SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )

Meian
À en faire rougir l'azur ( ft  ASAKURA WASHIRŌ ) EmptySam 4 Mar - 16:58

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MeianGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )


T
es yeux s’ouvrent sur un plafond vide de sens. Pourtant ils n’ont jamais autant brillé; ils n’ont jamais transpiré la détermination comme ils le faisaient actuellement. Tes traits déconfits en masquent toute la vérité, mais toi tu sais, au fond, qu’une grande journée t’attends.

T’avais mené un travail de fond acharné depuis des semaines pour convaincre toute une famille de souffleurs de gel à te suivre dans ta folie. Presque un mois entier de négociation pour leur faire comprendre qu’ils ne risquaient rien à… Essayer.

———

Tu te rends silencieusement vers la frontière du village, celle qui est accueillie par des vagues éternelles. Tu longes pendant bien dix minutes ce monde divisé entre la terre et l’eau, prenant soin d’éviter chaque avancée aqueuse, avant de finalement trouver l’objet de ta quête. Un renfoncement rocheux qui surplombait un gouffre abyssal. Un genre de « trésor » géologique qui pour toi ne ressemblait qu’à un putain de trou dans lequel tu tombes bêtement en pensant que ce n’est pas profond. Cette cave sous marine était pourtant pour toi l’opportunité de tester quelque chose de nouveau. Après le feu, la violence, l’abandon, le fer et la pierre; il était désormais temps de vérifier si ta damnation pourrait résister à une… prison d’eau.

Le trio de Yukijin ne tarde pas à rejoindre ta silhouette; qui s’arquait au dessus de la crevasse en espérant y trouver le reflet de ton âme, en vain.

- Meian… Vous êtes vraiment certaine de vouloir-

Sa parole se stoppe parce tu fais un geste bref de la main; arrachant de ton dos le sabre maudit.

- A mon signal.

Les trois s’activent; préparant leur jutsu alors que ta poigne se lève, presque céleste. Dans un élan de violence; l’arme est balancée; noyée dans la tombe d’eau, que les Yuki s’activent de recouvrir d’une épaisse couche de gel.

Evidemment; Ryketsu est capricieux. Alors elle frappe; elle cherche à respirer de nouveau ton air. Mais plus jamais; tu ne veux plus le partager avec cette damnation, donc tu méprise du regard la lame damnée pendant que la glace devient de plus en plus épaisse.

Qu’elle coule. Qu’elle se noie. Qu’elle crève à tout jamais.

Le démon qui t’habite n’est peut-être pas fait de sang; parce qu’il brille dans ton regard pourtant inexpressif. T’es ravie de voir cette arme faillir; de l’observer couler; chuter vers les abysses qu’elle mérite.

- Ah….

Un soupir de soulagement ? Ta rédemption, enfin ?

Les Yuki échangent des regards croisés inquiets. Ils te prennent vraiment pour une folle: mais t’as acheté leur mutisme alors ils se taisent. Ils disparaissent pour ne plus jamais avoir à se mêler à cette affaire.

La surface de gel se calme: l’eau n’est plus troublée par le mouvement du plongeon d’acier. Tu ne vois plus que…. Merde. Plus que cette encre rougeâtre qui remonte. Une masse opaque qui unifie le fond du gouffre avec sa surface, puisque tout ne devient que… Sang.

Les premiers poissons morts empoisonnés remontent à la surface, collés à la glace comme des âmes qu’on empêche de monter au ciel. Leurs regards vides qui te fixent; au final, tu as bien le droit à ton reflet, parce t’avais des prunelles aussi creuses que celles de ces animaux morts qui s’entassent par dizaine dans la cuve.  

Tu recules de quelques pas. Tant pis pour la faune non ? Personne ne viendra pleurer quelques-
Tes yeux retombent sur l’océan. Sur son azur profond qui… commence à se teinter de la même encre répugnante que dans la crevasse… qui n’était donc pas séparée de l’océan.

- Putain… MAIS PUTAIN

T’hurles comme une sauvage, espérant encore voir la malédiction se résorber, perde en puissance. Ryuketsu devrait bien tomber à court de sang un jour, non ? Mais tu commences à désespérer quand cette immense nappe vient nécroser une bonne partie de la côte, créant des vagues de carmin qui te donnent envie de gerber. C’est un cauchemar. Cette lame est un cauchemar.

A tel point que tu finis par tomber à genoux; à plonger ta main dans cette marée hideuse tout en sachant que tu pourrais t’y noyer définitivement. Il n’en faut pas plus à Ryuketsu pour sentir ta présence; pour recycler le sang et le changer en lasso opportuniste; enroulant ton poignet pour se tirer de sa prison; pour fuser jusqu’à toi avec une vitesse qui… ne pourra que te blesser.

Et effectivement, l’arme se plante littéralement dans ton flanc droit, te donnant quelques relents de votre passé commun. C’est toujours comme ça quand t’essaye d’aller trop loin. Tu t’habituera jamais à la douleur de ce mordant. Tu t’habituera jamais à l’odeur de ton sang qui se mélange à celui de toutes les âmes que ce monstre a scié.

C’est là que ton visage capte la présence d’une autre silhouette; quelqu’un qui n’avait rien à faire ici; quelqu’un qui n’aurait jamais dû voir tout ça. Ton regard creux retombe fatalement sur ta plaie qui peut paraitre dramatique d’un point de vue extérieur. Tes cernes se creusent sous le poids d’un mouvement qui te fait serrer la mâchoire. Tu veux te redresser, mais transpercée par une lame, tout est toujours plus compliqué.

Tu détournes un instant tes prunelles déjà mortes; non-désireuses d’avoir à t’expliquer sur la situation.

- Un bête accident c’est tout

Comme pour te faire mentir; l’arme vient recracher une gerbe de sang qui suinte depuis la plaie; l’écartant encore plus, te forçant à grimacer sans modération. Ta paume vient cercler l’épicentre de la douleur, comme pour boucher le trou que cette putain de malédiction voulait creuser.

Tu blêmis, tu sais que c’est ta punition, mais tu te vois mal rester comme ça très longtemps. Alors tu fais exactement ce que le démon veut; tu courbes l’échine et tu obéis. Tu sais ce… qu’il désire.

