côtier de Tatoyama où avaient, entre autres lieux, été rapportée la présence de ces carcasses singulières.

...Vas-y. Prend contact avec leur doyen. Fais-leur te montrer, des corps mutilés. Serai pas loin.

Résumé

Techs :

Kaijû no Yoroi — A

Ninjutsu Spécial

L'utilisateur crée tout autour de lui une armure d'os à base de cartilages renforcés. Une fois entièrement entouré, celui-ci se verra protégé d'attaques à la puissance importante et pourra les encaisser sans broncher.

DEFENSEMULTIDIRECTIONNELLEPUISSANCE DE RANG A

Chakura no Toshokan — D

Détection

Avec un mudra, l'utilisateur est capable de prélever les identités chakratiques de toutes les personnes l'entourant. Cela lui permettra, à terme, de les identifier s'il doit effectuer une prochaine technique de détection quelconque. Cette technique n'a pas besoin de s'effectuer pour un personnage isolé, cela se fait automatiquement. Les identités chakratiques sont retenues tout au long de la vie du shinobi.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG D

▶ Sujet: Re: [Mission Libre B] Infestations de la faune cadavérique

Ryôta ne se fendit d’aucune interrogation quant aux raisons qui te poussaient à l’envoyer seul à la rencontre des autorités du village de Tatoyama, accueillant ton ordre comme une fin en soit qu’il lui fallait considérer comme absolue. L’observant s’éloigner le long du relief menant à la bourgade jouxtant le littoral, tu ne sus trop comment considérer cette obéissance aveugle de la part de l’un des tiens. Ton coéquipier était certes jeune, mais il avait malgré tout gagné son rang de Genin, un galon qui allait pour toi de paire avec autonomie, force et survivalisme. Tu réservais pour l’heure ton jugement, mais n’appréciais pas outre mesure le comportement frisant l’asservissement de ton cousin de sang. Alors que sa silhouette commençait à s’effacer dans le lointain, tu amorças alors ta propre manœuvre, joignant les mains en un mudra singulier qui t’aida à canaliser ton énergie. Tu disparus ainsi corps et bien, ton corps d’ivoire soustrait à la vue de tous, chacun de tes mouvements rendu silencieux par l’application zélée de tes talents de chasseur. Ainsi soustrait aux sens de toutes les créatures vivantes environnantes, tu t’élanças à grande vitesse selon une trajectoire parallèle à celle empruntée par Ryôta, chargeant telle une ombre insaisissable  en direction de Tatoyama. Comme un murmure, tu rejoignis la lisière de la modeste agglomération avant même que ton coéquipier n’y pose un pied, te faufilas entre les premières bâtisses et déposas ton regard empli de prédation et d’inquisition sur l’activité qui régnait dans le village.

Tu ne manquas pas de remarquer et d’insuffler en toi toute l’étendue de la puanteur familière qui régnait en ces lieux, relents de charognes portés par la brise marine qui ne parvenait pas à masquer la putrescence malgré ses notes salées. Tu notas également, tel un ballet morbide, le va et vient constant qui semblait s’être organisé pour rapatrier les carcasses mutilées depuis la plage jusqu’à des aires de charnier, où les amas de chair animale comme démoniaque s’entassaient en d’informes imbroglios de viande putréfiée, sans doute hôte de mille maux et parasites en tout genre dragués depuis les flots. Patient, tu te postas en hauteur dans un silence de mort pour pousser ton observation, remarquas l’arrivée de Ryôta et les prémisses de son inspection. Dans son dos, tu vis un homme humble et ridé se glisser sournoisement et l’épier, d’un air tout sauf avenant. Sous le couvert de ton voile de dissimulation, tu fronças tes sourcils osseux en notant l’absence de réaction de ton jeune coéquipier, qui se laissa surprendre par une intervention qui n’avait heureusement rien de létale. Voilà à quoi avait mené la dilution et l’aseptisation de vos traditions, songeas-tu en silence avec un brin de colère et de déception. Vos standards, tu l’avais déjà constaté, avaient en ton absence périclité et dévalué ce qui avait jadis fait votre plus grande force, et si tu ne doutais pas que vos valeurs vivaient toujours ardemment en celles et ceux de ta génération, tu ne pouvais réprimer cette inquiétude lancinante quant aux traits portés par les plus jeunes.

