▶ Sujet: [Mission D] Voisinages Bruyants [Ft. Shiratsuchi Mizuki]

D	Voisinages bruyants

Dans une des rues de Kumo, une maison close, un joueur de flûte, un poète et un boulanger sont voisins depuis plusieurs années. Toutefois, ces dernières semaines, les disputes de voisinage se sont faites de plus en plus bruyantes et nombreuses. Dérangeant maintenant tout le quartier, la population a fait appel aux autorités pour que ce vacarme cesse et que la zone retrouve son « calme » habituel.

Les autorités font appel à vous pour régler le problème.

Le jour qui suivit l’intronisation du Nidaime Raikage, Yojiro était de retour au pied de l’immense tour de fonction bâti en l’honneur des chefs du village de Kumo.
Cellule centrale des shinobis de la Foudre, le bâtiment est le lieu par lequel transitent tout ce qui touchait de près ou de loin à la pratique shinobistique.
C’est depuis l’intérieur de ces murs que le passif Yamamoto Nobu allait prendre toutes les futures décisions ayant un impact majeur, ou mineur sur l’avenir du village caché. C’était également en ces lieux que toute personne souhaitant devenir un ninja de kumogakure no sato, devait venir déposer un dossier d’engagement.

Être un shinobi était une vocation militaire, et il aurait été erroné de croire que la paperasse administrative n’avait point sa place ici.
N’ayant pas eu l’opportunité de s’engager sous le précédent mandat du Shodai Raikage, Yoji’ venait aujourd’hui officialiser son engagement auprès du peuple de Kumo.
Devenir un shinobi n’avait jamais été pour lui un objectif de vie, mais pour accomplir ses desseins, c’était un mode de vie qui lui permettrait de faire changer les choses.

Quelques jours passèrent ensuite avant qu’il ne reçoive sa première convocation.
Un novice basique aurait eut le traque, aurait passé des heures à se demander quelles tenues il allait pouvoir mettre afin de faire bonne impression. Yojiro lui n’en avait strictement rien à cirer.
Il donnait de sa personne pour remplir des missions, c’était déjà bien suffisant.

Ce fut donc vêtu de son accoutrement habituel qu’il se rendit à nouveau dans la tour du Raikage et pénétra dans le bureau d’attribution des missions.
Habillé de son long kimono blanc drappé de violet, il posa son regard d’améthyste sur les personnes déjà présentes.
Au fond, au-delà d’un long bureau de bois, siégeaient les cinq bonhommes en charge de l’organisation. Aux quatres coins de la pièce, d’autres shinobis murmuraient à voix basse ou patientaient sagement.

Yojiro s’avança et s’adressa alors à l’un des hommes disponible.

- Bonjour, Yojiro, je suis là pour la convocation.

Il déposa la convocation qu’il avait reçue le matin même sur le bureau. Il n’allait quand même pas la remettre en main propre. Le gus n’avait que ça à faire de sa journée, il ne fallait pas déconner non plus.
Le vieux fonctionnaire agacé, par ce qu’il jugea sans doute comme un manque de politesse en fit de même à l’égard du jeune homme. Lui répondant à peine et déposant l’ordre de mission sur le bureau à la manière de ce que venait de faire Yoji précédemment.

- Ton binôme est déjà là. conclut le bonhomme avant de passer à son interlocuteur suivant.
* - Quelle tête de con* songea le jeune homme avant de détourner son attention vers la personne que le fonctionnaire de Kumo lui avait indiqué.

Son regard se posa alors sur une jeune femme de son âge. Ce que Yojiro remarqua en premier fut la longue chevelure tressée de couleur bleu qu’elle portait.
La deuxième chose qu’il remarqua fut sa tenue. Comment était-elle fagotée celle-là ?
Le nombril à l’air, des petits nuages tatoués, un corps entraîné ornée de bouche. Quoi ?! C’était quoi ce bail, depuis quand les bouches poussaient sur le corps des être humains comme des champignons ?
C’était quoi l’ordre de mission ? Escorter une escorte girl ? En tout cas, elle n’avait pas l’image de ce qu’il se faisait d’une kunoichi.