- Si t’as un peu de sang à filer, j’dis pas non…

La lame a faim. La lame ne te soignera que si tu mendies cette denrée comme une clocharde.
À en faire rougir l'azurft. ASAKURA WASHIRŌ — "Damnation"
KAERU – EPICODE

Asakura Washirō
À en faire rougir l'azur ( ft  ASAKURA WASHIRŌ ) EmptyDim 12 Mar - 1:57

Expérience : 635
Messages : 159

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Asakura WashirōChûnin 中忍 de rang B

Message Sujet: Re: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )
A en faire rougir l'azur
feat. Meian


« Tu m'as trahi… trompé…Tu n'es qu'un chien, un lâche, une sale vermine ! Tu mérites de crever avec moi… viens que je t'éviscère ! »

Washirō sursauta brusquement, trempe de sueur, et son premier reflexe fut d'empoigner son wakizashi, le souffle haletant.

Une nouvelle journée commençait pour Washirō.

Machinalement, la Faucheuse de la Brume s'affairait à respecter scrupuleusement son agenda. Au petit matin, il s'exerça dans la cour de la demeure Asakura à frapper au sabre. Chaque coup était compté avec minutie et porté avec précision, car chacun se devait de donner la mort avec une extrême attention. Le moindre pétale de cerisier en excès contrarierait toute la doctrine clanique. Le bourreau purgea ses pensées à chaque frappe, comme pour oublier le réveil qu'il venait de subir. Malgré la répétitivité de ses coups, chaque seconde paraissait unique : tantôt un visage décharné surgissait des pensées du sabreur, là un hurlement d'agonie entre deux coups, parfois durant des dizaines de seconde, le râle d'une escouade invisible qui infestait les méninges du spadassin. Pourtant, lorsque sa mère daigna observer Washirō à l'œuvre, elle ne vit que l'expression calme d'un escrimeur appliqué à l'entrainement, dédié à affiner chaque jour de sa vie cet unique geste qui exprimait sa profession première.

Après un maigre repas, le bourreau put enfin officier dans l'après-midi. Malgré la fraîcheur de l'hiver, les terrains d'exécution de la brume allaient être le théâtre de l'hanami. Cette fois-ci, nul besoin de recourir à la malédiction de Misasagi ; la peine serait des plus banales. Pas de tranchant d'un nouveau sabre à éprouver. Juste la pure expression de la volonté du Daimyō : faire régner l'ordre et la prospérité dans l'Archipel. Le Shinigami se présenta sur place, et avec une grande froideur, accomplit la volonté du seigneur de l'archipel. Ce jour-là, une trivialité sans nom semblait abonder de cette scène, malgré sa sévérité. Pourtant, un œil attentif, sans doute celui d'un shinobi aguerri, aurait pu discerner le temps anormalement long de quelques poignées de secondes qui séparait la vie du trépas, cet œil fuyant qui semblait lorgner vers le palais du Daimyō. Un rappel permanent de son rôle, de son objectif aussi : Washirō n'était qu'un marchepied pour sa famille, et plus particulièrement son père, vers le domaine de l'homme le plus puissant du territoire. Alors, pour accomplir le vœu du frère du chef de clan, il fallait redoubler d'efforts à chacun de ses rôles : être intransigeant en tant que bourreau, aussi vénéré que craint en tant que Sabreur, et par extension grimper les échelons de la hiérarchie shinobi. Il n'avait qu'à se baisser pour avoir une idée du sort qui l'attendait s'il échouait dans sa quête. Pour cette fois, cependant, ce fut bien son assistant qui s'occupa de prélever la tête du condamné, et de débarrasser son corps frêle du terrain.

La journée se déroulait parfaitement, selon le plan qui se dessinait depuis des mois déjà. L'épéiste avait mérité une pause avant de rentrer chez lui. En cet instant, il se déroba de son rôle de bourreau, loin des terrains d'exécution. Plus loin encore de ses prérogatives de Sabreur, en ignorant fouler les planches du dojo du conseil des Sept. Pourtant, profitant de la furtivité et de l'agilité du shinobi qu'il avait appris à devenir, il se faufila parmi les effluves de brume vers le rivage. Là-bas, il avait promis de la retrouver. Cela faisait plusieurs jours déjà que son appel s'était tari parmi d'autres murmures. Des semaines, sans doute, qu'il n'avait pas pris la peine de trouver le temps de la retrouver. Alors Washirō avait convenu d'un moment dans la journée où il serait libre de ses multiples obligations. D'un lieu, à l'abri des regards indiscrets. Un relief au bord de l'eau, creusé par le vent et la mer, à proximité d'une cavité océanique. L'endroit idéal pour admirer son reflet et se reposer au gré du roulis des vagues.

Mais ce jour-là, la clarté de l'eau ne fut guère au rendez-vous. La mer n'était pas d'huile, mais de cinabre. Une vision spectaculaire, qui coupa le souffle du bretteur. Nul cadavre ne flottait à l'horizon, et pourtant l'océan saignait. En sa qualité de shinobi, Washirō fut au premier abord circonspect de cette vue cauchemardesque. Ses sens se mirent en alerte et il abandonna la raison pour laquelle il était venu. Mais bien assez tôt, l'expérience du bourreau rattrapa la réalité. Il reconnaissait cette couleur, cette texture, cette viscosité… Aucun doute : ce fluide était le même qui teintait les terrains où officiait le Monsieur de Kiri. Le départ en trombe de trois membres du clan Yuki acheva de convaincre le Sabreur d'intervenir. La main apposé sur le pommeau de Misasagi, le Genin se précipita à sens inverse de la direction vers laquelle fuyaient les ninjas. Là, l'absurde atteignit son acmé. Washirō rencontra une connaissance du Conseil, laquelle était en piètre posture. Son sabre semblait animé d'une intention néfaste, alors qu'il s'enfonçait dans son flanc avec sauvagerie. Un squale de fer qui rongeait sa chair. Malgré la relation difficile avec son propre sabre, et l'explication peu convaincante de son homologue Washirō fut surpris d'une pareille scène. Les Sabreurs n'étaient pas choisis par leur arme pour une bonne raison ? Seuls les êtres dignes étaient capables de brandir ces sabres légendaires. Et quand bien même Misasagi infligeait une malédiction à son porteur, cela n'égalait en rien la rixe qui opposait Meian à son arme sanguinolente.

