Lun 22 Avr - 8:03
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▶ Sujet: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO] De longs mois furent nécessaires au jeune Yojiro pour récupérer des différentes blessures qu’il avait reçues lors de l’émeute survenue lors de l’intronisation du Premier Raikage. Les coupures avaient fini par sécher et les hématomes par se résorber rapidement, à l'inverse des fractures costales qu’il s’était vu infligées par les mouvements de foule et la pile de corps sous laquelle il s’était retrouvé enseveli. Le processus de guérison complète allait donc prendre plus de temps mais au bout d’un certain temps, il put enfin sortir du lit et bouger un peu.
Néanmoins, l’avantage d’avoir été contraint de rester cloué au lit était qu’il avait pu réfléchir à la suite des événements. Analysant froidement sa situation, il fit le constat indéniable qu’il souffrait d’un manque considérable d’informations sur les affaires en cours du village et ses secrets les mieux gardés. Plusieurs choix s’offraient donc à lui, le premier, consistait à foncer dans le tas et de récolter les informations sur le tas petit à petit. Une solution qui très récemment n’avait pas si bien réussi que ça au Shodaime Raikage.
La deuxième option était plus réfléchie, mais fatalement plus longue à mettre en place. Elle consistait à ne point agir avant d’avoir dans sa manche un atout susceptible de lui permettre d’engendrer de nouvelles sources d’informations. Dans sa position actuelle, il ne serait d’aucune utilité ni à la cause de l’Inuzuka, ni pour sa propre cause. Il en avait été témoin, pour engendrer le chaos, prendre le monde au dépourvu était essentiel, ainsi dans sa condition actuelle, il ne parviendrait à rien. Il allait devoir attendre et ronger son frein, mais sa soif était patiente, elle attendrait bien sagement avant de frapper.
Durant les jours qui suivirent, il se hâta de réfléchir, mais entre ces quatre murs qui lui servaient de résidence, il ne parvenait pas à y voir plus clair. Il décida de quitter sa demeure pour se rendre dans celle du vieux Manzo. Yoji marchait alors pour la première fois dans les rues du village depuis l’incident de l’élection. L’atmosphère avait clairement changé, enfin… c’est ce qu’une personne normale aurait pu ressentir. Mais ce n’était pas le cas pour Yojiro qui n'avait aucune faculté d’interprétation des émotions d’autrui. Pour lui, il marchait simplement dans le village et remarquait que les passants qu’il croisait avaient des attitudes différentes sans comprendre pourquoi émotionnellement.
Après plusieurs minutes de marche, il arriva finalement à bon port et entra dans la maison de son défunt mentor. Tout était encore à sa place, bien que la poussière avait commencé à faire son œuvre. Il jeta son dévolu sur les livres que le vieil homme possédait, car les livres étaient le recueil des connaissances, du moins c’était ce qu’on lui avait toujours dit. Il récupéra également quelques boîtes dans lesquelles se trouvaient des objets divers et variés. Plusieurs aller et retour furent nécessaires pour tout transférer depuis la tente de Manzo jusqu’à la sienne, puis le moment fut venu de dire adieu au lieu qui l’avait vu grandir de ses 12 à 15 ans. Quelques voisins qu’il avait connus auparavant essayèrent de l’arrêter ou lui présentèrent leurs condoléances, mais le jeune kumojin ne s’arrêta pas. Tout ceci n’était que futilité face à la tâche qui l’attendait.
De retour chez lui, il fut ramené à la réalité par la quantité d’effets personnels qu’il avait ramené chez lui. Son premier réflexe fut naturellement de tout ranger, ou du moins d’essayer de trouver la place pour. La tâche lui prit quelque temps, mais il finit par en venir à bout. Le soleil s’était déjà couché depuis un bon moment lorsqu’il le réalisera. Il reprendrait donc ses réflexions dès le lendemain.
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Lun 22 Avr - 8:12
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▶ Sujet: Re: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO] À l’aube qui suivit, Yojiro commença à se plonger dans de nouvelles réflexions. Des réflexions qui deux heures plus tard s’étaient avérées toujours aussi stériles que celles de la veille. Il ne pouvait pas continuer ainsi sans prendre le risque de devenir encore plus fou qu’il ne l’était déjà. Il se passa de l’eau plusieurs fois sur le visage avant de prendre une grande décision. Une décision qu’il se maudissait de ne pas avoir pris plus tôt. Il allait quitter le village quelque temps, histoire de s’aérer l’esprit et qui sait ? Peut-être trouver ce qui lui manquait.