En s’approchant d’elle, il déplia le rouleau de mission et pris connaissance des détails qui lui manquaient. Non, non, bien que la mission envoyait les deux kumojiins devant la porte d’une maison close, l’escorte d’une prostituée n’était pas à l'ordre du jour.
Une fois arrivée à la hauteur, de qui s’avéra être Shiratsuchi Mizuki, Yojiro remarqua que cette dernière était plutôt grande pour une femme, la dépassant seulement d’une dizaine de centimètre.

- Shiratsuchi Mizuki ? questionna t-il. Je suis Yojiro.

Une maigre entrée en matière, mais antisocial et antipathique au possible, le nouveau Genin allait avoir besoin de temps pour briser la glace.

Feat.:

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La jeune femme était bien la kunoichi sélectionée pour être son binôme aujourd’hui. Sa première impression était erronée et la jeune femme à la chevelure bleutée n’était en aucun cas une fille de joie à raccompagner. Yojiro devait donner du crédit à sa partenaire du jour et essayer de contrôler sa façon de parler et de penser. Il pouvait parfois être brut de décoffrage et manquer de tacte.
Le but n’étant pas de faire échouer cette mission qui était sa première.
De son côté la Shiratsuchi, était plus enthousiaste et se dirigea vers la sortie. Yojiro, lui, s’engouffra dans son sillage.

Comme elle l’annonça, cette mission n'avait rien de bien compliqué à appréhender.
Il s’agissait de résoudre un problème de voisinage. Mais était-ce réellement si simple ?
Pour avoir lui-même des problèmes à gérer avec lui-même, il pouvait aisément imaginer ce que cela pouvait donner de devoir gérer une situation avec plusieurs acteurs.
Il expira lourdement.

- Je n'arrive pas à croire que ma première mission consiste à mater un voisinage. Faire appel à des Shinobis pour ça…

Il était agacé, et semblait beaucoup plus concentré sur son propre agacement que sur la stratégie qu’ils pourraient bien employer aujourd’hui pour ramener le calme dans ce quartier.

- Remarque… Si les gens sont prêts à payer pour ça… Pourquoi se gêner ?

Il raisonnait à voix haute. Faisant défiler dans son esprit un florilège de scénarios possibles.
D’un coup d’un seul, il revint à la discussion initiale initiée par Mizuki dont il n’avait perdu aucune miette malgré ses réflexions personnelles.

- Là comme ça à froid, je pense plus à mon compte en banque une fois la mission terminée… Mais…

Il s'interrompit brusquement sentant qu’il était en train de s’égarer à nouveau.

- Désolé, je n’ai pas de filtre et suis parfois brut de décoffrage. Je présume qu’on devrait d’abord essayer de comprendre ce qui pousse ces gens à se faire la guerre avant de bâtir notre plan.

Un plan bateau pas vraiment excitant, mais que pouvaient-ils faire d’autre ?

- Je crois que cela ferait mauvais genre si on distribuait des tartes en première intention.

Même si de facto, la mission deviendrait plus amusante. Mais si Mizuki avait une proposition plus alléchante à proposer, Yojiro était parfaitement prêt à l’écouter.
Pendant leurs discussions ils avancèrent davantage sur le chemin menant vers la rue du quartier en proie au trouble.
Qu’est-ce qui pouvait générer autant de discorde pouvant mener une maison close, un joueur de flûte, un poète et un boulanger à transformer une rue auparavant paisible  en chaos général ? L’avenir très proche qui se dessinait au grès des minutes qui filaient rendrait bientôt son verdict.

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Un point sur lequel les deux Genin de la Foudre s’accordait était leur manque d’inspiration concernant la marche à suivre pour résoudre ce problème de voisinage.
Cependant, aux dires de Mizuki, Yojiro pouvait deviner certaines facettes de la personnalité de la Shiratsuchi menant irrémédiablement à leur deuxième point commun.
Personne ici était emballé par cette mission, et personne ici n’avait envie de la voir trop durer dans le temps ou de la voir revenir tous les deux jours sur le comptoir du bureau des missions.

- Nous sommes d’accord, avoua le kumojin aux pupilles améthystes.