« Mon rôle auprès du Daimyō m'impose de faire couler le sang aussi peu que possible pour rendre justice, rétorqua poliment, mais avec un ton ferme Washirō. »

Washirō souffla du nez nerveusement. Face à pareille situation, il ne pouvait se contenter de faire écho à son devoir d'Asakura. Elle perdait du sang, et si rien n'était fait, son sabre de sang prendrait l'ascendant définitivement sur elle. Le bourreau s'approcha lentement de Meian. Il put voir de plus près la lame s'agiter comme les crocs d'un fauve, renforçant l'urgence de son intervention. Washirō porta son attention sur Misasagi. Il se refusa presque instinctivement de dégainer ce fléau d'acier pour offrir son sang à sa congénère. Un simple contact avec l'épée sortie de son fourreau éprouvait son âme. Un contact entre ce même fer vicié et son sang apparaissait alors comme encore moins désirable. Dépourvu de solutions, le membre du clan Asakura dut se résoudre à plonger à son tour dans la turpitude. Dans un des plis de l'intérieur de son vêtement, il fouilla et présenta à sa vis-à-vis un parchemin. Le petit rouleau fut aussitôt déroulé, avant que sous l'impulsion de son chakra, un nuage de fumée apporte la solution aux problèmes de la guerrière.

Le bruit de la masse qui s'écroula sur la roche ne laissait aucun doute quant à sa nature. Washirō s'abstint de toute description, car tout semblait bien clair : il offrait en gage de survie un corps inerte, fraîchement délesté de sa caboche. Il était rare que le bourreau transporte grâce au Fūinjutsu des condamnés destinés à s'exercer au sabre, mais par chance pour Meian, ce fut son cas aujourd'hui.

« Le sien devrait faire l'affaire, néanmoins, si vous consentez à mêler votre sang à celui d'un pyromane. Si possible, prenez uniquement ce dont vous avez besoin. Autrement, sa chair sera trop rigide pour le tameshi giri. »

Meian
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Message Sujet: Re: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )


S
i tes yeux pouvaient rire; ils l’auraient probablement fait. A la place, ce sont tes lippes qui se retroussent maladivement devant la première réponse de l’autre sabreur. Quel comble, quel putain de comble. Faire couler le sang aussi peu que possible ? Tu lui demandais pas de te trancher la gorge (ou peut-être que si, mais que tu n’en avais pas conscience), mais tout simplement de se mutiler lui-même. Au lieu de ça, t’as le droit à une alternative bien plus glauque, bien moins digeste, même si rien dans ta condition n’aurait un jour une logique qui ne te donnerait pas envie de gerber à chaque action.

Un cadavre inerte qui n’avait plus de tête pour vous juger apparaît dans un soulèvement de poussière. Quel piètre repas. Tu te dégoutes à penser comme l’arme, avant elle; devinant d’office son insatisfaction naissante. Le pire, c’est que tu ne peux rien faire, rien forcer, rien promettre. C’est Ryuketsu qui décide, qui choisit, qui impose. Alors t’attends, un sourire mort aux lèvres, que la capricieuse se décide enfin à se satisfaire du minimum.

Le sabreur te met en garde sur la sombre couleur de ce sang. Une histoire de passé pyromane; toi, tu jauges ce corps sans vie l’air de dire qu’il ne te faisait pas bien peur.

- Ça se saurait si les défauts de l’âme se transmettaient par le sang.

T’es mauvaise, amère; mais pragmatique. T’as jamais pensé comme les nobles, à diviniser la valeur du sang comme si vous n’aviez pas tous le même. Alors non, mélanger ton hémoglobine à la sienne ne te dégoûte que par le principe; rien à voir avec une quelconque différence de statut ou de classe.

Prenez uniquement ce dont vous avez besoin.

C’était mal connaitre cette vorace; qui fait déjà germer quelques filets affamés de sang qui viennent se planter dans l’arc tranché à vif du cou. Du sang mort que la lame ingère sans aucune modération. Une gourmande qui pompe le macchabée jusqu’à la dernière goutte, creusant encore plus ses traits anguleux. Chaque os devient plus saillant, plus visible que jamais. Tu trahis la promesse qui avait réclamé un corps sain pour un genre de rituel que tu ne comprends pas, car trop loin de toute forme de protocole de part ta provenance de basse échelle.

Ce n’est qu’une fois rassasiée que tu sens que c’est le moment de retirer l’arme de tes chairs; laissant d’abord une faille ouverte que la lame vient rapidement combler avec un sang impur. Tu te demandes toujours comment t’avais pas déjà choppé n’importe quel maladie liée à cette mixture toxique.

Loin d’être guérie au point de pouvoir repartir au pas de course, tu parviens à te redresser, retenant un grognement interne qui en disait long sur l’omniprésence de la douleur qui elle… Ne disparaissait jamais. La lame retrouve son fourreau dans ton dos alors que tes prunelles restent accrochées à ce cadavre désormais desséché.

- Mmh. J’crois qu’il en reste plus une goutte.

T’hausses des épaules, ni triste ni affligée d’avoir ruiné sa matière première pour son rituel.

- C’était pour quoi que t’en avais besoin ? Le tamashi quoi ?

Tu demandes sans vraiment t’y intéresser, mais c’est plus une manière pour revenir à une routine morne et chiante et faire table rase de la situation précédente.

- Bref dans tout les cas c’est un peu glauque de garder ses trophées de guerre non ?

T’es loin de connaître ou de comprendre quel rôle pouvait incarner le bourreau qui se trouvait à côté de toi. Une ignare et un fervent serveur des lois féodales; votre duo pour sur avait tout pour être éclectique.

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Asakura Washirō
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Message Sujet: Re: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )
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Malgré son offrande providentielle à la sabreuse de sang, Washirō demeura de marbre. Il avait formulé un avertissement, exigeant un vœu de sobriété à celle dont le sabre dévorait ses propres chairs. Mais face à la vitalité bestiale de cette même arme, il apparaissait difficile d'exiger quoique ce soit d'une épée qui se retournait contre son propre propriétaire. A cet égard, le spectre de Ryōzaburō semblait hanter la silhouette de son fils. L'ambitieux frère du chef de clan observait avec malice la peine d'une sabreuse incapable de dompter sa propre arme. Insensible aux esprits qui peuplaient Misasagi, ce fut bien l'écho fantomatique de son paternel qui tourmentait les pensées limpides de Washirō.

Comme une seconde sentence pour ce corps inerte, son bourreau en observa le sort. Mais ce qui devait se conclure en une simple soif de sang se transforma en une furie sanguinaire. Nulle torture ne suffirait à comparer ce qui se produisit sous les yeux du chien des Asakura. Cela dépassait tout acharnement de n'importe quel bourreau. Cela dépassait même la violence d'un barbare ou d'une bête sauvage. Ce déchaînement d'acier et de chair était propre à la folie du chakra propre au monde des ninjas. Et malgré son propre statut, l'Asakura s'en étonnait chaque jour, lui qui avait des années durant réussi à prendre ses distances avec cet univers impitoyable. En l'espace de quelques instants, l'arbre sans vie avait perdu ses racines, fut écorché, vidé de sa sève jusqu'à la pulpe. Il ne restait à la fin qu'un tronc en décomposition, éventré par une nuée de termites de fer.