C’est ainsi vêtue de son accoutrement traditionnel blanc, surmonté d’un long manteau à capuche et d'un sac à bandoulière qu’il quitta sa résidence en direction des portes du village. La fraicheur de l'hiver avait peu à peu laissé place au redoux du printemps et le manteau de neige hivernal laissait désormais place à l'éclosion végétale du printemps. Durant sa route il découvrit des paysages du Kaminiari qu’il n’avait encore jamais vus et comprenait désormais à quel point sa connaissance du monde qui l'entourait n’était qu’un insignifiant fragment de son potentiel réel.
Son chemin le mena finalement jusqu’à une auberge installée en bordure de route. Une bâtisse modeste adoptant vaguement la même architecture que les bâtiments de Kumo et son style nippon médiéval. Il fit coulisser vers la droite la porte servant d’entrée et pénétra dans ce qui semblait être le hall d’accueil éclairé par quelques lampiotes.
Une jeune réceptionniste attendait derrière un comptoir, l’air occupé. Lorsqu’elle notifia la présence du kumojin elle revint brutalement à elle et s’adressa à son potentiel client.
- Bonsoir ! Bienvenue à l’Auberge du Tonnerre grondant ! En quoi puis-je vous aider ? Yojiro examina la réceptionniste avec une peu plus d’intensité. C’était quoi cette question ? De quoi pouvait-il donc avoir besoin dans une auberge. Pour sûr, la jeune femme blonde vêtu d’un kimono bleu serré d’une ceinture dorée n’apparaissait pas sous les yeux du jeune homme comme une personne intelligente. D’ailleurs ce dernier n’allait pas manquer de jouer avec son interlocutrice.
- Je ne sais pas trop. J’ignore ce qui m’a conduit ici. Perturbée, la réceptionniste ne su pas quoi répondre et bégaya quelques instants avant de retomber sur ses pattes et faire preuve d’un redoutable professionnalisme.
- Nous offrons des services de pension complète ou en demi-pension, à la nuitée ou pour un long séjour. Le bain et l’accès à la source d’eau chaude à l’arrière du bâtiment est compris, le repas vous est proposé dans notre salle à manger commune. Seul l’accès à notre taverne nécessite un supplément. Elle avait dit ça d’une traite, et eut besoin de prendre une grande bouffée d’air pour ne pas tomber dans les vapes. Cette fille était dans sa naïveté plutôt amusante.
- Une chambre pour une nuit ça ira. Et avec une belle vue si possible. - Je vais faire de mon mieux ! Au moins, on ne pouvait pas dire qu’elle n’était pas volontaire. Elle attrapa un peignoir enroulé sur lui-même qui était rangé sous son comptoir, et invita Yo’ à la suivre.
Dernière édition par Yojiro le Lun 22 Avr - 13:35, édité 2 fois |
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Lun 22 Avr - 13:32
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▶ Sujet: Re: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO] Les deux kaminajirins marchèrent le long des couloirs recouvert de lamelle de bois. À intervale régulier de nouvelles portes offraient de multiple possibilité d'accès de part et d'autre du couloir. Après un certain temps, la réceptionniste s'arrêta devant l'une d'entre elle, et se tourna en direction de Yojiro.
- Celle-ci devrait vous convenir dit-elle avec un grand sourire. Fière de sa trouvaille, elle ouvrit la porte et invita Yoji à la suivre à l’intérieur. Au-delà du seuil de cette porte, une pièce à la décoration simple s’offrit à lui. Le futon dont il se servirait pour dormir était replié dans un coin. Une commode ancienne était installée à l'entrée sur laquelle était déposé une plante d'intérieur.
- C’est une chambre assez simple, mais c’est l’une des seules avec un balcon, regardez. Elle désigna de la main l’autre extrémité de la pièce, fermée d’une large baie vitrée dans toute sa longueur. Suspendu derrière cette dernière, un balcon privatif offrant une vue dégagée sur les collines des environs. Plusieurs coussins qui étaient installés afin de pouvoir profiter de l'air printanier face à un décor de carte postale. Un coin d'intimité dont le jeune homme ne profiterait pas vraiment puisqu'il ne resterait qu'une nuit. Mais ce caprice n'avait été qu'un moyen de rendre la tâche ingrate de la réceptionniste encore plus pointilleuse.