Quant à ces moyens détournés, autant les garder hors de l’équation de réflexion pour l’instant.
Ils ne tarderaient de toute façon pas à être confrontés à la réalité, car plus leurs pas se succèdaient et plus le fond sonore ambiant devenait irritant.
Un désagréable capharnahome où les cris, les invectives, et les fausses notes musicales se mélangeaient de manière très hétérogène.
L’avantage c’est qu’il n’avait vraiment pas besoin de demander leur chemin pour s’orienter vers leur action du jour.

- Tâchons de ne pas trop faire durer le plaisir.

Yoji n'avait aucune envie de subir cette agression auditive plus que nécessaire.

- J’imagine que l’on ne va pas tarder à le savoir.

À quelques mètres de là, la scène se dessinait enfin sous leurs yeux et voyait s’affronter les quatre parties en furie.
Une analyse rapide permit au shinobi masculin de savoir qui était qui.
Premièrement, le machin dodu au crâne d'obus qui était en train de casser les oreilles à tout le monde avec sa flûte ne pouvait être que le fameux musicien.
L’homme portant des lunettes était quant à lui vêtu d’un tablier et brandissait un pétrin véhément, il ne pouvait être que le boulanger.
Le troisième lascar du groupe était un homme à la longue crinière soigneusement coiffée, il devait sans doute être le poète, car bien qu’il tâche de se faire entendre, la voix ne portrait pas à plus de dix centimètres de sa bouche.
Ce qui nous laissait donc plus que la dernière personne présente. Une femme fumant sa pipe, caractérielle et dont la voix prenait presque le dessus sur le vacarme général.

Le joueur de flûte ►◄ Le Boulanger ►◄ Le poète ►◄ La Patronne de la maison close

- C’est donc ça un pute ? se questionna Yo’ à voix haute.

Il jeta son regard sur la Shiratsuchi, non, clairement, les deux femmes n'avaient rien à voir et le jeune garçon regrettait de s’être fourvoyé au sujet de sa partenaire du jour.

- Puisqu’ils sont tous là, autant faire d’une pierre deux coups. Cela nous évitera de perdre du temps à courir après tout le monde.

En approchant, trois des quatres protagonistes du jour cessèrent leur enfantillage et se figèrent sur place.
Au même moment, les habitants du quartier à l’exception des quatres énergumènes, de Mizuki et de Yojiro disparurent dans leurs habitations.

- Bonjour, Nous sommes…

La mâchoire du kumojin se raidit à l’écoute d’un bruit strident qui n’avait toujours pas cessé malgré leur arrivée.
Le flutiste, les yeux fermés continuait à distiller sa merde comme si de rien était.

- Oy ! s’énerva le shinobi, sans succès.

D’un pas vif et décidé il s’avança au milieu du quatuor sans un mot. Une fois à la hauteur du joueur de flûte, il attrapa violemment la flute de ce dernier, brisant afin le cercle infini du brouhaha.

- Oy ! Boule de bowling ! Tu veux crever ?

Se précipitant au sol, le joueur de flûte enfonça son crâne à terre et répliqua d’une voix anormalement féminine.

- Je suis désolée, je ne vous avez point entendue.
- T’es quoi au juste gras du bide ?
- Une joueuse de flûte.

Yojiro éclata de rire, un rire qui ne parvint pas à contrôler durant plusieurs secondes. Ce truc aux dents de lapin était donc une femme. À croire que cette première mission serait l’occasion pour lui de réviser ses classiques en matière de féminité.
Il lâcha la flûte qui fut rattrapée in extremis par sa propriétaire avant de s'écraser au sol.

- Avons-nous toute votre attention à présent ?  

C'était peut-être plus clair à présent.

PNJ:

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Spoiler:

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La précédente intervention du Yojiro était finalement parvenue à capter l’attention des quatre protagonistes de l’affaire du jour.
Il était regrettable d’en arriver au point où la force soit nécessaire pour se faire attendre, mais Yoji n’allait pas se mentir, accentuer, même que très temporairement le chaos ambiant avait été une expérience grisante.
Procéder de la sorte avec les faibles était d’une simplicité. Pouvait-il en cet instant comprendre ce que ressentait la Daimyo Koriki lorsqu’il usait de son pouvoir pour écraser la population ?