Washirō étouffa un soupir. Impossible de savoir s'il résultait de ce charnier, ou de la réaction de la bénéficiaire du dit charnier. L'exécuteur préféra adopter un ton pédagogue avec son interlocutrice, quoiqu'un peu sec. L'occasion pour lui de rebondir sur ses deux questions en une réponse. L'homme s'approcha au même moment du corps définitivement sans vie de feu le pyromane pour constater l'effroi du repas de Ryūketsu.

« Ce corps n'est… n'était en rien un trophée de guerre. Il s'agissait d'un leg du Daimyō pour tester l'efficacité du sabre, à travers la pratique du tameshi geri. Nombreux sont les condamnés qui font don de leur substance pour éprouver le tranchant des lames qui armeront les forces de la Brume. Mon travail consiste également à essayer ces multiples lames. »

L'exécuteur observa quelques instants la charogne à ses pieds. Il hésita sur le sort qu'elle méritait, avant que l'hésitation de son regard ne se porte sur son arme à la ceinture. Un dernier coup d'œil vers le rivage vermeil acheva de le convaincre d'aller à l'essentiel. Quitte à éroder davantage sa clarté d'esprit. Sa main tira sur Misasagi avec une lenteur pénible pour l'extraire de son fourreau antédiluvien. Washirō adressa un bref regard vers sa comparse de l'ordre des Sept, avant de passer à l'action.

« Mais puisqu'il m'est dorénavant impossible d'exercer le tranchant du sabre sur ce corps…. »

Son chakra abreuva l'Épée-Mausolée, afin d'ouvrir la porte des enfers qu'elle contenait. Une myriade de spectres en jaillirent dans une cacophonie de cris, pleurs, sanglots et râles d'agonie intempestifs. Tous fusèrent sur le corps en piteux état, au point de le faire disparaître dans une brume de spectres eux-mêmes en décomposition. Chacun se rua alors avec la même fureur qui animait Ryūketsu pour trancher, lacérer, mordre, transpercer, piétiner, écraser… les verbes manquaient presque pour décrire le raz-de-marée de violence qui sévissait sur le rivage de Mizu no kuni. Le bruit du bois sculpté par la main d'outre-tombe fut étouffée par celle de son artiste pris d'une inspiration frénétique. Puis comme un nuage de sauterelles, la nuée se déplaça vers le rivage pour disperser leur création pareille à une volée de pétales de cerisier au gré de la brise printanière. Washirō observa la scène lyrique, et la froideur de ses mots évoquait presque la rigueur d'un haïku.

« … alors que ses pétales se dispersent dans le vent, et retournent à la nature qui l'a vu naître. »

La horde spectrale se dispersa sous forme de fumée cyanosée avant de réintégrer Misasagi. Dans leur course effrénée, certains spectres semblaient susurrer quelques mots peu doux à leur maître, lequel tenta de grimacer aussi peu que possible devant sa vis-à-vis. La scène terminée, Washirō prit soin de s'assurer que pas une trace du pyromane ne subsistait, jusque dans l'air. Après avoir levé le visage au ciel, le verdict était clair : le nectar de la mort s'était éteint en ces lieux. Bien que l'écarlate teintait encore les vagues qui s'échouaient à proximité. À défaut d'assurer un sort digne ou utile à l'enveloppe, l'Asakura préféra disperser au vent cette triste création disgracieuse qui tranchait radicalement avec le Kubikiri Itto-Ryū. Cette absence de retenue et de contrôle de soi, qui devait pourtant faire l'apanage des Sept, interrogea le sabreur. Au point où bientôt son visage de marbre ne put contenir la curiosité qui empoisonnait ses pensées.

« Je vous retourne à présent la question : comment se fait-il qu'une personne de votre rang aurait pu finir en trophée de guerre à la gloire de son propre sabre ? »

Meian
À en faire rougir l'azur ( ft  ASAKURA WASHIRŌ ) EmptySam 22 Avr - 14:40

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Message Sujet: Re: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )


T
u vois bien dans son regard qu’une forme de dégoût l’habite. Oh.. Toi aussi tu aurais pu avoir la même étincelle morbide, la même expression; si tes traits n’avaient pas étés figés à jamais dans cette apathie que tu ne contrôles pas.

Pourtant, à sa réponse, un éclair noir transperce ton regard.

- Ah ah….

Deux ricanements, qui en introduisent deux autres. Puis d’autres encore; jusqu’à ce qu’un éclat faussement modéré te donne l’allure d’une folle en plein fou rire. Parce que tes yeux ne rient pas; parce que rien n’est drôle dans cet aveu.

- Putain y’a vraiment que la féodalité pour faire ce genre de conneries…

Ta main vient appuyer au niveau de ta plaie: la douleur est toujours violente, mais les tissus se sont régénérés pour que ta mort appartienne au passé.

- Même en crevant; faut trouver une utilité à nos corps ? C’est quoi cette merde, utiliser des condamnés pour affuter vos lames ? Bande de crevures; vous et votre putain de noblesse.

Cette fois tu le toise d’un air mauvais, alors même qu’il allait condamner ce corps.

- Tu me dégoutes

C’est risible, parce que de toi à lui; c’est toi qui repousse; c’est toi qui empeste le sang pourri; c’est toi qui a l’allure de ce cadavre ambulant qui n’attend qu’une chose; qu’on teste le tranchant des lames féodales sur ta nuque.

Sauf que voilà; ton regard devient muet quand il voit à l’oeuvre l’autre arme damnée. Et damnée… c’est bien le terme qui lui convient le mieux. Parce qu’elle illustre désormais des reflets amers qui s’échappent comme des nuages et forment des silhouettes flottantes. Des damnés qui s’agitent et s’en prennent à leur tour au corps sans vie; qui rongent tout. Vous formiez une belle paire de clébards, toi tu manges les chairs et lui gobe les os.

La poésie qu’il tente d’appliquer à cette condamnation ne fonctionne pas sur toi. Tu ne vois nul pétales; seulement l’incarnation de la Faim.

- Mon rang ?