- Je vais vous laisser vous installer, la salle de bain et la source d’eau chaude se trouvent à l’autre bout du couloir. Veuillez laisser vos vêtements dans une corbeille à l’entrée des vestiaires, ils pourront ainsi être lavés et vous seront restaurés demain matin. - Merci. Yoji ne comprenait pas l’entrain qui habitait la jeune femme. Toute la journée, elle devait sûrement se plier en quatre pour des gens qu’elle ne connaissait pas, sans recevoir la moindre compensation. Elle était faible, et vivait aux yeux du jeune homme une situation proche de l’esclavage. Comment pouvait-elle apprécier cela et sourire bêtement.
De toute façon, mis à part poser son sac, l’installation du garçon aux iris d’améthyste n’avait rien d’une installation à proprement parler. C’est pourquoi il fut rapidement débarrassé de cette tâche. Il se décida alors à effectivement se rendre à la salle de bain pour se décrasser de sa journée de marche.
Il exécuta à la lettre les recommandations de la réceptionniste. C'est-à-dire “déposer ses vêtements pour que ces derniers soient lavés”. Si elle aimait faire la bonne et laver la crasse des autres, grand bien lui fasse. Pendant ce temps, il prendrait du bon temps dans la source chaude. Un moment relaxant et très bénéfique à la récupération physique et psychique.
Dernière édition par Yojiro le Lun 22 Avr - 14:06, édité 1 fois |
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Lun 22 Avr - 13:48
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▶ Sujet: Re: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO] Lorsqu’il mit un terme à son moment de récupération, la nuit était déjà bien installée dans le ciel de Kaminari no kuni. Son ventre commençait à le tirailler synonyme d’une faim plus que imminente. Il se passa le corps sous le savon et se frotta le dos à la brosse assez rapidement et acheva son nettoyage par un rinçage à l’eau claire. Il se dirigea ensuite vers son peignoir qu’il enfila afin de pouvoir se sécher correctement.
Une fois sec, il retourna dans sa chambre afin de récupérer un sous-vêtement. Enfin d'être prêt et présentable, il fit ensuite route vers la salle à manger. Sur le chemin, il croisa la réceptionniste qui le questionna.
- Avez-vous passé un agréable moment ? - Je suis un peu déçu, je pensiez que dans vos prestations, le nettoyage de dos était compris. Bien évidemment, il n’en avait jamais été question, mais Yojiro prenait une malin plaisir à rendre la jeune femme mal à l'aise.
- Euh… C’est que… je…Euh. Prise au dépourvue, son charabia maladroit était grandiose et Yojiro se délectant du malaise instauré. Elle se cacha derrière sa frange, tourna les talons et déguerpit à vitesse Raiton. Reprenant sa route, Yo’ arriva enfin dans la salle à manger bondée. Une grande table était installée en son centre et les occupants de l’auberge s’y retrouvaient tous pour partager tous ensemble les accords et mets proposés par la cuisine de l’établissement.
L’odeur qui s’en dégageait était divinement bonne et les premières bouchées toutes aussi exaltantes. Le cuisinier était un véritable cordon bleu, chaque plat avait sa petite singularité et se mariait parfaitement avec le reste des aliments proposés. Les protagonistes rassemblés autour de ce repas allaient bon train dans leurs conversations. Chacun tutoyant l’autre et n’ayant à coeur que de passer du bon temps dans la joie et la bonne humeur. Yo’ était quant à lui à l’écart de ce qui n’était pour lui qu’un vacarme inutile. N’était-ce pas plus simple de simplement manger en savourant son repas en silence sans qu’il ne soit nécessaire de raconter sa vie à son voisin ? Il ne comprenait pas cet enthousiasme général et comme à son habitude resta suffisamment discret pour ne pas être dérangé.
Lorsqu’il eut terminé son repas, il se leva de table, salua par politesse les personnes qui l'avaient remarqué et disparu dans les couloirs de l’auberge. Il s’était détendu, il avait mangé, mais ses réflexions n’avaient pas avancé d’un pouce. Au détour d’un couloir, il se retrouva face à une porte qu’il décida d’ouvrir. Son chemin le conduit alors dans ce qui devait être la Taverne de l’établissement.