Attentif, tu écoutas la teneur de l’échange entre celui qui s’avéra être le doyen de Tatoyama et ton cousin Kaguya, suivant silencieusement leur parcours jusqu’à l’un des charniers que tu avais repéré à la sortie du village. Toujours placé avantageusement pour garder le meilleur angle de vue sur la scène, tu détaillas notamment la posture et les tics de cet Otomô tandis que Ryôta inspectait les carcasses. Une certaine anxiété exsudait de sa façon d’être, un inconfort qui pouvait amplement s’entendre en pareilles circonstances, mais qui semblait étrangement lié à la présence de ton coéquipier et à sa façon de regarder les plaies qui jalonnaient les animaux et yokai entassés là. Même à cette distance, tu parvenais nettement à identifier le type d’outil qui avait pu provoquer ces blessures, ainsi que le moment où elles avaient été infligées. Ces conclusions établies, de même que leur importance, tu reportas pleinement ton attention sur le doyen et sa façon d’interagir avec Ryôta. Il te parut évident, alors, que cet Otomô était tout autant ravi de la présence d’un shinobi pour résoudre ses problèmes que terrifié par ce qu’il pourrait découvrir avec la vigilance adéquate, et alors que l’étude sommaire du charnier par ton cousin touchait à sa fin, tu te replaças afin de profiter du couvert offert par une bâtisse pour laisser se dissiper ton jutsu et enchaîner avec un autre. Lorsque tu reparus nonchalamment aux abords du village, ce fut dès lors sous les traits d’Otomô, dont tu imitas la posture tout en allant te placer sur le chemin emprunté par Ryôta. Ce dernier ne put faire autrement que te remarquer t’approcher dans sa périphérie, mains jointes dans le dos.

Est-ce là tout, shinobi ? Tout ce que vous avez à faire, tout ce que vous avez à voir ?

Tu te rapprochas pour aller t’immiscer dans la sphère personnelle du jeune soldat, fixant ton regard dans le sien.

Je suis coupable. De quoi, pour quoi, est-ce que tu le vois ?

Tu continuas à rogner la distance entre toi et Ryôta, avanças ton visage au devant du sien pour que ne subsiste que quelques centimètres entre eux. Puis, tu rompis soudainement l’illusion, révélant ton faciès d’ivoire emprunt d’une sauvagerie assassine aux prunelles de ton équipier. Lentement, tu te redressas alors face à Ryôta.

...Nous cache quelque chose. Otomô. L’as vu, oui ? Carcasses, ont été mutilées après la mort, par du métal. Pas l’oeuvre d’un yokai. Un message.. pour eux, fis-tu en pointant du doigt vers le village de Tatoyama.

Si tu interprétais correctement ce que tu avais eu sous les yeux, alors il allait vous falloir élucider les raisons qui auraient pu pousser des contrebandiers à faire s’abattre cette calamité sur ce village et d’autres dans les environs.

...Dois faire attention, Ryôta. Plus attentif, plus patient. Sinon, finiras comme ces bêtes. Sacrifié pour desseins d’un autre. Exsangue.

Ton regard glissa vers l’horizon à l’ouest, où vous attendait votre prochaine destination.

Allons voir, comment réagit village de Kyôchu à notre arrivée. Nous confirmera sûrement ce qu’on doit savoir. Permettra d’être sûr, de qui faire couler le sang.

Et tes foulées de te porter, comme si de rien n’était, en direction de Kyôchu, ta promesse de mort ainsi formulée.

Résumé

Tômei no Ho — B

Dissimulation

A l'aide d'un mudra, l'utilisateur est capable de se fondre avec son environnement et de dissimuler les bruits de ses pas et de ses mouvements de façon assez efficace. Cela lui permet notamment de se déplacer sans que des personnes dépourvues de sensorialité ne puissent le voir, le discerner ou l'entendre.

UTILITAIREPUISSANCE DE RANG B-

Henge no Jutsu — D

Ninjutsu

L'utilisateur utilise son chakra pour se transformer en quelqu'un d'autre ou un objet quelconque. Cette technique se dissipe au moindre coup ou à la moindre détection.

UTILITAIRE

Dernière édition par Kaguya Zetsumei le Mer 17 Avr - 21:53, édité 1 fois

▶ Sujet: Re: [Mission Libre B] Infestations de la faune cadavérique

A la rétorque de ton équipier à propos des corps mutilés et des instigateurs probables de ces massacres, tu n’avais pu réprimer une mine dure et perplexe à son endroit. La performance de ceux qui s’étaient ainsi exprimés sur le corps de ces bêtes et yokai divers manquait certes cruellement de panache, de passion et d’application, mais le tout formait malgré tout à tes sens une fresque porteuse d’une cinglante réalité, d’une vérité incontournable qu’aucun être vivant dans le Yuusei tout entier ne pouvait nier. La mort était l’ultime facette de la vie, sa composante la plus forte et absolue, et il te paraissait dès lors outrageusement imbécile d’en reléguer une telle manifestation à quelque chose d’odieux.