Tu lui jettes un regard en coin, cherchant la vérité dans le sien. Se moquait-il ouvertement de toi ? Tu n’étais pas connue pour tes liens de sang; encore moins pour ton caractère bienséant. Non. Tu n’avais rien de tout ça; rien de la noblesse qu’il semble assimiler à ton nom.

- C’est ironique j’espère…

Tu réponds froidement; tu ne sais faire que ça après tout.

- Tu devrais être le premier à dire que ma place n’a jamais été parmi… vos rangs.

Tu te distingues des autres sabreurs, marquant encore plus la différence qui vous sépare. Un large et immense océan scinde vos horizons, et ce depuis toujours.

- Cette arme est juste folle et incontrôlable. Elle ne trouvera son bonheur qu’en se cherchant un hôte…

Tu le regardes de haut en bas

- Qui trouvera ça sympa d’utiliser des cadavres pour faire plaisir à son bon roi… Par exemple.

Sardonique au possible, tu renvoies tout ce qu’on te donne: mauvaise, amère, chiante aussi. Mais c’est comme ça que tu t’échappes de ce jugement qui fait de toi l’esclave d’un bout de métal. T’avoues aussi tes ambitions pour le futur; que l’arme te libère, qu’elle trouve un coeur aussi horrible que ses desseins.


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Asakura Washirō
À en faire rougir l'azur ( ft  ASAKURA WASHIRŌ ) EmptySam 17 Juin - 18:15

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Message Sujet: Re: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )
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feat. Meian

La tempête infernale s'en était allée enfin, laissant derrière elle un maigre nuage de fumée dispersée aux quatre coins de la mer. Il subsistait toujours l'écho des morts, mais c'était un bruit de fond maintenant pour Washirō. Une habitude qui commençait à s'inscrire dans la durée. Mais ce dont ne se doutait pas le chien des Asakura, c'est qu'une autre tempête grondait plus loin. Celle des mots, bien vivants cette fois. Crevure. Putain de noblesse. Faire plaisir à son bon roi… Meian ne manquait guère de moyen d'irriter son vis-à-vis, allant jusqu'à exprimer sans détour son dégoût à son égard. En d'autres circonstances, et si la destinée ne l'avait pas mis sur la voie des Asakura, Washirō aurait sans doute empoigné son arme, et tenté de faire taire à jamais celle qui venait de survivre de son fait. En l'espace de quelques minutes, l'ingrate avait insulté le travail de Washirō, sa hiérarchie, jusqu'à son daimyō… toute sa vie, en somme.

A mesure que la vipère crachait son venin, le bourreau, lui, empoignait son arme avec de plus en plus de vigueur. Son visage demeurait d'un calme plat, presque inquiétant. On se demandait presque s'il était fait de chair ou de cire. Pourtant, dans cette épreuve de contrôle de soi, l'exécuteur était loin d'être impeccable. Alors que l'esquisse de quelques veines se dessinait sur ses tempes, le murmure des damnés se fit plus insupportable. Dans ce brouhaha inaudible, seulement perceptible par le porteur de Misasagi, quelques voix se distinguaient de la masse. Au sein de la Légion, chacun redoublait d'efforts pour corrompre leur geôlier. Certains l'enjolivaient, le flattaient. On dressait de lui le portrait d'un guerrier héroïque, capable de terrasser tout ceux qui insultait son seigneur, y compris les ennemis de l'intérieur. D'autres jouaient sur la corde de la colère, cherchant à accentuer l'irritation refoulée du spadassin. Chaque mot prononcée par Meian était répété, commenté, déformé, exagéré, si bien que le discours de Meian trouvait dans les méandres de Washirō une horde de contre-versions. Quand la voix d'autres, enfin, après des éons d'isolement dans les limbes de l'Épée, n'était plus que l'expression écornée d'une haine viscérale envers le vivant, ici tournée vers une unique personne.

Si de l'extérieur, Washirō paraissait inerte, il n'en était rien en son for intérieur. Il tentait vainement de lutter contre ces vagues d'esprits. Contre leurs mots, déposés au creux de son oreille comme une tentative d'empoisonner le puits de ses pensées. Impossible de résister à la mécanique insaisissable de sa psyché, qui spontanément jouait la scène décrite par les vilipendeurs : celle du combat féroce contre Meian, du massacre qui en suit, et selon les versions, de la victoire absolue ou à la Pyrrhus de l'un sur l'autre. Quelque part, il y avait quelque chose en lui qui fut exaltée par le mépris de Meian. Au fond de lui, l'exécuteur semblait avoir toute la légitimité d'exprimer son courroux envers celle qui s'adonnait à un crime de lèse-majesté. Nul ne pouvait critiquer le daimyō, encore moins lorsqu'il s'agissait d'un de ses bras armés.

Bientôt les mots ne suffirent plus aux fantômes du passé pour corrompre leur maître. L'air se fit plus lourd autour de Washirō. Cela n'avait rien à voir avec les embruns, pas même l'odeur fétide du poisson ensanglanté qui tapissait la surface du rivage. L'atmosphère autour du Genin lui semblait plus… sombre. Une magie noire semblait opérer, et il en était l'unique spectateur. Ancré au sol, Washirō tenta de se débattre succinctement, ce qui laissa à Meian un curieux aperçu d'un homme luttant avec le vide. Un pas plus tard, il sut ce qui l'attendait : la tentation de passer à l'acte. Son esprit était embrumé par quelque maléfice. Et les mots de toute une myriade de spectres s'agrégeaient à nouveau en une masse informe et incompréhensible. Washirō fit un second pas, et sans se retourner, il comprit ce qui se tramait ; le vent mauvais le poussait à avancer vers Meian pour la confronter. Et non par la parole, mais bien par l'acier. C'était bien plus qu'une brise surnaturelle : le shinobi ressentait le poids d'une, de deux, puis d'une centaine de mains spectrales au toucher froid appuyer contre son dos. C'était une expérience ignoble, pour sûr. Une sorte de douche tantrique malsaine. Au bout de quelques pas, la main toujours fermement agrippée à Misasagi, Washirō comprit le sort qui l'attendait.   

La tempête continuait de gronder. L'orage grésillait dans son esprit, si bien que ses propres pensées furent étouffées. Ne subsistait que l'écho des paroles de Meian, seul moteur des faits et gestes de Washirō. Les scénarios dans sa tête se bousculaient, luttaient entre eux, pour que progressivement, seul le plus violent subsiste. Un dernier pas manquait pour parachever sa conviction, aussi impersonnelle fusse-t-elle. La lame de l'Épée-Mausolée luisait d'un éclat nauséabond. Des minutes s'étaient écoulées, et pourtant les secondes semblaient maintenant aussi longues que des heures.  