Cette dernière était noire de monde et jouissait assurément d’une belle réputation profitant ainsi aux clients extérieurs à l’auberge. Ici aussi, l’ambiance était chaleureuse, et les groupes attablés aux quatre coins des lieux s’adonnaient aux bavardages et aux danses d’ambiance.
Le Kumojin se glissa à travers la masse jusqu’à rejoindre le comptoir. Une immense armoire à glace à la coiffure inhabituelle s’y trouvait de l’autre côté et faisait office de serveur. Dans ses œuvres il s’adressa à Yojiro gaiement.
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Lun 22 Avr - 14:01
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▶ Sujet: Re: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO]
- Bien le bonsoir jeune homme, alors dis moi, qu’est-ce que je te sers ? Au moins il ne passait pas par quatre chemins.
- Un thé s’il vous plaît. Quelques minutes plus tard, le barman revint à lui et déposa une tasse fumante d’infusion. Il invita Yoji à se régaler et passa au client suivant. Encore un détail qui s’avéra d’une grande qualité. La fraîcheur de la nuit printanière avait fini par s’installer et une boisson chaude lorsque l’on ne s'adonnait aux pitreries dansantes n’était clairement pas de trop.
La soirée avança, les minutes et les heures passèrent. Et la populace diminua au fur et à mesure que la nuit s’écoulait. Au bout d’un certain temps, seuls les derniers piliers étaient encore présents. Les plus endurants d’entre eux n’avaient pas posé leurs culs sur une chaise depuis belle lurette, tandis que d’autres ayant perdu leur combat face à la bibine commençaient à piquer du nez. Deux crétins s’amusaient aux bras de fers, et certains clients riaient aux éclats comme des hyènes.
- Quel zoo… murmura Yojiro qui commençait à s’impatienter devant son énième tasse de thé. - C’est la première fois que tu viens dans une taverne ? demanda le barman qui avait tout entendu. Au même moment, un bruit de chaise et de table renversée coupa la cacophonie ambiante. Deux hommes dont les mots étaient à peine audibles et compréhensibles avaient commencé à s’engueuler. Et voilà que ces deux clowns commencèrent à se foutre sur la gueule, dans un cadre ressemblant bien plus à un ballet de classique qu’à un affrontement guerrier. Des applaudissements et des encouragements remplacèrent les bavardages et toute la pièce se mit alors à vivre au rythme du combat.
- Ambiance de taverne ! s’exclama le barman en s'esclaffant de rire. - Mais pourquoi sont-ils tous dans un état aussi lamentable? Non pas qu’il n'ait jamais vu de personne alcoolisée de sa vie, mais il devait bien admettre qu’un tel état d'ébriété collectif était une grande première pour lui.
- HA ! Ça ! C’est grâce à la boisson maison ! - La boisson maison ? rétorqua Yoji’. Fièrement, le barman sortit une chope qu’il remplit à flot d’un liquide contenu dans un tonneau. Il déposa le contenant devant le kumojin interpellé.
- La gnôle maison, elle est de ma création, gouttes tu m’en diras des nouvelles. Yo’ s’exécuta et prit une gorgée du nectar soit disant tant apprécié. Lorsqu’il déglutit, il fut submergé par une vague de chaleur lui cramant l'œsophage. Qu’est ce que c’était que cette merde imbuvable. C’était un concentré d’alcool sans saveur. Un tord-boyau bon à déboucher des chiottes. Et les clients d’ici appréciaient ce truc ? Enfin… tout devenait bien plus clair.
Un homme vint alors se joindre au comptoir et s’y accouda avec peine. Il réclama un nouveau verre que le barman lui servit avant de récupérer sa monnaie. Mais pourquoi diable continuait-il à servir ce cadavre sur patte ? Il voulait vraiment qu’il y ait un mort ? En remerciant le barman, l’homme se mit à raconter sa vie sur son travail, ses difficultés, sa femme le trompant avec le voisin. Une minute…
Yoji fut alors traversé par l’illumination divine d'Izanagi. Si une personne pouvait devenir un véritable moulin à parole sous l’effet de l’alcool, alors peut-être qu’il tenait là une façon d’obtenir à sa manière de nouvelles informations. C’était définitivement une idée à creuser tant les résultats pouvaient visiblement être prometteurs. Une petite discussion s’imposait avec le barman.