Courroux peut sévir simplement pour sa propre gloire. Mais, ceux qui ont fait ça… pas appliqués, pas méthodiques. Courroux venu en riposte. Par vengeance.

Tu avais répondu froidement et avec recul, insensible aux maux provoqués par ces troubles, seulement préoccupé par la satisfaction et la pérennité de l’Eau et de la Brume. Ce n’était effectivement qu’à ce prix que l’attention de ta patrie pourrait se tourner vers l’extérieur et te donner ainsi l’opportunité et la légitimité de faire gagner à ton art une beauté plus universelle que jamais. Vos foulées pour l’heure vous menèrent promptement aux abords du village de Kyôchu, où tu pris cette fois les devants de façon ostentatoire en t’approchant des prémisses de la bourgade. Il y avait là, comme à Tatoyama, plusieurs charnier de fortune en périphérie des premières bâtisses, mais le calme de mort qui régnait alentours était quant à lui fort singulier. Du coin de l’oeil, tu remarquas la manœuvre de Ryôta, vraisemblablement soucieux de se montrer plus prudent qu’à l’accoutumée et de t’offrir son champ de vision pour te couvrir. Tu t’enfonças donc seul, monolithique, à travers l’artère principale de Kyôchu où se diffusaient les senteurs révulsives et putrescentes des carcasses qui s’échouaient sur ses côtes. Une cohue semblait s’épancher plus loin au détour de ce qui devait être l’hôtel de ville, de laquelle tu captas quelques termes éparses. Le visuel acquis sur le rassemblement, tu aperçus deux douzaines de femmes et de vieillards amassés sur le seuil du bâtiment. En haut des marches dudit seuil, un seul homme leur faisait face, rasé de près mais les traits tirés et fatigués, les mains tendues vers la petite foule pour tenter de calmer son ire.

Nos hommes sont partis le chercher ! On le trouvera, Sonchô-san ! Faites-nous gagner du temps, dites-nous où il est !

Je ne… Écoutez, je ne sais pas où il est, je ne peux pas vous dire-

Vous ne pouvez pas, ou ne voulez pas, Sonchô-san !? On ne peut plus continuer comme ça, il faut qu’on en finisse !

Tu continuas à avancer droit vers l’attroupement, jusqu’à ce que l’impact lourd de tes pas n’en vienne à passer au-dessus de la houleuse discussion, attirant conséquemment l’attention sur toi. La scène se tut, la terreur emplit les yeux des femmes qui s’écartèrent et tendirent à se disperser, et ce ne fut que par la grâce du savoir empirique partagé par le doyen et les plus âgés que ceux-ci s’abstinrent de fuir, sous le choc malgré tout face à ton corps d’ivoire aussi magnifique que monstrueux.

...Intéressante conversation. Poursuivez. Aimerais tout entendre.

K-Kaguya-san, n-nous… nous ne pensions pas qu-que vous…

Poursuivez.

J-Je… vous êtes là pour les contrebandiers, n’est-ce pas ? On ne sait pas où il ont leur base, mais il y a une baie à l’ouest qui-

Verrons ça plus tard. Qui.

J-Je vous demande pardon ?

Hommes partis chercher quelqu’un. Qui. Pourquoi.

C’est…

Son fils. C’est son fils, qu’ils veulent ! On doit leur donner, si on veut que ça cess-

Tais-toi, Ohana !! Ce n’est- non !

Tu inclinas la tête sur le côté en inspectant le faciès des acteurs en présence, inquisiteur, puis fendis ce qui restait de l’attroupement pour rejoindre le seuil de la bâtisse où se trouvait le doyen. Ce dernier, tu le sentais, aurait voulu courir le plus loin possible, te fuir toi et la promesse de mort que tu portais ostensiblement sur ta peau.

...Votre fils. A contrarié les contrebandiers, oui ? Veulent le punir. Pourquoi.