Puis, enfin, l'éclair s'abattit.

« Il suffit ! »

Les esprits se dissipèrent, comme une fumée d'incendie chassée par la bourrasque. Nul ne sut réellement à qui était adressé ces deux mots, prononcés avec froideur et fermeté. Pour Meian ? Pour ces esprits vengeurs ? Ou bien à lui-même ? Toujours était-il que Washirō s'approcha de Meian, bien déterminé à aller au bout de sa conviction.

« Regarde-toi. Dévorée par ta propre arme. Toi. Un membre de l'ordre des Sabreurs. Incapable de dompter le pouvoir de son arme. Est-ce bien là le sort que tu souhaites ? Je doute en tout cas que cela celui voulu par l'ordre des Sept. »

Là encore, difficile de discerner le destinataire de ces réflexions. Washirō confronta du regard l'épée sanguinolente. Ses iris ne firent que refléter tout le mépris de Meian pour le renvoyer vers cet instrument dégénéré de mort.

« La Brume doit servir pour protéger les sujets du Pays de l'Eau. La vie de chacun est précieuse au sein de l'Archipel, du moindre mendiant jusqu'à notre Daimyō. Mais lorsque la justice leur ôte la vie pour les laver de leur crime, alors leurs corps ne leur appartiennent plus. Ils servent alors pour le bien de la Brume par delà leur existence. Leur dépouille éprouve les armes, prépare les armées. C'est un cercle vertueux qui se crée. Cela n'a rien d'un conte de fées. Mais la réalité de ce monde n'a rien d'un conte de fées. Elle s'est construite dans le sang, les trahisons, les batailles. Aujourd'hui, enfin, notre terre goûte à la stabilité. Ces cadavres, comme tu les appelles, n'ont rien d'un divertissement, encore moins un caprice : ils contribuent eux aussi à la stabilité de l'archipel. »

Son œillade se détourna finalement de Ryūketsu, pour à nouveau se poser sur la silhouette mal en point de Meian.

« Si tu n'es pas taillée pour accepter cette réalité. Si tu n'es pas capable de maîtriser ton arme. Alors disparais. Tes mots sont indignes de l'Ordre, et tous ceux qui œuvrent à la stabilité de l'Archipel. »

Meian
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Message Sujet: Re: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )


U
n leg du Daimyo ?

Un rictus sauvage fait mentir tes lippes. Il n’y a rien d’amusant à la scène, mais le discours est à gerber, du moins pour quelqu’un comme toi qui n’a aucune conscience des hautes sphères de votre hiérarchie, et des protocoles qui en découlent. Cette noblesse douteuse questionne ton esprit simplet et pragmatique :

- Si c’est honorable de faire présent d’un corps qui n’est pas le sien… Alors ouais…

Tu grimaces en cherchant dans tes songes l’image de ces hommes qui ne savent offrir que ce qui ne leur appartient pas.

- J’imagine que notre seigneur est le plus honorable de tous.

Tu joues avec les limites; les siennes, mais surtout les tiennes, parce que si la main armée de votre féodalité te jugeait coupable de parjure, alors tu ne serait guère en état de te défendre ici-bas. Mais… c’est ce que tu cherches au final, non ?

Ta conscience est ensuite happée par le geste de l’autre sabreur. Tu avais peut-être déjà entendu des rumeurs à son sujet; mais rien qui faisait honneur au chantier se déroulant sous tes yeux. Une scène à mi chemin entre les rêves et les cauchemars; entre ce que la vie a à offrir de meilleur, mais de pire. La brume de ces âmes a une forme de beauté froide qui glace le sang; mais leur contact est dévastateur et, même toi qui est loin d’être spirituelle est contrainte de baisser un instant le regard. On te crois rude, forte et capable de tout encaisser parce que tes yeux se sont vidés de toute forme d’expression. La réalité ? Voir ce corps se faire lacérer devant toi, alors même qu’il n’a plus une once de vie coulant en lui… est un calvaire que tu ne peux pas encaisser.

Ton visage se tourne un instant; au final, l’océan de carmin reste plus adapté à ce que tes prunelles de charbon savent voir. Et curieusement, c’est également vers cet horizon que la nuée de lucioles, décomposée à partir d’âmes, vient s’étioler avant de disparaitre totalement.

- A chacun ses démons, hein ?

Tu n’as que ça à répondre. Pour toi, la place portée par les sabres ne peut être que fatidique. Sa malédiction n’est pas plus douce que la tienne; s’il était condamné à obéir en boucle aux missives, à lâcher cette armée folle et rester spectateur de leur voracité… Alors tu préférais peut-être même ton propre sort au sien.

- Tu n'as pas l'air d'être le genre à écouter les rumeurs...

Tu soupires; demander pourquoi tu portes si mal ce sabre prouve qu’il vit loin de la plèbe, loin des rats qui colportent pourtant la seule vérité sur ce sujet :

- C’est pourtant évident. Je n’aurais jamais du être sabreuse

Tu n’as pas l’histoire pour, ni la carrure, ni le mental, ni la volonté. Tu es littéralement le pire choix que cette capricieuse aie pu faire, et te voilà à traîner la patte partout ou tu passes parce qu’un fardeau y est accroché depuis maintenant trop d’années.

- Mais ne t’inquiète pas… Elle choisira bien quelqu’un d’autre quand le moment sera venu

Qui essaye-tu de rassurer, toi, ou lui ? Parce que toi, tu commences à ne plus y croire, à ces mots. A ces maux. A ce mal qui te ronge, qui te punit à chaque fois que tu défies le sabre. Etrangement, celui-ci reste diablement docile alors que tu l’interroges: c’est toujours quand t’espères une réponse de sa part qu’il reste aussi silencieux que la nuit.

Et dans la nuit; on n’entend pas les gouttes de ton sang qui repeindront à jamais vos sols d’un carmin indélébile.

- Est-ce que c’est vrai ?

Tu demandes, parce que la fatigue a tué toutes tes limites.

- Est-ce vrai que ton arme vole les âmes qu’elle condamne et les garde à tes côtés jusqu’à la fin ?

Si c’est vrai, alors tu ne donne pas cher de son mental. Doit-il observer la veuve et l’enfant aussi ? Les regarder se battre sous la contrainte de son arme ? Faire des innocents, des criminels ? Ou des criminels, des innocents ? Cette nuée maudite; est-elle aussi damnée que toi, au final ? Curieusement, tu te demandes… Tu te demandes à quoi tu ressemblerais si tu devais renaître sous forme livide parce qu’il aura été celui qui aura tranché ta gorge.