Dernière édition par Yojiro le Lun 22 Avr - 14:06, édité 1 fois |
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Lun 22 Avr - 14:05
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▶ Sujet: Re: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO]
- C’est délicieux ! Bien évidemment, c’était un mensonge, mais pour obtenir les tuyaux dont il avait besoin, il fallait bien gratter dans le sens du poil.
- HA-HA-HA ! N’est-ce pas ?! - Ou puis-je me procurer cette boisson ? - Je te l’ai dis, cette gnôle est de mon cru, elle est introuvable ailleurs qu’ici. - Pourrais-tu me dire ta recette ? - Pas question jeunot. Cette bibine est une mine d’or, je ne vais pas filer des tuyaux à la concurrence. Tss… Crapule, il n’était pas si facile que ça à manipuler. Après tout, avec tous les phénomènes qu’il devait voir chaque jour, il fallait certainement plus que ça pour le faire parler, quoi que.
- Mais si tu es intéressé, je peux t’indiquer le chemin vers ce bon vieux Momoyaru. C’est lui qui m’a appris le procédé de création. Ce n’était pas la gnôle en elle-même mais c’était toujours mieux que rien. Yojiro accepta avec plaisir la proposition du barman qui lui indica l’adresse d'un vieux paysan vivant à environ une demi-journée de marche vers l’Est.
Il avait à présent une destination bien définie et allait pouvoir arrêter de tourner en rond. Après avoir reçu ces précieuses données, il resta encore le temps d’une tasse de thé. Il devait absolument faire cesser cette sensation de cramé que la gnôle du barman lui avait infligée. Puis il remercia à nouveau son bienfaiteur du soir et retourna à sa chambre.
La nuit allait être courte, et il lui fallait prendre un peu de repos pour que le trajet se déroule sans embûches. Il installa le futon au centre de la pièce et s’y installa. Songeant à la suite des événements, il ne tarda pas à tomber dans les bras de morphée.
Le lendemain, ou disons plutôt quelques heures plus tard, le soleil baigna la chambre de ses rayons matinaux, perçant le voile du sommeil dans lequel Yojiro s’était engouffré. Grimaçant face à l’agression dont il était victime à son insue, Yo’ finit bien assez tôt par émerger, galvanisé par la tâche qui l’attendait aujourd’hui.
Il rassembla ses quelques affaires et libéra la chambre. Comme lors de son arrivée, il passa par le hall d’accueil afin de régler sa note et salua la réceptionniste de la veille qui lorsqu’elle l'aperçut devint aussi rouge que honteuse. Le kumojin se mit alors en route vers son nouvel itinéraire.
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Lun 22 Avr - 14:30
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▶ Sujet: Re: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO] Un périple d’une demi-journée pouvait paraître assez facile dans ce monde de shinobi surentraînés. Mais Yojiro lui n’en était pas encore un. Il s’était certes entraîné à l’utilisation de ses facultés chakratique, mais seulement dans ses besoins quotidiens. Il était donc bien loin d’être un homme surentraîné capable d’avaler des kilomètres de distance sans galères.
La géographie du pays de la Foudre n’aidait pas à rendre l’exercice plus agréable. Des collines à monter et à descendre, des vallées escarpées, des rivières agressives. Le trajet fut donc un peu plus long que la durée prévue par le barman, mais après plusieurs arrêts, Yoji arriva à destination. C’est au sommet d’une petite crête qu'il l’aperçut enfin. Une immense parcelle de terre agricole dont la terre avait déjà été retournée et semée.
Le Kumojin ne s’attendait vraiment pas à une propriété aussi vaste. Depuis le haut de la crête, il avait aperçu une construction située au centre du domaine agricole. Pourtant, et alors qu’il marchait à présent sur les terres de la propriété depuis un petit moment, il n’était toujours pas arrivé à bon port. Il pria Izanagi de ne pas s’être égaré mais à force de persévérance, il y parvint enfin.
Ses jambes étaient lourdes et ses épaules nouées à force de porter son sac. Il toqua avec insistance à la porte, une fois, puis deux et resta hélas sans réponse. Sérieusement ? Il avait fait tout ce chemin pour rien ? Non. Impossible, il avait bien vu la fumée s’échapper de la cheminée de la maisonnette. Le fameux Momoyaru était là, mais était-il sourd ? Il recommença de plus belle en criant “Momoyaru” et martela cette pauvre porte qui n’avait rien demandé à personne. Sans succès. Il était sur le point de l’enfoncer lorsqu’une voix roque dans son dos le stoppa.