K-Kaguya-san, vous n’êtes pas.. missionné pour ça, sauf votre respect, c’est-

Sans manifester le moindre émoi, tu saisis vivement le poignet du doyen, lui plaquas la main contre le garde-corps qui ceignait le seuil et sans laisser une seule chance au Sonchô d’échapper à ton châtiment, tu extrudas un petit os pointu de ta main libre et le plantas précisément à l’extrémité du majeur de celui-ci, le clouant dans le bois Son cri de douleur emplit l’espace, comme contemplé avec horreur par les habitants présents de Kyôchu. Aucun n’osa t’invectiver, ou encore moins te rejoindre pour interférer. Le doyen regarda son doigt transpercé, le souffle erratique, son buste plié en deux par la souffrance.

Ne parle pas de respect. Répond.

Ghhhhnn…. ! Il a… ! Juchirô, il a… empoisonné les bêtes! Cette tête de mule, Hnngh ! Il voulait les faire partir… nous aider…. Mais maintenant... Si les contrebandiers arrivent à court de carcasses à nous rejeter à la figure, ils... ils ont promis de venir pour nous...! Ghahhr ! Pitié, ma main… !

Tu retiras l’os perforant du doigt du Sonchô du village d’un coup sec en propageant une maigre gerbe de sang  dans les airs. Tu ne te lassais jamais vraiment des prodiges que pouvaient permettre la stimulation adéquate des amas de terminaisons nerveuses présentes au niveau des doigts de tes suppliciés, point névralgique où tu pouvais officier sans jamais vraiment mettre en danger la vie de tes sujets. Sans regarder dans une position en particulier, tu lanças ensuite à ton équipier :

...As entendu, Ryôta. Voilà notre accès, aux contrebandiers.

Puis, d’un air plus sinistre, sous le regard pétrifié et interdit des habitants de Kyôchu, tu fis à nouveau darder tes prunelles ambrées sur le Sonchô.

Maintenant. Vas nous dire, où est ton fils.

Dernière édition par Kaguya Zetsumei le Lun 22 Avr - 14:41, édité 2 fois

▶ Sujet: Re: [Mission Libre B] Infestations de la faune cadavérique

Tu ne t'étais jamais entendu dire que tu avais quoi que ce soit de clément, mais tu te figuras que si une personne pouvait te qualifier de la sorte, il était honnête qu'il ait s'agit de l'un de tes pairs Kaguya. Malgré tout, tu dénigras intérieurement ce qualificatif, préférant voir dans ton approche celle d'un chasseur méthodique qui savait identifier ses proies et les moyens de les retrouver. Un processus avant tout méthodique et calculé, qui n'avait rien à voir avec une quelconque empathie de ta part. Stoïque sur la devanture de l'hôtel de ville où le chef du village de Kyôchu avait commencé à se faire malmener, tu restas absolument immobile lorsque ton équipier choisit d'intervenir à son tour pour mettre au sol le Sonchô de la bourgade côtière, insensible quoi que curieux quant aux méthodes employées par ton cousin éloigné. Sa rhétorique et son phrasé ne t'évoquaient rien de bien tangible, mais tu t'imprégnas malgré tout de son argumentaire et de son effet sur son destinataire afin de nourrir ton art de de la duperie. Cet aspect de tes prestations, que tu n'avais jamais pu vraiment développer avant de revenir à la civilisation. Impassible, tu notas le succès des assertions formulées par Ryôta auprès du chef de Kyôchu, inclinant subtilement la tête pour graver la nature de cette interaction dans un coin de ton esprit. Vous aviez les informations dont vous aviez besoin afin de poursuivre, aussi tournas-tu les talons sans sourciller ni admonester la moindre leçon de morale à qui que ce soit, uniquement intéressé que tu étais par les résultats. En compagnie de ton équipier, tu foulas donc les terres environnantes de la bourgade afin de remonter la piste de l'empoisonneur malhabile qui avait été à l'origine de cette riposte mortifère de la part des contrebandiers, songeant malgré tout qu'une pièce semblait manquer à ce puzzle.

Utilisé trop de mots. Trop de temps. Dois améliorer ça.

Un vague conseil lancé au jugé tandis que vos pas vous menaient vers les points de repère indiqués par le Sonchô, et que la cabane où se terrait Juchirô apparaissait enfin à vos yeux scrutateurs. Le sujet de votre recherche se présenta incidemment à vous, comme pris sur le fait, et tenta maladroitement de s'en prendre à Ryôta pour s'enfuir. Une tentative bien futile, emprunte d'une volonté palpable de survivre, mais qui n'aurait pas mené votre homme où que ce soit même si il était parvenu à outrepasser la carrure modeste de ton équipier encore jeune et inexpérimenté. Le fils du doyen de Kyôchu avait du mal à reprendre son souffle, mis au sol par ton cousin, aussi te postas-tu près de lui accroupi, dans une position faussement attentionnée qui pouvait tout aussi bien transmettre l'idée que tu allais le dévorer séance tenante.