Sa camarade du jour pris la suite de la discussion en main, souhaitant aller directement à l’essentiel, elle demanda quel était le problème non sans s’adonner à un spectacle dramaturgique qui à en juger par la scène aurait tout à fait pu accorder une place à la kumojin au sein du quatuor. La joueuse de flûte et le poète pour l’ambiance, le boulanger et la patronne de la maison close dans le rôle des personnages principaux, et l’actrice Mizuki racontant la scène.

Elle fit preuve d’une fermeté remarquable, ne laissant pas à la flûtiste l’occasion d’en placer une avant de s’attaquer au cas de la Maison close et du Boulanger qui semblaient être le cœur du problème.
Une histoire de nuisance sonore, et de factures non payées ayant mené à des représailles interposées afin de nuire à l’autre. Le niveau était tellement bas. Pas étonnant que Koriki pouvait se jouer de sa population ou que l’Alliance ait décidé d’attaquer ce village de pleutre. Yojiro avait presque envie de vomir devant ce spectacle enfantin.
En définitive, le pain était payé, et le Boulanger faisait grâce d’un égo surdimensionné le rendant incapable de passer à autre chose.

- Résumons… Vous vous plaignez chacun du bruit fait par l’autre. Avez-vous un temps soit peu consenti à imaginer ce que vivent vos voisins avec tout ce cirque ?

Bien évidemment, aucun des deux acteurs majeurs de l’affaire n’avait quoi que ce soit à redire. Il démontrait l'égoïsme en lui-même.

- Donc en définitive, vous vous faite la guerre, pour rien.

En gros, il n’y avait pas besoin d’aller plus loin puisque les créances de la Maison close avaient été réglées. Il était au bord de l'implosion, mais il restait au duo Kumojin un dernier point à régler et qui avait interpelé le kumojin.

- Et toi Samourai-man, dit-il en s’adressant à l’homme au long cheveux noué en queue de cheval. Qu’est-ce que tu viens foutre dans cette histoire.
- Cher Shinobi des Nuages, je réside en ces lieux tumultueux, et mon âme trépasse au rythme de cette bourbasse.  Et si d’aventure, une solution nous trouvâmes, alors la vie ici deviendrait plus jouasse.
- Ok ta gueule coupa sèchement Yojiro.

Il commençait à en avoir marre de tous ces clowns plus allumés les uns que les autres. Le fait qu’il y ait besoin de médiateurs en disait long sur les capacités cognitives de ces gens là.

- Je tiens à ajouter que ce poète de bas étage ne cesse de descendre faire ses allocutions au cours des mes morceaux.

Il ne rappelait pas avoir invité la baleine à parler, mais son intervention impromptue fit réfléchir le Kumojin qui croisa les bras, martelant ses biceps de ses index.
Il plongea alors son regard d’améthyste dans chacun des quatres perturbateurs avant de s’arrêter avec beaucoup plus d’insistance sur la flûtiste.

- Toi, dépêches toi de mettre ta flûte au bec et joues un morceau, avant que je change d'avis.

Toute cette affaire n’était que le fruit d'actions volontairement désagréables dans le but de faire chier autrui. Alors un intuition avait poussé Yojiro à croire qu’il en était également de même pour la musicienne. Et lorsqu'elle s'exécuta, l'intuition du shinobi des Nuages se révéla être fondée puisque, la mélodie dispensée fut tout à fait satisfaisante sous le regard des protagonistes médusés.

- N’avez-vous jamais songé à travailler ensemble ? Je ne sais pas, peut-être que la musique et la poésie de vos voisins pourraient redynamiser votre clientèle Madame dit-il à l’attention de la patronne du bordel. Et si vous avez plus de clients, ce monsieur, dit-il en pointant le boulanger, aura plus de pain à vous fournir et gagnera lui aussi plus d’argent.

L’argent était l’une des pierres angulaires de la société. Il pouvait créer beaucoup de situations désastreuses, mais il pouvait aussi être la promesse de nombreuses résolutions. La balle était dans le camp des habitants qui après tout étaient libres de mener leurs barques comme ils l’entendaient.

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