- Qui le demande ? Yojiro fit volte face et se retrouva nez à nez avec un vieux bonhomme barbu et à la coiffure hérissée.
- Êtes-vous Momoyaru ? - C’est bien moi, je te prierais de bien vouloir foutre la paix à ma porte d’entrée. Merci. Yo’ était pris au dépourvu par l’aplomb dont faisait preuve ce vieux rabougri.
- Et donc, je peux savoir pourquoi tu souhaites me voir gamin ? - Le Barman de l’Auberge du Tonnerre grondant m’a dit que je pourrais trouver de la gnôle chez vous. - Le Tonnerre grondant ? répondit le vieil homme perplexe. - Il dit que vous êtes celui qui lui a appris à faire de la gnôle. - Babanuki ? Cette fois, c’était Yojiro qui était perplexe. Mais après tout, il n’avait pas pris la peine de demander le nom ni du barman, ni de la réceptionniste. Il avait encore pas mal de travail à faire en matière de prise d’informations.
- Un grand bonhomme avec une coiffure bizarre. - C’est lui ! - OH-OH-OH, ça fait bien longtemps, comment va ce grand gaillard ? Yojiro lui raconta alors dans les grandes lignes son passage à l’auberge l’ayant mené jusqu’ici.
- Je vois… Tu aimerais donc apprendre à faire de la gnôle pour pouvoir rendre les gens joyeux tout autour de toi. Encore un mensonge, mais bon, il n’était pas certain que le vieux aurait accepté de dispenser son savoir si l’objectif derrière était de saouler les gens à un tel point qu’ils deviennent des niches d’informations sans filtres.
- Très bien… Je ne fais pas ça souvent, mais en souvenir de Babanuki, je veux bien faire une exception. Cependant, il se fait tard, nous commencerons l’initiation dès demain ! Momoyaru lui offrit également le gîte et le couvert. Une proposition que ne manqua pas d'accepter Yoji’ qui avait bien mérité de se reposer. Le paysan le lui avait certifié, apprendre les techniques de distillation était une épreuve intellectuelle nécessitant énormément de concentration. C’est pourquoi, il ne s’attarda pas à rentrer dans de grandes discussions. Il prit son repas et alla se coucher, épuisé de son périple du jour.
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Lun 22 Avr - 14:44
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▶ Sujet: Re: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO] Le lendemain, Yo’ était fin prêt à entrer dans le vif du sujet. Installé en tailleur face à son instructeur, il attendait à présent que ce dernier commence ses explications.
- Pour mener à bien le processus de distillation, tu as besoin de trois ingrédients. Des céréales, de l’eau et de la levure. Ensuite le procédé se décompose en plusieurs techniques d’élaboration. Le paysan expliqua que dans son cas, il élaborait sa gnôle avec le l’orge issue de sa production agricole, mais qu’il était tout à fait possible de le faire avec d’autres céréales comme le blé ou le seigle.
- Dans mon cas, je dois ensuite savoir si je souhaite travailler de l’orge, ou de l’orge malté. C'est-à-dire de l’orge ayant germé. Il faut savoir que le germe libère plus d'arômes que la céréale non germé. Donc tout dépend du résultat recherché. Tu peux tout à fait mélanger les céréales, ça sera à toi de déterminer tes recettes et de quel manière marier les saveurs. Le vieux Momo n’avait pas mentit, l’approche était complexe, mais Yojiro n’était pas stupide et avait déjà fait preuve de capacité de compréhension accrue au contact de Manzo. À ce stade là, il n’était clairement pas effrayé par la tâche. Momoyaru continua en expliquant la manière dont il était possible de faire germer de l’orge via un processus d’humidification et de chauffage des graines d’orge. Il évoqua également le processus de fabrication en cas d’utilisation d’orge non germé. Un processus demandant plus de dextérité, où la céréale était d’abord cuite à la vapeur avant d’être refroidie plutôt que humidifiée et chauffée.