À en faire rougir l'azurft. ASAKURA WASHIRŌ — "Damnation"
KAERU – EPICODE

Asakura Washirō
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A EN FAIRE ROUGIR L'AZUR
feat. Meian

Il en fallait beaucoup pour que le golem du clan Asakura sorte de son sempiternel silence. L'homme avait le physique de ses idées : un gaillard peu bavard. Mais au-delà des apparences, il y avait cette ambition arrogante de ne pas en dire plus que nécessaire. Sa parole ne lui appartenait pas. Il n'était que le porte-parole d'autrui. Le relais du clan Asakura. Une émanation des Sept Sabreurs. Un exécutant de la justice du Daimyō. Son libre-arbitre n'avait aucune espèce d'importance.

Pourtant voilà. Meian se souciait peu de ses considérations. Pire, elle en jouait. Forçant le géant de glace à laisser ses nerfs fondre, jusqu'à la limite. Celle-là même qu'il ne devait pas dépasser pour maintenir son rôle de colosse apathique. En dépit de toute apparence, Washirō prenait très à cœur la manière dont le Daimyō était dépeint par autrui. Pour ce rejeton d'un clan autrefois assujetti aux Fujiwara, dorénavant à la seigneurie de Mizu, il y avait un caractère quasi-religieux à respecter celui qui éleva le clan Asakura à la prospérité. Autrefois, sa famille n'avait de clan que le nom. Aujourd'hui, il avait droit de vie et de mort grâce à ce même Seigneur. Alors se jouer de l'honneur de cette figure sacrée exacerba le porteur de Misasagi, sans pour autant qu'il n'eusse l'opportunité de s'exprimer sur le sujet.

Malheureusement pour le mutique Washirō, Légion des Âmes et Meian s'associèrent inconsciemment de concert pour délier la langue de ce dernier. Si la kunoichi sembla accepter son sort d'être un jour remplacée par quiconque supporterait davantage la carnassière épée qui lui offrait son titre de Sabreur, elle demeura curieuse au sujet de son vis-à-vis. Ou plus exactement de son sabre, l'épée aux esprits Misasagi. La horde de lucioles spectrales s'était définitivement éteinte. Pourtant le bruit du roulis tâcha d'évoquer ces fantômes du passé qui furent balayés par le poids des vagues de la mer. Le chien des Asakura abaissa la tête. Sous son visage de marbre, des fissures apparaissaient. La lueur fauve de ses iris, plus ternes qu'à l'accoutumée, renforçait cette gravité qui accablait les traits de son faciès.

Sa prestance voulue imposante s'était éteinte. Le golem s'était retracté sur lui. Dans l'immensité de cette cavité rocheuse creusée à flanc de roche par la mer, il paraissait enfermé dans une cage d'oiseau. Quelques instants plus tard, il répondait enfin à l'interrogation de sa consœur.

« Elle ne fait pas que voler les âmes. »

Washirō observa cette lame, d'apparence émoussée par la rouille, mais qui en réalité avait ôté la vie bien des fois. Il la rangea aussitôt. Son regard semblait suivre une silhouette inexistante. Du moins pas dans cette réalité partagée avec Meian. Il reprit.

« Misasagi est une malédiction. Elle prive les âmes des morts qu'elle tue du repos éternel. Il n'y a pas de paradis, ni d'enfer pour elles. Elles sont condamnées à être enfermées dans une prison immatérielle. Là, au fil des années, leur conscience se dégrade. Leur lucidité s'étiole. Ces êtres humains plongent alors dans la folie, la rage, l'aliénation, ou juste une forme de stupidité quasi-animale. Ils cherchent à nuire alors au porteur, pour espérer être libéré d'un monde dont il est impossible de s'échapper. Ils parlent, mentent, hurlent, essaient de convaincre, de tenter, de répandre le mal. De pousser à leur tour le porteur à la démence. »

Un brin de fatigue animait la voix de Washirō. Il lui était difficile de maintenir un ton monotone sans que sa voix n'épouse le fond de sa pensée. Il poursuivit, toujours avec pesanteur.

« Le voilà, le vrai pouvoir de Misasagi. Cohabiter avec, et maîtriser la Légion des Âmes, héritée des porteurs précédents. Voilà, son pouvoir, et la responsabilité que j… le porteur doit endurer pour se montrer digne de posséder cette épée. »

C'était fugace. Presque imperceptible. Mais lorsque ses yeux dorés cherchèrent ceux de Meian, ils semblaient signifier : je te comprends.
Puis revint le masque de chair. Le filtre de la pensée.

Un souvenir de crainte semblait avoir ordonné ce changement radical. Washirō perdit finalement son regard vers le rivage écarlate. Si l'on en oubliait les débris carnés qui flottaient, la mer évoquait un coucher de soleil en plein jour sans brume. Tiraillé entre paysage d'horreur, et manque de professionnalisme pour celui qui exécutait en versant le moins de sang possible, il essaya de se contenter de ce paysage pour en contempler le peu de beauté qu'il restait à en tirer. Un parallèle cru de l'univers de la Brume Sanglante qui régnait en maître depuis des années.

Meian
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Message Sujet: Re: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )


É
trangement; tes morsures ne semblent pas envenimer les chairs du colosse, qui se contente du silence pour répondre à tes jugements. T’étais pourtant persuadée d’avoir bravé certains interdits, d’avoir profané un nom sacré… Mais il fallait se rendre à l’évidence. Même cette défiance qui t’habite ne suffit pas à te condamner; toi qui cherche sans arrêt là fin, tu es enchainée à cette boucle qui ne t’offre que le commencement.

Tu renais encore et toujours, maladivement, maladroitement; t’as la même douleur qui fait gonfler tes poumons comme ceux d’un nouveau né, et tu hurles à en crever, mais personne n’entend.

Vos regards de charognards se croisent pour admirer la fin de vie des lucioles; du retour à l’obscurité. Le discours est simple, le discours est froid. Tu te demandes comment ce grand garçon fait pour parler de la cruauté de cette Légion sans être animé par autre chose que le néant. N’est-il pas contrarié ? L’a-t-il délibérément choisi, lui ?

Tu trouves un instant une réponse dans son regard, qui ne saurait être plus vide que le tien. Non; il ne transpire pas la dévotion aveugle envers son fardeau. Il semble même… Refléter un instant ta propre fatigue. Les cernes qui cerclent tes iris charbonneux comprennent; elles entendent, et presque… elles s’apitoient.