Fils du doyen, oui ? Ryôta. Observe-le bien.

Qu- Qui êtes vous !? Vous voulez quoi, hein ? Me livrer, c'est ça ??

Possiblement.

Ha..Ha...Alors, c'est ça, la justice !! On veut sauver son village de la corruption...et Kiri... débarque pour faciliter le travail des contrebandiers !?

Tu inclinas légèrement la tête sur le côté pour inspecter le jeune homme, comme tu le faisais d'ordinaire pour jauger plus profondément l'intention d'une proie.

...Corruption ? Contrebandiers importaient les bêtes du sud. Aucun impact, sur vos terres.

Je... Je parle pas de ça ! Je parle des miens, à Kyôchu ! Des autres villages, Tatoyama, Miyoji, Ukino !! Tous ! Ils ont tous pris l'argent des contrebandiers ! Vendu notre intégrité et laissé ces pourris faire leurs affaires.. !!

Tu te figeas un instants, puis te redressas de toute ta hauteur pour toiser Juchirô et sonder son regard. Tu acquis ainsi la certitude relativement troublante qu'il devait dire la vérité, à l'aune de sa présente situation.

… Ryôta. Prend son apparence. Attention aux détails. Allons rendre visite à ces contrebandiers. Toi. Cachette compromise, trouves-en une autre si tu veux survivre. N'hésiterai pas à te tuer, si tu interfères.

Tu tournas les talons, ton équipier sans doute dans tes pas, pour prendre la route de la baie mentionnée plus tôt par le Sonchô de Kyôchu.

Nous occuperons plus tard des doyens. D'abord, la mission. Ligote-toi les mains, avec ça, fis-tu en lançant du fil de fer à Ryôta. Comprends ce que tu dois faire... ?

▶ Sujet: Re: [Mission Libre B] Infestations de la faune cadavérique

Docile à l'excès, Ryôta se fit un devoir de suivre tes directives en dépit de votre grade identique, prisonnier sans doute de la différence d'âge et d'expérience qui existait entre vous. Être témoin d'autant de servilité et de cette civilité que beaucoup semblaient tenir à mettre en avant au sein du village, le tout chez un Kaguya de surcroît, te laissait un goût amer au fond de la gorge. UN goût que tu aurais volontiers chassé et lavé par celui du sang de nouvelles victimes, une perspective qui allait fort heureusement pouvoir se concrétiser sous peu lorsque vous seriez parvenus jusqu'au repaire des contrebandiers sur la côte. Juchirô, le fils du doyen, fila sans demander son reste au travers du relief boisé, et tu pus dès lors te mettre en route en compagnie de ton équipier affublé d'un Henge fort à propos, des liens factices cerclant déjà ses poignets pour plus de crédibilité. Il n'était pas exclu en effet que des agents au service du groupe de malfrats ne soient en patrouille dans la région, et il aurait été malvenu qu'un détail ne vienne ruiner votre modeste mascarade et compromettre votre entrée en matière.

Les indications du Sonchô de Kyôchu étaient restées relativement vagues, mais vous saviez malgré tout où chercher pour dénicher les installations de ces contrebandiers. Tandis que vos pas vous menaient vers la côte, tu songeas que les doyens des villages environnants avaient péché d'orgueil et d'avarice dans cette affaire de façon assez spectaculaire, en acceptant l'argent des malfrats d'abord, puis en pensant pouvoir se retourner contre eux via les forces armées de Kirigakure ensuite lorsque tout avait tourné au vinaigre. Le fils d'Otomô avait certes joué son rôle, mais constituait dans cette fresque un simple révélateur, une étincelle dont l'éclat avait mis au jour la pourriture qui s'était immiscée dans la région. Ces manigances, aussi représentatives du genre humain qu'elles aient pu être, te laissaient toutefois largement indifférent, enrichissaient tout au plus ta compréhension des mécanismes sociaux qui régissaient ce nouveau monde en améliorant ainsi ta capacité à t'y fondre. Tes sens en alerte alors que vous vous approchiez de la zone incriminée, d'où semblait effectivement prendre sa source ce flot de carcasses relâchées à la mer au vue de sa position centrale dans le maillage de villages alentours, tu sentis approcher un chakra singulier sur votre position. Tu arquas instinctivement tes appuis, braquas ton regard vers l'origine de cette émanation d'énergie et fis signe à Ryôta de s'arrêter.