- Arrivée à ce stade, la céréale est prête, et les méthodes se rejoignent. La prochaine étade consiste à broyer les pieds de céréales à l’aide d’une broyeuse. Après cela, il faut mélanger la céréale à de l’eau chaude et patienter quelques jours. On obtient alors un résidu sucré mis solide mid liquide qu’il faut filtrer enfin d’en récupérer l’essence. Par la suite cette essence doit être transférée dans un énorme tonneau et mélangée à la levure, ces petits champignons capables de libérer les particules d’alcool de certains organismes végétaux. Cette étape nommée “Fermentation” dure environ 48 heures.
- Ensuite, la Distillation. L’avant dernière étape, consistant à réchauffer l’essence obtenue précédemment afin de récupérer un nouveau concentré dénué de résidus solides. On répète le procédé une seconde fois afin d'obtenir un alcool à 75°.
- La gnôle obtenu est très claire, et la dégustation c’est un peu comme du liquide fade qui te brûle de l’intérieur. Yojiro fit assez facilement le rapprochement avec la daube que Babanuki le barmin lui avait servi la veille.
- C’est ce goût infecte qu’avait la gnôle de Babanuki. - Cela ne m’étonne pas. Cet idiot a toujours été trop pressé. Car le vieux Momoyaru distilla par la suite le procédé nécessaire à l'ultime étape de conception. La maturation. Pour la mettre en œuvre, rien de sorcier en comparaison de toutes les étapes précédentes. Il fallait simplement diluer légèrement l’alcool obtenu précédemment avec de l’eau et laisser le temps faire son travail.
- Il faut compter plusieurs années pour arriver à un résultat optimisé. - QUOI ?! coupa le kumojin pris au dépourvu. Des années ?! Il n’avait clairement pas le temps pour ça.
- C’est un standard, mais quelques mois peuvent déjà suffire à obtenir un bien meilleur résultat que la pisse créée par Babanuki. Le voilà bien rassuré. Une fois la partie théorique terminée, le paysan invita son apprenti à le suivre dehors pour la suite du programme. Il lui présenta alors les pieds d’orge en question et informa le jeune homme des périodes de semence, fin d’automne ou début de printemps en fonction des besoins.
Il fit découvrir tout le matériel nécessaire à la mise en pratique de la leçon précédemment dispensée. Les tonneaux, aussi appelé cuve ou fût. Les postes de séchage ou de chauffe. Ainsi que la fameuse broyeuse, une étonnante machine actionnable à la main par une manivelle faisant tourner des lames acérées à l’intérieur de la chambre dans laquelle était placé l'élément à broyer. Chaque matériel était disposé de façon logique afin d’optimiser la continuité des étapes clés à l’élaboration de la gnôle. C’était la deuxième fois de sa vie, après la découverte du culte d’Izanagi que Yojiro était fasciné par quelque chose.
- Il me reste encore des pieds d’orge de l’ancienne récolte, si tu le souhaites, tu peux rester ici le temps de mettre en place un cycle de production. Yo’ accepta cette proposition avec entrain et sans la moindre hésitation. Au cours de la semaine qui suivit, il assista Momoyaru dans chaque étape de conception. Il profita également de la générosité du vieux paysan pour découvrir un florilège de gnôle issu de l’élaboration de ce dernier. Des nectares jeunes moins jeunes, certains produits ayant pour quelques-uns d’entre eux été fabriqués avant la naissance du kumojin. Des liquides bruns et parfois plus clairs. Mais des liquides savoureux aux multiples facettes, gourmands, fruités, caractériels. Il y en avait assurément pour tous les goûts.
Fortement enrichi par cette expérience, le moment fut venu pour lui de rentrer à Kumo.
- On est d’accord Jiji ? Tu me livreras des pieds d’orge à Kumogakure dès que possible ? - J’y fais parfois une halte, alors si tu as de quoi payer. Pas de problème gamin. Mais on devrait bientôt se revoir, puisque la période estivale de récolte a déjà commencé. Pardon ?! Ils étaient déjà en été ? Il faut dire que Yojiro avait pensé durant tout se périple être au printemps. Les températures auraient peut-être pu lui mettre a puce à l'oreille, mais son esprit était tellement accaparé par sa machination que la saison actuelle était bien le cadet de ses soucis. Ce fut sur une poignée de main ferme que les deux hommes se quittèrent. Ce petit pèlerinage aurait finalement été constructif. Yojiro pouvait alors retourner au village et penser à la suite de son oeuvre. Il était temps pour lui, de devenit un Shinobi.
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▶ Sujet: Re: Sur le chemin de l'eau-de-vie [SOLO] |
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