Malédiction. C’est comme ça que vous nommez vos divines guerrières.

- Tu parles d’une responsabilité.

Pour toi, le mot est loin, tellement loin de la vérité.

Tu suis son regard vers l’horizon; il n’y a rien à y admirer, juste les résidus de vos fléaux mutuels. Et tu soupires; lasse. Vous aviez fait le tour du sujet sans même en parler en profondeur. Deux ermites usés par ces eaux salées; rongés jusqu’à la moelle au point ou même la plus simple des interactions devient une épreuve.

Dans un geste bref, tu viens planter la tête de ton sabre (bien que dans son fourreau) dans le sable humide mais assez solide pour supporter cette épreuve. Et tu termines par reposer une partie de ton poids, celui de ton côté affaibli par la plaie, sur la capricieuse. C’est tout ce qu’elle vaut à tes yeux; cette arme de destruction, transformée en une vulgaire canne pour sa propriétaire au dos vouté. T’as l’air d’une vieillarde avant l’heure, la nuque ronde, les joues creusées; le regard noir. Seule ta crinière de jais rappelle ton bel âge; parce qu’elle tombe en cascade avec une forme de rigueur autour de tes épaules. Tu te noies dans ta propre ombre; laissant pousser ces ailes mortes jusqu’à ce qu’elles touchent le sol un jour.

L’arme est déplantée; replantée. Tu fais un pas, un autre. Ta démarche est entrecoupée de grognements internes mais ton visage, lui; reste fermé.

Tu ne regardes pas si l’autre condamné te suit, parce qu’il aurait vite fait de te rejoindre et même de te distancer. Il pouvait même prendre la direction opposée que tu ne lèverais pas le menton pour autant: bien trop obnubilée par la stupide quête de rentrer sans tomber raide inconsciente sur cette plage déserte.

- Tout serait plus simple si elles n’existaient pas, ces foutues lames

Tu serais sûrement moins bien logée, moins bien nourrie; à la rue comme tant d’autres, mais on aurait ignoré ton faciès qui ne reflète rien. On t’aurait laissée en paix avec la banalité de ta vie, avec ses blessures, certes, mais aussi son accalmie. Un loup malade et boiteux; voilà ce que tu es, désormais, à fuir le jugement de ce noble guerrier parce que tu venais d’essayer de briser ta propre lame; et donc ton propre destin.

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Asakura Washirō
À en faire rougir l'azur ( ft  ASAKURA WASHIRŌ ) EmptyVen 29 Sep - 22:25

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Message Sujet: Re: À en faire rougir l'azur ( ft ASAKURA WASHIRŌ )
A EN FAIRE ROUGIR L'AZUR
feat. Meian

Aussi apathique qu'il pensait l'être, Washirō atteignait sans doute dorénavant ses limites. Derrière son masque de marbre, il y avait un homme, des pensées, un sang qui pulse et des poumons qui se compriment et se rétractent. Une volonté, aussi effacée que possible, mais présente. Face à l'épreuve du temps long, nul homme ne saurait résister à l'emprise du somatique sur sa propre attitude. Le Genin, malgré des années à épouser un rôle dont nul ne souhaiterait, faisait partie de ces hommes-là, quand bien même l'arme à sa ceinture lui conférait une prétendue aura divine.

Son contrôle de soi n'avait rien d'une performance. Il n'y avait rien d'admirable à paraître plus inanimé qu'une statue. Cette vie de golem n'était que le fruit d'une exigence maladive, poussé à son acmé. Une contrainte nécessairement souhaitée pour faire écho à une autre exigence, encore plus malsaine. Certains penseraient qu'elle était une condition sine qua none pour mériter de porter Misasagi. Mais la prétendue indolence du bretteur n'était pas un point de départ pour devenir le sabreur qu'il était aujourd'hui. Elle était bien la conséquence d'années à œuvrer en tant que Monsieur de Kiri, aux ordres d'un paternel ambitieux, pour lequel le devoir surpassait de loin les affects.

Pourtant, en cet instant, Washirō n'avait jamais semblé aussi mélancolique. Bercé par le roulis des vagues, il évacuait ses dernières pensées, impures, après avoir conté la malédiction de son épée sacrée. Sa crinière d'argent était terne, grisonnante. Le fauve de ses yeux évoquait le regard d'un fauve halbrené. Lorsque Meian évoqua leur responsabilité, il ne prononça aucun mot. Plus le grondement des vagues vint arracher à Washirō la réponse qu'il peinait à garder pour lui.

« Notre responsabilité n'est que la face cachée de la gloire qui est promis à quiconque est proclamé Sabreur. Elle est le prix à payer pour se rapprocher des dieux, et s'approprier leur aura. »

Chaque regard fasciné ou apeuré au détour d'une ruelle au passage du Sabreur n'était pas le simple fruit d'un sabre qui choisissait par le plus grand des hasards. C'était le résultat d'un entrainement acharné pour supporter ce poids titanesque qu'était la charge du membre des Sept. Il fallait pouvoir endurer la malédiction de son sabre, fusse-t-elle considérée comme néfaste ou bénéfique pour son porteur ou son entourage. Il fallait exceller à chaque instant, pour qu'à aucun moment ne faiblisse la réputation des guerriers d'élite que constituait ce clan si singulier. En tant que Monsieur de Kiri, Washirō avait inscrit par avance cette routine au plus profond de sa chair, jusqu'à effleurer les contours d'une âme presque scellée en lui.

A défaut de pouvoir La rencontrer sur le bord de ce rivage souillée par une de ses lames maudites, Washirō estima qu'il était temps de rentrer. L'Asakura laisserait le soin à son comparse de nettoyer, ou non, le désastre qu'elle avait provoqué en tentant de se séparer de son arme. Il lui adressa un dernier regard qui ne laissait aucun doute quant à son intention de quitter les lieux. Une fois encore, le golem décida de rompre son vœu de silence, sans doute pour jouer son rôle de Sabreur, ainsi qu'il lui fut confié par son paternel.

« Nous nous reverrons. Sur le parvis du dojo. Sur le champ de bataille. Sur les routes, ou sur ce rivage. C'est à toi d'en décider. Mais d'ici là… »

Ses pas étouffés dans le sable l'éloignèrent de Meian. Un dernier coup d'œil dans le vide le défia de La trouver, en vain.

« … deviens digne de ton titre de porteur de Ryūketsu. »


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