Jaillit alors d'un sentier adjacent la silhouette d'un jeune homme qui aurait pu ressembler à ton équipier si il n'avait pas eu les cheveux si longs, et qui ne tarda pas à vous héler avec un enthousiasme auquel tu demeuras imperméable tout en le détaillant de la tête aux pieds. Pour la simple gêne qu'il venait ainsi t'occasionner, tu aurais pu te décider sans sourciller à le démembrer séance tenante, mais tu eux tôt fait de reconnaître à son flanc une raison amplement suffisante de l'épargner.

...Ryuketsu.

Tu fis peu de cas de cette histoire de félin roux que le Sabreur élu vous servit, te remémorant plutôt les traits de l'ancien porteur de la lame sanguinaire que tu avais connu jadis, de cette arme exceptionnelle avec laquelle tu partageais désormais une affinité naturelle. Depuis ton retour, tu avais eu peine à trouver chez les nouveaux porteurs des épées légendaires les qualités dont avaient fait montre leurs prédécesseurs, à l'exception du bourreau qui s'était rendu maître de Misasagi, aussi espéras-tu en examinant le jeune shinobi qu'il puisse contribuer à donner une meilleure impression que certains de ses confrères. Avant de t'appesantir sur son sujet, cependant, tu te devais de régler un autre menu détail.

De ton épaule, tel un serpent aérien et véloce, jaillit une chaîne d'ivoire articulée dotée d'une pointe en tête de flèche qui fonça sur le côté au travers des broussailles. Un cri strident et affolé éructa alors de la maigre végétation, la chaîne reliée à tes chairs se tendit, et tu tractas aussitôt et sans le moindre ménagement le fruit de ta violente investigation en faisant réintégrer un à un à ton corps les maillons de ton appendice. Apparut alors à vos yeux à tous un homme chauve et malingre, traîné lamentablement sur le sol en geignant de douleur, l'extrémité de ton grappin osseux fichée au travers de l'épaule. Impassible, tu le laissas gesticuler vainement à quelques mètres de là tel un poisson tiré hors de la rivière. Son accoutrement ainsi que l'arme à sa ceinture, affublée d'autres outils rudimentaires, ne trahissaient que trop ostensiblement sa probable vocation.

...Sentinelle des contrebandiers. Doivent plus être loin.

Negligeant outrageusement d'apporter la moindre explication au porteur de Ryuketsu, tu soulevas ta proie via ton appendice perforant qui lui traversait l'épaule, lui arrachant un cri de souffrance inhumain tandis que ses pieds quittaient le sol, et le soumis à ton regard juste au devant de ton faciès mortifère.

Combien.

Tu n'eus d'abord pour réponse qu'un râle distordu, les mains de la sentinelle se débattant futilement sur les segments opalins maculés de son sang.

Dis moi combien. Souffriras moins longtemps.

...t'faire...foutre ! Hnnngh ! V-Vous... On va vous... crever ! Ghaaargh !

Avoir l'information aurait été un facteur facilitant pour votre opération, mais n'était en aucun cas nécessaire. Tu inclinas légèrement la tête sur le côté, dévisageas une dernière fois le contrebandier que tu avais cueilli, recueillis toute la beauté de sa souffrance et de ses suppliques. Puis, dans un mouvement rapide et dépossédé de toute émotion, tu extrudas une longue côte effilée de ton avant-bras gauche, avec laquelle tu tranchas en deux d'une seule coupe nette et rapide le corps de l'infortuné dans la longueur. Tu te laissas aller au ravissement de son sang, répandu partout sur ton armure, avant de finalement réintégrer ta colonne vertébrale dans ton corps et d'enfin accorder un regard au porteur de Ryuketsu.

… Autre équipier pourra être utile, pour éliminer le reste. Suis-nous.

Tu repris alors ta marche, imperturbable et inexorable. Tu pointas successivement ton index vers ton torse, puis vers ton équipier originel.

Zetsumei. Ryôta.

Tes mains se joignirent ensuite, faisant disparaître ton corps horrifiant fait d'os et de sang par celui d'un shinobi blond tout à fait lambda et apte à donner le change. A te faire paraître aux yeux de vos proies, le moment venu, comme un simple soldat obéissant.